Bonjour thomasthomas.
Je découvre avec étonnement le sondage que vous avez proposé .
Premier étonnement : l'intitulé du topique est
"Priorité des catholiques pour que l'église (sic)
perdure" mais le sondage demande quelle est la "
priorité pour que les catholiques perdurent dans le temps et deviennent de plus en plus nombreux".
Ca n'est pas pareil du tout ! L'
Eglise n'est pas la somme de tous les catholiques. Cette confusion est révélatrice.
J'ai eu le plaisir et la chance d'assister au carrefour apostolique organisé par le Centre Saint-Paul dont Raoul nous a parlé sur un autre fil de discussion
http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... 2150#12150
L'intervention de Mgr Rifan en était le coeur. L'administrateur apostolique,
"ex-allié de Mgr Lefebvre" selon les termes d'ailleurs justes de VexillumRegis, a commencé par une salutaire mise au point sur l'Eglise. Dans le Credo, nous affirmons croire en l'Eglise (
Credo in (...) unam, sanctam, catholicam et apostolicam Ecclesiam). Ainsi, a fait remarquer Mgr Rifan, si l'on dit y croire, c'est qu'on ne la voit pas. C'est que, en effet, l'Eglise n'est pas seulement une institution humaine, c'est avant tout une institution divine. Ceci est un
dogme.
Parmi les "sept péchés des tradis" que l'évêque de Campos a malicieusement énoncé, l'orgueil et le pessimisme se conjuguent et en conduisent certains à penser que l'Eglise peut se perdre et que son salut ou sa perte sont d'abord oeuvres humaines.
Or, il est écrit :
"Eh bien! moi je te dis: Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les Portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle." (Mt 16,18) L'Eglise, ce Corps mystique dont le Christ est la tête et nous autres les membres, non seulement ne disparaîtra pas, mais encore triomphera par le Christ.
L'évêque de Campos a donné ensuite une très belle image. L'Eglise a une dimension humaine et une dimension divine, comme le Christ lui-même (que les puristes ne me hurlent point aux oreilles et reposent leur Denzinger, je sais que le terme
"dimension" n'est pas des plus heureux mais, à l'instant, je n'en trouve pas d'autres). Le Christ a présenté un aspect humain parfois faible et souffrant à ses disciples, notamment lors de sa Passion, mais, à saint Pierre, saint Jacques et saint Jean, Il a laissé entr'apercevoir sa divinité sur le mont Tabor, lors de sa Transfiguration. Eh bien, nous a dit Mgr Rifan, l'Eglise, dans sa dimension humaine, peut parfois apparaître faible - et c'est peut-être le cas actuellement -, mais parfois Elle nous laisse aussi entr'apercevoir sa réalité divine, notamment lors des canonisations. Beau parallèle n'est-ce pas ?
D'ailleurs, le Cardinal Journet n'a-t-il pas dit un jour que "L'Eglise n'est pas au vatican, Elle est dans le coeur des saints".
Puisque certains ont proposé de rajouter une rubrique qui recueillerait leur suffrage, je propose donc la mienne :
que les catholiques soient des saints.
L'Eglise a besoin de saints. Tous les grands réformateurs ont été des saints.
"On ne réforme l'Eglise qu'en souffrant pour elle, on ne réforme l'Eglise visible qu'en souffrant pour l'Eglise l'invisible. On ne réforme les vices de l'Eglise qu'en prodiguant l'exemple de ses vertus les plus héroïques. Il est possible que saint François d'Assise n'ait pas été moins révolté que Luther par la débauche et la simonie des prélats. Il est même certain qu'il en a plus cruellement souffert, car sa nature était bien différente de celle du moine de Weimar. Mais il n'a pas défié l'iniquité, il n'a pas tenté de lui faire front, il s'est jeté dans la pauvreté, il s'y est enfancé le plus avant qu'il a pu, avec les siens, comme dans la source de toute rémission, de toute pureté. Au lieu d'essayer d'arracher à l'Eglise les biens mal acquis, il l'a comblée de trésors invisibles et, sous la douce main de ce mendiant, le tas d'or et de luxure s'est mis à fleurir comme une haie d'avril...
L'Eglise n'a pas besoin de réformateurs, mais de saints." (Bernanos.
Martin Luther (1943))
Je m'aperçois que, comme d'hab, je suis long et bien que j'aie envie de vous faire part de mes autres étonnements (notamment à propos de Vatican II), je m'arrête là.
Que Dieu nous prenne en pitié.
Marchenoir.