Quand l'Eglise nous transperce le coeur...

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Raistlin
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Re: Quand l'Eglise nous transperce le coeur...

Message non lu par Raistlin » ven. 19 déc. 2008, 11:29

J'aime beaucoup une anecdote qui raconte que saint Josémaría Escrivá disait qu'il aimait l'Église malgré tout ; c'est-à-dire malgré ses erreurs et celles des autres
Moi je n'aime pas trop cette attitude négative qui consiste à ne voir que les fautes de l'Eglise.
L'Eglise est Sainte et composée de pécheurs. N'oublions pas sa sainteté...

Quand j'aime une personne, j'aime d'abord ses qualités avant de penser que je l'aime "malgré ses défauts".

Fraternellement,
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Théophane
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Re: Quand l'Eglise nous transperce le coeur...

Message non lu par Théophane » ven. 19 déc. 2008, 17:38

C'est justement de cette façon que saint Josémaría aimait l'Église : parce qu'elle est sainte et qu'en elle uniquement se trouvent le salut et la vraie religion, et cela malgré les erreurs de chacun. D'un point de vue juridique, l'Église est une société parfaite en tant que personne morale, mais les personnes physiques qui la composent sont pécheresses.

Voici quelques autres paroles tirées d'une homélie de saint Josémaría Escrivá sur l'Église :

Celui qui, apercevant les défauts et les misères de n'importe quel membre de l'Église, pour haut placé qu'il soit de par ses fonctions, sentirait diminuer sa foi en l'Église et au Christ, ferait preuve de bien peu de maturité. (...) Quand le Seigneur permet que la faiblesse humaine apparaisse, notre réaction doit être celle que nous aurions si nous voyions notre mère malade ou traitée avec indifférence : l'aimer davantage, lui donner davantage de marques extérieures et intérieures d'affection. (...) Ces défauts, chez notre sainte Mère, sont le résultat de l'action des hommes qui peuvent atteindre des limites extrêmes dans la malice, mais qui ne parviendront jamais à détruire, ni même à porter atteinte à ce que nous avons appelé la sainteté originelle et constitutive de l'Église.

Homélie du 4 juin 1972
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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Raistlin
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Re: Quand l'Eglise nous transperce le coeur...

Message non lu par Raistlin » ven. 19 déc. 2008, 18:23

Théophane a écrit :Celui qui, apercevant les défauts et les misères de n'importe quel membre de l'Église, pour haut placé qu'il soit de par ses fonctions, sentirait diminuer sa foi en l'Église et au Christ, ferait preuve de bien peu de maturité. (...) Quand le Seigneur permet que la faiblesse humaine apparaisse, notre réaction doit être celle que nous aurions si nous voyions notre mère malade ou traitée avec indifférence : l'aimer davantage, lui donner davantage de marques extérieures et intérieures d'affection. (...) Ces défauts, chez notre sainte Mère, sont le résultat de l'action des hommes qui peuvent atteindre des limites extrêmes dans la malice, mais qui ne parviendront jamais à détruire, ni même à porter atteinte à ce que nous avons appelé la sainteté originelle et constitutive de l'Église.
Magnifique ! :clap:
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Gemma
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Re: Quand l'Eglise nous transperce le coeur...

Message non lu par Gemma » sam. 10 janv. 2009, 12:33

olive a écrit : Pour votre "persécution" vous faites certainement plus de bien a l'Église, dans le monde invisible, en offrant votre souffrance ; que vous ne l'auriez fait dans le monde visible, en jouant de l'orgue.
Le Seigneur sait le pain quotidien qu'Il vous donne pour votre sanctification.

... je dis cela mais je prie bien pour vous car aucune croix n'ai agréable a porter.. même si son joug est léger, il est bien présent !

Vous n'êtes pas seule, nous aussi, les fidèles au Pape et au Magistère de ma paroisse, souffrons de vivre l'agonie de l'Église. en union de prière et de douleur.

Votre petite sœur Olive
C'est ce que ne cesse de me répéter mon père spirituel ! et je suis d'accord dans la mesure où Jésus me fait la consolation de me le faire sentir. Il aime que je sois avec Lui toute seule dans ma cellule qui, parfois, me semble plus remplie qu'une cathédrale !

Merci à vous tous. Je vais tenter de joindre mon évèque mais j'ai peur qu'il ne sois pas disponible. Toutefois je m'arme pour lui parler avec amour pour l'Eglise, car j'apprends ici de Josemaria ce que Saint François d'Assise avait déjà enseigné : l'Eglise est saint, un point c'est tout.

Dans tous les cas VOS PRIERES ONT ETE ENTENDUES !! car quelques jours avant Noël, nous sommes allés dans une petite église située à 6km de notre village. Nous l'aimons beaucoup pour sa petitesse et sa vétusté, pour son bon parfum de vielle église de pierre... On y donne qu'une seule messe par mois hélas, mais c'est un autre prêtre, une autre paroisse.

A la fin de la messe, avant que nous ne montions dans la voiture, une dame qui était assise devant moi à l'office est venue demander qui chantait parmi nous. J'étais très gênée, je ne croyais pas avoir chanté si fort... Mais enfin l'église est si petite, une voix travaillée, on ne peut pas la cacher longtemps.
Cette dame m'a dit de venir me joindre à la chorale pour la messe de Noël et (je n'en demandais pas tant) de diriger un ou deux chant. Quel beau cadeau pour moi de la part de Jésus!!
Pour une messe par mois, ça suffit largement à me combler ! Je suis très heureuse. ça s'est très bien passé.

Cependant, me voici à un tournant bizarre de mon histoire: lors de la messe de l'Epiphanie, dans ma paroisse cette fois, j'ai vu au pupitre comme chantre, un jeune homme que j'avais connu dans la grande ville au conservatoire. Il ne fait pas partie de la paroisse d'ici mais il y vient à la messe pour les vacances. Il vient tout juste d'être baptisé. J'ai ressenti de l'amertume de voir qu'on lui a demandé à lui, alors que j'avais proposé depuis longtemps et que je suis assidue à l'office dans ce village.
Je sais que je me comporte avec peu de maturité, comme une petite fille ainée, agacée qu'on ait favorisé son petit frère qui fait moins d'efforts!

Mais je suis allée voir ce prêtre dont je vous parle depuis le début afin de lui ouvrir mon coeur, chose difficile quand on sait que sa petite "bigote-concubine" est juste derrière la porte à tout écouter pour tout répéter (je n'exagère pas).
J'ai parlé quand même car je n'ai pas de honte, et il m'a répondu que si ce jeune homme avait été engagé pour faire le ténor au pupitre, c'est parce qu'"il est né dans le village".
Quel choc ! je n'en revenais pas. On m'a dit aussi que personne ne savait qui j'étais ni d'où je venais et donc, on me laisse de côté.

Alors, faudra-t-il parler de soi? du rôti dans le four et des gens qui ont dit ou fait ceci ou cela ? n'est-ce pas mieux de parler de Jésus? Venir à la messe, communier au Corps du Christ et prier ensemble, n'est-ce pas déjà être unis au-delà du possible? Je ne suis pas venue pour copiner avec tout le monde (ça je le faisais avant ma conversion), mais pour chanter et prier. Pour vérifier que je sais le faire, je n'ai pas besoin de donner mon carnet de baptême ou de dire mon groupe sanguin quand même !!

Priez pour que cesse cette tyrannie... Et que Jésus me pardonne pour mon tempérament de feu..!

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Fée Violine
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Re: Quand l'Eglise nous transperce le coeur...

Message non lu par Fée Violine » sam. 10 janv. 2009, 13:34

Gemma a écrit :c'est parce qu'"il est né dans le village".
Quel choc ! je n'en revenais pas. On m'a dit aussi que personne ne savait qui j'étais ni d'où je venais et donc, on me laisse de côté.

Alors, faudra-t-il parler de soi? du rôti dans le four et des gens qui ont dit ou fait ceci ou cela ? n'est-ce pas mieux de parler de Jésus? Venir à la messe, communier au Corps du Christ et prier ensemble, n'est-ce pas déjà être unis au-delà du possible? Je ne suis pas venue pour copiner avec tout le monde (ça je le faisais avant ma conversion), mais pour chanter et prier. Pour vérifier que je sais le faire, je n'ai pas besoin de donner mon carnet de baptême ou de dire mon groupe sanguin quand même !!
Ça me rappelle mon arrivée ici (il y a 20 ans). Personne ne m'a demandé ce que je savais faire, on nous a juste donné le rôle des "pauvres de la paroisse" ! Les gens ont dit aussi "on ne sait pas d'où ils sortent etc". J'aurais pensé que pour le savoir, le plus simple c'est de demander, mais apparemment ça ne leur vient pas à l'esprit :-D
J'ai l'impression en effet qu'il n'est pas possible de parler directement de Jésus. Moi aussi je serais du genre à foncer dans le tas et à attaquer directement les sujets importants. Mais à la campagne, les règles de bienséance exigent qu'on commence par parler du temps qu'il fait, des petites choses, oui pourquoi pas du rôti et des voisins et tout ça. Les moeurs citadines leur font peur, je suppose. Il faut de la patience pour les apprivoiser.

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