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Pie XII
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Dialogue entre catholicité et orthodoxie

Message non lu par Pie XII » ven. 19 janv. 2007, 14:17

[align=right]Source : http://www.vatican.va/holy_father/bened ... on_fr.html[/align]
[align=center]DÉCLARATION COMMUNE
ENTRE LE PAPE BENOÎT XVI
ET SA BÉATITUDE CHRISTODOULOS,
ARCHEVÊQUE D'ATHÈNES ET DE TOUTE LA GRÈCE
[/align]



1. Nous, Benoît XVI, Pape et Évêque de Rome, et Christodoulos, Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce, en ce lieu sacré de Rome, rendu illustre par la prédication évangélique et le martyre des Apôtres Pierre et Paul, nous avons le désir de vivre toujours plus intensément notre mission de donner un témoignage apostolique, de transmettre la foi à ceux qui sont proches comme à ceux qui sont loin et de leur annoncer la Bonne Nouvelle de la naissance du Sauveur, que nous allons les uns et les autres célébrer prochainement. Il est aussi de notre responsabilité commune de dépasser, dans l’amour et la vérité, les multiples difficultés et les expériences douloureuses du passé, pour la gloire de Dieu, Trinité Sainte, et de sa sainte Église.

2. Notre rencontre dans la charité nous rend davantage conscients de notre tâche commune : parcourir ensemble le chemin ardu du dialogue dans la vérité en vue de rétablir la pleine communion de foi dans le lien de l’amour. C’est ainsi que nous obéirons au commandement divin et que nous réaliserons la prière de notre Seigneur Jésus Christ, et que, éclairés par le Saint Esprit qui accompagne et n’abandonne jamais l’Église du Christ, nous poursuivrons notre engagement dans cette voie, suivant l’exemple apostolique et faisant preuve d’amour mutuel et d’esprit de réconciliation.

3. Nous reconnaissons les pas importants accomplis dans le dialogue de la charité et par les décisions du Concile Vatican II en matière de relations entre nous. En outre, nous espérons que le dialogue théologique bilatéral mettra à profit ces éléments positifs pour formuler des propositions acceptées de part et d’autre dans un esprit de réconciliation, à l’instar de notre illustre Père de l’Église, saint Basile le Grand, qui, durant une période de multiples divisions du corps ecclésial, se disait persuadé « qu’avec la communication réciproque plus durable et les discussions sans esprit de querelle, s’il faut que soit ajouté quelque nouvel éclaircissement, le Seigneur y pourvoira, lui qui fait coopérer toutes choses au bien de ceux qui l’aiment » (Lettre 113).

4. Nous affirmons unanimement la nécessité de persévérer dans le chemin d’un dialogue théologique constructif. Car, en dépit des difficultés constatées, cette voie est une des voies essentielles dont nous disposons pour rétablir l’unité tant désirée du corps ecclésial autour de l’autel du Seigneur, de même que pour renforcer la crédibilité du message chrétien dans une période de bouleversements dans les sociétés, que nous vivons, mais aussi de grandes recherches spirituelles, chez bon nombre de nos contemporains, qui sont aussi inquiets face à la mondialisation croissante, qui menace parfois l’homme, même dans son existence et dans sa relation à Dieu et au monde.

5. De manière toute spéciale, nous renouvelons solennellement notre désir d’annoncer au monde l’Évangile de Jésus Christ, et notamment aux nouvelles générations, car « l’amour du Christ nous presse » (2 Co 5, 14) de leur faire découvrir le Seigneur venu dans notre monde pour que tous aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance. Cela est particulièrement important dans nos sociétés où de nombreux courants de pensée éloignent de Dieu et ne donnent pas le sens à l’existence. Nous voulons annoncer l’Évangile de grâce et d’amour afin que tous les hommes soient, eux aussi, en communion avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit et que leur joie soit parfaite.

6. Nous pensons que les religions ont un rôle à jouer pour assurer le rayonnement de la paix dans le monde et qu’elles ne doivent nullement être des foyers d’intolérance ni de violence. En tant que chefs religieux chrétiens, nous exhortons ensemble tous les chefs religieux à poursuivre et à renforcer le dialogue interreligieux, et à travailler pour créer une société de paix et de fraternité entre les personnes et entre les peuples. Telle est une des missions des religions. C’est dans ce sens que les chrétiens travaillent et veulent continuer à travailler dans le monde, avec tous les hommes et femmes de bonne volonté, dans un esprit de solidarité et de fraternité.

7. Nous voulons rendre hommage aux progrès impressionnants réalisés dans tous les domaines de la science, notamment dans ceux qui concernent l’homme, invitant cependant les Responsables et les scientifiques au respect du caractère sacré de la personne humaine et de sa dignité, car sa vie est un don divin. Nous sommes inquiets de voir que les sciences pratiquent des expérimentations sur l’être humain, qui ne respectent ni la dignité ni l’intégrité de la personne dans toutes les étapes de son existence, de la conception à sa fin naturelle.

8. En outre nous demandons de faire davantage preuve de sensibilité pour protéger plus efficacement, dans nos pays, en Europe et au niveau international, les droits fondamentaux de l’homme, fondés sur la dignité de la personne créée à l’image de Dieu.

9. Nous souhaitons une féconde collaboration pour faire redécouvrir à nos contemporains les racines chrétiennes du Continent européen, qui ont forgé les différentes nations et contribué au développement de liens toujours plus harmonieux entres elles. Cela les aidera à vivre et à promouvoir les valeurs humaines et spirituelles fondamentales pour les personnes comme pour le développement des sociétés elles-mêmes.

10. Nous reconnaissons les mérites des progrès de la technologie et de l’économie pour un grand nombre de sociétés modernes. Cependant, nous invitons aussi les pays riches à une plus grande attention envers les pays en voie de développement et les pays les plus pauvres, dans un esprit de partage solidaire et reconnaissant que tous les hommes sont nos frères et qu’il est de notre devoir de venir en aide aux plus petits et aux plus pauvres, qui sont les bien-aimés du Seigneur. En ce sens, il importe aussi de ne pas exploiter de manière abusive la création, qui est l’œuvre de Dieu. Nous en appelons aux personnes qui ont des responsabilités dans la société et à tous les hommes de bonne volonté pour que tous s’engagent dans une gestion raisonnable et respectueuse de la création, afin qu’elle soit correctement gérée, avec le souci de solidarité, notamment envers les peuples qui sont dans des situations de famine, et pour laisser aux générations futures une terre vraiment habitable pour tous.

11. En raison de nos convictions communes, nous redisons notre désir de collaborer au développement de la société, dans une coopération constructive, pour le service de l’homme et des peuples, en donnant un témoignage de la foi et de l’espérance qui nous animent.

12. Pensant tout spécialement aux fidèles orthodoxes et catholiques, nous les saluons et les confions au Christ Sauveur, pour qu’ils soient des témoins inlassables de l’amour de Dieu, et nous élevons une fervente prière pour que le Seigneur fasse à tous les hommes le don de la paix, dans la charité et l’unité de la famille humaine.

Au Vatican, le 14 décembre 2006.

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Unité catholique et orthodoxe

Message non lu par FromDaWu » lun. 12 nov. 2007, 18:28

Bonjour,

Je m'interesse depuis peu au dialogue catholico-orthodoxe.
Visiblement, la primauté du Pape est le point sur lequel le dialogue est le plus difficile.
Benoit 16 aurait refuser lors de la rencontre de Ravenne la semaine dernière le titre de patriarche d'Occident.

Moi, j'aurais deux questions à poser aux orthodoxes:
- Comment concevoir une unité s'il y a des patriarche, chef de patriarcat ou region, qui sont tous au meme "niveau"? Il faut forcement un "leader", qu'un de ses patriarche puisse parler au nom de l'Eglise Universelle du Christ je pense!
- Le Christ nous a dis qu'il fallait etre un comme Lui est Un avec le Père, or le système de patriarcat tel qu'il existe en territoire orthodoxe n'applique pas cela! Ou est la cohérence?

Moi, je pense que les orthodoxe pourrait etre rattaché à l'Eglise Catholique, en gardant leur spécificité, comme les catholique arménien ou maronite, ou chaldéen par exemple, et qu'il puisse avoir des place priviligié en tant que cardinal pour élir un Chef, le Pape. Leurs proportion respecterait celle des populations (350 millions d'orthodoxe pour 1 milliard de catholique latin).

On pourrait s'en sortir comme ça non?

Fraternellement

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Re: Unité catholique et orthodoxe

Message non lu par DavidB » lun. 12 nov. 2007, 21:40

Bonjour Dawu,
La paix du Christ soit sur vous!
FromDaWu a écrit :- Comment concevoir une unité s'il y a des patriarche, chef de patriarcat ou region, qui sont tous au meme "niveau"? Il faut forcement un "leader", qu'un de ces patriarches puisse parler au nom de l'Eglise Universelle du Christ, je pense!
La question est loin d'être banale. Je pense que le gros du problème est dans la façon de concevoir le rôle du Pape. Si le pape est vu comme un total, les orthodoxes ont p-ê raison de le rejeter. Par contre, si le pape se fait en communion avec le collège des évêques (donc les patriarches), alors, le pape a toute sa pertinence. Si le Pape devait avoir le dernier mot en tout et partout, imaginez ce que ce serait comme catastrophe! Nous pourrions nous retrouver en totalitarisme.

Pour ce qui est du leader, il me semble que la communion à laquelle nous sommes appelés inclus, en tout temps, le dialogue. Or, la façon dont vous utilisez ce mot "leader", suggère un chef d'entreprise qui pend les décisions et que tous doivent suivre sans poser de question. La difficulté me semble être dans le "pouvoir". Il y a un risque à dire que le pape a toujours raison, celle de tomber en totalitarisme, il me semble. Mais si le pape est d'abord berger, et non PDG, alors, son rôle trouve toute sa pertinence. C'est aparemment, il me semble, la méfiance ou la crainte des orthodoxes. De plus, pour ma part, je trouve très noble la recherche de communion entre les patriarches orthodoxes. N'ayant pas d'arbitres, ils s'obligent au dialogue pour la communion. Il me semble que les fruits de la doctrine orthodoxe soient souvent beaucoup solides et évidents que ceux des catholique, que l'on doit parfois chercher loin, la doctrine orthodoxe est plus solide, dis-je, à cause, justement, de l'épreuve des esprits qui se manifeste dans ce dialogue entre les patriarches. Tant qu'il n'y a pas communion, il me semble qu'il n'y a pas de nouveaux énoncés doctrinaux.

Avec les orthodoxes, il y a un lien de confiance à établir. Nous dirons ce que nous voudrons, mais en plus de 900 ans de séparation, de condamnations réciproques et d'élaboration de théologie pour se confirmer soi et condamner l'autre, il y a un grand nombre de blessures qui ne se guériront pas en quelques semaines. Aussi, de tenir un discours polémique sur la question en pointant l'"incohérence" des othodoxes, risque d'entretenir la méfiance beaucoup plus que de bâtir la confiance. La question est beaucoup plus complexe qu'une simple question d'appliquer les textes bibliques. Il y a de grands enjeux sans doute plus sérieux que nous l'imaginons derrière ces questions.
FromDaWu a écrit :Moi, je pense que les orthodoxe pourrait etre rattaché à l'Eglise Catholique, en gardant leur spécificité, comme les catholique arménien ou maronite, ou chaldéen par exemple, et qu'il puisse avoir des place priviligié en tant que cardinal pour élir un Chef, le Pape. Leurs proportion respecterait celle des populations (350 millions d'orthodoxe pour 1 milliard de catholique latin).
Et en avez-vous parler à des spécialistes sur cette question? Ce n'est pas pour vous faire un pied-de-nez, mais il me semble que si c'était si évident, nous n'en parlerions déjà plus. Cela dit, soyons unis dans la prière pour que ces hommes trouvent la Volonté de Notre Seigneur au coeur de cette difficulté.

Bonne journée

David
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Re: Unité catholique et orthodoxe

Message non lu par Boris » lun. 12 nov. 2007, 22:01

Les Orthodoxes n'ont rien contre la primauté de Pierre sur les autres apôtres, et donc la primauté de son successeur.

La question est comment s'exerce cette primauté.
Les Orthodoxes fonctionnent beaucoup plus que nous par synode (Saint Synode).

La collégialité est plus forte. C'est d'ailleurs un des virages du gouvernement à la Benoît XVI : relisez "Sacramentum Caritatis" sur la Liturgie, le Pape ne cesse de dire que tel ou tel point vient du synode des Evêques sur l'Eucharistie.


Pour la question des patriarches, c'est un faux-débats : il y a des patriarches dans l'Eglise Catholique, que ce soit les patriarches Latins (Patriarche Latin de Jerusalem) ou Orientaux.

Pour le titre de Patriarche d'Orient, Benoît XVI l'a abandonné dès le début de son pontificat. En effet, le Pape n'est pas uniquement le Pape des occidentaux, pour preuve les Catholiques Orientaux.
Cela le laisse libre d'être aussi un père pour les chrétiens Occidentaux.
UdP,
Boris

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Re: Unité catholique et orthodoxe

Message non lu par Charles » mar. 13 nov. 2007, 0:50

DavidB a écrit :La difficulté me semble être dans le "pouvoir".
Oui, mais pas du tout de la façon dont vous le pensez. La difficulté liée au pouvoir est l'identification des églises orthodoxes aux pouvoirs politiques. Ces églises sont nationales. Cette confusion date de l'Empire Byzantin. Et s'est prolongée dans les fragments éclatés de l'empire. Les églises orthodoxes se disent auto-céphales mais en fait, elles correspondent aux souverainetés nationales issues de la souveraineté impériale d'Orient. Une des conséquences de ces promiscuités de l'orthodoxie avec le pouvoir temporel, ce fut la compromission profonde de la hiérarchie orthodoxe russe avec le pouvoir soviétique.

L'histoire de l'Eglise catholique est très différente : un conflit continuel, sur des siècles, avec les reste et surgeons de l'Empire romain d'occident. Avec la Saint Empire Romain Germanique la lutte fut constante, et les empereurs emprisonnèrent plusieurs fois le Pape. Jusqu'à Napoléon, d'ailleurs. Il y a une hostilité génétique entre l'Eglise et l'idée impériale. Ce n'est pas un hasard si l'Union Européenne refuse le mentionner l'héritage chrétien de l'Europe et si les organisation internationales comme l'ONU ou l'UNESCO oeuvrent à une révolution culturelle foncièrement anti-chrétienne.

Ce qui pourraient le plus rapprocher les églises orthodoxes de l'Eglise catholique ce seraient qu'elles prennent conscience qu'elles ont beaucoup plus à perdre à se définir comme nationales qu'à rejoindre l'universalité catholique.

J'aimerais voir Benoit XVI en visite en Russie entouré des patriarches catholiques de nos églises d'orient. Ce serait magnifique. C'est aussi à nos patriarches de parler aux orthodoxes, de leur expliquer la joie et la fécondité d'être en communion avec le Pape.

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Message non lu par jean_droit » jeu. 15 nov. 2007, 11:05

Bonjour à tous,
A mon avis le problème est, d'abord, d'avoir la volonté.
Si l'unité avec le protestantisme semble un doux rêve et je suis excessivement gentil, l'unité avec les orthodoxes est à portée de notre main.
Il est bien sûr que cette unité demande des concessions de deux côtés.
On veut les faire ou on ne veut pas les faire ?
Du point de vue de l'organisation de l'Eglise il faut la modifier et trouver une solution pour reconnaitre une certaine primauté aux patriarches de l'église orthodoxe sur les évêques. Mais rien n'est impossible à qui le veut.
Il me semble que c'est la volonté du Saint Père de promouvoir les synodes. Même si je me méfie des colloques réducteurs.
Du point de vue théologique il est à mon avis facile de rapprocher bien des points de vue, de permettre quand c'est possible la coexistence de points de vue différents et, pourquoi pas, d'abandonner le "filioque" sur l'autel de la concorde ....
Parmi les actions pratiques possibles il serait bon de rapprocher la liste des saints sans commencer à faire la fine bouche.
Une partie des fêtes religieuses proprement orthodoxes pourraient être inclue dans le calendrier liturgique romain.
Un effort pourrait être fait pour un rapprochement du calendrier liturgique mais rien de très pressé.
Etc ... etc ...
Mais on n'efface pas facilement des siècles de disputes. D'une part il y a les dirigeants qui sont tout à fait d'accord pour cette union et d'autre part des évêques, prêtres et fidèles qui s'ingénieront à créer des obstacles
Quand on voit comment il est difficile de faire l'union avec la FSSPX ne parlons pas des orthodoxes ....

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Re: Avoir la volonté

Message non lu par Boris » jeu. 15 nov. 2007, 11:56

jean_droit a écrit :Du point de vue de l'organisation de l'Eglise il faut la modifier et trouver une solution pour reconnaitre une certaine primauté aux patriarches de l'église orthodoxe sur les évêques. Mais rien n'est impossible à qui le veut.
Je pense que c'est un faux débat : il y a déjà des patriarches dans l'Eglise Catholique, et même des patriarches latins.
Il y a aussi des métropolites et des primats.

La question n'est pas la structure hiérarchique mais le fonctionnement de cette structure.

Regardez les pays "occidentaux" et l'Eglise Latine : il y a des Conférences Episcopales dont les président ne sont pas les Primats !
A quoi cela rime-t-il ?

Regardez les régions apostoliques : elles devraient être gouvernées par les Archevêques/Métropolites et le lien hiérarchique entre Archevêque et Evêque devrait être plus fort et plus marqué.

Or il n'en est rien.

Un synode des Evêques d'une région Apostolique, présidé par l'Archevêque devrait, je pense, être une solution plus conforme pour l'unité avec les Orthodoxes.

jean_droit a écrit :pourquoi pas, d'abandonner le "filioque" sur l'autel de la concorde ....
cher Jean, vous avez 30 ou 40 ans de retard : le filioque a déjà était abandonné.

jean_droit a écrit :Mais on n'efface pas facilement des siècles de disputes.
Dispute d'ordre avant-tout politico-temporelle et donc qui s'est effacée en partie.
Cette dispute subsiste uniquement dans la question "que signifie primauté de Pierre ?".
jean_droit a écrit :Quand on voit comment il est difficile de faire l'union avec la FSSPX ne parlons pas des orthodoxes ....
Attention, les Orthodoxes reconnaissent le Pape et tutti quanti même s'ils ne sont pas en communion.
La FSSPX rejette le Pape et tout ce qui se fait depuis 40 ans, sans fondement. Lisez une certaine lettre d'un prêtre qui a quitté la FSSPX au motif qu'il ne recevait comme réponse à ses questions que celle-ci "si Mgr a fait, c'est qu'il avait raison de le faire, cessez de vous poser ces questions".
Autrement dit, certaines questions n'ont pas de réponses théologiques, voir même vont l'encontre de la théologie.

La FSSPX refuse le dialogue et la remise en cause. Elle refuse de lire les textes originaux et les références aux théologiens du passé.
Elle est appelé à disparaitre grâce aux théologiens Evêques et Pape qui sont en train de faire sortir les hérésies soixante-huitardes hors de l'Eglise.
UdP,
Boris

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Re: Avoir la volonté

Message non lu par DavidB » jeu. 15 nov. 2007, 14:20

Bonjour à tous!

La Paix du christ soit sur vous!
jean_droit a écrit :Bonjour à tous,
A mon avis le problème est, d'abord, d'avoir la volonté.
Si l'unité avec le protestantisme semble un doux rêve et je suis excessivement gentil, l'unité avec les orthodoxes est à portée de notre main.
Il est bien sûr que cette unité demande des concessions de deux côtés.
On veut les faire ou on ne veut pas les faire ?
Du point de vue de l'organisation de l'Eglise il faut la modifier et trouver une solution pour reconnaitre une certaine primauté aux patriarches de l'église orthodoxe sur les évêques. Mais rien n'est impossible à qui le veut.
Il me semble que c'est la volonté du Saint Père de promouvoir les synodes. Même si je me méfie des colloques réducteurs.
Pourtant selon la Prière de Jésus, l'unité est d'abord et avant tout un don du Père auquel nous avons à participer. Aussi, je ne crois pas que ce ne soit qu'une question de volonté. Les Orthodoxes et les Catholiques semblent, chacun de leur côté, les plus sincères possibles et cherchent dans le dialogue. Il ne faudrait pas tomber dans un oecuménisme vaseux, je sais que ce n'est pas ce que vous dites mais j'en profite pour le dire, aussi, il serait injuste d'avoir une unité dans laquelle une partie ou l'autre se sentirait "flouée" ou je ne sait quoi. Il est important que le dialogue continue et il me semble que c'est l'Écoute de l'Esprit Saint chez des hommes toujours plus humbles qui rendra son unité visible au corps mystique du christ, qui lui, est toujours UN en Christ, biensur. Mais à cause de la Prière de Jésus, nous devons faire unité visible pour que le monde croit! Et c'est pour le monde qu'il faut chercher l'unité visible. Alors puisque c'est pour le salut du monde, salut opéré par le christ, annoncé par l'Église, cette unité sera d'abord une question de grâce suivie de la volonté qui semble chercher présentement et qu'elle finira par découvrir, nous l'espérons.
Boris a écrit :Dispute d'ordre avant-tout politico-temporelle et donc qui s'est effacée en partie.
Cette dispute subsiste uniquement dans la question "que signifie primauté de Pierre ?".
Absolument D'accord, et justement, la primauté de Pierre s'est défini et "durcit" avec le temps. Je réponds aussi à Jean-Droit. Aussi, dans les premiers siècles, le Pape était très loin d'avoir les honneurs et les "pouvoirs"(quoique je vois ces pouvoirs beaucoup plus comme des devoirs qu'autre chose) qu'il a aujourd'hui. Il est intéressant de voir combien le rôle du Pape s'est grandement intensifié sous Léon 1er, Grégoire Le Grand ou encore sous les mérovingiens. Or, il ne me semble pas totalement illégitime que le rôle du Pape puisse être questionné et puisse être "révisé" puisqu'il s'est intensifié de façon si fulgurante entre le quatrième et le onzième siècle, aboutissant sur le schisme. Cela ne veut pas dire qu'il est à "amoindrir" aujourd'hui, Oh non! Je crois que la pertinence du rôle du Pape est toute là et aujourd'hui plus que jamais. Mais pour des Orthodoxes ou encore des protestants, et même pour les Catholiques, bien plus qu'une question de volonté, il y a d'abord une question d'intégrité et l'intégrité demande de chercher, de dialoguer, et cela avec grande rigueur, ce qui signifie "faire la bouche fine", mais surtout et avant tout, il faut rétablir le lien de confiance entre nous. Aussi en disant "Veut-on la faire l'unité", ce que disait Jean-Droit, qui donc pointe-t-on? A-t-on mis quelqu'un en procès? Si oui, ce procès est mal avenu, j'en suis persuadé.
jean_droit a écrit :Parmi les actions pratiques possibles il serait bon de rapprocher la liste des saints sans commencer à faire la fine bouche.
Une partie des fêtes religieuses proprement orthodoxes pourraient être inclue dans le calendrier liturgique romain.
Bon, pourquoi pas, mais avant, il faut reconnaître que ces saints ont peut-être fait la promotion de doctrine comportant des pointes contre le catholicisme et vice-versa, avant de les inclure, il faut d'abord se mettre d'accord des deux côtés de la "catholicité" de ces saints, sans vouloir faire de mauvais jeux de mots. Nous avons des catholiques qui ont fait des merveilles et pour des raisons, parfois ce qu'il y a de plus anodin, on n'arrive pas à les faire reconnaître dans le calendrier, alors pour les orthodoxes, ça ne se fera pas en ce siècle-ci, j'en ai bien peur.
jean_droit a écrit :Mais on n'efface pas facilement des siècles de disputes. D'une part il y a les dirigeants qui sont tout à fait d'accord pour cette union et d'autre part des évêques, prêtres et fidèles qui s'ingénieront à créer des obstacles...


Les dirigeants qui sont tout à fait d'accord, qui sont-ils? J'avais pourtant cru qu'ils sont toujours en dialogue et en recherche. Je ne pense pas que les dirigeants devancent le peuple tant que ça.

Dieu vous bénisse!


David
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Re: Avoir la volonté

Message non lu par VexillumRegis » jeu. 15 nov. 2007, 14:56

jean_droit a écrit :Pourquoi pas, d'abandonner le "filioque" sur l'autel de la concorde ....
Boris a écrit :cher Jean, vous avez 30 ou 40 ans de retard : le filioque a déjà était abandonné.
On le chante toujours dans le Credo de la Messe, à ce qu'il me semble...

On pourrait, par exemple, le mettre entre crochets dans le texte, pour bien montrer que c'est une glose propre aux Latins.

Cordialement en Jésus +,

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Re: Avoir la volonté

Message non lu par Boris » jeu. 15 nov. 2007, 15:07

VexillumRegis a écrit :
jean_droit a écrit :Pourquoi pas, d'abandonner le "filioque" sur l'autel de la concorde ....
Boris a écrit :cher Jean, vous avez 30 ou 40 ans de retard : le filioque a déjà était abandonné.
On le chante toujours dans le Credo de la Messe, à ce qu'il me semble...
On pourrait, par exemple, le mettre entre crochets dans le texte, pour bien montrer que c'est une glose propre aux Latins.
Il n'est pas obligatoire dans l'Eglise Catholique. Les Orientaux Catholiques ne le disent pas.
Sa Sainteté Paul VI a déclamé le Credo dans les années 60 en omettant le filioque car il était en présence d'orthodoxes.

Mais il est hors de question de le supprimer des mélodies grégoriennes.
DavidB a écrit :Il est intéressant de voir combien le rôle du Pape s'est grandement intensifié sous Léon 1er, Grégoire Le Grand ou encore sous les mérovingiens.
Donc avant le schisme ...

Vraiment le problème est surtout dans la collégialité (donc les synodes).
L'Eglise Orthodoxe nous montre combien les synodes font partis de la Sainte Tradition et donc justifie leur remise au gout du jour par Vatican II ou Paul VI.
UdP,
Boris

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Re: Unité catholique et orthodoxe

Message non lu par jean_droit » ven. 16 nov. 2007, 10:35

Bonjour Boris,
J'ai bien peur que tu te trompes au sujet du "filioque".
Dans le Magnificat de ce mois il est dit dans le symbole de Nicée-Constantinople :
"Il procède du Père et du Fils".
L'idée, donnée dans ce fil, de mettre entre crochets est tout à fait acceptable.
Mais surtout, il faut voir ce qui est écrit dans le symbole de Nicée d'origine.
Le "filioque" a-t-il été ajouté ?

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Re: Unité catholique et orthodoxe

Message non lu par Boris » ven. 16 nov. 2007, 10:52

Ce que Paul VI a autorisé c'est que les Eglises Catholiques Orientales n'ont pas obligation de le dire.
UdP,
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Re: Unité catholique et orthodoxe

Message non lu par Arzur » ven. 16 nov. 2007, 13:15

Comme le sujet du post est Unité catholique et orthodoxe, je remarque que personne n'a évoqué cette actualité brûlante et pleine d'espérance :

Image

Catholiques et orthodoxes reconnaissent la primauté du pape


À Ravenne, la Commission mixte pour le dialogue théologique a examiné la principale question qui divise les deux Églises, à savoir l'autorité de l'évêque de Rome.


Catholiques et orthodoxes sont d’accord sur le principe d’une primauté de l’évêque de Rome au niveau de l’Église universelle, mais non sur le mode d’exercice de cette fonction. C’est en substance le résultat auquel sont parvenus, le 14 octobre, à Ravenne, les membres catholiques et orthodoxes de la Commission mixte pour le dialogue théologique entre les deux Églises.

En abordant la question de l’autorité, on touchait un point particulièrement sensible des relations entre orthodoxes et catholiques, sur lequel s’était en partie jouée la rupture symbolisée par la date de 1054. Le texte rendu public jeudi 15 novembre - dont des versions circulaient déjà sur des sites orthodoxes – n’est pour l’instant qu’un « document de travail » (Pour lire le texte (en anglais et en italien), cliquez ici). Il n’implique pas l’adhésion des Églises. Que le patriarcat de Moscou ait décidé de quitter la rencontre de Ravenne en dit d’ailleurs la difficulté.

En 46 points, le « document de Ravenne » décline les thèmes de la « conciliarité » et de l’autorité de l’Église aux différents niveaux – local, régional et universel – de celle-ci. La conciliarité – ou synodalité, pour les orientaux, collégialité chez les latins – implique et exprime un consensus entre les membres de l’Église. L’autorité, elle, signifie le choix d’un « chef » reconnu par tous. Or, si catholiques et orthodoxes reconnaissent ces deux principes, ils ne l’appliquent pas de la même manière.


Les difficultés commencent au niveau régional

Au plan local des diocèses, pas de problème : les deux Églises sont proches. Le document rappelle que tout doit se faire « en concert », de manière synodale, même s’il y a un « protos » (en grec : premier, primat), à savoir l’évêque du lieu. Au niveau régional, les difficultés commencent : pour les orthodoxes, c’est le principal niveau, avec les patriarcats et autres responsables d’Églises autonomes. Dans l’Église catholique, ce niveau est moins important : ce sont les provinces, régions, ou, plus récentes, les conférences épiscopales. À ce niveau régional, rappelle le document, le « protos » ne peut rien faire sans les autres évêques, ni les autres sans lui (1).

Enfin, et c’est le plus difficile, le niveau universel. Catholiques comme orthodoxes proclament, dans leur Credo, que l’Église est « une et catholique ». Cette unité s’exprimait avant le schisme à travers les Conciles « œcuméniques », rassemblant tous les patriarches et s’imposant à tous les fidèles. Mais aussi à travers une autorité, celle de Rome. Rome occupe « la première place dans l’ordre canonique, et l’évêque de Rome (le pape) est donc le “protos” (primat) parmi les patriarches ».


Une réunion sur l'oecuménisme à Rome le 23 novembre

L’accord de Ravenne s’arrête là : les deux parties restent divisées sur les prérogatives liées à cette primauté romaine. Définir le contenu de cette autorité sera donc l’objet des prochaines discussions de la commission, pour servir ensuite à délimiter la nature de l’autorité du pape dans l’optique d’une réconciliation catholiques-orthodoxes.

Car, au niveau universel aussi, le primat implique la conciliarité entre tous les évêques. Ce qui signifie pour l’Église catholique, rappelle le document, un mode d’exercice différent de l’autorité du pape, laissant plus de place à la responsabilité des Églises locales ; Jean-Paul II avait ouvert une telle porte dans l’encyclique Ut unum sint.

« Il est impossible de considérer la forme de primauté des XIXe et XXe siècles comme la seule possible, la seule qui s’impose à tous les chrétiens », avait alors confirmé le cardinal Ratzinger. Vaste programme : ce n’est pas un hasard si, lors du consistoire du 23 novembre, Benoît XVI a choisi de consulter les cardinaux, justement, sur l’œcuménisme.


Isabelle DE GAULMYN, à Rome


(1) Les théologiens reprennent ici le « canon 34 des Apôtres », édicté dans les tout premiers siècles (texte dans La Documentation catholique n° 1 623 du 7 janvier 1973).

Source :
http://www.la-croix.com/article/index.j ... rubId=4078

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DavidB
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Re: Unité catholique et orthodoxe

Message non lu par DavidB » ven. 16 nov. 2007, 13:24

Catholiques et orthodoxes reconnaissent le primat du pape mais sa fonction reste à l’étude

Rapport de la Commission mixte catholique-orthodoxe

ROME, Jeudi 15 novembre 2007 (ZENIT.org) – Sur le plan historique et sur le plan de la tradition ecclésiale, l’évêque de Rome est considéré comme le protos, c’est-à-dire le « premier » parmi les patriarches aussi bien des Eglises d’Occident que d’Orient. Les prérogatives découlant de ce primat doivent cependant être étudiées et mieux comprises pour être partagées par les deux traditions.

C’est la conclusion présentée par le document important qui a été rendu public ce jeudi par la Commission mixte internationale pour le dialogue entre l’Eglise catholique et les Eglises orthodoxes. Ce document est le fruit de la dernière rencontre de la Commission mixte qui s’est déroulée à Ravenne du 8 au 14 octobre.

Le thème au centre des travaux était : « Les conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l’Eglise : communion ecclésiale, conciliarité et synodalité dans l’Eglise ».

Ce thème avait déjà fait l’objet d’une réflexion lors de l’Assemblée plénière précédente, à Belgrade, du 18 au 25 septembre 2006, sur la base d’un projet élaboré à Moscou en 1990. Au cours de la session de Ravenne, l’étude a été poursuivie et un document commun offrant une solide base pour le futur travail de la Commission a été approuvé.

Le document de Ravenne affirme, en 46 points regroupés dans une dizaine de pages, que catholiques et orthodoxes sont d’accord sur le fait que l’Evêque de Rome soit considéré comme le premier parmi les patriarches du monde entier, étant donné que Rome est, selon l’expression d’Ignace d’Antioche, l’ « Eglise qui préside dans la charité ».

Catholiques et orthodoxes ne sont toutefois pas d’accord sur les « prérogatives » de ce primat, car, selon le document « il existe des différences dans la manière de comprendre à la fois la manière dont celui-ci devrait être exercé, et ses fondements scripturaux et théologiques ».

Le document de Ravenne part de deux éléments fondamentaux : la « conciliarité »! ; et « l’autorité ».

La « conciliarité », également appelée « synodalité », « reflète le mystère trinitaire », dans lequel la « deuxième » ou la « troisième » personne n’implique pas « diminution ou subordination ».

L’Eglise possède elle aussi une « dimension conciliaire » qui s’exprime à trois niveaux : local, régional, universel, soulignait ce jeudi Radio Vatican. Les premiers responsables de la conciliarité sont les évêques qui « devraient être unis entre eux dans la foi, la charité, la mission, la réconciliation » et « ont en commun la même responsabilité et le même service à l’Eglise ».

L’autorité dérive en revanche du Christ ; ! elle se « fonde sur la Parole de Dieu » et, à travers les apôtres est « transmise aux évêques » et « à leurs successeurs ». Son exercice, explique le document, est essentiellement « un service d’amour », car « pour les chrétiens, gouverner signifie servir ».

Au premier niveau, le niveau local, l’Eglise existe en tant que « communauté rassemblée par l’Eucharistie » et est présidée directement ou indirectement par un évêque. Déjà dans ce cas, la communion entre les membres de l’Eglise « apparaît comme synodale ou conciliaire », et par conséquent l’évêque est le protos.

Au niveau régional, conciliarité et autorité rendent évidente la communion avec les « autres Eglises qui professent la m&ecir! c;me foi apostolique et partagent la même structure ecclésiale ».

Le point 24 du document cite un canon accepté aussi bien en Occident qu’en Orient, selon lequel « les évêques de toutes les Nations doivent reconnaître celui qui est le premier parmi eux et le considérer comme leur chef », ne faisant « rien d’important sans son consentement » et toutefois sans que « le premier » fasse « quoi que ce soit sans le consentement de tous », préservant ainsi la « concorde ».

Ce principe d’unité épiscopale trouve une application également au niveau « universel », au niveau de la communion entre les Eglises de tous lieux et de tous temps, dont les Conciles œcuméniques sont l’expression. Depuis les origines de l’Eglise, ceux-ci ont vu se réunir les évêques des ci! nq principaux sièges apostoliques - Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem - puis de tous les autres diocèses, pour apaiser des questions particulièrement importantes.

C’est surtout lors des Conciles œcuméniques que l’on reconnaît le « rôle actif » exercé par l’Evêque de Rome.

« Reste la question du rôle de l’Evêque de Rome dans la communion de toutes les Eglises » ou quelle est « la fonction spécifique de l’Evêque de la prima sede dans une ecclésiologie de koinonia », affirme la Commission mixte.

Dans le même temps il faut examiner de quelle manière « l’enseignement sur la primauté universelle des Conciles Vatican I et Vatican II » peut être compris et vécu à la lumière de la pratique ecclésiale du premier millénaire.

Ce sont « des interrogations cruciales pour notre dialogue et notre espérance de rétablir la pleine communion entre nous », observe le document.

Ce texte, a expliqué Mgr Eleuterio F. Fortino, sous-secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, dans un article paru dans « L’Osservatore Romano » le 7 novembre dernier, « constitue une prémisse valide pour poursuivre le dialogue, même si, comme il a été rappelé, ce document n’engage pas actuellement les autorités des deux parties. La commission elle-même ne considère pas non plus l’étude terminée, celle-ci devra être poursuivie ».

Les travaux de la Commission ont été dirigés par ses co-présidents : le cardinal Walter Ka! sper et le métropolite Ioannis de Pergame, aidés de deux co-secrétaires, le métropolite Gennadios de Sassime (patriarcat œcuménique) et Mgr Fortino.

La Commission mixte, instituée à Istanbul par le pape Jean-Paul II et le patriarche œcuménique Dimitrios I, le 30 novembre 1979, pour la fête de saint André, patron de l’Eglise de Constantinople, a commencé ses travaux en 1980. Elle les a repris en 2006, après une pause de 6 ans due à certaines divergences.

Je souhaite envoyer cette information a´ un ami
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Re: Unité catholique et orthodoxe

Message non lu par jean_droit » ven. 16 nov. 2007, 13:46

J'avais déjà remarqué, lors de la visite du Patriarche de Constantinople, qu'il avait nettement affirmé la primauté du Siège de Rome. Je suppose tout à fait dans l'acceptation "primus inter pares".
C'est, pour cela, que j'avais dit que la base risque de bloquer bien plus les évolutions que la hiérarchie. Je connais - connaitre est un grand mot - un certain nombre d'orthodoxes qui sont plutôt du genre à "bouffer du catholique".
C'est la même chose pour ce qui est du Motu Proprio : A part les évêques "idéologues" ( je suis vraiment gentil aujourd'hui ) je pense qu'une bonne partie des évêques refuse la mise en application du Motu Proprio pour ne pas se mettre à dos leurs prêtres "les plus engagés".
Sans doute il en est de même du rapport sur l'enseignement catholique de monseigneur Cattenoz. Nombreux sont ceux qui doivent y adhérer. Mais on n'ose pas en tirer les conséquences.

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