Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par Alizee » lun. 26 sept. 2016, 18:27

PaxetBonum a écrit :
Alizee a écrit :
Si vous aviez la possibilité de vous marier que religieusement, sans que cela produise les effets du mariage civil, le feriez-vous ?
Bonsoir Alizee,

Je ne comprends pas le sens de votre question.
Si vous aviez le choix entre se marier civilement + religieusement ou, alternativement, que religieusement, que feriez-vous ? le sens de ma question est de savoir si vous accordez une quelconque valeur au mariage civil en fait. Le mariage est-il pour vous une étape incontournable dans le chemin qui lie deux personnes à vie ?
Pour moi, oui, les deux vont de pair. Je crois que je ne me sentiras pas pleinement mariée si je n'étais pas mariée civilement.

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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par Cinci » lun. 26 sept. 2016, 20:49

Le catéchisme :
2386 Il se peut que l’un des conjoints soit la victime innocente du divorce prononcé par la loi civile ; il ne contrevient pas alors au précepte moral. Il existe une différence considérable entre le conjoint qui s’est efforcé avec sincérité d’être fidèle au sacrement du mariage et se voit injustement abandonné, et celui qui, par une faute grave de sa part, détruit un mariage canoniquement valide (cf. FC 84).
Le catéchisme de l'Église catholique introduit lui-même des nuances.

Il fait la part entre les différentes situations qui ont pu être vécues, mentionne le cas de celui qui se retrouve divorcé malgré lui. On y parle de mariage canoniquement valide. Or à écouter le pape François, les mariages canoniquement invalides seraient fort nombreux.

Quelle est l'idée de vouloir à toute force regrouper sous un même "sceau d'infamie" des cas aussi divers, comme le sont celui de l'infidèle qui provoque volontairement la ruine d'un premier mariage canoniquement valide, ensuite celui qui se sera marié civilement après l'échec d'un premier mariage contracté à l'église? en supposant que ce dernier serait invalide de toute manière?

La bonne foi n'existe pas?

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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par PaxetBonum » mar. 27 sept. 2016, 8:45

prodigal a écrit : Selon la loi, le divorcé n'est plus marié à sa première épouse, et c'est ainsi qu'il a pu être remarié à une nouvelle épouse.
Selon la loi civile française, mais aux yeux de l'Eglise ils sont toujours mariés, donc le remariage est nul et non avenu.
prodigal a écrit : Mais l'Eglise reconnaît le mariage civil, dont vous savez qu'il est obligatoire pour se marier religieusement..
L'Eglise n'a pas le choix, en France un prêtre qui célébrerait un mariage sans que le mariage civil n'ait été effectué, irait en prison…
Ce n'est pas une reconnaissance canonique du mariage civil mais le couteau sous la gorge…

Dés lors le remarié est bien adultérin.
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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par PaxetBonum » mar. 27 sept. 2016, 8:46

Alizee a écrit : Si vous aviez le choix entre se marier civilement + religieusement ou, alternativement, que religieusement, que feriez-vous ?.
Sans aucune hésitation : me marier uniquement religieusement.
Le mariage civil n'ayant aucune valeur.
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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par PaxetBonum » mar. 27 sept. 2016, 8:52

Cinci a écrit :
Le catéchisme de l'Église catholique introduit lui-même des nuances.
Attention, ces nuances concernent uniquement le divorce : sa cause et ses conséquences.
En rien ce texte n'affranchie l'un ou l'autre en cas de remariage, ce qui est notre thème.
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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par axou » mar. 27 sept. 2016, 17:08

Bonjour à tous !

Il est souvent question sur ce post et sur ce forum, de l'Eglise qui doit apporter la réponse qu'elle a TOUJOURS apporter, au'elle ne peuts e contredire..ect

Hors, concernant notre sujet, l'Eglise ne peut apporter une réponse DE TOUJOURS puisqu'elle n'affronte la nouveauté du divorce et du remariage civil qu'au 19 ième siècle. Elle a donné une réponse à cette époque là et 2 siècles plus tard, elle en donne une autre, plus exactement elle modifie sa réponse.

Changement de cap qui est très courants en ces 2000 ans d'Eglise. L'hérésie cathare ? L'Eglise réponse par la prédication avec Saint Dominique. Puis, changement, on passe à la pérsécution. Le protestantisme au 16 ième siècle, la réponse est la persécution. Quelques siècles, plus tard ? la réponse est le dialogue et la coopération théologique. et tout cela est inscrit dans le Magistère.

Autres exemples avec rappel su le Magistère : (http://www.portstnicolas.org/eglise/ecc ... e-chretien, site du Père Philippe LOUVEAU)


Au sein de cette église qui cherche à se nourrir de la Parole de Dieu, telle est précisément la raison d’être du magistère des évêques et du pape : maintenir l’Eglise dans la pureté de la foi transmise par les apôtres (CEC §889).

« L’écriture, et la Tradition elle-même dans les documents où elle s’est déposée, demandent à être toujours de nouveau interprétées. L’histoire montre notamment ce qui peut être fait de l’écriture lorsqu’elle est détachée de la communauté de foi qu’elle contribue à engendrer et à nourrir. à partir et au nom de cette écriture n’ont cessé de se multiplier des mouvements fanatiques, »illuminés« , anarchisants. Quant à la Tradition, qui pourrait prétendre en discerner tout seul les expressions fidèles et celles qui ne le seraient pas ? » (Catéchisme pour adultes, §63).

Mais, pour être nécessaire et important, le rôle du magistère ecclésial n’en est pas moins relatif !... parce qu’il ne peut pas s’exercer de manière solitaire, parce qu’il ne peut pas se substituer à la Parole de Dieu, et parce que l’histoire comme la théologie nous disent que cet instrument est un instrument fragile et faillible !

Le magistère hiérarchique du pape et des évêques ne peut pas s’exercer de manière solitaire, indépendamment des autres lieux théologiques qui contribuent à éclairer la conscience de chacun : « Si le Magistère est seul à pouvoir proposer une interprétation »authentique« , et faisant donc autorité pour les croyants, il n’est jamais seul dans son travail de discernement du sens des écritures et de la Tradition. Il s’en acquitte lui-même au sein de l’église, en bénéficiant, non seulement du travail des exégètes et des théologiens, mais aussi de ce que l’écoute croyante des fidèles a perçu de cette Parole de Dieu qui lui est transmise. » (Catéchisme pour adultes, §64) [1].

En outre, « témoin authentique de l’intelligence que l’église elle-même a de la Révélation, le Magistère du pape et des évêques »n’est pas au dessus de la Parole de Dieu, mais il la sert« (cf.DV 10) » (Catéchisme pour adultes, §65)

Enfin, dans le langage ecclésiastique, « authentique » ne veut pas nécessairement dire « infaillible ». L’histoire offre d’ailleurs de nombreux et spectaculaires revirements d’attitude de la part du Magistère, dans des domaines très variés. Ainsi, par exemple, même si les mêmes mots ne recouvrent pas forcément les mêmes choses, il est curieux de noter que Pie VI condamne pratiquement les droits de l’homme (dans le Bref Quod aliquantum, du 10 mars 1791), alors que Paul VI et Jean-Paul II s’en font les hérauts. Grégoire XVI, dans son encyclique Mirari vos de 1832, qualifie la liberté religieuse de « délire » et Pie IX, dans son encyclique Quanta cura de 1864, de « liberté de perdition », alors que Vatican II prône la liberté religieuse comme une exigence évangélique. Pie XI fustige les velléités oecuméniques naissantes (Mortalium animos du 6 janvier 1928), alors que les trois derniers papes ne cessent de proclamer l’oecuménisme comme une nécessité vitale pour l’église [2]. On pourrait encore évoquer ici les changements d’attitude du magistère à l’égard de questions aussi diverses que la liberté de la recherche scientifique, l’exégèse biblique, le jugement moral à porter sur le suicide, l’homosexualité ou le prêt à intérêt !


Ainsi si nous acceptons les évolutions des répones du Magistère face aux nouveautés des droits de l'homme de la liberté de conscience ou sur des sujets moreaux comme le suicide, pour quoi nous étonner qu'à notre époque, l'Eglise soit en chantier sur d'autres nouveautés du 19 ième siècle comme le remariage civil ?

L'Eglise renonce t-elle à dire que le mariage est indissoluble ? non
Renonce t-elle à dire que seules les personnes étant dans la communion de l'Eglise peuvent communier ? non
Elle renonce à dire que TOUTES les personnes dans cette situation sont en état de péché avéré et donc hors de la communion.
Elle dit que certaines sont dans la communion et que cela demande un discernement

Ce qui est intéressant , c'est que la pastorale est en avance de plusieurs décennies sur le magistère ; des pasteurs autorisent ou renvoient à leur conscience des personnes dans cette situation. Le Pape, très légitiment, veut donner une réponse officielle qui tient compte de la réponse que donne déja les Catholiques et une partie des pasteurs, d'autant plus que l'évêque de Buenos Aires donnait lui même la communion dans les favelas, à des personnes "pas dans les clous", tel que le révèle le film passé ce dimanche à la TV "François, le pape qui veut changer le monde".

Parce que cette réponse est vraisemblablement, celle qu'inspire l'Esprit à son église par l'expérience de ses pasteurs, des croyants, une réponse qui est écoute de chacun, dans la miséricorde du Seigneur.

A vins nouveaux, outres neuves.

Bien à vous,

Axou
Dernière modification par axou le mar. 27 sept. 2016, 20:03, modifié 1 fois.

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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par Cepora » mar. 27 sept. 2016, 18:15

axou a écrit :
Mais, pour être nécessaire et important, le rôle du magistère ecclésial n’en est pas moins relatif !... parce qu’il ne peut pas s’exercer de manière solitaire, parce qu’il ne peut pas se substituer à la Parole de Dieu, et parce que l’histoire comme la théologie nous disent que cet instrument est un instrument fragile et faillible !
Ces propos sont surprenants, car ils semblent relativiser l’importance de certains actes du Magistère (ecclésial ?). Cela nécessite quelques précisions quant à leur modalité : il y a le Magistère pontifical, le Magistère épiscopal et le Magistère universel. A cela s’ajoute une distinction entre Magistère ordinaire et extraordinaire, distinction qui n’est pas clairement définie, mais nous savons que le jugement solennel et l’infaillibilité pontificale, qui définissent les dogmes, relèvent du Magistère extraordinaire. Le Magistère extraordinaire peut être exercé soit par le Pape seul, parlant ex cathedra, soit par le Magistère universel lorsqu’il est réuni en Concile oecuménique. Dans ces conditions, le Magistère n'est ni fragile ni faillible...

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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par axou » mar. 27 sept. 2016, 19:59

Cepora a écrit :
axou a écrit :
Mais, pour être nécessaire et important, le rôle du magistère ecclésial n’en est pas moins relatif !... parce qu’il ne peut pas s’exercer de manière solitaire, parce qu’il ne peut pas se substituer à la Parole de Dieu, et parce que l’histoire comme la théologie nous disent que cet instrument est un instrument fragile et faillible !
Ces propos sont surprenants, car ils semblent relativiser l’importance de certains actes du Magistère (ecclésial ?). Cela nécessite quelques précisions quant à leur modalité : il y a le Magistère pontifical, le Magistère épiscopal et le Magistère universel. A cela s’ajoute une distinction entre Magistère ordinaire et extraordinaire, distinction qui n’est pas clairement définie, mais nous savons que le jugement solennel et l’infaillibilité pontificale, qui définissent les dogmes, relèvent du Magistère extraordinaire. Le Magistère extraordinaire peut être exercé soit par le Pape seul, parlant ex cathedra, soit par le Magistère universel lorsqu’il est réuni en Concile oecuménique. Dans ces conditions, le Magistère n'est ni fragile ni faillible...
C'est vrai et c'est compliqué. Le Père Louveau propose un tableau qui clarifie les degrés d'autorité et d'obéissance dans le Magistère:
http://www.portstnicolas.org/eglise/ecc ... e-chretien

l'article de Wikipédia me parait bien :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Magist%C3 ... catholique

extrait sur le Magistère authentique, dont fait partie une exhortation apostolique comme Amoris Laetitia :

C'est l'enseignement habituel du pape et des évêques dans leurs exhortations, leurs catéchismes, leur lettres diverses, ou leurs sermons ou explications. L'autorité de ce magistère est très variable, selon ce que le pape ou l’évêque manifeste de sa pensée et de sa volonté et que l’on peut déduire en particulier du caractère des documents, ou de l’insistance à proposer une certaine doctrine, ou de la manière même de s’exprimer.

« CEC - 892. L’assistance divine est encore donnée aux successeurs des apôtres, enseignant en communion avec le successeur de Pierre, et, d’une manière particulière, à l’évêque de Rome, Pasteur de toute l’Église, lorsque, sans arriver à une définition infaillible et sans se prononcer d’une “manière définitive”, ils proposent dans l’exercice du Magistère ordinaire un enseignement qui conduit à une meilleure intelligence de la Révélation en matière de foi et de mœurs. À cet enseignement ordinaire les fidèles doivent “donner l’assentiment religieux de leur esprit” (LG 25) qui, s’il se distingue de l’assentiment de la foi, le prolonge cependant. »

Le fidèle doit à cet enseignement un « assentiment religieux de leur esprit » : la parole de l'évêque doit être tenue pour juste et vraie, jusqu'à plus ample informé.

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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par PaxetBonum » mar. 27 sept. 2016, 21:38

axou a écrit : Hors, concernant notre sujet, l'Eglise ne peut apporter une réponse DE TOUJOURS puisqu'elle n'affronte la nouveauté du divorce et du remariage civil qu'au 19 ième siècle.
Bonsoir Axou,

Notre Seigneur Jésus-Christ a répondu à cela bien avant le 19ième siècle :
Ils dirent : « Moïse a permis à un homme d'écrire une attestation de divorce et de renvoyer sa femme v . » 5 Alors Jésus leur dit : « Moïse a écrit ce commandement pour vous parce que vous avez le coeur dur. 6 Mais au commencement, quand Dieu a tout créé, «il les fit homme et femme», dit l'Écriture w . 7 «C'est pourquoi, l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, 8 et les deux deviendront un seul être x .» Ainsi, ils ne sont plus deux mais un seul être. 9 Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. » 10 Quand ils furent dans la maison, les disciples posèrent de nouveau des questions à Jésus à ce propos. 11 Il leur répondit : « Si un homme renvoie sa femme et en épouse une autre, il commet un adultère envers la première ; 12 de même, si une femme renvoie son mari et épouse un autre homme, elle commet un adultère. »
axou a écrit :L'Eglise renonce t-elle à dire que le mariage est indissoluble ? non
Renonce t-elle à dire que seules les personnes étant dans la communion de l'Eglise peuvent communier ? non
Elle renonce à dire que TOUTES les personnes dans cette situation sont en état de péché avéré et donc hors de la communion.
Elle dit que certaines sont dans la communion et que cela demande un discernement
Si le mariage est indissoluble, TOUTE personne qui renvoie sa femme et en épouse une autre commet un adultère (se sont les paroles mêmes de Notre Seigneur Jésus-Christ), dés lors cette personne est en état de péché mortel, hors de la communion de l'Eglise et donc ne peut communier.
Dire autre chose est contredire Notre Seigneur Jésus-Christ.
Pax et Bonum !
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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par Alizee » mar. 27 sept. 2016, 21:39

PaxetBonum a écrit :
Alizee a écrit : Si vous aviez le choix entre se marier civilement + religieusement ou, alternativement, que religieusement, que feriez-vous ?.
Sans aucune hésitation : me marier uniquement religieusement.
Le mariage civil n'ayant aucune valeur.
Ok, vous êtes logique jusqu'au bout.

Ce qui me gêne dans ma compréhension du droit canonique c'est la multitude de situations où finalement un mariage non sacramental l'Eglise reconnaît une certaine valeur.

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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par Héraclius » mar. 27 sept. 2016, 23:56

Le problème reste que les partisan de l'acceptation du remariage des divorcés-remarriés comme un fait légitime auquel il convient de ne pas toucher sont incapables d'articuler une défense théologique systématique de leur position utilisant les catégories classiques de la pensée morale catholique. Tout simplement pas qu'en théologie morale, on ne peut pas défendre, sur la base de l'écrture, de la tradition, et du magistère l'idée d'une sexualité hors-mariage désirable, pleinement légitime.

On peut peut-être penser qu'il y a peut-être une sexualité hors-mariage pensée comme mal nécessaire, mais tant qu'on ne m'aura pas présenté une démonstration claire, rationnelle, je ne vois pas comment concevoir un détachement de la sexualité et du mariage.

Et non, "l'Esprit souffle" n'est pas une "défense théologique systématique" de la légitimité potentielle d'une seconde union. :p
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par Héraclius » mar. 27 sept. 2016, 23:59

Par ailleurs, PaxetBonum a raison de pointer le fait que le Christianisme est né dans un monde qui tenait le divorce comme un fait 'normal", tant chez les païens que chez les juifs. La loi romaine, même après Constantin, est longtemps restée ouverte au divorce. C'est l'effort du Christianisme sur plus de 5 siècles qui a mis fin à la pratique.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par Mac » mer. 28 sept. 2016, 0:39

Cher Pax :)

Le texte précis est le suivant :

08 Jésus leur répond : « C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi.
09 Or je vous le dis : si quelqu’un renvoie sa femme – sauf en cas d’union illégitime – et qu’il en épouse une autre, il est adultère. »
http://www.aelf.org/bible-liturgie/Mt/E ... hapitre/19
Si le mariage est indissoluble, TOUTE personne qui renvoie sa femme et en épouse une autre commet un adultère (se sont les paroles mêmes de Notre Seigneur Jésus-Christ), dés lors cette personne est en état de péché mortel, hors de la communion de l'Eglise et donc ne peut communier.
Dire autre chose est contredire Notre Seigneur Jésus-Christ.
Ben non pas toute puisque Jésus mentionne des cas d'union illégale que vous occultez.

Fraternellement. :coeur:

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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par prodigal » mer. 28 sept. 2016, 12:38

Héraclius a écrit :Le problème reste que les partisan de l'acceptation du remariage des divorcés-remarriés comme un fait légitime auquel il convient de ne pas toucher sont incapables d'articuler une défense théologique systématique de leur position utilisant les catégories classiques de la pensée morale catholique.
C'est étrange, j'ai souvent l'impression pour ma part que c'est de l'autre côté, celui des adversaires de l'encyclique, qu'il n'y a pas la moindre théologie. :p
Mais votre demande est légitime. Pour la satisfaire, il faudrait que vous m'accordiez deux postulats.
1 la sexualité en soi est bonne, ce sont ses déviances qui sont mauvaises.
2 le surnaturel n'est pas la négation du naturel mais son plein accomplissement.
On en déduirait, je pense, qu'un couple non chrétien (ou non marié à l'église) fait bien lorsqu'il vit comme devrait vivre un couple chrétien.
Un troisième postulat, le plus essentiel sans doute mais aussi le plus évident, serait qu'il vaut mieux faire le bien que le mal. :)
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

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Re: Le Vatican confirme la possibilité de communier pour certains divorcés-remariés

Message non lu par axou » mer. 28 sept. 2016, 12:49

Héraclius a écrit :Par ailleurs, PaxetBonum a raison de pointer le fait que le Christianisme est né dans un monde qui tenait le divorce comme un fait 'normal", tant chez les païens que chez les juifs. La loi romaine, même après Constantin, est longtemps restée ouverte au divorce. C'est l'effort du Christianisme sur plus de 5 siècles qui a mis fin à la pratique.
Merci à vous deux pour ces précisions. Cela n'empêche que la question se repose au 19 ième siècle et que si une réponse d'aujourd'hui est modifiée (ce qui ne veut pas dire contradictoire) par rapport à la réponse d'il y a 2 siècles, ce n'est pas absurde au regard de la vie de l'Eglise tout au long de ces 2000 ans.

Nous n'avons pas encore parlé de l'importance du chemin dans Amoris Laetitia, ce qui est pourtant essentiel.
Lorque AL est parue, j'ai été un peu déçue que l'autorisation de communier aux divorcés remariés ne soit pas clairement précisée, de même que d'autres ont été très déçus que ne soit pas clairement exprimée l'interdiction. C'est normal.
Et puis j'ai lu le document (je vais le relire car je n'ai pas tout bien lu) et j'ai compris que le pape désirait nous sortir d'une mentalité infantile du "j'y ai droit-j'y ai pas droit" (et c'est papa qui me le dit !).

Demeurer dans la communion de l'Eglise, c'est regarder en face son histoire, accepter de faire les deuils nécessaires, donner le pardon aux autres et à soi-même. Ce chemin de la personne divorcée remariée auquel le Pape appelle, c'est une relecture profonde et en vérité de sa vie, c'est, accompagné du pasteur, ouvrir son coeur et sa vie à la lumière du Christ. Et au bout de ce chemin, c'est une décision mûrie que de choisir la meilleure voie pour être en communion de l'Eglise.(communier ou aller recevoir la bénédiction)
Proposer immédiatement la communion à tous comme j'en rêvais, c'est en fait court -circuiter ce chemin. La refuser de manière systématique, c'est peut-être couper les personnes de la miséricorde de Dieu qui ouvre le coeur et guérit les blessures. L'Eucharistie est un lieu puissant de guérison.
De fait j'ai toujours penser que si j'épousais un homme remarié, j'irais communier sans me poser de question. Et bien aujourd'hui, je me poserais des questions et je ne sais absolument plus ce que je ferais. En tout cas, je ne serais plus dans l'évidence mais cette décision, je la prendrais dans l'accompagnement pastoral.

Il faut relire l'exhortation en sortant de ses vieilles ornières.
Héraclius a écrit : On peut peut-être penser qu'il y a peut-être une sexualité hors-mariage pensée comme mal nécessaire, mais tant qu'on ne m'aura pas présenté une démonstration claire, rationnelle, je ne vois pas comment concevoir un détachement de la sexualité et du mariage.
Veuillez noter que l'exhortation quitte cette expression de "mal nécéssaire" pour prendre le temps de reconnaître" certains aspects positifs "de ce que vivent les personnes hors des clous. (je retrouverai les passages). On est dans la doctrine du cheminement, pas à pas. (qui n'est pas tolérance du péché non plus).

En ce qui nous concerne, l'accès éventuel de certains divorcés remariés à la communion n'a absolument pas pour conséquence de dissocier la sexualité du mariage. De fait , l'Eglise reconnait au mariage civil une certaine valeur.

la question de la sexualité hors - mariage mérite un post à elle toute seule. C'est quand même LE grand point friction entre l'Eglise et la société moderne et même dans la vie interne de l'Eglise.
(même si ce point de friction n'est pas activé en ce moment dans l'opinion publique, le pape François concentrant tout son engagement et sa communication au service de plus pauvres, suscitant une grande popularité).

Bien à vous,

Axou

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