Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par Griffon » mar. 12 juil. 2011, 18:01

Merci Sofia !

Vais-je m'en plaindre ?
Non, au contraire.

Et ainsi, même PaxetBonum sera confirmé.

Cordialement,

Griffon.
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Re: Dialogue interreligieux et rencontres d'Assise (suite)

Message non lu par archi » mar. 12 juil. 2011, 20:50

Griffon a écrit :La fonction canonique du pape,... cela vient texto de votre réponse.
Par contre,... je n'ai jamais invoqué l'infaillibilité du pape.
Je répondais à ce que vous écriviez ici:
En fait, il me semble difficile d’excuser le pape pour une attitude publique exécutée en pleine fonction. Il est
sensé conduire nos âmes et non point les troubler. Et donc… s’il s’agit d’un saint homme, il va corriger en public la faute publique. Je pense que c’est ce qu’a fait par exemple un abbé Pierre dans sa prise de position concernant Roger Garaudy.
Cette faute pose aussi la question du soutien de l’Esprit à l'Eglise. Le pape est là en plein dans l’exercice de sa charge. Et voilà que l’Esprit lui ferait défaut pour poser les actes qui conviennent ?
Cette position pèche par manque de foi.
Si ça ne revient pas à invoquer l'infaillibilité du Pape, je ne vois pas ce que c'est...

Apres avoir invoqué une éventuelle papolâtrie, je trouve que vous faites très fort dans le détournement de ce que je tente de dire dans mes messages.
Et j'apprécie peu votre dernier sous-entendu.
Il n'y a aucun sous-entendu. J'ai bien dit que je vous voyais sur une pente très inquiétante, et que j'espérais mal avoir compris vos propos.

Je ne sais pas, mais quand je lis vos propos dans ce fil:
(...)Et voilà que l’Esprit lui ferait défaut pour poser les actes qui conviennent ?
(...) La Parole de Dieu est Esprit et Vie
(...)Mais il y a une chose qui m'étonne beaucoup plus.
Le pape dit " France, qu'as-tu fait de ton baptème. "
Et on peut parler d'inspiration de l'Esprit.
Le pape embrasse le Coran, et on affirme que c'est une erreur, l'Esprit en est exclu.
(...) Avec les papes actuels, il devrait être facile néanmoins de reconnaître chez eux l'action de l'Esprit.
... j'ai du mal à ne pas en conclure que vous "reconnaissez" l'action de l'Esprit dans les événéments dont nous discutons ici, et que vous nous demandez de la reconnaître auss. Eh bien, moi je ne la reconnais pas... et je ne vois absolument pas ce qui obligerait chacun à la reconnaître. Parce que c'est le Pape? C'était l'objet de mon explication: son infaillibilité n'est pas engagée. Et même les Saints peuvent se tromper.

Je me trompe peut-être aussi... mais je m'efforce de rester fermement appuyé sur ce qu'a toujours enseigné l'Eglise.

Quand on décide par avance où l'Esprit souffle, je le répète, ça me paraît très dangereux, d'autant plus que je vois cette façon de noyer les critiques à l'oeuvre dès qu'on parle d'Assise. On est dans une attitude qui ressort plus, à mon humble avis, d'une forme de sentimentalisme religieux que de la compréhension chrétienne de l'action du Saint Esprit.

Maintenant, si j'ai mal compris votre propos, encore une fois, vous êtes tout à fait libre de rectifier l'erreur.

Ceci dit, j'ai reconnu la valeur d'un autre aspect de votre discours que vous reprenez ici:
Il y a deux façons de chercher à comprendre.

La première avec un esprit fermé qui recherche en soi tous les arguments possibles pour rejeter. En optant pour cette manière, soyez rassuré d'avance : vous ne comprendrez rien, et vous pourrez indéfiniment rester dans cette attitude.

La deuxième consiste à chercher les arguments en faveur de celui qui avance une proposition qui vous semble à priori incongrue. On se met ainsi dans les dispositions d'esprit qui accepte de découvrir une nouvelle richesse.
Oui, il y a 2 façons de chercher à comprendre. Et cela marche dans les 2 sens, pour les choses qu'on a tendance à priori à rejeter comme pour celles qu'on a tendance à accepter, et qu'il faut savoir examiner d'un oeil critique.

Maintenant, pouvez-vous affirmer que vos interlocuteurs ne sont que dans la 1ere catégorie? Une façon de dire: "vous êtes fermé, vous ne comprenez rien...". Certains peuvent aussi avoir cherché les arguments favorables... et n'avoir rien trouvé de convaincant. Si si...

Comme par exemple Moïse dans le cantique qui porte son nom (Dt 32):
Israël est devenu gras, et il a regimbé; Tu es devenu gras, épais et replet! -Et il a abandonné Dieu, son créateur, Il a méprisé le rocher de son salut,

Ils ont excité sa jalousie par des dieux étrangers, Ils l'ont irrité par des abominations;

Ils ont sacrifié à des idoles qui ne sont pas Dieu, A des dieux qu'ils ne connaissaient point, Nouveaux, venus depuis peu, Et que vos pères n'avaient pas craints.

Tu as abandonné le rocher qui t'a fait naître, Et tu as oublié le Dieu qui t'a engendré.

L'Éternel l'a vu, et il a été irrité, Indigné contre ses fils et ses filles.

Il a dit: Je leur cacherai ma face, Je verrai quelle sera leur fin; Car c'est une race perverse, Ce sont des enfants infidèles.
Reprocheriez-vous à Moïse de ne pas avoir "cherché l'unité" et d'être indéfiniment resté dans une attitude de refus face à la participation des Israélites, ce peuple choisi par Dieu, à des cultes nouveaux et idolâtres?
C'est pourtant un texte dont, pour le coup, nous croyons, nous chrétiens, qu'il est inspiré par l'Esprit Saint. C'est l'Ecriture Sainte.

S'il y a bien une constante dans l'Ecriture Sainte et dans la Tradition, c'est dans la grande sévérité dont elles font systématiquement preuve à l'égard de l'idolâtrie, de l'adoration des faux Dieux et de l'oubli du vrai.

Alors, justifiez comme vous le voulez les attitudes ambigües, ces attitudes qui prétendent "réunir tous les hommes" autour d'une notion vague de l'expérience religieuse, qui fait du Christ, seul Sauveur, seule source de Paix, une notion facultative et mise de côté. Ou si vous voulez, adoptez la "foi du charbonnier" et acceptez de ne pas comprendre ce qui vous dépasse. Ca se défend. Mais de grâce, n'allez pas justifier ce qui n'a aucun précédent dans l'Ecriture et la Tradition, si ce n'est l'épisode tragique de la Tour de Babel, de ces hommes qui, voulant créer une unité factice, n'ont fait que se diviser et arrêter de se comprendre. Et n'allez pas nous obliger à croire que c'est l'"Esprit" de Vérité, qui éclaire toute chose, qui est à l'oeuvre dans cet ouvrage médiatique et ambigü où même la hiérarchie de l'Eglise a choisi de revoir sa copie et de publier des explications emmêlées devant le danger de syncrétisme (ce qui prouve à quel point elle était sûre de son inspiration...).

Les voies du Seigneur sont peut-être impénétrables. Mais en attendant d'avoir pu les pénétrer, écoutons ce que nous enseignent l'Ecriture et la Tradition, et pas ce qui s'y oppose de plein fouet.

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.

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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par cracboum » mar. 12 juil. 2011, 23:24

PaxetBonum a écrit :
cracboum a écrit : Par conséquent, le dialogue est possible et souhaitable entre les religions puisqu'il n'est pas vain de parler de Dieu, mais c’est bien la transcendance de Dieu qui permet de relativiser l’expression de chacune et de ne pas s’étriper, l’absolu de l’une excluant tout des autres.
Dans cette optique, Jean Paul II, en embrassant le Coran, affirme que le dialogue avec les musulmans est possible et souhaitable parce qu’ils reconnaissent la transcendance de Dieu, et par conséquent le caractère « limité, imagé et imparfait » du contenu de ce même Coran, ce qui laisse un espace pour le dialogue et ce que ratifie la présence des musulmans (qui ne représentent pas les islamistes je présume).
Voyons maintenant si je vais me faire insulter et bannir, de concert avec le CEC.
Je ne vais pas vous bannir mais vous contredire, excusez-moi
Le dialogue intereligieux existe en dehors des rencontres d'Assise, Dieu merci
Ce dialogue est comme vous l'indiquez légitime entre ceux qui aspirent à connaître et servir Dieu
Mais les rencontres d'Assise en sont la vitrine et il est justifié de se demander si cette vitrine est bien disposée? bien nécessaire ?

Quant à dire que les musulmans seront disposés à dire que le contenu du coran est « limité, imagé et imparfait », je vous laisse seul responsable de la fatwa qui va vous tomber dessus !
Bien sûr, on peut éplucher à perte de vue, mais JPII agissait avec une sainte audace, et son initiative est cohérente avec son rayonnement. Si vitrine il y a, c'est toute sa vie qu'il faut embrasser pour évaluer chacun de ses gestes.
Pour ce qui est du Coran, je ne connais pas bien la religion musulmane, mais je connais leur profession de foi : lâ ilâha illallâh. Un musulman ou un connaisseur pourrait-il me dire si Allah peut se traduire par Coran ? Tiens, je vais me renseigner sur un site musulman.

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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par Griffon » mer. 13 juil. 2011, 8:51

Cher Archi,

Manifestement, mon propos sort de votre champ d'expérience.
Vous replacez ce que j'écris dans votre cadre pour pouvoir utiliser des arguments que vous connaissez.
Où ça "coince", c'est que j'ai beau vous dire qu'il ne s'agit pas de cela, vous insistez.
Plus grave, vous détournez allègrement mon propos sur la Parole de Dieu qui est Esprit et Vie pour la mettre dans un cadre qui vous permette de vous décoller complètement.

Néanmoins, vous m'avez fait la grâce de me répondre.
Je vous en remercie. Et je tente une dernière fois quelques explications.

D'abord sur la Parole de Dieu qui est Esprit et Vie.
Voici une des expériences de cette réalité présentée par Ste Thérèse d'Avila dans son autobiographie.
Son directeur spirituel lui a demandé d'écrire son expérience. Elle explique qu'elle ne voyait absolument pas comment aborder la description du 4eme degré.
Mais après une communion, voilà que tout devient clair et elle sait ce qu'il lui faut écrire.

Jesus affirme lui-même de ne pas se soucier de ce qu'on devra dire lorqu'on se trouvera devant les tribunaux. " L'Esprit Lui-même parlera par votre bouche. "

Cela se vérifie particulièrement lorqu'on est dans une fonction d'évangélisation ou qu'on est amené à lever le voile sur les mystères divins auprès de personnes qui se posent des questions.
On pose alors des gestes, on dit des choses,... et apres coup, on est soi-même surpris que pareilles paroles puisse sortir de notre bouche.

Il s'agit là d'une réalité que tout chrétien peut vivre.
Pas besoin d'être pape.
Et de vivre cet expérience, cela vous amène à la reconnaître chez les autres.
Mais c'est évident que le pape, dans sa fonction, au moment où il porte ainsi la parole de Dieu devant le monde entier à travers le media, le pape vit cette expérience.

Alors, lorsque vous prétendez pouvoir ainsi, de l'extérieur, juger si tel acte du pape est ou non inspiré par l'Esprit, ce n'est pas crédible.
C'est une chose qu'on ne peut pas faire ni tout seul pour ce qui nous concerne, ni de loin à travers les médias.
Ce genre de discernement ne peut se faire que parle groupe proche du pape qui ont pris les décisions, soit en dernier ressort, par le directeur spirituel du pape et/ou son confesseur AVEC le pape lui-même.

Quant à la Tradition de l'Eglise...
La seule vraie tradition est de se laisser conduire par l'Esprit-Saint pour " sortir de son trésor du neuf et du vieux ".
On ne peut absolument pas se contenter de copier l'ancien ou reproduire ce qu'on fait les saints.

Voilà.
J'ai cherché à vous apporter une réponse détaillée.
Trop longue, sans doute.
J'espère que cela aura servi un peu.

Cordialement,

Griffon.
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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par cracboum » mer. 13 juil. 2011, 13:15

Quand je pense que c'est un musulman qui me dit : "La fin de l'homme, c'est d'adorer Dieu" !
Vive le dialogue interreligieux ! :oui:
Avec Jean Paul II l'Esprit Saint a soufflé en tempête !

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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par Griffon » mer. 13 juil. 2011, 13:31

Étape suivante : pour adorer Dieu, il faut aimer, aimer Dieu, aimer les hommes, tous les hommes.

Bonjour Cracboum,

Griffon.
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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par archi » mer. 13 juil. 2011, 19:57

Griffon a écrit :Mais c'est évident que le pape, dans sa fonction, au moment où il porte ainsi la parole de Dieu devant le monde entier à travers le media, le pape vit cette expérience.

Alors, lorsque vous prétendez pouvoir ainsi, de l'extérieur, juger si tel acte du pape est ou non inspiré par l'Esprit, ce n'est pas crédible.
C'est une chose qu'on ne peut pas faire ni tout seul pour ce qui nous concerne, ni de loin à travers les médias.
Ce genre de discernement ne peut se faire que parle groupe proche du pape qui ont pris les décisions, soit en dernier ressort, par le directeur spirituel du pape et/ou son confesseur AVEC le pape lui-même.
C'est pourtant exactement ce que vous avez fait à la phrase précédente, la 1ere de la partie que j'ai citée. Vous prétendez juger que ces actes sont inspirés par l'Esprit, que c'est "évident", comme vous dites, alors que ce n'est évident pour personne. Et c'est bien ce que je vous ai reproché dans ce fil.
Quant à la Tradition de l'Eglise...
La seule vraie tradition est de se laisser conduire par l'Esprit-Saint pour " sortir de son trésor du neuf et du vieux ".
On ne peut absolument pas se contenter de copier l'ancien ou reproduire ce qu'on fait les saints.
Vous semblez faire bien peu de cas de ce que l'Esprit Saint nous a transmis par l'Eglise, et confondre l'action de l'Esprit avec la spontanéité du moment. La Révélation transmise sous les formes de la Tradition et de l'Ecriture, vous DEVEZ y croire en tant que catholique. Pas "se laisser conduire" par ce que vous prenez pour l'Esprit en ignorant tout ce qu'Il a CERTAINEMENT enseigné. Ce que l'Esprit insuffle de nouveau dans l'Eglise, ne peut contredire ce qu'Il a insufflé par le passé.

Dit autrement: que vaut votre discernement de l'action de l'Esprit, si il n'est pas appuyé sur les sources de la Révélation que sont la Tradition et l'Ecriture?

In Xto,
archi.
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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par Griffon » mer. 13 juil. 2011, 20:19

Cher Archi,

Depuis le début, j'ai précisé qu'il y avait 4 possibilités.
J'ai dit ma lecture et ce que j'en pensais.

Votre intelligence trouve des contradictions qui ne proviennent que de mauvaises compréhensions.
Si à cause d'elle, vous en venez à critiquer le Magistère,... dommage.

Cordialement,

Griffon.
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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par archi » mer. 13 juil. 2011, 20:30

Griffon a écrit :Cher Archi,

Depuis le début, j'ai précisé qu'il y avait 4 possibilités.
J'ai dit ma lecture et ce que j'en pensais.

Votre intelligence trouve des contradictions qui ne proviennent que de mauvaises compréhensions.
Si à cause d'elle, vous en venez à critiquer le Magistère,... dommage.

Cordialement,

Griffon.
Eh bien, j'ai dit ce que j'en pensais aussi. Et simple rappel, une action médiatique, ce n'est pas un acte magistériel.

In xto,
archi.
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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par Griffon » mer. 13 juil. 2011, 20:50

Désolé Archi,

Il y a une "petite" différence.

Je cherche à expliquer que les actes du pape peuvent avoir un sens.
Et je le démontre.
Mais j'explique toutes les options possibles.

Vous vous exprimez pour les critiquer, et pour tenter de les opposer à une tradition telle que vous la comprenez et que vous établissez comme critère.
Dans ce cas, il vaut mieux se taire, ou tout au moins s'exprimer avec beaucoup plus de "pincettes". Au contraire, vous tentez de me persuader que j'ai tort, et de m'entrainer ainsi dans votre erreur, alors que je ne vous avais rien demander.
J'ai peu apprécié, c'est vrai.

Que le Seigneur vous découvre sa Face,

Griffon.
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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par ti'hamo » jeu. 14 juil. 2011, 23:46

8 pages à lire, c'est un peu long.
La question d'origine elle-même, déjà, est double : "dialogue interreligieux et rencontres d'Assise" : ce n'est pas la même chose, et l'un ne résume pas l'autre ;
mais finalement la discussion devient seulement, si j'ai bien suivi, "Jean Paul II a-t-il fait une erreur en embrassant ce Coran ?" (mais, il y en a vraiment pour s'offusquer qu'un pape se déchausse en entrant dans une mosquée, ou c'est moi qui ai lu trop vite ?)


Pour répondre cependant à la question de départ de cette discussion :
L'Eglise ne veut pas non plus créer un syncrétisme, une sorte de religion mondiale. Alors pourquoi prône-t-elle ces rencontres, ce dialogue ? Qu'espère-t-elle ?
J'ai personnellement des amis qui ne croient pas en Dieu, il m'arrive cependant de parler avec eux de religion : qu'est-ce que j'espère ? En tout cas, en pratique, j'en espère et reçoit deux choses :
. qu'ils connaissent mieux ou qu'ils voient mieux ce qu'on entend par "Dieu" et ce que peut être le sens d'une relation à Dieu.
. qu'expliquant et me trouvant questionné, j'apprenne moi-même à mieux connaître ce qu'on entend par "Dieu" et ce que peut être une relation à Dieu, que j'approfondisse ma foi.

Pour connaître une religion, il suffit de lire ses livres : en fait, non. Rien ne remplace le dialogue entre humains. Sinon, la foi comme la connaissance ne sont plus qu'intellectuelles - et ne sont plus qu'une foi et une connaissance amputées, ou mortes.




Et pour porter une objection contre un message qui semblait voir dans le dialogue entre les religions une nouveauté devenue nécessaire par la "mondialisation" :
c'est faux, nos prédécesseurs voyageaient bien plus qu'on ne le croit, et comme l'a noté plus haut Teano, le choix de Benoit XVI pour son discours de Ratisbonne de faire référence à une controverse médiévale entre un empereur byzantin et un docteur musulman, nous rappelle la qualité des débats de l'époque en matière de dialogue interreligieux.
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
[Konrad Lorenz]

Celui qui connaît vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme.
[Konrad Lorenz]
Extrait de L'Agression

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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par stephlorant » ven. 15 juil. 2011, 9:52

Image

On oublie parfois que les rencontres d'Assise, ont lieu à Assise. Or, cet endroit est extraordinaire ! Sur ce point, Julien Green rejoint Simone Weil lorsqu'ils disent tous deux leur surprise, leur étonnement. François fut un poète, un contemplateur de beauté, de pureté et de simplicité et c'est sur ces fondements que l'on dira très 'improbables' que sa foi à rencontré le mystère de Dieu. Le choix du lieu n'a pas été laissé au hasard. C'est que l'on se convertit beaucoup à Assise ! Qui connaît encore Basilique Sainte-Marie-des-Anges
(Redirigé depuis Sainte Marie des Anges de la Portioncule
http://www.porziuncola.org

La basilique a été construite entre 1569 et 1679, dans le val de Spolète, ou plaine d’Assise, à 3 km en contrebas de l’ancienne cité. Elle porte ce nom parce qu’elle recouvre et protège sous la coupole, une ancienne petite chapelle du IXe siècle dédiée à Notre-Dame des Anges, parce que, selon une tradition ancienne, des voyageurs y avaient entendu des voix célestes.
Image
Au XIIIe siècle le domaine appartenait aux Bénédictins qui en concédèrent l’usage à François d’Assise et à ses frères. Peu après sa conversion, après avoir restauré la petite église de Saint-Damien, François avait réparé cette chapelle qui devint très chère à son cœur. C’est là qu’il fonda la première fraternité franciscaine et qu'il revint pour mourir.
Histoire de la basilique

Au temps de François, la chapelle était entourée de huttes de branchages où habitaient les frères. Pendant quelques années après la mort de François le site resta intact. Mais dès 1230, les frères édifièrent un embryon de couvent : réfectoire et quelques locaux de rassemblement et de vie, ainsi qu’en témoignent des vestiges, découverts en 1967-69, sous le pavement de la basilique.- Lorsque peu après se répandit partout l’annonce de l’Indulgence de la Portioncule (ou Pardon d’Assise) que l’on pouvait gagner le 2 août en priant dans la chapelle, et que selon la tradition François aurait obtenue du pape, après une apparition de la Vierge Marie, les foules accoururent, de plus en plus nombreuses pour visiter ce lieu et y prier. On estima nécessaire de bâtir une vaste église, pour l’accueil des pèlerins, tout en préservant la chapelle primitive. Déjà, au siècle précédent, st Bernardin de Sienne avait reconstruit un couvent, en s’efforçant de conserver un cachet assez pauvre, dans la simplicité compatible avec l’observance.

Les bâtiments anciens actuels datent du Pape saint Pie V, sauf la chapelle du Transitus sur l’emplacement de la mort de François. La basilique proprement dite, en style pré-baroque, fut élevée à partir de 1569. Elle est d’une taille exceptionnelle : 126 mètres de long sur 65 de large, tandis que la coupole s’élève à 75 mètres. C’est la 7e plus grande église du monde chrétien, due à deux fameux architectes : Galeazzo Alessi et Jacopo Barozzi da Vignola. Il fallu plus d’un siècle pour l’achever, au fur et à mesure de la collecte des offrandes. Le dôme ne fut élevé qu’en 1667, l’achèvement de l’édifice en 1679.

De passage à Assise, Simone Weil rapporte: "« A Assise seule dans la chapelle sainte Marie des Anges, quelque chose de plus fort que moi m’a obligée, pour la première fois de ma vie, à me mettre à genoux ».

Bref, le premier participant des rencontres d'Assise, c'est le lieu lui-même...
In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
http://www.youtube.com/watch?v=WDV94Iti5ic&feature=related (Philippe Herreweghe)

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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par PaxetBonum » ven. 15 juil. 2011, 15:58

Assise ! Effectivement ND des anges est une perle dans son écrin !

Assise ! certainement pas un choix au hasard !
Dans sa litanie le Séraphique Père St François est appelé 'ange de paix', 'apôtre des infidèles', 'propagateur de l'Evangile' et pour moi le plus bel hommage : 'Homme catholique'. Avec ces vocables et sa vie à prêcher l'Evangile, sa rencontre avec le sultan lors des croisades… il n'y avait pas meilleurs saint pour cela, et Assise reste la ville du Poverello.
Puisse le Séraphique Père inspirer ces rencontres pour la plus grande gloire de Dieu et la conversion de tous !
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par Griffon » ven. 15 juil. 2011, 16:04

Merci à vous deux,

Griffon.
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Re: Le dialogue interreligieux et les rencontres d'Assise

Message non lu par stephlorant » ven. 15 juil. 2011, 16:07

Eloi Leclerc et le message d'Assise

Dans le seul ouvrage où vous soulevez un peu le voile sur l’indicible, Le soleil se lève sur Assise, on apprend que vous avez connu les camps de concentration et les trains de la mort. Et là, au creux de l’horreur, il est question d’une « Visitation ». Pouvez-vous en parler ?

E. L. : Il faut être très discret… Nous étions à la dernière extrémité. Les hommes tombaient les uns après les autres. L’un de nos frères franciscains se mourait d’épuisement. Nous étions bien loin de l’univers fraternel de François d’Assise. C’était le règne de la force brutale.

Soudain, dans cet enfer, le ciel s’est ouvert dans notre coeur. L’espace d’un instant, un souffle de grâce et de légèreté passa dans ce monde écrasant de désespoir. Nous nous sommes mis à chanter le Cantique des Créatures de François d’Assise, dans les wagons de la mort ! Il existait donc, malgré tout, un chemin vers la fraternité.

Comment François d’Assise vous a-t-il alors aidé ?

E. L. : Je ne l’ai compris que plus tard. Lui-même était parvenu, dans un monde très dur, à retrouver un chemin de réconciliation entre les êtres, à susciter autour de lui la fraternité.

Il m’a fait découvrir qu’il est très difficile de prétendre à une réconciliation entre les hommes tant que l’on s’oppose à la création. Car l’homme, fragment du cosmos, est comme tel dominé par des « forces de vie » (la libido, l’agressivité) qui demandent à être apprivoisées, sinon elles peuvent basculer en « forces de mort ».

Tout dépend de l’orientation et de la manière dont elles sont assumées. Comme le dit Maurice Zundel : « Si l’homme a ses racines charnelles dans le cosmos, le cosmos, lui, a ses racines spirituelles dans le coeur de l’homme. »

Que voulez-vous dire ?

E.L. : C’est à l’homme de spiritualiser toutes ces forces. Là réside sa grandeur. Sinon, il vit au ras de la nature et reste mené par elle. D’où les atrocités, les crimes.

Or le propre de l’homme n’est pas de refouler ces forces, mais de leur donner une orientation vers le Bien, vers l’Esprit, vers le Beau. C’est là, dans le coeur de l’homme, que le cosmos trouve ses racines spirituelles.

La présence franciscaine au monde consiste à « convertir toute hostilité en tension fraternelle à l’intérieur d’une unité de création », selon la formule de Paul Ricoeur. Des tensions, il y en aura toujours. Mais la tension est féconde. Elle est nécessaire pour avancer et pour créer.

De la réconciliation intérieure de l’homme dépendrait l’avenir du cosmos ?

E.L. : C’est ce qu’exprime le Cantique des Créatures où François, à la fin de sa vie, en livre le secret. Il découvre le sens lumineux de la création, mais à partir d’une expérience intérieure qui est celle d’une nouvelle naissance.

C’est en devenant cet homme nouveau qu’il perçoit le sens de la création. Son cantique est la célébration d’un devenir intime : l’eau, le vent, le feu y symbolisent les forces obscures qui nous habitent. Or elles ont perdu tout caractère destructeur.

François n’exprime donc pas seulement son amour des créatures mais aussi cette réconciliation avec ses forces intimes obscures. Sans elle, l’homme ne peut s’entendre avec les autres hommes.

François d’Assise ou Charles de Foucauld étaient des hommes passionnés qui ont su capter toutes ces forces pour en faire des forces d’amour, d’unité. Si l’on ne travaille pas à cette orientation, ces forces peuvent être soit gaspillées, soit devenir même destructrices. Fraternité humaine et fraternité cosmique sont donc inséparables.

Il ne suffit pas d’invoquer les droits de l’homme, dites-vous…

E.L. : Il ne suffit pas de les proclamer pour que l’homme en vienne à respecter son semblable et à le considérer comme un frère. Les grands spirituels nous montrent la voie du salut : l’homme doit dépasser l’homme. Il lui faut s’ouvrir à l’amour du Créateur pour son oeuvre tout entière jusqu’aux plus humbles créatures.

Qu’est-ce qui parle le mieux à nos contemporains dans la pensée de saint François ?

E.L. : Son regard. Un regard où se reflète précisément cet amour du Créateur. Un regard pur de toute volonté de possession et de domination. Un regard qui nous fait voir le monde dans sa gratuité. Un regard de pauvre qui fait de l’homme un témoin et un relais de l’Amour créateur.

Que signifie « être pauvre » aujourd’hui ?

E.L. : Être pauvre de coeur, c’est ne plus voir les êtres et les choses comme des objets de possession et de domination. Cette pauvreté-là est un chemin de fraternité. On ne peut s’engager sur ce chemin qu’en s’ouvrant au mystère d’un Amour qui ne possède pas et qui est une communication gratuite de soi. L’homme devient alors l’oeuvre de Dieu.

C’est le thème de Sagesse d’un pauvre, ainsi que de mon dernier ouvrage, Jeanne Jugan, le désert et la rose. Il arrive un moment dans la vie spirituelle où Dieu nous demande de nous déposséder de ce qui nous tient à coeur, de cette mission qu’il nous avait confiée, de cette oeuvre que nous avons accomplie, à laquelle nous nous sommes totalement donnés.

Il nous faut lâcher prise. Renoncer à notre oeuvre pour devenir l’oeuvre de Dieu. François d’Assise comme Jeanne Jugan ont vécu cette expérience radicale.

Dans votre dernier livre sur Jeanne Jugan, fondatrice des petites soeurs des Pauvres, vous évoquez le silence de Dieu dans nos sociétés aujourd’hui…

E.L. : Pascal, déjà, parlait de « cet étrange secret dans lequel Dieu s’est retiré ». En découvrant la tragédie humaine, j’ai moi-même été dérouté par ce silence de Dieu que certains voudraient identifier à l’absence de Dieu. Mais, dans la Bible, Dieu se tait souvent.

Je crois qu’aujourd’hui Dieu se laisse dépouiller de sa toute-puissance qui n’est qu’une caricature. Il s’est fait si proche de nous qu’on ne peut plus l’entendre qu’en écoutant son propre coeur. Si Dieu se tait, c’est pour que l’on dresse l’oreille. Son silence n’est pas un éloignement, au contraire… c’est une proximité inouïe.
In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum
http://www.youtube.com/watch?v=WDV94Iti5ic&feature=related (Philippe Herreweghe)

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