Taizé et Frère Roger

[séraphine]

A propos de Taizé, quelqu'un saurait où on peut trouver sur internet la messe retransmise sur France 2 il y a trois semaines, je crois ?

[le fureteur]

Bonsoir Séraphine,
Je ne sais pas si le reportage et la messe retransmis depuis Taizé sont encore visibles sur le "Net" (j'ai cherché mais n'ai rien trouvé). Voyez avec les responsables de l'émission du "Jour du Seigneur" - via France 2 -. Peut-être pourront-ils vous en envoyer une vidéo.
Bonne route sur la Cité Catholique.

[séraphine]

Merci beaucoup Le Fureteur. J'ai effectivement cherché sur le web, mais je n'ai rien trouvé.

[jean_droit]

De Zenit :

NOUVEL AN : PLUS DE 40.000 JEUNES DE TAIZÉ À ROME

« Pèlerinage de confiance » du 28 décembre au 2 janvier

Salvatore Cernuzio
Traduction d’Anne Kurian

ROME, mercredi 5 décembre 2012 (ZENIT.org) – Plus de 40.000 jeunes seront à Rome pour le « Pèlerinage de confiance » organisé par la communauté oecuménique de Taizé du 28 décembre 2012 au 2 janvier 2013. Un « don pour la ville de Rome », selon le maire.
Le programme de l’évènement a été présenté hier, 4 décembre, au Vicariat de Rome, en présence du cardinal vicaire Agostino Vallini, du maire de Rome, Gianni Alemanno et des frères Marek et David de la communauté de Taizé.

La capitale italienne se prépare à être pacifiquement envahie par plus de 40.000 jeunes venant de toute l’Europe, de mouvements, de confessions et de cultures différents, pour ce pèlerinage organisé en collaboration avec le vicariat de Rome. L’évènement annuel puise dans l’inspiration de Frère Roger, fondateur de la communauté, d’ouvrir aux nouvelles générations un chemin “sur les sentiers de la confiance entre les personnes, les peuples et Dieu”.

A Rome, les jeunes vivront des journées de prière dans les églises et dans les grandes basiliques romaines, ainsi qu’auprès des tombes des Apôtres. Ils rencontreront également Benoît XVI le 29 décembre, pour une prière commune place Saint-Pierre.

Le thème le plus urgent aujourd’hui

« Ce pèlerinage invite les jeunes à réfléchir sur les réalités du monde à partir de leur être de chrétiens, pour pouvoir répondre à des questions provocatrices » a expliqué le cardinal Vallini, exprimant son souhait que les jeunes « changent l’atmosphère de la société d’aujourd’hui » où « il est apparemment difficile d’être un signe de confiance ».

Dans une période, en effet, « où le danger d’une vie à l’emblème de ‘sauve qui peut’, peut caractériser l’existence des peuples, le fait que des milliers de jeunes, malgré la crise et les questions sur l’avenir, viennent à Rome et affirment qu’ils veulent être un signe de confiance, est un message de grande humanité et très positif », a-t-il ajouté.

La confiance est donc « le thème le plus urgent pour le monde d’aujourd’hui », a affirmé le cardinal Vicaire : sans elle, « il est difficile d’établir des relations humaines qui aspirent à la paix ».

Il suffit de penser « aux portes blindées de nos maisons, à la suspicion continue que nous nourrissons envers l’autre », a-t-il poursuivi, soulignant que « l'homme, au contraire, est appelé à construire un monde de paix fondé sur la confiance ».

Un don pour la ville de Rome

Gianni Alemanno a affirmé de son côté que la commune de Rome accueillait ces jeunes « comme un don pour la ville », dans la certitude « qu’ils porteront à qui les rencontreront une expérience de renouveau spirituel qui aidera à vivre Noël autrement que dans une optique consumériste ».

« Il s’agit d’une expérience très forte et particulière, pour laquelle nous avons offert le maximum de services possibles : transports, soutien logistique au Cirque Maxime où sera monté le ‘village de toile’ qui sera le point de ralliement des jeunes », a précisé le maire.

Cet aspect « seulement matériel » est complété par l’accueil des familles qui se sont proposées pour accueillir les jeunes, a-t-il ajouté. Des centaines de jeunes seront également pris en charge par des paroisses.

Le frère Marek et le frère David se sont réjouis de cet accueil « positif et émouvant », espérant sur « l’hospitalité des familles romaines et des paroisses et communautés » pour faire face au nombre croissant d’inscriptions.

Parmi les jeunes, des groupes de Russie, Romanie, Serbie et, en particulier, Ukraine, (3.000 adhésions). « La rencontre est libre et ouvre à tous la possibilité de s’unir autour du Christ, en vivant des moments de prière et de partage », ont conclu les frères de Taizé.

[lilie19]

Bonjour,

Comment on intègre la communauté Taizé ; y'a t-il une limite d'âge ....
Toutes ces questions car j'aimerai découvrir cette communauté, échanger, partager ...

Merci à vous

[jean_droit]

Pour ma part je ne connais pas directement la Communauté de Taizé.
Si ce n'est durant un pélerinage en Terre Sainte à Nazareth, si je me souviens bien.
Nous avons récité avec eux les Vêpres.

Certaines personnes sur ce blog peuvent vous renseigner.

Vous devriez voir le site : http://www.taize.fr/fr

Cela me semble une communauté remplie d'Espérance et de Foi.

Alléluia !

[le fureteur]

Bonsoir Lilie 19,
Tout d'abord sur le forum.
Comme vous l'a conseillé Jean Droit, allez sur le site de Taizé vous y trouverez tous les renseignements que vous souhaitez.
Taizé est un lieu de rencontres merveilleux. J'y ai, pour ma part, trouvé une réponse à certaines de mes questions et notamment sur ma vie chrétienne. Soyez rassurée, on ne vous demandera pas si vous êtes chrétienne pratiquante, on ne vous obligera pas d'assister aux 3 prières quotidiennes - mais c'est quand même l'essentiel -.
Taizé est une communauté de Frères provenant de divers pays et appartenant à différentes Eglises Chrétiennes. Fondée en 1940 par un pasteur réformé, le Frère Roger Schutz décédé tragiquement en 2005. Elle a pour mission essentielle de prier pour l'unité visible des Chrétiens mais elle s'engage également auprès des pays les plus pauvres dans les divers continents. Certains frères y vivent en communautés provisoires et partagent la vie de ces populations.
Depuis les années 1960 elle accueille (très simplement) des jeunes et des moins jeunes pour des rencontres hebdommadaires.

[papoter]

http://www.youtube.com/watch?v=WpV_T8g5 ... re=related

Mon âme se repose en paix, sur Dieu seul: de lui vient mon salut

Oui, sur Dieu seul mon âme se repose, se repose en paix

Chant magnifique qui figure aussi sur mon CD "Taizé"...Je l'écoute souvent.

[lilie19]

Merci pour vos réponses qui me vont droit au Coeur;
Donc si j'ai bien compris pour entrer dans la communauté de TAIZE ( je ne sais pas si je me suis bien exprimée ) , je dois m'inscrire à leurs sorties dans les différents pays ou y'a t-il des points de rencontres en FRANCE

Merci à vous

[le fureteur]

Bonsoir lilie 19,

Je vais essayer d'apporter quelques précisions au sujet de la Communauté de Taizé qui est seulement composée d'hommes. Il n'y a pas de "religieuses dites de Taizé". Lorsqu'on se rend à Taizé on n'entre pas dans la Communauté on en est les hôtes.
Quelles sont ses origines ?
Un jeune pasteur protestant Roger Schutz avait le désir de réunir des jeunes gens d'origine des diverses confessions issues de la Réforme afin de former une communauté monastique à l'image des communautés catholiques. Le but de cette communauté : prier pour l'unité visible de tous les chrétiens et réintroduire le monachisme dans le protestantisme. Il faut trouver le lieu. A bicyclette le jeune Roger quitte sa Suisse natale, passe la frontière française et arrive dans un petit village où il découvre une maison sans confort mais pouvant faire l'affaire. Cependant il hésite; c'est une personne âgée qui lui demande de rester car le pays est isolé. Devant sa demande il reste. Il est seul ; nous sommes en 1940 et la zone est envahie par l'occupant. Déjà les premières mesures sont prises envers les personnes de confession israëlite. Le futur F. Roger en cache quelques unes dans le dessein de les faire partir vers la zone non occupée.
Dénoncé, il est contraint à retourner en Suisse. Il ne reviendra à Taizé qu'en 1949 accompagné de 5 autres jeunes gens désireux de partager cette vie. Ils se mettent au travail en aidant les agriculteurs de la région où ils crééront une coopérative, mais auparavant ils retaperont la maison pour qu'elle puisse abriter la future communauté. Lorsqu'ils seront assez nombreux certains partiront travailler à l'extérieur : dans le pays minier, 2 médecins travailleront l'un au Centre Hospitalier de Mâcon et l'autre dans le village voisin.
Entre temps F. Roger a écrit la Règle qui précise que les frères doivent renoncer à tout héritage et gagner leur vie par leur travail. Si un frère reçoit un héritage le produit est remis à un pays pauvre. Peu après les 5 premiers frères prononcent leurs voeux définitifs de pauvreté, d'obeissance et de célibat. Ce n'est qu'après le Concile Vatican II que des catholiques ont été autorisés à rejoindre la communauté et à y vivre en tant que membres. F. Roger et F. Max ont été observateurs au Concile Vatican II.
Aujourd'hui la majorité des frères réside à Taizé mais tous ont une occupation bien précise : certains travaillent dans les différents ateliers de la Communauté (poterie, dessins, émaux), d'autres écrivent des livres qui sont vendus au magasin d'exposition et bien sûr, des frères sont chargés de l'animation de groupes et chapeautent ceux qui sont à l'accueil. D'autres s'occupent de l'entretien du matériel et des locaux mis à la disposition des visiteurs. Il y a aussi le secrétariat et la gestion comptable. Les comptes de la Communauté et ceux de l'Accueil sont séparés. Quelques frères poursuivent des études de théologie à la fac catholique de Lyon sans parler de l'étude de langues étrangères de plus en plus nécessaires.
Il y a aussi des petites fraternités provisoires de frères qui vivent dans des pays très pauvres. Ils partagent, par leur travail, la vie des personnes.
Pour les aider dans leur travail les frères demandent à des jeunes de rester un certain temps à Taizé - pour la plupart surtout les européens - ils y ont fait plusieurs séjours. On les appelle "les permanents".
Comment devient "frère" ?
D'abord le postulant vient à Taizé et reste à l'extérieur de la Communauté proprement dit pendant quelques temps, tout en participant au travail et aux offices, il a des entretiens avec un ou plusieurs frères. Lorsque le Frère avec qui il parle pense qu'il est prêt à vivre en communauté il les rejoint, partage leur vie à l'intérieur. Au bout d'un certain temps, au cours d'un office, il reçoit le vêtement blanc de prière. Il sera Frère Untel. Cependant sa formation n'est pas finie. Il ne prononcera ses voeux définitifs qu'au bout de quelques années.
Ne croyez pas que qu'il n'y a pas de présence religieuse féminine à Taizé. Lorsque les jeunes (et les moins jeunes) ont commencé à venir nombreux sur la colline, les frères ont fait appel à une communauté de religieuses belges d'obédience jésuite : les soeurs de St André qui ont en charge non seulement l'accueil des personnes adultes - pour le logement - mais aussi des jeunes filles à qui l'on demande de rester plus longtemps. Avec elles elles auront plusieurs entretiens afin d'évoluer dans leur vie spirituelle et envisager leur avenir. Les frères font la même chose avec les garçons.
Depuis la chute des dictatures communistes dans les pays de l'Est les jeunes provenant de ces pays viennent très nombreux, notamment en été, il a été fait appel à une communauté de religieuses polonaises qui maîtrisent mieux les langues slaves.
Dans plusieurs villes de France il existe des groupes de prières qui utilisent les "chants de Taizé" en s'inspirant de la prière telle qu'elle est pratiquée à Taizé. Connectez vous sur le site de Taizé et demandez leur plus d'informations. Pour ma part il y a très longtemps que je n'y vais plus. Pardon pour ce très long exposé.

[lilie19]

Merci beaucoup

[le fureteur]

C'est aujourd'hui que commence la rencontre internationale organisée par la Communauté de Taizé et, qui cette année, se déroule à Rome. Sur le site de la Communauté vous pourrez trouver le texte de la méditation que prononcera Frère Aloïs chaque soir lors de la prière. Je confie à votre prière tous ces jeunes (et moins jeunes) accueillis dans les paroisses de la ville Eternelle et pour certains dans des familles.

[papoter]

MAGNIFICAT ANIMA MEA

[jean_droit]

Nouvelles de Taizé par courriel

Dimanche 27 janvier 2012

Taizé : En janvier, les rencontres reprennent dans le froid de l’hiver
Kigali : L’appel à la réconciliation
Rome : Quelques semaines après la rencontre européenne
Istanbul : La fête de l’Épiphanie avec le patriarche Bartholomée
Prague : Préparation des « soirées de confiance »
Agenda
Prière

Taizé : En janvier, les rencontres reprennent dans le froid de l’hiver

En ces premières semaines de 2013, les rencontres internationales ont repris. Les jeunes les plus nombreux en janvier sont ceux de la Belgique, et d’autres viennent de bien plus loin : de la Corée, du Burundi, du Botswana, du Chili, des États-Unis, du Canada... Pour la plupart, ils sont étudiants ou jeunes professionnels et profitent d’un congé pour démarrer l’année à Taizé. Certains ont dû décaler leur arrivée... en raison des chutes de neige.

Pendant ces semaines, la prière des frères rejoint des événements du monde : le conflit au Mali, la reconstruction en Haïti trois ans après le tremblement de terre, ou encore la célébration du cinquantième anniversaire de la réconciliation franco-allemande. La fête de l’Épiphanie a été célébrée en union plus particulière avec les chrétiens d’Orient, dont certains fêtaient Noël au même moment.

Du 18 au 25 janvier, s’est déroulée dans beaucoup de pays la semaine de prière pour l’unité chrétienne, dont le thème avait été préparé par des étudiants indiens. Dans ce cadre, une veillée de prière a eu lieu à Taizé, dans l’église de la Réconciliation, en présence de l’évêque d’Autun, des pasteurs protestants et du prêtre orthodoxe de la région. Un frère vivant depuis trente ans au Bangladesh a aussi animé une rencontre sur le témoignage des chrétiens d’Asie.

Kigali : L’appel à la réconciliation

Après la rencontre africaine de jeunes à Kigali, frère Alois a écrit pour les participants à la rencontre européenne un message intitulé « De Kigali à Rome ». Dans ce texte, il écrit : « Du Rwanda nous retenons surtout l’appel à la réconciliation. L’Église veut y contribuer à une réconciliation en profondeur, non pas une coexistence imposée, mais une réconciliation des cœurs. C’est un appel pour nous tous : comment réconcilier ce qui paraît, et qui est peut-être, incompatible ? Nous ne sommes pas condamnés à la résignation ou à la passivité, car le Christ est venu réconcilier ce qui semblait à jamais opposé. » Sur le site, ont été publiés de nouveaux échos de cette étape rwandaise du pèlerinage de confiance, écrits par des jeunes de différents pays ayant participé à la rencontre.

Rome : Quelques semaines après la rencontre européenne

La prière commune du 29 décembre 2012 sur la place Saint-Pierre, qui a rassemblé 45000 jeunes catholiques, orthodoxes et protestants autour du pape restera probablement le moment le plus fort de la 35e rencontre européenne. Pendant la semaine de prière pour l’unité, Benoît XVI a évoqué cette prière commune en ces termes : « La veillée que j’ai pu célébrer voici environ un mois sur cette Place avec des milliers de jeunes de toute l’Europe et avec la communauté œcuménique de Taizé a été très significative : un moment de grâce où nous avons pu expérimenter la beauté d’être un en Christ. »

Sur le site internet, on peut trouver les derniers échos de Rome, tout comme les méditations de frère Alois, des photos et des témoignages écrits pendant la rencontre par les jeunes participants.

Istanbul : La fête de l’Épiphanie avec le patriarche Bartholomée

Aussitôt après la rencontre européenne de Rome, frère Alois, avec quelques frères de la communauté et une centaine de jeunes venant de 25 pays, se sont rendus en pèlerinage à Istanbul, du 4 au 6 janvier 2013, pour célébrer la fête de l’Épiphanie avec les chrétiens des diverses Églises de cette ville. Ils ont en particulier été reçus par le patriarche de Constantinople, Bartholomée.

Sur le site, un frère fait le récit de ce pèlerinage ; ont aussi été publiées les paroles d’accueil du patriarche, la méditation de frère Alois et des photos des moments-clés.

Prague : Préparation des « veillées de confiance »

Il y a 5 ans à Zlin, il y a 3 ans à Brno et l’an dernier à Olomouc, certains jeunes ont préparé une rencontre appelée « Dny důvěry » – « Journées de confiance ». Ces week-ends rassemblaient des jeunes adultes entre 17 et 35 ans provenant de toute la République tchèque. Tous les participants étaient accueillis par les familles des différentes paroisses et les communautés locales. Cette année, certains de ces jeunes adultes ont exprimé le désir de poursuivre ce « petit pèlerinage de confiance » dans leurs villes. En octobre et novembre, ils ont invité pour des « Večery důvěry » – « veillées de confiance » – dans plusieurs grandes villes du pays.

Agenda

Un frère de Taizé sera au Canada et en Californie pour des visites en février-mars. Des temps de prière et de partage sont prévus en différentes villes du Canada. Du 21 au 25 février, il sera dans la région de Los Angeles, puis du 26 février au 3 mars dans la région de San Francisco.
Au cours du mois de mars, pendant que deux volontaires de Taizé feront des visites dans les écoles pour préparer la venue des groupes en été, un frère de la communauté participera à des prières de Carême à Londres, Birmingham, Cambridge et Norwich.
Des frères seront en Ukraine et en Biélorussie du 19 avril au 5 mai. Si vous souhaitez organiser une étape dans votre ville, vous pouvez contacter dès maintenant community@taize.fr.
Prière

Christ Jésus, envoyé de Dieu, tu nous assures que Dieu ne peut qu’aimer. Nous voulons te suivre et dire à notre tour cette bonne nouvelle par notre vie.

Les nouvelles de Taizé par courriel sont disponibles en : allemand, anglais, croate, espagnol, français, hongrois, indonésien, italien, polonais, et portugais. Abonnement gratuit.

Nouveaux abonnés: Pour recevoir les «Nouvelles de Taizé par courriel» régulièrement, allez a : http://www.taize.fr/taizenews.php?lang=fr

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Envoyez toute question technique a : taizelist.admin@taize.fr

Site Internet de Taizé : http://www.taize.fr

[etienne lorant]

L’essentiel caché à nos propres yeux

La prière est à la fois lutte et abandon. Elle est aussi attente : attendre que se fraie un passage, attendre qu’éclate le mur des résistances intérieures. Tout comme nous, dans sa vie terrestre, le Christ a connu ces ardentes patiences.
La prière a de quoi étonner. Elle propulse dans un ailleurs que nous-mêmes : si le Christ est reconnu dans le prochain, et si toujours il vit au-dedans de nous, il est aussi ailleurs, notre vis-à-vis.
La prière demeure toujours pauvre, elle est vécue par nous autres qui sommes jusqu’au bout pauvres serviteurs. Elle dépassera toujours l’homme. Les mots sont inaptes à la décrire. Dans la prière, il y a comme un au-delà à ce que nous sommes, un au-delà à nos propres paroles.

Pour nous tous, la cohérence du langage compte tellement. Il est compréhensible que beaucoup éprouvent d’abord comme une répulsion ou une crainte à entrer dans cette mouvance où tout semble se passer dans le non descriptible. […] Nous ne savons pas comment prier, mais l’Esprit Saint vient au secours de notre incapacité, et il prie en nous.
Immuable en son fond au long des siècles, la prière revêt des expressions différentes à travers l’histoire ou selon les moments de notre existence.
Il en est qui prient sans aucune parole, tout se passe dans un grand silence.
D’autres s’expriment en beaucoup de mots. Au XVIè siècle, la femme courageuse et réaliste qu’était Thérèse d’Avila écrivait à propos de la prière : « Quand je parle au Seigneur, souvent je ne sais pas ce que je dis. C’est l’amour qui parle. Et l’âme est si hors d’elle que je ne vois point la différence qu’il y a entre elle et Dieu. L’amour s’oublie lui-même et il dit des folies. »
D’autres trouvent dans la liturgie ou dans une prière commune la joie du ciel sur la terre, un accomplissement…

Il en est qui disent et redisent à l’infini quelques mots qu’ils ont appris à balbutier. À travers cette prière de répétition, cette prière des pauvres que nous sommes, une unité de la personne se construit en eux. Ils répètent l’humble salutation qu’élisabeth adressait à Marie : « Je vous salue Marie… » Ce sont parfois les seuls mots qui leur restent quand ils sont pris au dépourvu par la détresse humaine. Ou bien ils murmurent, à voix intelligible ou non, au rythme de leur respiration, la prière du Nom de Jésus. Apparemment la répétition des mêmes paroles à l’infini est sans spontanéité. Et voilà qu’après une longue attente surgissent des jaillissements intérieurs, une plénitude, présence de l’Esprit Saint toujours perturbateur.

Il en est encore qui ne connaissent pour ainsi dire jamais de résonance sensible d’une présence en eux. Leur vie durant, ils sont dans l’attente et celle-ci active l’ardeur de la recherche. Pour eux la contemplation est une lutte, elle n’inonde pas d’une plénitude immédiate, elle ne fait pas jaillir spontanément une effusion pour le Christ.
Elles sont multiples, les voies de la prière. Les uns en suivent une seule, d’autres les suivent toutes. Il est des moments où la certitude est vive : le Christ est là, il parle au-dedans de nous. Mais il est d’autres moments où il est le Silencieux, un lointain Inconnu… Il n’y a pas de privilégiés de la prière.

Diversifiée à l’infini, la prière est pour tous un passage vers une vie qui ne vient pas de nous-mêmes mais d’un ailleurs.
En quoi se distingue celui qui construit toute sa vie sur le défi de la prière de celui qui y est indifférent ? Extérieurement en rien. Il est le même que tous les autres, il se lève le matin, marche, se nourrit. Intérieurement tout le différencie. Le défi de la prière est pour lui une création plus essentielle que les évènements de sa propre histoire.
Si la prière avait un but utilitaire, quelle dérision ! Elle serait projection de soi et même marchandage avec Dieu.
Sereine contemplation ou lutte intérieure, elle n’est rien d’autre que de parvenir à tout remettre, avec la simplicité de l’enfant.
Dans la ténacité de la prière, l’homme tire alors des énergies en vue d’autres luttes: pour permettre aux siens de subsister, pour transformer les conditions de la société… Loin de fuir les évènements et les hommes, il les considère avec un regard qui lui vient d’un Autre.

Quand l’homme se cherche désespérément, quand son regard ne se détache pas de lui-même, l’orgueil de la vie l’emporte, avec tout son cortège d’arrivisme, de carriérisme, d’aspiration à la réussite. Si, à l’inverse, il laisse un Autre prendre son regard, seule l’unique réalité vient à compter.

Tout est dans le regard que nous portons sur nous-mêmes, sur les autres et sur les événements. Au point que presque tout ce qui nous arrive vient de nous-mêmes. Ou bien l’orgueil de la vie est le moteur de notre existence, et seule importe la domination sur les êtres et sur les choses, par l’argent mai aussi sans l’argent. Ou bien le regard même du Christ prend la place du nôtre. Alors s’ouvre la voie du don de la vie.

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