Situation de l'Église en France et ailleurs

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jean_droit
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Situation de l'Église en France et ailleurs

Message non lu par jean_droit » ven. 24 févr. 2006, 9:13

Situation de l'Église dans le monde :

Voici un article lu ce matin dans ZENIT.

Mes petits commentaires :

Mais pourquoi on s'inquiète ? Tout va très bien, madame la marquise.

Si certaines de nos églises se vident c'est que nous ne savons pas compter.

Ce genre d'article, très utilisé aussi en politique, il vaut ce qu'il vaut.

On voit bien que la situation est différente suivant les pays et les continents.

Je trouve très prométeur l'augmentation du nombre de diacres permanents même s'ils ne sont que 6 % par rapport au nombre de prêtres.

...................................

Douze millions de catholiques baptisés en 2005
Le nombre des diacres permanents ne cesse de croître

ROME, Jeudi 23 février 2006 (ZENIT.org) – L’annuaire pontifical 2006, présenté à Benoît XVI samedi dernier, 18 février, par le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'Etat, indique que le nombre des catholiques a augmenté de 12 millions en 2005. Le nombre des diacres permanents ne cesse de croître.

C’est le premier « Annuaire pontifical » du pontificat de Benoît XVI. Etaient également présents à la présentation le Substitut des Affaires générales, Mgr Leonardo Sandri et les responsables de la publication.

Les catholiques sont en 2005 12 millions de plus qu’en 2004. Cependant, le même annuaire 2006 indique que leur nombre représentait 17, 2 % de la population mondiale en 2004, contre 17, 1 % en 2005.

En effet, en 2003-2004, la population mondiale est passée de 6.301 à 6.388 millions, mais l’augmentation des catholiques n’est pas parallèle et ils passent de 17,2 % de la population mondiale en 2003 à 17,1 % en 2004.

Une croissance confirmée chaque année et partout, depuis 1978, surtout en Europe et en Amérique du Nord: celle du nombre des diacres permanents, avec un nombre de 32.323 en 2004.

En augmentation également, les candidats au sacerdoce – religieux et diocésains – qui sont passés de 112.373 en 2003 à 113.044 en 2004 : une augmentation en Afrique et Asie, qui compense le recul en Europe.

Pour ce qui est du nombre de prêtres, il est également en augmentation, avec 405.891 prêtres – dont un tiers de prêtres religieux – soit 441 de plus en 2004 par rapport à 2003.

Plus précisément, leur nombre a augmenté en Afrique et Asie, il est stationnaire en Amérique et en Océanie, mais en diminution en Europe.

L’annuaire souligne en outre qu’en 2005 ont été érigés 15 diocèses, un siège métropolitain et une administration apostolique, et 170 nouveaux évêques ont été nommés, par Jean-Paul II et par Benoît XVI.

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Situation de l'Eglise de France

Message non lu par jean_droit » ven. 24 févr. 2006, 9:19

Situation de l’Eglise en France

Si l’on veut essayer de réfléchir sur les actions que nous pouvons individuellement et collectivement entreprendre pour contribuer au renouveau de l’Eglise de France il nous faut faire le constat de l’état dans lequel elle est.

Il me semble que la première chose à dire est que la situation de la France et celle de l’Eglise de France vont de pair.

Actuellement l’Eglise de France est en relatif échec dans un pays en relatif échec.

Oui, je sais, mes propos sont exagérés mais plus près de la vérité que le contraire.

Il ne faut pas nous laisser berner par les déclarations lénifiantes qui nous sont adressés par bien des hommes politiques ou des hommes d’église.

Les avis sont partagés pour déterminer quand a commencé le déclin de la France. Bien sûr il s’agit d’un déclin très progressif avec des pôles de résistance et d’excellence dans un certain nombre de domaines.

Souvent nous essayons d’attribuer ce déclin à tel ou tel parti politique, à tel ou tel homme politique. Mais quand on voit les statistiques on s’aperçoit que c’est un phénomène continu. Pour moi cela veut dire que chacun de nous est responsable. D’ailleurs c’est bien ce que veut faire la démocratie. Comme on dit : « On a les hommes politiques que l’on mérite ».

Personnellement je situerai le début du déclin de la France juste après la première guerre mondiale.

Elle a été une saignée humaine effroyable et a laissé la France exsangue matériellement et moralement.

Il est assez remarquable de voir que, depuis, nous sommes allés de défaite en défaite. Perdre la guerre 1939-1940, perdre la guerre d’Indochine, perdre la guerre d’Algérie, perdre nos colonies ne me semblent pas des victoires.

A cela s’est ajouté des réactions peu glorieuses des hommes politiques et de la population française. Ne pas oublier que nous avons trahi nos alliés en 1938, ne pas oublier que nous avons trahi les pieds noirs et les harkis lors de l’indépendance de l’Algérie. Ne pas oublier que nous avons trahi notre alliance avec les Etats Unis lors de la guerre d’Irak.

Je ne voudrais pas polémiquer sur ces sujets sensibles ou trop récents mais les faits sont les faits. A chaque fois il y avait de raisons, bonnes ou mauvaises, mais nous avons trahi.

Ces reculs politiques en série ont eu des effets à retardement.

Sur le plan de la place de la France dans le monde et en Europe ce n’est vraiment pas brillant. Le référendum sur la constitution européenne a eu, bien sûr, un effet dévastateur.

Sur le plan économique, comme les commentateurs le disent, nous « décrochons ».

Sur le plan social nous voyons bien que la pauvreté augmente régulièrement dans notre pays.

Il me semble inutile de parler de la diminution de l’influence culturelle de la France depuis 50 ans.

Je m’arrête là sur le sujet. Excessif tout cela ? Sans doute mais, d'abord, réaliste.

Il me semble que l’on ne peut dissocier la situation de l’Eglise de France de la situation de la France.

L’Eglise de France ! Rappelons nous les paroles si dures de Jean Paul II : « France, qu’as tu fait de ton baptême ? »

Rappelons nous, pour ceux qui l’ont connu, l’Eglise de France il y a 50 ans.

J’étais dans collège religieux. Au moins 80 % des enseignants étaient des prêtres. La congrégation à laquelle ils appartenaient comportait vers les 800 prêtres. Elle a le même effectif actuellement … avec 20 % de français.

Innocemment nous faisions la prière lors de la première classe du matin et la première classe de l’après midi. Innocemment nous allions, pour ceux qui le voulaient, c’est dire 80 % des élèves, chaque jeudi matin à la messe.

Nous avions, pour ceux qui le voulaient, des classes de catéchisme toutes les semaines. J’ai passé le brevet de catéchisme et le baccalauréat de catéchisme.

Rappelons nous cette époque où l’on parlait de « petit séminaire », de séminaire « diocésain ».

Rappelons nous que c’était l’époque de la « France, terre de mission ! ». Il y a, encore dans nos villages, des statues ou des crucifix rappelant les actions missionnaires faites dans nos paroisses.

Rappelons nous les chemins de croix et les processions.

Il est inutile de continuer le tableau. C’était archaïque, peut être, mais drôlement efficace.

Et maintenant comment va l’Eglise ? Mal mais elle se soigne et entre très lentement en convalescence.

Suite au « prochain numéro » ….

En attendant disons, avec Jean Paul II : « Courage ! N’ayons pas peur ! »

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Message non lu par laiglejo » ven. 24 févr. 2006, 13:06

Bravo, belle et juste analyse. A une exception près (pour moi) : la trahison de la France envers les E.U.

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Message non lu par jean_droit » ven. 24 févr. 2006, 13:12

Je ne cherchais pas à faire un message de politique.
Je ne crois pas que c'est le lieu.
Simplement à vous faire partager cette idée que la situation de la France et la situation de l'Eglise de France se ressemblaient quelque peu.

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Message non lu par laiglejo » ven. 24 févr. 2006, 14:05

Cest ce que je constate moi-aussi : la situation de l'Eglise suit la situation générale. Intéressant, on va pouvoir développer. Ce que l'on peut faire. Ce que l'on ne doit pas faire...j'ai quelques idées, mais j'attends que d'autres se manifestent.

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Message non lu par Exupère » ven. 24 févr. 2006, 14:09

Bonjour,

Je trouve l'analyse pertinente, mais je l'élargirais volontiers à l'ensemble de l'Europe, voire à l'ensemble de l'Occident (terme qui pert peu à peu son sens mais selon moi désigne les terres où les hommes de type européen sont largement majoritaires).

Encore plus que la France, le grand malade de l'Europe est l'Allemagne, castrée par le nazisme.

Dieu, quand nous relèverons-nous de ce XXe siècle si terrible et si athée, où nous avons pas deux fois tenté de nous suicider?

En Christ
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- Quiconque donc écoute les paroles que je viens de prononcer et les met en pratique ressemblera à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc -
Mt 7, 24

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Message non lu par laiglejo » dim. 26 févr. 2006, 20:31

Cest vrai que l'église composée d'hommes avec leurs faiblesse suis l'atmosphère générale. Si le climat en France va l'Eglise va bien et vice-versa.

Or, "les temps sont mauvais" comme disait Marie à Fatima. Le monde a croqué à pleines dents dans le monde matériel pendant "les 30 glorieuses"et le monde se retrouve obèse, poussif, sans allant, sans courage, sans convictions, sans désir, plein de sensibleries mais dénué de sensibilité.

Cest comme un homme qui a force de faire des excès se retrouverait cardiaque avec un coeur tellement emprisonné dans la graisse qu'il ne pourrait presque plus battre.

Nos grands-parents étaient mus par le "sens du devoir", pour nos parents c'était "la réussite sociale, maintenant, il faut "être bien dans sa peau" en somme l'éloge de l'hédonisme au détriment du prochain

Ca n'encourage pas les vocations qui demandent un certain don de soi ni la pratique religieuse qui a une certaine exigence et offre apparemment peu de récompenses terrestres d'où la fuite vers les sectes, les pseudos-charismes qui continuent de nourrir les appétits immédiats dont l'immagination, voir les phantasmes.

L'imagination, le virtuel, ligottant la raison, le discernement, on assiste à une difficulté généralisée à faire la différence entre le bien et le mal, ce qui est souhaitable et dangereux

J'ai été catéchiste pendant quatre ans dans une paroisse confiée à une communauté nouvelle charismatique avant de rejoindre les frères de saint jean et je viens de faire un "stage" de quelques mois chez les évangéliques-pentecotistes. J'avoue que maintenant, quand j'entends "chaismes", je freine des deux pieds. Si cette effusion généralisée de l'Esprit-Saint était providentielle et souhaitable dans les années 70, je ne suis pas sure que ce soit toujours le cas, voir si actuellement, elle ne représente pas un certain danger

Donc, le coeur de notre église suit le mouvement. A part certains prêtres qui résistent courageusement et saintement, la majorité est occupée par les affaires du monde, les réunions, les conférences au détriment de la conduite des ames et leurs devoirs d'état

Voilà pour l'état des lieux un peu amère. Il y a heureusement des points positifs...

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Message non lu par laiglejo » dim. 26 févr. 2006, 22:28

Le point positif, c'est notre unité. L'extrème diversité de sensibilités dans une église unie. Chacun peut y trouver sa place.

Là on peut travailler à colmater les brèches : par la charité fraternelle. Critiquer, oui mais pas vainement, pas pour détruire, seulement si ça peut nous aider à trouver des solutions. Accuellir les sensibilités diverses. Et surtout, faire un gros efforts du côté de l'accueil : un mot de bienvenue, un sourire, une invitation...et surtout un suivi au niveau des liens qu'on tisse dans nos paroisses qui sont souvent peu hospitalères et ont rebuté pas mal de jeunes revenant entousiasmés des JMJ

Ce que je remarque, c'est une radicalisation de toutes les religions qui ont tendance à vouloir retourner vers le passé, le "pur", le fondamental. Et plus les religions se fondamentalisent, plus les athées se détournent de la foi et deviennent fanatiques. L'église Catholique doit jouer sur un certain équilibre qui attirera et paiera avec le temps au fur et à mesure que les sociétés vont se diviser. Car c'est bien à une société de plus en plus divisée qu'on assiste, au communautarisme qui continue de sub-diviser.

Un autre atout, n'en déplaise à certains et un fruit de Vatican II, l'investissement et le dynamisme des laïques. Marthe Robin l'avait pressenti. Si les vocations sacerdotales sont peu nombreuses, la vocation des diacres explose. En attendant des jours meilleurs, à nous de nous organiser et à être créatifs dans nos paroisses sans être tentaculaires (tout est question de charité)

Nous parlions d'évangélisation dans un autre fil. Portons l'évangile déjà dans notre entourage, nos amis. Changeons notre regard, nos a-prioris vis-à-vis des autres religions. Apprenons à nous connaitre. Rendons-nous aimables. Les gens se sentent si seuls, si rejetés....

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Le Saint Esprit

Message non lu par jean_droit » lun. 27 févr. 2006, 9:30

Bonjour ma soeur en Le Chrsit, Notre Seigneur,
Une toute petite remarque.
Quand les choses vont mal on passe son temps à invoquer le Saint Esprit.
Dans la période "soixante huitarde" on vous répondait souvent.
"Cela va mal mais le Saint Esprit est là."
Cela est vrai et nous voyons que bien des choses s'améliorent.
Mais je veux toujours dire que le Saint Esprit est là pour nous aider et non pour se substituer à nous.
C'est le sens de la Pentecôte.
Bougeons et il bougera pour et avec nous !
Bien sûr c'est caricatural mais mieux vaut cela que de "laisser l'Esprit faire notre travail".
Même si, cf le conte brésilien de Dieu qui porte dans ses bras l'homme désespéré, le Saint Esprit peut prendre en charge notre humanité !

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Message non lu par jean_droit » lun. 27 févr. 2006, 10:58

L’Eglise en France

Si l’on veut agir pour le renouveau de l’Eglise de France il faut, bien sûr, en faire le diagnostic. Le sujet est délicat car on peut difficilement être impartial et, d’ailleurs, être impartial est peut-être être improductif.

Ce qu’il faut éviter c’est la langue de bois. Dire que tout va bien en sachant qu’il y a de belles zones d’ombre. Nos politiques ont passé leur temps à nous mener en bateau avec cet optimisme de façade, optimisme, d’ailleurs, que nous sollicitions. Comment ne pas se rappeler cette étude sur les retraites commandée par l’Etat à un éminent professeur et qui concluait qu’il n’y aurait pas de problème ….. si chaque année l’augmentation du PIB était de 3,5 % !

L’article de ZENIT, en début de cette entrée du forum, est conforme à ce état d’esprit. Circulez ! Tout va bien ! Il n’y a rien à dire !

Dans le même genre, le sermon de l’archevêque de Paris pour le 8 décembre qui expliquait très sérieusement que le Concile était le signe du renouveau de l’Eglise. Je me demande s’il y avait une seule personne qui vraiment croyait cette affirmation.

En sens inverse il y a la sinistrose qui s’est emparée de la France et qui fait que nous sommes complètement déboussolés, vivant, en bons gaulois, dans la peur que le ciel nous tombe sur la tête.

Je vais essayer de faire une description de l’état de l’Eglise de France à partir de mes constatations et de mes connaissances. C’est bien loin d’être exhaustif. Excusez moi ! A vous de m’aider à compléter et rectifier ce tableau !

Les clercs :

Le point le plus inquiétant dans la situation de l’Eglise de France c’est la diminution dramatique du nombre de prêtres et de sœurs. Je n’ai pas en tête les chiffres mais ils sont disponibles et l’on peut prévoir, ainsi, le futur.

Dans ma petite province du Périgord, dans le bourg qui est près de chez moi, il y a deux prêtres pour 15 paroisses. Conséquence : Dans mon village il y a une messe par mois.

Dans un autre bourg très proche, le curé, toujours actif, vit en maison de retraite à cause de son grand âge.

A Niort, chez ma belle sœur, on vient de « supprimer » les paroisses pour les remplacer par des « regroupements de paroisses ».

A Paris, le nombre de prêtres est relativement constant, au moins au niveau des prêtres diocésains. Le cardinal Lustiger a vraiment fait un très bon « travail » ! Grâce lui en soit rendu !

Pour ce qui est des ordres religieux masculins je suis peu au courant. Un certain nombre de signes me laissent penser que la diminution est importante. Par exemple la suppression de la bibliothèque des jésuites à Versailles ou la quasi disparition des prêtres enseignants.
L’augmentation du nombre de diacres est, par contre, une très bonne nouvelle même si le phénomène n’est, pour l’instant, pas très significatif.

Pour les ordres religieux féminins même constatation. La fermeture des maisons de religieuses en est la preuve.

Pour les ordres monastiques j’ai bien peur que l’âge moyen soit de plus en plus élevé. Un reportage de KTO sur des sœurs du Nord de la France le soulignait.

On en vient même à parler d’ordres qui vont disparaître.

En contre partie il y a des ordres nouveaux qui « font le plein » … relatif. Je pense aux frères et sœurs de la Fraternité de Jérusalem. J’ai vu sur KTO une messe où 2 ou 3 sœurs, un ou deux frères prononçaient leurs vœux. Joie ! Espérance !

L’état des vocations est tout, aussi, préoccupant. On a cité le cas de monseigneur Vingt-Trois qui était attristé par le fait que, dans son précédent évêché, il n’avait pas vu une seule vocation durant tout le temps qu’il y avait passé.

J’ai, aussi, le témoignage d’un séminariste du Nord qui me disait que les effectifs se réduisaient.

Par contre on parle de plus de 100 séminaristes à Paris. Un dépliant, disponible dans les églises, donne ce chiffre.

Les séminaires appartenant à des ordres ou des fraternités sont, peut être, un peu moins confrontés à la diminution des effectifs. Je pense, pour ce que je connais, à la fraternité Saint Martin, à ceux de la FSSP ou de la FSSPX … mais je n’en suis pas certain. Il se peut, aussi, que le recrutement augmente actuellement chez les jésuites.

Un autre phénomène peu connu est l’abandon de la prêtrise au bout de quelques années par un nombre significatif de jeunes prêtres. Le père Guy Gilbert en parle dans son dernier, et excellent, livre. Bien sûr on est loin de 8.000 prêtres, dit-on, qui sont partis durant les années noires de la période « soixante huitarde » mais tout de même.

Même chose chez les sœurs, confirmé dans une émission KTO.

Tout cela est extrêmement inquiétant et bien plus que l’on peut le penser.

Il me semble inutile d’en décrire les conséquences.

Il est vrai, optimisme béat, qu’un prêtre de Tunisie m’a dit, l’année dernière, que le manque de prêtres n’était pas un problème.

En finissant cette partie, je continue à dire : Courage ! N’ayons pas peur !

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Un conférence sur les catholiques de Chine

Message non lu par jean_droit » lun. 27 févr. 2006, 11:34

Vu dans le site des assomptionistes ( assomption.org ) :

Conférence - débat :
ESPACE d’ALZON
Conférence-débat : Les catholiques en Chine : ça bouge !

Le jeudi 2 mars de 18h00 à 19h30

avec Dorian Malovic, journaliste à La Croix, qui vient de publier "LE PAPE JAUNE. Mgr Jin Luxian, évêque de Shanghaï, soldat de Dieu en Chine communiste." aux Éditions Perrin.

Communauté assomptionniste
10 Rue François 1er 75008 Paris
(Métro Franklin Roosevelt – Champs Elysées-Clemenceau)

Entrée libre

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Message non lu par jean_droit » jeu. 23 mars 2006, 10:58

Je viens de tomber sur un site très intéressant donnant des statistiques sur tous les diocèses du monde.
Pour ceux qui, comme moi, sont intéressés par l'Eglise à travers le monde ....

http://www.catholic-hierarchy.org/diocese

Serge BS
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Message non lu par Serge BS » jeu. 23 mars 2006, 12:11

Je connais ce site intéressant et riche. Mais, juste une question... Mr Cheney nous indique 98 Diocèses pour la France (http://catholic-hierarchy.org/country/sc1.html). Comment arrive t-il à ce chiffre ?

Personnellement, je compte 93 Diocèses métropolitains + la Mission de France + le Diocèse aux Armées + l'Éparchie apostolique pour les Arméniens + l'Exarchat apostolique pour les Ukrainiens, ce qui fait 93 + 4, soit 97 ! Si maintenant il ne tient pas compte du fait que les trois Diocèses de Chambéry, Saint-Jean-de-Maurienne et de Tarentaise sont réunis et ont pour Évêque l'Archevêque de Chambéry, j'arrive à 97 - 1 + 3 = 99 !

De plus, je compte comme faisant partie de la France les 5 Diocèses des DOM, ainsi que les 4 des TOM ! J'arrive alors soit à 106 ou à 108 !

Maintenant, si j'exclue les DOM et les TOM, ainsi que les trois Diocèses relevant directement du Saint-Siège (Strasbourg, Metz et Armées), j'ai soit 94, soit 96 !

Si je retire maitenant seulement les 5 Évêques des TOM qui n'ont, d'après le site de la CEF, que voix consultative à la dite CEF, j'arrive à 93 Diocèses métropolitains + 4 Diocèses "spéciaux" + 4 Diocèses DOM, et j'ai alors 101 Diocèses !

D'ailleurs, ce site indique 97 diocèses en http://catholic-hierarchy.org/country/scfr1.html, oubliant le Diocèse aux Armées, mais ajoutant "Faithful of Eastern Rites" !

Par ailleurs, ce site indique en http://catholic-hierarchy.org/country/sc1.html 75,54 % de catholiques en France. Or, si j'en crois l'étude CSA pour La Croix sur le poids des différentes confessions en France en 2001 (http://www.csa-tmo.fr/dataset/data2001/catholiques.pdf), il n'y aurait que 69 % de personnes se déclarant catholiques en France. De deux choses l'une, soit il y aurait des catholiques honteux de l'être, soit il y aurait eu une progression vertigineuse du catholicisme en France entre 2001 et aujourd'hui, avec six points de plus (j'en serai très heureux, mais j'en doute) ! Soit, enfin, il faut se méfier des chiffres, quels qu'ils soient, ... y compris de ceux relatifs au nombre de musulmans dans le monde, beaucoup d'États musulmans considérant que tous leurs ressortissants sont d'office des musulmans, ce qui fausse bien évidemment les données, dès lors que les États occidentaux ne comptent pas comme cela et qu'ils admettent de plus une occurence "sans religion" !

Quelqu'un pourrait-il m'éclairer ?

Dans tous les cas, je me répète, soyons très prudents en manipulant des chiffres !

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Message non lu par jean_droit » mar. 11 avr. 2006, 8:37

La situation de l’Eglise en France III

Je vais essayer de continuer le panorama de la situation de l’Eglise en France.

A vous de corriger ou de compléter ce que je dis.

La relation entre le nombre de prêtres et la fréquentation des églises.

Dans un précédent message je parlais de la diminution du nombre de prêtres. Il est assez difficile de l’estimer avec les statistiques dont nous disposons car je suppose que les prêtres à la retraite sont comptés dans ces statistiques.

Une paroisse sans prêtre peut difficilement vivre. Je suppose qu’elle doit se scléroser. Le groupe qui remplace le prêtre doit, au bout d’un certain temps, tourner sur lui même. Je n’en ai pas vraiment l’expérience. Les seuls cas que je connaisse montrent que la communauté paroissiale a disparu et que ne restent que les « convaincus » quand les querelles de voisinage ne s’en mêlent pas. Je suis, sans doute, beaucoup trop pessimiste. Il serait bon que vous donniez votre expérience sur ce sujet.

Les fidèles : Point de vue quantitatif

Il existe bien des statistiques sur le nombre de chrétiens et de fidèles.

Celle qui me paraît la plus valable concerne les fidèles réguliers : Entre 8 à 9 % de la population. Cela est très faible, bien sûr, mais se stabilise.

D’autres échanges sur ce forum montrent des différences entre grandes villes et campagnes et, peut être, aussi entre les régions françaises.

Il me semble que le chiffre est plus faible dans les campagnes que je connais.

A Paris on doit être vers les 10 à 15 %.

Estimer le nombre de fidèles occasionnels ? Moi je dirai entre 15 et 20 %. Des statistiques donnent 22 %.

Estimer le nombre de chrétiens, je veux dire de ceux qui se considèrent comme chrétiens ?
Les statistiques me semblent tout à fait gonflées puisqu’elles prennent en compte tous les baptisés. Je dirai que les chrétiens sont un peu moins de 40 %.

Il est remarquable de voir, par contre, le nombre croissant de personnes qui portent des croix ou des médailles autour du cou.

Les fidèles : Point de vue qualitatif

Par tranche d’âge il est bien certain que ce sont les personnes âgées qui représentent la majorité de nos communautés. Spécialement les femmes.

Cela a toujours été donc rien de très nouveau.

Pour ce qui est des jeunes fidèles la quantité en est faible si ce n’est très faible. Dans de très nombreuses familles la transmission de la foi ne se fait plus.

Le curé de Saint Michel des Batignolles disait, dimanche dernier, que lors d’un « cérémonie avec les enfants catéchisés » il y avait 80 personnes, parents inclus. Cela fait bien peu pour une paroisse parisienne même si la population musulmane est très importante dans ce quartier.

Mon curé de la campagne m’a dit plusieurs fois que le drame est que les jeunes ne sont plus catéchisés et ne viennent plus à l’église.

Pourtant on constate dans les villes que le nombre de jeunes augmente sensiblement dans les messes. Je pense que ce doit être un effet de la « génération Jean Paul II ».

La répartition « ethnique » est, aussi, intéressante. On peut dire que les personnes d’origine non française ou non métropolitaine sont sur-représentées. J’ai d’ailleurs déjà eu des réflexions un peu acides sur ce thème.

Tant qu’aux habitants des banlieues …. C’est un peu le désert ou quelques oasis dans le désert.

Les fidèles : Conclusion

On peut dire que la situation est sérieuse mais pas dramatique.

Comme dit dans d’autres entrées de ce forum, on assiste à une amélioration lente mais le manque de prêtres empêche que cette amélioration soit plus importante.

Bien sûr, il faudra citer les causes de cette diminution mais cela risque d’être fort désagréable à dire.

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Message non lu par jean_droit » mer. 12 avr. 2006, 9:19

La situation de l’Eglise en France IV


Les finances de l’Eglise

Il y a deux ou trois ans je me suis intéressé à cet aspect.

Surtout en France, le sujet est un peu tabou.

C’est, aussi, un des reproches les plus souvent cités contre l’Eglise. Et j’en sais quelque chose moi qui vis dans un milieu athée, laïc et, parfois, antireligieux.

Il faut noter que la transparence de l’Eglise sur ses finances est un très bon acquit de ces dernières décennies. Cela, au moins, coupe court aux fantasmes si souvent répandus .

Des chiffres que j’ai pu compulser j’en ai déduit que la situation était globalement satisfaisante. Le « budget » total de l’Eglise de France est stable et suit l’inflation.

Les finances de l’Eglise : les recettes

Au niveau des recettes, quand on voit les budgets des paroisses, on peut se faire une idée de la provenance des fonds. Les deux principales sources sont : Les quêtes et le denier de l’Eglise.

Pour les quêtes il y a eu l’effet euro où l’on a remplacé 10 F par un euro ce qui a provoqué, dans certaines paroisses, un net manque à gagner..

Pour le denier du culte je trouve que les sommes récoltées sont assez maigres alors que ce devrait être la principale source de revenus de l’Eglise. Nous devrions faire un effort sur le sujet.

Et puis il y a toutes les revenus annexes : Entre les messes dites à des intentions particulières, les cérémonies, les bougies, les kermesses …. Personnellement je suis un peu irrité par ces contributions qui donnent un peu trop l’impression que tout est payant dans l’Eglise.
Donner 15 euros pour qu’un prêtre cite un prénom ? La prière serait-elle payante ?

Pourquoi les petits lumignons sont à 1 euros dans certaines églises et à 2 euros dans d’autres ? Pourquoi à Notre Dame de Paris ce sont majoritairement des grands lumignons à 5 euros qui sont proposés ? La présence, lors de Noël, dans la cathédrale, d’un kiosque de vente de produits de Noël, il y a deux ans, m’a scandalisé. Les marchands du temple dans le temple ! Le fait d’y faire la quête à la messe de 18h15 tous les jours n’est pas non plus de très bon goût.

Au sujet des recettes je me pose, aussi, la question de savoir ce que recouvre ce budget global.
Les legs en font-ils parti ? Les sommes récoltées par les ordres religieux sont-ils comptés dans le budget de l’Eglise de France ?

Ce qui m’est très désagréable c’est cette sollicitation perpétuelle par courrier afin de donner pour telle ou telle intention, pour telle ou telle œuvre. Dans mon cas c’est sans arrêt.

Prenons comme exemple la chaîne KTO. Elle, aussi, s’y met. Nous avons le père Bro qui demande de l’aide pour KTO et l’Action Catholique, à travers le père Izard, qui propose que les personnes âgées lui fassent des legs. Je trouve cette dernière publicité particulièrement mal venue.

Pour ceux qui se rappellent de la période conciliaire combien a-t-on dit que l’on allait restreindre le nombre de quêtes etc … Et, au fond, rien n’a changé. Et c’est normal car l’Eglise doit vivre. Il fallait simplement ne pas faire à ce moment là tout ce tapage.


Les finances de l’Eglise : Les dépenses.

Les prêtres : Il faut pouvoir les faire vivre dans des conditions décentes. Je ne sais trop quoi dire sur les conditions de vie matérielle des prêtres. Il serait bon que nous puissions partager nos constatations sur le sujet. Le situation des prêtres est un des points les plus importants de l’Eglise mais il semble que le vrai problème ne se situe pas, seulement, au niveau matériel.

Les églises : La majorité des églises que je connais est très bien tenue. J’admire toujours l’art avec lequel sont faits les bouquets.

Il est, par contre, des secteurs sinistrés car demandant de gros investissements.

Je pense à la construction ou à la réparation d ‘églises et de presbytères, surtout dans nos banlieues qui en ont tant besoin. Quand on voit le petit nombre d’églises dans une ville aussi importante qu’Evry on croit rêver. Mais, en plus de la construction, il faut assurer le « service après vente » c’est à dire avoir des prêtres pour animer ces nouvelles paroisses. Et on retombe toujours sur le manque de clercs.

Les finances de l’Eglise : Conclusion

Mon avis personnel est que l’Eglise dispose de suffisamment d’argent pour sa vie courante. Bien sûr il y en aura toujours pour plaindre ou se plaindre.

Mais si l’on s’assigne comme objectif l’expansion de l’Eglise des efforts supplémentaires doivent être faits par les fidèles.

Si les objectifs sont clairs, s’ils sont suffisamment relayés par tous, laïcs et clercs, et si nous sommes mis au courant des résultats globaux de nos contributions nous serons d’autant plus généreux. Il suffit de voir combien rapidement ont été remboursés les frais du dernier voyage de Jean Paul II à Lourdes. On avait dit à ce moment là que l’on n’arriverait pas à combler le déficit. Si je m’en rappelle bien il l’a été en moins d’un an.

Si nous faisions plus d’efforts au niveau du denier du culte, peut être, que l’Eglise chercherait moins à nous solliciter à tous moments.

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