Jésus et les Pharisiens

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
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Cinci
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Re: Les pharisiens

Message non lu par Cinci » mar. 18 févr. 2014, 17:20

Bonjour,
Cela a fait évolué ma façon de voir les pharisiens. - Chélidoine
C'est à dire ? Mais qu'est-ce que vous auriez vu auparavant et qui serait maintenant une erreur ? ou alors qu'avez-vous découvert de neuf ?

:?:

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prodigal
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Re: La femme courbée

Message non lu par prodigal » mar. 18 févr. 2014, 19:39

Peccator a écrit :Mais quand je dis "ce sont des types bien", c'est parce qu'ils sont vraiment comme vous et moi, et que je pense que vous et moi sommes "des types bien".
Je suis d'accord pour dire que les pharisiens sont comme vous et moi, mais pas en tant que types bien, en tant que pécheurs au contraire.
Peccator a écrit :En regardant les gens qui sont "pointés", vous tombez précisément dans l'erreur des pharisiens. Vous corrigez la loi (édictant ainsi une nouvelle version de la loi), et les condamnez parce qu'ils ont enfreint la loi "véritable". Mais vous en êtes toujours à la loi, comme les scribes et les pharisiens !
C'est bien là le problème avec le pharisaïsme. Dénoncer les autres comme pharisiens, c'est être pharisien.
Mais il ne s'ensuit pas qu'il faille cesser toute dénonciation. Il faut et il suffit de se rappeler que cette dénonciation, particulièrement présente dans les évangiles et donc particulièrement grave, vise un vice, je dirai une perversion très fréquente de la conscience religieuse, dont tout le monde est susceptible d'être atteint, même si la paille dans l'oeil du voisin est toujours énorme.
Peccator a écrit :Mais en même temps, j'admire profondément la démarche de ces gens qui consacrent autant d'efforts pour faire les commandements de Dieu. C'est très beau. Et je pense que les rabbins qui édictent ces règlements sont vraiment des types bien, même s'ils sont dans l'erreur, parce que leur souci est de permettre au peuple d'être certain de ne pas enfreindre la loi. L'intention est admirable.
Aussi la ferveur des pharisiens et leur observance des commandements ne sont-ils pas ce qui leur est reproché.
Peccator a écrit :C'est un débat très vieux et houleux que l'on retrouve au sein du christianisme, et même au sein du catholicisme. Regardez donc ceux qui s'étripent pour savoir si le baptême est plus efficace ou moins efficace selon qu'on le donne en latin ou en français. Ou ceux qui s'étripent pour savoir s'il faut communier avec la bouche ou avec la main.
On se marre en regardant les pharisiens se poser très sérieusement la question de savoir si le jour du sabbat il est permis de sortir un âne tombé dans un puits. Et quelques minutes plus tard, on explique très doctement que le dimanche, il vaut mieux éviter d'aller faire des achats...
Quand je vous dis que les pharisiens sont des gens comme vous et moi...
Oui, je le redis encore. Mais je crois que vous sous-estimez leur hypocrisie. Mais je ne veux pas dire par là qu'ils étaient encore plus hypocrites que ce que l'on dit, au contraire d'un point de vue historique votre rappel est justifié.
Je m'explique alors. S'il est question pour l'éternité d'une petite communauté juive, ce n'est pas seulement pour parler d'elle. C'est parce qu'elle est une figure. Réfléchir au pharisaïsme est riche d'enseignements. Mais figure de quoi? Je l'ai dit plus haut, d'une perversion très fréquente de la conscience religieuse. Cette perversion consiste à se fermer à la vérité sous prétexte que l'on est dans la vérité. De même, elle implique l'orgueil de se croire humble. Et elle cherche la paille dans l'oeil du voisin, en ayant perdu le sens de la réciprocité.
Certains ont cru que les pharisiens étaient la figure du judaïsme éternel. Ces "certains" qui bien sûr n'étaient pas juifs ont ainsi prouvé que c'est à eux que Jésus-Christ a adressé ses imprécations contre les pharisiens.
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Re: La femme courbée

Message non lu par Peccator » mar. 18 févr. 2014, 21:04

prodigal a écrit :Je suis d'accord pour dire que les pharisiens sont comme vous et moi, mais pas en tant que types bien, en tant que pécheurs au contraire.
Ah, mais je suis convaincu qu'on peut être un pécheur et être un type bien malgré tout ! C'est pas incompatible ! Tout n'est pas noir en nous, vous savez... Regardez donc : Dieu nous aime. C'est bien que malgré notre péché il y a en chacun de nous quelque chose de bon à aimer.

Notez que la comparaison marche dans les deux sens, quand je dis qu'ils sont comme nous : nous aussi sommes parfois un peu comme eux ;)


Et je maintiens que le fondement même du mouvement pharisien, c'est un soucis sincère de permettre au peuple de respecter les commandements de Dieu (ce qui est éminemment louable dans le contexte de l'Ancienne Alliance). L'intention est excellente. L'application est erronée, et j'irai même jusqu'à dire pécheresse.

Seulement, ça, pour le comprendre, il faut ouvrir autre chose qu'un évangile, et aller se renseigner sur l'histoire des pharisiens. Découvrir par exemple combien ils ont été persécutés, pour avoir eu le culot de s'opposer au pouvoir...

Tout ça, c'était connu quand les évangélistes écrivaient. Ils n'avaient pas besoin de le rappeler. C'est un peu comme si on écrivait aujourd'hui la biographie d'un type qui, entre autres, ne supportait pas le football. On aura beaucoup de scènes où il râlera contre le foot, peut-être des scènes où il se bagarrera avec des supporters vindicatifs, etc. Au besoin, on forcera un peu le trait, pour obtenir un effet narratif. Mais on n'estimera probablement pas nécessaire de rappeler ce qu'est le foot, quelles en sont les qualités, et pourquoi ce sport était aussi populaire... (ni de dire que dans le nombre, il doit bien y en avoir 2 ou 3 qui sont des types bien :> )

Pour le reste, il me semble que nous sommes pleinement d'accord (notamment sur la question de l'hypocrisie) : je ne m'étendrai donc pas davantage.



PS : il est bon de se rappeler que ce sont des personnages tout aussi historiques, réels, que Jésus ou Pierre, et dont on peut parfois connaître l'histoire personnelle. Gamaliel n'est pas un être légendaire, c'est un homme qui a vécu en Palestine il y a 2000 ans, et qui mérite qu'on respecte sa personne.
Il est bon de se rappeler aussi que Jésus a pardonné à ceux qui l'ont crucifié.
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Re: Les pharisiens

Message non lu par Gaudeamus » mer. 19 févr. 2014, 11:43

J'ai noté un élément intéressant dans Bible et histoire de Marie-Françoise Baslez. Après la Passion, les juifs qui reconnaissent Jésus pour le Messie se font caillasser et expulser des synagogues par les pharisiens. Les Évangiles porteraient rétrospectivement la marque de ces conflits, mais factuellement il n'est pas sûr que Jésus ait été si hostile que cela aux pharisiens -ce qui importe peu pour nous, puisque c'est le sens théologique des imprécations contre les pharisiens qui compte.
De plus, il est possible que le portrait peu flatteur des pharisiens dressé dans les Évangiles soit le reflet d'une sorte de Kulturkampf, qui a opposé pendant toute l'histoire hellénistique les tenants d'une culture juive pure ("les pharisiens" pour faire simple), et les juifs en partie hellénisés (dont feraient partie St Étienne ou St Jean par exemple).

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Jésus et les Pharisiens

Message non lu par prodigal » mer. 19 févr. 2014, 12:24

D'un point de vue historique vous avez raison, et vous êtes plus compétents que moi (je m'adresse à la fois à Peccator et à Gaudeamus). D'un point de vue historique, la petite secte naissante des disciples de Christos avait ses motifs pour en vouloir à la secte plus importante des Pharisiens, et pour cette raison son message manque d'objectivité.
Mais il s'agit des évangiles, tout de même, c'est-à-dire de quatre livres destinés à servir d'enseignement jusqu'à la fin des temps. Je ne peux pas croire qu'il soit si souvent question des Pharisiens, que les critiques qui leur sont adressées soient si dures, et que ça n'ait aucune importance, sinon de nous rappeler que les autorités religieuses de l'époque étaient parfois hypocrites.
Or, je ne vois pas d'autre enseignement évident que celui de nous montrer comment la conscience religieuse se pervertit, au point que les prostituées et les publicains valent mieux que ces croyants qui se sont laissé aller à oublier l'esprit pour préserver la lettre.
C'est pourquoi je trouve que Cora et Mac, pardon si j'oublie quelqu'un, ont raison d'insister. Le fait que les Pharisiens réels n'étaient pas des monstres n'est d'ailleurs pas contradictoire avec la sévérité du jugement porté contre eux. Il suffit de remplacer "pharisien" par "chrétien" et c'est tout à fait clair! (clair non pas au sens où tous les chrétiens seraient des pharisiens, mais au sens où l'on comprend bien le sens de l'avertissement).
L'importance du rôle dévolu aux Pharisiens est d'ailleurs une des grandes originalités du christianisme, probablement la seule religion à intégrer la critique de ce qu'il peut y avoir de mauvais dans la démarche religieuse, et à l'enseigner à tous, même si toutes les oreilles ne l'entendent pas.
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Re: Les pharisiens

Message non lu par Cinci » mer. 19 févr. 2014, 18:41

L'opinion de commentateurs chrétiens :

«... au reste, même à s'en tenir aux évangiles, ce qui est mis en lumière c'est moins peut-être l'hypocrisie des pharisiens que deux autres travers plus spécifiques, qui, à en juger d'après le Talmud, les menaçaient de façon plus constante : un goût excessif pour la casuistique, et une tendace à confondre, en les mettant sur le même plan, l'essentiel et l'accessoire :

  • «Malheur à vous, conducteurs aveugles, qui dites : qui jure par le sanctuaire, ce n'est rien, mais qui jure par l'or du sanctuaire est tenu ... qui jure par l'autel, ce n'est rien, mais qui jure par l'offrande qui est dessus est tenu ... Vous payez la dîme de la menthe et du fenouil et du cumin, et vous négligez les points les plus graves de la loi : la justice, la miséricorde et la foi. Il fallait pratiquer ceci sans ommettre cela, conducteurs aveugles, qui filtrez le moustique et avalez le chameau» (Matt 23, 16)
«Les Pharisiens», nous dit Josèphe «constituent un ordre qui passe pour l'emporter sur les autres juifs par la piété et par une interprétation plus exacte de la Loi» (Bell. Jud. I, 5,2) et encore : «La secte pharisienne passe pour l'emporter sur les autres juifs par l'exactitude en ce qui concerne les coutumes des ancêtres» (Vita, 38) C'est l'essence même de la secte qui est ainsi définie. L'idéal pharisien réside dans une piété exemplaire, centrée sur la Loi, sur sa méditation d'une part, assidue, inlassable - nuit et jour, disent les rabbins - sur sa pratique d'autre part, l'une conditionnant l'autre.

Le Pharisien est d'abord un homme d'école et d'étude. Par ailleurs, la Loi forme un tout. On peut certes y distinguer les commandements moraux et les prescriptions rituelles. Mais comme ils traduisent tous au même titre la volonté divine, il ne saurait être question de les opposer les uns aux autres, ni même, peut-être, d'y introduire une hiérarchie. Si parfois cette hiérarchie tend à s'établir, et à rebours de ce qui nous paraitrait normal, si le rite prend le pas sur l'éthique, c'est là encore une tentation qui guette toute religion dans la mesure où elle veut s'extérioriser. Cependant le code de la Torah qui règle toute la vie, individuelle et collective des juifs n'a pas prévu toutes les situations possibles. Il appartient aux docteurs et à leurs élèves de le faire et de fixer pour chaque cas à la lumière du texte saint, la conduite à tenir. La casuistique pharisienne côtoie sans cesse le formalisme et y tombe souvent. Elle nous parait volontier méticuleuse et tâtillonne à l'excès. Nous avons parfois l'impression en présence de discussions sur des pointes d'aiguille, d'arguties et de distinguo touchant au grotesque, d'un stérile jeu de l'esprit. Mais ce n'est là que la déviation ou l'hypertrophie d'une démarche, en elle-même parfaitement légitime, qui est pour le pharisaïsme d'une importance vitale, et qui n'exclut en aucune façon la piété spontannée, sincère et intense, et le sentiment religieux le plus authentique.

Si l'orgueil du docteur et le mépris pour la masse ignorante et pécheresse, en même temps que les innombrables prescriptions du pureté rituelle dont ils s'entourent, entretiennent chez ces «séparés» organisés en petites cellules ou confréries, les habouroth, un esprit de chapelle fermée, ce n'est pas là encore tout le pharisaïsme. Le sentiment de l'élection se double normalement, ici comme ailleurs, de celui d'une tâche à remplir. «Aime les créatures et mènes-les à la Loi», tel est le principe fondamental formulé par Hillel, l'un des maîtres les plus illustres de la secte. L'Évangile lui-même souligne le zèle missionnaire des Pharisiens, qui «courent la mer et la terre pour faire un prosélyte» (Matt 23,15)

En matière de rite, la position pharisienne se caractérise d'ensemble par un foisonnement de prescriptions, en particulier de celles qui touchent à la pureté rituelle. Il s'agit, selon la sentence prêtée par le traité Aboth aux «hommes de la grande Synagogue», ancêtres peut-être mythiques des pharisiens en quête de quartiers de noblesse, de faire une haie à la Torah. Cette surrenchère dans l'observance nous apparait souvent comme paralysante et désséchante. Pour les pharisiens, elle est la condition et la source même de toute vie religieuse authentique : la multiplicité des commandements, bien loin d'être ressentie comme un joug intolérable, signifie au contraire et appelle tout à la fois la multiplicité des bénédictions divines. En fait, c'est bien la rigueur inflexible de l'observance qui a assuré la survie du judaïsme.

Il est très significatif, par ailleurs, que ces rigoristes, soucieux jusqu'à la manie de s'isoler du monde extérieur, réputé impur, aient fait place dans leurs enseignements à des notions visiblement étrangères au vieux fond hébraïque. Le paradoxe et la contradiction ne sont qu'apparents. Car c'est précisément parce que la haie dressée par eux autour de la Torah les mettait à l'abri d'un syncrétisme véritable qu'ils ont pu, sur le plan de la doctrine, se montrer plus accueillants. Et d'autre part, le mouvement qui les porte à enrichir le frustre credo biblique procède fondamentalement de la même tendance que la multiplication des commandements : dans un cas comme dans l'autre, ils vont de l'avant, au-delà du texte écrit.

Josèphe parle de l'enseignement pharisien relatif à l'au-delà :
  • «Ils croient que les âmes gardent une vigueur immortelle et qu'il existe sous la terre des châtiments et des récompenses selon qu'elles ont pratiqué dans la vie, le vice ou la vertu. Une prison éternelle attend les unes. Aux autres est accordée la faculté de renaître» (Ant., 18, 1,3) «... toute âme est impérissable, mais seule celle des bons passe dans un autre corps, tandis que celle des méchants est punie d'un châtiment éternel» (Bell., 2, 8.4)
Si l'on prend à la lettre cette dernière phrase, on sera tenté de conclure que les Pharisiens professaient la métempsychose. Or ce n'est évidemment pas de cela dont il s'agit. «L'autre corps» dont il est question est, selon toute probabilité, celui des ressuscités. Josèphe fait donc de la résurrection le privilège des seuls justes. Nous savons par ailleurs que la pensée juive a connu sur ce point bien des hésitations, mais que la résurrection générale, antérieure au jugement dernier, de tous les hommes, n'était effectivement enseignée à l'époque que par une minorité de docteurs. Le témoignage de Josèphe correspond bien, par conséquent, à l'opinion la plus répandue parmi les Pharisiens de son temps.

Universelle ou limitée au troupeau des seuls justes, la résurrection était une des pièces maîtresses de la doctrine pharisienne. Le Nouveau Testament - au même titre que les textes rabbiniques - corrobore sur ce point ce que dit Josèphe.

Il apporte en outre touchant le credo pharisien, des précisions complémentaires :
  • «Les Sadducéens disent qu'il n'y a point de résurrection, ni d'anges, ni d'esprit, tandis que les Pharisiens affirment l'un et l'autre» (Actes 23, 8)
L'angélologie et la démonologie, en effet, sans être exclusivement pharisiennes, puisqu'on les retrouve, Saduccéens mis à part, dans presque tout le judaïsme de l'époque, constituaient du moins une des caractéristiques principales de la secte.

Les Pharisiens authentiques ont toujours réussi à concilier la croyance aux anges et aux démons avec le monothéisme le plus strict. [...] parmi les Pharisiens, le commerce des anges, répartis en catégories bien distinctes, et dont les principaux du moins étaient connus par leur nom, inclinait parfois aux spéculations astrologiques et magiques : car on établissait volontier une relation entre les cohortes célestes et les astres.

Il n'est pas exclu que Josèphe lorsqu'il parle de la «souverainté du Destin», songe aussi, sans vouloir le dire trop clairement, à des spéculations de cet ordre, qui fleurissaient sinon de façon officielle dans les écoles même des Pharisiens, du moins à leur voisinage immédiat. A ce niveau, des communications s'établissent fatalement entre les religions, si exclusives soient-elles. Les papyrus magiques du début de notre ère attestent l'ampleur des apports juifs dans la magie païenne. A l'inverse, et malgré qu'il en eût, Israël a toujours accueilli des éléments venus du paganisme. C'est aux juifs très probablement que le christianisme antique a emprunté cette idée que les dieux du paganisme sont en réalité des démons, que l'on peut, le cas échéant, utiliser à des fins bonnes ou mauvaises.

[...]

Au reste, sur tous ces points, de même qu'en matière de pratique, le pharisaïsme est loin de réaliser une parfaite uniformité. Il y a entre les diverses écoles rabbiniques des divergences parfois assez considérables. Le rigorisme de l'observance, intransigeant chez les uns, s'assouplit chez les autres : c'est l'opposition classique de Schammaï et Hillel, que l'on retrouve par la suite tout au long de la période rabbinique. Mais par delà les rivalités d'école et les querelles de doctrine, les Pharisiens de toute tendance sont liés par leur conception d'une religion plus préoccupée de pratique que de spéculation théologique pure, et par un égal respect pour le docteur, interprète de la Loi et véhicule de la Tradition.

Source : M. Simon,Les sectes juives au temps de Jésus, P.U.F., 1960, pp.22-36[/color]

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Re: Les pharisiens

Message non lu par Cinci » mer. 19 févr. 2014, 18:52

ou

«... le traité de la Mishna dit Pirké Aboth (les dits des Pères) rappelle en son début une triple recommandation qu'il fait remonter aux membres de la fameuse Grande Synagogue de 444 avant notre ère : «Soyez avisés dans vos jugements; faites beaucoup de disciples; faites une haie à la Torah».

[...]

Vers le temps de Jésus, les sopherims (les sages) sont sollicités par des tendances d'écoles assez différentes. Nous n'avons aucune raison de croire qu'il s'élève entre eux de véritables conflits de doctrines, mais ils n'ont pas tout à fait le même esprit et, dans le détail de leurs interprétations de la Torah, cette divergence se sent. [...] S'il était permis de risquer une appréciation générale et nécéssairement un peu stylisée, nous pourrions dire qu'Hillel, lorsqu'il considérait les obligations imposés par la Torah, mettait l'accent sur l'amour du prochain et l'esprit de conciliation, tandis que, dans les mêmes cas, Schammaï insistait sur l'observance stricte et la valeur impérative, hors du sentiment, non seulement des prescriptions de la Torah, mais de la jurisprudence des scribes. On conte qu'un jour un homme, un païen, qui songeait à se convertir, demanda à Hillel quel était le commandement essentiel de la Torah, et il en reçut cette réponse : «Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas pour toi-même.» Parole toute évangélique - c'est celle que donne Mt 7,12 et Lc 6,31,et qu'on nomme la règle d'or - et qui a fait dire que Hillel était le vrai maître de Jésus. Il n'admettait le divorce, c'est à dire la répudiation de la femme, que si elle tombait dans l'adultère, tandis que Schammai consentait à ce qu'un mari pût chasser son épouse si elle avait seulement gâté le dîner.

[...]

Certains scribes atteignaient à une réputation et conquéraient une autorité que nous avons peine à imaginer. Le peuple les admirait et les femmes de toutes conditions leur étaient spécialement bienveillantes, parce que, nous dit Josèphe, elles les supposaient en intimité particulière avec Dieu. Cependant, tout en les admirant, le peuple ne se rangeait pas toujours à leur avis.

Dans le Nouveau Testament, les scribes sont toujours nommés avec les pharisiens, qui représentent en Israël , eux aussi, la tendance légaliste et exclusiviste, mais qui ne sont ni une secte ni une école. Ils sont, dis-je, nommés ensembles comme s'ils se complétaient les uns les autres : «Scribes et Pharisiens hypocrites», lisons-nous en Mt 23,13. Le rédacteur ne les confond pas, mais il les associe, et la littérature du Bas-judaïsme en use souvent de même. Du reste, puisque les Pharisiens se donnent pour but de vivre conformément à la Torah, il est naturel qu'ils passent pour les alliés des scribes qui l'interprètent; plus même que les alliés, les disciples et les ouailles. Divers texte du Nouveau Testament expriment assez bien l'idée de cet accord profond : «Les scribes des Pharisiens», dit Mt 2,16; «Les Pharisiens et leurs scribes», dit Lc 5, 30.

Pourtant, il ne faut pas identifier les Pharisiens et les scribes, ni même dire que les Pharisiens sont le parti des scribes, car il se trouve des scribes qui ne sont pas pharisiens. Il n'en reste pas moins que les scribes, conducteurs et inspirateurs du judaïsme légaliste que représentent d'autre part les Pharisiens, sont, pour ces derniers, un appui fondamental et une justification.

[...]

La joie des commandements, tel est le sentiment qui domine l'esprit et le coeur des rabbins. Ajoutons fierté des commandements, orgueil de jouir seuls de l'enviable privilège que la bienveillance de Yavhé leur a concédé et dont ils le remercient avec ferveur, celui de vivre selon son plaisir, de connaître sa volonté, de scruter sa justice et son amour, de contempler sa grâce visible, qui est la Torah elle-même.[...] au moins convient-il de bien comprendre que, loin de se sentir accablés par la minutie de leur exégèse pratique de la Torah, ils en sont au contraire exaltés et ravis.

Du reste, ne l'oublions pas, la vraie tâche des scribes n'est pas juridique : elle est religieuse; elle consiste pas à interpréter et à administrer un code, mais bien à intégrer la révélation divine, la volonté même de Yavhé dans la réalité de la vie journalière. C'est pourquoi on trouve dans la tradition rabbinique tant de préceptes qui ne sont point issus de scrupules légalistes, mais bien de méditations religieuses et de préoccupations morales.

Au fond, ce vieux rabbinisme, autant que nous pouvons en juger par les traditions que les parties anciennes de la Mischna nous ont transmises, représentait une religion bien plus ardente et sincère, vibrante et vivante que ne l'ont cru les hommes comme Nicolas, Wellhaussen ou Schürer, en ne considérant que son extérieur et sa forme. C'est aussi une religion essentiellement simple comme le sera celle de Jésus, laquelle lui ressemble par plus d'un côté. Il n'y a pas si longtemps que l'on s'en est aperçu et, naguère encore, les historiens souscrivaient à l'opinion exprimée par Nicolas : «Il n'y a on ne saurait nier un abîme entre la tendance religieuse qui dominait dans la Synagogue et celle qui caractérise l'enseignement de Jésus». [...] Du reste, il convenait que cette opposition n'était pas tout à fait nouvelle, qu'elle avait divisé les écoles juives avant la naissance du christianisme et qu'elle prolongeait l'antagonisme du spiritualisme des Prophètes et du légalisme formel.

[...]

Les Évangiles, rédigés en un temps où les juifs - et particulièrement le docteurs juif - est l'ennemi, nous persuadent qu'entre Jésus et les scribes pharisiens se creuse un abîme infranchissable. C'est là une erreur de perspective : l'abîme se réduit en vérité à un médiocre fossé qu'enjambent plus d'une passerelle et, pour tout dire, l'antique piété chrétienne ne se fonde pas sur un terrain très différent de celui sur lequel s'était déjà établi les sopherims, et, sans le travail religieux que ces hommes avaient accomplis en Palestine avant la levée de Jésus, ce phénomène serait historiquement presque inconcevable. La foi du Christ, c'est celle qui rayonne des Psaumes canoniques et des Psaumes dits de Salomon, sortis de milieux pharisiens.»

Source : C. Guignebert, Le monde juif vers le temps de Jésus, Albin Michel, 1935, pp. 87-91

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Re: Les pharisiens

Message non lu par elenos » sam. 22 févr. 2014, 19:39

A propos de pharisiens amis de Jésus.
Nicodème un des discrets disciples de Jésus, était pharisien et membre du sanhédrin. Il est cité plusieurs fois dans l’Évangile de Jean et vient écouter Jésus.
Joseph d’Arimathie est pharisien lui aussi. Il donne son tombeau neuf pour ensevelir Jésus (Jn 19. 39-42).
De même que le pharisien Gamaliel. Ce dernier est mentionné dans les Actes des Apôtres, et aussi par Flavius Josèphe Il est surnommé l'Ancien, le presbyte.

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Re: Les pharisiens

Message non lu par Peccator » sam. 22 févr. 2014, 22:29

Quelques éléments montrant à la fois la profonde ressemblance, et où sont les différences, entre les pharisiens et les disciples de Jésus :
  • Les pharisiens s'opposaients aux sadducéens (les prêtres du Temple) et aux hérodiens (les partisans des rois Hérode), et ont été lourdement persécutés pour cela, jusqu'à un temps avoir été interdits.
  • Ce mouvement serait apparu au IIe s. av. JC, après l'arrivée au pouvoir des Hasmonéens (des rois qui ont voulu vivre "à la grecque"), en refus de l'hellénisation de la société juive.
  • Ils enseignaient la nécessité de connaître la "Tradition des pères" pour pouvoir correctement comprendre la Loi écrite et adapter ses exigences au contexte de l'époque. Ils apparaissent donc comme des "progressistes", notamment par contraste par exemple avec les esséniens qui eux tenaient à l'application rigoureuse de la lettre de la Loi (en refus de l'évolution sociale). Un pharisien comme Hillel montrait qu'à l'évidence, pour pouvoir lire la Loi écrite, il fallait nécessairement un enseignement oral, ne serait-ce que pour apprendre à lire ! Mais de manière plus significative, il s'agissait d'expliquer que la Loi écrite n'est pas un document "archéologique" immuable, mais s'insère dans une tradition (qui entre autre conserve l'écrit).
  • Ils croyaient à la résurrection des corps, contrairement aux sadducéens.
  • Ils avaient le soucis de tout le peuple, et notamment des petits, et parcouraient le territoire, ce synagogue en synagogue, afin d'enseigner comment respecter la loi. Jésus leur en rend témoignage quand Il leur dit qu'ils voyagent au bout du monde pour faire un prosélyte.
  • Ils se savaient profondément pécheurs, c'est à dire qu'ils étaient pleinement conscients de l'impossibilité pratique de toujours respecter la Loi. Mais ils pensaient que l'on était justifié en respectant la Loi (en restant en état de pureté en permanence, comme les prêtres) et donc s'y efforçaient de leur mieux : d'où leur réputation de formalisme...
  • Ils croyaient en un Dieu de miséricorde : ils pensaient que Dieu "comblait les lacunes" là où ils n'arrivaient pas à respecter la Loi. Ils pensaient donc que l'homme devait faire sincèrement de son mieux, et que Dieu lui pardonnait ses manquements, comblant les "trous" pour permettre finalement à l'homme d'être justifié quand même. C'est très différent de l'enseignement de Jésus (notamment tel qu'expliqué par St Paul), qui explique qu'en réalité nous ne pouvons rien faire sans que ce soit par miséricorde divine : nous ne sommes pas sauvés grâce au mérite de nos actes, mais par notre foi. La conception pharisienne de la miséricorde est une façon de voir dans laquelle nous tombons très facilement nous aussi !
  • Les pharisiens étaient organisés en communauté de disciples, 10 ou 20, qui se réunissaient autour d'un maître qu'ils avaient choisis. Dans certaines communautés, on intégrait le groupe par un baptême. Jésus rappelle à ses disciples la différence fondamentale entre ses disciples et les pharisiens : "Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais moi qui vous ai choisi".

Si les évangiles présentent les pharisiens de manière particulièrement critique, c'est possiblement parce qu'en fait, c'était le mouvement juif le plus proche des chrétiens : il fallait absolument s'en démarquer de manière très nette pour éviter toute confusion. Il ne faut pas oublier non plus que les pharisiens prêchaient assidûment l'orthodoxie (ils se démarquaient par leur grande piété), alors que l'enseignement chrétien contredisait parfois la Loi, notamment sur tout ce qui concerne la pureté ("Tes disciples mangent avec les pécheurs...").
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Re: Les pharisiens

Message non lu par Mac » dim. 23 févr. 2014, 14:46

_'Oui, mais en définitive ne seriez-vous pas en train de nous dire que " les évangélistes seraient des menteurs??? Car Saint Matthieu il a vécu ces réprimandes sévères de Jésus Christ envers les pharisiens!!!

Vous dites :
Si les évangiles présentent les pharisiens de manière particulièrement critique, c'est possiblement parce qu'en fait, c'était le mouvement juif le plus proche des chrétiens : il fallait absolument s'en démarquer de manière très nette pour éviter toute confusion.
C'est une hypothèse puisque vous dites " c'est possiblement parce qu'en fait". Autrement dit vous n'en savez rien.

Vous dites :
Ils avaient le soucis de tout le peuple, et notamment des petits, et parcouraient le territoire, ce synagogue en synagogue, afin d'enseigner comment respecter la loi. Jésus leur en rend témoignage quand Il leur dit qu'ils voyagent au bout du monde pour faire un prosélyte.
Jésus leur rendrait témoignage quand Il leur dit qu'ils voyagent au bout du monde pour faire un prosélyte. donc pour vous cette première partie du verset serait vrai.

Et la suite du verset serait vrai/faux???

"et quand il l'est devenu, vous le rendez enfant de la géhenne deux fois plus que vous."

Jésus leur rend t-Il témoignage dans la suite du verset?

Vous dites "les pharisiens étaient des gens biens". Donc nous pouvons les imiter si je vous comprend bien car on imite les gens bien plutôt que ceux qui sont mauvais.

Euh! Des gens biens sont des gens qui font le bien, je précise parce que vous avez donné une définition qui vous est toute personnelle.

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Re: Les pharisiens

Message non lu par Peccator » lun. 24 févr. 2014, 1:09

Vous savez, moi, je ne fais pas le bien que je voudrais, et je fais le mal que je ne voudrais pas.

D'après vous, et votre définition, est-ce que je suis un type bien ?


Edit:

Pourquoi les pharisiens conduisaient-ils leurs disciples à la géhenne ? Parce que leur obsession, c'est le respect de la Loi. Hors la Loi ne justifie pas : elle ne fait que révéler le péché.

Et donc, avec les meilleures intentions du monde, les pharisiens conduisaient effectivement leurs disciples tout droit à la géhenne. Comme le dit le dicton, "les routes qui mènent à l'enfer sont pavées de bonnes intentions". Voilà ce qui met Jésus dans une sainte colère : tous ces hommes pieux et sincères, qui ont un soucis bien réel du salut du peuple, et qui malgré tout, dans leur aveuglement, ne font que le mener à sa perte...

Donc non, il ne faut pas suivre les pharisiens. Mais en attendant, je continue de les trouver sympathiques, parce qu'ils ont une piété sincère et une vraie attention aux problèmes du peuple (notez par exemple leur soucis d'expliquer comment "adapter" la Loi pour qu'elle reste pertinente dans leur temps).

Et plus je m'intéresse à eux, plus je les trouve proches de nous, finalement.
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Re: Les pharisiens

Message non lu par Mac » lun. 24 févr. 2014, 2:05

Peccator a écrit :Vous savez, moi, je ne fais pas le bien que je voudrais, et je fais le mal que je ne voudrais pas. D'après vous, et votre définition, est-ce que je suis un type bien ?
Mais Saint Paul est un Saint quand il dit ça je vous signale. Parce que quel mal il aura fait? Donc c'est à mauvaise escient que vous voudriez utiliser sa déclaration d'humilité.
Edit:
Pourquoi les pharisiens conduisaient-ils leurs disciples à la géhenne ? Parce que leur obsession, c'est le respect de la Loi. Hors la Loi ne justifie pas : elle ne fait que révéler le péché.
Non des choses vous ont échappés en lisant l'évangile. Que dit Jésus dans l'évangile?

1) Ils ont remplacé la parole de Dieu par des traditions humaines
2) Ils prône une loi qu'ils ne respectent pas eux même mais chargent de lourds fardeaux le peuple.
3) Ils n'ont pas compris la loi

Il dit bien d'autres choses à leur sujet mais je pense que cela est largement suffisant pour comprendre pourquoi Il est à leur égard si sévère surtout que devant les miracles accomplis sous leur yeux ils ne se convertissent même pas.
Et donc, avec les meilleures intentions du monde, les pharisiens conduisaient effectivement leurs disciples tout droit à la géhenne. Comme le dit le dicton, "les routes qui mènent à l'enfer sont pavées de bonnes intentions". Voilà ce qui met Jésus dans une sainte colère : tous ces hommes pieux et sincères, qui ont un soucis bien réel du salut du peuple, et qui malgré tout, dans leur aveuglement, ne font que le mener à sa perte...
Pouvez-vous me citer le verset ou Jésus dit qu'ils ont les meilleures intentions du monde svp? Merci.
Pouvez-vous me citer le verset ou Jésus dit qu'ils sont pieux et sincère? Merci.

Personnellement je me rappelle du passage du pharisien et du publicain au temple Jésus ne me semble pas faire l'éloge du pharisien.
Donc non, il ne faut pas suivre les pharisiens.
Ok! Ca a le mérite d’être clair car comme disait cora vous avez amené de la confusion.
Mais en attendant, je continue de les trouver sympathiques, parce qu'ils ont une piété sincère et une vraie attention aux problèmes du peuple (notez par exemple leur soucis d'expliquer comment "adapter" la Loi pour qu'elle reste pertinente dans leur temps).
Citez moi les verset où Jésus dit qu'ils sont pieux et sincères parce que là je les vois pas.

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Re: Les pharisiens

Message non lu par Peccator » lun. 24 févr. 2014, 13:23

Je laisse tomber : il n'y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Je vous invite quand même à essayer de regarder les autres avec un peu plus d'amour dans les yeux, vous verrez, ça change le monde.
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Re: Les pharisiens

Message non lu par Mac » lun. 24 févr. 2014, 15:57

Bonjour Peccator, :)

L'Eglise dit :
B) Il est clair, d’autre part, qu’il y a eu des conflits entre Jésus et certaines catégories de Juifs de son temps, dont aussi les Pharisiens, depuis le commencement de son ministère (cf. Mc 2, 1-11. 26; 3, 6 etc.).

C) Il y a en outre le fait douloureux que la majorité du peuple juif et ses autorités n’ont pas cru en Jésus, un fait qui n’est pas seulement historique mais a une portée théologique, dont St. Paul s’efforce de dogager le sens (Rom ch. 9-11).

D) Ce fait, accentué au fur et à mesure que la mission chrétienne se développait,

F) On ne peut pas mettre sur le même plan les Juifs qui ont connu Jésus et n’ont pas cru en lui, ou bien qui se sont opposés à la prédication des apôtres, et les Juifs qui sont venus après et ceux d’aujourd’hui. Si la responsabilité de ceux-là dans leur attitude envers Jésus reste un mystère de Dieu (cf. Rom 11, 25), ceux-ci sont dans une situation toute différente.
note posté par chelidoine
note

Je pense avoir dit ce que dit l'Eglise dans cette note et fait que constater qu'effectivement l'évangile confirme ce que dit l'Eglise. Cinci vous a rappelé ma position basée sur l'évangile donc je pense avoir été compréhensible, concret et respectueux de ce qui est vrai.

Je suis d'accord avec vous que les pharisiens étaient des pécheurs comme tout homme et c'est pour cela que Jésus usait de pédagogie envers eux jusqu'à faire des miracles sous leur yeux. Il semble pour ma part que Jésus ait réussi sa mission auprès d'une minorité de pharisiens comme en témoigne les exemples qu'a postés elenos.
Peccator a écrit :Je laisse tomber : il n'y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Je vous invite quand même à essayer de regarder les autres avec un peu plus d'amour dans les yeux, vous verrez, ça change le monde.
Oui je suis le grand méchant avec de grande dents prêt à manger le petit chaperon rouge. :oui:
Mon Dieu mon Dieu on n'a pas arrêté de m'insulter sur ce fil!!!

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Re: Les pharisiens

Message non lu par Peccator » lun. 24 févr. 2014, 20:03

Merci de me renvoyer à cette note.

J'y lis :
Une présentation exclusivement négative des Pharisien risque d’être inexacte et injuste (cf. Orientations, Note 1; cf. AAS, l.c., p. 76). Et s’il y a dans les Evangiles et ailleurs dans le NT toute sorte de références défavorables aux Pharisiens, il faut les voir contre la toile de fond d’un mouvement complexe et diversifié. Les critiques contre différents types de Pharisiens ne manquent d’ailleurs pas dans les sources rabbiniques (cf. Talmud de Babylone, Traité Sotah 22 b etc.). Le «pharisaïsme», au sens péjoratif, peut sévir dans toute religion. On peut aussi souligner le fait que, si Jésus se montre sévère envers les Pharisiens, c’est qu’il y a entre eux et lui une plus grande proximité qu’avec les autres groupes juifs contemporains (cf. supra n. 17).
Ps : les exemples postés par Elenos, je vous les ai moi aussi soumis. Je vous ai rappelé que Jesus mangeait chez Simon le pharisien. Que des pharisiens l'ont averti qu'il y avait complot contre Lui...
Vous me dites "l'Eglise dit". C'est amusant, parce que où croyez vous donc que j'ai appris quoique ce soit concernant les pharisiens ?
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