SweetieLoLy a écrit :quand les progressistes auront un peu plus modernisé l'Eglise là à mon avis il y aura un vrai regain....mais en attendant on doit etre assimilé une bande de tradi coincés et arriéré qui ne nous font que du mal, ne dites pas que ce sont les medias qui "racontent"et montre ça..je frequente pas mal de forum catholique, je voit le meme phenomene obtu, etriqué et fermé sur tous... soit meme dans tous! des gens mal dans leur peau, dans leur tete et leur vie, intolerants qui interpretent mal des ecrit des evangiles et font du tord à notre religion, n'ont pas compri que l'Eglise a et DOIT evoluer et s'encroute dans une vieillerie!
c'est affligeant!! impossible de trouver le moindre groupe progressiste sur la toile!! faut le faire!!
bon on pourra toujours se convertir à l'islam si notre besoin de spiritualité devient trop fort....
Hmmm... pas très cohérent tout ça. Prôner les progressisme en faisant appel à l'islam, religion bien connue pour son ouverture, son progressisme, sa tolérance...
Sérieusement, l'Eglise est UNE à travers les millénaires. Nous sommes en communion avec les chrétiens qui nous ont précédé. Donc la substance de l'Eglise, sa foi ne peut en aucun cas "évoluer", sous peine de devenir autre chose que l'Eglise.
Ca n'exclut pas certaines critiques internes, certaines réformes et certaines évolutions dans le fonctionnement concret. Maintenant, on reconnaît les réformes effrenées des années 60-70 à leurs fruits: églises vides, séminaires vides, assemblées vieillissantes, les gens plus jeunes ont été au catéchisme mais ne connaîssent rien de la foi catholique, les plus jeunes n'y vont plus du tout, parole catholique inaudible dans nos pays... Bref, si vous voulez achever ce qui reste de l'Eglise, continuez comme ça... Le progressisme a orgueilleusement voulu "construire" un catholicisme protestantisé et d'où le sacré a été évacué (je me souviens encore il y a à peine 3 ans, au moment de la publication du motu proprio Summorum Pontificum, les cris d'orfraie des progressistes dénonçant le "retour du sacré"...). Derrière, il n'y a plus rien. Si vous cherche de vrais remèdes, vous pouvez en tous cas être sûrs qu'ils ne sont pas dans le progressisme ecclésial, qui est d'ailleurs affreusement ringard et dépassé, coincé comme il est dans les années 60.
Maintenant, sur la "rigidité" de certains... je pense que vous confondez "tradis" et "néo-conservateurs". Il est vrai que certains "tradis" sont plus néo-conservateurs que tradis. Surtout depuis Summorum Pontificum qui a en quelque sorte rendu le traditionnalisme "légal", mais pas seulement. Constater les effets mortels évidents du progressisme ne signifie pas forcément que tout ce qui n'est pas progressiste est bon, et si la chute a été aussi brutale dans les années 60, c'est que le fruit devait déjà être abîmé auparavant. Il convient de se demander pourquoi.
L'Eglise, à la base, est une église de Tradition. Selon la formule de Saint Vincent de Lérins, "est catholique ce qui a été cru toujours, partout et par tous". On ne peut pas décréter tout à coup que ce qui était vrai hier est faux aujourd'hui. Les dogmes qui sont admis depuis toujours ne peuvent changer, et on ne peut pas inventer de nouveaux dogmes (seulement formaliser ce qui a toujours été admis implicitement). De même, l'Eglise n'est pas seulement un enseignement verbal et abstrait, mais une VIE centrée sur les sacrements et la liturgie, et l'enseignement doctrinal se déduit des pratiques liturgiques telles que vécues universellement dans les différentes Eglises. Voilà pourquoi une réforme brutale et artificielle de la liturgie est un acte schismatique, qui TUE la vie de l'Eglise. On en revient à ce que je disais, l'église de ceux qui ont voulu une liturgie en rupture avec le passé et qui continuent d'accroître la rupture avec des pseudos-liturgies toujours plus éloignées du christianisme véritable, est bel et bien MORTE.
Enfin, et c'est là à mon avis un des noeuds du problème qu'on a trop souvent négligé. Cette Tradition, ainsi que le pouvoir sacré qui va avec (le pouvoir sur les sacrements et sacramentaux), a été originellement transmise aux Apôtres et confiée à leurs successeurs, les Evêques, afin qu'ils cultivent le jardin, qu'ils conservent et transmettent le dépôt de la foi. Les évêques et le Pape qui est à leur tête ne sont donc pas des monarques absolus, dont le bon plaisir s'appellerait "l'Eglise", mais des dépositaires de la Tradition, ce qui veut dire que leur autorité, qui s'exprime par les CANONS qu'ils promulguent, découle de la Tradition, doit s'appuyer sur elle et n'a pas le droit de la contredire: la Tradition passe avant tous les Papes et les Conciles. On pourrait d'ailleurs en dire autant de l'autorité de n'importe quel souverain séculier: il n'a pas de pouvoir de lui-même, son autorité découle de la tradition du peuple qui lui a été confié. Celui qui s'arroge un pouvoir supérieur à la tradition dont il a hérité, quelque part, se met à la place de Dieu.
A ce titre, un point extrêmement inquiétant dans l'histoire de l'Eglise est la promulgation du Code de Droit Canonique de 1917, c'est-à-dire d'une législation "positive", conforme aux principes révolutionnaires (cf les Codes napoléoniens, rédigés de la même façon et avec les mêmes implications), où la loi la plus récente abolit la plus ancienne, et où celui qui détient l'autorité peut bouleverser d'un trait de plume des siècles de tradition qui ne posaient aucun problème. Je me demande sérieusement ce que devient l'autorité canonique des évêques dans ces conditions, quand elle ne s'exprime plus que sous la forme d'un droit "positif" contraire à la Tradition (quand ce n'est pas à coup d'abus de pouvoir purs et simples, comme c'est fréquent chez certains "progressistes").
Celui que j'ai appelé (suivant le terme courant) "néo-conservateur" pense que quelque chose est autorisé parce que le droit canon du moment l'a dit, et que quelque chose est interdit parce qu'un document épiscopal du moment l'interdit, sans regarder en arrière. Au contraire, les hommes ont souvent su défendre jalousement leurs traditions légitimes, face aux abus de l'autorité.
Ce qui m'inquiète le plus, c'est que si certains ont su conserver, malgré les abus de l'autorité, les traditions liturgiques légitimes, si la doctrine semble elle aussi être préservée (à part dans l'enseignement de pas mal d'évêques, ce qui se ressent dans la nullité des catéchismes dispensés sous leur autorité mais pas dans le Catéchisme officiel), la façon d'interpréter le droit canon et les lois liturgiques - et même les déclarations doctrinales - semble malheureusement s'être perdue, étant donné que tous - et moi-même le premier - avons du mal à concevoir cet état d'esprit, habitués que nous sommes à une conception "positive" et totalitaire des lois. Les lefebvristes, qui ont conduit la résistance liturgique, n'ont malheureusement pas assimilé cet aspect, étant dans leur grande majorité partisans du retour au droit canon de 1917, qui est certes une compilation des canons anciens, mais qui, comme je l'ai dit, a instauré une rupture au niveau de la façon même de concevoir la Loi. Et c'est sans doute cette rupture qui a permis la rupture des années 60/70, où le Pape lui-même, par aveuglement et parfois devant le fait accompli, a promulgué de façon "positiviste" des lois liturgiques contraires à toute la Tradition chrétienne.
Je pense que l'Eglise devra retrouver sa tradition canonique, et ce n'est pas une mince affaire tant elle s'est perdue chez la plupart d'entre nous. S'il y a une solution, c'est peut-être du côté des ex-anglicans (qui, vivant dans un pays de Common Law, sont moins éloignés d'une conception traditionnelle du droit que les natifs de pays de droit purement romain) et du côté des orthodoxes, qui ont pour leur part conservé cette tradition (je ne sais même pas si les catholiques orientaux l'ont conservée, soumis qu'ils sont désormais à leur propre "code" de droit canonique).
C'est une grosse remise en question qu'il nous faut faire là, mais que la tradition canonique est plus riche, et plus libératrice, quand elle est envisagée de cette façon, que quand elle est conçue comme un ensemble de lois arbitraires et changeantes auxquelles nous devons obéir sans réfléchir parce que la loi c'est la loi!
Désolé pour ce long post (je n'ai pas réussi à faire court!).
In Xto,
archi.