La tentation du cléricalisme

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Kerygme
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La tentation du cléricalisme

Message non lu par Kerygme » jeu. 17 oct. 2019, 15:16

Bonjour à tous,


Je place ce post ici car les liens que je vais proposer sont un enseignement (théologique mais pas que...) mais il s'avère que j'aurais pu les placer à d'autres endroits. J'ai cherché et n'ayant pas trouvé de sujet titré "cléricalisme" alors je me suis permis d'en créer un.

Voici donc 3 vidéos d'un colloque (que j'ai trouvé passionnant) et qui a eu lieu au mois d'avril 2019 près de chez moi à l'université de théologie de Strasbourg.
Ces vidéos ont été rendues disponibles récemment par la chaîne KTO, aussi je me permet de vous les proposer. L'approche canonique, théologique, ecclésiologique mais également sur l'expérience personnelle du pape François apportent un éclairage sur le sujet et les actions qui en découlent.

Bon visionnage pour les courageux ( 4h au total).

La tentation du Cléricalisme (1/3) - vidéo 1
La tentation du Cléricalisme (2/3) - vidéo 2
La tentation du Cléricalisme (3/3) - vidéo 3
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gerardh
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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par gerardh » jeu. 17 oct. 2019, 19:44

____

Bonsoir,

Je vais prendre le temps de visionner ces disquettes. J'en suis déjà à ma minute 22 où l'on parle de délits et de fautes.

[...]


___________

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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Kerygme » ven. 18 oct. 2019, 15:40

Bonjour Gerardh,
gerardh a écrit :
jeu. 17 oct. 2019, 19:44
____
[...]
___________
Comme je vois que vous avez été modéré permettez-moi d'essayer de vous donner une définition de ce qu'est le cléricalisme, qui n'est pas une opposition au clergé si telle était l'orientation prise ou que la vous la visionniez exclusivement à charge :

Le cléricalisme c’est s’attribuer, à soi-même, un pouvoir qui nous est confié pour le service des autres.
Cela peut venir d'un clerc ou d'un laïc en responsabilité pour lui-même, autant qu'un laïc qui octroie ce pouvoir au clerc.
Même si ce terme contient "clerc", on peut aisément comprendre que le cléricalisme peut se retrouver dans toute autre confession chrétienne.

J'aime bien d'ailleurs la conclusion de M. DUCROS (vidéo 3 je crois) sur ce sujet et que j'avais notée :

"La dénonciation du cléricalisme ne va pas sans une éducation. Il y a un devoir pour les chrétiens de s’instruire dans les choses de la foi. Plus ils restent bêtes, plus ils restent ignorants, plus ils abandonnent aux clercs la maîtrise de leur vie spirituelle et au-delà.".

Cordialement.
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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Cinci » sam. 19 oct. 2019, 20:28

A vrai dire, l'intervention la plus pertinente se trouve dans le 2e vidéo avec le petit exposé de Mgr Moulin-Beaufort. S'il fallait consulter dix minutes seulement de toute la série, c'est son propos qu'il faudrait entendre.

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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Levergero » dim. 20 oct. 2019, 10:29

Pour être fidèle à l’esprit du Christ et à l’évangile, le Pape François exhorte l’Eglise à se libérer du cléricalisme.

Extrait et citation marquante ;

Un attachement qui bride la liberté :

« Seule une Eglise libérée du pouvoir et de l’argent, libérée des triomphalismes et des cléricalismes, témoigne de façon crédible que le Christ libère l’homme. Et celui qui, par amour pour elle, apprend à renoncer aux choses qui passent, embrasse ce grand trésor: la liberté. Il n’est plus bridé par ses attachements, qui réclament toujours quelque chose de plus, mais n’apportent jamais la paix, et il sent que son cœur se dilate, sans inquiétudes, disponible pour Dieu et pour ses frères. »
(Discours du 5 mai 2018)



Voilà la bonne réponse de notre pape François au cléricalisme qui fleurit dans bon nombre de nos paroisses.

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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Toto2 » dim. 20 oct. 2019, 21:03

Et saluons les prédécesseurs de notre Très Saint Père le Pape François dans la dénonciation de cet abominable cléricalisme* :
https://www.histoire-image.org/fr/etude ... eille-1905
Après la statue de Luther et les idoles païennes de Pachamama, pourquoi ne pas coller ce genre d'affiches à Saint Pierre de Rome?

Et déclarons avec le franc-maçon républicain Gambetta : "Le cléricalisme, voilà l'ennemi!" A côté d'une telle sagesse, que valent les paroles du curé d'Ars?
« C’est le prêtre qui continue l’œuvre de Rédemption sur la terre. ».
« Quand vous voyez le prêtre, pensez à Notre-Seigneur Jésus-Christ. »
« Allez vous confesser à la Sainte Vierge ou à un ange. Vous absoudront-ils ? Vous donneront-ils le corps et le sang de notre Seigneur ? Non, la Sainte Vierge ne peut pas faire descendre son divin Fils dans l’hostie. Vous auriez deux cents anges là qu’ils ne pourraient vous absoudre. Un prêtre, tant simple qu’il soit, le peut. Il peut vous dire : Allez en paix, je vous pardonne. »
« Oh ! que le prêtre est quelque chose de grand ! »
« Un bon pasteur, un pasteur selon le cœur de Dieu, c’est là le plus grand trésor que le bon Dieu puisse accorder à une paroisse, et un des plus précieux don de la miséricorde divine. »
« Laissez une paroisse vingt ans sans prêtre : on y adorera les bêtes. »
Et passons sous silence ce que Saint François faisait ou disait :
« Il vénérait les prêtres et embrassait tout l’ordre ecclésiastique d’une extrême affection. » Saint François n’attendait pas que les prêtres lui manifestent quelque sympathie pour leur montrer son respect. Le fondement de cette dévotion est avant tout surnaturel, aussi invitait-il instamment ses frères « à tenir en révérence les prêtres qui administrent ces vénérables et très hauts sacrements et, en quelque lieu qu’ils les rencontrent, à fléchir le chef devant eux et à leur baiser la main ».
Il n'avait rien compris, le pauvre!

[...]

* on ne sait pas trop ce que ce terme désigne, mais peu importe après tout!
Si quelqu'un vient à vous sans cette doctrine, ne le saluez pas

que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d'y parler; [...] il est malséant à une femme de parler dans l'Église.

Nous réclamons la constance de votre zèle contre les ennemis du célibat ecclésiastique ....défendre de toutes vos forces une loi de si haute importance et de repousser les traits dirigés contre elle par des hommes que tourmentent les plus infâmes passions.

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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Cinci » lun. 21 oct. 2019, 0:05

Bonjour,

Je veux faire plaisir à Kérygme.

J'indique la partie qui me semble être la plus intéressante au travers les trois liens fournis. Mgr Moulin-Beaufort apparaît le plus intéressant pour moi au sens de la clarté du propos, de la définition plus précise de ce que notre Saint Père tiendrait à faire ressortir comme étant du cléricalisme malsain, dangereux et trahissant la mission de l'Église.

et

En même temps, je reste dubitatif par rapport à l'esprit d'ensemble qui pourrait animer les organisateurs de ce colloque ou certains des invités. Ainsi, le premier intervenant qui ouvre la série et qui se réfère à Gambetta. Ce premier invité a pu faire certaines remarques douteuses. Le mieux ce serait encore de disposer d'un compte-rendu écrit de ce que chacun a pu dire.

D'emblée, je pourrais facilement y voir, là-dedans, des forces progressistes et libérales y développant leur "entrisme" dans le sein de l'Église, et en vue de parfaire l'entreprise de démolition des vieux repères qui indisposeraient tant nos acteurs de la société civile. Peut-être ... [?] Mais bon joueur, je serais toujours disposé, ici, à tenter d'y retirer quand même les bribes de vérité (il y en a, il y en a ) pouvant s'inscrire dans la critique, tout en demeurant prudent, très peu enthousiaste.

____
p. s. : j'ai eu le temps de lire le message de Toto2 désormais balayé. Je ne crois pas que c'était utile de couper. Il me semble que les gens auraient le droit d'exprimer leur sentiment. Mais ce n'est pas moi qui ai le pouvoir sur le couteau chirurgical.

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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Kerygme » lun. 21 oct. 2019, 14:58

Bonjour Cinci,


Tout d'abord merci de vouloir me faire plaisir, néanmoins certains désaccords ne me font pas penser que vous puissiez être déplaisant.

Il est évident qu'il y en a pour tous les goûts, on peut être d'accord avec certains propos et non avec d'autres, et parfois les deux chez un même intervenant. Chez chacun il y a des pistes intéressantes.

Mgr de Moulin-Beaufort est bien entendu très plaisant puisqu'il tient un discours très ecclésiale, de même que l'approche historique l'est pour comprendre comment s'est installé le cléricalisme et de quoi il s'est nourrit.

Mais j'avoue qu'avant que le pape François n'attire notre attention sur le sujet, je pensais que c'était une situation ou une conséquence normale à la vie de l'Église. Tout comme un militaire qui donnera une importance différente à une personne en fonction de son grade, voir même à son épouse, car différenciant inégalement fonction et individu.

Ce que je trouve intéressant c'est lorsqu'on transpose à nos paroisses, et particulièrement dans le cadre de regroupements en communautés de paroisses. On peut être confronté à des attitudes antagonistes : une paroisse plus conservatrice qui va accorder un pouvoir au Curé dépassant son pouvoir de gouvernance (et il peut être tentant d'en user pour imposer/contrôler), et l'autre plus progressiste qui va suspecter/s'opposer à tout ce qui vient du Curé, de son vicaire ou d'un prêtre coopérateur en oubliant cette même gouvernance.

Dans un cas comme dans l'autre il manque une juste mesure, on va dans l'excès des deux côtés : dans le cléricalisme et dans l'anticléricalisme.
Mais si je trouve que l'anticléricalisme est souvent grossier ou irrespectueux, le cléricalisme est lui plus insidieux, voir pervers.

Ainsi, je me rends compte de luttes de pouvoir internes (clercs <-> laïcs, laïcs <-> laïcs), et pour ces derniers de personnes qui finissent par ne plus être au service d'une mission mais qui s'identifient à la mission et au pouvoir qu'elle apporte; et parfois contre l'intérêt de leur communauté pour le conserver.

Et paradoxalement, je trouve que ce cléricalisme est souvent plus présent chez des prêtres que leur évêque.

C'est en ce sens que je vois la nécessité d'agir contre un certain cléricalisme car, selon mon observation qui est très situationnelle et pas forcément juste, je trouve que cela sclérose la vie paroissiale qui finit par s'inscrire dans une évangélisation de maintenance plutôt que missionnaire.


Cordialement.
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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Fée Violine » sam. 26 oct. 2019, 18:11

Toto2 a écrit :
dim. 20 oct. 2019, 21:03
cléricalisme* :

* on ne sait pas trop ce que ce terme désigne, mais peu importe après tout!
Justement : il faudrait peut-être commencer par le définir, avant de se disputer.

Il me semble que le problème dans le cléricalisme, ce n'est pas le prêtre (merci pour les belles citations du curé d'Ars et de st François), c'est le -isme.

D'ailleurs, la définition du cléricalisme a été donnée plus haut dans ce fil. Vous n'avez pas dû lire, sinon vous auriez pu voir que ça n'a aucun rapport avec les opinions de Gambetta !

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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Toto2 » sam. 26 oct. 2019, 22:07

Bonjour,

Il faudrait surtout définir ce qu'est le cléricalisme, avant de l'attaquer! Est-ce à dire que le Pape François dénonce le cléricalisme à longueur de temps sans avoir esquissé une définition?

J'avais lu avec attention le fil ici, et effectivement une définition avait été donnée :
Le cléricalisme c’est s’attribuer, à soi-même, un pouvoir qui nous est confié pour le service des autres.
Définition que j'avais trouvée alors imprécise et ne collant pas avec les définitions que l'on peut trouver sur l'internet.
D'abord le pouvoir qui nous est confié ne l'est pas pour le service des autres, mais pour le service du salut de leur âme, et donc du salut de l'âme du clerc.
Ensuite Si un prêtre récite sa messe privée, s'attribue-t-il un pouvoir? Ne voit on pas que la récitation de la messe bénéficie surnaturellement à l'ensemble de l'Eglise? Qu'appelle t on "s'attribuer un pouvoir"?
Tout cela manque de précision
ça n'a aucun rapport avec les opinions de Gambetta !
Voilà une affirmation qu'il serait bon de développer. Parce que, au moins à première vue, quand le pape François dénonce le cléricalisme et Gambetta aussi, il y a similitude du discours. Personnellement quand j'ai entendu ces premières attaques contre le cléricalisme, cela m'a immédiatement fait penser au frères trois points de la IIIe République.

Le discours est là : http://clioweb.free.fr/textes/gambetta1877.htm

La dénonciation du pouvoir de l'Eglise par Gambetta me paraît faire écho à "Eglise libérée du pouvoir " de François.
Si quelqu'un vient à vous sans cette doctrine, ne le saluez pas

que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d'y parler; [...] il est malséant à une femme de parler dans l'Église.

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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Toto2 » sam. 26 oct. 2019, 22:20

D'ailleurs aleteia lui-même reconnaît les similitudes : https://fr.aleteia.org/2018/09/21/le-cl ... a-lennemi/ , or ce site a été aidé à ses débuts par le conseil pontifical pour les communications sociales et le conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation (donc pas un site qui aurait le tort infamant d'oser être conservateur voire tradi).
Si quelqu'un vient à vous sans cette doctrine, ne le saluez pas

que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d'y parler; [...] il est malséant à une femme de parler dans l'Église.

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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Levergero » dim. 27 oct. 2019, 10:07

A Toto2 :

Définition du cléricalisme : Système ou tendance en vertu desquels le clergé, sortant du domaine religieux, se mêle des affaires publiques et tend à y faire prédominer son influence.

C'est clair et net, non ? C'est exactement ce qu'a voulu dire notre pape François.

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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Toto2 » dim. 27 oct. 2019, 10:27

Cette définition n'avait pas été donnée sur le fil, mais merci d'apporter de l'eau à mon moulin : c'est peu ou prou ce que Gambetta dénonçait.
Non, je ne veux pas dire ici les noms de ces hommes ; mais vous savez bien qui ils sont tous, puisqu'ils appartiennent à la haute Assemblée. Ils s'y sont réfugiés comme dans une citadelle, et, toutes les fois qu'on y fait une élection, c'est une élection qui a pour but d'y introduire une haute individualité du personnel des comités catholiques. (Rumeurs à droite).

La France ne peut s'y tromper, quand elle voit que ce sont les mêmes hommes, qui, au 24 mai, se déclaraient, dans leur conduite politique et privée, soumis au Syllabus le prenant pour règle de leurs actions, (...) et qui poursuivent, au dehors leur campagne contre nos institutions au nom du cléricalisme ; qui ont considéré que le Sénat devait être le refuge, le réduit pour exercer sur le gouvernement, sur le pouvoir exécutif une pression incessante. [...]

Nous en sommes arrivés à nous demander si l'Etat n'est pas maintenant dans l'Eglise, à l'encontre de la vérité des principes qui veut que l'Eglise soit dans l'Etat.

Quant à moi, je suis partisan du système qui rattache l'Eglise à l'Etat
Et cette doctrine impie, moultes fois condamnées par les Pontife, est reprise par le Pape François.

Quanta Cura, bienheureux Pape Pie IX :
En effet, il vous est parfaitement connu, Vénérables Frères, qu’aujourd’hui il ne manque pas d’hommes qui, appliquant à la société civile l’impie et absurde principe du Naturalisme, comme ils l’appellent, osent enseigner que « la perfection des gouvernements et le progrès civil demandent impérieusement que la société humaine soit constituée et gouvernée, sans plus tenir compte de la religion que si elle n’existait pas, ou du moins sans faire aucune différence entre la vraie religion et les fausses. » De plus, contrairement à la doctrine de l’Écriture, de l’Église et des saints Pères, ils ne craignent pas d’affirmer que « le meilleur gouvernement est celui où l’on ne reconnaît pas au pouvoir l’obligation de réprimer, par la sanction des peines, les violateurs de la religion catholique, si ce n’est lorsque la tranquillité publique le demande. » En conséquence de cette idée absolument fausse du gouvernement social, ils n’hésitent pas à favoriser cette opinion erronée, on ne peut plus fatale à l’Église catholique et au salut des âmes, et que Notre prédécesseur d’heureuse mémoire, Grégoire XVI, appelait un délire, savoir, que « la liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme, qui doit être proclamé et assuré dans tout État bien constitué ; et que les citoyens ont droit à la pleine liberté de manifester hautement et publiquement, leurs opinions, quelles qu’elles soient, par la parole, par l’impression ou autrement, sans que l’autorité ecclésiastique ou civile puisse le limiter. » Or, en soutenant ces affirmations téméraires, ils ne pensent pas, qu’ils prêchent une liberté de perdition, et que, s’il est toujours permis aux opinions humaines d’entrer en conflit, il ne manquera jamais d’hommes qui oseront résister à la Vérité et mettre leur confiance dans le verbiage de la sagesse humaine, vanité extrêmement nuisible que la foi et la sagesse chrétiennes doivent soigneusement éviter, conformément à l’enseignement de Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même.

Et parce que là où la religion est bannie de la société civile, et la doctrine et l’autorité de la révélation divine rejetée, la vraie notion, de la justice et du droit humain s’obscurcit et se perd, et la force matérielle prend la place de la justice et du vrai droit, on voit clairement pourquoi certains hommes, ne tenant aucun compte des principes les plus certains de la saine raison, osent publier que la volonté du peuple, manifestée par ce qu’ils appellent l’opinion publique ou de telle autre manière, constitue la loi suprême, indépendante de tout droit divin et humain ; et que dans l’ordre politique les faits accomplis, par cela même qu’ils sont accomplis, ont la valeur du droit.

Mais qui ne voit, qui ne sent très-bien qu’une société soustraite aux lois de la religion et de la vraie justice ne peut avoir d’autre but que d’amasser, d’accumuler des richesses, et d’autre loi, dans tous ses actes, que l’indomptable désir de satisfaire ses passions et de se procurer des jouissances.

Syllabus errorum, Pie IX :
Erreurs relatives à la société civile, considérée soit en elle-même, soit dans ses rapports avec l’Église.

L’Église doit être séparée de l’État et l’État séparé de l’Église.
Saint Pie X, Vehementer nos
Fausseté du principe de la Séparation
Qu'il faille séparer l'Etat de l'Eglise, c'est une thèse absolument fausse, une très pernicieuse erreur. Basée, en effet, sur ce principe que l'Etat ne doit reconnaître aucun culte religieux, elle est tout d'abord très gravement injurieuse pour Dieu, car le créateur de l'homme est aussi le fondateur des sociétés humaines et il les conserve dans l'existence comme il nous soutient.

Nous lui devons donc, non seulement un culte privé, mais un culte public et social, pour l'honorer.

En outre, cette thèse est la négation très claire de l'ordre surnaturel; elle limite, en effet, l'action de l'Etat à la seule poursuite de la prospérité publique durant cette vie, qui n'est que la raison prochaine des sociétés politiques, et elle ne s'occupe en aucune façon, comme lui étant étrangère, de leur raison dernière qui est la béatitude éternelle proposée à l'homme quand cette vie si courte aura pris fin.

Et pourtant, l'ordre présent des choses qui se déroulent dans le temps se trouvant subordonné à la conquête de ce bien suprême et absolu, non seulement le pouvoir civil ne doit pas faire obstacle à cette conquête, mais il doit encore nous y aider.

Cette thèse bouleverse également l'ordre très sagement établi par Dieu dans le monde, ordre qui exige une harmonieuse concorde entre les deux sociétés.

Ces deux sociétés, la société religieuse, et la société civile, ont, en effet, les mêmes sujets, quoique chacune d'elles exerce dans sa sphère propre son autorité sur eux.

Il en résulte forcément qu'il y aura bien des matières dont elles devront connaître l'une et l'autre, comme étant de leur ressort à toutes deux.

Or, qu'entre l'Etat et l'Eglise l'accord vienne à disparaître, et de ces matières communes pulluleront facilement les germes de différends qui deviendront très aigus des deux côtés.

La notion du vrai en serra troublée .et les âmes remplies d'une grande anxiété.

Enfin, cette thèse inflige de graves dommages à la société civile elle-même, car elle ne peut pas prospérer ni durer longtemps lorsqu'on n'y fait point sa place à la religion, règle suprême et souveraine maîtresse quand il s'agit des droits de l'homme et de ses devoirs. Aussi, les pontifes romains n'ont-ils pas cessé, suivant les circonstances et selon les temps, de réfuter et de condamner la doctrine de la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

Notre illustre prédécesseur Léon XIII, notamment, a. plusieurs fois, et magnifiquement exposé ce que devraient être, suivant la doctrine catholique, les rapports entre les deux sociétés. "Entre elles, a-t-il dit,. il faut nécessairement qu'une sage union intervienne, union qu'on peut non sans justesse ; comparer à celle, qui réunit dans l'homme, l'âme et le corps." "Quaedam intercedat necesse est ordinata colligatio inter illas quae quidem coniuntioni non immerito comparatur per quam anima et corpus in homine copulantur." Il ajoute encore: "Les sociétés humaines ne peuvent pas, sans devenir criminelles, se conduire comme si Dieu n'existait pas ou refuser de se préoccuper de la religion comme si elle leur était chose étrangère ou qui ne pût leur servir de rien. Quant à l'Eglise, qui a Dieu lui-même pour auteur, l'exclure de la vie active de la nation, des lois, de l'éducation de la jeunesse, de la société domestique, c'est commettre une grande et pernicieuse erreur!" "Civitates non possunt, citra seclus, genere se, tanquam si Deus omnino non esset, aut curam religionis velut alienam nihil que profituram ablicere. Ecclesiam vero quam Deus ipse constituit ab actione vitae excludere, a legibus, ab institutione adolescentium, a societate domestica, magnus et perniciosus est error." (Lettre encyclique Immortale Dei, 1er nov. 1885.)

Mirari vos, Grégoire XVI
Nous ne pourrions augurer des résultats plus heureux pour la religion et pour le pouvoir civil, des désirs de ceux qui appellent avec tant d'ardeur la séparation de l'Église et de l'État, et la rupture de la concorde entre le sacerdoce et l'empire. Car c'est un fait avéré, que tous les amateurs de la liberté la plus effrénée redoutent par dessus tout cette concorde, qui toujours a été aussi salutaire et aussi heureuse pour l'Église que pour l'État.
Etc.
Si quelqu'un vient à vous sans cette doctrine, ne le saluez pas

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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Toto2 » dim. 27 oct. 2019, 21:02

En fait, je pourrais me borner à vous renvoyer vers les textes de la messe de ce jour (missel 62) où nous fêtons le Christ Roi et l'encyclique Quas primas, on serait dans le thème.

[...]
Si quelqu'un vient à vous sans cette doctrine, ne le saluez pas

que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d'y parler; [...] il est malséant à une femme de parler dans l'Église.

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Re: La tentation du cléricalisme

Message non lu par Fée Violine » lun. 28 oct. 2019, 1:16

Levergero a écrit :
dim. 27 oct. 2019, 10:07
A Toto2 :

Définition du cléricalisme : Système ou tendance en vertu desquels le clergé, sortant du domaine religieux, se mêle des affaires publiques et tend à y faire prédominer son influence.

C'est clair et net, non ? C'est exactement ce qu'a voulu dire notre pape François.
Non Levergero, ce n'est pas du tout de ça que parle le pape.
La définition que vous donnez (et je vous en remercie car au moins maintenant on sait de quoi on parle), c'est celle du cléricalisme visé par Gambetta - puisque Toto a évoqué Gambetta. C'est le cléricalisme des anticléricaux.

Ça n'a strictement rien à voir avec ce dont nous parlons. Le pape ne souhaite pas que les prêtres n'aient pas d'influence dans la société, ce serait débile. Le pape s'adresse aux laïcs : il souhaite que nous soyons des chrétiens intelligents et actifs, pas des gamins qui attendent que le prêtre décide tout à leur place.

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