Le Chemin Néocatéchuménal

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Théophane
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Message non lu par Théophane » lun. 20 mars 2006, 12:34

Cher Jean,
ce n'est pas grave! :)
L'important c'est de savoir que le Chemin y est. Ce que j'ai pu remarquer chez les néocatéchumènes c'est qu'ils ont un immense amour et une soumission admirable pour le Pape.
Kiko parle de Lui avec beaucoup d'affection.
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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Message non lu par jean_droit » mar. 21 mars 2006, 8:50

Bonjour mes frères et mes soeurs,
Quand, dans les années 60, nous étions étudiants la messe se passait autour de l'autel ou autour d'une table.
J'aime, aussi, communier sous les deux espèces ( cf Saint Gervais à Paris ). Cela demande seulement une organisation un peu lourde.
Quand à mettre en commun nos intentions de prière je trouve que c'est une très bonne chose, au moins mieux que la prière universelle qui, je ne sais trop pourquoi, ne m'inspire pas.
Il y a, aussi, un problème d'organisation de ces intentions de prière quand l'assemblée est importante.
Quand je suis avec les méthodistes je pratique cette mise en communion des intentions de prière.
Bonne journée à tous !

Serge BS
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Message non lu par Serge BS » mar. 28 mars 2006, 9:57

Théophane,

Voici une dizaine de jours maintenant, je te posais quelques questions sur le Chemin néo-catéchuménal...

Tu m'as répondu "demain", "mardi", etc... On a eu droit à des "Vive le Pape !", "Vive Kiko !" ou équivalents ! Mais aucune réponse !

Le Catholicisme ne se résume pas au Pape ! Le Catholicisme n'est pas la Papôlatrie ! Le Catholicisme ne se résume pas à être présent à chaque audience pontificale avec une banderole !

Mais je crois surtout que chacun a pu juger sur pièces la profondeur de ta pensée ! Tu as été incapable de répondre à la moindre de mes questions, à la moindre de mes interrogations sur le Chemin néo-catéchuménal, ou plutôt tu y a très bien répondu par ton silence qui fait partie de la stratégie de ce mouvement dès lors qu'on le met au pied du mur du dogme, dès lors que quelqu'un ne lui dit pas "Vous êtes parfaits, vous seuls avez raison !"

Plus besoin de me répondre, tout le monde a pu se faire une opinion désormais !

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Message non lu par Théophane » mar. 28 mars 2006, 11:56

Oui mais j'avais commencé à répondre et je n'ai pas terminé. Tu sais j'ai beaucoup de choses à faire.
Mais je vais continuer.....
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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Message non lu par VexillumRegis » mer. 29 mars 2006, 18:44

[align=center]QUAND LE CHEMIN NEOCATECHUMENAL DERAILLE...[/align]

[align=justify]Dans les "Orientations données aux équipes de catéchistes", le responsable du Chemin Néocatéchuménal, Kiko Arguello, écrit: "Il n'y a pas d'Eucharistie sans assemblée : une assemblée qui célèbre la fête de l'Eucharistie ; car l'Eucharistie est l'exultation de l'assemblée humaine en communion (sic) ; parce que l'endroit précis où Dieu agissant se manifeste est dans cette Eglise-là, dans cette communion. C'est de cette assemblée que surgit l'Eucharistie (re-sic)" (cf. Orientations, p. 317)

Ces affirmations de Kiko Arguello contredisent l'enseignement du pape Jean-Paul II qui, dans Ecclesia de Eucharistia, publié en 2003, écrit que l'Eucharistie "est une action du Christ et de son Eglise dont l'efficacité ne dépend pas de notre possibilité d'y participer avec fidélité." (cf. n° 31).[/align]

Source : Pro Liturgia.

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Message non lu par Théophane » mer. 29 mars 2006, 20:24

De toute façon vous pouvez dire ce que vous voulez, mais les Catéchèses du Chemin ont été approuvée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Il est vrai qu'elles ont du à quelques endroits être harmonisées avec le CEC mais elles ont été approuvées, c'est cela qui compte.
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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Message non lu par jean_droit » lun. 03 avr. 2006, 16:21

Un commentaire sur le chemin venant de la Fraternité Saint Joseph :

Pas de problème : ce n’est pas une secte, mais un mouvement d’origine espagnole, importé en Italie où il prend très bien, puis en France où l’implantation est un peu plus délicate, en raison me semble-t-il d’une différence de sensibilité mais surtout de structuration paroissiale. Le Chemin néo-catéchuménal propose une catéchèse qui dure plusieurs années, au cours desquelles les participants sont un peu hors circuit paroissial. Quand on voit le triste état des communautés paroissiales françaises, on comprend que certains curés soient réticents de voir disparaître leurs forces vives durant quelques années, même si bien sûr c’est en vue d’une fécondité décuplée au terme de la formation.

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Message non lu par Théophane » mar. 04 avr. 2006, 16:49

Puisque tu sembles appartenir au Chemin néo-catéchuménal, pourrais-tu nous apporter des précisions sur les points suivants ?
Cher SBS,
Je ne suis pas néocatéchumène, mais je suis très proche du Chemin que j’apprécie beaucoup. Je me suis beaucoup intéressé à cet itinéraire de formation catholique, je l’ai beaucoup étudié, et je pense en connaître assez pour te répondre, ce que je vais tenter de faire.



1. Le Chemin n’est-il pas trop doloriste ?
Je ne pense pas. Le Chemin pense justement que nous n’avons pas à souffrir à cause de nos péchés, parce que le Christ a souffert à notre place. Kiko nous dit : « Le christianisme n’est pas une torture. Jésus n’est pas venu pour torturer qui que ce soit, Il n’est pas venu pour dire : sacrifiez-vous, pécheurs, souffrez et supportez comme Moi J’ai souffert. Que personne ne dise des choses pareilles. Jésus-Christ est venu souffrir pour que tu ne souffres pas, Il est venu mourir pour que tu ne meures pas : Lui Il meurt, toi non ; de façon à ce que tu reçoives gratuitement la vie, pour toi et pour le dernier malheureux de la terre, pour le plus pécheur, pour le plus vicieux, pour l’assassin, à chacun est donnée la vie éternelle qui ne finit jamais ».
Toutefois le Chemin considère que c’est une très grande grâce d’être persécuté pour l’amour du Christ. Kiko dit dans une interview que le Chemin a été persécuté même au sein de l’Eglise, et il ajoute que la persécution est l’unique point sur lequel nous ressemblons au Christ ; c’est pour cela que nous devons donc désirer la persécution, parce qu’elle renforce notre Foi.


2. Le Chemin n’insiste t-il pas trop sur le péché ?
Le Chemin croit simplement que, parce que l’homme a été blessé par le péché et parce qu’il est séparé de Dieu, il est incapable de tout bien, ce qui rejoint la doctrine augustinienne. Selon Kiko, l’homme est une ordure, il n’est capable que de faire le mal. Le démon est son seigneur, il est en son pouvoir et ne peut rien faire d’autre.
Le péché est avant tout une rupture d’amour, mais en quelque sorte il ne peut atteindre Dieu, parce que Dieu est invulnérable.


3. Le Chemin ne remet-il pas partiellement en cause le concept de Rédemption ?
Kiko nous enseigne que le Christ est venu sur terre pour montrer le Chemin. Quant à la notion de « sacrifice » elle a été beaucoup révisée par le Concile Vatican II. Beaucoup de théologiens, catholiques et protestants, pensent que le concept de sacrifice a été introduit dans la doctrine de l’Eglise par complaisance aux cultes païens. On revient à une conception vétérotestamentaire de la religion, et d’ailleurs, même les fidèles de l’Ancien Testament avaient abandonné la notion de sacrifice afin d’adopter celle de louange. Le Seigneur qui est tout-puissant a-t-Il besoin de nos pauvres sacrifices ? Et surtout que diront les non chrétiens devant ce Dieu qu’on veut leur présenter, et qui a besoin que Son Fils meurt ?


4. Le Chemin ne donne t-il pas d’une certaine manière le pas à la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ sur sa Résurrection ?
À mon avis non, pas vraiment. La Passion est importante, mais la Résurrection est omniprésente dans le néocatéchuménat. D’ailleurs le recueil des chants du Chemin s’appelle Ressuscité tout comme l’un des chants les plus célèbres et les plus beaux de Kiko.


5. Le Chemin ne rejette t-il pas totalement ou presque le concept de raison ?
Eh bien selon le Chemin la Foi passe avant tout, ce qui est tout à fait normal.


6. N’y a t-il pas dans certains cas plus soumission au responsable de la communauté qu’au Prêtre ?
Dans le Chemin, il y a des catéchistes qui conduisent la communauté dans les différentes étapes, et décide quand on peut passer au scrutin supérieur. Le catéchiste a le charisme de scruter le néocatéchumène pour voir s’il a vraiment l’esprit du Christ, s’il est prêt à passer au prochain scrutin, s’il a changé, s’il a renoncé à ses idoles, etc. Le catéchiste fait tout cela au nom de l’Évêque, qui lui confère cette autorité au cours d’une célébration. C’est pour cela que Kiko dit qu’on doit obéir aux catéchistes. Il préfère que ce soit eux qui dirigent, et considère que les prêtres ne doivent pas faire de la direction spirituelle.
C’est au catéchiste d’expliquer au prêtre les modalités propres à la liturgie néocatéchuménale. Ils ont surtout un rôle sacramentel. Mais Kiko nous dit encore :
« Nous n’avons pas de prêtres dans le sens de personnes que nous séparerions de tous les autres parce qu’en notre nom ils entreraient en contact avec la divinité. Parce que notre prêtre, Celui qui intercède pour nous c’est le Christ. Et comme nous sommes Son Corps, nous sommes tous prêtres. Toute l’Eglise est sacerdotale dans le sens où elle intercède pour le monde.
Il est vrai que ce sacerdoce est perçu comme un service, et il y a quelques frères qui sont serviteurs de ce sacerdoce, ministres du sacerdoce. Dans le Nouveau Testament on n’utilise pas le mot « prêtre » pour parler d’un autre que le Christ ; au contraire on parle de ministres et de presbytres ».


7. Le Chemin ne manque t-il pas parfois de nuance dans son jugement de la vie en société ?
Je ne crois pas. Il est vrai que pour les non chrétiens, le jugement du Chemin peut choquer. Le Chemin considère que le monde est livré à la corruption, et comme l’a dit Kiko dans la prédication à laquelle j’ai assisté, « ce n’est certainement pas à la télévision que nous allons trouver le Christ », « le démon est entré dans la cathédrale et a séduit les prêtres, les églises sont devenues des bordels », « en Espagne on peut divorcer en trois mois »… Mais tout cela n’est-il pas vrai ?


8. Certains catéchistes ne considèrent-ils pas que seuls eux ont raison ?
Tout chrétien considère que l’Église a raison. Les catéchistes accomplissent leur mission au nom de l’Évêque ; l’enseignement n’est autre que celui de l’Église. Pour cela les catéchistes s’aident des Orientations aux Équipes de Catéchistes qui ont été approuvées par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.


9. Le Chemin n’a-t-il pas parfois tendance à considérer les catholiques comme des recommençants, dès lors qu’ils ne l’ont pas rejoint ?
Pour le Chemin, le christianisme n’a rien à voir avec la religion naturelle. Kiko nous dit : « Dans la paroisse il y a beaucoup de Messes, beaucoup de communions, tout ce que vous voulez, mais le christianisme on ne le voit nulle part. Un lit l’Evangile et pense que c’est une utopie. Cet homme te dit : non, non, l’Evangile c’est très bien, mais moi je ne suis pas Jésus-Christ ni un saint ».


10. Certains catéchistes ont-ils raison d’accuser de paganisme les catholiques qui ne partagent pas leurs opinions ?
Pour moi c’est simple : le Chemin Néocatéchuménal a été reconnu par le Pape, tout comme l’Opus Dei. Pour être catholique il faut être soumis totalement au Pape, et par conséquent on ne peut pas se dire catholique si on est défavorable à un mouvement qu’Il a reconnu comme le Chemin.


11. Le Chemin néo-catéchuménal ne remet-il pas partiellement en cause le concept de Paroisse ?
Je ne dirais pas cela. En fait le Chemin a une conception différente de la paroisse que celle largement répandue dans l’Église. La paroisse est une communauté de communautés, ce sont plusieurs petits groupes qui, tous ensemble, constituent la paroisse.
Il s’agit simplement de lutter contre l’anonymat qui s’installe dans les grandes paroisses, afin que chaque fidèle ait un suivi spirituel et une formation catéchétique. En quelque sorte on peut dire que le néocatéchuménat redynamise les paroisses.


12. Le Chemin néo-catéchuménal ne cherche t-il pas parfois à imposer sa seule vision du monde ?
Je n’en ai pas vraiment l’impression. Au contraire, le Chemin ne désire pas prêcher un christianisme prosélyte, mais au contraire il considère que l’Église est là pour éclairer le monde, sans rien imposer. On voit souvent des communautés néocatéchuménales assister à l’Angélus ou à l’Audience du Pape, ce qui montre leur grand attachement à l’Église. Les catéchèses du Chemin ne sont rien d’autre que la doctrine de l’Église ; il faut savoir qu’elles ont été approuvées par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.



13. Le Chemin néo-catéchuménal ne confond il pas parfois l’autorisation pontificale de célébrer certains rites d’une certaine manière "au sein de la communauté" avec "au sein des communautés chrétiennes ou paroissiales en général" ?
J’avoue ne pas vraiment comprendre cette question. Le Chemin a reçu l’autorisation de célébrer l’Eucharistie d’une façon qui peut-être déconcertante pour ceux qui sont habitués à la Messe « classique ». Dans la paroisse néocatéchuménale de Notre-Dame de Bonne Nouvelle, les Messes qui ne sont pas réservées aux communautés du Chemin sont tout à fait « normales ». On y chante quelques fois les chants de Kiko et on la disposition de l’autel demeure la même, mais cela n’a rien à voir avec la liturgie des Eucharisties du samedi soir.


14. Le Chemin néo-catéchuménal n’est-il pas un peu trop secret sur ses structures et son organisation ?
Je n’emploierais pas le terme de secret mais plutôt celui de discret. Je crois que la discrétion est un excellent moyen d’évangélisation, et que cela permet de faire un travail plus efficace. Le Fondateur de l’Opus Dei nous dit à ce sujet : « Briller comme une étoile…, désir de s’élever et d’étinceler dans le ciel ? Mieux vaut rester caché, brûler comme une torche et communiquer ton feu à tout ce que tu touches. — Voilà ton apostolat : c’est pour cela que tu es sur terre » (Chemin, Tactique, point 835).
Les structures et l’organisation du Chemin Néocatéchuménal sont définies dans les Statuts approuvés par le Pape Jean-Paul II. Tout y est clairement expliqué : les scrutins, les catéchèses, les modalités propres au Chemin, les catéchistes, les familles en mission, les séminaires Redemptoris Mater, l’Équipe internationale, etc.


15. Le Chemin néo-catéchuménal n’a-t-il pas fait fuir les catholiques de certaines paroisses pour mieux les phagocyter ?
Faire fuir ? Je ne crois pas ! Le but du Chemin, comme de tout mouvement catholique, est justement de faire revenir les gens vers l’Église. On estime d’ailleurs à 75% les membres du Chemin qui étaient non pratiquants et qui sont revenus vers l’Église grâce au néocatéchuménat.


16. Pour le Chemin néo-catéchuménal, l’Eucharistie est-elle mémoire, sacrifice, joie ou autre chose ?
L’Eucharistie est avant tout le souvenir du dernier repas du Christ ; c’est pour cela que le Chemin a été le premier à la célébrer autour d’une table. Par ailleurs, Kiko nous enseigne ceci : « Dans le christianisme, il n’y a pas de temple, ni d’autel, ni de prêtres dans le sens de la religiosité naturelle.
Il n’y a pas de temple dans le sens de lieu saint, où on rend un culte sacré, la maison de Dieu où Il habite, alors que les autres lieux ne sont que des lieux profanes. Dans le christianisme le temple c’est nous, chrétiens. La Samaritaine a dit à Jésus : où doit-on adorer Dieu, sur le mont Garizim (comme disent les Samaritains) où dans le temple de Jérusalem ? Et Jésus répondit : arrivent déjà les vrais adorateurs que Mon Père désire, on ne L’adorera plus désormais sur le mont Garizim ni à Jérusalem, mais ne Esprit et en Vérité. Jésus-Christ dit aussi : Je détruira ce temple et Je le reconstruirai en trois jours (en parlant du temple de Son Corps). En effet, dans le christianisme le temple c’est le Christ. Et le Christ, où est-Il ? Dans l’Église. Mais l’Eglise n’est pas un temple de pierre. Nous chrétiens, nous sommes l’Eglise. Nous sommes le temple vivant du Saint-Esprit.
De la même façon, dans le christianisme il n’y a pas d’autel dans le sens d’une pierre sacrée de laquelle personne ne peut s’approcher ni même la toucher. Ainsi, ceux d’entre vous qui aviez vu le christianisme au niveau de la religiosité naturelle, vous ferez une petite expérience : quand vous irez à la Messe, mettez-vous derrière, et s’il t’arrivait d’être près du tabernacle, tu sentais quelque chose dans ton cœur, parce que tu t’avançais de l’intouchable, du lieu où se trouvait le sacré. Nous chrétiens nous n’avons pas d’autel, parce que l’unique pierre sainte c’est le Christ, la pierre angulaire. Pour cela nous pouvons célébrer l’Eucharistie sur une table, et nous pouvons la célébrer sur une place, une campagne, et où l’on veut. Nous n’avons pas de lieu où on doit exclusivement célébrer le culte
».



17. Quelle importance le Chemin néo-catéchuménal donne t-il aux Pères apostoliques, ainsi qu’à Tertullien ?
L’importance que l’Église leur donne. Il faut reconnaître qu’on ne lit plus beaucoup – hélas – ces auteurs. Mais Kiko les cite parfois ; j’ai le souvenir qu’il parlait de Saint Jean Chrysostome.



18. N’y a t-il pas un trop grand rigorisme ?
Non, au contraire ! Voici ce que dit Kiko : « Le christianisme n’est pas une religion dans le sens des religions naturelles.
Le christianisme n’est pas une philosophie, ni une doctrine qui s’explique de façon rationnelle parce que c’est le fondement de la vie. Être chrétien ce n’est pas adhérer à une série de vérités abstraites préétablies. Le christianisme n’est pas un traité.
Le christianisme n’est pas un moralisme. Jésus-Christ n’est pas tout à fait un idéal de vie. Jésus-Christ n’est pas venu pour donner l’exemple et enseigner à appliquer la loi. Dieu a manifesté aux hommes Sa volonté en leur donnant la loi sur le mont Sinaï, avec les deux commandements. Cette loi, personne n’a pu l’accomplir. Comme le dit l’apôtre Saint Jean, « si nous disons que nous sommes sans péché, nous faisons de Dieu un menteur ».
Donc, si personne n’a pu accomplir la loi mosaïque ni se justifier avec elle, comment Jésus-Christ pourrait-Il donner une loi encore plus difficile ? Comme pourrions-nous accomplir quelque chose de plus difficile encore ? (Moïse au carré, comme disent les protestants). Si déjà la première loi était ardue et que personne n’a pu l’accomplir, tellement que la loi a démontré que nous étions tous pécheurs, comment comprendre maintenant le discours sur la montagne, qui est encore plus difficile ?
Parce que Jésus-Christ a dit : « Vous avez entendu qu’il a été dit : tu ne commettras pas d’adultère (pour commettre un adultère, il suffit d’accoster n’importe quelle autre femme que son épouse), mais Moi Je vous le dis : quiconque qui regarde une femme pour la désirer a déjà commis un adultère dans son cœur ». Jésus-Christ porte la loi à un degré encore plus difficile que la première. Ainsi, quand Il dit : « Vous avez entendu : tu ne tueras pas (pour être un assassin il suffit d’assassiner quelqu’un physiquement), mais Moi Je vous le dis : quiconque traite son frère d’imbécile, est déjà coupable d’homicide ».
Comme peut-on comprendre une chose semblable ? S’il était impossible d’accomplir la loi de Moïse, comment Jésus-Christ peut-Il donner une nouvelle loi, avec le sermon sur la montagne, encore plus impossible à accomplir ?
Les gens pensent que Jésus-Christ est venu donner une loi plus parfaite que la précédente et que, avec Sa vie et Sa mort (surtout Sa souffrance), Il a donné l’exemple pour que nous fassions la même chose. Pour ces personnes Jésus-Christ est un idéal, un modèle de vie, un exemple. Il n’en est pas ainsi. Cela serait convertir le christianisme en un moralisme : la justification à travers l’accomplissement de la nouvelle loi avec l’aide des sacrements. Ainsi beaucoup de gens pensent : Jésus-Christ a donné les sacrements pour que, en s’attachant à eux, nous ayons la force d’accomplir la loi ; en outre Il a donné l’exemple avec Sa vie en disant : vous voyez comment Je fais ? Vous aussi faites ainsi.
Mais si ensuite tu demandes aux gens : et toi, tu le fais ?, ils te répondent : mais non, je ne suis pas Jésus-Christ, je ne suis pas du tout un saint.
Le christianisme n’est pour personne un moralisme. Parce que, si Jésus-Christ était venu donner un idéal de vie, comment auriez-vous pu avoir un idéal tellement haut, tellement élevé, que personne ne pourrait l’atteindre ?
Le christianisme n’est pas un moralisme, ni une religion, ni une philosophie. Le christianisme est fondamentalement une bonne nouvelle, un événement
».



19. Quel est le sens du Sacrement de réconciliation pour le Chemin néo-catéchuménal ?
Kiko pense que la confession est là pour le pardon des péchés, mais que les prêtres doivent éviter d’allonger en faisant de la direction spirituelle.


20. Le Chemin néo-catéchuménal admet-il le catéchumène – et non pas le recommençant – à l’Eucharistie ?
J’avoue que je l’ignore. La Messe est un acte public, tout le monde peut y participer.


21. Le Chemin néo-catéchuménal ne substitue t-il pas parfois des laïcs au Prêtre à l’occasion de l’homélie ?
Pas tout à fait. Dans l’homélie, chacun peut prendre la parole et exprimer ce que les lectures lui inspirent, comment Dieu S’est montré présent dans sa journée, dans sa vie… À la fin le prêtre fait un récapitulatif de tout cela.



22. Que recouvre exactement l'idée de Tradition pour le Chemin néo-catéchuménal ?
Le Chemin est favorable à la Tradition mais condamne le traditionalisme, comme tout catholique normal. Il considère que le Concile a donné un nouvel esprit à l’Église qui était autrefois trop juridique. Kiko condamne « une Eglise excessivement ritualiste, une Eglise où il n’y avait pas la Parole de Dieu parce que tout était en latin, parce que la lecture de la Bible était pratiquement prohibée, une Eglise où le peuple est alimenté de dévotions particulières, comme le Sacré Cœur, les neuvaines, le culte des saints, etc. ».



23. Certains aspects du Chemin ne relèvent-ils pas de "traditions" parallèles ?
Peux-tu donner un exemple ?



24. Que pense le Chemin de l'Oecuménisme ?
Le Chemin considère que l’Église n’est pas l’unique moyen de Salut, mais plutôt qu’elle est là pour éclairer l’humanité. Il est surtout très favorable au dialogue judéo-chrétien. J’ai entendu Kiko exprimer toute son affection envers nos frères Juifs. Il y a d’ailleurs beaucoup d’aspects du Chemin qui font penser au judaïsme : le scrutin qui est appelé « Shema Israël », les chants en hébreu, les références à l’Ancien Testament et aux personnages bibliques, le Menorah, le pèlerinage en Terre Sainte, la Domus Galilææ, le Serviteur de Yahvé, etc.



25. Enfin, selon le Chemin néo-catéchuménal, pourquoi Jésus est-il venu ?
Le Chemin pense que le Christ est venu souffrir pour que les hommes ne souffrent pas, et qu’Il a ainsi sauvé l’humanité. Il considère cependant que le Christ n’est pas venu apporter une loi ou donner un exemple moraliste, mais avant tout pour manifester l’amour de Dieu.
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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Message non lu par VexillumRegis » mar. 04 avr. 2006, 19:43

[align=center]CHEMIN NEOCATECHUMENAL : POSONS LA VRAIE QUESTION.[/align]

[align=justify]Voici ce qu'a enseigné Kiko Arguello au cours des catéchèses initiales données aux Membres du Chemin Néocatéchuménal durant les années 2004-2005. À la page 6 du "Recueil des catéchèses" remis à tous les Responsables de la Communauté on lit :

"Nous ne savons pas ce qui va se passer avec le Chemin Néocatéchuménal. Mais ce qui s'est passé et est déjà arrivé aurait été bien suffisant pour nous. Maintenant, nous allons commencer la bataille liturgique. La Congrégation pour le Culte divin a déjà créé une commission composée de deux personnes du Chemin, de deux personnes de la Congrégation, et de deux consulteurs. Le 5 novembre, ils ont commencé à travailler. Que se passera-t-il ? Nous le savons déjà: s'ils le peuvent, ils interdiront tout; car qui sommes-nous, nous autres, pour modifier la liturgie ? Ils disent qu'ils découvrent à présent des choses monstrueuses: nous faisons même une "anaphore" [ancien terme désignant la prière eucharistique n.d.l.r.] sur du lait et sur du miel. Quelle horreur! En réalité, nous ne faisons pas une anaphore sur le lait et sur le miel. Seulement, la première semaine de Pâques, les communautés qui ont fini leur chemin, comme signe qu'elles sont entrées dans le règne (sic), font cette bénédiction qu'on faisait déjà dans l'Antiquité et qui est dans le missel romain. Je vous dis ceci pour vous montrer avec quel esprit ils commencent à étudier tout ce que nous faisons. De toute façon, s'ils nous enlèvent notre liturgie, ce sera très bien : sainte humilité du Christ. Nous ne nous défendrons pas et nous obéirons dans tout. S'ils nous chassent, ce sera très bien. Si nous devons aller aux messes le dimanche, ce sera très bien aussi. Sainte humilité du Christ, qui pourra te trouver ? Nous ne savons pas ce qui se passera avec nous ; nous ne le savons pas. Ce que Dieu aura disposé sera pour notre bien, et s'ils nous renient, ce sera pour signifier leur salut."

Comme on peut le constater, les enseignements de Kiko Arguello demeurent pour le moins ambigus. Que signifie, en effet, la finale "Ce que Dieu aura disposé sera pour notre bien, et s'ils nous renient, ce sera pour signifier leur salut" ?

Pour bien comprendre le sens de ces paroles, il faut connaître certains éléments de la "théologie" du Chemin néocatéchuménal. Dans un passage des "Catéchèses pour la phase de conversion" des membres du Chemin NC (pp. 90-91), on lit : "Enfin, il y a un troisième cercle, un troisième groupe de frères. Ce sont ceux qui vivent dans le mensonge, qui se sont toujours menti à eux-mêmes. Ce sont ceux en qui Satan agit avec une force réelle. Mais non parce qu'ils sont mauvais ni que ce soit de leur faute, mais peut-être parce que cela leur arrive à eux, pour un motif quelconque, sur lequel nous n'enquêterons pas. Ce sont peut-être les plus riches humainement, les plus intelligents (Juda était le plus intelligent des apôtres. C'est pour cela qu'il tenait la bourse). Ce sont ceux qui ne supportent pas la Communauté [néocatéchuménale]. Cette mission est très importante, parce que, sans Judas, il n'y a pas de mystère de Pâques de Jésus. Et si vous êtes appelés à être Jésus-Christ, vous devez aussi avoir votre Judas. Vous tous qui êtes ici vous aurez votre heure. Votre vie est en fonction d'une heure à assumer. Jésus-Christ attendait qu'arrive son heure et un jour il a dit: voilà que mon heure est arrivée, l'heure de donner le témoignage de Jésus, l'heure d'être élevé en haut : l'heure où le Père sera glorifié en vous."

Ainsi, selon les enseignements de Kiko Arguello, ceux qui contestent le Chemin NC ou qui font obstacle à sa croissance, sont des "Judas". Mais des Judas "nécessaires" à la croissance du mouvement catéchuménal ! Ces "Judas" seront sauvés par le sang des chrétiens qu'ils font couler. Il faut traduire ici en langage clair : ceux qui mettent des bâtons dans les roues du Chemin néocatéchuménal (le Cardinal Arinze, le pape Benoît XVI...) seront sauvés précisément parce qu'ils auront critiqué le Chemin NC ou l'auront renié.

Dans la "théologie" de Kiko Arguello, ce n'est donc plus l'Eglise qui permet aux hommes d'être sauvés, mais c'est le Chemin néocatéchuménal qui sauve l'Eglise. Tel est bien le sens des paroles: "... s'ils nous renient, ce sera pour signifier leur salut."

Il n'est pas nécessaire d'avoir fait de longues études de théologie pour comprendre que nous sommes là en pleine dérive sectaire.

Il faut alors oser poser la question de fond : qui sont vraiment Kiko Arguello et Carmen Hernandez ?[/align]

Source : Pro Liturgia

En Christ,

- VR -

Richard
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CHEMIN NEOCATECHUMENAL >>témoignage

Message non lu par Richard » mer. 05 avr. 2006, 3:29

Je ne connais pas l'auteur, mais voici un témoignage peu flateur, à chacun de faire son idée
http://www.psychologue-clinicien.com/friedfr.htm
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Message non lu par Théophane » mer. 19 avr. 2006, 23:57

Le Palais des Sports de Séville a affiché complet à cause d’une rencontre organisée par le Chemin Néocatéchuménal. Dix mille personnes, des jeunes en majorité, se sont réunies en début d’après-midi pour écouter la prédication de l’initiateur de cette réalité ecclésiale, Kiko Argüello.

La rencontre a été présidée par le Cardinal Archevêque de Séville, Mgr Carlos Amigo Vallejo, accompagné par l’Archevêque de Grenade, Mgr Javier Martínez, et par de nombreux prêtres, catéchistes et séminaristes.

Des fidèles de toute l’Andalousie ont pris part à cet événement, dont quatre-vingt-dix religieuses de clôture qui ont reçu l’autorisation exceptionnelle de leurs supérieurs d’assister à cette rencontre.

Kiko Argüello a exposé la situation de sécularisation dans laquelle est plongée de nos jours la société, et a expliqué comment on détruisait la famille. C’est pourquoi il a invité ceux qui étaient présents à « reévangéliser le monde » et « être la lumière des nations », comme l’avait demandé Jean-Paul II à travers la Nouvelle Évangélisation.

« Dans des pays comme la Hollande ou la Norvège, beaucoup de personnes sont séparées les unes des autres. Soixante-dix pour cent des gens vivent seuls » a-t-il indiqué. « Pour ces personnes, le niveau d’alcoolisme est très haut ; c’est une société complètement athée qui a comme seule réponse la souffrance et la mort ».

« C’est pourquoi, dans de nombreux de pays du Nord de l’Europe la loi permet de tuer des personnes à partir de l’âge de treize ans. Toutefois, devant cette souffrance sociale, apparaît Jésus-Christ, vainqueur de la mort, qui donne sens à la vie » a affirmé Kiko Argüello.

Après cette annonce de l’Évangile, l’initiateur du Chemin Néocatéchuménal a demandé à ceux qui ressentiraient l’appel de Dieu pour le sacerdoce de se lever et de monter sur l’estrade. Il a répété cela pour les vocations féminines à la vie religieuse. Quelques quatre-vingt-cinq jeunes hommes et cent dix jeunes femmes se sont levés et ont marché vers le podium, où ils ont reçu la bénédiction des Évêques présents, qui les ont incités à persévérer et à « ne pas avoir peur de l’appel de Dieu ».
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
Bienheureux Álvaro del Portillo (1914-1994)

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Message non lu par LumendeLumine » lun. 08 mai 2006, 22:11

Rien n'empêche les chrétiens de se réunir le samedi soir pour danser, chanter des cantiques et partager un repas symbolique.

Mais qu'il n'appelent pas cela une Messe et qu'ils assistent pieusement au Saint Sacrifice, le dimanche, comme c'est leur devoir de le faire.

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Message non lu par jean_droit » mer. 10 mai 2006, 11:14

La messe "anticipée" du samedi soir ne serait-elle plus licite ?

veritatis
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Message non lu par veritatis » jeu. 27 juil. 2006, 23:03

Le pape JP II écrivait que « le dimanche est la Pâque hebdomadaire. » Pour maintenir ce lien avec la Vigile pascale - toute messe étant pascale -, les communautés célèbrent l’Eucharistie dominicale le samedi soir, conformément au droit Canon : « Satisfait au précepte de participation à la Messe, qui assiste à la Messe célébrée selon le rite catholique le jour de fête lui-même ou le soir du jour précédent. » (Can.1248, § 1)
Il ne s’agit pas là d’une simple mesure juridique de convenance, d’une convention ou d’un simple artifice humain. Car, comme le rappelle Bruno Chenu : « Le jour liturgique du dimanche commence par les premières vêpres du dimanche, c’est-à-dire par la prière du soir de la veille, selon la tradition juive. » (Bruno Chenu, « Quand commence le dimanche ? », Panorama, n° 348, Octobre 1999, p.7)
Pour les juifs, en effet, le sabbat commence « à partir du vendredi soir au coucher du soleil jusqu’au lendemain à la même heure. » (Grelot, « Le jour du Seigneur », Communio, Mai-juin 1982, p.11)
Cette manière de compter a été conservée par les chrétiens, comme le dit saint Augustin : « Le jour du Sabbat commençant avec la nuit qui le précédait, finit au soir de la nuit suivante qui touche au début du jour du Seigneur. » « Nous comptons maintenant les jours à partir des nuits, parce que nous nous efforçons d’aller, non de la lumière aux ténèbres, mais des ténèbres à la lumière. » (Augustin d’Hippone, in P. Grelot, op. cit.)
La nuit du samedi au dimanche appartient donc au dimanche. Aussi, l’Eucharistie célébrée dans cette nuit n’est pas "anticipée", elle est "dominicale", elle se fait le dimanche même. Les premiers chrétiens d’ailleurs célébraient durant cette nuit, conservant ainsi le lien avec la Cène du jeudi saint et de la vigile pascale, comme le rapporte le liturgiste Pierre Jounel : « A l’origine, le dimanche commençait avec la tombée de la nuit le samedi soir, conformément à la manière biblique d’apprécier le déroulement du jour : "il y eut un soir, il y eut un matin" (Gen 1, 5). En milieu juif, la chute du jour, le samedi soir, marquait la reprise des occupations après le repos strict du sabbat. C’est pourquoi les premières assemblées chrétiennes se sont tenues au cours de la nuit qui ouvrait le dimanche, d’abord au début de cette nuit, en souvenir du repas du Seigneur qui fut un souper, puis aux dernières heures de la nuit, avant le lever du soleil. Nos messes dominicales du samedi soir renouent avec la tradition de l’Eglise des Apôtres. » (Jounel, « Introduction », Missel du Dimanche, Desclée, 1971, p.9-10)

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Message non lu par veritatis » jeu. 27 juil. 2006, 23:10

VexillumRegis a écrit :[align=center]QUAND LE CHEMIN NEOCATECHUMENAL DERAILLE...[/align]

[align=justify]Dans les "Orientations données aux équipes de catéchistes", le responsable du Chemin Néocatéchuménal, Kiko Arguello, écrit: "Il n'y a pas d'Eucharistie sans assemblée : une assemblée qui célèbre la fête de l'Eucharistie ; car l'Eucharistie est l'exultation de l'assemblée humaine en communion (sic) ; parce que l'endroit précis où Dieu agissant se manifeste est dans cette Eglise-là, dans cette communion. C'est de cette assemblée que surgit l'Eucharistie (re-sic)" (cf. Orientations, p. 317)

Ces affirmations de Kiko Arguello contredisent l'enseignement du Pape Jean-Paul II qui, dans Ecclesia de Eucharistia, publié en 2003, écrit que l'Eucharistie "est une action du Christ et de son Eglise dont l'efficacité ne dépend pas de notre possibilité d'y participer avec fidélité." (cf. n° 31).[/align]

Source : Pro Liturgia.

- VR -
Ce que dit Kiko n'est pas si révolutionnaire que cela puisque de grands liturgistes français ont, parmi d'autres, déjà dit cela. Kiko, à travers le père Pedro Farnès Scherrer qui est un liturgiste espagnol, ne fait que reprendre ce que d'autres ont déjà souligné bien avant le Concile Vatican II. Voici deux extraits d'acteurs du "mouvement liturgique".

1. « La communion (...) ne doit pas être comprise dans son usage moderne, c’est-à-dire comme la réception d’un sacrement par un croyant individuel. Il faut plutôt le comprendre, ainsi que le mot koinômia a toujours été employé par les Pères, comme signifiant la "communion avec" d’autres dans une participation commune aux mêmes dons. (...) L’eucharistie est un repas, un repas de communauté dans lequel tous les participants sont rassemblés pour participer en commun à des biens communs. Ces biens communs commencent par être le pain et le vin d’un véritable repas humain, quelle que soit leur signification plus profonde. » (Louis Bouyer, La vie de la liturgie, coll. Lex Orandi, n° 20, Cerf, 1956, p.102)

2. « Les Pères de l’Eglise, et surtout la pratique eucharistique concrète des siècles anciens, nous montrent que la messe n’est pas seulement la rencontre simultanée d’un certain nombre de chrétiens avec leur commun Seigneur, mais qu’elle est une assemblée de ces chrétiens, (...) une communion. (...) Si la messe est une assemblée, une réunion, il faut qu’elle en ait l’air. Les humains entassés en foule dans un wagon de métro sont ensemble, ils ne sont pas au sens fort du mot, réunis. Dès qu’elle le peut, cette apparence d’assemblée se disperse. Mais n’en est-il pas ainsi dans nos églises, et les fidèles y restent-ils groupés quand ils peuvent faire autrement ? Les attitudes, les réponses du peuple marquent-elles l’unanimité ? » (P.-M. Gy, « Les rites de la communion eucharistique », La Maison-Dieu, n° 24, 1950, p.158-159)

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