Yves54 a écrit :
Je pense que beaucoup de choses doivent évoluer pour se rapprocher de ceux qui ont besoin de recevoir l'annonce du Christ. Néanmoins cela ne doit pas se faire au détriment du troupeau qui a été confié au Pape le jour de son élection.
Bonjour,
Donc selon vous l'évêque devrait être confiné à sa cathédrale? N'y-a-t'il pas assez de prêtres pour célébrer la messe à Latran ou à Saint-Pierre?
Quant à Archi, je ne vais pas vous accuser de pharisaïsme et de cléricalisme, mais votre remarque me fait tout de même penser à cela: par votre "tradition" vous rendez sinueux les chemins du Seigneur qui sont droits. Vous mettez à un plan supérieur que la charité et l'évangélisation cette tradition. Vous n'avez pas compris que ce n'est pas l'homme qui est fait pour la tradition, cela reste la tradition qui est conçue pour l'homme! Pour vous, la tradition devrait être respectée au point de créer quelque barrière entre l'humain et l'Eglise. Quel commandement est le plus grand pour vous: "portez l'évangile au nation" ou "respectez la tradition de célébrer la messe du jeudi à Latran"?
Imaginez les apôtres qui auraient voulu respecter la "tradition" en ne célébrant Jésus nul part sinon au Mont des Oliviers ou au Cénacle. L'Evangile ne serait pas allé bien loin...
De même que pour la liturgie avec votre rigorisme pointilleux des détails, vous voulez ici créer des barrières là il Dieu merci il n'y en a pas. Nul part dans l'Ecriture il ne se trouve dit: "Tu porteras à tout prix une chasuble quand tu célébreras la messe" ou encore "à Latran la messe le jeudi saint tu fêteras"? Selon vous qu'est-ce qui plaît le plus au Seigneur: avec rigorisme de perpétuer des traditions ou bien d'aller propager Son Nom dans la misère du monde? La gloire de notre Eglise réside-t'elle davantage dans ses cathédrales, ses ornements et ses traditions, ou bien dans le service à ceux qui ont besoin de Salut et de consolation? Les institutions n'ont de but que celui de servir une cause. Mais dès lors qu'ils font un barrage à ladite cause, la seule chose qui reste à faire demeure de les éliminer. Ces présentes traditions, elles ont été instaurées dans le seul but de servir l'action de l'Eglise. A l'époque, cela devait marcher. Mais aujourd'hui, quand elles font plus de mal de bien, il serait stupide, non
mal de vouloir les conserver à tout prix. En effet, nous obstruerions dès lors la vraie mission du Seigneur qui est d'aller consoler les affligés, de le visiter quand il était en prison.
Quand le Christ vous demandera: "m'avez-vous donné à manger quand j'avais faim, m'avez-vous visité quand j'étais en prison?" lui répondrez-vous: "non car cela était contre la tradition"?
Alors biensûr, vous me direz qu'il aurait pu chosir une autre date; mais pourquoi? Le jeudi saint est un jour très important, significatif, cela veut dire à ces parias, à ces exclus: "vous le vallez vraiment, vous avez le droit de recevoir une place de choix pour le Seigneur et dans l'Eglise; là où la société vous rejette, vous marginalise, là l'Eglise du Seigneur vous place à l'honneur en vous servant, et le saint-père lui-même, premier vicaire du Christ, se doit de se faire serviteur, d s'abaisser pour vous. Là où la société vous repousse, là l'Eglise et son plus haut représentant en personne vous mets à l'honneur. Car comme le Maître s'était fait servant devant ses disciples, alors par cette folie pour la raison humaine, les plus grands doivent laver humblement les pieds aux plus petits oubliés et détestés. Et imiter et apporter le Maître aux criminels me semble plus grand et glorieux que de respecter la tradition.
Encore vous Yves: les familles des victimes sont censées prier et pardonner à leurs bourreaux, délaisser et se distancier d'âmes en peines serait le sommet du cléricalisme alors que Jésus est venu non pas pour les justes et les bien-portants, mais bel et bien
pour les pécheurs et les criminels.
Et Salésienne a raison: se séparer des quatre-vingt-dix-neuf brebis pour une galleuse, c'est cela l'action du bon pasteur qui plaît au Seigneur.
Enfin, si ce style ne vous plaît pas, il va falloir vous y faire avec le fils en esprit de saint François: le
povorello n'est pas en effet resté chez lui dans les belles églises d'Assise, en de beaux habits, mais il s'est mis à nu sur la place publique et a prêché aux moineaux et en pleine rue.
Vous ne comprenez pas que le temps n'est plus de rester dans nos belles églises à attendre que l'on vienne à nous, non à l'heure critique il nous faut sortir de chez nous en pleine rue non pas en souliers Prada rouges et avec des croix pontificales en or, mais de manière à amener à nous ceux qui sont loin de Dieu avec leur misère. Ainsi l'archevêque de Buenos Aires a conseillé aux paroisses de son diocèse où les églises sont trop éloignées l'une de l'autre pour avoir une influence auprès de la population de demander à quelques laïcs de louer des garages et d'y distribuer l'Eucharistie. Les curés s'étant offusqués en s'exclamant que les gens n'iront plus à la messe dès lors, il leur répondit: "Et aujourd'hui, ils y vont?"
Jésus a bien rompu la tradition en arrivant sur Terre non pas avec sa splendeur divine mais en s'humiliant Lui dans notre condition jusqu'au scandale de la croix. Mais la folie de Dieu est plus grande que la sagesse des hommes.