Contre l'option finale dans la mort

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Cinci
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Re: Contre l'option finale dans la mort

Message non lu par Cinci » mer. 26 juin 2019, 16:39

Juste pour illustrer ... pour aider tout le monde à voir ...

Le péché mortel

Nous avons vu que, pour les partisans de l'hypothèse de l'option finale, une dernière possibilité de conversion doit être donnée au pécheur pour qu'il puisse équitablement être passible d'une peine éternelle. En d'autres termes, ce qu'on désigne habituellement par le nom de péché mortel ne peut pas conduire en enfer s'il n'y a pas, en plus, un rejet définitif de Dieu, en toute lucidité, au moment de la mort. Il semble que cette façon de voir conduise logiquement à redéfinir purement et simplement le péché mortel : le seul péché vraiment mortel serait celui qui est commis dans ou après la mort, lorsque l'âme se trouve "face à face" avec Dieu. Nous avions vu également que certains auteurs modernes rejettent le fait que des actes temporels puissent engager pour toujours. Or, une telle doctrine semble être en désaccord avec l'enseignement autorisé du Catéchisme :

Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l'amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c'est à dire de l'état de grâce. S'il n'est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l'exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l'enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. (Catéchisme de l'Église, 1861)

Commettre un péché mortel, c'est par définition perdre la grâce divine, l'amitié de Dieu, à cause du choix désordonné d'un bien crée. Un tel choix, s'il n'est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, conduit à la damnation éternelle. Voilà pourquoi des générations de catholiques ont cru que, pour être sauvé, il faut mourir en "état de grâce", après avoir reçu le pardon de Dieu dans le sacrement de pénitence. Voilà aussi pourquoi des générations de prêtres se sont sacrifiés pour que leurs ouailles puissent recevoir, avant de mourir, ce pardon à travers le sacrement de pénitence en même temps que l'onction des malades [...] Que signifie tout cela dans l'hypothèse de l'option finale ? On peut se demander ce qui peut bien motiver les ministres de l'Église à sacrifier leur temps et leur repos (en pleine nuit, par exemple) si, de toute façon, il est donné à toutes les âmes de choisir Dieu dans la mort et ainsi de se réconcilier avec lui.

[...]

Le pape Jean-Paul II cite à cet effet : "Lorsqu'une âme est déréglée par le péché jusqu'à être détournée de sa fin ultime, c'est à dire de Dieu, à qui nous sommes unis par la charité, alors la faute est mortelle [...]" ( Saint Thomas, Ia-IIa, q, 72 dans Jean-Paul II, Reconciliato et poenitentia (2 décembre 1984, 17)

Source : Dom Pius Mary Noonan, id,, p. 464

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