Message non lu
par Gaudens » sam. 22 déc. 2018, 14:19
Je consulte irrégulièrement ce site et jamais quotidiennement.Ces derniers jours j’ai lu plusieurs des fils de discussion récents.Celui-ci m’a davantage interpellé que les autres :on y était sur du sensible,du vécu ,parfois bien douloureusement et sur des thèmes déterminants pour l’avenir de notre Eglise dans les décennies à venir,au moins en Occident, c’est-à-dire chez nous.Donc du très grave, à ne pas envisager à la légère.
Bien entendu j’ai été frappé par l’expression de drames personnels vécus il y a peu ou non mais qui ont laissé des traces indélébiles :les confidences discrètes de La Samaritaine et de Bassmeg ne peuvent laisser indifférents et peuvent (doivent) susciter notre sympathie (curieux comme le mot « empathie » tend à remplacer dans la «novlangue actuelle le « souffrir avec « du mot traditionnellement employé en pareil cas).
Mais dans aucune contribution je n’ai encore repéré de sympathie, de compassion,pour les victimes collatérales de ces affaires ,qui restent silencieux et parfois meurent en silence : les prêtres injustement et collectivement accusés ou même seulement vaguement suspectés,parfois méchamment dévisagés voire carrément insultés dans la rue.Pour ne rien dire de la façon dont ils sont malmenés et avec eux l’Eglise en général,traitée avec mépris de ramassis de pédophiles dès qu’un sujet de discussion semble l’impliquer même de très loin ,dans les courriers de lecteurs des versions internet du Figaro ou de mon quotidien régional (je n’ose imaginer ce qu’il en est du côté du Monde (cet ancien journal démocrate-chrétien) ou, pire encore, de Libération).Dois-je rappeler les deux cas de deux jeunes prêtres qui se sont suicidés récemment,l’un d’entre eux dans son église me semble-t-il après avoir été accusés par la rumeur.Etaient-ils plus ou moins coupables de quelques chose,fût-ce d’un geste maladroit , « inapproprié » toujours selon la novlangue utilisée actuellement à ce propos ?Ou tout simplement coupables d’absolument rien mais ne pouvant plus vivre sous le regard de la suspition ? Probablement ne le saurons-nous jamais mais ces deux vies tranchées net m’inspirent eux aussi une profonde commisération et devraient attirer notre prière.Sans parler de cas beaucoup moins dramatiques, tel celui de ce jeune évêque assez prometteur et démis de ses fonctions , que des gestes effectivement « inappropriés » vis-à-vis de jeunes filles (un baiser rapide,une main sur un genou,semble-t-il et peut-être pas grand-chose d’autre) font maintenant traiter de pédophile sans qu’aucune charge pénale semble avoir été retenue contre lui d’après mes modestes connaissances de l’affaire.
J’irai plus loin : ces douloureuses affaires existent parmi certains hommes d’Eglise (peut-être bien plus ailleurs,comme en Pennsylvanie en raison d’un ex -évêque notoirement prédateur) mais concernent-elles statistiquement davantage de prêtres catholiques que d’enseignants ou d’animateurs de clubs sportif sans parler du monde opaque des média et du spectacle ? Probablement pas. Je comprends que des Chrétiens sincères soient particulièrement choqués par des dérives parmi ceux qui devraient donner en tout un exemple de vertu totale et désintéréssée mais je crains que nous ne tombions trop vite dans l’autoculpabilisation (rien de plus facile que d’utiliser ce ressort psychologique chez un catholique voire un chrétien en général,non ?) voire de l’autoflagellation. Le traitement plus qu’asymétrique dont le monde des média « mainstream » traite ces affaires selon qu’elles concernent l’Eglise ou un autre milieu devrait nous interpeller,je crois.
J’irai encore plus loin au risque de m’attirer les foudres de certains contributeurs.Le fait que « La parole libérée » citée par une contributrice (La Samaritaine,je crois) ait été créée à Lyon ne me semble pas un hasard quand on remarque que :
-le cardinal Barbarin était visé (et l’est toujours) quelque temps après que le Primat des Gaules a pris courageusement position dans les débats sur la loi Taubira comme actuellement sur la PMA sans père,la GPA et l’euthanasie et quelques autres sujets de ce genre,
-qu’un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur (un ministère notoirement objet d’entrisme de la franc-maçonnerie) ait été une des victimes (au moins auto-proclamées,je n’en sais pas plus) pour des faits remontant à quelque quarante ans si ma mémoire ne me trompe pas,
-que Lyon est la terre du trouble groupuscule destructeur qu’est Golias (à mes yeux en tous cas). Evidemment je vis loin de Lyon et ne sais pas tout ce qui s’y passe ou a pu s’y passer mais quand même …
Soyons clairs :il y a rarement fumée sans feu mais le feu s’attise quand on veut décrédibiliser ,délégitimer la voix de l’Eglise dans des débats ou tant d’intérêts idéologiques et aussi financiers sont en jeu.
J’irai encore plus loin :quand on veut tuer l’Eglise catholique en Occident ,faute de pouvoir l’éteindre partout dans le monde, quelle meilleure stratégie que d’assécher son vivier de prêtres ? Sans prêtres d’ici quarante ans serions -nous à même de savoir survivre sans sacrements comme les Vieux Croyants « bepopovtsy » ( sans prêtres ) de la Russie depuis le XVIIe siècle ? Je crains bien que nous n’aurions ni la foi ni l’obstination de ces croyants peu éclairés peut-être mais fidèles. Or ne voyons-nous pas que ces procès médiatiques constamment ressassés, cette suspicion constante envers la figure du prêtre sont de nature à décourager de nombreuses vocations sacerdotales et pas seulement celles des timorés ? Je me mets à leur place et là aussi,une douloureuse sympathie m’envahit.