Dieu n'ignore pas le mal

« Assurément, il est grand le mystère de notre religion : c'est le Christ ! » (1Tm 3.16)
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bajulans
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Jésus savait

Message non lu par bajulans » sam. 12 nov. 2005, 12:03

parfaitement qui l'avait frappé, qui le frapperait.

Il connaissait et prévoyait tous mes péchés, même ceux qui sont cachés à mes propres yeux.

Dès qu'on touche à Dieu on touche au mystère, c'est un des arguments les plus fort des athées, pourquoi Dieu tolère-t-il le mal ?
47 Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, disaient : " Il appelle
Elie. "
48 Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge qu'il imbiba de vinaigre, et,
l'ayant mise au bout d'un roseau, il lui présenta à boire.
49 Mais les autres disaient : " Laisse ! que nous voyions si Elie va venir le sauver. "
50 Jésus poussa de nouveau un grand cri et rendit l'esprit.
Pourquoi tolère-t-il que des gens se moquent de Lui alors qu'il est à l'agonie ?

Il veut que nous soyons tolérants, les Samaritains considéraient les Juifs comme des mécréants, c'est pourquoi ils ne veulent pas recevoir Jésus parce qu'il va à Jérusalem, ce faisant il commettent une faute, les apôtres ont une solution radicale ; mais Jésus n'est pas de l'avis de ses apôtres :
51 Or, comme allaient arriver les jours où il devait être enlevé (de ce monde), il prit résolument la direction de Jérusalem,
52 et il envoya devant lui des messagers, qui se mirent en route et entrèrent dans un bourg des Samaritains pour lui préparer (le gîte);
53 mais ils refusèrent de le recevoir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem.
54 Ce que voyant, les disciples Jacques et Jean dirent : " Seigneur, voulez-vous que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume? "
55 Mais, s'étant retourné, il les réprimanda, en disant, vous ne savez pas de quel esprit vous êtes !
56 Et ils firent route vers un autre bourg.
Lc IX

Les Samaritains ne le reçoivent pas parce qu'il va à Jérusalem, or ils sont des shismatiques qui disent que Dieu doit être honoré sur le mont Garizim et non à Jérusalem. Ils ne veulent pas coopérer à un péché (dans leur perspective) et donc refusent de le recevoir, non parce qu'il est Juif, mais parce qu'il va à Jérusalem.

Fautes des Samaritains dues à l'ignorance et l'erreur, fautes de certains apôtres, mal qu'il connaît et qu'il traite par la patience et la douceur. Peut-être en hochant la tête leur dit-il doucement "Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes !" (sous entendu, vous vous croyez de Dieu, alors que vous êtes du démon (?)

Soit dit par parenthèse, il est curieux que les apôtres aient préché l'Evangile où ils apparaissent si peu à leur avantage : des croyants fanatiques, qui en appellent à la vengeance divine pour qu'elle éradique le mal et ses suppôts.

Dieu connait le mal, mais nous demande la patience, comme Il fait preuve de patience à notre égard.

C'est un des nombreux DIAMANTS des évangiles.
Dernière modification par bajulans le sam. 12 nov. 2005, 16:31, modifié 1 fois.
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Re: Dieu n'ignore pas le mal

Message non lu par Eremos » sam. 12 nov. 2005, 13:11

Bonjour,
Charles a écrit :Si Dieu était si étranger au mal, ontologiquement, il n'aurait pas créé
J'ai du mal à saisir ce que vous voulez dire :

- est-ce : "Si Dieu était étranger au mal, il n'aurait pas fait la Création (entière)" ; auquel cas je ne vois pas le lien logique.
- ou : "si Dieu était étranger au mal, il n'aurait pas créé le mal" ; auquel cas comment Dieu parfaitement Bon peut-il avoir créé le mal ? Comment de l'Incorruptible peut surgir le corruptible ? Je précise seulement que je reste convaincu que Dieu en tant que Créateur de Toute Chose doit bien avoir créé le mal dont il tire toujours un bien imprévisible, mais j'ai du mal à saisir le sens de cela quand il Lui suffisait de remplacer dans Sa Toute Puissance le mal par le bien.

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Re: Dieu n'ignore pas le mal

Message non lu par Hélène » sam. 12 nov. 2005, 15:03

Eremos a écrit :Je précise seulement que je reste convaincu que Dieu en tant que Créateur de Toute Chose doit bien avoir créé le mal dont il tire toujours un bien imprévisible
Oups ! On parle d'une vision manichéenne d'un Dieu en qui cohabitent le mal et le bien...il n'y a point de mal en Dieu et Il n'est absolument pas créateur d'aucun mal. Il est l'innocent parfait. Le mal est entré dans le monde par l'envie du diable nous dit le livre de la Sagesse.
mais j'ai du mal à saisir le sens de cela quand il Lui suffisait de remplacer dans Sa Toute Puissance le mal par le bien.
Il l'a fait ! Au matin de Pâques, Il nous a crié sa victoire sur la souffrance et la mort ! :!: :?: La mort est engloutie par la vie. Ô mort où est-elle donc ta victoire ? nous dit saint Paul. Vivons-nous comme si c'était jamais arrivé ? Ou si nous y croyons vraiment qu'Il est vivant et qu'Il est occupé à restaurer sa Création ? Maintenant...la réponse que nous lui faisons à partir de notre liberté est une autre question...reste à Le laisser actualiser cette victoire du Bien sur le mal, dans toutes les terres de notre existence (tout l'Homme) et Le laisser enfin être victorieux...et Le laisser être ce qu'Il est : Dieu Tout-Puissant. Autant qu'Il est Tout-Puissant, Il ne peut rien contre notre liberté, don de son Amour et condition de l'Amour, aliénée. Dieu n'est pas un marionettiste qui contrôle les ficèles. Il nous appelle à une réponse d'Amour et là nous sommes libres de le choisir ou non. Il est plus facile pour Dieu de créer les univers à parir du néant qui ne lui résiste pas que de convertir un pécheur endurcie...qui résiste. :-(

Fraternellement,
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Message non lu par Charles » sam. 12 nov. 2005, 16:47

Dans le texte auquel je réagis il est écrit : " Dieu ne peut pas voir le mal, ni le prévoir, ni même se faire une idée du mal, car il est étranger au mal, ontologiquement. Il n’a rien à voir avec lui"

Ontologiquement le mal c'est aussi d'être créé, c'est-à-dire de ne pas avoir toujours été, d'avoir un être limité et reçu d'un autre. Dieu, en créant, engendre un être pour qui le mal est par définition constitutif de son être. Un être absolument étranger au mal dans son essence ne peut être que Dieu seul. C'est pour cela que la révolte contre la condition de créature est toujours immédiatement de l'orgueil et c'est vouloir être Dieu, c'est vouloir être un être qui n'a pas commencé et ne finira pas plutôt qu'un être créé et mortel.

Mais c'est un regard qui est gouverné par l'orgueil et conçoit la création selon un schéma de rivalité et d'envie plus que de fécondité, de relation et de gratitude. Dieu connaît le mal ontologique et il l'a voulu parce qu'il a voulu la créature. Et ce n'est pas parce qu'elle est limitée et insuffisante en elle-même qu'elle est mauvaise, elle est bonne comme Dieu le dit lui-même. Il y en a qui disent que la créature est mauvaise parce qu'elle n'est pas Dieu, parce qu'elle tombe malade, qu'elle a des accidents, des défaillances, bref parce que par essence elle ne possède pas l'être inconditionnellement : c'est un mensonge par orgueil.

Ensuite, le mal moral est une question qui découle du mal ontologique mais qui en est distincte. Dieu est étranger au mal moral, oui.

Le mal n'est pas créé par Dieu mais il est l'écart dans la création entre l'être inconditionnel de Dieu et l'être reçu de la créature. Le mal ontologique apparaît avec la création parce que l'être créé en même qu'il reçoit l'être, du fait même qu'il le reçoit d'un autre, est constitué comme un être insuffisant, limité par son commencement... Et en même temps cet être reçu est un être aussi réel que l'être de Dieu, l'être créé n'est pas un rêve ou une brume.
Dernière modification par Charles le dim. 13 nov. 2005, 12:24, modifié 1 fois.

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Message non lu par Eremos » sam. 12 nov. 2005, 19:30

Hélène Bourgeois a écrit :Oups ! On parle d'une vision manichéenne d'un Dieu en qui cohabitent le mal et le bien...il n'y a point de mal en Dieu et Il n'est absolument pas créateur d'aucun mal. Il est l'innocent parfait. Le mal est entré dans le monde par l'envie du diable nous dit le livre de la Sagesse.
Oulah oui ! :oops: C'est gênant comme situation... Effectivement, grosse erreur de ma part ! Je me suis embrouillé avec la page entière de questions du livre 7 des Confessions de Saint Augustin que j'avais sous les yeux au même moment et où je cherchais (sans trouver) la réponse à ma question, je me suis un peu emmêler les pinceaux : je voulais dire que Dieu doit bien avoir accepté (et non subit puisqu'il est Tout Puissant) le Mal créé. Donc "accepté le mal créé" et non "créé le mal"... D'où la suite de ma question (qui est alors plus logique). Enfin... peu importe, je me casse la figure à vouloir m'expliquer, donc je m'en remets seulement à votre charité et je demande humblement pardon au Seigneur pour ce blasphème, ainsi qu'à vous. Je reconnais que Vous avez créé "tout chose très bonne" (Genèse I,31), et je Vous en rend grâce.
Vivons-nous comme si c'était jamais arrivé ? Ou si nous y croyons vraiment qu'Il est vivant et qu'Il est occupé à restaurer sa Création ?
Ce n'est pas tout à fait ce que je voulais dire. Bien sûr que je ne néglige pas ni n'oublie le Sacrifice de Notre Seigneur et le fait qu'Il nous sauve ! Mais pour nous sauver, il faut bien que nous nous soyons perdu. Effectivement, la cause en est le démon. Mais (et là je reprends une des questions de la fameuse page 7 !! évidemment je ne la retrouve pas :-x ... ah si) "D'où vient le démon lui-même ? Si c'est par décision de sa volonté perverse que de bon ange il est devenu démon, d'où lui est venue cette volonté mauvaise qui devait le changer en démon puisqu'il avait été créé ange tout entier par un Créateur très bon ?". Et plus loin "Où est donc le mal ? D'où procède-t-il ? Par où s'est-il glissé jusqu'ici ? Qu'elle en est la racine ? Quelle en est la semence ?" Ma question porte vraiment sur la toute première origine du mal et je me demande pourquoi Dieu Qui en avait le pouvoir n'a pas immédiatement empéché son apparition (qui n'a pas pu se faire sans qu'Il le sache). En cela je reprennais une autre interrogation du Saint : "Ne pouvait-Il pas, Lui qui est Tout-Puissant, la changer, la transformer toute entière de sorte qu'il n'y restât rien de mauvais ?" Ne connaissant pas parfaitement la réponse qui est apporté à toute ces questions je me permets de vous les poser. Ou si vous avez des conseils de lecture sur le sujet, je suis aussi prenneur. Cela dit ce n'est pas un reproche que j'adresse au Seigneur, car Il a certainement ses raisons que je ne connais pas (et n'ai peut-être pas à connaître). Et qui serais-je pour critiquer ?

C'est désespérant de voir à quel point j'ai des lacunes en matière de doctrine... :oops:

(Bref Hors-sujet : Au fait, avec le recul vous m'avez convaincu au sujet d'Harry Potter. Je viens par ailleurs de lire un article sur le sujet dans "Tu es Petrus" que Franck avait mis en lien sur un autre site. :) )

Charles, je vous remercie de vos éclaircissements clairs et structurés :cool: . Si vous pouviez aussi m'éclairer sur l'origine du mal moral et me sortir de mes errances ;-) .

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Re: Argh

Message non lu par Eremos » sam. 12 nov. 2005, 19:33

Eremos a écrit :éclaircissements clairs
Ca aussi c'est magnifique... décidément... je les empile aujourd'hui ! :lol:
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Message non lu par Hélène » sam. 12 nov. 2005, 21:40

Eremos a écrit :je voulais dire que Dieu doit bien avoir accepté (et non subit puisqu'il est Tout Puissant) le Mal créé. Donc "accepté le mal créé" et non "créé le mal"...
Il l'a assumé jusque dans la mort mais non pas subit "personne ne prend ma vie mais c'est moi qui la donne" nous dit Jésus. Jésus a parfaitement le contrôle des événements lors de son procès et de sa passion, jusqu'au bout, il a tout assumé. C'est Lui qui règne devant Pilate...c'est Jésus qui est assis sur l'estrade (place du roi qui gouverne) et Pilate est debout...tu remarqueras dans l'Évangile de Jean au chapitre 19, 13-16...c'est étonnant, le va et vient de Pilate, tout nerveux et angoissé en contraste avec Jésus, assis calmement, régnant sur la foule qu'Il est occupé à racheter...oui, Dieu voit et touche notre mal...Il ne peut souffrir de nous voir si perdu...voilà pourquoi Il vient lui même l'assumer. S'il avait trouvé une autre façon de faire, plus facile (genre tout détruire et refaire une nouvelle création ou tuer les méchants rebelles qui ne veulent pas de Lui), aurions-nous compris la Toute-Puissance de notre Dieu ? Aurions-nous compris la folie de l'Amour qu'Il a pour sa créature ? Aurions-nous compris le prix que nous avons à ses yeux ? Et la dignité pour laquelle Il nous a fait ? À son image...
D'où la suite de ma question (qui est alors plus logique). Enfin... peu importe, je me casse la figure à vouloir m'expliquer, donc je m'en remets seulement à votre charité et je demande humblement pardon au Seigneur pour ce blasphème, ainsi qu'à vous. Je reconnais que Vous avez créé "tout chose très bonne" (Genèse I,31), et je Vous en rend grâce.
Si nous avions tous l'humilité, comme Eremos, pour admettre notre ignorance, notre monde (à commencer par nous sur ce forum) s'en porterait mieux...Merci, c'est très édifiant...
Ce n'est pas tout à fait ce que je voulais dire. Bien sûr que je ne néglige pas ni n'oublie le Sacrifice de Notre Seigneur et le fait qu'Il nous sauve ! Mais pour nous sauver, il faut bien que nous nous soyons perdu.

Nous sommes étrangers à nous-mêmes...étrangers à notre terre (je parle de celle de quoi nous sommes formés, de la glaise du sol) intérieure et étrangers à Dieu en qui nous étions destinés à être, à vivre, à connaître. Encore faut-il savoir que nous sommes étrangers à nous-mêmes pour pouvoir se laisser ramener au centre de nous-même...là où Dieu habite...sur notre vraie terre d'existence. En réalité, il faut être sauvé de nous-mêmes ! :lol: De la prétention ou du rêve prométhéen d'être des dieux...que nous laisse miroiter le menteur. Alors que, comme le dit si bien Charles, nous refusons notre finitude.
Effectivement, la cause en est le démon. Mais (et là je reprends une des questions de la fameuse page 7 !! évidemment je ne la retrouve pas :-x ... ah si) "D'où vient le démon lui-même ? Si c'est par décision de sa volonté perverse que de bon ange il est devenu démon, d'où lui est venue cette volonté mauvaise qui devait le changer en démon puisqu'il avait été créé ange tout entier par un Créateur très bon ?". Et plus loin "Où est donc le mal ? D'où procède-t-il ? Par où s'est-il glissé jusqu'ici ? Qu'elle en est la racine ? Quelle en est la semence ?" Ma question porte vraiment sur la toute première origine du mal et je me demande pourquoi Dieu Qui en avait le pouvoir n'a pas immédiatement empéché son apparition (qui n'a pas pu se faire sans qu'Il le sache). En cela je reprennais une autre interrogation du Saint : "Ne pouvait-Il pas, Lui qui est Tout-Puissant, la changer, la transformer toute entière de sorte qu'il n'y restât rien de mauvais ?"
Le problème est que nous nous posons ces questions dans un cadre spacio-temporel humain. Or, Dieu n'est pas dans le temps ni dans la géographie terrestre. Si la Bible nous dit que 1000 ans sont comme un jour, une heure dans la nuit et que saint Paul nous dit que Dieu nous a choisi depuis toute éternité et que notre vie est cachée en Christ à la droite du Père (personnellement, je ne me "sens" pas à la droite de Dieu avec Jésus depuis toute éternité ! Mais j'y crois dans la foi), c'est qu'il faut cesser de regarder les choses de Dieu avec nos petites conceptions humaines et regarder plutôt à partir, si cela nous est possible que nous l'accueillons humblement, de la Sagesse elle-même (Jésus, la Bible révélée dans l'Esprit) qui nous enseigne tout (d'ailleurs la liturgie nous sert de très beaux passages du Livre de la Sagesse depuis quelques jours). Le passage de votre intervention que j'ai mis en grasc'est parce que, selon la Bible, tout cela est déjà accompli. Tout est accompli nous dit Jésus (et tout, c'est tout...). Le temps humain n'est que le canal dans lequel tout doit s'accomplir en chacun de nous. Tout est achevé mais reste à nous de l'actualiser dans chacune de nos vies...Il est bien patient le Bon Dieu. Il patiente...il a toute l'éternité devant Lui ! Il n'est pas dans le temps chronologique limité comme nous. La chute des anges n'est pas un événement historique pour Lui, il est un événement actuel tout comme la Croix du Christ est a-temporelle, elle embrasse tous les temps et toutes les générations avant et après la venue de l'homme Jésus. Le Verbe est éternel et les ténèbres ne l'ont point arrêté...à vrai dire : Dieu peut répondre à une prière aujourd'hui pour une demande que je ferai demain ou encore, il peut répondre à une prière qu'un saint a fait il y a 1500 ans pour une personne qui viendra dans le monde dans 200 ans. Dieu est dans l'éternel Présent...on parle de l'aujourd'hui de Dieu. On peut prendre en exemple également la Création : l'acte créateur est éternel. Dieu nous crée à chaque instant (et nous sauve à chaque instant) par sa Parole Toute-puissante d'Amour qui nous porte dans l'existence. Il nous suscite à chaque instant dans l'être et nous res-suscite en son Fils lorsque nous rechoisissons d'être sauvés.
Ne connaissant pas parfaitement la réponse qui est apporté à toute ces questions je me permets de vous les poser. Ou si vous avez des conseils de lecture sur le sujet, je suis aussi prenneur. Cela dit ce n'est pas un reproche que j'adresse au Seigneur, car Il a certainement ses raisons que je ne connais pas (et n'ai peut-être pas à connaître). Et qui serais-je pour critiquer ?
Mille questions ne sont pas un doute. C'est parfait de poser les questions et de vouloir connaître...ça prend beaucoup d'humilité. En fait de lecture, je ne peux que vous suggérer...la Parole de Dieu. Je vous donne en exemple, la promenade du Seigneur à la brise du soir au jardin d'Eden (en Genèse). Dieu se promène dans le jardin et n'est même pas présent au moment où Adam et Ève commettent leur forfait. Que font-ils ? Ils se cachent... pauvres eux ! Pauvres nous ! Dieu n'est pas présent et non seulement cela, Il ne semble pas au courant de ce qu'ils ont fait...Il doit leur poser la question après les avoir cherché...Adam où es-tu ? C'est pour dire que Dieu n'épie pas l'homme de ses moindre geste et qu'Il nous fait confiance aveuglément par amour. Il espère toujours que nous saurons reconnaître qu'Il nous aime. Et Il espère toujours que nous reviendrons à Lui. Il n'impose pas...Il propose. C'est toujours le fichu poids de notre liberté qui est en cause. La liberté est un don de Dieu, une perfection de la volonté et puisque les dons de Dieu sont sans repentance, Il ne reprend pas ses dons.

En ce qui concerne la chute des anges, je vous suggère la méditation de Isaïe 14, 3-23 - spécialement ce passage très émouvant de la part de Dieu : "comment es-tu tombé du ciel, Astre brillant, Fils de l'Aurore ? Comment as-tu été précipité à terre..." - qui nous donne de percevoir la chute des êtres lumineux à travers ce récit de la chute du roi de Babylone. Également et beaucoup plus clairement exprimé, dans le Livre d'Ezéchiel au chapitre 28, 11-19, sur le même sort réservé au roi de Tyr. Remarquons que le récit va au-delà du roi de Tyr historique...tu étais en Eden, dans le Jardin de Dieu...le roi de Tyr n'a jamais été en Eden ! Aussi, il me semble que le Livre de Daniel en parle mais il faudrait que je cherche. Il faut aussi faire les parallèles avec le Livre de l'Apocalypse de Saint Jean et la bataille dans le Ciel entre Michel et les étoiles du ciel précipités sur la terre (étoiles symbolisant les anges). C'est une vraie catastrophe cosmique...il a mis en échec le plan de Dieu...par orgueil...pour se faire l'égal de Dieu alors qu'il est une créature...différente mais comme nous. Mais, le pauvre ne savait pas que Dieu était assez puissant pour nous sauver de la chute dans laquelle il voulait (il veut) nous entraîner. Il ignore le plan du salut...parce que le plan du salut est humble...et lui est orgueilleux. Il ne peut pas le voir. C'est pourquoi on dit que la Croix était un appât pour le démon sur lequel il est resté cloué...
C'est désespérant de voir à quel point j'ai des lacunes en matière de doctrine... :oops:
Voilà pourquoi l'Église nous donne tout ce qu'il faut pour rectifier notre pauvre condition...
Bref Hors-sujet : Au fait, avec le recul vous m'avez convaincu au sujet d'Harry Potter.
Youppi !! :clap:
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Eremos et Hélène et Charles

Message non lu par bajulans » dim. 13 nov. 2005, 14:27

Ches Amis,

Quel bonheur de vous lire.

La liberté est un don de Dieu, une perfection de la volonté et puisque les dons de Dieu sont sans repentance, Il ne reprend pas ses dons.
Comme c'est vrai et si joliment dit. La liberté est une perfection de l'être humain.

Eremos, je crois que vous vous faites trop de souci, nous sommes tous des hérétiques matériels à un moment ou à un autre, sans le vouloir, la doctrine nous ne saurons jamais tout et ce n'est pas la perfection la doctrine, c'est l'amour, la perfection.

C'est pourquoi je peux être très savant et ne rien valoir au plan moral. Et être très ignorant est être un saint, même si la connaissance est bien utile pour faire son salut, savoir prendre les bonnes décisions, savoir aimer en commençant pas s'aimer soi même. L'important, c'est d'aimer, aime et fais, ce que tu veux, vous qui lisez St Augustin...

Sur cette question de l'amour, une chose m'a frappée lors de la lecture de la biographie de St Benoît Labre, je l'ai déjà écrit sur ce forum, mais je ne résiste pas au plaisir de vous en refaire part : un de ses compagnons de chambrée (il fréquentait l'asile de nuit) ayant maudit le diable devant lui, il le reprit gentillement en lui faisant observer que nous ne devions pas maudire le démon, qui était une créature. Qu'on est loin de la lapidation du diable exercice du pélérinage de la Mecque !

Notre finitude, n'est pas un mal, car l'homme (l'être humain) parfait est certes moins parfait que l'ange, mais il sera parfait. Comme le mariage est moins parfait que le célibat, mais il est parfait.

Seul Dieu est à la fois infini et parfait, nous pouvons être parfaits, mais nous resterons toujours finis.
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Message non lu par monachorum » dim. 13 nov. 2005, 18:40

Comme le mariage est moins parfait que le célibat
Bonjour,

Pouvez-vous expliquer ce que vous voulez dire avec cette phrase, parce que je ne suis pas d'accord avec cette affirmation.

Merci.


En Christ,

"Monachorum"

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voici ce que j'ai trouvé

Message non lu par bajulans » dim. 13 nov. 2005, 20:54

sur le site jesusmarie.com
Le célibat à cause du Royaume des cieux est un libre choix de l'homme et une grâce particulière, un signe éminent du Royaume de Dieu 4836 ; Marie en est un exemple 4836 ; la virginité et la maternité " selon l'Esprit" 4837 ; la virginité
comme voie pour la femme 4836. La virginité et le célibat sont plus éminents que le mariage (802), (1353), 1810, 3911 s ; l'aide mutuelle des époux n'est pas un moyen plus parfait pour la sainteté que la virginité 3912 ; le mariage et la virginité sont, chacun selon sa forme, une réalisation concrète de la vérité la plus éminente de l'homme 4700 ; voir L 2f (Union à Dieu).
Je ne sais à quoi correspondent les chiffres, peut-être aux références du Denzinger.
Loué soit Jésus-Christ

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Concile de Trente

Message non lu par Christophe » dim. 13 nov. 2005, 21:06

[align=justify]Citons également le canon 10 du Concile de Trente :

« Si quelqu’un dit que l’état du mariage doit être préféré à l’état de virginité ou du célibat, et que ce n’est pas quelque chose de meilleur et de plus heureux, de demeurer dans la virginité ou dans le célibat que de se marier : qu’il soit anathème. »[/align]
« N'ayez pas peur ! » (365 occurrences dans les Écritures)

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Message non lu par monachorum » dim. 13 nov. 2005, 21:13

J'ignorais cela, merci de ces informations.

Je pensais dès lors qu'il y avait relation béni par le sacrement du mariage, cet état était source également de sainteté.

Ceci dit ça me gène un peu de saucissoner les degrés de sainteté. Moi qui suit appelé à la vie monastique dans le célibat , j'aurai donc "choisi" la voie royale ?

En Christ,

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plus parfait, moins parfait, mais parfait

Message non lu par bajulans » dim. 13 nov. 2005, 21:41

Que signifie "parfait" ? C'est une notion abstraite qui doit signifier selon moi, qui ne peut être perfectionné, qui est donc "sans défaut, qui réunit toutes les qualités" dictionnaire Hachette 2004.

Je me suis toujours demandé comment quelque chose pouvait être "plus parfaite" qu'une autre, vu que la notion de parfait est un absolu.

Quelque chose doit m'échapper dans la notion telle que l'emploie la théologie catholique.

Mais le mariage est un état parfait, ça ne fait aucun doute.
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Message non lu par monachorum » dim. 13 nov. 2005, 21:50

Seul Dieu est parfait. Cela est d'ailleurs une de ces carastéristiques métaphysique (il ne peut passer d'un état moins parfait à un état plus parfait). Je trouve dans cette logique ci, le terme inapproprié pour qualifier un individu. Le terme de "sainteté" me semble donc à cet égard plus juste. Qu'est ce qui est visé comme finalité ? c'est de venir saint. C'est pour cela que les moines deviennent moines (par exemple). Pour devenir saint, les chemins sont différents. L'un se sanctifiera par le célibat et la vie consacré, l'autre choisiras le mariage etc


En Christ,

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Message non lu par Hélène » dim. 13 nov. 2005, 22:45

monachorum a écrit :Je pensais dès lors qu'il y avait relation béni par le sacrement du mariage, cet état était source également de sainteté.
Il faudrait voir ce que dit l'Église dans des documents plus récents que ceux du Concile de Trente...il me semble que l'Église enseigne que tout état de vie (mariage ou vie consacrée) est un chemin de sainteté et qu'ils se complètent mutuellement. La vie consacrée représente le "déjà là" du royaume et est un chemin radical mais le mariage est le premier Sacrement établi par Dieu lui-même dès les origines et aussi...le chemin par lequel Dieu a voulu s'incarner : dans une famille. Je crois que les chrétiens ont beaucoup de blessures encore à régler au niveau social et psychologique de la question du pur (le célibat consacré) et de l'impur (le mariage). L'appel à la vie consacrée est évidemment un renoncement à l'amour charnel mais c'est par l'amour charnel que naissent les consacrés ! Je ne sais plus de quel pape il s'agit mais, alors qu'il venait d'être élu, il montra fièrement sa bague du pontife à sa vieille mère qui lui répliqua en lui montrant son anneau de mariage : "mon fils, tu n'aurais pas cette bague si je n'avais pas eu celle-ci bien avant toi" ! Il a pris un petit coup d'humilité le saint père...
Ceci dit ça me gène un peu de saucissoner les degrés de sainteté. Moi qui suit appelé à la vie monastique dans le célibat , j'aurai donc "choisi" la voie royale ?
Vous avez raison de ne pas saucissoner ( :lol: ) les différents degrés de sainteté. Combien d'humbles mères de famille anonymes allons-nous voir au Ciel et combien de ceux qui, de l'extérieur, paraissaient saints (peut-être des consacrés ?) ne seront pas des nôtres (seul Dieu le sait) pour le grand Festin des Noces de l'Agneau ? J'ai le grand pivilège de vivre une amitié profonde avec une soeur consacrée et d'un côté comme de l'autre, nous avons nos combats respectifs dans nos états de vie différents. Ma maternité charnelle a souvent pu l'aider à comprendre ce qu'est la maternité spirituelle et réciproquement. Je crois que l'appel à la sainteté est pour tous mais tous ne répondent pas de la même manière. Hélas, de nos jours, peu se rendent compte de la grandeur de la mission du Sacrement du mariage. Juste de tenir dans ce monde qui exalte l'hédonisme est un exploit.

En tout cas, à la Famille de saint Joseph, les consacrés sont au service des familles...ils sont tout à Dieu mais en étant tout à tous. Et lorsque les familles se sentent prêtes à redonner ce qu'elles ont reçus au niveau spirituel, elles en viennent à être au service des consacrés, par l'oblature et la prière...c'est un merveilleux échange fraternel et sans compétition à savoir qui est reconnu "plus saint" au yeux de Dieu.

Évidemment, dans le Sacrement du mariage, il y a un chemin de perfection à parcourir...nous ne sommes pas tous chastes pour le Royaume et ne vivons pas tel que l'Église à la suite de l'Évangile nous invite à vivre, comme Marie et Joseph...mais on peut en dire autant, hélas, de certains consacrés.

Je crois qu'il faudrait partir un nouveau fil...nous sommes complètement hors sujet... :oops:
"Le Père n'a dit qu'une seule Parole, c'est son Fils et, dans un éternel silence, il la prononce toujours". (Saint Jean de la Croix)

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