Entre richesse et pauvreté : de quoi subister

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etienne lorant
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Entre richesse et pauvreté : de quoi subister

Message non lu par etienne lorant » mer. 24 sept. 2008, 15:10

Livre des Proverbes 30,5-9.

Seigneur, je ne te demande que deux choses, ne me les refuse pas avant que je meure ! Éloigne de moi le mensonge et la fausseté, ne me donne ni la pauvreté ni la richesse :accorde-moi seulement de quoi subsister.
Car, dans l'abondance, je pourrais te renier en disant : « Le Seigneur n'existe pas. » Et, dans la misère, je pourrais devenir un voleur, et profaner ainsi le nom de mon Dieu.

Ces deux uniques demandes, comme elles sont importantes, à mes propres yeux ! Que je ne trouve sur mon chemin ni mensonge ni fausseté - et encore moins des mensonges et des faussetés déguisés en paroles flatteuses et séduisantes. Que je ne me remplisse pas d'illusions sur moi-même: car ce que j'ai reçu, que ce soit en talents ou en biens, tout vient de Dieu, qui est le seul Bien. Quant à la seconde demande: "Accorde-moi seulement de qui subsister" - quelle merveille, quelle justesse d'observation !

En effet, la pauvreté, même si elle peut devenir source de sainteté, ne peut l'être pour tous. Et dans une âme, le manque et la crainte du manque valent très souvent l'appétit du gain et l'avarice. Quant à l'abondance, non seulement elle précipite souvent l'orgueil, mais elle fausse le regard de l'homme sur sa valeur réelle de son existence, et peut le pousser à sa perte : "Insensé, cette nuit-même ta vie te sera redemandée, et ton argent qui l'aura ?"

N'y a-t-il pas d'ailleurs un lien subtil entre les deux demandes ? Car la richesse tout autant que la pauvreté mentent sur la valeur de la vie, ou interviennent pour en fausser la compréhension. La sagesse réside donc dans une grande modestie, une attitude de réserve à l'égard de tout ce que propose le monde: richesses ou pensées.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Judith
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Re: Entre richesse et pauvreté : de quoi subister

Message non lu par Judith » mer. 24 sept. 2008, 17:09

Dans la Bible de Jérusalem, le verset 8 est traduit ainsi :

"éloigne de moi fausseté et paroles mensongères, ne me donne ni pauvreté ni richesse, laisse-moi goûter ma part de pain".

Phrase reprise dans le "Notre Père" : Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien.(Mt 6 ; 11)
On peut également trouver la traduction : "notre pain nécessaire à la subsistance".

De toute façon, comme l'a dit Etienne, la pensée est qu'il faut demander à Dieu le soutien indispensable de la vie matérielle, mais rien que cela, non la richesse ni l'opulence.

Le mot "pain" a deux sens ici.
Un premier sens matériel : la nourriture nécessaire à la survis de notre corps.
Et un deuxième sens spirituel : le Pain de Vie, qui n'est autre que le corps du Christ présent dans l'hostie, nécessaire à la survis spirituelle de notre âme.
Illum oportet crescere, me autem minui . (Jn 3 ; 30)

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Re: Entre richesse et pauvreté : de quoi subister

Message non lu par Etrigan » mer. 24 sept. 2008, 19:57

De belles choses bien dites... Si je ne dis pas de bêtises, Pascal, dans ses Pensées, me semble insister sur la position médiane que l'on doit occuper au sujet de toute chose.

C'est dans l'oeil du cyclone que l'on peut garder sa réserve et son sens de la mesure. Ni trop peu, ni pas assez...

Merci à Etienne de nous avoir sorti cette perle et à Judith de sa belle lecture.
« Le Verbe s’est incarné pour la Rédemption du Péché. Faudra-t-il que le Saint-Esprit s’incarne pour la rédemption de la sottise ? » Léon Bloy

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