Si je reprends :
Pierrot2 écrit :
C'est dans Jean 15 19: "Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui"
Le monde est donc capable d' amour. La suite du verset éclaire:
" mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait."
J'ai l' impression que Jésus nous prévient que nous sommes comme des otages du monde, dont nous, chrétiens, ne pouvons attendre d'amour. L'étonnant, c'est l' aptitude du monde à fabriquer de l'amour, vous ne trouvez pas?
Pour faire un commentaire :
La remarque de Jésus paraît s'appuyer sur le livre de la Sagesse littéralement. C'est dans ce livre où l'on peut voir des gens du monde se ligués entre eux pour faire un mauvais parti au juste qui dit être un enfant de Dieu. L'explication de cette haine du monde contre le juste réside dans le fait que le monde se sent jugé et condamné (pas nécessairement à tort non plus) par celui-là qui refuse d'embarquer dans sa propre dynamique mondaine. Le monde veut donc se venger de ceux-là qui voudraient le considérer de haut. C'est pourquoi les Pharisiens veulent assassiner Jésus.
Le monde aime ces choses qui semblent bien lui promettre le bonheur et une certaine félicité. C'est pourquoi aussi les anciens rois d'Israël aimaient les faux prophètes tandis qu'ils faisaient la vie dure aux véritables envoyés de Dieu (ceux annonçant un jugement, une pénitence, la nécessité de devoir changer de cap).
Le problème avec le monde ce n'est pas qu'il ne puisse pas aimer toutes sortes de choses et y compris le bonheur. Tout le monde aimerait bien être heureux. Même les criminels deviennent des criminels parce qu'ils cherchent à être heureux. Le problème du monde c'est qu'il n'est pas assez ambitieux quant à ce qu'il recherche. Le monde ne voit pas assez loin ou assez haut. Le monde cherche son bonheur dans la créature plutôt que dans le Créateur. Et la recherche du Créateur apparaît, par contraste, comme cela qui empêche de jouir vraiment ou plus pleinement de la création. Un désamour ne peut qu'en résulter, celui du monde envers Dieu.
Le Dieu transcendant empêcherait que nous puissions chercher notre "comblement" dans la satisfaction de nos sens, que nous installerions avec bonne conscience dans la chair, dans l'orgie (de consommation ?), une certaine fête limitée. Ce ne sont pas les raisons qui vont manquer au monde pour devoir faire la guerre à Dieu et à ses saints.
Du reste, on le voit bien quant au mépris dans lequel sera tenu l'Église sitôt qu'il devra être question pour les uns de permettre l'avortement, permettre le divorce, favoriser le libertinage, bénir l'homosexualité, accepter l'euthanasie, tolérer toutes les religions en les rendant toutes aussi vraies l'une que l'autre. S'essayer à proférer publiquement que "seule la religion chrétienne devrait avoir droit de cité au pays" s'est s'assurer en retour de devoir se prendre des tirs de projectiles (boulettes de papier, boules puantes, graffitis, injures, appels téléphoniques obscènes). La chair combat contre l'esprit, disait Jésus.