Arbre de Vie, Arbre de la Connaissance

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
Règles du forum
Forum d'échanges sur la Sainte Bible.
Virgile
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 1116
Inscription : mer. 14 janv. 2009, 10:33

Re: L’Arbre de la connaissance: un pommier?

Message non lu par Virgile » jeu. 19 févr. 2009, 14:18

Bonjour, Pneumatis,
Pneumatis a écrit : Note : j'ai aussi entendu parlé de la figue, mais il semble que ce serait moins cohérent avec les différents contextes bibliques dans lesquels sont présentés les figuiers. Après je ne fait que répéter bêtement ce que j'ai entendu.
Pour la figue, voir Saint Luc, chapitre 13:
6 Et il disait cette parabole : " Quelqu'un avait un figuier planté dans sa vigne; il vint y chercher des fruits, et il n'en trouva point.
7 Et il dit au vigneron : " Voilà trois ans que je viens chercher des fruits sur ce figuier, et je n'en trouve point; coupe-le : pourquoi aussi rend-il la terre inutile? "
8 Il lui répondit : " Maître, laissez-le encore cette année, jusqu'à ce que j'aie creusé tout autour et mis du fumier.
9 Et s'il donnait des fruits à la saison prochaine… Sinon, vous le couperez. "

ou peut être Saint Marc, chapitre 11:
12 Le lendemain, après qu'ils furent sortis de Béthanie, il eut faim.
13 Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il s'en approcha (pour voir) s'il y trouverait quelque chose; et s'en étant approché, il n'y trouva que des feuilles, car ce n'était pas le temps des figues.
14 Prenant la parole, il lui dit : " Que jamais plus personne ne mange du fruit de toi ! " Et ses disciples entendaient.

Je ne cherche pas de références sur les poires dans l'Evangile: en effet, il n'y en a pas.

Amicalement.
Virgile.

Avant d'envoyer ce message: il y a aussi Saint Matthieu:
18 Le (lendemain) matin, comme il retournait à la ville, il eut faim.
19 Voyant un figuier sur le chemin, il s'en approcha, mais il n'y trouva que des feuilles, et il lui dit : " Que jamais plus aucun fruit ne naisse de toi ! " Et sur le champ le figuier se dessécha.
20 A cette vue, les disciples furent étonnés et dirent : " Comment le figuier s'est-il desséché sur le champ? "
21 Jésus leur répondit : " En vérité, je vous le dis, si vous avez la foi et que vous n'hésitiez point, non seulement vous ferez ce (qui a été fait) au figuier; mais quand même vous diriez à cette montagne : " Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, " cela se fera.
22 Et tout ce que vous demanderez avec foi dans la prière, vous l'obtiendrez. "

Avatar de l’utilisateur
Hélène
Mater civitatis
Mater civitatis
Messages : 1526
Inscription : lun. 13 juin 2005, 3:51
Localisation : Sous le regard de Dieu
Contact :

Re: L’Arbre de la connaissance: un pommier?

Message non lu par Hélène » jeu. 19 févr. 2009, 14:52

En effet, quelle importance ? Que le fruit aurait été une pomme, une poire, une figue, une banane ou une noix de coco ? Le fruit est une image symbolique pour un récit symbolique dont la tâches est de nous parler en profondeur du péché qui nous habite et de la relation que nous avons rompue avec Dieu. Cherchez à savoir de quel fruit matériel du potager il s'agirait c'est se tromper de questionnement dans notre cheminement de foi.

Allons-nous débattre pour savoir de quels fruits il s'agit dans cette parabole de Jésus ? :

C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins sur des épines ? ou des figues sur des chardons ? Ainsi tout arbre bon produit de bons fruits, tandis que l'arbre gâté produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un arbre gâté porter de bons fruits. Tout arbre qui ne donne pas un bon fruit, on le coupe et on le jette au feu. Ainsi donc, c'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. (Matthieu 7, 16-20)

Les fruits sont apparemment associés aux oeuvres... si on a associé le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal à une pomme, c'est que depuis ce triste matin de Genèse 3, nous avons rencontré beaucoup de pépins à cause de ce fruit que nous aurions dû éviter comme le Seigneur nous l'avait ordonné...

Cordialement,
Hélène
"Le Père n'a dit qu'une seule Parole, c'est son Fils et, dans un éternel silence, il la prononce toujours". (Saint Jean de la Croix)

Avatar de l’utilisateur
Pneumatis
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 1937
Inscription : jeu. 19 févr. 2009, 17:22
Localisation : Châteaubriant
Contact :

Re: L’Arbre de la connaissance: un pommier?

Message non lu par Pneumatis » jeu. 19 févr. 2009, 15:22

@Virgile :

Merci pour toutes ces références. En fait je crois (avis personnel) que le figuier est un arbre beaucoup plus attaché à quelque chose qui trouble, qui induit en erreur, qu'à son contraire : la connaissance du bon et du mauvais.

Il est intéressant de voir qu'Adam et Eve se font des pagnes avec des feuilles de figuier pour cacher leur nuditité. Ainsi plus rien ne les différencie l'un de l'autre.

Il est intéressant aussi de noter que le figuier est un arbre monoïque (sorte d'hermaphrodisme) : là encore il y a une notion d'indifférenciation sexuelle. Enfin le figuier est un arbre dont les fleurs sont cachées.

Par ailleurs, on voit dans toutes les références que vous nous avez fourni à quel point le figuier est présenté comme un arbre stérile, dont seuls les feuilles semblent avoir une certaine substance et non les fruits. Je crois que la symbolique du figuier serait la parole des hommes, celle qui jette le trouble, cache la vérité de ses feuilles et ne donne aucun fruit.

En effet, on le voit avec Jésus, le figuier est desséché par l'Evangile. Et ce qui est effrayant quand on regarde les références au figuier par ailleurs c'est quand on met cote à cote des passages comme :

- "N'écoutez pas Ézéchias, car ainsi parle le roi d'Assyrie : Faites la paix avec moi, rendez-vous à moi, et chacun de vous mangera le fruit de sa vigne et de son figuier, chacun boira l'eau de sa citerne" (Ésaïe 36). Autrement dit, le roi d'Assyrie, idolatre, en bon politicien qu'il est invite le peuple à ne pas écouter le bon roi Ezechias. Et il,promet en échange aux hommes que chacun pourra se nourrir de ses propres fruits : c'est le coeur même de l'idolatrie.

- "Je vais les supprimer oracle de Yahvé plus de raisins à la vigne, plus de figues au figuier, même le feuillage se flétrit je leur ai fourni des gens qui les piétinent!" (B.J. Jérémie 8). Et je passe toutes les autres références où, comme dans les évangiles, il est question de flétrir le figuier, de l'assécher.

Bref tout ça pour dire que ça ne me semble pas coller avec "L'Arbre qui est au milieu du jardin". D'autant qu'avec la fréquence avec laquelle le Seigneur nous parle du figuier, dans le terme même, il me semblerait logique qu'il ait ainsi nommé l'arbre du milieu du jardin de la même manière si il s'était agit d'un figuier.

Au contraire l'arbre du milieu du jardin porte du fruit, mais l'homme ne doit pas en manger. C'est à l'opposé d'un arbre que l'homme cultive lui-même pour ses fruits mais qui n'en donne jamais, et dont le Christ annonce qu'il n'en donnera plus jamais.

Terminons sur le figuier par :
"Aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées." (Mat 24, 29)

"Du figuier apprenez cette parabole. Dès que sa ramure devient flexible et que ses feuilles poussent, vous comprenez que l'été est proche." (Mat 24, 32)

"Ainsi vous, lorsque vous verrez tout cela, comprenez qu'Il est proche, aux portes." (Mat 24, 33)

Ainsi lorsque le figuier s'annonce plein de vigueur c'est le temps où les puissances des cieux seront ébranlées, c'est le temps où la venue du nouvel Adam est proche, le temps où il dira au figuier : "Que jamais plus personne ne mange du fruit de toi !"

@Hélène :
Je ne crois qu'on puisse réellement se tromper de questionnement quand on souhaite vivre la parole incarnée. C'est vrai, on peut très bien vivre sans se demander de quel fruit il s'agit puisque justement le terme utilisé est "le fruit", donc effectivement quelque chose qui a à voir avec les oeuvres. Mais le fait que le récit soit mythique n'enlève rien au fait que la parole de Dieu soit incarnée dans le réel. C'est pourquoi nous faisons de pèlerinages, des chemins de croix, des signes de croix, ... Notre relation à Dieu s'exprime dans la chair, lui par sa création et son incarnation, nous par en cultivant et gardant le jardin, et en communiant au mystère du verbe incarné.

Et si donc on veut s'imprégner de ce verbe fait chair, de cette création toute entière signifiante de la volonté de Dieu jusque dans ses moindres atomes ; par tous nos sens, et pas seulement par une raison raisonnante, on peut ardemment désirer se mettre en présence de cette réalité du fruit. Auquel cas il devient donc indispensable de trouver l'objet réel qui figure la réalité de l'archétype "fruit". Mais bon, moi le premier je reconnais que ça plane un peu comme idée. Dans certains choix de vie contemplatives pourquoi pas.

Bien à vous...

Avatar de l’utilisateur
Zvjezdana62
Rector provinciæ
Rector provinciæ
Messages : 540
Inscription : mar. 05 août 2008, 23:23

Re: L’Arbre de la connaissance: un pommier?

Message non lu par Zvjezdana62 » ven. 20 févr. 2009, 0:59

Merci encore à tous les intervenants :) pour tous vos efforts.
Toutes vos explications sont fort raisonnables et possibles. Je lis dans Wikipédia:
Les pommiers sont un genre (Nom scientifique : Malus) de la famille des Rosacées. (…) Bien que tous les pommiers produisent des fleurs et des pommes, les espèces cultivées uniquement à titre ornemental sont souvent appelées de manière générique "Pommier à fleurs".
et
Certaines espèces de pommiers sont cultivées, soit pour leurs fruits (les pommes), soit comme arbres d'ornement, les pommiers à fleurs.
Alors c’est peut-etre parce que l’arbre defendu etait l’unique arbre de laquel il ne fallait pas manger le fruit (l’arbre défendu etait en effet ‘un arbre ornemental’ dans le Jardin, tous les autres arbres étaient comestibles, ensemble aussi à cause d’homonymie cité par Fée Violine et Virgile:
Les pommiers sont un genre (Nom scientifique: Malus) de la famille des Rosacées.
Et aussi pour ca que credO et Pneumaticus ont écrit:
(…) les croyants ont la foi avant même de connaître le sens des mystères.
(…) Jean-François Froger pour ceux qui connaissent, s'attache à faire de la fonction symbolique la clé de méditation de la parole de Dieu. (…)
Que le fruit défendu dans l’imagination du peuple et dans l’inspiration d’artistes soit devenu une pomme.
"Invoque-moi, je te répondrai, je te révélerai de grandes choses, des choses inaccessibles que tu ne connais pas."

Jérémie, 33, 3

Avatar de l’utilisateur
Hélène
Mater civitatis
Mater civitatis
Messages : 1526
Inscription : lun. 13 juin 2005, 3:51
Localisation : Sous le regard de Dieu
Contact :

Re: L’Arbre de la connaissance: un pommier?

Message non lu par Hélène » ven. 20 févr. 2009, 2:47

Pneumatis a écrit :@Hélène : Je ne crois qu'on puisse réellement se tromper de questionnement quand on souhaite vivre la parole incarnée.
Vivre la Parole incarnée ne veut pas forcément dire de tout matérialiser. Certaines choses appartiennent à l'esprit... nous sommes des esprits incarnés.
Mais le fait que le récit soit mythique
Je n'ai pas dit que le récit est mythique mais symbolique... nuance.
n'enlève rien au fait que la parole de Dieu soit incarnée dans le réel.
Oui, mais encore, les premiers chapitres de la Genèse ne sont pas des récits historiques (seulement à partir de l'histoire d'Abraham). Ils sont symboliques. Ils tentent de répondre à la question de l'existence, de la relation de l'Homme à Dieu, de la relation de l'homme avec la femme, avec son frère et avec le cosmos tout entier ainsi qu'expliquer les conséquences de la rupture opérée par le premier péché de désobéissance qui conduit au désordre. S'il y a une incarnation de ces textes à accueillir, c'est au plus profond de nous-mêmes qu'il faut l'accueillir, dans tout notre être, psychique et spirituel en le relisant à la Lumière de la Résurrection du Christ et de son oeuvre de Rédemption. L'histoire de la catégorie matérielle du fruit a très peu d'importance... à la limite, il peut nous empêcher d'aller à l'essentiel et nous faire perdre du temps à discourir vainement.
C'est pourquoi nous faisons de pèlerinages, des chemins de croix, des signes de croix, ... Notre relation à Dieu s'exprime dans la chair, lui par sa création et son incarnation, nous par en cultivant et gardant le jardin, et en communiant au mystère du verbe incarné.
Nous sommes totalement d'accord ici... je vous assure !
Et si donc on veut s'imprégner de ce verbe fait chair, de cette création toute entière signifiante de la volonté de Dieu jusque dans ses moindres atomes ; par tous nos sens, et pas seulement par une raison raisonnante, on peut ardemment désirer se mettre en présence de cette réalité du fruit. Auquel cas il devient donc indispensable de trouver l'objet réel qui figure la réalité de l'archétype "fruit". Mais bon, moi le premier je reconnais que ça plane un peu comme idée. Dans certains choix de vie contemplatives pourquoi pas.
Encore là, il s'agit d'un texte symbolique... qui veut parler à notre coeur et à notre raison... pas qu'à nos sens.

Cordialement,
Hélène
"Le Père n'a dit qu'une seule Parole, c'est son Fils et, dans un éternel silence, il la prononce toujours". (Saint Jean de la Croix)

Avatar de l’utilisateur
Pneumatis
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 1937
Inscription : jeu. 19 févr. 2009, 17:22
Localisation : Châteaubriant
Contact :

Re: L’Arbre de la connaissance: un pommier?

Message non lu par Pneumatis » ven. 20 févr. 2009, 11:08

Bonjour Hélène et merci pour votre réponse,
Hélène a écrit :Vivre la Parole incarnée ne veut pas forcément dire de tout matérialiser. Certaines choses appartiennent à l'esprit... nous sommes des esprits incarnés.
Il ne s'agit pas de matérialiser : la création est déjà là. Et elle est pour une raison bien précise, c'est que (entre autre) elle est signifiante, toute entière signifiante. Rien n'arrive à l'esprit qui ne passe d'abord par les sens, sauf cas d'inspiration angélique directe (et encore les manifestations prennent généralement des expressions sensorielles). Par notre participation à la création nous sommes appelé à participer à la divinité, par analogie. Je ne dis pas qu'il faille pour cela remettre en scène le mythe de la Genèse absolument, de même que les pèlerinages ne sont pas, je crois, "obligatoires". Je dis que cela peut être une clé de méditation importante permettant de s'imprégner complètement par les sens de la parole de Dieu, et seulement alors via la médiation des sens infuser à notre intelligence la vérité divine.
Hélène a écrit :Je n'ai pas dit que le récit est mythique mais symbolique
En fait pour moi c'est la même chose. Par mythique je n'entends pas "qui n'a aucune réalité historique". Il y a des récits mythiques qui n'ont aucune réalité historique et d'autres qui cumulent la fonction mythique et la réalité historique. Est mythique ce qui offre un sens analogique et permet une donc une compréhension profonde et véritable du sujet qu'il évoque. En somme pour croire à un mythe millénaire il n'est nul besoin de se questionner sur sa réalité historique, il suffit de contempler sa résistance au temps et aux cultures, le faire le constat ou non de son universalité. Car ce qui importe c'est ce qu'il signifie. D'ailleurs certains mythes portent en eux leur réalité historique. Ainsi les récits bibliques, étant la parole incarnée ne peuvent pas ne pas avoir de réalité historique. Ils ne peuvent pas ! Ou cela signifierait que Dieu aurait privé son humanité de sa parole jusqu'à ce qu'il décide subitement de la confier à Moïse ??? Adam et Eve ont nécessairement existé (et d'ailleurs la paléoanthropologie actuelle tend à le démontrer).
Hélène a écrit :Oui, mais encore, les premiers chapitres de la Genèse ne sont pas des récits historiques (seulement à partir de l'histoire d'Abraham)
Voyez du coup là je ne suis pas d'accord, pour les raisons que j'évoquais juste avant. Et puis qu'est-ce qui vous fait dire que depuis Abraham c'est historique et pas avant ?

Après je suis d'accord avec vous que cette recherche de la réalité sensible des mythes ne doit pas nous faire perdre de vue l'essentiel, et il serait dommage qu'une telle recherche nous prive d'une vie tournée vers la charité.
Site : http://www.pneumatis.net/
Auteur : Notre Père, cet inconnu, éd. Grégoriennes, 2013

Avatar de l’utilisateur
Pneumatis
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 1937
Inscription : jeu. 19 févr. 2009, 17:22
Localisation : Châteaubriant
Contact :

Re: L’Arbre de la connaissance: un pommier?

Message non lu par Pneumatis » ven. 20 févr. 2009, 16:11

Hélène a écrit :Oui, mais encore, les premiers chapitres de la Genèse ne sont pas des récits historiques (seulement à partir de l'histoire d'Abraham). Ils sont symboliques.
Re,

C'est juste pour ajouter que je viens de voir un sujet sur cette question qui tente de démontrer bien mieux que je ne l'ai juste affirmé l'historicité du récit de la Genèse, et surtout de rappeler que c'est également la foi de l'Eglise que d'affirmer cette historicité. C'est dans le Forum Théologie, le sujet : De l'historicité du récit de la chute (Gn 3, 1-24)

Sur les questions de la Genèse, voyez sur catholique.org le dossier Evolution et Création dans les questions essentielles. Nombreuses sont les questions qui sont abordées très intelligemment et en conformité avec la doctrine catholique.
Site : http://www.pneumatis.net/
Auteur : Notre Père, cet inconnu, éd. Grégoriennes, 2013

Avatar de l’utilisateur
coeurderoy
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 5772
Inscription : sam. 31 mai 2008, 19:02
Localisation : Entre Loire et Garonne

Re: L’Arbre de la connaissance: un pommier?

Message non lu par coeurderoy » ven. 20 févr. 2009, 17:38

Bonjour,
la traduction, dans le "Je vous salue Marie", Jésus, fruit de vos entrailles est-il un parallèle (fruit de mort de nos premiers parents // fruit de vie incarné en Marie) voulu, ou le mot grec utilisé dans les Evangiles pour cette parole de sainte Elisabeth a-t-il un autre sens ?
Merci d'avance ! ;)
"Le coeur qui rayonne vaut mieux que l'esprit qui brille"

Saint Bernard de Clairvaux

Avatar de l’utilisateur
Invité
Barbarus
Barbarus

Re: Arbre de Vie, Arbre de la Connaissance

Message non lu par Invité » dim. 22 févr. 2009, 3:09

Si Adam et la Femme (la femme, pas encore Eve, ce nom lui sera donné après avoir mangé de l'arbre ) avaient déjà mangé de l'arbre de vie, ils n'auraient pas à mourir en mangeant de l'arbre de la connaissance. Celui qui a mangé de l'arbre de vie ne peut plus mourir. La connaissance est un moindre mal, celui d'ouvrir les yeux sur la finitude de l'homme qui n'est pas encore majeure et de lui permettre de parcourir l'histoire, sa propre histoire. Si l'homme avait été créé parfait, il n'aurait plus à évoluer, ni avoir de mérite à s'élever dans sa spiritualié. L'arbre de la connaissance et l'arbre de vie c'est l'homme et tout se passe à l'intérieur de lui-même. axel c.

Avatar de l’utilisateur
Zvjezdana62
Rector provinciæ
Rector provinciæ
Messages : 540
Inscription : mar. 05 août 2008, 23:23

Re: Arbre de Vie, Arbre de la Connaissance

Message non lu par Zvjezdana62 » dim. 22 févr. 2009, 18:56

Mais si dans la Bible Dieu dit à l’Homme qu’il peut manger librement de TOUS les arbres sauf de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Alors, selon moi, soit on pouvait manger de l’arbre de la vie sans autant devenir immortel pour toujours sauf dans le cas d’avoir déjà mangé de l’arbre de la connaissance soit que l’arbre de la vie ne se trouvait dans le jardin.
"Invoque-moi, je te répondrai, je te révélerai de grandes choses, des choses inaccessibles que tu ne connais pas."

Jérémie, 33, 3

ravi
Ædilis
Ædilis
Messages : 17
Inscription : jeu. 29 janv. 2009, 12:46

Re: Arbre de Vie, Arbre de la Connaissance

Message non lu par ravi » jeu. 26 févr. 2009, 14:32

Gn3,21 Le Seigneur fit pour Adam et sa femme des tuniques de peau dont il les revêtit
Les commentateurs ont vu un jeu de mot entre tunique de peau "hor" avec un aïn et tunique de lumière "hor" avec un aleph.
La lumière qui rayonnait d'Adam et Eve crées à l'image de Dieu sur la création ne rayonne plus et ne dit plus l'autorité de l'homme sur les créatures en quittant la place que Dieu leur avait donnée, et en se voulant comme des dieux.
Ils se voient nus et font des vêtements en feuilles de figuier. Dieu en devenant couturier leur montre par des vêtements de peau et de lumière que leur péché n'a pas éliminé l'image lumineuse de Dieu en eux. Et comme pour Caïn plus tard Dieu leur donne un signe que leur péché n'a pas remis en cause la bonté et la beauté de la création qu'il a voulu.

Avatar de l’utilisateur
coeurderoy
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 5772
Inscription : sam. 31 mai 2008, 19:02
Localisation : Entre Loire et Garonne

Re: L’Arbre de la connaissance: un pommier?

Message non lu par coeurderoy » sam. 28 févr. 2009, 13:16

Bonjour, :)
je me permets de réitérer la question que je posais il y a une petite semaine : un hélléniste peut-il nous dire quel est le sens du mot "fruit de ton sein" qu'Elisabeth utilise, en tout cas celui de la traduction grecque des évangiles ? Quel était le mot utilisé en Palestine pour désigner l'enfant à naître (y-a-t-il une connotation "fruit" ? )
merci pour ces éventuelles précisions ;)

et bonne fin de semaine à tous ! :saint:
"Le coeur qui rayonne vaut mieux que l'esprit qui brille"

Saint Bernard de Clairvaux

Virgile
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 1116
Inscription : mer. 14 janv. 2009, 10:33

Re: L’Arbre de la connaissance: un pommier?

Message non lu par Virgile » sam. 28 févr. 2009, 17:20

Cher Coeurderoy,
coeurderoy a écrit : Bonjour,
je me permets de réitérer la question que je posais il y a une petite semaine : un hélléniste peut-il nous dire quel est le sens du mot "fruit de ton sein" qu'Elisabeth utilise, en tout cas celui de la traduction grecque des évangiles ? Quel était le mot utilisé en Palestine pour désigner l'enfant à naître (y-a-t-il une connotation "fruit" ? )
merci pour ces éventuelles précisions et bonne fin de semaine à tous !
le mot grec utilisé dans l'Evangile selon saint Luc en 1, 42 est Καρπός (Karpós) = fruit (c'est un mot qui peut être utilisé en grec classique pour désigner le rejeton d'un dieu ou encore le petit d'un animal).
En hébreu biblique, fruit se dit "peri": comme dans le "fruit" défendu...
La définition du mot dans mon dictionnaire est la suivante:
- un fruit; un fruit, un produit (du sol); un fruit, un enfant, la progéniture; le fruit (d'une action, sens figuré).

Le mot "Karpós" dans l'Evangile:

1) au sens premier
Mt 21, 19
19 - Voyant un figuier sur le chemin, il s'en approcha, mais il n'y trouva que des feuilles, et il lui dit : " Que jamais plus aucun fruit ne naisse de toi ! " Et sur le champ le figuier se dessécha.
Mc 11, 14
14 - Prenant la parole, il lui dit : " Que jamais plus personne ne mange du fruit de toi ! " Et ses disciples entendaient.
Lc 6, 44
44 - car chaque arbre se reconnaît à son propre fruit. On ne cueille pas des figues sur les épines; on ne ramasse pas de raisin sur les ronces.
avec le sens de "produire du fruit"
Lc 3, 9
9 - Déjà la cognée est à la racine des arbres : tout arbre donc qui ne porte pas de bon fruit sera coupé et jeté au feu. "
avec le sens de "porter du fruit"
Mt 7, 18
18 - Un arbre bon ne peut porter de mauvais fruits, ni un arbre mauvais porter de bons fruits.

2) "Karpós" avec le sens de "descendance":
Lc 1, 42
42 - Et elle s'écria à haute voix, disant: " Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni.

3) "Karpós" avec le sens de "fruit", "produit", "conséquence":
Jn 15, 5
5 - Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et en qui je demeure, porte beaucoup de fruits: car, séparés de moi, vous ne pouvez rien faire.
Rm 1, 13
13 - Je ne veux pas vous laisser ignorer, frères, que je me suis souvent proposé d'aller vous voir, — mais j'en ai été empêché jusqu'ici, — afin de recueillir aussi quelques fruits parmi vous, comme parmi les autres nations.
Ep 5, 9
9 - Car le fruit de la lumière consiste en tout ce qui est bon, juste et vrai.
Hb 13, 15
15 - Que ce soit donc par lui que nous offrions sans cesse à Dieu " un sacrifice de louange ", c'est-à-dire " le fruit de lèvres " qui célèbrent son nom.
Jc 3, 1818 Le fruit de justice se sème dans la paix par ceux qui pratiquent la paix.

Dans le grec de l'Evangile, il y a d'ailleurs un autre mot pour désigner un "fruit", et c'est le mot "genema" utilisé pour "le fruit de la vigne" (lors de la Cène) et qui signifie en fait "ce qui est né de..."

Le mot "karpos" est utilisé aussi comme le produit de la vigne et non comme le fruit en lui même, comme par exemple dans 1 Cor 9, 7:
"Qui est-ce qui plante une vigne pour n'en pas manger le fruit?


Dans la Chaîne d'Or de Saint Thomas:
http://jesusmarie.free.fr/thomas_d_aqui ... e_1_5.html

- Ambroise. Elisabeth s’était dérobée aux regards du monde du moment qu’elle avait conçu un fils, elle commence à se produire, glorieuse qu’elle est de porter dans son sein un prophète ; elle éprouvait alors une espèce de honte, maintenant elle bénit Dieu : " Et s’écriant à haute voix, elle dit : Vous êtes bénie entre toutes les femmes, " elle s’écrie à haute voix, aussitôt qu’elle ressent l’arrivée du Seigneur, parce qu’elle crut à la divinité de l’enfantement de Marie.

- Origène. (Ch. des Pèr. qr.) Elle lui dit " Vous êtes bénie entre toutes les femmes ; elle est la seule qui ait reçu et qui ait pu recevoir une si grande abondance de grâce, car elle seule est la mère d’un enfant divin. — Bède. Elisabeth la bénit dans les mêmes termes que l’ange Gabriel, pour montrer qu’elle est digne de la vénération des anges et des hommes.

- Théophyle. Mais les siècles précédents avaient vu d’autres saintes femmes qui ont donné le jour à des enfants souillés par le péché ; elle ajoute donc : " Et le fruit de vos entrailles est béni. " Ou dans un autre sens elle venait de dire : " Vous êtes bénie entre toutes les femmes ; " elle en donne maintenant la raison comme si quelqu’un la lui demandait : " Et le fruit de vos entrailles est béni, " etc., c’est ainsi que nous lisons dans le psaume 117 : " Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Le Seigneur est le vrai Dieu, et il a fait paraître sa lumière sur nous, " car suivant l’usage de l’Écriture, et a le même sens que parce que.

- Origène. Elle appelle le seigneur le fruit des entrailles de la mère de Dieu, parce qu’il n’a point un homme pour père, et qu’il est né de Marie seule, car ceux qui sont nés d’un père mortel, sont considérés comme ses fruits.

- Grec. (ou Géom.) C’est donc ici le seul fruit vraiment béni, parce qu’il a été produit sans le concours de l’homme et l’influence du péché.

- Bède. C’est ce fruit que Dieu promettait à David en ces termes : " J’établirai sur votre trône le fruit de vos entrailles. "

- Eusèbe. Le Christ est le fruit des entrailles de Marie, cette vérité suffit pour détruire l’hérésie d’Eutychès : car tout fruit est de même nature que la plante ; par une conséquence nécessaire, la Vierge est donc de même nature que le nouvel Adam qui vient effacer les péchés du monde. Que ceux qui se forment l’idée d’une chair fantastique en Jésus-Christ, rougissent de leur opinion en considérant l’enfantement véritable de la mère de Dieu, car le fruit provient de la substance même de l’arbre. Où sont encore ceux qui osent dire que le Christ n’a fait que passer dans la Vierge comme par un canal. Qu’ils apprennent de ces paroles d’Elisabeth remplie de l’Esprit saint, que le Sauveur est le fruit des entrailles de Marie.

Amlcalement.
Virgile.

Avatar de l’utilisateur
coeurderoy
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 5772
Inscription : sam. 31 mai 2008, 19:02
Localisation : Entre Loire et Garonne

Re: L’Arbre de la connaissance: un pommier?

Message non lu par coeurderoy » sam. 28 févr. 2009, 19:15

Bonsoir, et merci à vous cher Virgile pour cette réponse particulièrement documentée !
Les extraits de la Chaîne d'Or sont particulièrement intéressants et m'ont rappelé la découverte, à 21 ans, des oeuvres d'Emile Mâle, historien d'Art puisant largement aux sources patristiques pour éclairer le sens symbolique d'une oeuvre d'art (pour les amateurs, L'Art religieux du XIIIème s. en France, un classique lumineux, existe en poche...). Je n'ai fait, pour ma part, que trois ans de Grec et regrette un peu d'avoir bazardé mon vieux "Bailly". Le mot karpos m'est effectivement revenu : je penserai à vous en contemplant un Arbre de Jessé d'époque Renaissance ornant le vitrail d'une chapelle de ma paroisse : le fleuron terminal, "karpos" offert au monde par Marie y est bien le fruit et la descendance !
Bien cordialement, et bon dimanche à vous ! :)
"Le coeur qui rayonne vaut mieux que l'esprit qui brille"

Saint Bernard de Clairvaux

Avatar de l’utilisateur
Xavi
Prætor
Prætor
Messages : 2203
Inscription : mar. 28 juil. 2009, 14:50

Re: Arbre de Vie, Arbre de la Connaissance

Message non lu par Xavi » sam. 03 nov. 2012, 15:13

Il me semble que l’échange permet de conclure qu’il y a bien deux arbres au centre du jardin d’Eden. On y trouve tant l’arbre de vie (Gn 2,9) que l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gn 3,3). Et, après avoir mangé du fruit de l’arbre de la connaissance, les humains pouvaient encore manger du fruit de l’arbre de vie, ce que Dieu a voulu empêcher (Gn 3,22).

Plusieurs arbres au centre : c’est possible comme trois personnes en un seul Dieu.

Mais, Satan ne montre qu’un seul arbre et confond les deux arbres qui se trouvent au milieu du jardin d’Eden. Il montre uniquement l’arbre de la connaissance (mais il ne parle pas de l’arbre de vie qui est aussi au milieu du jardin) et il affirme que le fruit de l’arbre de la connaissance ne les empêchera pas de vivre (mais il ne parle pas de l’arbre de vie qui est donné pour faire vivre).

Satan fait croire à Adam et Eve qu’en mangeant du fruit de l’arbre de la connaissance, ils vivront éternellement (« Vous ne mourrez pas ») (Gn 3,4) sans plus avoir besoin d’entretenir et d’alimenter leur vie à l’arbre de vie, à la communion spirituelle avec Dieu.

Mais, qu’est-ce qu’un arbre dans le jardin d’Eden ?

Il faut rappeler que le mot « éden » provient du mot « adôn » qui signifie seigneur, maître. C’est le paradis, le monde surabondant de Dieu, la réalité spirituelle de Dieu.

Dans ce monde spirituel qui est de toute éternité, Dieu plante un jardin (Gn 2,8). Le mot hébreu « gan », traduit par jardin, évoque un endroit clos, limité, restreint. Ce jardin ne remplit pas tout le spirituel. Son intégration est limitée. C’est comme un endroit clos, autonome, dans un endroit plus vaste.

Le jardin ne se confond pas avec l’Eden. Il est planté dans l’Eden spirituel.

Mais, le récit nous précise expressément que les arbres de ce jardin poussent du sol terrestre, de l’adamah (Gn 2,9).

Ce jardin ressemble ainsi à une intersection de deux ensembles mathématiques, cette partie commune qui fait partie intégrante de deux ensembles distincts. Le jardin d’Eden est pleinement terrestre, mais aussi pleinement spirituel.

A cause de cette double réalité et parce que les mots de notre langage ne peuvent nommer que des réalités terrestres, la Genèse ne peut nous parler de la réalité spirituelle de l’Eden, avec des mots de notre langage, que d’une manière imagée qui nous oblige à une grande prudence dans nos interprétations et compréhensions.

Nous pensons facilement que, de manière réelle pour les uns ou seulement symbolique pour d’autres, le jardin d’Eden est un paradis terrestre créé par Dieu quelque part sur la terre, là où Adam et Eve ont vécu.

En réalité, il me semble que la Genèse nous donne un point de vue autre. Dieu n’a pas créé un paradis sur la terre ou un jardin terrestre extraordinaire, mais il a planté un jardin dans l’Eden (Gn 2,8).

Adam et Eve ont bien vécu dans le paradis sur la terre, là où ils vivaient, mais rien ne permet de penser que la réalité terrestre de cet endroit ait été extraordinaire. Ce qui est extraordinaire, c’est que cet endroit a été planté dans le paradis, dans l’Eden.

L’Eden, c’est le monde de Dieu, la réalité spirituelle de Dieu qui est esprit. C’est dans cette réalité spirituelle que Dieu a planté un jardin, un espace clos, une réalité terrestre.

Il a fait entrer dans les cieux de Dieu, un jardin, une réalité nouvelle, autre, qu’il a créée. La création matérielle ne vient pas occuper toute la réalité de l’Eden, du monde de Dieu. Le monde de Dieu est bien plus vaste. Dieu n’y plante qu’un jardin, un endroit clos, limité, à cultiver, à garder. Il le fait pour l’humain.

Ce jardin n’occupe pas l’entièreté de l’Eden. Il est une réalité finie dans une réalité infinie. Nous pouvons ainsi comprendre que Dieu a fait entrer dans sa réalité quelque chose qu’il a créé, un jardin.

Mais, attention, il ne s’agit pas ici de parler principalement de la terre, mais de l’Eden. Voyons l’extraordinaire de ce qui est planté dans le monde de Dieu ! C’est une réalité terrestre qui est plantée dans l’Eden, dans le monde de Dieu, pour permettre de partager sa vie, sa communion spirituelle éternelle.

Dieu plante un jardin dans l’Eden. Ce qui est planté est quelque chose qui a pour but de prendre racine dans l’endroit où il est planté, de se développer, et l’endroit où il est ici planté n’est pas un sol matériel, c’est l’Eden, le monde de Dieu, à ne pas confondre avec le « sol » (l’adamah, en hébreu) dont Dieu va faire pousser des arbres dans le jardin planté dans la réalité spirituelle de l’Eden.

Dieu ne crée pas un paradis sur la terre, il plante un jardin dans son paradis, un espace dans lequel il va, d’une part, faire pousser dans la réalité spirituelle des arbres du sol terrestre (en hébreu : de l’adamah) et, d’autre part, placer dans cette même réalité spirituelle l’adame, un être vivant terrestre, créant ainsi un lieu de rencontre du monde matériel et du monde spirituel dans lequel un être terrestre va aussi accéder à la réalité spirituelle.

Cela doit attirer notre attention : le récit des évènements dans le jardin d’Eden sont des faits réels qui se produisent dans l’Eden, le monde de Dieu, et pas seulement dans la réalité terrestre. Même s’ils se sont aussi produits dans la réalité terrestre.

Que peut signifier ou représenter l’image terrestre d’un arbre dans l’Eden de Dieu, un arbre qui pousse du sol terrestre dans le monde spirituel ? Il nous est infiniment difficile de comprendre un tel mélange.

La Genèse nous indique que, dans l’Eden spirituel, Dieu fait pousser des arbres du sol terrestre pour nourrir l’adame, et l’arbre de vie, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gn 2,9).

Sauf l’interdiction concernant l’arbre de la connaissance, tous les arbres, y compris l’arbre de vie, ont été donnés pour nourrir les humains, ce qui est à renouveler sans cesse.

L’humain créé avait, même avant tout péché, besoin d’une nourriture. Le propre d’une nourriture c’est d’alimenter un être qui en a un besoin continu d’une manière qui doit être répétée. Une nourriture ne se prend pas en une seule et unique fois pour créer un état éternel qui subsiste à jamais sans qu’aucune autre nourriture semblable ne soit plus encore nécessaire ensuite pour l’alimenter. La nourriture se prend et se reprend tant qu’il y a vie et pour alimenter la vie.

L’humain n’a pas été créé pour l’immobilisme, mais pour développer un monde nouveau, créé par Dieu (Gn 1,28 et 2,15), avec une nourriture reçue de Dieu.

L’arbre de vie donne une nourriture à consommer continuellement car la vie est vivante et s’entretient sans cesse. On ne cesse jamais d’alimenter ni la vie, ni l’amour. La vie, ce n’est pas un avoir qu’on possède une fois pour toutes dans un état d’immobilisme mais c’est une communion d’amour en mouvement qui s’alimente sans cesse.

Selon le dictionnaire, un arbre, c’est un être vivant végétal, donc peu ou pas mobile au contraire des être vivants animaux. Il est stable et ne se dérobe pas. Il demeure là où il est. Il peut exprimer ainsi la réalité présente de Dieu lui-même. Ce qui caractérise un arbre parmi l’ensemble des végétaux, c’est d’avoir une tige ligneuse (en bois), ferme, solide, dont les branches ne se développent qu’à une certaine hauteur au-dessus du sol.

On peut ainsi observer que le fruit d’un arbre est un fruit porté à une certaine hauteur au-dessus du sol. Sur l’arbre de la connaissance du bien et du mal, le fruit ne peut pas être détaché de sa position en hauteur dans le ciel de l’Eden pour être confondu avec ce qui est seulement terrestre, pour être ramené au sol terrestre.

La vie spirituelle est faite pour l’humain terrestre créé à l’image de Dieu, mais sans confusion panthéiste. Le jardin planté par Dieu dans l’Eden, dans la réalité spirituelle, doit être développé avec une connaissance qui n’est pas ramenée entièrement au seul niveau terrestre mais qui reste en Dieu.

Dans un autre sujet de ce forum (C’est Adam le fautif ! du sous-forum de théologie), une question pertinente est posée :
Vincent a écrit :pourquoi faire pousser l'arbre de la connaissance du bien et du mal, si c'est pour empêcher l'homme d'y toucher ?

Cela peut signifier que l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et le fait que l'homme en mangera fait partie du plan de Dieu. Le fait que Dieu empêche Adam et Ève d'en manger peut signifier que Dieu veut d'abord préparer l'homme à cet état futur. La faute d'Adam et Ève ne serait pas tant d'avoir mangé le fruit, mais de l'avoir mangé trop tôt, s'écartant du plan de Dieu.
cfr : http://cite-catholique.org/viewtopic.ph ... 96#p236996

Cette réflexion me semble très profonde et me fait observer que l’interdiction de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal est faite à l’adame, au terrien, avant la création de Eve, quand l’adame est encore « seul » (Gn 2,16-18). L’interdiction est faite avant l’achèvement de la création des premiers humains créés à l’image de Dieu. L’interdiction précède l’achèvement de la création de l’humanité à l’image de Dieu et il me semble, dès lors, possible d’envisager, comme le fait Vincent, que cette interdiction pourrait avoir une fin après l’achèvement de cette création mais cette fin ne devrait-elle pas se situer après que les humains aient développé le monde créé en communion avec Dieu et non avant ce développement confié à l’humanité ?

Aujourd’hui le monde créé est encore dans les douleurs de l’enfantement (Rm 8,22), mais, un jour, « je connaîtrai comme je suis connu » (Ro 13, 12).

En s’emparant immédiatement du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal dans la réalité terrestre sans respecter la présence de ce fruit en hauteur par rapport au sol, Adam et Eve ont empêché l’avènement du monde en harmonie avec Dieu du monde qui leur était confié.

Cet arbre nous plonge ainsi, de même que le péché d’Adam et Eve, au plus profond du mystère de notre propre réalité créée.

Lorsque Dieu plante un jardin dans l’Eden et y fait pousser des arbres du sol terrestre, le matériel créé surgit dans le spirituel de Dieu. Tous les arbres poussent de l’adamah (Gn 2,9). L’arbre de la vie permet de faire vivre le créé matériel dans le monde spirituel de Dieu. Il alimente le monde créé pour lui donner ce qui lui est nécessaire pour la vie dans l’Eden. L’arbre de la connaissance n’est pas accessible séparément à l’adame terrestre, mais peut-être l’interdiction n’était-elle que temporaire tant que l’adame n’avait pas fait le choix de vivre en communion avec Dieu.

L’arbre de la connaissance a ouvert ce choix libre sans lequel il n’y a pas vraiment d’être créé à l’image de Dieu. L’interdiction d’en manger le fruit a ouvert une possibilité de choisir librement la connaissance par la vie en communion avec Dieu ou une connaissance séparée ramenée au terrestre. L’amour de Dieu aurait dû faire préférer de ne pas s’emparer d’un tel fruit.

En s’emparant d’une connaissance séparée de l’amour de Dieu, les humains ont ouvert un précipice car dans le jardin d’Eden, ils pouvaient s’alimenter éternellement à l’arbre de vie. Mais, vivre éternellement dans la séparation de Dieu, c’est l’enfer.
Judith a écrit :" Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèce d'arbres séduisants à voir et bons à manger, et l'arbre de vie au milieu du jardin et l'arbre de la connaissance du bien et du mal " ... " Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu mourras". (Gen. 2, v 9/16/17 ).
Avant de chuter, Adam et Eve avaient le droit de manger de l'arbre de Vie, ce qui parait logique, puisqu'à ce moment avant la faute ils étaient immortels.
Mais après la chute : " Qu'il n'étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l'arbre de vie, n'en mange et ne vive pour toujours" (Gen. 3, v 22 )
Est-ce que cela signifie, que si après avoir gouté à l'arbre de la connaissance, ils avaient pu manger de l'arbre de vie, ils seraient restés immortels ?
Si cela est exact, cela voudrait dire qu'ils n'auraient jamais pu rejoindre Dieu au ciel et seraient restés à jamais coupés de Dieu ?
Donc en fait, est-ce que l'on peut dire que c'est par amour pour nous que Dieu éloigna Adam et Eve de l'arbre de Vie, pour avoir la possibilité d'être racheté et de nouveau être uni à Lui ?
C'est la première fois que je lis ce passage de la Bible sous cet angle là, en l'approfondissant autant.
Cela montre à quel point Dieu est plein de miséricorde : Adam et Eve viennent de pécher contre lui et Lui ne pense qu'à leur salut futur.
C'est vraiment une immense preuve d'amour et je trouve ça merveilleux.
Excellent !

Merci à Judith de permettre d’observer que ce n’est pas par punition, mais pour sauver l’humanité des conséquences du péché que Dieu dit, après le péché originel : « Qu’il n’étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l’arbre de vie, n’en mange et ne vive pour toujours » (Gn 3,22).

Dieu en protège l’humain. Il exclut de nourrir sa séparation éternellement.

Il ne s’agit pas ici de priver les humains de la vie elle-même qui est en Dieu de toute éternité, mais de l’arbre de vie qui est nourriture pour l’humanité. Cet arbre ne donne pas la vie, il l’alimente. Dieu veille à ce que l’humanité séparée ne s’alimente pas à cette source pour demeurer dans l’enfer.

L’homme s’est coupé de la communion qui fait vivre. Il serait encore pire d’alimenter cette rupture, de la faire vivre. Dieu ne fait pas vivre l’enfer ! Le salut reste possible.

Ni le jardin dans l’Eden, ni l’arbre de vie, n’ont disparu. Bien au contraire, cet arbre de vie dans l’Eden fait l’objet, dans le Nouveau Testament, d’une promesse qui demeure : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Eglises : au vainqueur, je ferai manger de l’arbre de vie placé dans le paradis de Dieu » (Apoc. 2,7).

Les arbres du jardin d’Eden peuvent prendre ainsi une place centrale dans la compréhension de notre création et de l’ordre chronologique du récit biblique.

Dieu façonne d’abord l’humain (l’adame), mâle et femelle, jusqu’à en faire une « âme vivante » (Gn 2,7). En cela, rien ne semble encore distinguer l’humain (ou le pré-humain) des animaux qui sont aussi décrits, dans la Genèse, comme des « âmes vivantes » (Gn 1,24). Les mots hébreux sont les mêmes. A ce stade, c’est l’adame. On est uniquement dans le terrestre animé. Il peut s’agir de pré-humains.

Nous savons que ce premier travail a duré des milliards d’années.

Après avoir façonné le corps de l’humain dans la poussière de la terre, Dieu a planté un jardin dans son monde, dans l’Eden, et, fait inimaginable, il a mis l’adame dans ce jardin (Gn 2,8 et Gn 2,15) avec une nourriture adaptée à sa réalité terrestre, des « arbres » que Dieu a fait pousser du sol terrestre pour le nourrir dans la réalité spirituelle de l’Eden.

Il a ainsi placé l’adame, encore défini uniquement par la poussière du sol, l’adamah, qui le constitue matériellement, dans le monde spirituel de Dieu, après l’avoir d’abord façonné et rendu vivant dans la réalité terrestre.

Voyons-nous cette extraordinaire révélation : après avoir façonné la réalité terrestre dans toute ses dimensions et tous les êtres qui s’y trouvent inertes ou vivants (C’est le premier récit de Gn 1,1 à Gn 2,4), Dieu a décidé de placer un terrien, un adame, un être créé, dans son ciel, dans sa réalité (C’est le second récit de Gn 2,5 à Gn 3,24).

Il a planté un jardin dans l’Eden, dans le paradis, dans le monde spirituel invisible, là où la vie est de toute éternité, là où Dieu est de toute éternité en communion d’amour de trois personnes.

Il y a mis l’adame, le mâle et la femelle. La Genèse nous le répète deux fois : tant le mâle que la femelle sont nommés adame (Gn 1,27 et Gn 5, 2).

Qui perçoit l’extraordinaire création que Dieu fait surgir ? Dans le matériel, il fait surgir des êtres vivants qui relient le terrestre et le spirituel, des êtres vivants qui participent à la réalité matérielle et, simultanément, à la réalité spirituelle.

Mais, au début, ces êtres sont des « arbres », une « nourriture » pour l’adame. Comment évoquer la réalité spirituelle pour des humains autrement qu’avec des mots nécessairement imagés ? Ce ne sont encore que des êtres représentés par des êtres vivants de type végétal, pas encore de type animé. Il n’y a pas encore de vie en mouvement. Mais, c’est déjà un être vivant qui participe simultanément à la réalité matérielle et à la réalité spirituelle.

Dans l’Eden, le vivant « est » de toute éternité : il n’est pas limité au terrestre. Ainsi, l’arbre de la connaissance du bien et du mal, même si Dieu le fait pousser du sol terrestre, ne porte ses branches et ses fruits qu’au-dessus du sol, à une certaine hauteur. C’est ce qui définit et caractérise un arbre parmi les végétaux. Quelle image juste ! La vraie connaissance dépasse et se trouve en hauteur par rapport aux seules réalités terrestres.

Prendre le fruit de la connaissance qui se trouve en hauteur par rapport au sol pour le ramener et l’absorber dans la réalité terrestre, n’est-ce pas détruire tout ce que la réalité spirituelle peut apporter dans la réalité terrestre dans un état transcendant non absorbé par elle ? Il y a union, communion et harmonie entre le monde terrestre et le monde spirituel, mais non confusion ou réduction du spirituel au terrestre.

N’est-ce pas encore un péché très présent que de vouloir ramener la vérité et la connaissance au niveau du sol, au lieu de les laisser être à une certaine hauteur par rapport au sol, à notre réalité terrestre ?

La vraie connaissance, qui unit sans confusion la connaissance terrestre et la connaissance spirituelle, ne se développe-t-elle pas comme les branches d’un arbre, à une certaine hauteur du sol ?

Après avoir planté un jardin dans l’Eden et y avoir fait pousser du sol terrestre, des « arbres », soit des êtres vivants stables, fermes, portant du fruit en hauteur, dont un arbre plaçant la connaissance du bien et du mal et ses fruits en hauteur par rapport à la réalité du sol terrestre, et y avoir mis l’adame, Dieu n’a pas encore achevé sa création. Il le constate expressément : ce n’est pas encore bon (Gn 2,18).

Certes, dans le jardin planté dans l’Eden, l’adame, le terrien, est mis dans la réalité spirituelle autant que dans la réalité terrestre où il était déjà. Mais, le seul fait de placer un terrien dans la réalité spirituelle n’en fait pas encore nécessairement une âme immortelle capable de communion éternelle d’amour avec Dieu. Un homo capax Dei.

A ce stade, l’adame est « seul » (Gn 2,18). Cette solitude de l’adame ne signifie pas nécessairement qu’il n’y a qu’un unique adame. Au contraire, la Genèse nous répète que tant le mâle que la femelle sont nommés adame (Gn 1,27 et Gn 5, 2). Ils sont certes déjà des êtres animés. Ils peuvent même nommer les autres vivants qui sont présents et ils peuvent même goûter des arbres d’un jardin dans l’Eden, mais ils ne connaissent pas encore la communion spirituelle dont Dieu vit de toute éternité.

Ce qui manque encore à l’adame, c’est une « aide semblable à lui » (Gn 2,20).

Le mot traduit par aide (ou secours) est assez clair, mais l’expression complète « aide semblable à lui » paraît unique dans la Bible. Les termes « semblables à lui » sont aussi traduits par l’expression « qui lui fut assortie » ou « qui lui corresponde ». En anglais, les traductions s’ouvrent davantage : « as front as him » (traduction du rabbinat) ou « meet for him » (King James).

Pour comprendre cette expression, ne faut-il pas nous tourner vers ce qui manque encore à l’adame, mâle et femelle, pour que soit achevée leur création à l’image de Dieu, et plus précisément à l’image d’un Dieu trinitaire qui vit dans une communion spirituelle d’amour ?

Et n’est-ce pas ouvrir ici une difficulté infinie : comment représenter dans une créature la Trinité divine, comment donner à l’adame un vis-à-vis à l’image du vis-à-vis qui existe pour chaque personne divine dans la communion du Dieu unique ? Comment peut-on nommer ce qu’est le Père pour le Fils et pour l’Esprit, le Fils pour le Père et l’Esprit, l’Esprit pour le Père et pour le Fils ? Un vis-à-vis ? Un semblable ? Une aide ? Un soutien mutuel ?

Après lui avoir façonné un corps et un esprit, puis l’avoir introduit dans l’Eden, il faut encore que le Créateur fasse de cet être terrien un être spirituel capable de partager la vie de Dieu qui est communion d’amour et même, ce qui est encore infiniment plus, de permettre à Dieu de partager et d’assumer l’être terrien, ce qui se réalisera plus tard lors de l’incarnation du Christ.

Rien de terrestre, pas même l’intelligence du terrien, ne peut produire cette transformation ou y participer par lui-même. Aucune évolution biologique ne peut produire une âme immortelle. Elle ne peut venir que par une action de Dieu. Un être pré-humain, aussi intelligent soit-il ne peut, du seul fait de ses capacités cérébrales biologiques, psychologiques et affectives, acquérir la capacité de partager la vie éternelle de Dieu.

Quels que soient les progrès biologiques du cerveau et de ses capacités d’abstraction au fil des milliards d’années de l’histoire, ces progrès ne pouvaient, par eux-mêmes, aboutir à une âme immortelle. Seule une création par Dieu a fait exister dans notre monde des âmes immortelles à son image, capables de partager sa vie, sa communion d’amour, tellement capables qu’il a pu lui-même s’incarner et assumer cette humanité.

Le seul fait d’avoir placé un terrien dans la réalité spirituelle de l’Eden avec la possibilité d’un choix libre en conscience n’en faisait pas encore nécessairement une âme immortelle capable de communion éternelle avec Dieu.

Il fallait encore que ce vivant terrien devienne un vivant spirituel capable de partager la vie de Dieu, de la choisir librement.

Dieu va tirer de l’être terrien un être spirituel en le mettant dans le jardin planté dans l’Eden, puis va le rendre capable de vivre une communion d’amour à l’image de l’amour trinitaire qui demeure éternellement en Dieu, sans participation de l’intelligence du terrien, mais dans un sommeil mystérieux.

Voilà le moment décisif de la création de l’humanité à l’image de Dieu.

L’être terrien va découvrir une communion avec un autre semblable à lui et accéder ainsi pleinement à la vie de Dieu qui est Trinité et amour.

Dans un extraordinaire échange amoureux éblouissant (Gn 2,21-24), des adames mâle et femelle vont se découvrir en communion, homme et femme. L’un va porter le nom de son origine terrestre : Adam. L’autre va porter le nom même de vivante : Eve (Gn 3, 20).

L’être terrien va découvrir une communion avec un autre semblable à lui et en être ébloui.

Ensemble, le premier couple originel formé par un adame de sexe masculin et un adame de sexe féminin accède à une communion. Les voici à l’image de Dieu, avec une capacité de vivre éternellement en communion avec lui, avec une âme immortelle qui ne résulte pas des évolutions de leurs ancêtres biologiques, mais d’une création de Dieu.

C’est ensemble, l’un par l’autre, qu’ils ont ainsi été créés à l’image de Dieu, dans une communion d’amour. Ils sont devenus spirituels et immortels avec leurs corps matériels, dans une harmonie parfaite.

Hélas, c’est encore et toujours ensemble qu’ils ont choisi de suivre leur intelligence créée plutôt que leur communion avec Dieu, en s’emparant du fruit de l’arbre de la connaissance au lieu de s’alimenter à l’arbre de vie en laissant dans l’Eden la connaissance du bien et du mal de manière à développer l’humanité et le monde créé en communion avec Dieu.

Heureusement que Dieu a empêché qu’ils s’alimentent sans fin à l’arbre de vie pour pouvoir les délivrer par le Christ.

Aussi, l’adame (pas seulement Adam, mais aussi Eve) a été éloigné du jardin planté dans l’Eden (Gn 3,24).

Reste la promesse pour aujourd’hui : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Eglises : au vainqueur, je ferai manger de l’arbre de vie placé dans le paradis de Dieu » (Apoc. 2,7).

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Google [Bot] et 213 invités