Que penser de Thiberville ?

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Yves54
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Re: De l'obéissance due à un évêque

Message non lu par Yves54 » mar. 05 janv. 2010, 20:06

etienne lorant a écrit : C'est un avis de cardinal. Padre Pio, soeur Faustine et bien d'autres n'avaient ni la hauteur de vue, ni l'accès aux documents, ni probablement les connaissances pour se permettre de ne plus regarder que le pape. Qui était le supérieur de Padre Pio, qui lui a interdit si longtemps de célébrer sa messe ? Mais le pape célébrait la sienne chaque jour, donc Padre Pio pouvait désobéir puisque son supérieur avait lui-même un supérieur... non, désolé, çà ne peut pas foncitionner ainsi dans l'Eglise.

Seulement là il n'est pas question de savoir si on a le droit ou pas à une messe puisqu'on est certain qu'on y a droit au vu du Motu Proprio. Quant on est certain que le point de vue du pape et de l'évêque sont en opposition frontale, on se doit de suivre le pape et non l'évêque.

Je rappelle que l'évêque a sa charge soumise à celle du successeur de St Pierre.


L'Église n'a jamais demandé une obéissance aveugle qui ressemblerait plus à de l'esclavage intellectuel en lieu et place de l'obéissance dans la Foi. L'Eglise se n'est pas l'armée. Un grand théologien aura plus d'écoute dans sa matière qu'un cardinal dont ce n'est pas sa matière de prédilection. En clair un cardinal contredira un grand théologien que l'on aura plus tendance à écouter le grand théologien que le cardinal. Cela s'appelle l'intelligence dans la Foi et c'est ce qui fait que l'Eglise Catholique est si avancée théologiquement.
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Re: De l'obéissance due à un évêque

Message non lu par jean_droit » mar. 05 janv. 2010, 20:12

Il faut d'abord que les évêques obéissent au Pape.
Il faut, aussi, qu'ils appliquent vraiment le contenu du Concile ...
Après et après seulement ils pourront nous parler de l'obéissance.

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Re: De l'obéissance due à un évêque

Message non lu par zélie » mar. 05 janv. 2010, 20:15

Je reste aussi du même avis que Etienne. Je comprends les raisons d'un cardinal, et je trouve très fine la position, mais si je me réfère à Saint Jean-Marie Vianney, qui est resté dans sa paroisse mais sur ordre, pas de par sa volonté, bien au contraire, ou au Padre Pio, ou même à des dizaines de saints, qui ont pratiqué l'obéissance avec héroïsme en obéissant jusqu'à l'anéantissement de soi et qui par la qualité de leur obésissance ont gagné énormément sur le plan spirituel, je reste, vraiment, de l'avis d'Etienne. L'obéissance n'a de valeur que si elle est soumise à l'injustice, et plus elle est effort, plus elle prend sens. Le nombre de saintes qui ont lavé des parvis déjà propres juste pour être testées par leur supérieure est parlant. L'obéissance est le premier voeu d'un religieux, et c'est le plus important.
Qu'on qualifie un acte d'obéissance au pape suffisant pour justifier une désobéissance à l'évêque ne me convainc pas, même si l'évêque est injuste.

A propos du prêtre Cheval, je ne connais pas le cas, mais il fait penser à ce qu'évoque un intervenant de l'autre fil: muté sur une paroisse dévastée par un prêtre "branché" et des "messes-tagada", il se retrouve d'emblée en position fragile, et c'est facile alors de l'achever, puisque la mutation n'a été faite que dans le but de le piéger.*

Malgré tout, l'impression qu'il reste de ces histoires c'est qu'on est devant des cas "d'intention avérée de nuire", des cas de harcèlement comme on en trouve dans le milieu du travail, et qu'en toile de fond du scandale particulier, cette teinte d'hostilité dans la "corporation promouvant la sainteté" nourrit singulièrement le malaise.
Comment alors désavouer un curé qui tente d'échapper à une telle situation, sans se désavouer soi-même? On ne se sent ni heureux de désavouer le curé, ni heureux de lui donner raison.**


*juste une remarque: Et cela met au jour le problème du cas particulier; chaque cas étant un noeud de variables propres, si on prend un cas particulier pour exemple, on va se perdre en conjectures...

** ce qui est justement la signature d'une manipulation!

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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par coeurderoy » mar. 05 janv. 2010, 20:17

Ouais... semble très "binaire" et bien durci cet affrontement (évêque peu sympathique et curé têtu...) en tout cas les paroissiens en adoptant une attitude plus humble et respectueuse y gagneraient sans doute ?
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Re: De l'obéissance due à un évêque

Message non lu par Yves54 » mar. 05 janv. 2010, 20:30

Comme je l'ai dit dans le fil concernant le curé de Thiberville, il ne désobéit pas. Il a fait vœu d'obéissance et il obéit...aux lois de l'Église.

Il est dans son droit de refuser de partir (droit canon) si l'évêque ne justifie pas d'erreur grave. En conséquence cet évêque est clairement dans son tort. Et à partir de ce moment là, lui désobéir n'est pas un rejet de son vœu d'obéissance, au contraire vu qu'il obéit aux lois de l'Église. Et en attendant de voir ce que le recours à Rome donne, ce curé est dans son droit. Si Rome approuve la décision de l'évêque, alors à ce moment là le curé devra mettre en pratique son vœu d'obéissance, seulement à ce moment là.

A prendre le cas de saints pour justifier qu'on doit se laisser faire pour tout (surtout que ce sont des cas bien particuliers, long à expliqué pour tous mais explicable), on en arrive à être des moutons et je vous demande où se trouve réellement l'obéissance dans la Foi... Encore une fois, l'Église n'a jamais demandé une obéissance aveugle.
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Re: De l'obéissance due à un évêque

Message non lu par zélie » mar. 05 janv. 2010, 20:53

Cher Yves,
je comprends tout à fait votre position. Je pense aussi que vous êtes bien plus au fait que moi en droit canonique.
Justement, Jean Droit cite dans l'autre fil sur le même thème l'article suivant, qui est très intéressant:
jean_droit a écrit :Article intéressant de la VIE ( catholique ) sur Thiberville :

http://www.lavie.fr/l-hebdo/une/article ... a8dd6.html
Ce lien explique que l'évêque a le droit canon pour lui. Pourriez-vous après lecture de cet article nous donner votre avis?

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Re: De l'obéissance due à un évêque

Message non lu par Pierre-Antoine » mar. 05 janv. 2010, 21:33

Yves54 a écrit :Comme je l'ai dit dans le fil concernant le curé de Thiberville, il ne désobéit pas. Il a fait vœu d'obéissance et il obéit...aux lois de l'Église.
Est-ce si simple ?

Reparlons du voeu et de la promesse d'obéissance. Comment cela se passe-t-il ?

Tout d'abord il faut distinguer les religieux qui font des voeux du clergé séculier qui prononce des promesses.

Le futurs prêtres promet lors de son ordination diaconale (le diacre permanent aussi d'ailleurs) d'obéir à l'évêque qui l'a incardiné et à ses successeurs.

Il ne promet pas l'obéissance au pape, ni même au code du droit canon, mais à son évêque. Lorsqu'un évêque ordonne pour un autre diocèse que le sien (c'est el cas par exemple de séminaristes qui font leur séminaire loin de leur diocèse et qui sotn ordonnés dans le diocèse de leur séminaire, ordination à laquelle leur propre évêque n'est pas présent). La formule alors employé par l'évêque qui procède à l'ordination, est de mémoire : "Promet d'obéir mgr ... évêque de ... et à ses successeur".

Cette promesse est renouvelée chaque année à la messe Chrismale.

Le futur religieux, faire le vœu (lors de sa profession temporaire puis solennelle) d'obéir à son supérieur. Certains ordres médiévaux ne prononce qu'une seule formule de vœu qui est celle du vœu d'obéissance dans lequel est contenu les deux autres (pauvreté et chasteté dans la continence).
Par exemple dans l'ordre dominicain le porfès prononce ses vœux à genoux ses mains dans celle de son prieur provincial. Le bénédictin le fera dans les mains de son Père Abbé.

Dans les deux cas, l'obéissance est donnée à une personne et non à un livre ou à un code de droit. (pas de vœu ou de promesse une main sur l'Evangile et une main sur le cœur à l'américaine).

Faire quelque chose, à la demande de quelqu'un, par ahésion à la chose qui est demandée n'est pas de l'obéissance : c'est du bon sens.
Faire quelque chose, parce que celui à qui on a promis obéissance la demandé, sans présupposé cette adhésion est de l'obéissance.

Vient enfin la question de la limite, afin de ne pas tomber dans l'obéissance aveugle. La limite semble à première vu être la conscience. Un acte demandé, peut-être refusé, si est seulement le jugement de la conscience de celui qui le fait déclare cet acte mauvais. C'est-à-dire qu'il l'oblige à commettre un péché. En revanche le manque de raison ou de bien fondé d'une demande ne peut-être justifié une désobéissance.
Il faut également rappeler le corolaire : tout homme le devoir de former sa conscience.
Ainsi :
Un supérieur demande à des frères de peindre un mur en noir avec des poids roses. Il lui dit de plus que la motivation de cet acte est que ce sera joli.
Le frère peut être en désaccord total avec son supérieur sur la raison et trouver cela affreusement moche. En revanche ce n'est pas une raison suffisante pour refuser l'obéir. Acte qui mettrait en défaut ces voeux et qui le conduirait donc au péché.
De plus à part un attentat au bon gout, ce qui n'est pas un péché (quoique parfois ça pourrait). L'acte qui lui est demandé ne le conduit pas au péché (peindre un mur est un acte moralement neutre). Réaliser cet acte, pourtant auquel il n'adhère pas exerce en lui la vertu d'obéissance.

De la même manière un supérieur demande à un de ses frères d'aller récupérer une pierre d'autel dans une chapelle de la campagne proche du monastère. Cette chapelle est à l'abandon ni le curé desservant, ni celui qui a la charge de son entretien, ne se préoccupe de son entretien. Le supérieur a demandé à qui de droit de pouvoir récupérer cette pierre d'autel. Cela lui a été refusé. Malgré cela, il demande au frère d'aller la récupérer.
Le frère peut adhérer à la démarche de son supérieur : cette pierre d'autel serait beaucoup plus utile au monastère que dans cette chapelle en ruine. Et objectivement ils n'ont pas tord sur ce jugement.

En revanche le frère a le devoir de désobéir, car en obéissant, il commet un péché qui est le vol. Il exerce alors sa vertu de justice.


Dans cette mesure l'obéissance ne peut se donner raisonnablement comme voeu ou comme promesse que si on est persuadé que celui à qui on l'a donne, en fera toujours usage pour notre bien ou au moins pour ce qu'il perçoit comme tel.
Celui qui reçoit alors cette obéissance doit avoir comme soucis permanent de n'en user que pour le seul bien de celui qui lui donner.

Même si le supérieur failli à son devoir, cela ne permet à celui qui a donner son obéissance de la reprendre. Etant suaf le cas où une action demandée porterait au péché ou l'encontre de la conscience.

Qu'en est-il pour le fidèle laïc ? Il n'a fait aucun voeu ni aucune promesse à son évêque. Il n'est pas lié à l'obéissance. En revanche il me semble que nous devons alors favoriser la bienveillance : les décisions de l'évêque de notre diocèse sont a priori prise avec comme perspective le bien de l'église et du diocèse. Nous devons donc les accueillir avec bienveillance. Il se peut que, les grâces détats que l'évêque reçoit pour sa charge celui-ci se trompe. Nous pouvons nous en appercevoir, il de notre devoir, d'abord de faire preuve de bienveillance et de croire qu'il n'a pas voulu nuire par cette décision, d'autre part de faire preuve de correction fraternelle vis-à-vis de l'évêque en lui faisant part humblement de nos doute sur la pertinence ou le bien fondé de sa décision.

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Re: De l'obéissance due à un évêque

Message non lu par Yves54 » mar. 05 janv. 2010, 22:08

Pierre-Antoine a écrit :
Yves54 a écrit :Comme je l'ai dit dans le fil concernant le curé de Thiberville, il ne désobéit pas. Il a fait vœu d'obéissance et il obéit...aux lois de l'Église.
Est-ce si simple ?

Reparlons du voeu et de la promesse d'obéissance. Comment cela se passe-t-il ?

Tout d'abord il faut distinguer les religieux qui font des voeux du clergé séculier qui prononce des promesses.

Le futurs prêtres promet lors de son ordination diaconale (le diacre permanent aussi d'ailleurs) d'obéir à l'évêque qui l'a incardiné et à ses successeurs.

Il ne promet pas l'obéissance au pape, ni même au code du droit canon, mais à son évêque. Lorsqu'un évêque ordonne pour un autre diocèse que le sien (c'est el cas par exemple de séminaristes qui font leur séminaire loin de leur diocèse et qui sotn ordonnés dans le diocèse de leur séminaire, ordination à laquelle leur propre évêque n'est pas présent). La formule alors employé par l'évêque qui procède à l'ordination, est de mémoire : "Promet d'obéir mgr ... évêque de ... et à ses successeur".

Cette promesse est renouvelée chaque année à la messe Chrismale.
Seulement sa promesse s'inscrit dans les lois de l'Eglise. C'est à dire que l'évêque et le prêtre doivent respeccter le droit canon et le Magistère. Et ça c'est au dessus de tout autre chose.



Dans les deux cas, l'obéissance est donnée à une personne et non à un livre ou à un code de droit. (pas de vœu ou de promesse une main sur l'Evangile et une main sur le cœur à l'américaine).
Oui mais toujours dans le respect des règles de la Sainte Mère qu'est notre Église.


Faire quelque chose, à la demande de quelqu'un, par ahésion à la chose qui est demandée n'est pas de l'obéissance : c'est du bon sens.
Faire quelque chose, parce que celui à qui on a promis obéissance la demandé, sans présupposé cette adhésion est de l'obéissance.
Si l'évêque lui avait ordonné quelque chose qui n'est pas en contradiction avec le droit canon et qu'il n'aurait pas obéit alors j'acquiescerais à la réaction de l'évêque.

Seulement là l'évêque est en faute vis à vis du droit canon. Par conséquence ce n'est pas l'adhésion du prêtre à tel ou tel chose qui est demandé mais le respect de tel ou tel règles du code de droit canonique.




Vient enfin la question de la limite, afin de ne pas tomber dans l'obéissance aveugle. La limite semble à première vu être la conscience. Un acte demandé, peut-être refusé, si est seulement le jugement de la conscience de celui qui le fait déclare cet acte mauvais. C'est-à-dire qu'il l'oblige à commettre un péché. En revanche le manque de raison ou de bien fondé d'une demande ne peut-être justifié une désobéissance.
L'infraction canonique peut justifier une désobéissance.



Il faut également rappeler le corolaire : tout homme le devoir de former sa conscience.
Ainsi :
Un supérieur demande à des frères de peindre un mur en noir avec des poids roses. Il lui dit de plus que la motivation de cet acte est que ce sera joli.
Le frère peut être en désaccord total avec son supérieur sur la raison et trouver cela affreusement moche. En revanche ce n'est pas une raison suffisante pour refuser l'obéir. Acte qui mettrait en défaut ces voeux et qui le conduirait donc au péché.
De plus à part un attentat au bon gout, ce qui n'est pas un péché (quoique parfois ça pourrait). L'acte qui lui est demandé ne le conduit pas au péché (peindre un mur est un acte moralement neutre). Réaliser cet acte, pourtant auquel il n'adhère pas exerce en lui la vertu d'obéissance.

Là il n'est pas question de peindre un mur mais d'être en accord avec le droit canon.

Obliger un prêtre a ne pas suivre le droit canon, c'est un pêché et c'est conduire ce prêtre au pêché. Suivre ou non le droit canon n'est pas un acte moralement neutre.


De la même manière un supérieur demande à un de ses frères d'aller récupérer une pierre d'autel dans une chapelle de la campagne proche du monastère. Cette chapelle est à l'abandon ni le curé desservant, ni celui qui a la charge de son entretien, ne se préoccupe de son entretien. Le supérieur a demandé à qui de droit de pouvoir récupérer cette pierre d'autel. Cela lui a été refusé. Malgré cela, il demande au frère d'aller la récupérer.
Le frère peut adhérer à la démarche de son supérieur : cette pierre d'autel serait beaucoup plus utile au monastère que dans cette chapelle en ruine. Et objectivement ils n'ont pas tord sur ce jugement.

En revanche le frère a le devoir de désobéir, car en obéissant, il commet un péché qui est le vol. Il exerce alors sa vertu de justice.
Donc l'abbé Michel a le droit de désobéir vu que l'évêque ne respecte pas le droit canon...



Dans cette mesure l'obéissance ne peut se donner raisonnablement comme voeu ou comme promesse que si on est persuadé que celui à qui on l'a donne, en fera toujours usage pour notre bien ou au moins pour ce qu'il perçoit comme tel.
Celui qui reçoit alors cette obéissance doit avoir comme soucis permanent de n'en user que pour le seul bien de celui qui lui donner.

Même si le supérieur failli à son devoir, cela ne permet à celui qui a donner son obéissance de la reprendre. Etant suaf le cas où une action demandée porterait au péché ou l'encontre de la conscience.
Désobéir au droit canon conduit au pêché...


Qu'en est-il pour le fidèle laïc ? Il n'a fait aucun voeu ni aucune promesse à son évêque. Il n'est pas lié à l'obéissance. En revanche il me semble que nous devons alors favoriser la bienveillance : les décisions de l'évêque de notre diocèse sont a priori prise avec comme perspective le bien de l'église et du diocèse. Nous devons donc les accueillir avec bienveillance. Il se peut que, les grâces détats que l'évêque reçoit pour sa charge celui-ci se trompe. Nous pouvons nous en appercevoir, il de notre devoir, d'abord de faire preuve de bienveillance et de croire qu'il n'a pas voulu nuire par cette décision, d'autre part de faire preuve de correction fraternelle vis-à-vis de l'évêque en lui faisant part humblement de nos doute sur la pertinence ou le bien fondé de sa décision.
Deux ans que les fidèles tentent la correction fraternelle. Là ils sont passé à la suite de l'épître et ils excluent le gêneur. Ça c'est façon St Paul, et si c'est façon Christ on coupe le membre. Vous préférez quel solution ?
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Re: De l'obéissance due à un évêque

Message non lu par patrick_mtl » mar. 05 janv. 2010, 23:05

Salut!

Selon la doctrine de l'Église c'est l'évêque qui reçoit pleinement le sacrement de l'ordre et qui est successeur des apôtres. Le prêtre reçoit le sacrement de l'ordre de son évêque afin de coopérer avec lui à sa tâche de pasteur d'une église particulière. La promesse d'obéissance du prêtre est faite à son évêque et à ses successeurs. Théoriquement, l'obéissance à l'évêque et au pape sont une même chose puisque le magistère de l'évêque ne peut s'exercer qu'en communion avec le successeur de Pierre.

Les prêtres et fidèles d'un diocèse doivent resepecter leur évêque. Il ne s'agit pas d'une obéissance aveugle mais d'un respect pour un successeur des apôtres. Nous devons agir envers lui comme si c'était le Christ lui-même qui l'avait choisi. Le fidèle doit le même respect au prêtre de sa paroisse. Un fidèle peut toujours s'adresser à son évêque s'il n'est pas en accord avec le prêtre de sa paroisse.

Qu'arrive-t-il si l'évêque ne respecte pas le droit canon, la sainte doctrine ou notre saint père?

Le rôle de conserver l'unité des évêques entre eux et notre saint père appartient au Pape. C'est à lui qu'appartient le rôle de la correction fraternelle de nos évêques et, dans les cas plus grave, de l'excommunication. Bien sûr, notre saint Père n'agit pas seul. Il est aidé dans ses tâches par la curie romaine.

Je crois en l'Esprit Saint qui agit pour conserver son Église dans le droit chemin. Je suis peut être naïf mais je fais confiance au Pape et à la curie romaine pour la gestion des cas difficiles. Je sais que nous pouvons également s'adresser au nonce apostolique de notre pays ou directement à certains dicastères de la curie romaine pour soumettre des cas problématiques.

En terminant, n'oublions pas de prier pour l'unité de l'Église fondée par Dieu et préservée par Dieu.
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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par jean_droit » mer. 06 janv. 2010, 8:33

Je vais essayer de suivre dans le temps cette affaire.
J'espère de tout coeur que chacun se reprendra et que les ego sauront se taire.
Car ce sont les fidèles qui, pour l'instant, sont les dindons de la farce.
Donc l'Eglise.

Pierre-Antoine
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Re: De l'obéissance due à un évêque

Message non lu par Pierre-Antoine » mer. 06 janv. 2010, 9:58

Yves54 a écrit :Désobéir au droit canon conduit au pêché...
Conduit au péché ou bien est un péché. La nuance n'est pas anodine.

Au moins je comprends de votre réponse que nous sommes en accord sur ce qu'est l'obéissance et ses conséquences dans le cas général.

Maintenant il s'agit d'appréhender le cas particulier de cet abbé. Même si n'est pas a priori le sujet de ce fil, comme vous l'avez repris étudions le.

Plusieurs questions doivent donc être posées et répondues :

- le respect de la décision de l'évêque de déplacer un prêtre impose-t-elle à ce prêtre de commettre un péché ?
- la décision de l'évêque est-elle un péché ?
- la décision de l'évêque est-elle contraire au droit canon ?
- enfreindre le droit canon est-il un péché (grave) ?
- dans le cas où l'évêque est dans le péché par cette décision, entraine-t-il le prêtre avec lui dans le péché ?

- le respect de la décision de l'évêque de déplacer un prêtre impose-t-elle à ce prêtre de commettre un péché ?

Il me semble que la réponse est non, ce serait même plutot un exercice de vertu. Il n'y a là ni vol, ni mensonge, ni adultère, ni avarice, ni orgueil, ni jalousie, ni gourmandise, ni colère, ni paresse...
En sens contraire, le prêtre alors doit abandonner les fidèles dont il avait la charge des âmes. ce ci pourrait-il être considéré comme un péché ? A priori non, car cette charge il ne l'a pas reçue de lui même mais de son évêque c'est-à-dire de celui qui lui en relève. Il ne commet donc pas de péché par ce qu'il n'aurait pas accomplit son devoir d'état.
Le prêtre n'a pas de circonstance particulière pour refuser l'obéissance dans ce cas.

- la décision de l'évêque est-elle un péché ?

Difficile voir impossible de trancher. L'acte en lui-même ne constitue pas un péché. En effet sinon, la quasi totalité de nos évêques serait dans le péché car chaque année ils procèdent à des mutations dans leur diocèse.
En fait tout dépend de la motivation de l'évêque. Par exemple si c'est la jalousie qui motive sa décision, l'acte est alors un péché pour l'évêque. en revanche sur ce point, nous ne pouvons juger, car d'abord Dieu est seul juge, et ensuite nous ne sommes pas au fort interne de cet homme. Nous ne pouvons donc pas connaitre les motivation profonde de cet homme a priori, sauf si celui-ci les publie.

- la décision de l'évêque est-elle contraire au droit canon ?

La réponse n'est pas non plus évidente.
Je ne suis pas canoniste. Il faudrait donc demander aux spécialistes. les tribunaux ecclésiastiques sont là pour ça. Et c'est eux, qui en définitive, si ils sont saisis pour tranché la question. Cependant les passage du droit canon que vous avez présenté dans l'autre fil parle de bénéfice ecclésiastique. Or il y a longtemps que les paroisses en France ne sont plus des bénéfices (situation dans l'Eglise dont on tir un bénéfice, c'est-à-dire un revenu), mais des charges. Au sens propre le bénéfice du prêtre n'est pas lié à sa fonction mais à son rattachement au diocèse : c'est le diocèse qui paie les prêtres et non les paroisses. Tant que l'évêque ne lui a pas coupé les vivre, je ne pense pas que l'article du droit canon que vous avez cité s'applique.
Par ailleurs d'autres on relevé que la manoeuvre de l'évêque (dissolution du groupe de paroisse), était vraisemblablement respectueuse du droit canon et de sa lettre. (il ne faut pas oublier que le droit canon est un droit romain ou la lettre prime sur l'usage au contraire du droit coutumier, comme le droit anglo-saxon).
Je serai donc tenté de répondre plutot non à cette question. Mais ce n'est pas à moi qu'il appartient de tranché mais aux tribunaux ecclésiastique.

- enfreindre le droit canon est-il un péché (grave) ?

Enfreindre le droit canon en connaissance de cause est un péché grave, car il est un acte désobéissance. En revanche l'enfreindre par ignorance n'en est pas un (pour que le péché soit grave, il est nécessaire que la matière soit grave - c'est le cas - et qu'il soit commis en conscience, ce qui n'est pas le cas d'une infraction par ignorance; cela nous oblige cependant s'enquérir du droit lorsqu'il y a lieu).

- dans le cas où l'évêque est dans le péché par cette décision, entraine-t-il le prêtre avec lui dans le péché ?

Si le prêtre devient complice du péché de l'évêque, alors oui cela entraine le prêtre dans le péché. Mais dans tous les autres cas, tant que l'acte demandé n'est pas pécamineux, même si il est demandé par péché, celui-ci ne fait pas tomber celui qui réalise l'acte dans le péché.

En revanche le refus de l'obéissance est lui un péché, qui peut-être accompagné par un péché d'orgueil, celui-ci motivant la désobéissance.

En conclusion :
Dans le cas de Thiberville, des éléments que je peux connaitre, le prêtre ne peut pas opposer d'objection à son obéissance. Cependant il parait évident que l'évêque n'a pas conduit cette affaire avec douceur. Nous ne pouvons cependant pas juger de son péché.
Il est possible de plus que la réaction du prêtre soit suscitée par l'orgueil (qui est un péché), cependant il ne nous appartient pas d'en juger.

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Re: De l'obéissance due à un évêque

Message non lu par Yves54 » mer. 06 janv. 2010, 10:57

- la décision de l'évêque est-elle contraire au droit canon ?
- enfreindre le droit canon est-il un péché (grave) ?
- Oui
- Je pense que oui vu que c'est refuser de se plier aux lois de l'Eglise, c'est donc de l'orgueil de croire que l'on peut mieux faire.

- le respect de la décision de l'évêque de déplacer un prêtre impose-t-elle à ce prêtre de commettre un péché ?
L'évêque refusant de suivre le droit canon ne peut pas enlever au prêtre ce qui lui a été donné canoniquement. Or il a reçu charge d'âme lors de sa nomination en tant que curé. L'obliger à partir en contradiction flagrante avec le droit canon, c'est l'obliger à délaisser ses fidèles puisque canoniquement il n'a pas été délié de sa charge.

Or il y a longtemps que les paroisses en France ne sont plus des bénéfices (situation dans l'Eglise dont on tir un bénéfice, c'est-à-dire un revenu), mais des charges. Au sens propre le bénéfice du prêtre n'est pas lié à sa fonction mais à son rattachement au diocèse : c'est le diocèse qui paie les prêtres et non les paroisses. Tant que l'évêque ne lui a pas coupé les vivre, je ne pense pas que l'article du droit canon que vous avez cité s'applique.

Non, il est clair que pour déplacer un curé il faut soit son consentement, soit qu'il ait fait une faute grave. Ici il n'y a ni l'un, ni l'autre.


Par ailleurs d'autres on relevé que la manoeuvre de l'évêque (dissolution du groupe de paroisse), était vraisemblablement respectueuse du droit canon et de sa lettre. (il ne faut pas oublier que le droit canon est un droit romain ou la lettre prime sur l'usage au contraire du droit coutumier, comme le droit anglo-saxon).
L'autre, c'est moi. J'ai relevé le fait que l'évêque a fait un tour de passe passe juridique pour satisfaire ses envies autoritaires et discréditer la réforme de la réforme voulue par Benoit XVI.

Et c'est pour cela que l'affaire a été porté à Rome car le tribunal devra statuer sur le fait de savoir si on a le droit de se servir du code de droit canonique de cette manière. Je prétend que non. Au vu des autres affaires type abbé Cheval, je crains pour l'évêque qu'il ne se prenne un bon retour de bâton.
« Commettre des erreurs est le propre de l'humain, mais il est diabolique d'insister dans l'erreur par orgueil »
Saint Augustin
(sermon 164, 14)

jean_droit
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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par jean_droit » mer. 06 janv. 2010, 11:45

je viens de téléphoner à un prêtre ami dont la mère est paroissienne de Thiberville.
Il m'a confirmé les reportages qui ont été faits.
Il connait bien le père Michel.
Il aurait aimé que l'évêque fasse preuve de plus d'intelligence et de charité.
Il espère que l'évêque trouvera une solution équitable.
Tant qu'aux fidèles ... Thiberville va être joint à une paroisse qui contient déja 14 "clochers".
On a compris .....
Voilà encore un lieu où l'Eglise part, perd et va perdre des fidèles.
Gâchis !

zélie
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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par zélie » mer. 06 janv. 2010, 12:19

Au vu de vos renseignements, est-ce que le fond de l'affaire est en fait une bataille progressiste/tradi par le biais de deux hommes (deux entêtés) qui ne peuvent pas se sentir?
Parce que c'est le sentiment que cela laisse...

D'autre part, j'ai besoin d'un éclaircissement:
un des articles cités fait mention que jusqu'à fin décembre, le clocher de Thiberville faisait partie d'un groupement de 13 clochers, formant la paroisse gérée -avec maestria- par l'abbé Michel depuis 23 ans. Si Thiberville est rattaché à un nouveau groupe de 14 clochers, est-ce à dire que le groupement de fidèles constituant les 13 précédents clochers a volé en éclats, et que l'un sera rattaché par çi, et l'autre par là? En clair, que le groupe de fidèles qui vivaient ensemble leur foi n'existera plus jamais, mais devra s'intégrer à d'autres groupes, pas forcément de la même sensibilité (notamment pour Thiberville!) ?
Si c'est le cas, et que sur ce point Rome ne peut rien, alors l'Abbé Michel a définitivement perdu sa paroisse, et les fidèles leur pasteur, et effectivement, ça fait un peu ravage... Je reste sur l'impression qu'il fallait détruire ce "nid ennemi" coûte que coûte. Et pour le coup c'est fait.

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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par etienne lorant » mer. 06 janv. 2010, 12:32

Eh bien, plutôt que de penser au sujet de ce cas, mettons un fil de prière pour l'Evêque et son curé ? Demandons l'Esprit-Saint et l'humilité pour tous les deux !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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