Le dogme délivré par les saints

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Atrahasis
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Le dogme délivré par les saints

Message non lu par Atrahasis » mar. 25 mars 2014, 18:03

Bonjour,
comment expliquer que lorsqu'un saint traite du dogme, de grosses parties ne sont pas canoniques ?
On peut penser, entre autres, à Saint-Augustin ou Saint-Thomas d'Aquin.
Cordialement.

gerardh
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Re: Le dogme délivré par les saints

Message non lu par gerardh » mar. 25 mars 2014, 19:18

_______

Bonjour,

C'est parce qu'ils ne sont pas infaillibles.



________

jeanbaptiste
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Re: Le dogme délivré par les saints

Message non lu par jeanbaptiste » mer. 26 mars 2014, 10:37

C'est exactement ça. Un saint n'est pas être parfait de bout en bout qui aurait la connaissance parfaite et accomplie de toute la doctrine chrétienne dans ses moindres détails.

Les saints sont aussi des hommes et des femmes de leur temps, et partagent parfois les erreurs de leur époque.

Certains éléments de l'enseignement de Saint Thomas ne sont plus valables aujourd'hui au regard des développements plus récents de la doctrine. Cela ne veut pas dire qu'il enseignait des erreurs, puisqu'à l'époque ça n'en était pas, mais qu'aujourd'hui ce sont des erreurs si nous continuons à les défendre en plaçant Thomas d'Aquin au-dessus de l'enseignement de l'Église du Christ.

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prodigal
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Re: Le dogme délivré par les saints

Message non lu par prodigal » mer. 26 mars 2014, 11:44

Les saints ne sont pas infaillibles, mais ils sont quand même des modèles. La question d'Atrahasis semble présupposer que l'attitude face au dogme d'un modèle humain (d'un saint, donc) est forcément du registre de l'exactitude : le saint, c'est celui qui n'aurait pas mis un petit bout d'orteil hors de la ligne.
Or, la réalité historique semble montrer le contraire : l'audace intellectuelle n'est pas rare chez les saints, du moins ceux dont c'est le charisme, comme les deux géants qui ont été cités. Elle est donc à imiter.
Mais n'est-ce pas dangereux, dira-t-on? A ceci je réponds deux choses : 1) le conformisme est aussi un danger 2) il faut à l'audace joindre l'humilité, afin de ne pas la confondre avec l'amour-propre qui veut avoir raison même contre la vérité.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

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Re: Le dogme délivré par les saints

Message non lu par Peccator » mer. 26 mars 2014, 13:48

Il ne faudrait pas perdre de vue que bien souvent, ce qui a permis au dogme de se clarifier, c'est précisément parce que des gens ont creusé la question.
Il faut prêter attention à deux écueils :
- à quelle date est-ce que le dogme a été formulé "définitivement" (et donc, est-ce que le saint en question vivait avant ou après)
- est-ce que c'est bien un dogme, ou simplement une conception théologique largement retenue par l'Eglise, sans pour autant être tenu pour une vérité de foi.

Par exemple, les vues de St Augustin sur le péché originel sont très largement retenues dans l'Eglise romaine, et elles ont eu de riches conséquences théologiques (limbes, purgatoire...). Pourtant, il semble bien que ce ne soit pas un dogme, une vérité de foi, et qu'il soit possible que la théologie amène à une meilleure compréhension du péché originel. Et d'ailleurs, l'idée des limbes, fruit de la théologie médiévale, a été abandonnée depuis.

Et même pour des dogmes établis, il y a souvent nécessité de les approfondir, d'avoir une meilleure compréhension de ce qu'ils signifient réellement, de ce qu'ils impliquent... Il faut donc des théologiens audacieux, qui osent questionner le dogme.


Comme le dit très bien Prodigal, tout cela implique simultanément une attitude d'humilité : il s'agit de chercher la Vérité, pas de prétendre la détenir. L'audace de la recherche doit être conjuguée à l'obéissance à l'Eglise.

Le rôle des dogmes est de nous guider sur nos chemins de foi. Tenir les dogmes sans les interroger, c'est prendre le risque de tomber dans le pharisaïsme, c'est à dire l'attachement à la loi en oubliant la raison d'être de la loi. Mais contester les dogmes par principe, c'est tomber dans l'orgueil, la prétention de mieux savoir que l'Eglise. La marque d'un saint, c'est souvent de savoir oser, mais accepter de se taire lorsqu'il en reçoit l'ordre, et laisser alors l'idée faire son chemin : si elle est inspirée par l'Esprit, elle grandira. Si c'est une erreur humaine, elle sera oubliée. Il ne faut jamais oublier que c'est l'Esprit qui guide l'Eglise, et pas un homme, quelles que soient ses qualités intellectuelles et spirituelles.
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: Le dogme délivré par les saints

Message non lu par francismichel » lun. 20 oct. 2014, 17:58

Bonjour,

Au cours de l'histoire de l'Eglise, les dogmes sont apparues comme des réponses à des hérésies qui se faisaient jour dans l'Eglise.

Autrement dit, et selon une définition simple proposée par Wikipedia: Un dogme est une expression de la foi proclamée solennellement par l’Église. Pour les chrétiens, les seules instances qui peuvent proclamer un dogme sont les conciles.

Ainsi, les chrétiens considèrent les dogmes comme des expressions de la foi déjà implicitement incluses dans la révélation divine, et qui sont simplement explicités par l'Église.

Devant un désintérêt des chrétiens protestants pour les dogmes, qui n'appartiennent pas à l'histoire et au vécu du protestantisme, et d'une manière générale du peu d'intérêt aujourd'hui des chrétiens d'Occident pour les dogmes, j'au eu envie de vous faire partager mon intérêt pour le "dogme", lequel se situe dans une unité étroite et vivante avec la théologie et avec la mystique.

Nous avons bien besoin aujourd'hui de remettre la mystique au coeur de Notre Eglise, Corps du Christ, et peut être qu'en offrant une vision et une expérience mystiques, vraies et justes du dogme, ce propos peut-il y apporter une toute petite pierre au travail immense qui est aujourd'hui devant nous, chrétiens ?

Permettez-moi de vous poster un extrait des écrits du Père Marc Antoine, que j'ai personnellement collecté depuis 20 ans, et qui, me semble-t-il, donne une vision et une expérience mal connues de la notion de "dogme" dans la théologie dogmatique chrétienne. (J'ai effectué quelques raccourcis pour aller au coeur de l'essentiel)):

Le dogme


Le mot vient d’un terme grec (« doxa ») dont le sens varie d’« apparence » à « resplendissement » ; « dogma » lui-même varie du sens d’opinion au sens d’évidence. Employé par les saints Pères, il est la gloire de Dieu, rayonnement de sa bonté, de sa beauté et de sa vérité. Il se rapporte à la révélation que Dieu fait de lui-même dans son Nom et dans toutes ses manifestations (Jean Damascène).

Le dogme glorifie le Seigneur et sa parole (Psaume 118). Aussi la théologie de l’Église est-elle appelée « doxologique » : elle rend à Dieu la gloire qui vient de lui, répondant à la prière « que ton Nom soit sanctifié ! ».

Dieu ne se glorifie pas seulement lui-même ; Il est glorifié par son Peuple. L’ensemble de l’activité liturgique est dogmatique en ce sens, parce qu’elle est une doxologie. L’anaphore de saint Jean Chrysostome commence ainsi : « Il est digne et juste de te chanter, de te bénir, de te louer, de te rendre grâces et de t’adorer partout où s’étend ta souveraineté ! ».


En d'autres termes, nous disons que le dogme, et non les dogmes, est la vérité connue intérieurement par l’église, de l’intérieur, et par ceux qui sont à l’intérieur, à ceux qui participent aux sacrements, aux mystères, à l’intérieur de la liturgie, à ce que l’on prêche à pâques, à noël, ce que l’évêque enseigne, des lettres pastorales, c’est cela le dogme.

C'est une parole dite à ceux qui sont dans l’église et qui a pour but de les aider à nommer et à formuler ce qu’ils vivent dans les sacrements, la liturgie. Les enseignements correspondent à la catéchèse mystagogique.

L’évêque est un mystagogue au sens ou il conduit les croyants, dans les profondeurs des mystères du salut. Il s’agit d’approfondir ce que l’église dit de Dieu, ce que les apôtres disent, ce que le Christ dit au Père.

Ainsi l’effort de langage est un effort pour arriver à louer la divine trinité le mieux possible et à glorifier Dieu justement. Cet effort de l’Orthodoxie n’est pas un effort de justesse rationnelle mais un effort de louange juste pour vénérer Dieu comme il le mérite, rendre à Dieu l’hommage qui lui est dû à travers le langage théologique.

La théologie mystique

Elle est donc l’approfondissent du mystère, du dogme chrétien, tel qu’il se révèle du saint évangile, de la révélation du Christ : c’est l’approfondissement de la Révélation. Ce n’est plus cette élévation- contemplation. Au contraire, c’est partir de ce que Dieu nous donne, de Lui-même, de sa création, ce qu’il dit aux hommes.

Ensuite, la théologie, c’est ce que les hommes disent de Dieu, ce qu’ils ont appris de Dieu. Nous disons sur Dieu des choses qu’il nous a dites. Ce ne sont pas des opinons humaines sur Dieu. La théologie, c’est aussi parler à Dieu. La théologie est une démarche liturgique. Toute théologie est une démarche liturgique et toute liturgie est théologique.

La théologie est donc essentiellement l’approfondissement trinitaire et christologique. C’est l’étude de Dieu, de ce que Dieu nous dit en tant qu’il est Un et Trois à la fois.

L’effort de langage est ainsi un effort pour arriver à louer la divine trinité le mieux possible et à glorifier Dieu justement. Cet effort n’est pas un effort de justesse rationnelle mais un effort de louange juste pour vénérer Dieu comme il le mérite, rendre à Dieu l’hommage qui lui est dû à travers le langage théologique.
Orthodoxie

Le dogme est ainsi : « juste glorification ». La théologie ne parle pas seulement de Dieu : elle est surtout la louange adressée à lui par les anges et par les humains.

Le contenu de cette célébration n’est pas arbitraire, purement subjectif : la vérité divine elle-même, reçue de Dieu, est « offerte en retour » à lui dans l’action de grâces. Nous offrons à Dieu ce qui est à lui, nous qui sommes à lui, et pour tout ce qui et tous ceux qui sont à lui.

Le « dogme » chrétien est la doctrine exacte, parce qu’il ne dit de Dieu et à Dieu que ce Celui-ci dit de lui-même, de l’Homme et de la Création. Loin de remplacer la foi biblique, il l’accomplit dans la perfection, en dégage le sens caché ; l’Église n’est pas substituée à Israël, porteur de la révélation divine : elle s’identifie à lui et élargit sa vérité à tous les peuples.

Petite synthèse

Le dogme se rapporte à la révélation que Dieu fait de Lui-même, dans Son Nom et toutes Ses manifestations. Il glorifie Dieu et Sa parole.

Ainsi la théologie est doxologique : elle rend à Dieu ce qui lui revient.

La théologie est "théologie mystique", approfondissement du mystère, du dogme chrétien, de la révélation du Christ. Elle est juste glorification de Dieu. Elle parle de Dieu et fait monter une louange adressée à Lui par les anges et les humains.

Commentaires personnels: Prenons conscience que glorifier Dieu, de manière vraie et juste, c'est rendre à Dieu la gloire qui lui revient, dans la proclamation liturgique du dogme (vérité de foi). Dans cette proclamation dogmatique et doxologique, dite avec foi et amour, de manière liturgique, nous nous unissons à Lui, dans Sa grâce qu'il nous envoie en retour.

En Christ

Francis
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Re: Le dogme délivré par les saints

Message non lu par francismichel » mar. 21 oct. 2014, 16:41

Bonjour,

Dans le post précédent, j'ai tenté de vous faire toucher à ce que peut être le dogme, en lien avec la théologie et la mystique.

Dans ce propos, toujours en appui sur les enseignements du père Marc Antoine, nous allons essayer de nous approcher du lien qui existe entre dogme et sanctification ,


Le dogme est le rayonnement de la vérité. Donc lorsque l’on dit : « Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit », c’est la « doxa », c’est glorification, la louange, la célébration. Reconnaissance de la présence divine, de Sa bonté. Tout ce que l’on veut dire de grand et de beau est dans ce mot « doxa »

C’est à ce rythme liturgique que correspond ce mot : dogme. Le dogme (et les dogmes) est la glorification de la vérité que Dieu nous a donné. Ce que Dieu révèle de Lui-même, on le glorifie par le « dogme », et la « doxa ». Ce ne sont donc pas des opinions, constructions humaines, mais des formes de célébrations de la Vérité de Dieu et de la Personne divine. C’est la glorification de la Révélation divine.

Pourquoi le dogme est-il si rigoureux ? Le mot dogme est aussi précisé par le terme « orthodoxie » dans lequel vous retrouvez le terme doxa et dogme. L’orthodoxie n’est donc pas une forme orientale du christianisme, c’est une « juste glorification » (et pas seulement la droite doctrine).

Pourquoi ? La théologie n’est pas tant qu’elle parle de Dieu, mais elle est la louange adressée à Lui, par les anges et par les hommes. La théologie des anges, l’orthodoxie des anges, la profération du dogme indicible qui nous attire à Lui : C’est « Saint Saint Saint est le Seigneur ».

La glorification consiste à dire le « Nom de Dieu ». Ainsi la théologie, la dogmatique, la doxologie, consistent principalement à prononcer le Nom de Dieu, à sanctifier le Nom de Dieu. C’est pour quoi notre théologie chrétienne est une théologie doxologique, elle rend à Dieu la Gloire qui vient de Lui. Elle répond à la prière du « Notre Père » qui dit : « Que ton Nom soit sanctifié. C’est cela que fait la doxologie, le dogme. Nous sommes là pour sanctifier tout ce que Dieu a révélé de Lui-même aux anciens, prophètes et apôtres.

Qu’est-ce que cela veut dire que sanctifier ? Dieu se glorifie Lui-même bien sûr, mais il est glorifié par son peuple. Ainsi toute l’activité liturgie est dogmatique, non pas parce qu’elle serait sectaire et dirait du mal de ceux qui ne croirait pas, non !

Elle est dogmatique parce qu’elle n’est pas autre chose que la sanctification du Nom de Dieu, ou la glorification de ce que Dieu à révélé de Lui-même, et principalement : « Père, Fils et Saint Esprit ». D’où un des moments importants de la liturgie ou de notre prière personnelle, est le Trisagion : « Saint Dieu, Saint fort Saint Immortel aie pitié de nous » : Nos prières commencent par les prières initiales et finales qui comportent donc : le Trisagion : qui est le « résumé » angélique et séraphique du dogme.

Dieu est Saint, Dieu est le « trois fois Saint », qui veut « Dieu Père, Fils et Saint Esprit ». Le Trisagion est par excellence porteur de la révélation trinitaire. Ainsi quand nous prions, nous disons à Dieu ce qu’il nous a dit « ce qu’il Est ». Il y a donc un caractère dogmatique de la liturgie. Nous rendons à Dieu ce qu’il nous a révélé de Lui, c’est pour cela que dit « nous te rendons grâce » : nous disons merci pour tout ce qu’il nous a donné ou nous donne, mais plus profondément, « rendre grâce à Dieu » c’est le reconnaître tel qu’il est, nous reconnaissons ce qu’il a fait.

Ce caractère dogmatique a bien cette dimension de « doxa », louer Dieu, glorifier et célébrer Dieu ; le célébrer tel qu’il s’est fait connaître. D’où le christianisme n’est pas une doctrine mais une glorification de ce qu’il a révélé de Lui-même. D’où cette rigueur des "pères dans la foi" ne vient pas d’un « sectarisme » mais d’une fidélité à ce que Dieu nous a révélé de Lui-même. Nous ne défendons pas des opinions humaines, mais nous gardons fidèlement ce qu’il nous a confié. Et nous l’ayant confié, il attende nous que nous lui rendions dans l’action de grâces.

C’est pourquoi aucun relativisme n'est possible dans le domaine de la foi, il n’y aucune discussion possible en ce domaine. La foi ne se discute pas, parce qu’elle n’est pas une opinion, et ne vient pas de nous. Les une et autres peuvent être « pour ou contre », c’est leur problème ! Ce que Dieu révèle de Lui-même ne se discute pas. C’est à prendre ou à laisser et si on le prend, c’est pour le lui rendre. Donc la théologie, est une célébration, pas seulement dans le culte liturgique, redire ce qui vient de Dieu, de partager avec d’autres ce que vient de Dieu, il y a une activité doxologique.


L’eucharistie est « l’oblation de la Vérité au Père qui nous a donné cette Vérité ». L’eucharistie est la célébration de la Vérité, l’offrande de la Vérité.L’eucharistie a donc un statut dogmatique, c’est pourquoi cela doit être précis. On ne peut ni rajouter et ni enlever quelque chose au dogme chrétien, parce que cette rigueur manifeste la fidélité à la Révélation de Dieu qu’il nous a confié. Nous remercions de s’être révélé à nous dans Sa Parole. Là est la base de la conscience dogmatique des chrétiens. Tous les psaumes, excepté le psaume 50, se termine par la glorification du Nom.

On a la conscience qu’à travers ce psaume, par exemple, Dieu nous a parlé, de Lui-même, de nous, du monde ; il s’est révélé dans sa Parole, on reconnaît cela, on le remercie, on lui rend grâce : « Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit ». Ensuite on dit : « Kyrié éléison » (3 fois). Ainsi on supplie Dieu de bien vouloir se révéler encore et encore plus, de nous donner plus de Son Esprit Saint, de nous combler plus……..

Nous le remercions par-dessus tout se révéler à nous alors qu’il est inconnaissable par essence. C’est pourquoi toutes nos grandes prières commencent par « il est digne de te remercier, de te louer, de te chanter……… » : Cela on doit le faire, on ne peut pas le faire.Rappelons que le « dogme » chrétien ne remplace pas la foi biblique, on entend en effet parfois autrement chose, mais il l’accompli dans la perfection. Le dogme que connaît le grand prophète Moise, le dogme du Dieu personnel, dit « Je », il est agrandi, déployé par le Christ Lui-même, et le « Je » divin se déploie en « Je, Père ; Je, Fils ; Je, Esprit Saint ».

C’est le même dogme, il y a une unité du « dogme ». C’est le même Dieu qui a parlé. Il n’y a pas de séparation entre la foi juive et la foi chrétienne, il y une unité judéo-chrétienne. Quand les Pères ai IV° siècle emploient ce terme « œcuménique », ils désignent vraiment l’univers. Mais très rapidement ce terme a pris un sens restrictif, limité aux bornes de l’empire romain, puis aux bornes de l’empire romain d’Orient. De cette confusion, nous souffrons encore aujourd’hui, incapables que nous sommes de penser l’universalité de la foi et de l’Eglise autrement qu’à travers une vision impériale, à travers une vision culturelle, byzantino-slave, latine,….et négligeant les autres et les nouvelles cultures appelées elle aussi au baptême.


Cette dimension universelle du dogme qui est, avec l’invocation continuelle de l’Esprit Saint, la base de la réconciliation pour tout homme et toute femme se réclamant du Christ pour le monde, n’est certainement pas à négliger. Les dogmes de la « vrai foi » ne sont pas des abstractions d’école, et cela d’autant moins qu’ils sont liés à la pratique liturgique, c'est-à-dire au culte domestique (bénédiction des repas, prière en famille..) que public (liturgie eucharistique, offices). Simplement le culte est un langage différent pour une vérité qui est la même que celle que l’on trouve dans les symboles de foi ou dans les écrits théologique

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Re: Le dogme délivré par les saints

Message non lu par francismichel » mer. 22 oct. 2014, 16:05

Bonjour,

après avoir vu, dans les deux propos précédents, ce qu'est le dogme, la sanctification et la glorification dans et par le dogme.

Nous allons voir maintenant, toujours en appui sur les enseignements du père Marc Antoine, le lien qui existe entre le dogme et la Tradition.

Dogme et Tradition

Le mot Tradition veut dire le fait de transmettre en suscitant l’adhésion et la réception.

Que transmettons ? C’est Dieu Lui-même qui Se transmet à travers nous, en s’infusant dans l’humanité par une « union sans confusion », et une « distinction sans séparation », comme il est proclamé dans le concile de Chalcédoine pour les deux natures en Christ.

La Tradition ne désigne pas elle-même un contenu, mais un comportement ecclésial qui consiste à se transmettre de génération en génération, et surtout de personne à personne, le dynamisme même du couple vie-vérité….

On peut dire, si l'on veut, qu’il y a un contenu et que ce contenu c’est le dogme trinitaire et christologique…. Mais l’église s’est trop souvent caractérisé par son dogmatisme abstrait, trop de gens sont devenus, par ce fait, allergique à la vérité et ainsi condamnés au piétisme.

Comme chrétien, il nous faut donc éviter à la fois le relativisme dogmatique et l’objectivation ou la systématisation du dogme. On en arrive à des hérésies s’il l’on sépare le dogme du culte. Le dogme trinitaire et christologique est dans certains gestes et signes et comportements de l’église, lesquels sont aussi anciens que les formulations elles-mêmes.

Dans ce comportement, ce « tropos » (manière de vivre), à la manière de Dieu, saint Basile souligne, par exemple, le jeûne, le signe de croix, le fait de se tourne vers l’orient la prière, toutes participations du corps à la prière et à la Foi dans le Sauveur. Ces gestes appartiennent eux aussi à la Tradition baptismale. D’autres actes liturgiques sont donnés comme venant de la Tradition apostolique : l’onction des catéchumènes, l’épiclèse dans la consécration des dons.

La Tradition n’est pas une substance doctrinale transportée et transmise à travers les époques comme une chose : elle comporte de façon indispensable une adhésion et une réception de la part des personnes de chaque époque. La Révélation, la Foi apostolique ne se transmettent pas comme un objet de foi, mais se communiquent par transfusion en quelque sorte, au moyen de l’action commune que constitue la liturgie, action commune de Dieu et de l’homme, action commune des personnes humaines.

La Révélation est transmise et reçue en tant que forme commune, langage commun, corps commun ; c’est pourquoi elle est indissociable du mystère de l’église. C’est à l’intérieur même de l’expérience ecclésiale (liturgique, acétique et communautaire) que se développe la pensée religieuse, même quand cette pensée s’adresse au monde.

La pensée dans l’église est (doit être) conciliaire : on ne parle pas de la pensée d’un tel ou d’un tel…Nous ne parlons pas en notre nom, mais au Nom du Christ, de l’Eglise, de la Tradition qui ne nous appartiennent pas, mais à qui nous appartenons. Le caractère ecclésial de la Vérité, de la Tradition, manifesté premièrement à la liturgie, manifestée par les formulations conciliaires est liée à l’intégration personnelle et communautaire, au témoignage personnel et communautaire de la Révélation. Il n’y a pas de coupure entre AT et NT, entre l’Ecriture et la Tradition, entre la Vérité et la vie, plus particulièrement ecclésiale, mais aussi familiale, professionnelle,….

Le mystère de l’Eglise, ce ne sont que les actes et les paroles divino-humaines, du Christ, sinon elles sont du malin. C’est pourquoi la vie de la Tradition ne dépend pas uniquement de sa vivification continuelle, de sa Résurrection permanente, par la puissance de l’Esprit du Père, mais elle dépend aussi du discernement des esprits ; si le discernement des esprits n’existe pas, si la garde de la vérité n’est pas exercée par les fidèles, on peut très bien avoir à faire à des actes et à des paroles inspirées non de Dieu mais de l’esprit de domination.

L’idée d’un « purement humain » est (doit être) étranger à l’Eglise, parce qu’au nom de l’incarnation, de la divino-humanité du Christ, on ne peut plus penser l’humanité isolée. Une objectivisation de l’humanité de l’homme nous paraît à côté du sujet. La pensée orthodoxe ne fait pas de la « philosophie de la nature », elle envisage le cosmique sous l’angle existentiel, dans le cadre de son animation par l’Esprit divin, par les énergies, la puissance des « logoÏ » du Logos, ou dans le cadre de la domination du Prince de ce monde, auteur de mort.

La créativité permanente de la Tradition depuis deux milles de continuité ne constitue pas une succession d’additions masquant la pureté d’un Evangile initial et nu. Chaque peuple, chaque époque a apporté une contribution spécifique, au sein de l’Eglise. Chaque génération est appelée à intégrer le même mystère en lui donnant un visage personnel.

Il n’y a pas d’ajout extérieur, mais une contribution continuelle qui se fait de l’intérieur, à partir de l’expérience du même mystère du Christ dans la liturgie, dans l’ascèse personnelle, et le commentaire théologique des textes scripturaires. Et tout ceci fait partie aussi de l’Evangile. L’Eglise est l’Ecriture continuée, l’Evangile continuée, la biographie divino-humaine du Christ, et ce qui s’y dit ou s’y fait ne peut être purement humain.

La créativité de l’Eglise, dans l’Eglise, en tant qu’elle est une manière de rendre et de distribuer eucharistiquement ce qu’on a reçu du Père par le Verbe dans l’Esprit, la créativité fait partie de la Révélation divino-humaine, fait partie aussi de l’Evangile. L’Evangile n’est pas seulement le tout harmonieux des quatre textes canoniques, choisis et lus par l’Eglise. Elle est aussi l’ensemble de la bonne nouvelle annoncée en permanence depuis que le Christ a dit à ses apôtres : « allez et enseignez » et depuis que ces mêmes apôtres ont reçu l’Esprit personnellement à la Pentecôte.

Nous sommes des "évangélistes", des gens qui prêchent la Bonne Nouvelle de la Résurrection, avec nos mots, avec les moyens culturels de notre époque, à partir des situations que nous vivons, du contexte ecclésial, du besoin de vraie vie et de renouvellement de nos contemporains.

L’Eglise dans son ensemble est le Corps du Christ, reconnaissable aux pensées qui sont les Siennes, aux paroles, aux gestes, à Son comportement, à l’Esprit qui anime et ressuscite Son corps, Son âme et Son esprit (noùs) ; elle reste constamment Dieu fait homme, fait chair et déifié, Verbe incarné qui parle, qui diffuse cette Bonne Nouvelle par notre chair déifié.

On ne peut opérer de coupure dans la Tradition, nous recevons tout du Père comme le Christ a tout reçu du père ; nous partageons tout comme le Christ a tout partagé non seulement avec le Père et l’Esprit saint mais encore avec les hommes.

Amen.

En Christ

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Re: Le dogme délivré par les saints

Message non lu par francismichel » jeu. 23 oct. 2014, 9:17

Bonjour,

pour conclure ces trois propos précédents portant sur le dogme, théologie dogmatique et mystique, nous allons donner la parole de fin au Patriarche Athénagoras, lequel dans une déclaration commune avec le Pape Paul VI (1965) levèrent les sentences d'excommunication datant de 1054.

Dogme et théologie selon le Patriarche Athénagoras (1969)

« Ce que je déteste dans la théologie c’est l’orgueil de la bonne conscience, qui fait du dogme une arme pour frapper sur la tête des autres. Un millénaire de guerres de religion ont fait l’athéisme moderne.

Des hérésies je n’en vois nulle part, seulement des vérités partielles, amoindries, mal situées, ou qui prétendent saisir le mystère inépuisable.

La théologie, il faut la vivre. C'est-à-dire en parler comme le fait l’écriture, comme le font les pères. La vraie théologie c’est le Christ. Nous la trouvons dans la rencontre du Christ et dans la contemplation du mystère. La voilà la véritable théologie, c’est la prédication d’un christ crucifié et ressuscité.

Les philosophes russes des XIX et XX° siècle ont dénoncé dans le rationalisme théologique la principale source du nihilisme occidental. De siècle en siècle, la théologie est renouvelée par des « hommes apostoliques qui vivent jusqu’au bout l’expérience de l’église et voient le christ ressuscité comme Paul sur le chemin de Damas, ou Saint Jean à Patmos. Ainsi un Saint Séraphin de Sarov, un saint Nectaire d’Égine, ou le starets Sylvain de l’Athos, à notre époque.

Les docteurs de l’église se contentent de mettre en forme cette expérience. Saint Jean, l’apôtre bien aimé, Grégoire de Nazianze et saint Syméon le théologien sont vénérés comme théologien de l’église. Ils ne se spéculent pas, ils vivent le mystère, puis laisse chanter leur intelligence. Ils sont ivres d’Esprit.

Voilà la vraie théologie, connaître et aimer sont inséparables. Connaître, à la limite, c’est contempler en silence, dans l’Esprit saint, à travers le visage transparent du Christ, les profondeurs de Dieu, ce que les pères nomment : « la théologia ».

L’intelligence théologique ne peut être qu’une théologie eucharistique. « Celui seul est théologien qui a trouvé la prière pure » qui est devenu tout entier prière.

L’esprit de la théologie orthodoxe n’est pas philosophique ; mais « philocalique » épris de beauté du nouveau ciel et de la nouvelle terre qui viennent à nous dans l’Esprit Saint, au moment de la célébration liturgique, et se manifestent sur les visages de la Toute Sainte et les saints.

Pourquoi ne devenons-nous pas tous sages en recevant la gnose de Dieu qui est Jésus Christ ? Parce que nous avons voulu faire de la théologie une science exactement comme nous avons fait de l’église une machine. Alors que la véritable théologie exige une transformation de tout l’être, et part de la « métanoia » pour s’accomplir dans l’amour.

Les pères n’ont cessés de le dire « une théologie sans action est une théologie des démons » et l’action signifie le repentir, la prière et l’amour actif. Parler de Dieu est une grande chose mais il est encore mieux de se purifier pour Dieu. Le but étant « la sensation de Dieu » non la spéculation, mais la connaissance intégrale ou l’homme tout entier s’unifie et vibre.

Saint thomas d’Aquin ne séparait pas la théologie d’une profonde vie chrétienne…. On n’oublie trop souvent sa dimension mystique et cette rumination si traditionnelle de l’écriture. N’empêche qu’il y a chez lui, peut-être parce qu’il n’avait plus l’antidote oriental, la tentation d’organiser la théologie en science.

Et les thomistes (ses successeurs) ont cédé à cette tentation. L’Unité de la vie liturgique, de la vie mystique, et de la pensée s’est défaite. La théologie est devenue alors l’expression chrétienne de la métaphysique occidentale qui, depuis Platon, opposait le sensible et l’intelligible pour établir une parenté entre intelligible et divin.

Or le véritable mystère dépasse aussi bien l’intelligible que le sensible et transfigure autant l’un que l’autre, le corps autant que l’âme.
Le renouveau du palamisme à notre époque est un signe extrêmement positif. Le palamisme exprime bien le réalisme de la vie chrétienne, la transformation réelle de l’homme tout entier dans la lumière de l’Esprit.

De l’homme tout entier et à travers lui, de l’histoire et de l’univers, car l’homme en communion n’est plus séparé de rien.
Il y a chez Saint Grégoire Palamas un admirable équilibre entre le sens de la personne et celui du cosmos. A travers la personne, toute la chair de la terre est appelée à devenir la « chair de Dieu ».

La véritable théologie ne s’oppose pas à l’amour : elle l’exprime.

Que sont les dogmes, sinon les symboles d’une expérience de l’amour. Au fond il n’y a qu’un seul dogme dans le christianisme, tous les autres ne font que le développer, et c’est encore une fois le christ lui-même : « Dieu qui se fait Homme pour que l’Homme puisse recevoir dans l’église l’Esprit de vie ».

Si l’église a dogmatisé, c’est parce qu’il fallait éviter que l’accès au mystère ne fût compromis par des explications rationnelles, unilatérales ou réductrices.

Encore a-t-elle eu soin de crucifier l’entendement humain par la négation et l’antinomie.

Le dogme protège le mystère, mais son vrai sens est d’être un émerveillement devant l’amour. Le dogme de Chalcédoine, c’est l’émerveillement que Dieu ait tant aimé le monde qu’il a donné, pour le sauver, son Fils unique…

Hélas beaucoup de théologiens protestants et maintenant catholiques, estiment que les dogmes des sept conciles oecuméniques n’ont plus de sens pour l’homme d’aujourd’hui.

Mais si les dogmes de conciles restent toujours vivants et actuels dans l’expérience de l’église, ce n’est pas une raison pour les répéter comme une formule morte. Nous devons retrouver leur mouvement profond, leur langage d’émerveillement et de louange, pour l’exprimer dans le langage de notre temps.

La Tradition, c’est l’Esprit qui repose sur le Corps du Christ pour actualiser le mystère de la résurrection.

Paroles de notre Patriarche Athénagoras (1969)

Amen

En Christ

Francis
Saint Séraphin de Sarov : « Acquiers la paix intérieure (sauve ton âme, acquiers l'Esprit Saint), et alors des âmes par milliers trouveront auprès de toi le Salut ».

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Re: Le dogme délivré par les saints

Message non lu par Anne » ven. 24 oct. 2014, 5:27

francismichel a écrit : Hélas beaucoup de théologiens protestants et maintenant catholiques, estiment que les dogmes des sept conciles oecuméniques n’ont plus de sens pour l’homme d’aujourd’hui.

Paroles de notre Patriarche Athénagoras (1969)
Il serait relativement intéressant de comparer où en est la théologie dogmatique orthodoxe par rapport aux travaux des théologiens catholiques et protestants (perso, je pense qu'un théologien, ça n'a pas la science infuse, mais puisqu'on en parle...).

Ce n'est pas quelque chose que j'ai suivi de particulièrement près, la seule référence qui me vient à l'esprit étant le vieux "Une nouvelle dogmatique orthodoxe. Trois théologiens grecs en présence" qui soulève quelques points de "recadrage" au sujet de cette "confrontation".

http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... 11_70_3732

Maintenant, je ne sais pas si ça peut passionner le lectorat de se lancer dans l'apologétique du sens des dogmes comparés catholique-orthodoxe, mais je suis en train de me demander s'il ne faudrait pas se garder une p'tite gêne, francismichel, en dehors de la section apologétique, pour ce genre d'affirmations, même venant du patriarche Athénagoras...
:lecteur:
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
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Re: Le dogme délivré par les saints

Message non lu par francismichel » ven. 24 oct. 2014, 7:14

Bonjour Anne,

Si vous avez bien écouté le propos du père Marc Antoine, un théologien, le vrai, est celui qui ne fait qu'exprimer, avec les mots de son époque, ce qu'il a expérimenté et approfondi de la Révélation biblique, dans la prière, ce qu'il a reçu de Dieu par l'Esprit Saint.

Il n'est pas donc pas question ici de science infuse, mais plutôt de révélation, de vision et d'inspiration, d'approfondissement en Christ par l'Esprit saint.

Il y a aussi une constatation, une réalité que si les dogmes oecuméniques n'avaient pas été perdus de vue par les chrétiens, s'il n'y avait pas eu cette perte d'unité entre Dogme, Eglise et vie spirituelle, l'Eglise universelle ne se serait pas coupée en deux en 1054.

L'intérêt des propos que j'ai posté va dans ce sens suivant : S'interroger sur ce que sont tous ces dogmes proclamés (par l'Eglise) pour moi ? Qu'est-ce qu'ils me disent pour ma propre vie ?

Mon évêque me disait, il y a 20 ans de cela la chose suivante: Un dogme qui n'est pas à vivre est un faux dogme ? Peut-il y a voir dans notre Eglise un ou des faux dogmes ? Ces (éventuels) faux dogmes ne me coupent-ils pas de la vie divine ?

A chacun de faire ce travail spirituel essentiel. Je n'y répondrais pas personnellement sur ce forum. Cela donnera des réponses à certaines incompréhensions millénaires, et donc à une meilleure compréhension mutuelle.

Que Dieu vous bénisse

En Christ

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Re: Le dogme délivré par les saints

Message non lu par francismichel » ven. 24 oct. 2014, 8:06

Bonjour,

Extrait des propos théologiques éclairant et nourrissant de saint Justin Popovitch:

"En dehors des saints, il n'est ni maîtres véritables, ni pédagogues; sans sainteté, il n'est pas d'enseignement vrai. Seul le saint peut être le vrai pédagogue et le maître; seule la sainteté peut être la véritable lumière. Le véritable enseignement, la véritable illumination, ne sont rien d'autre que le rayonnement de la sainteté. Seuls les saints sont les vrais illuminés.[...]

Enseigner sans la sainteté, dispenser les lumières sans la sanctification dans l'Esprit Saint, c'est cela qu'a inventé l'Europe dans son idôlatrie humaniste. Le véritable enseignement, -l'enseignement évangélique- illumine l'homme par la lumière divine, et le conduit ("l'illumine") vers tout ce qui est immortel et éternel, divin et saint. C'est lui qui chasse tout péché et qui vainc toute mort, et c'est ainsi qu'il purifie l'homme, qu'il le rend saint et immortel, illimité et incorruptible."[...]

Saint Justin Popovic (1894-1979), in : "L'homme et le Dieu-Homme", trad. Jean-Louis Palierne, éd. L'Âge d'Homme, 1989


En Christ

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Re: Le dogme délivré par les saints

Message non lu par Anne » ven. 24 oct. 2014, 14:15

francismichel a écrit :Bonjour Anne,

Si vous avez bien écouté le propos du père Marc Antoine, un théologien, le vrai, est celui qui ne fait qu'exprimer, avec les mots de son époque, ce qu'il a expérimenté et approfondi de la Révélation biblique, dans la prière, ce qu'il a reçu de Dieu par l'Esprit Saint.
Chacun peut trouver le "vrai" théologien, selon ses affinités...
Il y a aussi une constatation, une réalité que si les dogmes oecuméniques n'avaient pas été perdus de vue par les chrétiens, s'il n'y avait pas eu cette perte d'unité entre Dogme, Eglise et vie spirituelle, l'Eglise universelle ne se serait pas coupée en deux en 1054.
Le propos que je soulevais semble indiquer que seuls les protestants et catholiques "errent" avec, en sous-entendu, que les orthodoxes, eux, n'en font pas autant...

P.S. Non, je n'ai pas écouté les propos du bon père: j'avoue avoir d'autres chats à fouetter...
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