22/9/2008 - Du bon usage de l'audition

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
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etienne lorant
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22/9/2008 - Du bon usage de l'audition

Message non lu par etienne lorant » lun. 22 sept. 2008, 11:25

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 8, 16-18)

16i Comme la foule se rassemblait autour de Jésus, il disait en parabole: "Personne, après avoir allumé une lampe, ne la cache sous un couvercle ou ne la met en dessous du lit; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière.
17 Car rien n'est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n'est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour.
18 Faites attention à la manière dont vous écoutez. Car celui qui a recevra encore, et celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il paraît avoir. »

Dans mon partage d'hier, je priais que nos cœurs puissent devenir semblables à l'eau parfaitement égale des lacs de montagne, qui reflètent le ciel de façon très pure, et donnent véritablement l'impression que l'on est déjà dans un univers intermédiaire entre la terre et la ciel.

Lorsque Jésus donne la recommandation de prêter attention à la manière dont nous écoutons, il y a pour moi deux façons d'obtempérer à ce qu'Il demande et d'obtenir
l'état d'âme comparable à ces étendues d'eau calme qui font miroir au ciel. La première, c'est de préparer notre coeur et l'on y parvient par le silence intérieur et la prière. (une lecture du Psaume 118 peut aider à mieux focaliser l'attention); la seconde vient a posteriori, car la Parole que nous écoutons ne prend vraiment vie et ne porte du fruit que si elle éclaire toute notre vie au quotidien.

A l'instant me vient l'envie d'actualiser cette histoire de lampe cachée sous un lit, et de disant : "On n'emploie pas une lampe de poche pour éclairer sa maison". Car détourner l'usage d'une lampe et le restreindre, c'est agir comme font les avares qui circulent en chaussettes pour de crainte d'user leurs semelles... et en agissant ainsi, ils exposent leur santé ! Avec la Parole, c'est un trésor qui nous est donné et un trésor brille, comment justifier de le garder dans le noir ? Et lorsqu'un homme riche achète une toile de maître et l'enferme dans un coffre-fort... cet homme mérite la sanction finale: "Celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il paraît avoir." De même, l'homme qui n'avait reçu qu'un Talent et qui s'est empressé d'enterrer sa pièce, en a complètement détourné l'usage. Et donc recevoir la Parole et agir ensuite de telle manière qu'elle ne serve à rien, c'est recevoir une fortune et n'en rien retirer... c'est inexcusable, tout simplement.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

etienne lorant
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Re: 22/9/2008 - Du bon usage de l'audition

Message non lu par etienne lorant » lun. 22 sept. 2008, 14:56

Parmi les détournements, les dégradations, et les enfouissements des trésors de grâce dont nous aurons à répondre, en figure un que je constate pratiquement chaque jour et contre lequel je réagis de façon systématique: c'est le refus de rendre un salut. Saluer, saluer poliment, dire bonjour, c'est une des attitudes simples qui m'ont été inculquées dès ma plus tendre enfance. Au point que je n'y songe même plus: lorsque je suis dans une rue, je salue à droite, je salue à gauche, parfois d'un simple signe de tête, mais le salut est là. Quand il y a grand rassemblement de personnes, le signe de reconnaissance est évidemment plus difficile, cependant, l'attention demeure; que je me retrouve, par un mouvement de la foule devant une personne en particulier, je m'arrangerai de toute façon pour individualiser la situation - un sourire suffit.

Dès lors, je n'ai jamais compris, ni admis, que mon salut soit refusé. Le refus de rendre un salut, à mon avis, doit entraîner une dépense d'énergie particulière, car c'est une attitude tout à fait "non-naturelle" et il faut entrer en opposition avec soi-même pour y parvenir. Je ne dis pas que c'est forcément du mépris (car il a le cas des personnes excessivement craintives, et aussi celui des dépressifs), mais ce que je dis que c'est une attitude destructrice. Un psychologue célèbre a dit: "Le sourire est la vitamine discrète de la personnalité". Ne jamais saluer, ne jamais sourire en rue, c'est négatif en soi.

Que dire du détournement de paroles ? Durant plus d'une année, j'ai vécu une sorte de "fratrie spirituelle" avec J., qui m'avait introduit dans la communauté Faustinum de Montréal. Par son intermédiaire, j'ai pu participer aux échanges - avec elle comme avec les autres participants, à tous les échanges d'informations et aux questions-réponses entraînés par cet apprentissage. C'était un échange très riche. J. et moi ne nous contentions pas de partager entre nous sur la base des textes imposés, mais en outre, nous nous retrouvions sur un plan plus personnel, en début et en fin de journée: quelques lignes dans lesquelles nous avons souvent remercié Dieu pour la grâce de cette amitié "par-delà les mers". Mais à la fin de l'année 2003, peu avant Noël, j'ai reçu un message qui disait: "NOUS SERONS TOUJOURS FRÈRE ET SŒUR DANS LE CHRIST !" Quel bonheur, me suis-je dit et je me suis réjoui à mon tour.

Or, ce que ces mots signifiaient réellement - que J. m'a elle-même révélé plus tard, c'est que "c'était une façon personnelle de dire adieu." J'avais mal compris. J'avais d'abord cru à une panne d'ordinateur, puis à un accident, après quoi il m'a fallu toute une année encore afin de bien "avaler" cette pilule amère - et ce n'est pas fini car J. fait partie de ces personnes proches dont j'ai dit, dans mon carnet, qu'il fallait souffrir sans chercher de solution - car la solution est incluse dans la souffrance...

Et je n'ai encore rien dit du mensonge !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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