Marcher sur la mer

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
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Aldous
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Marcher sur la mer

Message non lu par Aldous » ven. 11 sept. 2009, 17:28

Bonjour,
Je ne pense pas me tromper en disant que lire la Bible c'est affaire d'interprétation de paraboles...
Or, à propos de ce que l'on appelle les miracles je comprends ou j'interprète aisément par exemple une guérison: guérir, rendre la vue, etc... il m'est facile de comprendre que l'Amour peut tout: guérir, rendre la vue, etc... Mais je voudrais savoir comment interprétez-vous le "marchant sur la mer" ... "marcher sur la mer" dans le passage suivant:

« A la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux, marchant sur la mer. Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés, et dirent: C'est un fantôme! Et, dans leur frayeur, ils poussèrent des cris. Jésus leur dit aussitôt: Rassurez-vous, c'est moi; n'ayez pas peur! Pierre lui répondit: Seigneur, si c'est toi, ordonne que j'aille vers toi sur les eaux. Et il dit: Viens! Pierre sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus. Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur; et, comme il commençait à enfoncer, il s'écria: Seigneur, sauve-moi! Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa. Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus, et dirent: Tu es véritablement le Fils de Dieu. » Matthieu 14.25-33

Avis (et merci) aux connaisseurs de me répondre s'ils en ont le temps :cool:

avec toute ma sympathie,

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Raistlin
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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par Raistlin » ven. 11 sept. 2009, 17:57

Aldous a écrit :Bonjour,
Je ne pense pas me tromper en disant que lire la Bible c'est affaire d'interprétation de paraboles...
Or, à propos de ce que l'on appelle les miracles je comprends ou j'interprète aisément par exemple une guérison: guérir, rendre la vue, etc... il m'est facile de comprendre que l'Amour peut tout: guérir, rendre la vue, etc... Mais je voudrais savoir comment interprétez-vous le "marchant sur la mer" ... "marcher sur la mer" dans le passage suivant:
Pourquoi les miracles du Christ ne seraient pas réels ? Jésus n'est-il pas Dieu ? La Résurrection n'est-elle pas le plus grand des miracles ?

Pour moi, les miracles opérés par le Christ peuvent en effet revêtir un enseignement particulier, mais restent quand même des faits concrets.

Lourdes - et bien d'autres cas dans l'Église - nous rappelle que Dieu peut agir.

Bien à vous,
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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par zélie » ven. 11 sept. 2009, 20:05

Je suis tout à fait d'accord avec Raistlin. Les miracles de Jésus sont de foi, c'est à dire qu'on y croit (ou pas) tels quels, sans passer par un sens plus ou moins enfoui sous un symbolisme. Pour un chrétien Jésus a bel et bien fait tel quel ce qui est dit, et pour un athée c'est impossible, donc le débat est loin d'être clos, comme vous pouvez l'imaginer.

Cependant, il est vrai que la lecture de la bible est verticale. On ne lit pas la génèse et les fameux sept jours de création comme on lit les actes des apôtres, c'est un fait.
D'autre part, Jésus s'exprimait volontiers par paraboles lors de ses discours, par souci pédagogique, pour s'adapter aux capacités de compréhension de son public. Essayez d'expliquer l'idée de voler haut dans le ciel à une taupe, ça peut vous donner une idée de l'utilité de la parabole.

En ce qui concerne cette marche sur les eaux, Jésus n'est pas le seul qui y ait eu recours, Saint Benoit envoyant son disciple Saint Maur sauver un enfant des eaux en est un autre exemple, sans compter Moïse, qui dans le genre aquatique n'a jamais été égalé, par un humain s'entend. Si on se situe comme croyant en un Dieu unique et omnipotent, créateur de l'univers, marcher sur les eaux reste finalement très ... ordinaire.

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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par ti'hamo » sam. 12 sept. 2009, 10:31

...Sauf que, attention, tout n'est pas uniquement question "d'interprétation", et "l'interprétation" n'est pas LA raison première des évangiles. Quand Jésus dit "aimez votre prochain", ça veut dire "aimez votre prochain", point. De même, le sens premier de la résurrection du Christ... ben c'est la résurrection du Christ.

Il n'y a pas à aller chercher je ne sais quelle interprétation sur le fait que son message ressuscite : dans une parabole, un fait semble-t-il insignifiant, ou une petite histoire sans prétention, aboutissent à un enseignement profond et important ; alors qu'en voulant "interpréter" ainsi le fait de la résurrection, on applique le phénomène inverse : on aboutit à une explication "faible", moins importante que le fait en lui-même : le fait que "la parole du Christ ressuscite et perdure" est infiniment moindre et moins important que le fait de la résurrection du Christ nous sauve et nous rachète tous.


Il faut également ne pas confondre "interprétation" et "sens allégorique" :
. une parabole est une histoire inventée pour aboutir, grâce à l'interprétation, à un enseignement.
. un fait est un fait, un miracle est un fait... mais il peut, effectivement, en plus, porter un sens allégorique, être, dans les faits, l'évocation d'une autre réalité plus profonde encore.

Par exemple, la multiplication des pains est un fait, MAIS portant en lui l'évocation du Christ qui se donne lui-même ne nourriture, évoquant déjà, en fait, l'eucharistie et la Cène, qui interviendront plus tard.


C'est dans cette optique uniquement que l'on peut chercher un sens à la "marche sur les eaux".
. on peut y voir, justement, le rappel que le miracle ne fait pas tout, que les Hommes ont beau réclamer tout le temps "des signes" pour croire, ce n'est que mauvaise foi ou mauvaise compréhension de leur part : même en face du miracle, même en obtenant un signe, ils doutent.
. c'est à nouveau le rappel de notre faiblesse humaine : toujours, même ayant le Christ en vue, même en ayant a volonté de le suivre, nous doutons, chutons, nous avons peur,...
. c'est le rappel, cependant, que même dans ces circonstances, Il ne nous abandonne pas ; Jésus ne se détourne pas en disant à Pierre "ben tant pis pour toi, t'avais qu'à mieux croire plus fort". :-D
. on voit aussi que le chrétien, même dans ses moments de doute, se tourne vers Dieu ("Seigneur, viens à mon secours !") ; à rapprocher de cet autre passage ou je ne sais plus qui s'exclame : "Seigneur, je crois, viens au secours de mon incroyance !"

(à rapprocher des heurs de doute et de vie d'une mère Térésa, par exemple, qui au plus profond de son doute et de son presque-désespoir, prie Dieu de lui redonner la Foi, la certitude, et l'Espérance... ce qui est donc, du coup, une marque de Foi et d'Espérance...)
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
[Konrad Lorenz]

Celui qui connaît vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme.
[Konrad Lorenz]
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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par etienne lorant » sam. 12 sept. 2009, 11:19

En ce qui me concerne, je crois au miracle et je crois aussi à sa portée symbolique

Les flots peuvent représenter tous les éléments qui peuvent ou semblent s'opposer à la traversée d'un lac, ou à la rencontre avec le Christ. De même, pour moi, le Christ a bel et bien mulitplié les pains, et ce miracle renvoyait d'une part à la manne du désert (dans l'Exode) et d'autre part, à l'institution de l'Eucharistie. Etc. J'accorde l'authenticité à tous les miracles, et en même temps, le miracle "parle" encore en 2009.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par Aldous » sam. 12 sept. 2009, 11:47

Raistlin a écrit :Pourquoi les miracles du Christ ne seraient pas réels ? Jésus n'est-il pas Dieu ? La Résurrection n'est-elle pas le plus grand des miracles ?
Je ne demande pas un avis sur la Résurrection mais comment faut-il interpréter Jésus "marche sur la mer".
Raistlin a écrit :Pour moi, les miracles opérés par le Christ peuvent en effet revêtir un enseignement particulier, mais restent quand même des faits concrets.,
C'est justement cet enseignement particulier des miracles qui m'intresse dans ma question. Chaque fois que j'ai entendu l'homélie d'un prêtre je vois bien que celui-ci utilise les faits (dont les miracles) des Evangiles pour avant tout en tirer un enseignement (qui nous soit salvateur).
Ainsi la Résurrection peut au moins s'interpréter de deux façons:
- le retour à la vie d'un corp mort.
- la résurection de la vie sprituelle de l'humanité à travers la Parole éternelle de Jésus (Jésus réssucite à travers sa Parole éternellement présente).

Il en est de même pour tous les miracles, au-delà du fait (auquel on croit ou on ne croit pas) un enseignement nous est toujours délivré (aprés tout plutôt que de "marcher sur la mer" Jésus aurait pu "voler au-dessus de la mer" ou "disparaitre de là où Il était pour aparaitre devant Pierre", etc...), c'est cet aspect du miracle qui m'interesse: que signifie Jésus "marche sur la mer", qu'a-t-Il voulu dire à travers ce miracle au-delà de démontrer sa puissance?
Raistlin a écrit :Lourdes - et bien d'autres cas dans l'Église - nous rappelle que Dieu peut agir.
Je ne remets pas en cause cet aspect des miracles à travers ma question de départ...

...

Merci Etienne pour votre réponse plus en correspondance avec cette signification/symbole qui est la demande ma question.
Mais merci aussi de vos réponses zélie et Raistlin

bon samedi

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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par Aldous » sam. 12 sept. 2009, 12:32

et merci ti'hamo!
(je n'ose plus faire "éditer" car me semble-t-il un message c'est perdu en voulant en corriger un précedent... aussi ce doublon pour remercier aussi ti'hamo :-)

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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par OlivierT » sam. 12 sept. 2009, 16:41

Bonjour,
J'ai pour ma part interprété ce passage de la sorte. La mer est le lieu de tous les dangers, je suis dans ma barque, secoué par les flots, c'est ma vie avec mes difficultés et mes lieux de "mort", mes tentations, mes faiblesses, ...
Jésus est la lumière et la vie, Il éclaire ma barque, calme les flots, je marche avec Lui sur les flots en lui tenant la main, si je le lâche, je sombre car je ne suis plus que moi-même. Jésus marche sur la mer car Il est plus fort que la mort.

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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par etienne lorant » sam. 12 sept. 2009, 18:29

OlivierT a écrit :Bonjour,
J'ai pour ma part interprété ce passage de la sorte. La mer est le lieu de tous les dangers, je suis dans ma barque, secoué par les flots, c'est ma vie avec mes difficultés et mes lieux de "mort", mes tentations, mes faiblesses, ...
Jésus est la lumière et la vie, Il éclaire ma barque, calme les flots, je marche avec Lui sur les flots en lui tenant la main, si je le lâche, je sombre car je ne suis plus que moi-même. Jésus marche sur la mer car Il est plus fort que la mort.
Voilà qui est simplement dit et qui garde la saveur et la force de la Bonne Nouvelle ! Merci !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par Diahloquèt » sam. 12 sept. 2009, 19:21

Bonjour Aldous !

En effet, la "marche sur les eaux", isolée de son contexte, pourrait ne représenter qu'une manifestation spectaculaire et gratuite de pouvoir "magique" : pourquoi pas alors "voler au-dessus de la mer" !

--- Le contexte de la "marche sur les eaux", c'est ... la Bible tout entière ! C'est la mise en résonance des passages les uns avec les autres qui, souvent, permet d'accéder au sens.

Dans la Bible, la mer est le symbole des eaux primordiales, de "l'inconnu inconnaissable" donc effrayant et impossible à maîtriser, et, par voie de conséquence, le lieu symbolique des puissances du mal, de la mort. C'est -évidemment- le lieu où les tempêtes se déchaînent, le lieu où l'on est submergé -de souffrance, d'angoisse, de frayeur, d'impuissance...-, où on perd pied, on coule, on se noie... [et, déjà, à travers ces expressions, on perçoit une partie du sens que peut avoir "marcher sur les eaux"]

La mer représente donc un obstacle redoutable et presque infranchissable. C'est le premier qu'affrontent les Hébreux, après la sortie de l'esclavage => on peut dire que c'est le premier qu'affronte tout homme en marche vers la liberté... Et c'est l'occasion -pour les Hébreux et pour tout homme- d'une frayeur si grande qu'elle suscite le regret de la pourtant bien misérable condition d'esclave... Mais c'est aussi l'occasion pour D.ieu de manifester avec éclat sa puissance et son soutien indéfectible : alors que chevaux et cavaliers égyptiens sont engloutis par les flots (= les puissances du mal retournent aux puissances du mal), "Les fils d'Israël pénètrent au milieu de la mer à pied sec" et alors "Le peuple craignit le Seigneur et mit sa foi dans le Seigneur" (Exode 14).

La "mer passée à pied sec" est un évènement fondateur de la foi en D.ieu.
La "marche sur les eaux" (... à pied mouillé !!) le dépasse en ce sens qu'il n'y a là même plus besoin d'ouvrir la mer -- d'écarter les difficultés, et qu'il n'est pas non plus question de les nier = Matthieu et Marc insistent bien sur les vagues et le vent contraire, ainsi que Jean (6.16-21) "Un grand vent soufflait et la mer était houleuse".
Le plus important n'est pas encore que Jésus marche sur la mer dans ces conditions, il est dans la suite, avec Pierre.
"Seigneur, si c'est bien toi, ordonne que j'aille vers toi sur les eaux !" ... Un magicien, ou un potentat, aurait répliqué : "Pas question, c'est mon secret, mon pouvoir à moi tout seul, je me le garde !"...!!!
Là, tout simplement : "Viens !"...

Et c'est là que la marche sur les eaux déploie son sens...
Lors du premier passage de la mer, lors de la confrontation initiale avec la liberté, nous avons besoin que D.ieu "fasse le passage", ouvre le chemin : acteur principal et "guide fort" (Ex.15) ; mais nous sommes destinés, "en grandissant", à marcher sur la mer, même déchaînée...
A condition > d'en exprimer le désir (et même un désir motivé par un manque de foi !... c'est réconfortant, non ?!) >> de "sortir de la barque"... et >>> de se jetter à l'eau !
Oh ! ce n'est tout de même pas aussi simple que cela le semble pour Jésus !...
Parce que, bien sûr, "en voyant que le vent est fort", nous avons peur et, "hommes de peu de foi", nous buvons souvent la tasse...!! ... sans gravité si... "Seigneur, au secours !"... et "aussitôt, Jésus étend la main et ..."...

---------------------------------------------

Marcher sur la mer, marcher sur les eaux... c'est, finalement, le miracle ordinaire auquel nous sommes destinés...!


Moïse nous dit : "N'ayez pas peur ! Tenez bon ! Et voyez le salut que le Seigneur réalisera pour vous aujourd'hui." (Ex.14.13)
Jésus nous dit : "Confiance, c'est moi, n'ayez pas peur !" (Mt14.27 & Mc6.50)

-------------------------------------------

Voilà, Aldous...
Ce n'est qu'une ébauche de réponse : il faudrait encore relier la "Marche sur les eaux" à d'autres chapitres de l'Exode, au Livre de Josué avec le Guilgal, au Livre de Jonas, à l'épisode de "l'esprit impur nommé Légion" (Mc 5, Lc 8, Mt 8), etc... ; comparer dans le détail les relations de Matthieu, Marc et Jean ; en analyser les chapitres et évènements voisins ; considérer précisément les émotions, les gestes, les paroles... ; approfondir l'importance de l'acte de "marcher", ses présupposés et ses implications (et il y a ... toute la Bible à traverser !) ; et ... méditer... ...

Autant dire une lecture inépuisable... et toujours nouvelle... !

---mais non, ce n'est pas l'affaire de "connaisseurs", mais de quiconque "cherche" et "demande" (Luc11.10) : "la Parole n'est pas trop difficile pour toi, elle n'est pas hors d'atteinte, elle est toute proche de toi, dans ta bouche et dans ton coeur (Dt 30.11...14) et "cela est caché aux sages et aux intelligents et révélé aux tout-petits" (Luc10.21)... ... ...

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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par Diahloquèt » sam. 12 sept. 2009, 20:21

Je découvre les réponses postées tant que je rédigeais mon message => je rejoins tout à fait OlivierT !

J'en profite pour réparer un oubli : dans cette histoire, il y a encore un point important, c'est le verset 22 :
"Jésus obligea les disciples à remonter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive..." = donc à affronter le danger... au risque de toutes les tempêtes !
--- Nous n'avons pas affaire à un D.ieu timoré ! Plein de vigueur, Il nous encourage à l'audace et à la prise de risque !
"Marcher sur la mer/traverser la mer" n'est, ainsi, pas optionnel... C'est sur ce "lieu de tous les dangers, de tous les risques, de toutes les tentations..." qu'il nous faut aller... "le précéder", et sur ce lieu-même qu'il "viendra à notre rencontre, à la quatrième heure..."

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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par Aldous » dim. 13 sept. 2009, 10:48

OlivierT a écrit :Bonjour,
J'ai pour ma part interprété ce passage de la sorte. La mer est le lieu de tous les dangers, je suis dans ma barque, secoué par les flots, c'est ma vie avec mes difficultés et mes lieux de "mort", mes tentations, mes faiblesses, ...
Jésus est la lumière et la vie, Il éclaire ma barque, calme les flots, je marche avec Lui sur les flots en lui tenant la main, si je le lâche, je sombre car je ne suis plus que moi-même. Jésus marche sur la mer car Il est plus fort que la mort.
Merci de votre éclairage OlivierT. Oui je pense aussi que c'est une bonne piste que la mer représenterai (entre autres possible?...) la vie qui elle aussi a sa régularité (les vagues), ses tempêtes et son calme plat, ses rivages, ses ilots, etc... Cette image me plait bien!
A relire le passage, Matthieu 14.25-33 donc, j'ai aussi saisi que le fait de s'enfoncer dans la mer est assimilé à la perte de confiance ou de foi. Pierre s'enfonce dans la mer au moment où il prend peur et perd confiance. Ainsi on se perd dans la vie (on s'y enfonce) si on perd confiance, mais heureuse surprise: Jésus est toujours là qui nous tend la main...
Diahloquèt a écrit :Bonjour Aldous !

En effet, ...
etc... tout l'ensemble de vos deux posts...

Merci beaucoup de cette réponse trés instructive Diahloquèt!
Mais oui c'est bien sûr, la ré-utilisation d'un symbole déjà bien utilisé dans l'Ancien Testament (Moise ouvrant la mer!)...
... et le reste de vos posts... Merci de cette réponse riche!


Bon dimanche à vous deux

et à tous, :>

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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par etienne lorant » dim. 13 sept. 2009, 15:20

Et bon dimanche à vous aussi !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par Libremax » lun. 14 sept. 2009, 17:38

Les miracles sont considérés par l'Eglise comme des faits qui ont une portée symbolique.

La marche sur les eaux est claire, spécialement pour les juifs:
La mer est un symbole archaïque de la mort, de la non-vie, du chaos pour les juifs. Avant la création, l'esprit de Dieu plane "au-dessus des eaux".

Marcher dessus, c'est vaincre la mort. C'est un miracle qui préfigure la résurrection.

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Re: Marcher sur la mer

Message non lu par etienne lorant » lun. 14 sept. 2009, 18:32

Libremax a écrit :Les miracles sont considérés par l'Eglise comme des faits qui ont une portée symbolique.

La marche sur les eaux est claire, spécialement pour les juifs:
La mer est un symbole archaïque de la mort, de la non-vie, du chaos pour les juifs. Avant la création, l'esprit de Dieu plane "au-dessus des eaux".

Marcher dessus, c'est vaincre la mort. C'est un miracle qui préfigure la résurrection.
Merci, voici une explication que je retiendrai - elle est vraiment... limpide !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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