Crise des vocations

[elanor]

pour qu'il y ait plus de vocations,il faut qu'il y ait plus de croyants,de préférence pratiquants,des fois c'est cela qu'on oublie.sinon,tous les croyants seraient prêtres ou religieuses!

[jean_droit]

Elanor, très, très bonne réflexion.
Si nous voulons des prêtres il faut d'abord avoir des fidèles.
C'est pour cela que l'évangélisation me parait si importante.
Il faut, aussi, aider nos prêtres à vivre leur vie de prêtres.
Il faut changer bien des mentalités et créer les conditions d'éclosion de vocations.
Super travail mais enthousiasmant dans la morosité actuelle.

[Azuu]

Si nous voulons des prêtres il faut d'abord avoir des fidèles.
C'est pour cela que l'évangélisation me parait si importante.
Il faut, aussi, aider nos prêtres à vivre leur vie de prêtres.

Bien dit, Jean. Vous avez totalement raison. Comment un prêtre pourrait-il célébrer la messe sans fidèles ? Et comment pourrions-nous avoir plus de prêtres, sans fidèles ? Les vocations viennent de ces assemblées, il faut nous rendre à l'évidence. Les prêtres et les soeurs ne sortent pas de nulle part, comme on dit. Il faut créer un climat propice à l'éclosion de ces vocations, c'est-à-dire plus de fidèles, et des fidèles réellement croyants. Il faut commencer lorsque les enfants sont jeunes. (Dès que j'eus été en âge de lire et de comprendre le messe, j'y allais déjà tous les dimanches avec mes parents. Avant, ma mère me parlait de Dieu et me montrait a prier.) Trop peu de parents veulent amener leurs enfants à la messe dominicale, sous prétexte qu'ils dérangent... mais n'est-ce pas la meilleure manière de créer un interêt pour la religion de leur côté ? À l'âge de 10 ans, il sera déjà trop tard.

Amicalement,
Azuu

[elanor]

il y a surtout trop de croyants non pratiquants qui engendrent des athées.un problème de transmission.mais beaucoup se convertissent à l'âge adulte,ce ne sont pas les moins fervents.

[Lutin Grognon]

il y a surtout trop de croyants non pratiquants qui engendrent des athées.un problème de transmission.mais beaucoup se convertissent à l'âge adulte,ce ne sont pas les moins fervents.

Que tu dises cela m'est assez marrant.

Ma mère est une de ces croyantes non-pratiquantes (cela me paraît être un oxymore, enfin bon), ayant cessé de pratiquer il y a quatre ou cinq ans ; j'ai donc cessé de pratiquer avec elle (peut-être un peu avant lorsque la rigueur n'était plus trop de mise) — à l'âge de dix ou onze ans. Je suis effectivement devenu athée pendant ma préadolescence.

Ma mère, ma grand-mère maternelle et même un ami de famille m'ont dit que je serais à nouveau croyant après mure réflexion, ce qui bien sûr me paraissait invraisemblable ; et pourtant, me voilà à l'âge de seize ans, mettant à nouveau les pieds dans l'église — et encourageant, je l'espère, ma mère à faire de même … Ce serait quelque peu ironique que ce ne soit plus ma mère qui m'emmène à l'église mais quasiment le contraire !

[Exupère]

Ma mère, ma grand-mère maternelle et même un ami de famille m'ont dit que je serais à nouveau croyant après mure réflexion, ce qui bien sûr me paraissait invraisemblable ; et pourtant, me voilà à l'âge de seize ans, mettant à nouveau les pieds dans l'église — et encourageant, je l'espère, ma mère à faire de même … Ce serait quelque peu ironique que ce ne soit plus ma mère qui m'emmène à l'église mais quasiment le contraire !

Ce serait même merveilleux! Sache qu'il se passe le même phénomène dans un grand nombre de familles à l'heure actuelle.

En Christ,
Ex

[etienne lorant]

Le diocèse de Gitega (Burundi) vient d'ordonner 18 prêtres et 21 diacres qui se destinent à la prêtrise. C'est ce que j'ai appris hier à l'occasion de la messe présidée par l'abbé Ferdinand (je ne connais que son prénom), qui a été appelé "au secours" de notre diocèse belge - les deux ayant signés des accords de coopération.

Dans le diocèse où je vis, un jeune prêtre a été ordonné cette année... Le journal paroissial insiste auprès des fidèles pour que l'on prie pour les vocations des jeunes. Cependant, sait-on à quoi l'on joue: pour attirer plus de jeunes à la messe, on a commencé chez nous par dire des messes "spéciales pour les jeunes" - avec accompagnement musical bien rythmé, et dont on omet: une lecture, le crédo, ainsi que le Notre Père !

Le prêtre de Gitega, quant à lui, est tout à fait "tradtionnel". Sa messe dure une heure complète, pas d'accompagnement de batterie, il chante en grégorien toute la consécration, la collecte rapporte, le nombre des fidèles n'a cessé de croître depuis qu'il est arrivé.

Faut-il émigrer ?

[antioche]

Je ne souhaite pas émigrer pour ma part.

Vous avez raison de soulever ce problème : pour attirer les jeunes dans nos églises nous pensons bien faire en faisant "plus light".

Ce n'est pas forcément comme ça que nous allons réussir, je suis d'accord avec vous.

Tout ceci me renvoie sur le fil déjà ouvert et relatif au devenir de l'Eglise.

Ce qui est sûr, c'est qu'il nous faut prier, en cette année de prière pour le sacerdoce, à l'intercession du Saint curé d'Ars.

Il avait tout compris.

Bien à vous.

[Dúbida]

Faut-il émigrer ?

Faut-il abandonner le bateau ? Déserter le champ de bataille ?

Si vous, charmants catholiques, voulez attirer, pourquoi vous montrez-vous si défaitistes ? En lisant certains d'entre vous (sur les fils consacrés à l'avenir de l'Eglise par exemple), on a l'impression que l'Église n'est pas en crise mais déjà morte.
Personnellement, je veux bien monter sur un bateau qui coule si je vois que certains essayent de boucher les trous et gardent confiance. Mais pas sur un bateau qui coule et qu'on laisse couler en le regardant de loin.

Oui, je remballe mes métaphores. Pour le dire autrement, comment voulez-vous convaincre si vous même n'êtes pas tout à fait convaincus ?

[Je ne te vise pas toi etienne, mais ta petite phrase, et la plupart de mes propos ne visent pas spécialement ce que tu as écris autrement]

PS : je suis consciente que je ne suis pas très bien placée pour donner mon avis. Vous pouvez me lancer des tomates si vous voulez.

[etienne lorant]

Quand j'ai parlé d'émigrer, c'était de l'humour ! Je suis en train de lire le journal de Julien Green et dans les années 70 il était affreusement pessimiste. De ce fait-là, il rapportait tous les petits faits négatifs qu'il entendait, et finalement, j'ai sauté des pages. Pas question pour moi de quitter le navire, ce serait plutôt chercher à fonder ma foi encore plus profondément. C'est une question qui me préoccupe beaucoup pour l'instant.

[Dúbida]

La petite bachelière et son rouleau à pâtisserie savent que tu n'a pas réellement l'intention d'émigrer ! Mais des petites phrases comme celles-ci me donnent toujours une impression de défaitisme. L'herbe est plus verte ailleurs mais elle n'est quand même pas complètement cramée ici non ?

Si je te vois agiter le drapeau blanc gare à toi !

[Cgs]

Bonjour,

Concernant l'avenir de l'Eglise, je serais plutôt optimiste pour plusieurs raisons :

La crise des années 60-70 est passée, on retrouve des valeurs stables et le besoin d'avoir un cadre clair et des repères se fait vraiment sentir chez nos contemporains. L'Eglise a su garder le cap, comme elle l'a toujours fait depuis 2000 ans (en des temps bien plus sombres et inquiétants qu'aujourd'hui!), et cela est fort rassurant.

L'Esprit Saint guide l'Eglise depuis le début, et rien que cela signifie que l'Eglise ne sera jamais morte.

La foi d'aujourd'hui est souvent jeune, dynamique, et non ronronnante dans une habitude séculaire un peu endormie. Rien qu'à voir les rassemblements de jeunes, les initiatives paroissiales, les gens engagés dans la vie de l'Eglise, cela réchauffe le coeur.

Retroussons nos manches, et allons de l'avant !

Bien à vous,

[antioche]

Dubida,

Bien sûr, vous avez raison, il ne faut pas être pessimiste. Pour ma part, croyez-le, je ne le suis pas.

Il est vrai que beaucoup de jeunes recherchent une Eglise forte, authentique, et qui ne baisse pas les bras.

Vos remarques sont pertinentes.

[etienne lorant]

Je me rends compte, dans l'intitulé de ce fil, que j'ai commis la même grossière erreur que je reproche à certains responsables d'église: ce n'est pas aux hommes de susciter de nouvelles vocations, cela le Seigneur s'en charge. Par contre, l'accueil des convertis (jeunes comme plus âgés) est tout à fait déplorable - en réalité, il est pratiquement inexistant. J'en ai fait l'expérience moi-même : dans les paroisses, les prêtres ne sont aucunement préparés à voir surgir devant eux quelqu'un qui leur demandera ce qu'ils doivent "faire maintenant". Les monastères non plus ne sont pas "équipés" pour recevoir des personnes de tous âges qui viennent et disent : je ne peux plus vivre "dans le monde" désormais, apprenez-moi ce que je peux faire pour le Seigneur.

Je connais une canadienne qui, en écoutant à la télévision une messe retransmise du père Emilien Tardiff, s'est soudainement retrouvée à genoux sur le sol de sa cuisine en pleurant tous ses péchés. Du jour au lendemain, elle a d'elle-même quitté, avec un seul bagage, ll'homme avec qui elle vivait hors mariage. N'ayant jamais travaillé, elle est devenue aide-soignante en gériatrie. Dans le même temps, elle a intégré comme postulante trois ordres religieux successifs - "spécialisés" dans l'assistance médicale, qui ont, chacun, estimé qu'elle était trop âgée (40 ans) pour commencer une vie communautaire. Tout à la fin, comme elle soignait un mourant, elle a entendu une voix qui lui a dit: "Je te veux dans le monde". Elle est à présent mariée à l'église, mais a rejoint une de xes "mouvances nouvelles" dont je ne sais que dire et qui s'appelle "Le Coeur d'Accueil de Jésus"... et fondé sur les déclarations d'une des mille et unes voyances "modernes".

A qui voudrait m'entendre, j'ai souvent dit devant des prêtres: si vous placiez une simple affiche à la porte des églises, qui dirait : "ICI ON ACCUEILLE LES CONVERTIS", vous verriez des choses surprenantes... à ma connaissance, personne n'a osé - la peur de l'inconnu ?

Pour ma part, converti à 29 ans, c'est seulement à 45 qu'un prêtre m'a parlé d'une "retraite de discernement"...

[antioche]

Bonjour,

Si le Saint Esprit souffle et appelle des jeunes (et des moins jeunes d'ailleurs) à servir l'Eglise il n'en demeure pas moins que ce même Esprit Saint se sert aussi d'intercesseurs, d'hommes, de femmes, laïcs ou engagés (prêtres, moines, moniales, célibataires consacrés ...) pour les guider, les aider à cheminer sur ce délicat parcours du service.

Alors comment réagissons-nous ? La société n'accueille pas forcément bien ceux et celles qui cherchent à prendre une route si éloignée des routes habituelles de notre collectivité de plus en plus détournée du sacré ! Trop de parents, parait-il, préfèrent, pour leurs enfants, des destinées plus """normales """, avec enfants, métier, ambition, succés, maison, vacances .....Ils ne pensent pas toujours au chômage, au stress, aux déprimes, à l'endettement, à l'échec. Ils ne pensent pas au Christ !

Notre société est faite comme çà. Et nous Chrétiens, sommes-nous témoins ?

Comme l'a trés bien exprimé Dubida, soyons positifs. Et comme Jean Paul II l'a dit au début de son pontificat "N'ayez (n'ayons) pas peur"

Bien à vous.