Mgr Müller sur Riposte Catholique

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AdoramusTe
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Mgr Müller sur Riposte Catholique

Message non lu par AdoramusTe » mer. 11 juil. 2012, 14:04

Bonjour,

Est-ce quelqu'une de compétent peut donner son avis sur l'article suivant, à propos des positions théologiques de Mgr Müller, nouveau préfet de la CDF :

http://www.riposte-catholique.fr/ripost ... -de-la-foi

Je trouve le ton assez injurieux. Y a-t-il un fond à tout ceci ?
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Lux Æterna
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Re: Mgr Müller sur Riposte Catholique

Message non lu par Lux Æterna » mer. 11 juil. 2012, 15:58

Bonne question : le ton est effectivement assez étonnant et l'on aimerait tellement connaître les compétences en théologie de l'auteur... (elles sont nulles, on a déjà eu l'occasion de tester Vini Ganimara...)

Bref, Mgr Nicola Bux et répondu à toutes ces accusations infondées (ou plutôt fondées sur une mauvaise lecture, une fausse compréhension et une méconnaissance des subtilités théologiques) dans une interview en italien : les traditionalistes à l'attaque de Müller, sous titré : si on s'extrait du contexte, c'est facile de condamner tout le monde...

http://vaticaninsider.lastampa.it/homep ... ano-16564/

et voilà un résumé des propos les plus conclusifs :

"Dans les accusations portées contre monseigneur Müller, on s'extrait du contexte (de ses paroles): ainsi, il est facile de condamner quiconque. Un vrai catholique doit se fier à l'autorité du Pape, toujours. En particulier, je crois que Benoit XVI sait ce qu'il fait. Et je voudrais renouveler à la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X l'invitation à se fier au Pape».
Il a été dit que le nouveau préfet de la Congregazione per la dottrina della fede n'aurait pas été jusqu'à présent favorable au Motu proprio Summorum Pontificum…
«Je suis certain qu'il comprend les raisons qui ont conduit le Pape à le promulguer et qu'il agira selon l'esprit et la lettre du Motu proprio. Quant aux extrapolations desquelles nous avons parlé, les choses écrites par monseigneur Müller appartiennent à sa période de théologien et un théologien ne produit pas la doctrine, du moins immédiatement. En tant qu'évêque il doit au contraire défendre et propager la doctrine, non la sienne mais celle de l'Eglise et je crois qu'il l'a fait. Comme préfet, il continuera de le faire, sous la conduite du Pape».
voilà le lien de cet article traduit en français

http://benoit-et-moi.fr/2012%20%28II%29 ... 87702.html
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Re: Mgr Müller sur Riposte Catholique

Message non lu par AdoramusTe » mer. 11 juil. 2012, 16:05

Lux Æterna a écrit : voilà le lien de cet article traduit en français

http://benoit-et-moi.fr/2012%20%28II%29 ... 87702.html
Merci !
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Xavi
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Re: Mgr Müller sur Riposte Catholique

Message non lu par Xavi » ven. 31 août 2012, 10:10

Comment peut-on imaginer une seule seconde que notre pape Benoît XVI puisse avoir choisi pour présider la Congrégation pour la doctrine de la Foi une personnalité ne présentant pas toutes les garanties théologiques nécessaires ?

Nous avons un pape exceptionnel quant à son niveau théologique.

Lorsqu’il était professeur en Allemagne, avant de devenir archevêque de Munich puis d’être appelé à Rome, il était qualifié de « Mozart de la théologie » !

L’expression est particulièrement juste en ce qu’elle se réfère non seulement à l’exceptionnelle beauté de la musique de Mozart, mais aussi à son accessibilité à tous.

Il n’est pas étonnant que la musique de Mozart soit la préférée de notre pape Benoît XVI.

Ceux qui ont eu le bonheur de lire plusieurs de ses textes ou, par exemple, les deux tomes de son livre Jésus de Nazareth ou son encyclique sur l’amour, ont pu goûter de ses talents extraordinaires pour éclairer avec simplicité les questions théologiques les plus complexes.

Mgr Muller parle la même langue allemande que le Pape et était évêque de Ratisbonne, là même où le Pape était professeur de théologie.

Il peut en être déduit une très bonne connaissance de Mgr Muller et de sa théologie par le Pape.

S’il a été choisi comme gardien de la doctrine de la foi, nous pouvons lui faire pleinement confiance.

J’ai lu les trois propositions critiquées par Riposte Catholique.

On peut certes toujours interpréter de travers une proposition théologique.

Mais, personnellement, il me semble que chacune des trois propositions contestées est parfaitement conforme à la foi catholique et aux références au catéchisme indiquées par Riposte Catholique.

Chacune de ces trois propositions peut, si nécessaire, faire l’objet d’un sujet dans ce forum et je suis convaincu que leur justesse ne manquera pas d’apparaître.

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Xavi
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Re: Mgr Müller sur Riposte Catholique

Message non lu par Xavi » sam. 01 sept. 2012, 18:01

Dans l’article cité par Adoramus Te dans son message initial, trois propositions de Mgr Müller sont comparées à des extraits du Catéchisme.
1ère proposition : sur la transsubstantiation

« In Wirklichkeit bedeuten Leib und Blut Christi nicht die materiellen Bestandteile des Menschen Jesus während seiner Lebenszeit oder in der verklärten Leiblichkeit. Leib und Blut bedeuten hier vielmehr Gegenwart Christi im Zeichen des Mediums von Brot und Wein.“ … Wir haben „jetzt Gemeinschaft mit Jesus Christus, vermittelt durch das Essen und Trinken des Brotes und des Weines. Schon allein im zwischenmenschlichen Bereich vermag etwa ein Brief die Freundschaft zwischen Menschen darzustellen und beim Empfänger sozusagen die Zuneigung des Adressaten zu veranschaulichen und zu verleiblichen ». (Die Messe – Quelle christlichen Lebens, Augsburg: St. Ulrich Verlag: 2002, p. 139 f).

« En réalité, corps et sang du Christ ne signifient pas les parties physiques de l’homme Jésus pendant sa vie terrestre ou dans son corps glorieux, corps et sang signifient plutôt une présence du Christ à travers le signe médiateur du pain et du vin [ou : à travers le signe du pain et du vin comme medium]. En mangeant le pain et en buvant le vin, nous entrons dès à présent en communion avec Jésus-Christ. Déjà au simple plan des rapports entre êtres humains, une lettre a le pouvoir d’exprimer l’amitié entre deux personnes et d’illustrer et concrétiser aux yeux du destinataire l’affection de l’expéditeur ».

Le Catéchisme de l’Église catholique, citant le Concile de Trente, exprime beaucoup plus clairement la foi de l’Église : « Dans le très saint sacrement de l’Eucharistie sont contenus vraiment, réellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l’âme et la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ, et, par conséquent, le Christ tout entier » (n. 1374).

2ème proposition : sur l’appartenance à l’Église

In einer Laudatio für den protestantischen Landesbischof Dr. Johannes Friedrich sagte Bischof Müller am 11. Oktober 2011: « Auch die Christen, die nicht in voller Gemeinschaft der Lehre, der Heilsmittel und der apostolisch-bischöflichen Verfassung mit der katholischen Kirche stehen, sind durch Glaube und die Taufe gerechtfertigt und in die Kirche Gottes als Leib Christi voll eingegliedert ».

Au cours d’un discours en l’honneur de l’« évêque » luthérien Johannes Friedrich, Mgr Müller a affirmé le 11 octobre 2011 : « Les chrétiens qui ne sont pas en pleine union avec l’enseignement, les sacrements et la constitution apostolico-épiscopale de l’Église catholique, sont eux aussi justifiés par la foi et le baptême, et pleinement incorporés dans l’Église de Dieu comme corps [mystique] du Christ. »

Le Catéchisme de l’Église catholique, citant le décret Unitatis redintegratio, dit plus clairement : « L’unité, le Christ l’a accordée à son Église dès le commencement. Nous croyons qu’elle subsiste de façon inamissible dans l’Église catholique » (n 820).

3ème proposition : sur la virginité de Marie

« Es geht nicht um abweichende physiologische Besonderheiten in dem natürlichen Vorgang der Geburt (wie etwas die Nichteröffnung der Geburtswege, die Nichtverletzung des Hymen und der nicht eingetretenen Geburtsschmerzen), sondern um den heilenden und erlösenden Einfluß der Gnade des Erlösers auf die menschliche Natur, die durch die Ursünde ‚verletzt’ worden war. … Der Inhalt der Glaubensaussage bezieht sich also nicht auf physiologisch und empirisch verifizierbare somatische Details » (Katholische Dogmatik für Studium und Praxis, Freiburg 2003, p. 498).

« Il ne s’agit pas de phénomènes qui s’écarteraient des caractéristiques physiologiques naturelles dans le processus de mise au monde (comme la non-ouverture des voies d’accouchement, la non-violation de l’hymen et l’absence des douleurs de l’enfantement); il s’agit de l’influence salvifique de la grâce rédemptrice du Sauveur sur la nature humaine, qui avait été ‘blessée’ par le péché originel. La profession de foi ne porte donc pas sur des détails somatiques qui seraient physiologiquement et empiriquement vérifiables. »

Le Catéchisme de l’Église catholique, se référant à une série d’actes du magistère, dit au contraire : « L’approfondissement de sa foi en la maternité virginale a conduit l’Église à confesser la virginité réelle et perpétuelle de Marie même dans l’enfantement du Fils de Dieu fait homme » (n. 499). Références notamment au 16e Concile de Tolède : « Elle a conçu vierge, elle a enfanté vierge, et après la naissance elle a conservé la pudeur de l’incorruption sans qu’elle lui soit enlevée » (Dz 571) ; à saint Pie V, qui condamnent ceux qui croient : « que la Vierge Marie n’est pas demeurée dans l’intégrité virginale avant, pendant et perpétuellement après l’enfantement » (Dz, 1880).
Voyons la première proposition concernant la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie.

Mgr Müller a écrit : "En réalité, corps et sang du Christ ne signifient pas les parties physiques de l’homme Jésus pendant sa vie terrestre ou dans son corps glorieux, corps et sang signifient plutôt une présence du Christ à travers le signe médiateur du pain et du vin [ou : à travers le signe du pain et du vin comme medium]. En mangeant le pain et en buvant le vin, nous entrons dès à présent en communion avec Jésus-Christ. Déjà au simple plan des rapports entre êtres humains, une lettre a le pouvoir d’exprimer l’amitié entre deux personnes et d’illustrer et concrétiser aux yeux du destinataire l’affection de l’expéditeur ».

Rien de contraire à la foi catholique dans de tels mots.

La vérité la plus immédiate de l’Eucharistie est de prolonger l’incarnation du Christ de manière concrète et même physique durant tout le temps de la vie de l’Eglise jusqu’à son retour.

Il continue à se donner à nous non seulement de manière spirituelle, mais il vient aussi nous rejoindre dans notre réalité corporelle. C’est l’être humain tout entier qu’il invite dans l’Eucharistie.

Et le don est immense. Mgr Müller attire l’attention sur l’importance de la réalité concrète de l’Eucharistie, en réponse à tous ceux qui parfois la réduisent à une réalité spirituelle abstraite, en relevant « déjà » tout le bonheur qu’une simple lettre communique à son destinataire « au simple plan des rapports humains » parce que c’est un objet matériel qui vient de l’expéditeur et qui porte sa présence et son affection de manière concrète.

Si « déjà », une simple lettre suscite ce bonheur, parce qu’elle « illustre » et « concrétise aux yeux du destinataire l’affection de l’expéditeur », cela permet de comprendre l’importance d’un don concret matériel que le Seigneur réalise infiniment davantage dans l’Eucharistie par laquelle il ne se limite pas à se donner abstraitement ou spirituellement.

C’est vraiment Son corps et Son sang qui nous sont donnés dans l’Eucharistie dans le sens le plus concret et plus matériel qui soit.

Cela reste cependant (sauf miracle exceptionnel comme à Lanciano) du pain et du vin dans la composition physique des aliments consacrés. Mais, Dieu réalise dans chaque Eucharistie ce miracle de faire de ce pain et de ce vin Son corps et Son Sang sans en transformer la réalité biologique, la composition chimique.

Mgr Müller rappelle l’enseignement constant de l’Eglise qui nous dit que les espèces matérielles ne sont pas matériellement modifiées. Non, derrière l’apparence du pain consacré devenu le corps du Christ ne se cache pas en miniature le cerveau, les cheveux ou un quelconque organe du corps terrestre de Jésus. Aucune des « parties physiques » du corps de Jésus « pendant sa vie terrestre », ni davantage de son corps glorieux qui transcende notre réalité physique.

Le corps matériel d’homme masculin du Christ, conçu dans le sein de la Vierge Marie par l’action de l’Esprit Saint, lui a permis de vivre une vie terrestre en vrai homme et est mort sur la croix. Il a été transformé par sa résurrection et a été glorifié.

Le corps et le sang eucharistique du Christ ne sont pas une revitalisation des caractéristiques physiques du Christ terrestre avant sa mort, ni des caractéristiques du Christ apparaissant après sa résurrection. En analysant le corps et le sang eucharistiques, on ne retrouvera pas l’ADN de Jésus de Nazareth.

Mais, de même que notre propre corps revivra dans une réalité autre par la résurrection, le Christ peut être corporellement présent d’une manière autre sous les espèces du pain et du vin.

Contrairement à son corps glorieux, la réalité physique du pain et du vin demeure inchangée et reste concrètement dans la réalité concrète du monde présent.

Mais, dans l’Eucharistie, c’est vraiment le corps du Christ. Il nous rejoint pleinement dans notre réalité corporelle et spirituelle. Comme tous les sacrements, c’est à la fois un moyen (un medium) de nous unir à lui et un signe de sa présence.

L’expression de « signe médiateur » utilisée par Mgr Müller ne peut pas être comprise autrement.

Il ne s’agit pas d’une présence symbolique, mais d’une présence corporelle concrète autant que d’une présence spirituelle. Vraiment, réellement et substantiellement. Le Christ tout entier. Vrai Dieu et vrai homme. Mgr Müller confirme pleinement la réalité d’une vraie transsubstantiation lors de la consécration. Il en précise de manière adéquate la réalité concrète.

Voyons la seconde proposition concernant les chrétiens séparés de l’Eglise Catholique.

Mgr Müller a écrit : « Les chrétiens qui ne sont pas en pleine union avec l’enseignement, les sacrements et la constitution apostolico-épiscopale de l’Église catholique, sont eux aussi justifiés par la foi et le baptême, et pleinement incorporés dans l’Église de Dieu comme corps [mystique] du Christ. »

L’Eglise du Christ comprend tous les baptisés au nom du Père, du Fils et de l’Esprit Saint.

Elle comprend, bien sûr, nos frères séparés.

Ce n’est pas parce qu’ils rejettent l’Eglise qu’ils n’en font pas partie. Quels que soient les actes, les choix ou les opinions des divers baptisés qui croient au Christ, vrai Dieu et vrai homme, mort et ressuscité pour leur salut, l’Eglise est une, universelle (catholique), et apostolique. Elle subsiste pleinement dans l’Eglise catholique visible réunie en communion avec le Pape.

L’Eglise reconnaît la foi et le baptême des orthodoxes, des anglicans et des protestants. Mgr Müller rappelle, conformément à la foi de l’Eglise, qu’ils sont pleinement incorporés dans l’Eglise de Dieu, même si, hélas, ils ne sont pas pleinement en communion avec le Pape et avec la foi de l’Eglise catholique.

Ce que dit Mgr Müller dans sa proposition est parfaitement exact et conforme à l’unité accordée par le Christ à son Eglise et qui subsiste de façon inamissible dans l’Eglise catholique par la succession apostolique.

Voyons la troisième proposition concernant la virginité préservée de la Vierge Marie.

Mgr Müller a écrit : « Il ne s’agit pas de phénomènes qui s’écarteraient des caractéristiques physiologiques naturelles dans le processus de mise au monde (comme la non-ouverture des voies d’accouchement, la non-violation de l’hymen et l’absence des douleurs de l’enfantement); il s’agit de l’influence salvifique de la grâce rédemptrice du Sauveur sur la nature humaine, qui avait été ‘blessée’ par le péché originel. La profession de foi ne porte donc pas sur des détails somatiques qui seraient physiologiquement et empiriquement vérifiables. »

Mgr Müller ne se contente pas d’une vague référence facile au mystère de la virginité réelle et perpétuelle de la Vierge, même dans l’enfantement, mais il ose l’aborder de front.

C’est délicat. Il suffit, dans ce forum, de voir les difficultés qu’un sujet consacré à l’immaculée conception a suscitées :
viewtopic.php?f=92&t=15913

Il me semble cependant indispensable, pour l’annonce de l’Evangile, d’oser aborder de front les questions les plus concrètes sans se réfugier derrière ce qui reste mystérieux.

Le respect du mystère ne peut être un alibi.

L’Evangile est très « terre à terre » sur cette question. Marie a enfanté sans avoir connu un homme, sans relation sexuelle. C’est cela la virginité. Il n’y a aucun manque de respect à l’affirmer, ni à le méditer, ni à l’expliciter dans la mesure du possible.

Mgr Müller rappelle qu’il y a eu une vraie incarnation. Le Christ a vraiment assumé notre humanité. Il est né comme un vrai homme.

Jamais l’Eglise n’a affirmé ou allégué qu’il aurait eu un corps glorieux ou extraordinaire dans le sein de Marie, ni qu’elle l’aurait accouché de manière anormale ou miraculeuse.

Même si certains allèguent des textes anciens du Magistère qui auraient existés, je n’en connais aucun qui aurait affirmé avec les garanties de l’infaillibilité des détails « techniques », pas plus qu’il n’en existe pour la création d’Adam et Eve.

Conformément à la foi de l’Eglise, Mgr Müller ne met en rien en doute le fait que la Vierge Marie est demeurée dans l’intégrité virginale avant, pendant et perpétuellement après l’enfantement, mais il est clair qu’il s’agit de l’absence de toute relation sexuelle et non de caractéristiques physiologiques.

L’incorruption et l’intégrité virginale ne dépendent pas de caractéristiques physiologiques.

Faut-il rappeler que, même sur le plan physiologique, certaines femmes n’ont pas d’hymen (elles n’en sont pas moins vierges tant qu’elles ne connaissent pas de relation sexuelle), ou n’ont qu’un hymen partiel, que certaines femmes peuvent ne pas ressentir de douleurs durant leur grossesse, et que certaines accouchent avec facilité ?

Prétendre que la foi de l’Eglise affirmerait de manière concrète que, pour la naissance du Christ, qui a accepté d’être blessé et de souffrir lors de sa crucifixion, sa naissance dans la crèche de Bethléem aurait été anormale ou miraculeuse me semble sans fondement certain ni dans l’Ecriture, ni dans la Tradition authentique de l’Eglise.

Ne limitons pas l’humanité du Christ. De son immaculée conception à sa résurrection, il a vécu en vrai homme, semblable à nous en tout sauf le péché.

Vrai Dieu, il est tout autant et pleinement vrai homme. C’est pour cela qu’il peut vraiment nous sauver. Cessons d’imaginer qu’il aurait été un homme divin, doté de pouvoirs anormaux parce qu’il était Dieu de sorte qu’il n’aurait pas été tout à fait un homme « normal ».

Jésus n’est pas un homme divin. Il est vraiment Dieu, mais il est aussi vraiment homme. Un homme « normal » sauf le péché. Il nous montre par ses miracles et sa résurrection, ce que nous sommes vraiment… sans le péché qui nous marque et brise notre propre humanité. Ce n’est pas parce qu’il est Dieu qu’il faisait des miracles et dominait les réalités de ce monde, c’est parce qu’il était vraiment un homme, tel que Dieu l’a créé, un vrai fils d’Adam tel qu’Adam était avant le péché originel.

Jésus est le vrai fils de l’homme créé sans péché. Il nous révèle notre propre réalité, notre vocation.

Tant la création dans l’histoire d’un être à l’image de Dieu avec une nature que Dieu lui-même peut assumer que l’incarnation de Dieu dans cette nature restent une révélation inouïe pour les hommes pécheurs et perdus que nous sommes parce qu’ils nous ouvrent un chemin de vie et d’amour.

Aucune des trois propositions précitées de Mgr Müller n’est moins claire que les textes de référence du catéchisme, ni contraire à ces textes. Comme tout bon théologien, il cherche à en préciser le sens conformément à la foi de l’Eglise, ce qui reste toujours nécessaire.

Merci à Mgr Müller d’approfondir sans crainte, comme le fait déjà notre Pape Benoît XVI, toute la réalité concrète du Christ qui nous sauve. Une théologie vraie pour notre temps, fermement appuyée sur l’Ecriture et la Tradition authentique.

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