Héraclius a écrit :Par ailleurs, PaxetBonum a raison de pointer le fait que le Christianisme est né dans un monde qui tenait le divorce comme un fait 'normal", tant chez les païens que chez les juifs. La loi romaine, même après Constantin, est longtemps restée ouverte au divorce. C'est l'effort du Christianisme sur plus de 5 siècles qui a mis fin à la pratique.
Merci à vous deux pour ces précisions. Cela n'empêche que la question se repose au 19 ième siècle et que si une réponse d'aujourd'hui est modifiée (ce qui ne veut pas dire contradictoire) par rapport à la réponse d'il y a 2 siècles, ce n'est pas absurde au regard de la vie de l'Eglise tout au long de ces 2000 ans.
Nous n'avons pas encore parlé de l'importance du chemin dans Amoris Laetitia, ce qui est pourtant essentiel.
Lorque AL est parue, j'ai été un peu déçue que l'autorisation de communier aux divorcés remariés ne soit pas clairement précisée, de même que d'autres ont été très déçus que ne soit pas clairement exprimée l'interdiction. C'est normal.
Et puis j'ai lu le document (je vais le relire car je n'ai pas tout bien lu) et j'ai compris que le pape désirait nous sortir d'une mentalité infantile du "j'y ai droit-j'y ai pas droit" (et c'est papa qui me le dit !).
Demeurer dans la communion de l'Eglise, c'est regarder en face son histoire, accepter de faire les deuils nécessaires, donner le pardon aux autres et à soi-même. Ce chemin de la personne divorcée remariée auquel le Pape appelle, c'est une relecture profonde et en vérité de sa vie, c'est, accompagné du pasteur, ouvrir son coeur et sa vie à la lumière du Christ. Et au bout de ce chemin, c'est une décision mûrie que de choisir la meilleure voie pour être en communion de l'Eglise.(communier ou aller recevoir la bénédiction)
Proposer immédiatement la communion à tous comme j'en rêvais, c'est en fait court -circuiter ce chemin. La refuser de manière systématique, c'est peut-être couper les personnes de la miséricorde de Dieu qui ouvre le coeur et guérit les blessures. L'Eucharistie est un lieu puissant de guérison.
De fait j'ai toujours penser que si j'épousais un homme remarié, j'irais communier sans me poser de question. Et bien aujourd'hui, je me poserais des questions et je ne sais absolument plus ce que je ferais. En tout cas, je ne serais plus dans l'évidence mais cette décision, je la prendrais dans l'accompagnement pastoral.
Il faut relire l'exhortation en sortant de ses vieilles ornières.
Héraclius a écrit :
On peut peut-être penser qu'il y a peut-être une sexualité hors-mariage pensée comme mal nécessaire, mais tant qu'on ne m'aura pas présenté une démonstration claire, rationnelle, je ne vois pas comment concevoir un détachement de la sexualité et du mariage.
Veuillez noter que l'exhortation quitte cette expression de "mal nécéssaire" pour prendre le temps de reconnaître" certains aspects positifs "de ce que vivent les personnes hors des clous. (je retrouverai les passages). On est dans la doctrine du cheminement, pas à pas. (qui n'est pas tolérance du péché non plus).
En ce qui nous concerne, l'accès éventuel de certains divorcés remariés à la communion n'a absolument pas pour conséquence de dissocier la sexualité du mariage. De fait , l'Eglise reconnait au mariage civil une certaine valeur.
la question de la sexualité hors - mariage mérite un post à elle toute seule. C'est quand même LE grand point friction entre l'Eglise et la société moderne et même dans la vie interne de l'Eglise.
(même si ce point de friction n'est pas activé en ce moment dans l'opinion publique, le pape François concentrant tout son engagement et sa communication au service de plus pauvres, suscitant une grande popularité).
Bien à vous,
Axou