Mon cher Archidiacre, vous rendez-vous compte que vous me présentez là une situation qui précisément répond aux exigences de l’Évangile? Des personnes d'un couple divorcé-remarié-parent qui sont repentis et qui font le choix de vivre en frère et soeur se sont faits "eunuques" pour le Royaume.Archidiacre a écrit : ↑ven. 10 mai 2019, 14:36Je crois que l'exemple d'enfants à charge cité précédemment est un bon exemple. L'Evangile exige une situation où deux mariés sont unis l'uns à l'autre. Il est possible qu'à cause d'un des partenaires, l'autre en vive séparé et ait péché à son tour en se "remariant" (civilement) et en ayant des enfants. Etant donné que le premier partenaire ne revient pas, et que la situation familiale qui a résulté du péché d'adultère ne soit pas "annulable" et toujours à charge du second, et bien cette situation pourrait être assumée malgré son repentir et sa volonté de rester chaste. Ce serait alors à l'appréciation du ministre de savoir si la situation de séparation n'est pas sans meilleure alternative sociale et si la personne est honnête.James a écrit : ↑ven. 10 mai 2019, 12:25Bonjour Archidiacre
Ce à quoi je pourrais vous répondre par la série de questions suivantes :
- Qu'est-ce qui est exigé dans les Évangiles?
- Qu'est-ce qu'une situation ne répondant pas ces exigences?
- Pensez-vous qu'il existe une situation de ce type qui ne soit pas un péché en elle-même ou tout du moins qui ne soit pas génératrice de péchés?
Que la Paix du Christ soit sur vous!
C'est ce qu'expliquait la "DÉCLARATION DU CONSEIL PONTIFICAL
POUR LES TEXTES LÉGISLATIFS":http://www.vatican.va/roman_curia/ponti ... on_fr.htmlPar contre ne sont pas en situation de péché grave habituel les fidèles divorcés remariés qui, pour des raisons sérieuses, comme par exemple l’éducation des enfants, ne peuvent «satisfaire à l’obligation de la séparation, et s’engagent à vivre en pleine continence, c’est-à-dire à s’abstenir des actes propres des conjoints» (Familiaris consortio, numéro 84), et qui sur la base d’une telle résolution ont reçu le sacrement de la pénitence. Puisque le fait que ces fidèles ne vivent pas more uxorio est en soi occulte, tandis que leur condition de divorcés remariés est en elle-même manifeste, ils ne pourront s’approcher de la communion eucharistique que remoto scandalo.
De toutes façons, le Pape a déjà rappelé plusieurs fois qu'on ne pouvait pas communier en état de péché mortel:
https://catholicherald.co.uk/news/2018/ ... communion/
Il ne considère donc pas que les situations, comme celle-là, sont des péchés mortels sur la durée.
Si j'ai écrit cette série de questions tout en insistant sur la signification de chaque terme, c'était précisément pour souligner qu'il y a un problème de logique derrière : s'il était possible de ne pas répondre aux exigences de l’Évangile tout en étant sans péché, la pratique serait facultative et les commandements caduques - des recommandations ou des suggestions plutôt - et le Christ aurait enseigné pour rien. Il s'agissait bien là d'exprimer qu'il n'y a pas d'autres voix qui évite le péché, ce qui équivaut à dire, par la Grâce à l'Esprit Saint, hors de l’Église point de salut. Notre Foi nous amène à l'évidence que tout exemple que vous pourrez trouver de situation voulue par Dieu ne peut être que conforme aux exigences de l’Évangile.
Mon cher Carhaix, je rejoints Suliko dans sa surprise et sa déception quant à votre prise de position en faveur de ce qui somme toute est semblable à la dissolubilité du mariage.Carhaix a écrit :Si cela peut vous rassurer, mes propres parents ne se sont pas mariés à l'église. On ne peut pas exiger que la doctrine s'adapte au cas personnel de chacun.Hantouane a écrit : ↑sam. 11 mai 2019, 11:14Je peux peut-être témoigner du cas de ma famille pour nuancer le fait que l on ne puisse se marier à l Église après un divorce. Mon père s est marié jeune et à perdu sa fille en bas âge suite à une maladie congénitale si je ne me trompe. Le couple n à pas tenu à ce drame... Ma mère s est ensuite mariée à mon père mais elle ne pu se marier à l Église, ce qui l à marquée parce qu elle était issue d une famille catholique pratiquante et son père à pu lui faire la réflexion que ce n était pas le bon... Ce cas peut faire réfléchir. Suis je pour autant le fruit, moi et mon frère, d une union illégitime ?
La seule vraie question qui se pose, c'est si la doctrine de l'Église peut évoluer en fonction de l'évolution des mœurs de la société. Qu'est-ce qui rend la doctrine juste ? L'Église a-t-elle le pouvoir de la changer ?
Dans les Actes des apôtres, on voit les disciples réunis en Concile prendre une décision à propos des viandes et de la circoncision. Plus récemment, on a vu qu'elle pouvait évoluer, sur la question des indulgences. Qu'est-ce qui empêche d'adopter de nouvelles règles sur la question du mariage ? Que signifie la remise des clefs à Saint Pierre ? Ces dispositions légales ont-elles une valeur absolue et dogmatique, ou ont-elles essentiellement trait à l'organisation de la communauté chrétienne ?
Personnellement, je me sentirais ouvert à une évolution, à condition qu'elle soit dite clairement (au lieu de louvoyer et de filouter comme on le voit si souvent), et qu'elle aille dans le sens de la justice, de la charité, et non dans le sens de l'égoïsme, du consumérisme, de l'hédonisme.
Par exemple, une femme battue devrait pouvoir faire annuler son mariage. On peut considérer que le conjoint qui se conduit indignement, de façon grave, n'a pas respecté son contrat, et que par conséquent, il y a une tromperie qui invalide le sacrement.
Mais dans le cas, banal, d'une personne qui n'aime plus son conjoint, et a envie de nouveauté, et souhaite voir, par exemple, le père s'éloigner, pour s'installer avec un nouveau conjoint qui fera office de pièce rapportée (je prends le cas qui me semble classique), je trouve que ça ne va pas tellement dans le sens de l'évangile, car si le Christ écarte la répudiation, c'est qu'elle est justement contraire à la charité, puisqu'elle consiste à abandonner le conjoint qui n'est plus aimé et désiré, et s'en débarrasser comme d'un objet devenu obsolète, dans le seul but de connaître de nouvelles amourettes (qui auront elles aussi une durée limitée). Si on est dans cet état d'esprit, il me semble que l'on n'est pas vraiment disciple du Christ.
En dehors du fait que le mauvais comportement de l'un des 2 membres du couple ne soit pas une raison de prononcer une annulation comme l'a expliqué Suliko, vous venez d'entrouvrir une porte qui peut s'étendre à bien des sujets même si on ne se focalise que sur le mariage. On peut mettre beaucoup de choses dans la violence conjugale. De plus, une femme victime de violence physique n'a pas grand chose à envier à celle victime de violence morale. Comment justifieriez-vous à terme le fait que les coups au corps vous semblent inadmissibles au point de valider une annulation du mariage et pas les coups au moral? Et là encore, dans la violence morale, on peut y mettre bien des choses... En définitive, je pense que votre raisonnement finirait par vous faire étendre vos considérations au point d'annuler les mariages peu ou prou pour les mêmes motifs et à la même fréquence que les autorités civiles prononcent des divorces. Vous qui aimez parler concrètement, vous devez aisément reconnaitre que tout ceci ne ferait qu'ajouter d'avantage de confusion dans l'esprit des gens.
Quant à votre interprétation du passage traitant de l'interdiction de la répudiation, je la trouve inexacte. Le Christ n'empêche pas les couples de se séparer par charité mais parce qu'unis en Dieu, ils ne forment qu'une seule chair et c'est au nom de cela que les deux époux sont appelés à vivre en harmonie. Pour illustrer la chose, le Christ nous rappelle le premier état des choses tel qu'établi par Dieu lui-même au Commencement au travers de l'exemple d'Adam et Eve, dérogé temporairement par Moïse avec l'aval de Dieu au travers de la Loi, MAIS rétabli par le Christ au travers de l’Évangile.
Que la Paix du Christ vous accompagne tous!