Didyme a écrit : ↑mer. 24 oct. 2018, 20:51
Pensez que Judas va payer et souffrir l'enfer de l'enfer durant l'éternité de l'éternité si vous le souhaitez. Mais à ce que je sache, vous vous permettez une affirmation que même l'Église ne se permet pas...
Vous vous faites ici juge à la place du seul juge...
Pas du tout. C'est mon
interprétation de Jean 17, 12. Il n'apparait nulle part que Jésus pourra le récupérer... on peut donc penser qu'il n'y parviendra pas.
Concernant sa possible rédemption : si vous suivez Matthieu (27, 3), Judas regrette et se pend et si vous suivez les Actes (1, 18), il ne regrette pas et trouve une fin abrupte (son ventre éclate et ses entrailles sont répandues). Je conviens donc qu'il n'est pas possible de trancher à son sujet. Mais les deux hypothèses coexistent.
Cependant, gardez à l'esprit que les évangélistes n'en parlent pas avec éloges :
- Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, qui devint
un traître. (Luc 6, 16)
- Jésus leur dit : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze ? Et l’un de vous est
un diable ! » (Jean 6, 70)
- Et, quand Judas eut pris la bouchée,
Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » (Jean 13, 27)
- Jésus répondit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi
porte un péché plus grand. [
que Pilate] » (Jean 19, 11)
- Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que
c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait. (Jean 12, 6)
- Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais
malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré !
Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » (Marc 14, 21)
Concernant l'enseignement de l'Église :
Nous ne pouvons pas être unis à Dieu à moins de choisir librement de L'aimer. Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-même : "Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide ; or vous savez qu'aucun homicide n'a la vie éternelle demeurant en lui" (1 Jn 3,14-15). Notre Seigneur nous avertit que nous seront séparés de Lui si nous omettons de rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont nos frères. Mourir en péché mortel sans s'en être repenti et sans accueillir l'amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c'est cet état d'auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu'on désigne par le mot "enfer".
CEC 1033
Jésus parle souvent de la "géhenne" du "feu qui ne s'éteint pas", réservée à ceux qui refusent jusqu'à la fin de leur vie de croire et de se convertir, et où peuvent être perdus à la fois l'âme et le corps. Jésus annonce en termes graves qu'Il "enverra ses anges, qui ramasseront tous les fauteurs d'iniquité (...), et les jetteront dans la fournaise ardente (Mt 13, 41-42), et qu'Il prononcera la condamnation : "Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel !" (Mt 25, 41)
CEC 1034
L'enseignement de l'Église affirme l'existence de l'enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l'enfer, "le feu éternel". La peine principale de l'enfer consiste en la séparation éternelle d'avec Dieu en qui seul l'homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été créé et auxquels il aspire.
CEC 1035
Les affirmations de la Sainte Écriture et les enseignements de l'Église au sujet de l'enfer sont un appel à la responsabilité avec laquelle l'homme doit user de sa liberté en vue de son destin éternel. Elles constituent en même temps un appel pressant à la conversion : "Entrez par la porte étroite. Car large et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent" (Mt 7, 13-14)
CEC 1036
Ignorants du jour et de l'heure, il faut que, suivant l'avertissement du Seigneur, nous restions constamment vigilants pour mériter, quand s'achèvera le cours unique de notre vie terrestre, d'être admis avec Lui aux noces et comptés parmi les bénis de Dieu, au lieu d'être, comme de mauvais et paresseux serviteurs, écartés par l'ordre de Dieu vers le feu éternel, vers ces ténèbres du dehors où seront les pleurs et les grincements de dents.
Dieu ne prédestine personne à aller en enfer ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu'à la fin. Dans la liturgie eucharistique et dans les prières quotidiennes de ses fidèles, l'Église implore la miséricorde de Dieu, qui veut "que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir" (2 P 3,9) :
CEC 1037
Voici l'offrande que nous présentons devant toi, nous, tes serviteurs, et ta famille entière : dans ta bienveillance, accepte-la. Assure toi-même la paix de notre vie, arrache-nous à la damnation et reçois-nous parmi tes élus.
"Tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera pas remis " (Mt 12,31). Il n'y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais qui refuse délibérément d'accueillir la miséricorde de Dieu par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l'Esprit Saint. Un tel endurcissement peut conduire à l'impénitence finale et à la perte éternelle.
CEC 1864