Que penser de Thiberville ?

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jean_droit
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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par jean_droit » mer. 06 janv. 2010, 12:39

Je crois qu'il doit y avoir à la fois une bataille "idéologique" contre le Motu Proprio et des orientations de notre Pape et à la fois une opposition entre deux fortes personnalités ( egos ).
Il me semble aussi que d'autres facteurs doivent être pris en compte :
L'entourage progressiste de l'évêque.
La jalousie des autres curés de paroisse devant l'éclatant succès du père Michel.
Le fait que l'abbé Michel soit royaliste.
Il semble que le conflit date d'assez nombreuses années. Peut être a-t-il même commencé avec monseigneur Gaillot.
Il me semble que, peut être par sa faute, le père Michel est "l'homme à abattre".
Pour ce qui est de la future paroisse elle serait de 27 églises ( 13 +14 du futur curé ).
Une catastrophe pour la communauté paroissiale.

jean_droit
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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par jean_droit » mer. 06 janv. 2010, 12:41

Dabord prions pour ces fidèles qui ne vont plus avoir de messe ni de pasteur.
Ce sont eux les victimes !

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Laurent L.
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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par Laurent L. » mer. 06 janv. 2010, 14:23

Si vous causez l'Italien (sinon, vous pouvez toujours traduire avec google), voici un texte du Conseil Pontifical pour les textes léglislatifs paru en l'an 2000 à propos du Salus Animarum http://www.vatican.va/roman_curia/ponti ... um_it.html ;

la conclusion de cet exposé :
Mi sembra di dover concludere queste brevi riflessioni affermando che, riguardo all’ordinamento canonico esplicitato nel nuovo “Corpus Iuris Canonici”, la “salus animarum” non è stata una semplice clausola-limite ma bensì un assoluto principio ispiratore e direttivo, senza che perciò sia venuta meno la giuridicità delle norme canoniche. È stato così sia nella fase di produzione legislativa, grazie anche – come prima sottolineato – agli arricchimenti ecclesiologici apportati dal Concilio Vaticano II, che nell’attuale fase d’interpretazione ed applicazione delle leggi.

Dopo aver espresso questa personale opinione – che ovviamente non pretende di avere nessun carisma di completezza o di assoluta correzione scientifica –, vorrei esprimere con tutta sincerità un augurio, sia come canonista che come Pastore, ed è questo: che siano finalmente superati gli atteggiamenti anti-giuridicisti ancora presenti in alcuni ambiente della comunità ecclesiale, che sia cioè superata la mancata comprensione della finalità salvifica e, pertanto, dell’efficacia pastorale della norma canonica. In altre parole, che essendo la “salus animarum” il principio determinante dell’ordinamento canonico, si riconosca doverosamente – anche a tutti i livelli del governo ecclesiastico – la reale capacità morale e pastorale della legge canonica di tutelare l’ordo Ecclesiæ, di contribuire cioè ad ordinare le condotte personali e le istituzioni secondo il disegno divino di salvezza.
Salus animarum suprema lex, donc ? (Le salut des âmes est la loi suprême) Est-ce que, en l'occurrence, supprimer une paroisse florissante et donc réduire le nombre de messes pour se débarrasser d'un curé récalcitrant "non conforme à la pastorale du diocèse" est meilleur pour le Salut des âmes ?

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Pneumatis
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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par Pneumatis » mer. 06 janv. 2010, 15:00

Bonjour,

Etant juste de passage, je n'ai peut-être rien compris au sujet, mais je me pose quelques questions :

1/ Si ce prêtre est si "bon", pourquoi ne se réjouit-on pas de ce qu'il soit envoyé là où on a plus besoin de lui pour convertir de nouvelles âmes ? Il me semble que tant de la part du prêtre que de ses paroissiens, le sens de la "mission évangélique" devrait se comprendre. D'autant que dans les vidéos, c'est ce sens qu'invoque l'évêque pour ce qui est de la rotation des charges pastorales. C'est de l'ordre de la vocation missionnaire.

J'ai eu à une époque, la joie d'avoir un excellent trio de prêtres gérant la paroisse où j'étais. Ils étaient membres de la communauté de l'Emmanuel. En un rien de temps la fréquentation de l'Eglise a été à son maximum. Quand au bout d'un certain temps ils ont été appelé à aller exercer leur charge ailleurs, dans une autre communauté (dont une paroisse pas très loin), ils ne l'ont pas fait de gaieté de coeur, mais ils l'ont fait et on bien insisté auprès de la communauté de fidèles, dont j'étais, de ne pas les suivre et de continuer l'oeuvre commencée tous ensemble dans cette Eglise.

Enfin quoi, vous imaginez si Saint Paul s'était installé à Tarse quand Pierre l'y a envoyé et avait décidé de ne pas obéir quand il a été rappelé ensuite ?

Le saint curé d'Ars qui a tant été invoqué dans cette affaire a obéit, même contre son gré. Lui ne voulait pas rester 40 ans au même endroit, il me semble. Comme quoi...

2/ En quoi le fait de ne pas être d'accord avec l'évêque et d'envoyer un recours à Rome justifie-t-il de désobéir à son évêque ? On peut obéir à contre-coeur tout en tentant un recours à Rome, non ? Ca aurait évité de diviser ainsi les fidèles, en les éloignant d'une certaine manière de la communion écclésiale, en faisant croire derrière que c'était l'évêque qui faisait perdre des âmes à l'Eglise. A l'heure actuelle, quelle que soit le caractère moral de la décision de l'évêque, celui qui retire des âmes à l'Eglise c'est le Père qui désobéi et emmène avec lui sa communauté. Ca ne veut pas dire que l'évêque est hors de cause, ça veut dire que de la perte des âmes, si il y en a, le prêtre est au moins aussi coupable, alors qu'il aurait pu exhorter ses fidèles à demeurer fidèles à l'évêque et à poursuivre ce qui avait été entrepris, en leur promettant de tout faire pour revenir auprès d'eux. Quand on se souvient un instant que ce n'est pas un prêtre qui met la foi dans le coeur des personnes (quoique ça peut rassurer de le penser, je comprends, surtout quand on est le prêtre en question), mais Dieu lui-même, on réalise que nous ne faisons que planter des graines, et quelque soit l'endroit où le Seigneur nous envoie, il nous importe de donner le meilleur de notre volonté. des chrétiens qui ont besoin d'un pasteur dévoué à la volonté du Seigneur et fidèles au pape, il n'y en a pas qu'à Thiberville.

3/ Je n'ai pas compris pourquoi ce conflit était mis sous le signe des débats modernistes/tradi ? De ce que j'ai compris des divers reportages et articles, tous les prêtres sont soumis à la même organisation dans ce diocèse. J'ai l'impression qu'il n'a pas été fait de cas particulier de ce prêtre, sinon à partir du moment où il a décidé de s'opposer coute que coute à cette organisation à laquelle tout le monde collabore par ailleurs.

Bref, sans doute suis-je maladroit dans mes propos. Tout ce que je veux dire se résume très bien dans les propos incroyablement justes d'Etienne :
Je réponds que c'est le Seigneur qui met à l'épreuve son prêtre, à cause même des fruits qu'il produit. Mais il faut qu'il obéisse à l'Evêque. S'il obéit, même contre toute logique (surtout contre toute logique, dirai-je), le Seigneur lui donnera d'accomplir une plus grande oeuvre encore. Alors, oui, il faut obéir !
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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par Laurent L. » mer. 06 janv. 2010, 15:20

Bonjour!
J'ai eu à une époque, la joie d'avoir un excellent trio de prêtres gérant la paroisse où j'étais. Ils étaient membres de la communauté de l'Emmanuel. En un rien de temps la fréquentation de l'Eglise a été à son maximum. Quand au bout d'un certain temps ils ont été appelé à aller exercer leur charge ailleurs, dans une autre communauté (dont une paroisse pas très loin), ils ne l'ont pas fait de gaieté de coeur, mais ils l'ont fait et on bien insisté auprès de la communauté de fidèles, dont j'étais, de ne pas les suivre et de continuer l'oeuvre commencée tous ensemble dans cette Eglise.
Sauf que là, en l'occurrence, l'évêque a dissout la paroisse. Certes, le curé a l'air bien têtu, mais une telle décision est-elle profitable ? J'en doute!
3/ Je n'ai pas compris pourquoi ce conflit était mis sous le signe des débats modernistes/tradi ? De ce que j'ai compris des divers reportages et articles, tous les prêtres sont soumis à la même organisation dans ce diocèse. J'ai l'impression qu'il n'a pas été fait de cas particulier de ce prêtre, sinon à partir du moment où il a décidé de s'opposer coute que coute à cette organisation à laquelle tout le monde collabore par ailleurs.
Disons que dire la messe tridentine avant même le motu proprio et en plus la messe moderne, mais célébrée vers l'orient, ne devait pas faire partie de la "pastorale du diocèse", surtout quand celui-ci était entre les mains de Mgr Gaillot...

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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par Yves54 » mer. 06 janv. 2010, 20:09

Pneumatis a écrit :Bonjour,

Etant juste de passage, je n'ai peut-être rien compris au sujet, mais je me pose quelques questions :

1/ Si ce prêtre est si "bon", pourquoi ne se réjouit-on pas de ce qu'il soit envoyé là où on a plus besoin de lui pour convertir de nouvelles âmes ? Il me semble que tant de la part du prêtre que de ses paroissiens, le sens de la "mission évangélique" devrait se comprendre. D'autant que dans les vidéos, c'est ce sens qu'invoque l'évêque pour ce qui est de la rotation des charges pastorales. C'est de l'ordre de la vocation missionnaire.
Parce que la décision a pour seul but de vouloir cassé le prêtre, qu'elle sera contre productive et que cette règle de rotation n'a rien de canonique.


J'ai eu à une époque, la joie d'avoir un excellent trio de prêtres gérant la paroisse où j'étais. Ils étaient membres de la communauté de l'Emmanuel. En un rien de temps la fréquentation de l'Eglise a été à son maximum. Quand au bout d'un certain temps ils ont été appelé à aller exercer leur charge ailleurs, dans une autre communauté (dont une paroisse pas très loin), ils ne l'ont pas fait de gaieté de coeur, mais ils l'ont fait et on bien insisté auprès de la communauté de fidèles, dont j'étais, de ne pas les suivre et de continuer l'oeuvre commencée tous ensemble dans cette Eglise.
Je ne suis pas certain que la comparaison puisse tenir parce que là il s'agit de muter un curé pour le sanctionner de sa fidélité au pape.

La meilleure preuve est que comme seule solution ils ont trouvé de le mettre vicaire (alors qu'il est curé depuis plus de 23 ans) au lieu de mettre à profit son charisme pour repeupler les églises bien vide du diocèse d'Évreux.



Enfin quoi, vous imaginez si Saint Paul s'était installé à Tarse quand Pierre l'y a envoyé et avait décidé de ne pas obéir quand il a été rappelé ensuite ?
Le déplacement des évêques et des prêtres ne répondent pas de la même logique. Mais de toute manière la décision de Pierre n'était pas de malmener Paul contrairement au cas présent.


Le saint curé d'Ars qui a tant été invoqué dans cette affaire a obéit, même contre son gré. Lui ne voulait pas rester 40 ans au même endroit, il me semble. Comme quoi...
Seulement la pression effectué par l'évêque du St Curé d'Ars était canoniquement juste. Là ce n'est pas le cas.


2/ En quoi le fait de ne pas être d'accord avec l'évêque et d'envoyer un recours à Rome justifie-t-il de désobéir à son évêque ? On peut obéir à contre-coeur tout en tentant un recours à Rome, non ?
Non pour une simple logique, ça serait s'avouer vaincu alors qu'on est dans son plein droit.


Ca aurait évité de diviser ainsi les fidèles, en les éloignant d'une certaine manière de la communion écclésiale, en faisant croire derrière que c'était l'évêque qui faisait perdre des âmes à l'Eglise.
Pour le coup c'est le cas, vu que l'évêque a dissous l'ensemble paroissiale le plus vivant de son diocèse avec un risque évident de perdre des âmes...


A l'heure actuelle, quelle que soit le caractère moral de la décision de l'évêque, celui qui retire des âmes à l'Eglise c'est le Père qui désobéi et emmène avec lui sa communauté.
Non parce qu'il reste dans l'Eglise et il continue à présider aux biens des âmes de son troupeau.


Ca ne veut pas dire que l'évêque est hors de cause, ça veut dire que de la perte des âmes, si il y en a, le prêtre est au moins aussi coupable, alors qu'il aurait pu exhorter ses fidèles à demeurer fidèles à l'évêque et à poursuivre ce qui avait été entrepris, en leur promettant de tout faire pour revenir auprès d'eux. Quand on se souvient un instant que ce n'est pas un prêtre qui met la foi dans le coeur des personnes (quoique ça peut rassurer de le penser, je comprends, surtout quand on est le prêtre en question), mais Dieu lui-même, on réalise que nous ne faisons que planter des graines, et quelque soit l'endroit où le Seigneur nous envoie, il nous importe de donner le meilleur de notre volonté. des chrétiens qui ont besoin d'un pasteur dévoué à la volonté du Seigneur et fidèles au pape, il n'y en a pas qu'à Thiberville.
Accessoirement il apparait que le prêtre a demandé d'être calme avec l'évêque. Il n'a strictement rien demandé aux fidèles, il n'a pas demandé leurs soutiens. Le soutien de toute la communauté est venue naturellement.



3/ Je n'ai pas compris pourquoi ce conflit était mis sous le signe des débats modernistes/tradi ? De ce que j'ai compris des divers reportages et articles, tous les prêtres sont soumis à la même organisation dans ce diocèse.
En dépit du droit canonique...


J'ai l'impression qu'il n'a pas été fait de cas particulier de ce prêtre, sinon à partir du moment où il a décidé de s'opposer coute que coute à cette organisation à laquelle tout le monde collabore par ailleurs.
Forcément, l'égalitarisme républicain devait surgir à un moment donné.

L'abbé Michel n'est pas comme les autres prêtres des paroisses aux alentours vu qu'il est à la tête de la paroisse la plus dynamique et qu'il célèbre la messe sous les deux formes. A partir de là on peut difficilement voir cette situation comme toutes les autres situations.


Bref, sans doute suis-je maladroit dans mes propos. Tout ce que je veux dire se résume très bien dans les propos incroyablement justes d'Etienne :
Je réponds que c'est le Seigneur qui met à l'épreuve son prêtre, à cause même des fruits qu'il produit. Mais il faut qu'il obéisse à l'Evêque. S'il obéit, même contre toute logique (surtout contre toute logique, dirai-je), le Seigneur lui donnera d'accomplir une plus grande oeuvre encore. Alors, oui, il faut obéir !

Je doute que le Seigneur souhaite la perdition des âmes...
« Commettre des erreurs est le propre de l'humain, mais il est diabolique d'insister dans l'erreur par orgueil »
Saint Augustin
(sermon 164, 14)

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Laurent L.
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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par Laurent L. » mer. 06 janv. 2010, 21:27

Sur le site du diocèse d'Évreux :
Nous faisons paraître plusieurs textes qu'il nous semble important de communiquer.

De nombreux catholiques du diocèse sont scandalisés par les évènements de Thiberville dimanche 3 janvier.

Pour répondre à ces manifestations de haine et de violence nous éditons le texte de soutien des prêtres du Conseil Presbytéral, des Diacres permanents et du bureau du Conseil Diocésain de Pastoral.

Bureau du Conseil Diocésain de pastorale
Diocèse d'Evreux
Le 6 janvier 2010
Lettre à Christian Nourrichard, évêque d'Évreux
Nous, membres du bureau du Conseil Diocésain de Pastorale du diocèse d'Evreux,
sommes profondément en souffrance par l'attitude des personnes présentes dimanche à
Thiberville. Nous ne comprenons pas ! Comment se dire chrétien et refuser d'accueillir un
frère? Comment se dire catholique et rejeter son évêque qui vient avec des paroles de
paix? Nous en sommes indignés!
Nous savons les efforts que vous avez mis en oeuvre pour tenter de résoudre la
situation au mieux, pour l'ensemble du diocèse, pour les chrétiens de Thiberville et pour le
père Francis Michel.
Devant ces événements, nous tenons à vous dire notre attachement et notre
soutien sans faille. Vous savez vous faire proche de toutes les femmes et tous les
hommes du diocèse. Dans la droite ligne de l'Evangile, vous permettez au diocèse de
vivre pleinement sa mission qui est d'annoncer la Bonne Nouvelle à tous.
Le diocèse d'Evreux, malgré les tempêtes, a su témoigner d'une Eglise dynamique,
ouverte sur le monde, proche de toutes les femmes et tous les hommes, quelles que
soient leur confession ou leur appartenance politique. C'est sur ce chemin qu'avec vous
nous nous travaillons et travaillerons encore.
Merci à vous d'être notre pasteur.

COMMUNIQUÉ du CONSEIL PRESBYTERAL
Dimanche dernier (3 janvier), notre diocèse a vécu à Thiberville des
heures affligeantes qui mettent en cause la communion de l’Eglise
diocésaine.
Les membres du Conseil presbytéral tiennent à dire à l’Evêque et à son
équipe leur confiance et leur soutien fraternel.
A Evreux, le 5 janvier 2010 ».
Motion adoptée à l’unanimité par les membres du Conseil Presbytéral
2008/2014, réuni le 5 janvier pour sa 6e session.

Les diacres permanents du diocèse d'Evreux ont été indignés par l'attitude des personnes
présentes dimanche à Thiberville. Ils tiennent à rappeler leur attachement à leur évêque
Mgr Christian Nourrichard qui se fait proche de toutes les femmes et tous les hommes du
diocèse. Celui-ci dans la droite ligne de l'Evangile permet au diocèse de vivre pleinement
sa mission qui est d'annoncer la Bonne Nouvelle. Le diocèse d'Evreux malgré les
tempêtes a su témoigner d'une Eglise dynamique, ouverte sur le monde, accueillante et
proche des pauvres et de ceux qui souffrent. Les diacres qui ont fait voeu d'obéissance à
l'évêque et à ses successeurs, comme les prêtres, ne comprennent pas les manifestations
hostiles aux décisions épiscopales.
« Si quelqu'un me sert, qu'il me suive » Jn 12,26
Qu'entend le buro bureau du conseil diocésain de pastorale par "Eglise dynamique" et par "proche de toutes les femmes et les hommes du diocèse" ? :bomb:

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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par Pierre-Antoine » mer. 06 janv. 2010, 21:40

etienne lorant a écrit :Je me rends compte de plus en plus que ce débat n'est pas pour moi, il va devenir polémique, et moi je songe de plus en plus souvent me retirer et ouvrir un blog, comme fit Serge...
Assez d'accord avec vous sur le devenir polémique de ce débat.

Pour ma part il me semble avoir apporté à ce débat ce que je pouvais apporter, sans passion et sans polémique. Je n'ai aucun lien particulier ni avec ce prêtre ni avec cet évêque. On peut comprendre qu'une polémique s'instaure lorsque les évènements où les mots touchent les personnes au-delà de leur raison et ne leur permet plus donc d'être raisonnable dans leur discussion. Je n'ai aucune passion dans ce débat si ce n'est la passion de l'Eglise.

Au-delà du cas particulier qui nous choque ou nous laisse indifférent, l'intéret d'une discussion sur ce type de sujet est d'exercer en nous notre jugement suivant les commandements de l'Eglise. Ainsi le jour où on se trouve dans une situation moralement délicate, sommes nous un peu mieux préparé pour la surmonter.

Dans cette histoire, ni le comportement de l'Evêque pour son apprante brutalité, ni le comportement du prêtre pour son défaut d'obéissance flagrant, ni celui des fidèles laïcs pour l'agitation supplémentaire qu'il produit, ne m'édifie. Je sais donc que dans un cas similaire, je m'attacherai à ne reproduire aucun des trois comportements, avec la grâce de Dieu.

C'est bien là le drame dans cette histoire : aucun des protagonistes n'a de comportement édifiant.

Aussi je me retire également de cette discussion.

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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par Laurent L. » mer. 06 janv. 2010, 21:51

Mais de toute manière la décision de Pierre n'était pas de malmener Paul contrairement au cas présent.
Il est même arrivé que Paul sermonne Pierre, bien que lui étant soumis :
Galates, 2:11-14 a écrit :# Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était digne de blâme.
# En effet, avant l’arrivée de certaines gens de l’entourage de Jacques, il mangeait avec les païens ; mais après leur arrivée, il s’esquiva, et se tint à l’écart, par crainte des partisans de la circoncision.
# Avec lui, les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabé lui-même s’y laissa entraîner.
# Pour moi, voyant qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Céphas en présence de tous : " Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des Gentils et non à la manière des Juifs, comment peux-tu forcer les Gentils à judaïser ? "
.

:-D

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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par Pneumatis » mer. 06 janv. 2010, 22:52

A Laurent et Yves,

Je n'entrerai pas, quoique vous pourrez dire, dans un discours qui tendrai à diviser la communauté en justifiant ici un cas de désobéissance. Je tiens à rappeler que ce qui s'est passé dans cette église, comme en témoigne les vidéos, est proprement scandaleux et me blesse beaucoup.

Laurent, je tiens juste à rappeler que l'Eglise de Thiberville auraient eu un autre curé et toujours une église ouverte avec des célébrations. Simplement, il s'agit aussi de savoir "partager les charismes". Il y a d'autres ouailles à évangéliser, à enseigner et à ressourcer. On ne possède pas son prêtre, et un prêtre ne possède pas sa communauté.

Yves vous vous êtes convaincu, je ne sais sur la base de quelle information que je ne dois pas avoir, que l'évêque était possédé par je ne sais trop quel esprit vengeur contre le prêtre. Je vous dis juste attention ! vous semblez lire à livre ouvert dans le coeur de cet évêque aussi facilement que vous vous substituez aux autorités canoniques pour le juger et le condamner dans votre esprit sur le plan juridique. Attention : vous n'êtes pas investi de la compétence juridique, et vous ne pouvez non plus sonder les reins et les coeurs. Il semble donc qu'avant de porter publiquement les positions que vous soutenez, un minimum de prudence et de tempérance devrait s'imposer à vous.

Réponse en détail :
Yves54 a écrit :Parce que la décision a pour seul but de vouloir cassé le prêtre, qu'elle sera contre productive et que cette règle de rotation n'a rien de canonique.
Comment pouvez-vous le savoir autrement que par un jugement non éclairé (autant que je sache, vous ne connaissez ni personnellement le prêtre ni l'évêque), donc un jugement hâtif et imprudent ?
Yves54 a écrit :Je ne suis pas certain que la comparaison puisse tenir parce que là il s'agit de muter un curé pour le sanctionner de sa fidélité au pape.
Ce n'est pas la raison invoquée par l'évêque, et cela est donc une extrapolation de votre part.
Yves54 a écrit :Le déplacement des évêques et des prêtres ne répondent pas de la même logique. Mais de toute manière la décision de Pierre n'était pas de malmener Paul contrairement au cas présent.
Là non plus, sauf preuve du contraire. Vous prétendez connaitre ce qui se passe dans le coeur de l'évêque et lui prêtez des intentions malhonnêtes. Etant convaincu que votre intention n'est pas de faire de la calomnie, c'est simplement de la médisance.
Yves54 a écrit :Seulement la pression effectué par l'évêque du St Curé d'Ars était canoniquement juste. Là ce n'est pas le cas.
C'est à un tribunal ecclésiastique d'en juger, ni à vous, ni même au prêtre concerné.
Yves54 a écrit :Non pour une simple logique, ça serait s'avouer vaincu alors qu'on est dans son plein droit.
Allez dire ça à celui qui nous a commandé de tendre l'autre joue !
Yves54 a écrit :Accessoirement il apparait que le prêtre a demandé d'être calme avec l'évêque. Il n'a strictement rien demandé aux fidèles, il n'a pas demandé leurs soutiens. Le soutien de toute la communauté est venue naturellement.
Je n'ai pas à juger la responsabilité de ce prêtre dans l'attitude déplorable des fidèles qui ont malmené et brocardé l'évêque. Simplement, ce prêtre, bon gré mal gré, entretient et cautionne la division en se mettant clairement du côté de la communauté qui s'oppose à l'évêque.
Yves54 a écrit :En dépit du droit canonique...
Qui en juge ?
Yves54 a écrit :Forcément, l'égalitarisme républicain devait surgir à un moment donné.

L'abbé Michel n'est pas comme les autres prêtres des paroisses aux alentours vu qu'il est à la tête de la paroisse la plus dynamique et qu'il célèbre la messe sous les deux formes. A partir de là on peut difficilement voir cette situation comme toutes les autres situations.
Ca lui donne des droits particuliers ?
Yves54 a écrit :Je doute que le Seigneur souhaite la perdition des âmes...
Le problème Yves, c'est que vous ne pouvez pas prédire les conséquences des événements. Notre foi est faite de mystères et de choses incompréhensibles, comme un Dieu qui accepte de mourir sur une croix comme un misérable pour sauver l'humanité. Ce que souhaite le Seigneur, le Seigneur le sait, et ceux à qui il veut bien le révéler et qui l'écoutent.

L'obéissance est la seule vertu que Satan ne peut imiter, disait Sainte Faustine. Le Padre Pio fut obligé d'arrêter les célébrations publiques, et il a obéit, malgré l'élan de foi incomparable qu'il provoquait : les gens venant par milliers assister à ses offices. Cette mesure disciplinaire vous aurait certainement profondément choqué en son temps, mais elle était malgré tout la condition nécessaire d'un discernement sur les charismes du Padre Pio. Et la sanctification du Padre Pio s'est peut-être plus opéré en ce qu'il a obéit humblement à cette mesure a priori tellement injuste, que dans tous les miracles qu'il faisait par ailleurs.

Exemple contraire : un très grand évêque, grand théologien, grand pasteur et grand prédicateur, comblé de grâces et de charismes, a suivi le chemin de la désobéissance : Mgr Lefebvre. Malgré les immenses qualités et les excellentes raisons qu'on a pu lui trouver, malgré son immense respect de la liturgie et de la tradition, sa désobéissance a provoqué un schisme. Aujourd'hui l'Eglise tente de guérir et cicatriser cette profonde blessure.
Laurent L. a écrit :Il est même arrivé que Paul sermonne Pierre, bien que lui étant soumis
Tout est dans le "bien que lui étant soumis".


Fin de la polémique pour moi. Ce qu'il reste à faire, à mon sens, c'est prier pour que soit retrouvée l'unité dans ce diocèse, et la paix dans les coeurs, en communion avec l'évêque et le pape.
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Rebellion catholique à Thiberville

Message non lu par polomnic » jeu. 07 janv. 2010, 2:00


Sur le fond, le diocèse reproche à l'abbé Michel et ses fidèles de fonctionner en autarcie et dans le refus de la synergie diocésaine, et de se complaire dans les revendications de ses paroissiens, qui veulent bénéficier d'un traitement à part au sein du diocèse en gardant "leur" curé.

L'autre enjeu signalé lors de la messe du 3 janvier pourrait être proprement idéologique, même si Mgr Nourrichard, face aux paroissiens, a dûment expliqué que ce facteur était étranger à sa décision. Portant la soutane, le curé de Thiberville œuvre à un catholicisme traditionnel axé sur la piété fervente et la religion populaire. Son modèle est le curé d'Ars "lequel est resté dans sa paroisse pendant 40 ans" rappelle-t-il à l'envi pour répondre à ceux qui l'accusent d'être là depuis trop longtemps.

En parallèle à la liturgie issue du Concile, celle dite de Paul VI, il célèbre tous les dimanches soirs selon la forme extraordinaire du rite romain, à savoir le missel de Jean XXIII. L'abbé Francis Michel incarne ce que les spécialistes en liturgie appellent "la Réforme de la Réforme", selon la formule lancée par le cardinal Ratzinger, et qui décrit la messe idéale du pape : à savoir le rite de Paul VI mais réinterprété dans un sens traditionnel voire tridentin, sinon dans la lettre, mais au moins dans l'esprit.

A cette fin, le Père Michel célèbre en français la forme ordinaire du rite romain issue du Concile Vatican II, mais tourné vers l'Orient. Les hymnes incontournables (Gloria, Sanctus, Credo) sont chantés en latin. S'il donne volontiers la communion à genoux, cela ne l'empêche pas d'accepter de donner aussi le corps du Christ à ceux qui ne souhaitent pas s'agenouiller, et d'accueillir des filles dans le choeur de l'Eglise.

En ce sens, l'abbé ne peut être qualifié de traditionaliste. Il répond à des besoins rituels traditionnels. Son église, couverte de bannières et de statues, ressemble à un sanctuaire de pélerinage du XIXe siècle, à la grande satisfaction d'une population locale attachée aux marques d'un catholicisme à l'ancienne. Chaque dimanche, ses messes attirent les foules, souvent venues de loin. Et pour le plus grand bonheur des commerçants de ce village qui serait, en l'absence de cette affluence sacrée, très certainement déserté les dimanches et jours de fête.
http://www.lavie.fr/l-hebdo/une/article ... a8dd6.html

Pourquoi retirer un curé qui attire les fidèles ? L'Eglise a-t-elle besoin de se tirer une balle dans le pied ?

Après Monseigneur Gaillot, on constate que le diocèse d'Evreux pâtit durement de ses évêques.

Harfang
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Re: Rebellion catholique à Thiberville

Message non lu par Harfang » jeu. 07 janv. 2010, 2:17

Lu sur le FC
Tout le monde avait aujourd’hui les yeux fixés sur ce cas exemplaire d’une communauté paroissiale paysanne locale qui veut appliquer les décisions du pape et que l’évêque veut faire mourir. Le spectacle a dépassé ce que l'on pouvait imaginer : une communauté unanime qui crie (physiquement) sa colère contre sa condamnation à mort par le "pasteur", évêque du lieu.

Mgr Nourrichard, évêque d’Évreux, l’un des prélats les plus progressistes de France, est donc arrivé ce matin à Thiberville à 9h 30, avec son vicaire-général, curé de Bernay, le P. Vivien, pour annoncer la révocation du curé trop papiste à son goût. Il s’est engouffré dans l’église et s'est d'abord terré dans la sacristie. Tous les paroissiens locaux de l'abbé Michel étaient là. L’église était archicomble, nef, chœur, chaire même, une partie des paroissiens n’ayant d'ailleurs pas pu entrer. Au premier rang, étaient présents le maire et conseiller général avec tout le conseil municipal, dans le chœur la confrérie des charitons en grande tenue.

L'abbé Michel sort alors de la sacristie pour les derniers préparatifs de la messe de l'évêque : il est accueilli par une ovation interminable, comme lorsque le Pape entre dans Saint-Pierre de Rome.

Puis entre l’évêque d’Évreux. Il est tellement troublé par l’ambiance houleuse qu’il explique, par un lapsus malheureux qu’il est venu à Thiverville célébrer « la Toussaint ». Hilarité générale. Ensuite, lorsqu'il veut annoncer la révocation injuste de l’abbé Michel la pieuse jacquerie, semblable à celles qu'ont subies certains prêtres constitutionnels de la Révolution s'est amplifiée au maximum (on a vu une paroissienne jeter des cierges du haut de la chaire). En quelque sorte, une "préparation liturgique pénitentielle" improvisée.

L'évêque continue alors la messe. Les parents se lèvent et vont chercher leurs enfants servants de messe. Les élus locaux se lèvent et sortent. L'évêque, qui ne sait plus où il en est, apostrophe l'assistance, intimant à ceux qui ne sont pas d'accord l'ordre de sortir. Ce que tout le monde fait, sauf 21 personnes, dont 3 seulement de Thiberville.

Dans et hors de l’église, l’évêque d’Évreux a pu mesurer la colère du Peuple de Dieu, chacun, les plus vieux n'étant pas les moins engagés, s’approchant de lui pour lui dire ses quatre vérités et lui conseillant de réviser son catéchisme. A quoi il oppose un mépris total pour ces bouseux normands qui n’ont décidément rien compris au Concile.

L’abbé Michel a alors annoncé qu’il allait célébrer une messe à Bournainville-Favrolles, à 11H 15. Les élus et les paroissiens l’ont suivi en si grande foule que l’église n’a pas pu contenir tout le monde. Messe « réforme de la réforme » face à Dieu. L’évêque en état de rage froide a poursuivi sa victime, mais n'a pu pénétrer dans la nef. Pendant ce temps, l’abbé Michel annonçait qu’il restait curé du lieu, ce qu’une décision romaine ne manquera certainement pas de confirmer dès qu’un recours sera porté contre le décret de l’évêque.

Dernier acte de la pièce du jour, ce soir, à 17h, à Thiberville, où l’abbé Michel célèbrera, comme tous les dimanches, une messe de forme extraordinaire. L’évêque, qui ne désarme pas, a annoncé qu’il serait là…

Le tout devant la télévision et les journalistes locaux. Des journalistes parisiens présents, que l'on ne peut taxer de traditionalisme, étaient particulièrement stupéfaits et concluaient que l'évêque qui s'était montré totalement incapable de gérer une situation qu'il avait provoquée, devait logiquement démissionner.

En 2010, nous verrons s'achever la troisième année d'expérimentation du Motu proprio qui aura vu une grande partie de nos évêques de France s'opposer ouvertement ou indirectement au Pape. Quelle obéissance les fidèles doivent-ils à ces évêques ? Voici quelques thèmes de réflexion pour 2010 proposés par de grands pasteurs de l'Eglise:

Félix III, Pape:

« C'est approuver l'erreur que de ne pas lui résister, c'est étouffer la vérité que de ne pas la défendre... Quiconque manque de s'opposer à une prévarication manifeste, peut être considéré comme un complice secret » (cité par Léon XIII, dans sa lettre aux évêques italiens, 8.12.1892).


Saint Vincent de Lérins:

« De nombreuses fois, j'ai cherché à m'informer, auprès d'un bon nombre d'hommes éminents en sainteté et en savoir, au sujet de la question suivante : « Existe-t-il une méthode sûre, pour ainsi dire générale et constante, au moyen de laquelle se puisse discerner la vraie Foi catholique des mensonges de l'hérésie ? » Et, de tous, j'ai reçu cette réponse : « Si, moi ou un autre, nous désirons découvrir aussitôt les sophismes des hérétiques, pour éviter de tomber dans leurs embuscades et, Dieu aidant, demeurer dans la Foi sainte, sans rester blessé par l'erreur, il sera nécessaire d'abriter cette foi derrière une double muraille : l'autorité de la Loi divine, et ensuite la Tradition de l'Eglise catholique (...) »
« Dans l'Eglise catholique même, on doit prendre un très grand soin de tenir ce qui a été cru partout, toujours et par tous (quod ubique, quod semper, quod ab omnibus), parce que cela est véritablement catholique... » (Commonitorium, II).


Dom Guéranger :
« Quand le pasteur se change en loup, c'est au troupeau à se défendre tout d'abord. Régulièrement sans doute la doctrine descend des évêques au peuple fidèle, et les sujets, dans l'ordre de la foi, n'ont point à juger leurs chefs. Mais il est dans le trésor de la révélation des points essentiels, dont tout chrétien, par le fait même de son titre de chrétien, a la connaissance nécessaire et la garde obligée. Le principe ne change pas, qu'il s'agisse de croyance ou de conduite, de morale ou de dogme. Les trahisons pareilles à celle de Nestorius sont rares dans l'Eglise; mais il peut arriver que des pasteurs restent silencieux, pour une cause ou pour l'autre, en certaines circonstances où la religion même serait engagée. Les vrais fidèles sont les hommes qui puisent dans leur seul baptême, en de telles conjonctures, l'inspiration d'une ligne de conduite; non les pusillanimes qui, sous le prétexte spécieux de la soumission aux pouvoirs établis, attendent pour courir à l'ennemi, ou s'opposer à ses entreprises, un programme qui n'est pas nécessaire et qu'on ne doit point leur donner. (L'année liturgique, fête de Saint Cyrille d'Alexandrie).
Il ne faut pas s'étonner que, le motu proprio n'ayant pas plus à certains évêques, ils tentent de l'étouffer. Pourquoi donc cette volonté d'imposer ses vues en totale opposition avec les besoins et les attentes de fidèles ? Assez des guitares à la messe ! Les gens ont besoin de savoir ce que c'est la vraie et belle liturgie, celle où le sacré prend tout son sens et c'est pourquoi les belles messes attirent du monde. Comment le Saint Père peut-il mener sa réforme de la réforme liturgique avec tout ces blocages au niveau de l'épiscopat ?
« O Crux Ave Spes Unica ! »
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Re: Rebellion catholique à Thiberville

Message non lu par jean_droit » jeu. 07 janv. 2010, 8:45

Un fil existe déjà sur le sujet mais, comme ce sujet m'interpelle particulièrement, je vais continuer ici.
J'avais envie, ce matin, d'ouvrir un fil qui s'intitulerait "Nivellement par le bas".
Chaque cas est particulier, bien sûr, mais pour Thiberville il y a bien des similitudes avec d'autres afffaires.
Nous avons parlé du départ en Bretagne des prêtres de Saint Martin avec des conséquences néfastes.
Dans mon diocèse je me demande si n'est pas en train de se profiler une histoire du même ordre.
Ce qui est certain c'est que ma paroisse est à l'abandon avec un prêtre qui se place en "pré-retraite" et des fidèles, engagés ou non, du troisième ou du quatrième âge.
Je sens venir la suppression de ma paroisse ou la suppression de la paroisse mitoyenne. Il me semble que nous nous en allons lentement dans mon diocèse vers des paroisses de 30 à 40 églises.
Situation invivable qui rend furieux ou dégoutés bien des gens et bien des élus.
Mais, surtout, j'insiste toujours sur ce point, qui éloigne de l'Eglise de plus en plus de fidèles.
Si cela continue dans ma paroisse cela va être la débandade.
Et cela c'est contraire au message de Notre Seigneur.
Une contribution dans le Forum Catholique, un peu polémiste mais juste, résume un peu la situation :
"Les habitants de Thiberville savent qu'ils ont grand risque de ne pas trouver un autre prêtre dans le diocèse capable de leur parler de LEUR âme."
De LEUR âme .....

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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par jean_droit » jeu. 07 janv. 2010, 8:55

La lettre 211 bis de Paix Liturgique revient sur le sujet.
J'ai bien aimé l'introduction :
"Le diocèse d’Évreux est l’un des plus sinistrés de France. Après Monseigneur Gaillot et Monseigneur David, Monseigneur Nourrichard, l’un des prélats les plus progressistes de France, gère la faillite d’une terre jadis chrétienne, où les églises se ferment les unes après les autres, les catéchismes sont désertés, les vocations découragées, les finances asséchées.
Dans ce désert, un prêtre, l’abbé Francis Michel, maintient la plus vivante des paroisses, Thiberville. Il se trouve que ce curé, qui n’est pas issu du monde traditionaliste mais qui est profondément traditionnel, c'est-à-dire catholique, a appliqué par anticipation le Motu Proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI, depuis de longues années. Dans sa paroisse sont célébrées des messes dans la forme dite aujourd’hui « extraordinaire » et des messes dans la forme « ordinaire », mais de manière conforme aux vœux de Benoît XVI et « tournées » vers le Seigneur. Le résultat ? Thiberville et les 14 clochers que dessert l’abbé Michel forment l’ensemble catholique le plus vivant et le plus missionnaire – le seul encore vivant – du diocèse d’Évreux : église de Thiberville comble à chacune des 3 messes dominicales, desserte « tournante » des autres églises, célébrations des fêtes patronales, processions, catéchismes, participation active des fidèles, foule d’enfants de chœur, confréries, toutes les églises magnifiquement restaurées, registres attestant d’un très grand nombre de mariages et de baptêmes, enterrements assurés par le curé lui-même, etc. Ces paroisses où la communion de tous les catholiques est vécue de manière exemplaire est un modèle d’application de la volonté du Pape".

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Re: Que penser de Thiberville ?

Message non lu par polomnic » jeu. 07 janv. 2010, 11:47

Mes excuses pour le doublon, mais sujet fusionné.

Pour en revenir à cette paroisse, je m'interroge tout de même sur les réelles motivations de cet évêque.
L'Eglise peut elle se payer le luxe de saborder ainsi une paroisse aussi vivante, au nom de la gestion du personnel ? Argument avancé par Monseigneur Nourrichard.

Ne serait il pas plutôt de son devoir de s'inspirer de cette réussite et de développer la même pratique que cet abbé.
On nous dit que nous manquons de curés et qu'il faut par conséquent meiux les répartir territorialement. J'appelle ça gérer la pénurie, alors qu'il faudrait au contraire faire naître davantage les vocations. Or pour se faire, il faut des fidèles, et des paroisses vivantes, comme celle qu'on est en train de détruire.

Bref, cette gestion administrative est en fin de compte la mise en liquidation de l'Eglise de France.

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