Actuellement, il est recommandé qu'en cas d'aveu d'acte pédophile, le prêtre refuse l'absolution et exige que la personne aille se dénoncer. Le prêtre peut également avertir l'évêque et le procureur comme en toute situation ou il entend en confession qu'il y a "mise en danger de la vie d'autrui".cmoi a écrit : ↑lun. 20 janv. 2020, 14:16Sauf si on l'a appris dans un confessionnal et qu'on est prêtre, me semble-t-il... Or ce "secret" peut s'étendre à celui à qui on se confesse...
N'empêche que le prêtre coupable pourrait être rendu à la vie civile sans avoir à en donner la raison autrement que "dans ce secret".
C'est compliqué parce qu'un évêque n'a pas le droit de confesser un prêtre qui dépend de lui...
Reste à demander l'accord du pénitent pour la levée du secret, ou faire de son aveu/auto-dénonciation une condition de l'absolution, ou refuser sinon l'absolution et sans en donner le motif, avertir l'évêque...
Cela, c'est une vraie question, très personnelle. Certaines victimes ont perdu la foi. Il est dit que lorsque l'agresseur est un prêtre, le traumatisme est aussi spirituel, la perte de confiance en l'Eglise et en Dieu peuvent être abyssales. Certaines victimes ont retiré leurs enfants du catéchisme. Le prêtre étant père, l'agression par un prêtre comporte aussi une forte symbolique incestueuse et les victimes témoignent d'ailleurs de fortes difficultés avec leurs parents. Je n'ai lu personne qui témoignent de haine du Christ, mais uniquement de la colère contre les hommes d'Eglise et parfois un recul devant les sacrements. Certains ne peuvent plus rentrer dans une Eglise, les gestes du prêtre pendant la messe leur rappellant les gestes sexuels subis. Une victime témoigne que lors de son mariage, il dit à son épouse qu'il n'acceptait de se marier à l'Eglise qu'à condition qu'il ne se confesse pas, la chose lui provoquant une crise d'angoisse (cela lui a été accordé). Pas simple !pierrot2 a écrit : ↑dim. 19 janv. 2020, 22:30Chère Samaritaine,
Je me réjouirais volontiers, si tout cela aboutit à apaiser les victimes.
En tant que chrétien, je pense:"pourvu qu'elles n'aient pas de ressentiment, ou même pourquoi pas la haine de Christ". Auront-elles cette force de ne pas l'amalgamer à la pédophilie? de voir en lui le Sauveur?
Le chemin d'apaisement a lieu ou n'a pas lieu, c'est propre à chacun. Je pense que la colère est un passage nécessaire et inévitable, elle est en lien avec la Justice, mais que c'est bien de passer ensuite à la paix avec soi-même, et au pardon à soi-même, pardon le plus difficile à donner, puisque la victime de pédophile à toujours endossé la culpabilité du criminel. Ce qui est bien, c'est que des hommes d'Eglise comme Mgr Gobilliard se soient vraiment engagés auprès de victimes, aient soutenu leur combat. La place de l'Eglise est du côté des victimes, normalement.
Bernard Preynat a demandé pardon aux victimes pendant son procès, de manière répétée. Ls victimes ont refusé leur pardon, accusant cette demande d'être de la manipulation, une seule a accordé son pardon. Peut-être que Preynat est aussi sincère qu'il peut l'être, en tant que personnalité clivée et pervertie, et blessé lui-même par des crimes pédophiles quand il était enfant. Je pense qu'il n'est pas en capacité d'ouvrir grand son cœur comme le voudraient les victimes car il s'est construit dans le clivage et l'absence d'empathie pour lui même survivre, mais je veux croire qu'avec le peu de liberté spirituelle qui lui reste, il est sincère dans cette forme de retour sur soi. En d'autres termes, il fait le maximum qu'il peut faire selon ses capacités, c'est mon impression, mais Dieu seul jugera. Peut-être suis je naive. Je me surprends à avoir de la compassion pour lui depuis qu'il a témoigné de ce qu'il a subi enfant. J"espère néammoins qu'il prendra le maximum requis par le procureur car Justice doit être faite.
En Christ,
Samaritaine