Comme le Seigneur est proche !

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
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etienne lorant
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Comme le Seigneur est proche !

Message non lu par etienne lorant » ven. 26 sept. 2008, 14:28

Extraits des Lectures du 26 septembre 2008
Livre de l'Ecclésiaste 3,1-11.
Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel : un temps pour engendrer, et un temps pour mourir ;un temps pour planter, et un temps pour arracher.
Un temps pour tuer, et un temps pour soigner ;un temps pour détruire, et un temps pour construire. Un temps pour pleurer, et un temps pour rire ;un temps pour gémir, et un temps pour danser.
Un temps pour lancer des pierres, et un temps pour les ramasser ;un temps pour s'embrasser, et un temps pour s'abstenir (…)
J'ai vu toutes les occupations que Dieu donne aux hommes.
Toutes les choses que Dieu a faites sont bonnes en leur temps. Dieu a mis toute la durée du temps dans l'esprit de l'homme, et pourtant celui-ci est incapable d'embrasser l'oeuvre que Dieu a faite du début jusqu'à la fin.

Psaume 144(143),1-2.3-4.
Qu'est-ce que l'homme, pour que tu le connaisses, Seigneur, le fils d'un homme, pour que tu comptes avec lui ?
L'homme est semblable à un souffle, ses jours sont une ombre qui passe.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9,18-22.
Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre prit la parole et répondit : « Le Messie de Dieu. »
Et Jésus leur défendit vivement de le révéler à personne,

Levé tôt, l’esprit encore enveloppé de rêverie, j’ai écouté les trois lectures du jour en me laissant entraîner par la mélopée, pour ne pas dire « la litanie des temps » dressée par l’Ecclésiaste, qui s’achève en énigme : « Dieu a mis toute la durée du temps dans l'esprit de l'homme, et pourtant celui-ci est incapable d'embrasser l'oeuvre que Dieu a faite du début jusqu'à la fin… » Ensuite, je me suis demandé : quel rapport avec l’Evangile et la déclaration inspirée de Pierre au sujet du Messie ?

A peine la question formulée, j’ai vu intérieurement se former un grand cercle semblable aux horloges de certaines gares et je me suis ressouvenu de ce que le Christ dit dans l’Apocalypse : « Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin ».
Et ce fut clair : le Christ est de tous les temps, car il est le cœur du temps, Il en est même le socle, le pivot. Voilà pourquoi la vision de l’horloge en forme de grand cercle : le Christ en est le point central,
et ce sont les heures et les jours et les années qui gravitent sans fin autour de Lui - mais Lui demeure.

Ce que je crois profondément, c’est que le Seigneur est présent, et même qu’Il est caché dans l’instant, c’est-à-dire : dans la plus petite partie du temps. C’est dans l’instant, l’instant qui passe, que nous ne pouvons saisir – si ce n’est avec beaucoup d’imagination, que le Verbe se tient, et quand Il dit qu’Il est proche, Il est encore plus proche que nous sommes capables de le penser.

Je dis des choses qui peuvent paraître étranges - elles le sont parce qu’elles sont difficiles à exprimer. Mais je les ai fortement ressenties durant l’après-midi du 13 mai 2004. J’étais en plein sevrage de tabac, et vers 14 heures de l’après-midi, j’ai commencé de me dire : « D’un instant à l’autre, je vrais craquer et courir m’acheter un paquet de cigarettes ». Et je luttais. La tête me tournait et j’avais véritablement ancré mes coudes sur la table mon bureau en tenant ma tête dans les mains, comme pour m’empêcher de céder à la tentation.

Jamais de ma vie je ne me suis tenu aussi rigide et immobile. Une minute s’est passée ainsi, puis deux… puis le temps s’est complètement défait, et une joie d’une puissance indescriptible - la même que celle du jour de ma conversion, m’a envahi pour s’installer au même niveau que ma souffrance. Quelque chose s’est passé qui m’a fait dire : « C’est merveilleux, je suis libre tout à fait ! ».

En dépit même du manque dont la brûlure me rongeait ma poitrine, j’aurais bien voulu demeurer ainsi jusqu’à perpétuité. Et lorsque j’ai finalement bougé, relevé la tête et consulté ma montre, il était près de 17 heures. C’est-à-dire que trois heures s’étaient comme engouffrées dans l’instant qui me rendait libre. Depuis, ce fut ma conviction que
Dieu est là, dans l’instant, et que si nous étions capables de mieux fixer notre attention, nul doute que nous pourrions Le contempler et puiser sans fin dans la force de son Amour. Je n’ai pas recherché à renouveler ce que j’ai vécu, mais dans l’une ou l’autre occasion, j’ai de nouveau, mais fugitivement, éprouvé la grâce de cette Présence dans le présent. Aujourd’hui, au même titre que je peux dire : « Comme le temps passe ! », je peux aussi, par un acte de foi, et avec le secours de Dieu, me réfugier en Lui, et quoi qu’il se passe autour de moi.

Je l’ai dit, je n’y change rien. Béni soit le Seigneur !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

etienne lorant
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Re: Comme le Seigneur est proche !

Message non lu par etienne lorant » sam. 27 sept. 2008, 17:23

J'ai découvert ce texte de saint Augustin, qui livre une autre "vision" du temps:

"Le temps est une faible imitation de l'éternité. S'il nous dérobe un jour, il en rend subtilement un autre semblable, qui nous empêche de regretter celui que nous venons de perdre. Il nous trompe toujours parce qu'encore qu'il varie sans cesse, il montre presque toujours un même visage, et que l'année qui s'est écoulée semble ressusciter dans la suivante...

Comme c'est le propre de l'éternité de conserver les choses dans le même état(*), le temps pour en approcher ne nous dépouille que peu à peu, et nous mène aux extrémités par une pente si douce et tellement insensible, que nous nous trouvons engagés au milieu des ombres de la mort avant que d'avoir songé comme il faut à notre conversion."


(*) Je ne sais pas si je suis tout à fait d'accord là-dessus avec l'auteur des "Confesions": on dirait que l'éternité serait alors une sorte d'endroit où l'on conserve tout dans le même état: un congélateur ? A mon idée, comme çà, que dans l'éternité, les âmes continuent de progresser... mais cela ne contredit pas une similarité entre temps et éternité.

Quelqu'un a un avis ?
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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