Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » mar. 02 févr. 2016, 4:12

Alors je vais reprendre ici les mêmes symboles mais d'après l'étude d'Eugénio Corsini.

Ici :

La Femme : «La femme du chapitre 12 symbolise donc l'humanité dans son rapport complexe avec Dieu. Ce symbole vient de l'Ancien Testament, oû il désigne Israël dans sa relation avec YHWH; Jean en préserve la valeur originelle, puisque dans la seconde fuite de la femme au désert l'histoire de la femme coïncide avec l'histoire religieuse du peuple élu. Mais, aux yeux de Jean, l'élection et la délivrance d'Israël, loin d'être une fin à elle-mêmes, font partie d'un dessein qui concerne toute l'humanité. [....] reprenant un symbole biblique qui se référait à Israël, Jean le resitue dans le contexte de la Genèse, L'histoire du peuple élu est soustraite par là à toute tentative particularisante, et insérée dans une histoire bien plus vaste qui la contient et qui remonte aux origines de l'humanité.

L'humanité a été crée dans un état de perfection. Cette perfection est d'abord d'ordre concret : l'homme est au centre du cosmos et le domine (la «femme» est enveloppée de soleil, les étoiles autour de la tête, la lune sous ses pieds). Mais une plus grande perfection d'ordre spirituel est promise à l'humanité (l'enfant que la femme porte en elle v.2) Il ne s'agit pas d'un don immédiat : l'homme n'atteindra la nouvelle perfection que s'il respecte des conditions posées par Dieu, qui impliquent effort et renoncement. Cela est condensé dans l'image de la femme qui «crie dans les douleurs». Dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, cette image est fréquente pour dire l'épreuve qui accompagne la naissance spirituelle (Jr 13,21; Rm 8,22)

Le mâle : Il s'agit de la nouvelle humanité ou le second Adam.

Jean fait indirectement allusion à l'exigence d'obéir à Dieu : l'interdit posé par Dieu mettait une séparation entre l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance. C'est seulement dans la nouvelle Jérusalem que ces deux arbres seront unifiés (Ap 22,2) En notre texte, Jean souligne surtout un état de précarité : dans sa première condition, l'homme ne persévère pas; l'enfant, dès qu'il est engendré, est «arraché» à la femme. La violence qu'elle subit se réfère à la fois à l'agression de Satan et à la punition imposée par Dieu.

Le réalisme du verset 2 embarrasse les défenseurs de l'une ou l'autre interprétation classique : la femme est enceinte et crie dans les douleurs et les tourments de l'enfantement. Toutefois, l'enfant étant pour eux le Christ, ces auteurs s'accordent pour entendre au figuré la difficulté de cette naissance. Tout irait bien si l'identification avec le Christ était certaine. Or, un seul élément de la figure du fils peut convenir au Christ : il est destiné à gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer (v.5) Ce trait est un attribut messianique (Ps 2,9), qui est appliqué au Christ en 19,2. Mais il évoque aussi la qualité de roi qui, avec celle de prêtre, caractérise en i,6 les hommes sauvés par Jésus [...] Rien dans notre texte ne précise que le règne sur les nations destiné à l'enfant est le règne du Christ lui-même plutôt que celui promis aux croyants. Cette seconde hypothèse ne peut donc être exclue, et il n'est pas interdit de voir dans l'enfant un symbole de l'avenir que Dieu a promis à l'homme lors de sa création.

De toute manière, le sort de l'enfant ne peut être assimilé à celui de Jésus Christ. Jean écrit que la femme enfanta un fils mâle ,,, et son enfant fut arraché auprès de Dieu et de son trône (12,5) Voir ici une allusion à la mort et l'ascension de Jésus n'est pas impossible, mais cette lecture ne rend pas compte de la nuance indéniable de violence et même de châtiment que la phrase implique à l'égard de la femme. Comment comprendre cela si l'enfant est Jésus, et la femme Israël, Marie ou l'Église? Pour Israël, on pourrait admettre que le Christ, bien qu'engendré par lui, lui est soustrait en raison de son incrédulité; mais comment entendre alors la sollicitude que Dieu déploie à l'égard de la femme aussitôt après que l'enfant lui a été arraché?





Les deux ailes du grand aigle : La mention du fils arraché à la femme précède immédiatement la mention de la première fuite; bien qu'il ne soit pas explicité, un lien existe entre les deux : la femme va au désert après que l'enfant lui a été soustrait. Le désert représente pour elle un changement de lieu : même si elle s'y trouve sous la protection divine, sa condition s'est modifiée, elle n'est plus «signe dans le ciel». A ce point de son exposé, Jean revient à l'autre «signe dans le ciel», au Dragon, et raconte un combat épique qui se passe encore au ciel entre les anges rebelles et les anges fidèles, guidés respectivement par Satan et Mikaël (12,7). En ce combat s'affrontent deux manières de se situer face à Dieu : l'attitude de celui qui égare le monde entier en affirmant que la créature peut égaler le Créateur (cf. Gn 3,5) et celle de l'archange qui proclame «Qui est comme Dieu?» (tel est le sens de Mikaël en hébreu)

L'issue du combat est défavorable aux anges rebelles, qui sont expulsés du ciel (12,8) Satan étant précipité sur la terre, les voix qui célèbrent le triomphe céleste annoncent au monde des malheurs. De fait, voyant qu'il avait été jeté sur la terre, le Dragon se mit à poursuivre la femme qui avait enfanté l'enfant mâle (12,13) Elle s'enfuit alors de nouveau au désert, sur les ailes du grand aigle. Cette fuite, tout en prolongeant la précédente, n'est pas la même, car ce que Jean a décrit entre-temps a modifié le lieu et les circonstances de l'agression diabolique. Avant, tout se passait au ciel, dans un contexte bien différent pour la femme et pour le Dragon, maintenant tous deux sont sur la terre, oû se déroule l'histoire humaine.

[...]

Quand la femme passe d'une condition à une autre , il se produit pour elle quelque chose d'analogue à ce qui est arrivé à Satan lorsqu'il a été précipité du ciel : la femme aussi, en quelque sorte, chute du ciel sur la terre. Ces changements de lieu, certes, ne doivent pas être entendus au sens réaliste : ils disent symboliquement le passage d'un état à un autre. En raison de l'opposition ciel/terre, le second état est négatif par rapport au premier. La chose est évidente pour Satan, mais vaut aussi pour la femme. Elle doit séjourner au désert pour une période qui symbolise la persécution et l'épreuve. Pour y fixer sa demeure, elle devra en venir à un compromis abject avec son persécuteur et trahir Dieu qui lui a donné là un abri provisoire. C'est ce que fera «la grande Prostituée», dont la résidence est au désert (17,13)

Le caractère ambivalent du désert est davantage souligné lors de la seconde fuite, oû l'on reconnaît une allusion très nette à la situation des Hébreux sortis d'Égypte. Le désert où la femme se réfugie la première fois contiendrait-il de même une référence à un épisode historique? A ce point de notre lecture, nous avons assez d'éléments pour penser que la première fuite de la femme au désert est une allégorie de la chute originelle, qui a impliqué pour l'homme la perte de ses prérogatives et de la destinée qui l'attendait immédiatement (le fils arraché); et il a été privé de l'état d'amitié avec Dieu («ciel») et il a dû quitter l'Eden pour une terre devenue aride et pénible («désert»; cf. Gn 3,17-19)

La première fuite de la femme au désert correspond à la toute première intervention divine en faveur de l'homme après la chute. Démarche déjà salvatrice, d'autant qu'à partir de la faute Dieu prépare une intervention encore plus admirable, l'envoi de son Fils pour le salut des hommes. C'est vers cette promesse que Jean tient fixé le regard lorsqu'il présente de manière positive le désert oû la femme se réfugie.

L'intervention de Dieu à laquelle fait allusion la seconde fuite de la femme est plus concrète que la précédente. Elle a consisté dans la délivrance effective des Hébreux esclaves en Égypte. Non seulement ils ont été libérés par Dieu, mais ils ont été invités à une relation nouvelle avec lui grâce au don de la Loi et de la révélation (les deux ailes du grand aigle : 12,14) C'est à l'intérieur de cette relation nouvelle que pouvait se développer la «semence» de la femme, «ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus» (12,17) Autrement dit, le nouveau lien avec YHWH ouvrait la voie d'un retour à la condition humaine d'origine, dont le «fils» de la femme est le symbole.
  • Ne le sais-tu pas? Ne l'as-tu pas entendu?
    Yavhé est un Dieu d'éternité :
    il crée les extrémités de la terre,
    il ne s'épuise ni ne se fatigue,
    on ne peut sonder son intelligence.

    A qui est épuisé il donne la vigueur,
    du faible il décuple les forces.

    Les adolescents s'épuisent et se fatiguent,
    les jeunes gens finissent par trébucher :
    mais ceux qui attendent Yavhé renouvel-
    lent leur vigueur;
    il leur pousse des ailes comme aux aigles;
    ils courent sans se fatiguer,
    ils marchent sans s'épuiser.

    - Isaïe 40, 30-31

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » mar. 02 févr. 2016, 4:56

Reprenons :
Apocalypse 12, 1-17

«Et apparut un grand signe dans le ciel : une femme enveloppée de soleil, et la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles. 2 Et elle est enceinte et elle crie dans les douleurs et les tortures de l'enfantement. 3 Et apparut un autre signe dans le ciel; et voici un grand Dragon rouge feu, ayant sept têtes et dix cornes, et sur les têtes sept diadèmes; 4 et sa queue traîne le tiers des étoiles du ciel. Et il les jeta sur la terre. Et le Dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, pour dévorer son enfant, lorsqu'elle l'aurait enfanté. 5 Et elle enfanta un fils, un mâle, qui doit faire paître toutes les nations avec une houlette de fer, et son enfant fut emporté vers Dieu et son trône. 6 Et la femme s'enfuit au désert, oû elle a un lieu préparé par Dieu, pour qu'on l'y nourrisse pendant douze cent soixante jours.

7 Et il y eut une guerre dans le ciel : Mikaël et ses anges faisaient la guerre au Dragon. Et le Dragon fit la guerre, ainsi que ses anges, 8 et ils n'eurent pas le dessus, et on ne trouva plus leur place dans le ciel. 9 Et il fut jeté, le Dragon, le grand Dragon, le Serpent, l'antique Serpent, celui qu'on appelle Diable et le Satan, celui qui égare le monde entier; il fut jeté sur la terre, et ses anges furent jetés avec lui.



10 Et j'entendis une voix forte dans le ciel, elle disait : «C'est à présent le salut, et la puissance, et le règne de notre Dieu et le pouvoir de son Christ car il a été jeté, l'Accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. 11 Et eux l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils ont méprisé leur vie jusqu'à mourir. 12 Voilà pourquoi, exultez, cieux, et vous qui y séjournez! Malheur à la terre et à la mer, car le Diable est descendu chez vous, avec une grande fureur, sachant qu'il n'a que peu de temps,»

13 Et lorsque le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre, il poursuivit la Femme qui avait enfanté le mâle. 14 Et les deux ailes du grand Aigle furent données à la Femme pour s'envoler au désert en son lieu, là oü elle est nourrie un temps et des temps et la moitié d'un temps, loin de la Face du Serpent.

15 Et le Serpent jeta de sa bouche derrière la Femme de l'eau comme un fleuve pour la faire emporter par le fleuve. 16 Et la terre vint au secours de la Femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le Dragon avait jeté de sa bouche.17 Et le Dragon se mit en colère contre la Femme, et il s'en alla faire la guerre aux reste de sa descendance, ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus. 18 Et il se tint sur le sable de la mer. »

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » mar. 02 févr. 2016, 5:33

Un temps et des temps et la moitié d'un temps :

«... en récapitulant le temps d'Israël dans la seconde fuite de la femme au désert, Jean l'insère en effet tout entier dans une phase d'attente et de préparation. Ce faisant, il la situe au même niveau que la période antérieure. Bien qu'il distingue la qualité des deux temps de la longue attente messianique, il leur assigne une même durée,

Depuis Daniel, les «trois ans et demi» de la persécution d'Antiochus IV contre les Hébreux étaient devenus le chiffre de la persécution tout court; la reprise de ce chiffre pour l'économie juive signifie que la délivrance définitive ne s'est pas encore réalisée : la femme est encore au désert et non dans les murs inexpugnables de la cité de Dieu. Seul le Christ conduira la femme à habiter sur une montagne grande et haute (21,10), le mont Sion de la nouvelle Jérusalem. Avant la mort et la résurrection de Jésus, la femme est au désert, et elle symbolise à la fois l'humanité après la chute et le peuple hébreu. L'élection d'Israël n'a pas été le terme de l'intervention salvifique de Dieu, mais seulement sa préparation prochaine et sa figure.»

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » mar. 02 févr. 2016, 21:25

Pour permettre de mieux voir, ici, de quoi il peut s'agir, en fonction du scénario de Corsini

Apocalypse 12, 1-17

«Et apparut un grand signe dans le ciel : une femme enveloppée de soleil, et la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles. 2 Et elle est enceinte et elle crie dans les douleurs et les tortures de l'enfantement. Le signe dans le ciel représente l'humanité crée, qui comprend la chute avec ça, et l'espérance d'une rédemption 3 Et apparut un autre signe dans le ciel; et voici un grand Dragon rouge feu, ayant sept têtes et dix cornes, et sur les têtes sept diadèmes; 4 et sa queue traîne le tiers des étoiles du ciel. Et il les jeta sur la terre. L'autre signe dans le ciel représente la révolte du Diable qui veut exercer sa domination sur l'humanité Et le Dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, pour dévorer son enfant, lorsqu'elle l'aurait enfanté. meurtrier dès le commencement, le Diable rode depuis le début tel un lion cherchant qui dévorer 5 Et elle enfanta un fils, un mâle, qui doit faire paître toutes les nations avec une houlette de fer, et son enfant fut emporté vers Dieu et son trône. la femme enfanta Abel le juste, pasteur du troupeau au début, dont le sacrifice trouve grâce auprès de Dieu, un fils (une première figure de Jésus)qui sera tué par Caïn 6 Et la femme s'enfuit au désert, oû elle a un lieu préparé par Dieu, pour qu'on l'y nourrisse pendant douze cent soixante jours. L'humanité doit vivre globalement sur une terre hostile, rébarbative, dans l'épreuve jusqu'à la fin, tandis que Dieu lui conserve sa providence] Jean vient de donner le topo pour l'ensemble de la planète, l'histoire de l'humanité au complet et jusqu'à la fin.


  • Maintenant il se penche sur le mystère de la chute de l'homme, sur le mystère de la Rédemption, avec deux annonces implicte et explicite.
7 Et il y eut une guerre dans le ciel : Mikaël et ses anges faisaient la guerre au Dragon. Et le Dragon fit la guerre, ainsi que ses anges, 8 et ils n'eurent pas le dessus, et on ne trouva plus leur place dans le ciel. 9 Et il fut jeté, le Dragon, le grand Dragon, le Serpent, l'antique Serpent, celui qu'on appelle Diable et le Satan, celui qui égare le monde entier; il fut jeté sur la terre, et ses anges furent jetés avec lui. Dieu maudit le Serpent pour ce qu'il vient de faire dans le jardin (égarer Adam; le monde entier) , et le condamne à manger de la poussière; étant jeté sur la terre, condamné à ramper sur le ventre; Dieu fixe une limite à ce que Satan peut faire avec la terre viz «attaquer la femme au talon»; c'est la première annonce du triomphe futur de la descendance de la femme sur le Serpent. Une annonce lointaine.



10 Et j'entendis une voix forte dans le ciel, elle disait : «C'est à présent le salut, et la puissance, et le règne de notre Dieu et le pouvoir de son Christ car il a été jeté, l'Accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. Voici l'annonce très prochaine de la victoire de l'Oint. C'est l'annonce de la victoire définitive de la «semence» de la femme! Si Satan est maudit en conséquence de la chute de l'homme pour commencer, il sera finalement vaincu par le Christ au Calvaire. Satan ne pourra plus retenir l'humanité captive dans la mort11 Et eux l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils ont méprisé leur vie jusqu'à mourir. Il s'agit des martyrs de l'Ancien Testament, tous les prophètes assassinés dont Jésus parlait; des témoins «qui auront vu le Christ par avance», persécution du temps des Maccabées, espérance messianique, etc. 12 Voilà pourquoi, exultez, cieux, et vous qui y séjournez! Malheur à la terre et à la mer, car le Diable est descendu chez vous, avec une grande fureur, sachant qu'il n'a que peu de temps,» Le messie est à la veille de «prendre chair» en Israël, le Diable est déchaîné, il anticipe lui aussi la survenue de ce Rédempteur.



  • Le rédacteur du texte de l'Apocalypse reprend ici la narration mais en se concentrant sur l'histoire "événementielle" du salut, avec Noé, Abraham, Moïse, etc. .



13 Et lorsque le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre, il poursuivit la Femme qui avait enfanté le mâle. synthèse du verset 4; la descendance de la femme est sous la menace constante du Dragon depuis le début, à commencer avec Adam et Ève. 14 Et les deux ailes du grand Aigle furent données à la Femme pour s'envoler au désert en son lieu, là oü elle est nourrie un temps et des temps et la moitié d'un temps, loin de la Face du Serpent. ... Noé [déluge], Abraham (Sodome] épisode de Moïse [Pâque, traversée de la mer], intervention divine, libération des Hébreux de la main des Égyptiens, don de la Loi dans le désert du Sinaï, révélation de Dieu plus poussée.

15 Et le Serpent jeta de sa bouche derrière la Femme de l'eau comme un fleuve pour la faire emporter par le fleuve. La menace mortelle contre Israël se concrétise toujours plus, destruction du royaume de Juda, l'exil, la captivité à Babylone (ville des deux fleuves); Daniel jeté dans la fosse aux lions, etc.16 Et la terre vint au secours de la Femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le Dragon avait jeté de sa bouche. édit de Cyrus qui casse les ordonnances des Babyloniens, «les Hébreux sont relaxés», le scribe Esdras, Néhémie, retour d'un petit reste, qui rentrent à Sion pour rebâtir Jérusalem, le Temple17 Et le Dragon se mit en colère contre la Femme, et il s'en alla faire la guerre aux reste de sa descendance, ceux qui gardent les commandements de Dieu [le «petit reste»; c'est à dire les Juifs persécutés par Antiochus IV Épiphane] et qui ont le témoignage de Jésus [... ceux qui annoncent la venue du messie]. 18 Et il se tint sur le sable de la mer. » l'antique Serpent, le Dragon, celui qu'on appelle Diable se tient alors debout et comme prêt à opposer une farouche résistance au messie qui doit venir. Il ne va pas lâcher sa proie facilement.

Le verset 18 qui clôt la série fait lui-même écho au verset 12. «Malheur à la mer et à la terre ... 18 Et il se tint sur le sable de la mer ... »

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » mar. 02 févr. 2016, 22:06

A propos de la terre :

Mais quoi comprendre lorsque jean parle de la terre dans son livre? La bête qui monte de la terre ... le Dragon qui se tient sur le sable de la mer ... la terre qui vient en aide à la femme, etc (?)

- Quelle énigme!

J'ai soulevé la notion de pouvoir religieux plus haut. Parce que j'ai songé à la terre promise, soit la terre comme dans «le jardin d'Eden», le rôle de l'homme qui est de garder le jardin (la terre) , la fonction religieuse de l'homme., les prêtres, les gardiens de la vigne, Israël, etc.

Que dit Corsini de son côté?
  • «Mais un monstre vient aussi de la terre, car les maux qui troublent l'humanité ont encore une autre racine. De soi, la terre est une entité positive : bien que devenue désert, elle a porté secours à la femme (12,14-16) Si elle a produit maintenant une bête horrible, c'est que sa nature relativement bénigne a été altérée. Sa corruption comme celle de la mer est due à Satan.»
Il signale :
  • «Le chapitre 13 décrit les deux bêtes par lesquelles Satan exerce son influence au cours de l'histoire. Jean les voit émerger respectivement de la mer et de la terre. Ces désignations de lieu sont symboliques : la mer est l'équivalent cosmico-historique de l'abîme, et la terre, séjour de l'homme, l'équivalent cosmico-historique de l'Eden [...] Satan obtient ainsi sur la terre et pour un temps la reconnaissance d'une primauté qu'il a en vain revendiqué au ciel. Au cri qui a résonné dans les hauteurs quand il a été expulsé :«Qui est comme Dieu?», répond en ce monde un cri opposé :«Qui est comme la bête?» (13,14)
En résumé :

Il s'agit du pouvoir religieux sur la terre, ou l'idolâtrie, le culte des idoles, la trahison du roi Salomon vieillissant dont le coeur se laisse corrompre par les idoles introduites dans le Temple , «Jérusalem qui tue les prophètes», les prêtres de Baal soutenus par la reine Jézabel, la fausse religion ... La Terre ou peut-être aussi le coeur profond de l'homme (là oü Dieu peut venir faire son habitation; ce qui souille c'est ce qui sort du coeur de l'homme à l'inverse, tel de son mauvais trésor : orgueil, tricherie, débauche, envie, colère, meurtre, etc.

L'auteur assimile la mer au domaine de la puissance politique (chaos, désordre «organisé», dirait-on) , domaine des païens , des nations, des grands empires. On peut penser au fameux épisode de la délivrance du possédé qui vivait dans les tombeaux, qui s'auto-mutilait et comment les esprits impurs se jettent dans les porcs, qui iront eux-mêmes se jeter à la mer. On obtient l'association : païens, porcs, impurs, chaos, mer, abîme. La mer est comme le système de mort, la culture de mort, Babylone, les royaumes grecs, la Rome impériale, Hérode le Grand (tel un arabe vendu au système politique de César en l'occurence, un faux juif)

Mais ...

On peut voir que la terre par contraste correspond bien au domaine du sacré ou de la «terre sainte» au début du chapitre 14

«... et ils chantent un cantique nouveau devant le trône et devant les quatre vivants et les vieillards, et personne ne pouvait apprendre ce cantique, sinon les cent quarante-quatre milliers qui ont été achetés de la terre. [...] en prémices pour Dieu et pour l'Agneau. » (14,1) La terre ne signifie pas la planète terre ou la géographie. Plutôt, le domaine de l'élection, le peuple élu, enfants d'Abraham, ceux qui reviennent d'un exil à Babylone pour reconstruire le Temple, la bonne terre de la parabole («un semeur est sorti pour semer ...») La terre est venu en aide à la femme.

Satan cherche à opérer son emprise/ son influence/son contrôle via la puissance politique et le pouvoir religieux. La bête de la mer, la bête de la terre ... Le Dragon se tient à la charnière du politique et du religieux.

Bête qui monte de la mer = puissance politique
Bête qui monte de la terre = pouvoir religieux

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » jeu. 04 févr. 2016, 3:22

Pour aider à l'assimilation encore une fois ...
Le mâle : Il s'agit de la nouvelle humanité ou le second Adam.

Jean fait indirectement allusion à l'exigence d'obéir à Dieu : l'interdit posé par Dieu mettait une séparation entre l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance. C'est seulement dans la nouvelle Jérusalem que ces deux arbres seront unifiés (Ap 22,2) En notre texte, Jean souligne surtout un état de précarité : dans sa première condition, l'homme ne persévère pas; l'enfant, dès qu'il est engendré, est «arraché» à la femme. La violence qu'elle subit se réfère à la fois à l'agression de Satan et à la punition imposée par Dieu.

Le réalisme du verset 2 embarrasse les défenseurs de l'une ou l'autre interprétation classique : la femme est enceinte et crie dans les douleurs et les tourments de l'enfantement. Toutefois, l'enfant étant pour eux le Christ, ces auteurs s'accordent pour entendre au figuré la difficulté de cette naissance. Tout irait bien si l'identification avec le Christ était certaine. Or, un seul élément de la figure du fils peut convenir au Christ : il est destiné à gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer (v.5) Ce trait est un attribut messianique (Ps 2,9), qui est appliqué au Christ en 19,2. Mais il évoque aussi la qualité de roi qui, avec celle de prêtre, caractérise en 1,6 les hommes sauvés par Jésus [...] Rien dans notre texte ne précise que le règne sur les nations destiné à l'enfant est le règne du Christ lui-même plutôt que celui promis aux croyants.
Remarque :

J'ai longtemps cru que le verset de l'Apocalypse 12,5 «Et elle enfanta un mâle, qui doit faire paître toute les nations avec une houlette de fer, et son enfant fut emporté vers Dieu et vers son trône», devait se comprendre du Christ seulement. Là-dessus, je m'aperçois que Corsini a raison.

Je vais donner l'illustration de cela. On le verra dans les fameuses lettres aux églises entre autres.
  • Apocalypse 2,26 :

    «Et le vainqueur et celui qui garde mes oeuvres jusqu'à la fin, je lui donnerai pouvoir sur les nations, et il les fera paître avec une houlette de fer, comme on fracasse les vases d'argile, tout comme moi j'en ai reçu le pouvoir de mon Père. Et je lui donnerai l'étoile du matin.»
En fait, c'est le juste qui garde les commandements de Dieu et qui conserve la foi jusqu'à la fin, l'image que le mâle représente ici. Le Christ est certainement le mâle par excellence, mais les justes de l'Ancien Testament représentent sa figure, alors tous les justes, tous les martyrs de tous les temps, Le mâle c'est le vainqueur comme chacune des sept lettres aux églises le répète. La femme est dans les douleurs de l'enfantement du «second Adam». Le peuple des rachetés est «en travail» depuis les origines, et en bute aussi à l'hostilité du Serpent. Ce dernier cherche à empêcher la naissance, la croissance et le développement du nouvel Adam. Et ça commence avec l'assassinat d'Abel le juste ... Le Diable cherche à tuer la «Descendance de la femme». Meurtrier dès le commencement.

Penser qu'il devait s'agir du Christ au verset 12,5 n'était pas une fausseté. Plutôt, c'était une vérité partielle. Le symbole doit juste être plus profond ou plus enrichi pour correspondre plus adéquatement à l'ensemble du vaste tableau qu'offre Jean avec son livre.

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » jeu. 04 févr. 2016, 5:14

Interlude

http://sentiersdefoi.info/amour-pour-amour/

[...]

Oui, que la terre de ton cœur
Soit couverte de fleurs
Et de fruits;
Ainsi que fleurisse entre tes mains
Le monde comme un jardin
Débordant de sa vie!

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » dim. 07 févr. 2016, 21:33

Dans le chapitre 26 du livre d'Isaïe, avec la traduction de Gérard Rochais :
  • Isaïe 26, 17

    17 Comme une femme enceinte, qui
    s'apprête à enfanter, se tord et hurle
    de douleurs, ainsi nous avons été
    devant toi Yavhé.
    18 Nous avons conçu, nous nous
    sommes tordus de douleur,
    nous avons enfanté du vent!
    Nous n'avons pas apporté le salut
    au pays, il n'est pas né d'habitant
    au monde.
    19 Que revivent tes morts, que tes
    cadavres se relèvent, que se réveillent
    et exultent les habitants de la poussière,
    car ta rosée est une rosée de lumière
    et le pays des ombres enfantera.
On trouve ce passage dans l'Apocalypse d'Isaïe. Très utile pour la compréhension du début du chapitre 12 de l'Apocalypse de Jean.

Source : G. Rochais, «Les origines de l'apocalyptique», Science et Esprit, 25, 1973, p.37

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » dim. 07 févr. 2016, 22:28

La Terre
  • Joël 2,18

    Yavhé s'est pris de jalousie pour sa terre
    il a eu compassion de son peuple
Ce passage est tiré de l'Apocalypse qui se trouve chez Joël. La terre est un synonyme pour le peuple élu, le peuple hébreux de l'ancienne alliance. La bête qui monte de la terre ... alors l'orgueilleuse révolte de la prêtrise du temple, scribes et pharisiens ... «Vous avez le Diable pour père!»; « Pourquoi cherchez-vous à me tuer?»; «Jérusalem qui tue les prophètes»

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » mer. 10 févr. 2016, 13:27

La figure du Dragon

«[...] un grand Dragon rouge feu, ayant sept têtes et dix cornes, et sur les têtes sept diadèmes; 4 et sa queue traîne le tiers des étoiles du ciel. Et il les jeta sur la terre»


Corsini :
Dans les sept têtes on pourrait voir une image de l'emprise satanique sur le domaine spirituel, conformément à la nature angélique des démons. Quant aux dix cornes, elles représenteraient la série des rois humains qui mésusent de leur pouvoir, se mettant ainsi au service de la Bête (17,13) et s'opposant à l'Agneau, Mais le Christ aura le dessus «car il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois» (17,14) [...] Elle signifie que le Christ, vainqueur de Satan, détruit du fait même le fondement du pouvoir terrestre pervers. Comme le montre la série des cavaliers (Ap 6), ce pouvoir aboutit à la destruction et à la mort de l'homme. Mais alors qu'avant la venue du Christ la ruine provoquée par Satan et ses satellites est totale pour l'humanité, après le triomphe du Christ sur la mort le pouvoir des forces mauvaises se limite au domaine physique, à «tuer le corps» (cf Mt 10,28; Lc 12,4) Certes, même après la venue du Christ , Satan a le pouvoir, après avoir tué le corps, de jeter dans la géhenne (Lc 12,5), mais l'homme est devenue capable, s'il le veut, de se soustraire à la puissance du démon, car le Christ lui a rouvert l'accès à la vie de Dieu,

L'aspect de la Bête - sept têtes et dix cornes - est donc un symbole qui récapitule l'histoire de l'humanité en tant qu'elle est sous le signe du péché et de Satan jusqu'à la venue du Sauveur. L'origine de cette étrange représentation symbolique doit être recherchée, nous l'avons dit, dans la prophétie de Daniel sur les soixante-dix semaines, car le chiffre des têtes multiplié par celui des cornes donne soixante-dix. Ce symbolisme est transparent : l'influence de Satan s'exerce par l'activité conjuguée des démons et des princes mauvais qui gouvernent le monde; elle continue de grandir durant toute la période qui va de la chute d'Adam à la venue du Christ et qui est le temps de l'attente messianique.

p.246
Si le monde entier gît au pouvoir du mauvais, il pourrait être logique de voir dans les «sept diadèmes pour les sept têtes» du Dragon le symbole de l'aspect princier justement du «prince de ce monde». Si le principe du monde est mauvais mais c'est bien qu'il s'y trouve Satan à sa tête pour le conduire.

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » jeu. 11 févr. 2016, 9:51

Apocalypse 12, 1-17

«Et apparut un grand signe dans le ciel : une femme enveloppée de soleil, et la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles. 2 Et elle est enceinte et elle crie dans les douleurs et les tortures de l'enfantement.
Il est intéressant de voir que l'Apôtre Paul pouvait reprendre l'image à son compte, dans sa lettre aux Galates.

Ici :
  • «Mes enfants, pour qui j'endure à nouveau les douleurs
    de l'enfantement jusqu'à ce que Christ soit formé en vous,
    je voudrais être en ce moment près de vous et changer
    de ton, car je ne sais comment m'y prendre avec vous! »

    - Galates 4,19
D'ailleurs, la lettre aux Galates est très importante pour comprendre le texte de l'Apocalypse.

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » jeu. 11 févr. 2016, 10:47

Et apparut un autre signe dans le ciel; et voici un grand Dragon rouge feu, ayant sept têtes et dix cornes, et sur les têtes sept diadèmes; 4 et sa queue traîne le tiers des étoiles du ciel. Et il les jeta sur la terre. Et le Dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, pour dévorer son enfant, lorsqu'elle l'aurait enfanté. 5 Et elle enfanta un fils, un mâle, qui doit faire paître toutes les nations avec une houlette de fer, et son enfant fut emporté vers Dieu et son trône.
Nous dirons que les «sept têtes et dix cornes, et sur les sept têtes les sept diadèmes» représente la persécution du Dragon qui s'exerce contre les justes,

Et l'Apôtre parle aussi de la persécution de ceux qui sont nés selon l'esprit.
  • «Pour vous, frères, vous êtes à la manière d'Isaac,
    enfants de la Promesse. Mais de même qu'alors
    celui qui était né selon la chair persécutait celui
    qui était né selon l'esprit, ainsi en est-il encore
    maintenant,»

    - Galates 4,28
La référence à Isaac par Paul n'est pas innocente. Isaac représente ce fils unique d'Abraham et qu'Abraham pensait devoir sacrifier pour complaire à Dieu, alors qu'un ange doit intervenir pour l'empêcher d'agir de la sorte. Les persécuteurs qui sont né selon la chair veulent offrir des sacrifices humains à leur idole, et ils s'imaginent faire plaisir à leur dieu en supprimant des justes. C'est la dynamique du Dragon qui est à l'oeuvre spirituellement derrière tout ça. Il s'agit d'une dynamique destructrice bien entendu.

... et son enfant fut emporté vers Dieu et son trône
Il s'agit ici de la mort du juste. Le persécuteur peut tuer un juste physiquement. Toutefois, le juste sera mis à l'abri auprès de Dieu.

Voir :

  • «Le juste disparaît et nul n'y fait attention,
    les hommes fidèles sont emportés et nul
    ne comprend que c'est à cause du mal que
    le juste est emporté.
    Il entre dans la paix;
    Ils reposent sur leur couche,
    ceux qui allaient droit leur chemin.

    Quant à vous, approchez ici, fils de la sorcière,
    race de l'adultère et de la prostituée.
    En qui mettez-vous vos délices?
    Contre qui ouvrez-vous largement la bouche
    et tirez-vous la langue?
    N'êtes-vous pas des enfants de l'infidélité,
    la race du mensonge,
    vous qui vous échauffez près des térébinthes,
    sous tout arbre verdoyant,
    immolant les enfants dans les ravins,
    dans les crevasses des rocs?
    Parmi les pierres polies du torrent tu as ta
    part; voilà, voilà ton lot!»

    - Isaïe 57, 1-6

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » jeu. 11 févr. 2016, 11:42

5 Et elle enfanta un fils, un mâle, qui doit faire paître toutes les nations avec une houlette de fer, et son enfant fut emporté vers Dieu et son trône.


Apocalypse 2,26 :

«Et le vainqueur et celui qui garde mes oeuvres jusqu'à la fin, je lui donnerai pouvoir sur les nations, et il les fera paître avec une houlette de fer, comme on fracasse les vases d'argile, tout comme moi j'en ai reçu le pouvoir de mon Père. Et je lui donnerai l'étoile du matin.»

Dans le texte de l'Apocalypse de Jean, nous avons Jésus qui dit «Et je lui donnerai». Qui est le bénéficiaire? Mais le juste qui est vainqueur. Au juste, Jésus donne pouvoir sur les nations et pouvoir de les faire paître avec une houlette de fer.

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » jeu. 11 févr. 2016, 15:11

6 Et la femme s'enfuit au désert, oû elle a un lieu préparé par Dieu, pour qu'on l'y nourrisse pendant douze cent soixante jours.
Il faudra faire ici un détour par l'encyclopédie du judaïsme,
Soukkot

La fête dite des Tabernacles ou des Tentes [...] Soukkot est une des trois fêtes de pélerinage durant lesquelles, jusqu'en l'an 70 après J.C., les Juifs montaient à Jérusalem, au Temple. [...] Sa signification historique apparaît dans la Bible, qui l'associe à l'errance des Israélites dans le désert pendant quarante ans sur le chemin de la Terre promise. Pendant ce temps, ils vivaient exclusivement dans des «tentes» (tabernacles) [...]

Dans les livres les plus anciens de la Bible, Soukkot est la seule fête à laquelle on accorde beaucoup d'attention, ce qui indique que c'était la fête la plus importante de l'époque. [....] Tandis que la soukkah était à l'origine un rappel de l'errance d'Israël dans le désert, les rabbins suggérèrent que son aspect précaire symbolisait la dépendance de l'homme vis-à-vis de la protection divine. [...] Autrefois, la joie de Soukkot était rehaussée par la fête du puisage de l'eau, lorsque des libations d'eau étaient cérémonieusement versées sur l'autel pour mettre en valeur les prières pour la pluie proférées pendant Soukkot. [...] A l'époque du Temple, lorsque le peuple se rassemblait pendant la fête de Soukkot qui suivait la fin d'une année chabbatique, des passages de la Torah étaient lus à haute voix par le roi ou, quand il n'y avait pas de roi, par le grand prêtre. Une des lectures prophétiques de la fête est le chapitre 14 de Zacharie, oû il est annoncé que toutes les nations viendront à Jérusalem pour célébrer la fête des Tentes. [...] Conformément au caractère joyeux de Soukkot, on récite le grand hallel, soit les Psaumes 113 à 118, chaque matin [durant les 7 jours de la fête]

Source : Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, p. 967
Psaume 113
[+] Texte masqué
Alleluia!
Louez, serviteurs de Yavhé,
louez le Nom de Yavhé,
béni soit le Nom de Yavhé
dès maintenant et pour jamais!
Du soleil levant jusqu'à son
couchant loué soit le Nom
de Yavhé!

Élevé au dessus de toutes
les nations, Yavé! au dessus
des cieux, sa gloire!

Qui est comme Yavhé, notre
Dieu, au ciel et sur la terre,
lui qui s'élève pour siéger
et s'abaisse pour regarder?

Il relève le pauvre de la pous-
sière, du fumier il fait remonter
l'indigent, pour le faire asseoir
avec des princes, avec les princes
de son peuple.
Il fait dans sa maison habiter
la stérile, de fils [devenue] mère
joyeuse.
Alléluia!
Psaume 116
[+] Texte masqué
J'aime Yavhé, car il entend la voix
de mes supplications, car il a
tendu son oreille vers moi,
le jour oû j'ai crié.
Les liens de la mort m'enveloppaient,
les affres du chéol m'avaient atteint,

J'avais trouvé détresse et affliction;
j'invoquai le Nom de Yavhé :
«Ah! Yavhé, délivre mon âme!»
Compatissant Yavhé, et juste!
et notre Dieu fait miséricorde.

Yavhé garde les simples;
J'étais faible, il m'a sauvé.
Retourne, mon âme, à ton repos,
car Yavhé t'a fait du bien,
car il a préservé mon âme de la mort,
mes yeux des larmes
et mes pieds du faux pas.

Je cheminai devant Yavhé sur la terre
des vivants.
J'avais foi, même en disant :«Je suis
par trop malheureux!»
moi qui disait dans mon trouble :
«Tout homme est menteur,»

Que rendrai-je à Yavhé pour tous
ses bienfaits envers moi?
[...]
Elle est précieuse aux yeux de Yavhé,
la mort de ses fidèles!
Ah! Yavhé, je suis, moi, ton serviteur,
je suis ton serviteur, le fils de ta servante;
tu as dénoué mes liens.

Je t'offrirai un sacrifice de louange
et j'invoquerai le Nom de Yavhé;
j'accomplirai mes voeux à Yavhé,
oui, devant tout son peuple,
dans les parvis de la Maison de
Yavhé, dans ton enceinte,
Jérusalem.

Alléluia!
  • Zacharie 14

    Voici qu'un jour vient pour Yavhé, oû seront partagées
    tes dépouilles au milieu de toi. Je réunirai toutes les
    nations pour le combat. La ville sera prise, les maisons
    seront pillées et les femmes violées. La moitié de la
    ville partira en déportation, mais le reste du peuple
    ne sera pas retranché de la ville. Alors sortira Yavhé,
    et il combattra les nations comme au jour oû il combat,
    en un jour de mêlée.

    Ses pieds se poseront en ce jour là sur le mont des
    Oliviers, qui est en face de Jérusalem, à l'est. Le mont
    des Oliviers se fendra par son milieu vers l'orient et
    vers l'occident en une très grande vallée : une moitié
    de la montagne se retirera vers le nord et l'autre moi -
    tié vers le sud. [...] Et Yavhé, mon Dieu, videndra, et
    tous les saints avec lui.

    Il adviendra, en ce jour-là, qu'il n'y aura plus ni froidure
    ni gel. Ce sera un jour unique - il est connu de Yavhé -
    il n'y aura ni jour ni nuit, mais il adviendra qu'au temps
    du soir il y aura de la lumière. [...]
[/size]

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Re: Le Dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre

Message non lu par Cinci » ven. 12 févr. 2016, 7:11

Soliloque ...

Je ne savais pas que ces psaumes faisaient partie de la liturgie de la fête des Tentes. C'est bon à savoir. C'est d'une telle beauté ... On pense que Jésus lui-même répétait ces textes, chaque matin, au moins à l'époque de la fête. Des sortes de prières par excellence, bien faites pour la créature humaine cheminant au travers les épreuves, sous la protection de Dieu. C'est tout l'esprit des béatitudes de Jésus («heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice ... Réjouissez-vous et exultez car votre salaire est grand dans les cieux; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes d'avant vous ...») qui s'anime derrière ça.

Qu'est-ce qu'on ne pourrait pas découvrir en soulevant une pelletée de «terre sainte» d'une seule phrase de l'Apocalypse de Jean! On est ici à la recherche du trésor, ne l'oublions pas.

:)

Avec Zacharie 14, on comprend pourquoi Jean tenait autant à évoquer la fuite au désert. C'est que la fête principale dans le cadre de la liturgie du Temple à Jérusalem associait le temps d'épreuve au désert avec l'espérance de cette grande victoire que Dieu devrait remporter un jour sur le mont Sion, une victoire assurant le triomphe des justes. Zacharie s'exprime dans une tonalité apocalyptique. La femme qui s'enfuit au désert sous la protection des ailes du grand aigle espère le Jour. Elle espère le Jour du Seigneur, le triomphe de la justice, la rédemption.

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