Les regards de Jésus

[Fée Violine]

J'ai recensé dans les évangiles tous les regards de Jésus, voici ma récolte :

Matthieu :
Mt 3, 16 : Voici que les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.

Mt 4, 8 : Le démon l’emmène sur une très haute montagne et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire.

Mt 4, 18-19 : Comme il marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon appelé Pierre, et son frère André (…) Plus loin il vit deux autres frères, Jacques fils de Zébédée, et son frère Jean.

Mt 5, 1 : Quand Jésus vit la foule, il gravit la montagne.

Mt 8, 14 : Comme Jésus entrait chez Pierre, il vit sa belle-mère couchée avec de la fièvre.

Mt 8, 18 : Jésus, voyant la foule autour de lui, donna l’ordre de partir vers l’autre rive du lac.

Mt 9, 2 : Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés.

Mt 9, 9 : Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme du nom de Matthieu assis à son bureau de publicain.

Mt 9, 22-23 : Jésus se retourna, la vit et lui dit : Confiance, ma fille ! Ta foi t’a sauvée. (…) Jésus, arrivé à la maison du chef, dit en voyant les joueurs de flûte et l’agitation de la foule : Retirez-vous.

Mt 9, 36 : Voyant les foules, il eut pitié d’elles parce qu’elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger.

Mt 14, 14 : En débarquant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de pitié envers eux et guérit les infirmes.

Mt 19, 26 : Jésus les regarda et dit : Pour les hommes c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible.

Mt 21, 19 : Voyant un figuier au bord de la route, il s’en approcha mais il n’y trouva rien d’autre que des feuilles.

Marc :
Mc 1, 10 : Au moment où il sortait de l’eau, Jésus vit le ciel se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.

Mc 1, 16 : Passant au bord du lac de Galilée, il vit Simon et son frère André en train de jeter leurs filets.
Mc 1, 19 : Un peu plus loin, Jésus vit Jacques fils de Zébédée et son frère Jean.

Mc 12, 14 : Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : Tu n’es pas loin du royaume de Dieu.

Mc 12, 41 : Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait la foule déposer de l’argent dans le tronc.

Luc :
Lc 5, 2 : Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets.

Lc 5, 20 : Voyant leur foi, il dit : Tes péchés te sont pardonnés.

Lc 5, 27 : Après cela il sortit et il remarqua un publicain du nom de Lévi assis à son bureau de publicain.

Lc 6, 10 : Alors, promenant son regard sur eux tous, il dit à l’homme : Étends ta main.

Lc 7, 13 : En la voyant, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle et lui dit : Ne pleure pas.

Lc 7, 44 : Il se tourna vers la femme en disant à Simon : Tu vois cette femme ?

Lc 9, 16 : Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et levant les yeux aux ciel, il les bénit, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à tout le monde.

Lc 10, 18 : Jésus leur dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair.

Lc 13, 12 : Quand Jésus la vit, il l’interpella : Femme, te voilà délivrée de ton infirmité.

Lc 14, 7 : Remarquant que les invités choisissaient les premières places, il leur dit cette parabole.

Lc 15, 20 : Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de pitié.

Lc 17, 14 : En les voyant, Jésus leur dit : Allez vous montrer aux prêtres.

Lc 18, 24 : En le voyant, Jésus dit : Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses de pénétrer dans le royaume de Dieu !

Lc 19, 5 : Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l’interpella : Zachée, descends vite, aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi.

Lc 21, 1-2 : Levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le tronc du trésor. Il vit aussi une veuve misérable y déposer deux piécettes.

Lc 21, 5-6 : Comme certains disaient du Temple qu’il était orné de belles pierres et d’offrandes votives, il répondit : De tout ce que vous contemplez, des jours viendront où il ne restera pas pierre sur pierre.

Lc 22, 43 : Alors du ciel lui apparut un ange qui le réconfortait.

Lc 22, 61 : Le Seigneur, se retournant, posa son regard sur Pierre, et Pierre se rappela la parole que le Seigneur lui avait dite.

Jean :
Jn 1, 36 : Il se retourna, vit qu’ils le suivaient, et leur dit : Que cherchez-vous ?

Jn 1, 42 : Jésus posa son regard sur lui et dit : Tu es Simon fils de Jean, tu t’appelleras Képha.

Jn 1, 47-48 : Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare : Voici un véritable fils d’Israël, un homme qui ne sait pas mentir. Nathanaël lui demande : Comment me connais-tu ? Jésus lui répond : Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu.

Jn 5, 6 : Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : Veux-tu retrouver la santé ?

Jn 6, 5 : Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui.

Jn 6, 46 : Personne n’a jamais vu le Père sinon celui qui vient de Dieu. Celui-là seul a vu le Père.

Jn 8, 57 : Les Juifs lui dirent alors : Toi qui n’as pas 50 ans, tu as vu Abraham !

Jn 9, 1 : Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance.

Jn 11, 33 : Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d’une émotion profonde.

Jn 11, 41 : Jésus leva les yeux au ciel et dit : Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé.

Jn 19, 26 : Jésus, voyant sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voici ton fils.

[DavidB]

En effet, on peut dire que Jésus avait les yeux ouverts!

Il me semble qu'il en manque... Je me souviens de passages où Jésus pose aussi des regards de colère. Particulière le passage où Jean et André propose de brûler un village. C'est un passage qui m'a profondément marqué. L'idée d'un Jésus exaspéré par la lenteur de ses disciple me fait toujours rire. J'ignore pourquoi...

[Fée Violine]

Je ne pense pas qu'il en manque, car j'ai parcouru consciencieusement les 4 évangiles (en sautant les discours). Il a parfois des paroles de colère, mais apparemment pas de regards de colère. Ça dépend peut-être des traductions, aussi. Là j'ai pris la traduction liturgique.
C'est intéressant de comparer les divers évangélistes.

[DavidB]

Ha... J'étais certain que selon la TOB dans l'Évangile de Marc, il y avait des regards de colère.

Néanmoins, ma préféré c'est le regard posés sur Pierre.

[Fée Violine]

Vous avez raison, en fait j'ai carrément oublié de recopier une page de Marc !!! En fait, c'est à cause de Mc 10, 21 que j'ai eu l'idée de faire cette collection de regards.
Voici ce qui manque, avec mes excuses pour l'étourderie :

Mc 2, 5: Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé: Mon fils, tes péchés sont pardonnés.

Mc 2, 13: En passant, il aperçut Lévi fils d'Alphée, assis à son bureau de publicain.

Mc 3, 5: Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l'endurcissement de leurs coeurs, il dit à l'homme : Étends la main.

Mc 3, 34: Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit: Voici ma mère et mes frères.

Mc 5, 32: Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait ce geste.

Mc 5, 38: Jésus voit l'agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.

Mc 6, 34: En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de pitié envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger.

Mc 6, 41: Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction.

Mc 6, 48: Voyant qu'ils se débattaient avec les rames, car le vent leur était contraire, il vint à eux vers la fin de la nuit.

Mc 7, 34: Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et dit : Effata!

Mc 8, 33: Jésus se retourna, et voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre.

Mc 10, 14 : Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : Laissez les enfants venir à moi.

Mc 10, 21 : Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer.
Mc 10, 23 : Alors Jésus regarde tout autour de lui et dit à ses disciples : Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu !
Mc 10, 27 : Jésus les regarde et répond : Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu.

Mc 11, 11 : Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple. Il inspecta du regard toutes choses, et comme c'était déjà le soir, il sortit avec les douze pour aller à Béthanie.

Mc 11, 13 : Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s'il y trouverait quelque chose.

[Anne]

Belle approche, Fée!
Beau travail!

J'ajouterai:

Comme il approchait de Jérusalem, il aperçut la ville et versa des larmes... (Luc 19 : 41)

Dans le même ordre d'idée, peut-on ajouter les autres moments où Jésus pleure (mort de Lazare, les larmes de sang)?

[Anne]

En effet, on peut dire que Jésus avait les yeux ouverts!

Il me semble qu'il en manque... Je me souviens de passages où Jésus pose aussi des regards de colère. Particulière le passage où Jean et André propose de brûler un village. C'est un passage qui m'a profondément marqué. L'idée d'un Jésus exaspéré par la lenteur de ses disciple me fait toujours rire. J'ignore pourquoi...

Probablement parce que ça les rends tellement plus proches de nous!

Comment ne pas se reconnaître lorsque Pierre, ou Philippe ou les "Fils du Tonnerre" nous en servent une bonne de leur cru?!


Je trouve que ça rend les récits tellement plus crédibles! :>

[Fée Violine]

J'ajouterai:

Comme il approchait de Jérusalem, il aperçut la ville et versa des larmes... (Luc 19 : 41)

Dans le même ordre d'idée, peut-on ajouter les autres moments où Jésus pleure (mort de Lazare, les larmes de sang)?

Merci, c'est vrai que j'avais oublié cette phrase, il en manque peut-être encore d'autres ?
Pour les larmes, il y en assez peu quand même. Tu pourrais les chercher, puisque tu as eu l'idée.
Une fois, ma mère avait cherché toutes les questions posées par Jésus, belle idée !

[zélie]

Quelle belle idée Fée! ET merci pour nous qui n'avons plus qu'à te lire!

Ca me rappelle une anecdocte. Au début de ma conversion, cette histoire des regards que Jésus posait sur le monde m'interrogeait pas mal, parce que j'avais lu le livre assez célèbre "retour de l'au-delà" de Ritchie, et la seule chose que j'en avais retenu était la description du regard de Jésus, une regard d'amour, inimitable, que pourtant l'auteur avait eu à coeur de rechercher dans les regards des gens qui l'entouraient tout au long du reste de sa vie. Je trouvais cette idée fabuleuse, parce qu'il n'y a pas que le mal à contempler, dont il faut se désoler; il y a aussi la merveille de l'amour, discrète certes, mais présente et qu'on peut tout aussi bien penser à rechercher autour de nous.
Donc basée sur cette idée, avec ma naïveté de blonde, je me mets à dévisager tous les gens qui m'entourent pour voir si mois aussi j'arrive à percevoir ce regard d'amour "tel qu'il nous emporte en un instant hors du monde". Les jours passent, et rien, rien, sinon des regards en retour réprobateurs en réponse à mes regards de merlan frit. Je commence à me désoler parce que quand la blonditude est aussi ancrée en vous, on ne sait jamais exactement ce qu'il faut faire, comment faire pour bien regarder malgré une belle myopie sans se faire remarquer.

ET là, un jour de courses précipitées, comme toutes les courses, je tombe à la sortie du magasin sur une troupe de jeunes bien découplés deux fois plus hauts que moi, tout droits sortis de leur cité, un peu de toutes les couleurs, et parmi eux un aîné noir café. Dans ce genre de situation, on jauge toujours d'un coup d'oeil, pour pouvoir tourner les talons s’ils s'affichent clairement en attente d’une personne isolée. Et là, je croise le regard du leader noir, -qui lui attendait son petit frère qui peinait derrière- ; c’est le plus doux, le plus beau regard que je n’ai jamais croisé de toute mon existence ; ce regard m’a fait tout oublier, le temps, l’endroit, la situation. Ce regard aimait à la folie, mais explosait de joie et de rire en même temps ; il riait de la joie d’aimer ! Je ne voulais plus qu’une seule chose, que toutes les mères du monde ait ce regard pour chacun de leurs enfants ; c’est un regard tellement plein d’amour, tellement inconditionnellement plein, saturé de l’amour le plus pur, qu’on a envie que d’une seule chose ; que cette effusion qui transparaît soit partagée par le monde entier, que tous participent à cet amour, que chaque personne au monde aime comme cela, au moins une fois, au moins une fois… C’était magique…

Jamais plus je n’ai croisé un tel regard, d’une telle intensité, si expressif, qui n’hésitait en rien à autant se livrer… et il suffit que je ferme les yeux et il est toujours là, il ne s’efface pas… (Ce type de regard, mais atténué, assagi, on le retrouve sur certaines photos de Mère Térésa ; et il se peut que jamais le jeune homme noir n’ait eu conscience que l’espace d’un instant c’est cela qui s’est peint sur son visage).

Comme quoi, les voies du Seigneur sont impénétrables et parfois non dépourvues d’un certain humour !

Zélie

[etienne lorant]

Très beau partage, Zélie ! Pour ma part, il faudrait que je fasse un effort de mémoire (c'est dommage, çà voudrait dire que j'ai oublié le type de regard dont tu parles ?) Je me souviens néanmoins, quand j'étais en culottes courtes, du regard d'un capucin - alors en habit de capucin, lorsqu'il se tenait au milieu d'un groupe d'élèves. Il ne regardait personne en particulier, mais chacun d'entre nous, j'en jurerais, n'avait qu'une idée: comment ne pas le blesser. Il avait l'air sévère, mais son regard disait bien qu'il était doux. Tout le collège appartenait à l'ordre franciscain. Dans les années 7O, alors que l'Eglise semblait se détricoter à toute vitesse, il y avait des vocations chez ceux qui atteignaient la dernière année. Et moi, j'avais conçu le projet de demander à être interne, tant l'ambiance était bonne.

Et puis... Ce matin, comme très souvent, j'ai dit bonjour à un monsieur qui passait : "Bonjour !", et il a passé son chemin comme si j'étais l'homme invisible. Alors j'ai dit comme d'habitude: "Seigneur, bénissez cet homme qui ne sait pas le bonheur de dire bonjour..."