Le Saint Concile de Vatican II : bienfaits ou méfaits ?

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thomasthomas
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Le Saint Concile de Vatican II : bienfaits ou méfaits ?

Message non lu par thomasthomas » jeu. 23 févr. 2006, 9:12

Bonjour à tous , voilà le sujet est lancé à la demande de plusieurs personnes.

Bon , tout le monde connait mon point de vue , pour moi ça a été une mutilation du dogme et le résultat une catastrophe.
Christophé déplacera certainement les messages déjà écrits sur ce sujets qui n'avaient pas leurs places dans le fil "priorité des catholiques" .

Que Dieu vous benisse

jean_droit
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Message non lu par jean_droit » jeu. 23 févr. 2006, 12:08

Le problème du Concile Vatican II est au centre de la vie de l’Eglise.
Il donne lieu à des affrontements souvent épiques.
Je pense qu’il faut distinguer deux choses :
- Le Concile lui même,
- Ce que l’on en a fait.

………….

Je n’ai lu que très peu des documents du Concile. Je suis loin, donc, d’être bien informé.
Sur un grand nombre de points le Concile me semble sensé et chercher à renouveler l’Eglise.
Personnellement je suis tout à fait d’accord pour que la messe soit dite en langue du pays sans l’abandon de la messe en latin.
La recherche de plus d’authenticité et d’un renouvellement de la liturgie est intéressante.
Sur certains points je suis en opposition totale mais je ne sais pas si c’est vraiment ce qui est dit dans les textes ou plutôt l’interprétation qui en a été faite.
Je ne peux imaginer que ce soit le Concile qui ait introduit la notion du relativisme ou l’abandon du prosélytisme et de l ‘évangélisation . Ce serait si contraire à l’Evangile, à la Parole de Notre Seigneur, à celle de Saint Paul et des premiers chrétiens que je ne peux concevoir qu’un Concile puisse avoir introduit ces hérésies.
Si c’est le cas je les condamne avec la plus grande véhémence.

…………

Ce Concile a été phagocyté par les « soixante huitard » de l’Eglise. Et c’est de là qu’est venu la confusion.
Ce fut une période cauchemardesque.
Je ne désire pas, dans ce premier message, décrire toutes les erreurs qui ont été faites dont une partie en contradiction avec l’Evangile.
Si on peut juger cette période à ses fruits ce n’est vraiment pas brillant.
On a vidé les églises, on a incité les prêtres à partir, on a déstabilisé une partie des fidèles.
De « rupture » en « rupture », de « renoncement » en « renoncement » l’Eglise s’est tiré une balle dans le pied.

…………

Grâce soit rendu à Dieu, il me semble que cette sombre période de déclin et d’autodestruction est derrière nous.

Mais les dégâts sont si importants qu’il nous faudra des dizaines d’années pour remonter vraiment la pente.

Déjà Paul VI avait ressenti combien « l’Eglise soixante huitarde » était dangereuse. Il avait essayer de tempérer les choses. Jean Paul II a accentué ce recentrage et Benoît XVI continue l’œuvre de redressement entreprise.

…………..

Pour moi il ne s’agit pas de mettre Vatican II aux orties mais de l’utiliser pour qu’il soit la base du devenir de l’Eglise.

Je suis totalement contre un « arrière toute ».

L’Eglise doit reprendre sa marche en avant.

Elle doit, aussi, éliminer les concepts « idéologiques » qui lui ont fait tant de mal.

Et reconstituer son union en prenant en compte toutes ses tendances depuis la FSSPX jusqu’à monseigneur Gaillot.

Cela demande à chacun de nous de faire preuve de modération et de sentiment d’unité.

Cela demande à chacun de nous de contribuer selon ses possibilités ( cf Saint Paul ) au renouveau de l’Eglise.

Ma seule préoccupation est de voir comment améliorer notre pratique religieuse, comment évangéliser la Terre, comment aider efficacement notre prochain.

Notre ligne de conduite doit être l’Evangile et la fidélité à Benoît XVI

Notre force doit être notre prière et l’action du Saint Esprit.

oak
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Message non lu par oak » jeu. 23 févr. 2006, 13:06

Jean, votre point de vue est éminemment respectable, mais n'est il pas trop "franco-français",

L'Eglise Catholique aux USA (qui a donc connu Vatican II) est passée de 55 Millons de personnes en 1965 à 63 Millions de personnes, soit 14,5% d'augmentation.

Avec les mêmes innovations, les uns se lamentent et les autres croissent en influence et en spiritualité,

Et il y avait aussi des 68 ards,

Il y a un problème certes mais je pense qu'il est purement "hexagonal",

- problème de dénigrer ceux qui innovent (cela se voit aussi dans le monde de l'entreprise)

- système de pensée ultra-critique et déresponsabilisant

- rigidité et incapacité de s'adapter aux changements profonds de la société, dans les années 60 on est passé de fait d'une société de "devoirs" à une société de "droits", c'est un changement sociologique de fonds qui a traversé tous les pays occidentaux.

Il y avait beaucoup de problèmes à l'époque, la génération de 68 est "entrée en conflit avec ses parents", mais les générations actuelles n'entrent plus "en conflit", ce n'est plus à la mode. La situation est stabilisée.

Et puis en France ne prend on pas un malin plaisir à se flageller ? C'est le péché mignon des Français, on leur pardonnera.

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Message non lu par wanderer » jeu. 23 févr. 2006, 13:14

Pour répondre à la question de jean_droit.
22. Avec l'avènement de Jésus-Christ sauveur, Dieu a voulu que l'Église par lui fondée fût l'instrument du salut de toute l'humanité (cf. Ac 17,30-31).90 Cette vérité de foi n'enlève rien à la considération respectueuse et sincère de l'Église pour les religions du monde, mais en même temps, elle exclut radicalement la mentalité indifférentiste « imprégnée d'un relativisme religieux qui porte à considérer que “toutes les religions se valent” ».91 S'il est vrai que les adeptes d'autres religions peuvent recevoir la grâce divine, il n'est pas moins certain qu'objectivement ils se trouvent dans une situation de grave indigence par rapport à ceux qui, dans l'Église, ont la plénitude des moyens de salut.92
http://www.vatican.va/roman_curia/cong ... s_fr.html

Wanderer

:)

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Message non lu par jean_droit » jeu. 23 févr. 2006, 13:37

Le référence de Wanderer me convient totalement.
Elle est tout à fait en phase avec ce que je pense.
Malheureusement je connais bien des laïcs ou des clercs qui ne racontent pas la même chose.

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Message non lu par jean_droit » jeu. 23 févr. 2006, 13:49

Pour réponde à Oak :
Dans beaucoup de pays la situation de l'Eglise est plus enviable.
A un certain nombre de nuances près.
L'augmentation des catholiques aux Etats Unis est dû en grande partie aux hispanisants.
Bien des églises de part le monde souffrent :
Je connais le cas du Sud du Portugal et du Brésil.
Dans le premier cas, par exemple, le déchristianisation est impressionnante.
Les nouvelles du Mexiques sont alarmantes.
L'Eglise du Canada est dans le même cas, à ce que je sais.
L'Eglise croit en Asie mais ce n'est rien par rapport aux autres communautés chrétiennes.
Je ne parle pas des pays musulmans. Cf les messages concernant le sujet.
Pour la France le "désert religieux" s'étend progressivement.
En est-il vraiment autrement dans les autres pays d'Europe ?
On m'a donné des nouvelles alarmantes pour ce qui est des Pays Bas.
Ce qui est réconfortant c'est que l'on sent un renouveau.
Mon propos c'est de l'accompagner.

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Quelques précisions pour commencer le débat

Message non lu par Christophe » jeu. 23 févr. 2006, 21:47

[align=justify]Bonsoir à tous !

Afin d'éviter tout malentendu dans la suite de la discussion, il convient de préciser quelques points :

:arrow: Un concile oecuménique est l'assemblée de tous les évêques catholiques, tant d'Occident que d'Orient .
:arrow: Le premier concile oecuménique, le 1er Concile de Nicée, a débuté en l'an 325.
:arrow: Le Concile de Trente (1545-1563) est le concile de la Contre-Réforme.
:arrow: L'avant dernier concile oecuménique (Vatican I) a eu lieu dans l'Etat de la Cité du Vatican.
:arrow: Le dernier concile oecuménique est le second concile du Vatican (ou Vatican II, 1963-1965).
:arrow: Le Concile de Vatican II est un concile essentiellement pastoral.
:arrow: Le Concile de Vatican II a été convoqué par le bienheureux Jean XXIII, et clotûré par Paul VI.
:arrow: A l'issue du Second Concile de Vatican, un certain nombre de textes ont été promulgués.
:arrow: Le Pape, évêque de Rome est à la tête de l'Eglise universelle, l'Evêque est lui à la tête d'une Eglise locale.
:arrow: Le Vatican est un petit Etat souverain, localisé dans la ville de Rome. Le Pape y réside.
:arrow: Par abus de langage, Le Vatican - ou Rome - désigne l'autorité suprême de l'Eglise catholique.

Il ne faut donc pas confondre les choses suivantes :
1] L'Eglise catholique dans sa réalité temporelle ou spirituelle
2] Les Saint-Pères qui se succèdent sur le trône de Pierre
3] Le Saint-Siège
4] Le Saint Concile de Vatican II qui s'est achevé en 1965
5] Le pseudo-"Esprit du Concile" qu'évoquent surtout ceux qui en veulent en forcer la lettre
6] Les pratiques qui sont apparues dans les années suivant le Concile
7] Les directives émanant du Vatican, plus ou moins bien suivies sur le terrain
8] Etc.

Bref, un simple conseil de bon sens : pour parler du concile de Vatican II, il est indispensable de lire les actes du concile !


Que Dieu bénisse les hommes de bonne volonté !
Christophe[/align]
« N'ayez pas peur ! » (365 occurrences dans les Écritures)

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Message non lu par jean_droit » ven. 24 févr. 2006, 8:38

Bonjour Christophe, mon frère en Le Seigneur,
Je suis tout à fait d'accord sur tes propos.
Ma première intervention allait tout à fait dans ce sens.
Il y a le Concile et ce qui en a été fait ....
L'exemple du "relativisme" en est la démonstration.
Le relativisme a été et est encore assez répandu dans l'Eglise de France.
Le Concile l'avait pourtant condamné .....

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Message non lu par thomasthomas » lun. 06 mars 2006, 1:13

Bonjour à tous , j'avais complètement oublié ce fil et Christophe a bien fait de me le rappeler .
Je vais donc en profiter pour résumer mes reproches envers ce concile .
-autorisation de communier dans la main et plus dans la bouche
-messe en langue courante et plus en latin
-autorisation de ne plus s'agenouiller lors du changement des espèces
-autorisation de messe de funéraille pour les sucidés
-autorisation de crémation
-autorisation de ne plus porter la soutane par les pretres
-plus d'obligation de mettre un voile pour les femmes pendant la messe
-autorisation pour les jeunes filles de faire enfant de choeur
-autorisation pour les non pretres de donner le corps du Christ
-autorisation de baptiser les enfants qui ne portent pas le nom d'un saint
-autorisation d'avoir 2 parains et 2 marraines
-etc....

Je rapelle que je n'ai pas lu une ligne de ce concile , que je ne sais pas exactement si ces changements relèvent du dogme , de la lithurgie , de la tradition ou autre.
En tout cas , j'estime que ce sont des changements majeurs car ils touchent à la vie religieuse de tous les jours.
J'ai vu ces changements dans la pratique , car j'ai fait mon éducation religieuse avec un père traditionnel et dans une église traditionnelle.
En grandissant , je suis allé dans d'autres églises ,à des messes , baptemes,enterrements et j'ai donc vu ces différences.
Vu le résultat qu'ont apporté ces changements , il suffit de voir l'état de notre église en 2006 , vous comprendrez pourquoi je suis contre .
Pour moi , je considère que c'est une mutilation de l'église .

Que Dieu vous benisse

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Message non lu par thomasthomas » lun. 06 mars 2006, 1:19

J'aimerais rajouté que vous verrez que ces changements sont majoritairement des autorisations qui enlévent des obligations,des devoirs et des interdits .Pour ma part , c'est du laxisme , on autorise X et Y choses parce que les gens le font , en espérant que le catolicisme paraitra plus "cool" pour les fidèles.
Je trouve que c'est une voie dangereuse qu'a emprunté vatican en acceptant ce concile.C'est une diminution du dogme à mon sens.
C'est une façon de tolérer le péché car il existe.
Bientot , vous verrez , il ne sera plus obligatoire d'etre baptisé pour etre enfants de Dieu à ce rythme là.

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Le Concile Vatican II et l'usage du latin dans la liturgie

Message non lu par Christophe » lun. 06 mars 2006, 14:21

Le Saint Concile a écrit :[align=justify]36. [Langue liturgique]

§ 1. L'usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins.

§ 2. Toutefois, soit dans la Messe, soit dans l'administration des sacrements, soit dans les autres parties de la liturgie, l'emploi de la langue du pays peut être souvent très utile pour le peuple: on pourra donc lui accorder une plus large place, surtout dans les lectures et les monitions, dans un certain nombre de prières et de chants, conformément aux normes qui sont établies sur cette matière dans les chapitres suivants, pour chaque cas.

§ 3. Ces normes étant observées, il revient à l'autorité ecclésiastique qui a compétence sur le territoire, mentionnée à l'article 22, § 2 (même, le cas échéant, après avoir délibéré avec les évêques des régions limitrophes de même langue), de statuer si on emploie la langue du pays et de quelle façon, en faisant agréer, c'est-à-dire ratifier, ses actes par le Siège apostolique.

§ 4. La traduction du texte latin dans la langue du pays, à employer dans la liturgie, doit être approuvée par l'autorité ecclésiastique ayant compétence sur le territoire, dont il est question ci-dessus.[/align]
:arrow: Concile de Vatican II, Constitution Sacrosanctum Concilium "sur la Sainte Liturgie", 1963

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Le Concile Vatican II et la communion dans la main

Message non lu par Christophe » lun. 06 mars 2006, 14:40

[align=justify]Je reprends ici la réponse qu'a faite Marchenoir dans un autre fil (ici). Le second Concile du Vatican ne s'est pas prononcé sur la question de la communion dans la main.

En revanche, le 19 juin 1969, la communion dans la main fut autorisée en France par le Conseil permanent de l'Épiscopat. Cette autorisation faisait suite à l'Instruction Memoriale Domini (29 mai 1969) de la Sacrée Congrégation pour le Culte divin et à la réponse du Préfet de la cette même Congrégation faite, le 6 juin suivant, à la demande présentée par la Conférence épiscopale de France.

Voici un extrait de l'instruction Memoriale Domini :[/align]
La Sacré Congrégation pour le Culte divin a écrit :[align=justify]Mais en même temps, ces dernières années, la participation plus complète à la célébration eucharistique, exprimée par la communion sacramentelle, a suscité çà et là le désir de revenir à l'ancien usage de déposer le Pain eucharistique dans la main du fidèle, lequel se communie lui-même en le portant à sa bouche.

Dans certains endroits et dans certaines communautés, cette façon de faire est pratiquée, bien que le Saint-Siège n'ait pas encore donné l'autorisation demandée et que parfois cette pratique ait été introduite sans que les fidèles y aient été préparés convenablement. [...]

Par la suite, lorsque la vérité et l'efficacité du mystère eucharistique, ainsi que la présence du Christ en lui, ont été plus approfondies, on a mieux ressenti le respect dû à ce Très Saint Sacrement et l'humilité avec laquelle il doit être reçu, et la coutume s'est établie que ce soit le ministre lui-même qui dépose sur la langue du communiant une parcelle de Pain consacré.

Compte tenu de la situation actuelle de l'Église dans le monde entier, cette façon de distribuer la Sainte Communion doit être conservée, non seulement parce qu'elle a derrière elle une tradition multiséculaire, mais surtout parce qu'elle exprime le respect des fidèles envers l'Eucharistie. [...]

Aussi, devant les demandes formulées par un petit nombre de Conférences épiscopales, et certains évêques à titre individuel, pour que sur leur territoire soit admis l'usage de déposer le Pain consacré dans les mains des fidèles, le Souverain Pontife a-t-il décidé de demander à tous les évêques de l'Église latine ce qu'ils pensent de l'opportunité d'introduire ce rite. [...]

Ces réponses montrent donc qu'une forte majorité d'évêques estiment que rien ne doit être changé à la discipline actuelle et que si on la changeait cela offenserait le sentiment et la sensibilité spirituelle de ces évêques et de nombreux fidèles.
C'est pourquoi, compte-tenu des remarques et des conseils de ceux que « l'Esprit-Saint a constitués intendants pour gouverner » les Églises (Cf. Act. 20, 28), eu égard à la gravité du sujet et à la valeur des arguments invoqués, le Souverain Pontife n'a pas pensé devoir changer la façon traditionnelle de distribuer la Sainte Communion aux fidèles. [...]

Mais là où s'est déjà introduit un usage différent - celui de déposer la Sainte Communion dans la main - le Saint-Siège, afin d'aider les Conférences épiscopales à accomplir leur tâche pastorale, devenue souvent plus difficile dans les circonstances actuelles, confie à ces mêmes Conférences la charge et le devoir de peser avec soin les circonstances particulières qui pourraient exister, à condition cependant d'écarter tout risque de manque de respect ou d'opinions fausses qui pourraient s'insinuer dans les esprits au sujet de la Très Sainte Eucharistie, et d'éviter soigneusement tous autres inconvénients.

De plus, en pareils cas, pour que cet usage s'établisse comme il faut, les Conférences épiscopales prendront, après prudent examen, les décisions opportunes, par vote secret et à la majorité des deux tiers. Ces décisions seront ensuite soumises au Saint-Siège, pour en recevoir la nécessaire confirmation (Cf. Conc. oec. Vat II, Decr. Christus Dominos, n. 38, 4 : AAS 58 (1966) 693.), accompagnées d'un exposé précis des causes qui les ont motivées. Le Saint-Siège examinera chaque cas attentivement, en tenant compte des liens existant entre les différentes églises locales, ainsi qu'entre chacune d'elles et l'Église universelle, afin de promouvoir le bien commun et l'édification commune, et afin que l'exemple mutuel accroisse la foi et la piété.[/align]

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laiglejo
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Message non lu par laiglejo » lun. 06 mars 2006, 16:54

thomasthomas, je ne fais que passer, en souhaitant intervenir sur :
-autorisation de messe de funéraille pour les sucidés
un lien intéressant à ce propos qui me parait sérieux : http://www.jesusmarie.com/maria_simma.html, où l'on peut lire :
QUEL EST LE SORT DES ENFANT MORTS SANS BAPTEME, DES SUICIDES, ETC. ?

Ces enfants ont aussi un « ciel » ; ils y sont heureux, mais ils n’ont pas la vision de Dieu. Cependant, ils en savent si peu à ce sujet, qu’ils croient avoir ce qu’il y a de plus beau.
Qu’en est-il des suicidés ? Sont-ils damnés ? Non, dans la plupart des cas, ils ne sont pas responsables de leur acte. Ceux qui sont coupables que ces gens se soient suicidés, portent, eux, une bien plus grande responsabilité.
Les membres d’autres religions vont-ils aussi au purgatoire ? Oui, même ceux qui ne croyaient pas au purgatoire. Mais ils y souffrent pas autant que les catholiques parce qu’ils n’avaient pas les sources de grâces dont nous disposons ; sans doute, ils n’ont pas a même félicité.
Les âmes du purgatoire ne peuvent-elles rien faire pour elles-mêmes ? Non, absolument rien, mais elles peuvent nous aider beaucoup si nous le leur demandons.
alors, même si nous devons être prudents, essayons de ne pas être plus royaliste que le roi(je parle de notre Roi d'Amour)

Il me semble, dans un autre fil, que vous disiez qu'il fallait se préparer au martyr ! Savez-vous qu'il a déjà commencé ? Oh, je ne parle pas des martyrs pour la foi visibles aux yeux de tous, mais les martyrs d'amour, à la petite semaine qui vivent un martyr qui sauve nos âmes dans l'indifférence générale et la solitude totale au point de se battre en permanence avec l'envie de mettre un terme à leurs souffrances. J'en connais de ces âmes là. L'Eglise aussi qui dans sa sagesse a assoupli ses décrets
C'est une façon de tolérer le péché car il existe.
Vrai ! et il y en a un qui est très "dans l'air du temps" (j'ai vu ça chez les évangéliques et il gagne du terrain dans toutes les religions qui ont tendance à se fondamentaliser), je veux parler du pharisianisme

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Message non lu par oak » lun. 06 mars 2006, 17:10

Vrai ! et il y en a un qui est très "dans l'air du temps" (j'ai vu ça chez les évangéliques et il gagne du terrain dans toutes les religions qui ont tendance à se fondamentaliser), je veux parler du pharisianisme


Certes, chez les évangéliques l'essentiel de la foi se confond souvent avec des milliers d'actes et de prescriptions, dans l'ordre et le désordre : ne pas fumer, ne pas boire de vin (ou un peu), ne pas regarder la télévision, ne pas jouer aux jeux vidéos , ne pas aller voir "harry potter", ne pas avoir de relations sexuelles hors mariage, donner la dime de ses revenus à la communauté, fréquenter assidument, (2x par semaine), ... et j'en passe .. avec celà on en est à plus de 613 commandements ....

Mais il y a un point sur lequel ils sont "clairs" c'est que les services religieux doivent être faits dans langue du pays. (Sinon ils sont incompréhensibles). [A moins d'être dans une communauté étrangère, auquel cas la langue du service est celle de la communauté].

Je plaisante, mais quand la foi se confond avec une série de prescriptions ritualisées, dans la vie ou dans le culte , c'est qu'on est en plein pharisaïsme.

Jésus a aimé les pharisiens (c'est peu évident mais il en dit du bien "ils sont dans la chaire de Moïse, écoutez les", Jésus a accueilli Nicodème, en lui disant qu'il lui manquait de "naitre de nouveau")...

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Message non lu par Exupère » lun. 06 mars 2006, 20:05

[align=justify]Bonjour,

Je n'ai pas lu non plus les conclusions du Concile de Vatican II mais j'en ai lu de larges extraits et commentaires dans la biographie de Jean-Paul II par George Weigel. A 31 ans, je n'ai jamais connu autre chose que l'Eglise d'après Concile et j'ai été très fortement influencé dans ma foi, naissante et confirmée, par l'incroyable pasteur qu'était notre regretté Saint-Père Jean-Paul II.

Je n'ai jamais senti, thomas, que Jean-Paul II ait été faiblard, relativiste ou tiède dans sa foi, bien au contraire. Il prêchait, il évangélisait. D'après ce que je lis et apprends, en "bien" comme en "mal", de l'Eglise avant V-II, je suis convaincu que ce Concile a rompu brutalement une dynamique néfaste pour l'Eglise. En France en particulier, elle était très politisée, divisée entre ses ailes "droite" et "gauche", sur la défensive en raison de sa position dominante qu'elle avait tenu pendant des siècles et encore relativement récemment, et pour tout dire débordée par l'enchaînement des événements mondiaux qui prenaient souvent la forme de cataclysmes. Débordée non pas en tant qu'Institution, mais en tant que Corps Vivant.

Vatican II, c'est la rupture. La saignée même. C'est le moment de vérité, le recentrage vers une foi plus fondamentale, moins esthétique, simplifiée; qui certainement, redonne un peu plus de poids aux Ecritures par rapport à la Tradition - d'où la dérive portestante souvent décriée. Qui tend la main plus facilement. Qui prend le chemin difficile de la foi et du prêche, afin de rompre avec le ronron souvent trop comfortable de l'Eglise d'avant.

Les conséquences:

- la partie qui était la plus fidèle, la plus pieuse, la plus dynamique d'avant le Concile l'a eu dure, s'est sentie "trahie". Et je le comprends. C'est une épreuve de foi, mais je crois qu'ils étaient invité à mettre leur Orgueil dans la poche et à rester fidèles. Une partie d'entre eux ne le put pas (FSSPX) mais leur foi reste grande et ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne rejoignent le troupeau.

- la partie qui est était progressiste s'est cru arrivée. Elle a utilisé la débacle de ses "adversaires" pour user et souvent abuser du Concile. Cette apparente fuite en avant a eu en fait des bénéfices: celui de séparer l'ivrée du bon grain. La plupart des ces progressistes avaient une foi fort chancellante et ils ont été déçus, dans leur Orgueil, que l'Eglise reste l'Eglise dans sa réforme. Beaucoup sont partis, se sont sabordés. Cette faction soixante-huitarde, sur le moyen terme, a pour moi perdu. Enfin, et heureusement. Le vent a tourné, je le sens bien, en tous cas en France. Le cauchemar est (presque) terminé, mais les dégâts sont immenses. Il faut rebâtir sur des ruines.

- les fruits de V-II et surtout du pontificat incroyable de JP-II commencent à devenir évidents. Tous ces jeunes qui reviennent à l'Eglise et la chamboulent par leur foi sont extraordinaires. Ils finissent d'achever les soixante-huitards en déconfiture et vont finir par convertir les schismatiques orgueilleux. C'est l'avenir, très différent de ce qu'était l'Eglise avant V-II mais peut-être encore plus chrétien.

Thomas: au lieu de pester contre ces belles choses liturgiques disparues, tu vas pouvoir te délecter de les faire re-découvrir à tes frères et soeurs qui ne les connaissent pas et ne demandent que ça. Et les vieux ronchons soixante-huitards, empêcheurs de prier en rond, ne sont plus là pour nous l'interdire.

Je n'ai ainsi jamais assisté à une messe en latin de ma vie, et même si je ne m'imagine pas une vie paroissiale et une liturgie dans une autre langue que le français, j'attends impatiemment la 1ère fois où je vais assister à un saint-office dans sa langue historique. Un grand bonheur serait d'attendre que nos frères de FSSPX nous rejoignent pour aller, enfin, découvrir leur rites merveilleux - apparemment.

Nota: sur l'agenouillement pendant la consécration. Messe hier matin à la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse. Je dirais grosso-modo qu'un tiers de l'Assemblée s'est agenouillée, dont plusieurs jeunes. Je n'ai ressenti aucune gêne, ni dans un sens ni dans l'autre, dans le fait de faire ce geste ou de rester debout tête baissée. Une plus grande liberté au sein de la foi, et c'est très bien ainsi. Je ressens personnellement ce besoin de me prosterner devant Dieu avant de le recevoir, c'est plus fort, ça me plait. Je ne vois aucun problème à ce que d'autres ne le voient pas ainsi.

Il me semble que de nos jours dans nos Eglises la fraternité est plus grande; peut-être conscients que nous revenons de loin, j'ai la sensation (peut-être erronée) que les regards sont plus tournés vers Dieu et moins vers les Autres. Ce qui rend ce genre de débats sur l'agenouillement ou la communion dans la bouche, finalement, assez vains. Ce ne sont pas des sujets mondains, mais ils sont tellement secondaires lorsque les regards sont tournés avant tout vers le Seigneur.

En Christ
Ex[/align]
- Quiconque donc écoute les paroles que je viens de prononcer et les met en pratique ressemblera à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc -
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