Je viens de voir cet énoncé :
Dans les Evangiles, la Croix est l'achèvement de la mission de Jésus : payer nos iniquités.
Bonjour,
J'aurai pris un temps pour prier là-dessus la nuit dernière. Tout ce qui est fait : dynamique, forums, mode de relation interpersonnel. C'est dans quel esprit de non-communication peut-on se heurter ? Ce serait dommage que des divergences initiales d'idées devraient tout le temps renvoyer des chrétiens comme chacun seul sur son île. L'enfermement dans le « Moi, j'ai forcément raison tout le temps ». Puis la rigidité, les aigreurs. C'est une misère. Et puis facteur agravant ensuite, par le moyen du non-respect de l'autre.
Personnellement, je n'ai pas tout le temps raison. Il peut m'arriver de me tromper ou de faire erreur. Ça m'est arrivé par la passé, et encore assez récemment. Pour moi, une chance que Griffon était là (même pour se fâcher un peu) et même Fram en tant qu'opposant en matière d'approche vis à vis l'Islam. Je me réfère à un autre fil. Je leur en sais grée à tout les deux. Parce que je faisais erreur à quelque part. Je partais sur une mauvaise piste. J'étais en train de me rigidifier. Merci de m'avoir aidé à en prendre conscience.
Maintenant, pour le détail qui occupera :
De nombreuses personnes comme bien des catholiques de jadis auront pu prêter foi à la représentation contenue dans l'énoncé ci-haut, et puis c'est encore le cas de protestants aujourd'hui. Gérardh pense de la sorte. Luther par exemple pensait également de cette même façon, lui au XVIe siècle, et parce qu'il aura pu rencontrer aussi cette interprétation parmi un courant de pensée catholique à son époque. L'idée était répandue parmi des co-religionnaires.
dany571,
Votre conception dont vous nous faite part, il faut que je vous dise qu'elle correspond à une certaine manière ancienne d'interpréter la Passion du Christ. C'est une manière vieillie et considérée comme
dépassée par la plupart des grands exégètes ou théologiens de l'Église. C'est même pis encore. Je ne sais pas si c'est moi qui irais vous l'apprendre, ce ne serait pas tellement important que ce le fut-ce, le cas échéant : il se trouve juste que cette manière de voir que vous nous illustrer (or qu'avec raison sur un certain plan; parce la représentation aura existé chez certains dans l'Église encore une fois) est désavouée par notre présent pape
himself, par Benoit XVI. Vous n'ignorerez pas, je pense, l'activité première qui fut celle de Mgr Joseph Ratzinger et avant même que d'avoir été élu évêque de Rome : théologien. Eh oui ! On considère qu'il en est même un d'assez haut niveau dans l'Église. Je vous le dis ici parce que c'est vrai tout de même. Mais ce ne sera pas un argument d'autorité parce que, si vous voulez, vous pourrez conserver votre point de vue. Seulement, il ne serait pas mauvais de savoir au cas où vous ne l'auriez pas su mais alors comme ce qu'il aurait pu écrire lui-même sur la question.
Il en ressemblerait à ceci :
- «... pour un très grand nombre de chrétiens et surtout pour ceux qui ne connaissent la foi que d'assez loin, la croix se situerait à l'intérieur d'une sorte de mécanisme de droit lésé et rétabli. Ce serait la manière par laquelle la justice de Dieu infiniment offensée, aurait été à nouveau réconciliée par une satisfaction infinie et qui aurait été la mort de son Fils en croix. Certains textes de dévotions semblent suggérer que la foi chrétienne en la Croix se représente un Dieu dont la justice inexorable a réclamé un sacrifice humain, le sacrifice de son propre Fils. Autant cette image est répandue, autant elle est fausse. La Bible ne représente pas la Croix comme partie d'un mécanisme de droit lésé.»
- Joseph Ratzinger
Source : Émission radiophonique, Rencontres spirituelles, 31 mars 1999; le cardinal écrivait cela dans un périodique «Foi chrétienne, hier et aujourd'hui » de 1976
(j'ai trouvé cela dans les archives )
M'enfin, ça pourrait vous intéresser. Et puis ce sera une information, peut-être neuve pour vous, neuve ou pas pour vous je ne le sais pas. Notre pape actuel considère (comme une foule d'autres théologiens; disais-je) que cette représentation ancienne de la Passion dont vous pouvez nous faire part est fausse. Il dit : fausse. Le pape refuse l'idée d'un Dieu-Père qui réclame la mort de son Fils pour satisfaire son bras vengeur et comme pour retrouver une espèce d'équilibre de son côté.
On pourrait continuer de réfléchir là-dessus. En tout cas, pour ma part, mais
c'est plus j'y songe et plus ce genre de compréhension des choses ne peut pas être vraie. Il en contredit l'esprit du Nouveau Testament, très probablement.
En fait :
Je peux difficilement figurer Jésus débutant sa vie publique en publiant une année de grâce (l'annonce de la libération des captifs, etc), n'étant pas venu lui-même pour condamner mais pour sauver, refusant que le feu du ciel tombe sur une ville de pécheurs un peu ''rétifs'', qui présente son Père comme le père de la parabole de Luc, qui demande à Pierre tantôt de pardonner 7 X 77 fois; et alors, que, le Père (
le Père !), lui qui envoie Jésus en premier, aurait dû avoir conservé une sévère rancune personnelle contre tout le genre humain et depuis des temps immémoriaux (!). Jésus pourra dire « le Père et moi sommes un et un seul ». Jésus ne demande pas de sang comme préalable et pour pouvoir pardonner tous les péchés du paralytique de Capharnaüm. Il fait longtemps que les prophètes auront jugé assez vains les sacrifices d'animaux au Temple et en eux-mêmes. Alors,
cette histoire de sang obligatoire ... moi, il me semble que si Jésus aurait dû être contraint par une loi d'en devoir passer lui-même sous le couperet, alors nous ne pourrions pas dire qu'il serait entré librement dans sa Passion, vous ne trouvez pas ?
[...]
Au travers de quelques messages suivants, j'aimerais que vous puissiez prendre connaissance du contenu
grosso modo de cette émission radiophonique et d'où j'aurai tiré la référence pour le cardinal Ratzinger. J'en aurai fait la transcription à l'écrit exprès pour vous. Je voudrais que vous la receviez comme un cadeau (sourire). Il ne s'agit pas de compétition. Pour cela, je vous donnerais rendez-vous sur un autre fil cependant, tel sur celui d'Antoinemarie en section théologie, je crois. Je préciserai au besoin.
A+