Bonjour,
Si je suis sceptique sur le droit qu'aurait un curé de refuser le mariage religieux à deux baptisés célibataires, je suis par contre certaine qu'il a le droit - et le devoir - de refuser ce genre de chants profanes. La liturgie est quelque chose de codifié. On ne choisit ni les lectures ni les chants ! Ce n'est pas possible. Si les choses étaient donc présentées clairement dès le début aux fiancés non pratiquants, peut-être que soit ils respecteraient la liturgie, voire même se rapprocheraient à l'occasion de l'Eglise, soit ils renonceraient à un mariage religieux où la créativité n'est pas de mise... Idem pour les funérailles, sauf que là, il y a en plus des règles précises - et plus du tout respectées... - au sujet de qui à droit à une telle messe. Voici ce qu'en disait le code de droit canon de 1917 :
Sont privés de la sépulture ecclésiastique, à moins qu'ils n'aient donné quelque signe de pénitence avant leur mort :
n1) Ceux qui ont fait apostasie notoire de la foi chrétienne, ou sont attachés notoirement à une secte hérétique, ou schismatique, ou à la secte maçonnique, ou aux sociétés du même genre.
n2) Les excommuniés ou interdits après une sentence condamnatoire ;
n3) Ceux qui se sont donnés la mort délibérément ;
n4) Ceux qui meurent en duel, ou d'une blessure qu'ils y ont reçue ;
n5) Ceux qui ont ordonné que leur corps soit livré à la crémation ;
n6) Les autres pécheurs publics et manifestes.
Même le code de 1983 cite des interdits, bien que plus faiblement :
Doivent être privés des funérailles ecclésiastiques, à moins qu'ils n'aient donné quelque signe de pénitence avant leur mort:
1 les apostats, hérétiques et schismatiques notoires;
2 les personnes qui auraient choisi l'incinération de leur propre corps pour des raisons contraires à la foi chrétienne;
3 les autres pécheurs manifestes, auxquels les funérailles ecclésiastiques ne peuvent être accordées sans scandale public des fidèles.
Si quelque doute surgit, l'Ordinaire du lieu, au jugement duquel il faudra s'en tenir, sera consulté.
Aujourd'hui, cela n'est plus du tout respecté et les funérailles religieuses sont vues de fait comme un droit et surtout, comme une cérémonie où on se remémore le défunt, et plus du tout comme un saint sacrifice où on prie pour que Dieu lui épargne l'Enfer et le Purgatoire et ait pitié de lui. C'est terrible. Si on croit que tout le monde ou presque va immédiatement au Ciel, il me semble évidemment que l'on ne prie plus pour les défunts, ou seulement pour demander à Dieu de nous consoler. Quant aux indulgences (y compris pour les défunts), c'est en découvrant la liturgie traditionnelle que j'ai appris que cette pratique existait encore et était tout à fait orthodoxe ! Dommage...