Le déclin de l'Eglise Catholique en Europe

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jean_droit
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Re: Le déclin de l'Eglise Catholique en Europe

Message non lu par jean_droit » mer. 08 oct. 2008, 8:09

Serions nous sourds, muets et aveugles ?
Avez vous remarqué le peu de réactions aux propos du Saint Père.
Serait-ce parce qu'il a tenu des propos qui nous gênent ?
Bien sûr car nous sommes tous, en partie, collectivement responsables du déclin de l'Eglise de France.
Sujet tabou.
Pour ma part je pense que l'Eglise de France se porterait beaucoup mieux si elle analysait, enfin, les raisons de son déclin sans aller chercher ces raisons hors d'elle même.
Qui est prêt à reconnaitre ses erreurs ?
Bon ! C'est comme cela !

Heureusement que de nombreuses initiatives nouvelles sont comme des lumières chargées d'espérance.

Pour ce qui est de Paris les initiatives se succèdent.

Après la réception du Saint Père, nous embrayons sur "l'année du prêtre", sur la campagne d'Evangélisation de 2009, sur la mise en place de conférences au collège des Bernardins ....

A nous de relayer ces actions afin qu'elles se sombrent pas dans une indifférence polie.

jean_droit
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Re: Le déclin de l'Eglise Catholique en Europe

Message non lu par jean_droit » ven. 19 déc. 2008, 11:05

Je viens de lire un article "vigoureux" sur les tribulations de l'Eglise de France.

Sur le site de Pro Liturgia.

http://pagesperso-orange.fr/proliturgia ... ations.htm

Cela commence comme cela :

"Dans les années 1950-60, il était tout à fait possible, en France, qu'un séminariste n'ayant pas fait d'études de théologie solides, n'étant pas un passionné de la prière et de l'adoration, n'étant pas spécialement attaché au Siège apostolique, étant peu intéressé par la liturgie et sachant à peine chanter une oraison, soit ordonné prêtre. Dans le contexte de l'époque, il suivait le mouvement général et ne se faisait pas remarquer.
Dans les années 1960-70, il est devenu obligatoire que seuls de tels séminaristes carencés spirituellement et intellectuellement soient ordonnés.
Dans ces années-là, les séminaires diocésains et les facultés de théologie étaient devenus, grâce au silence complice des évêques diocésains, des lieux de "déformation". On y apprenait à rire de tout ce qu'enseignait le pape; la théologie était limitée à une perpétuellement remise en cause de ce qui était tenu pour vrai par l'Eglise, et l'exégèse - grand truc à la mode - était celle de Bultmann et Cie. Avec un tel régime, le premier venu pouvait se croire intelligent en ne sachant rien.
Peu à peu, les "épiscopables" ont été choisis dans les rangs de ces prêtres qui avait touché un peu à tout (Aumôneries, action Catholique, catéchèse, guitare, scoutisme... ) sans approfondir quoi que ce soit. A Rome, on est bien obligé de faire avec ce qu'on a..."

Soyons juste cela fait un peu brulôt mais certaines remarques ne sont pas dénuées de fondements.

J'ai toujours aimé ces articles qui vous interpellent même si toute diatribe est réductrice.

Par exemple elle oublie de parler de ceux qui, modestement, malgré les tempêtes, ont essayé de maintenir la barre de l'Eglise.

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Re: Le déclin de l'Eglise Catholique en Europe

Message non lu par Olivier » sam. 20 déc. 2008, 0:37

L'Eglise ne devrait-elle pas aussi reconvertir nos âmes avec l'art? On ne peut pas dire qu'on s'applique à construire les nouvelles églises et cathédrale, un mcdo demande plus.
L'Eglise et le pape actuel le fait avec la liturgie devrait remettre en honneur les arts aspirant au Beau, au Vrai et au Bien. Mais la liturgie ne suffit pas vous avez aussi la peinture, scultupture théâtre..

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Re: Le déclin de l'Eglise Catholique en Europe

Message non lu par jean_droit » lun. 22 déc. 2008, 18:44

Extrait d'un article de Patrice de Plunkett au sujet d'un article d'Olivier Roy :

http://plunkett.hautetfort.com/archive/ ... .html#more

La thèse, comme le soulige Patrice de Plunkett, me semble bien faible.

Reste à trouver une vraie explication au double constat : Succès des Evangéliques et échec de l'Eglise en France.

Enfin pour ce qui est des séminaires il faudrait savoir lesquels. Ceux des communautés et des traditionalistes se portent bien ou assez bien. Merci pour eux !


.................

Il affirme que les évangéliques progressent partout alors que l’Eglise catholique « prend la crise de plein fouet ». Puis il dit, par exemple, que Benoît XVI tente de « contrer » la crise en parlant « de plus en plus de culture et de moins en moins d’avortement ». Mais les évangéliques (qui progressent) parlent d’avortement, et même beaucoup... En parler ferait-il avancer les protestants, mais reculer les catholiques[1]? On aimerait que Roy donne la clé de cette énigme. On aimerait surtout qu’au lieu de généraliser, il entre dans le concret et tienne compte des nuances. L’Eglise catholique recule massivement en France, mais non ailleurs ; et « plus les jeunes catholiques vont aux JMJ, moins ils s’inscrivent dans les séminaires » (Olivier Roy), mais cela tient à la mentalité matérialiste mercantile des Français – et à trente ans de frilosité de leur Eglise (1970-2000) – plus qu’à l’influence de la mondialisation.

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Re: Le déclin de l'Eglise Catholique en Europe

Message non lu par zélie » dim. 04 janv. 2009, 20:33

jean_droit a écrit :Avez vous remarqué le peu de réactions aux propos du Saint Père.
Serait-ce parce qu'il a tenu des propos qui nous gênent ?
Personnellement, je pencherais plutôt pour l'indifférence, le désintérêt, parce que le propos de l'église n'a rien de "fashion" ni de nouveau. Le scoop 2000 ans après, c'est plus un scoop, c'est même plus une archive!
Bien sûr car nous sommes tous, en partie, collectivement responsables du déclin de l'Eglise de France.
Sujet tabou.
Pour ma part je pense que l'Eglise de France se porterait beaucoup mieux si elle analysait, enfin, les raisons de son déclin sans aller chercher ces raisons hors d'elle même.
Oui et non. Oui elle a semé et elle récolte. Non, elle n'était pas seule à semer, et beaucoup s'en s'ont donné à coeur joie car ce n'est pas tant le groupe d'hommes croyants qui gênait, que l'idée de Dieu Lui-même, obstacle sur la course au pouvoir sur les hommes.
Serions nous sourds, muets et aveugles ?
Anesthésiés pour le moins, il y a tellement plus visible, plus pressant, plus urgent, plus grave, plus haletant et plus matériel.

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Déclin de l'Église de France : abandonnons la langue de bois

Message non lu par jean_droit » dim. 11 janv. 2009, 10:55

Regardez cet article dans le site PRO LITURGIA.

Il décoiffe quelque peu.

De même dans la dernière livraison de France Catholique.

Enfin on est sorti de l'éternelle "langue de bois".

Il faut bien que l'on explique les causes du déclin de l'Eglise de France autrement que par "l'air du temps".

Cet exercice douloureux que nos évêques, nos prêtres et nous même devront faire sera des plus salutaires.

Comme une purge.

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Re: Il est temps d'abandonner la langue de bois

Message non lu par Etrigan » dim. 11 janv. 2009, 11:03

Sans liens ou résumés, difficile d'en discuter avec vous ^__^
« Le Verbe s’est incarné pour la Rédemption du Péché. Faudra-t-il que le Saint-Esprit s’incarne pour la rédemption de la sottise ? » Léon Bloy

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Re: Il est temps d'abandonner la langue de bois

Message non lu par jean_droit » dim. 11 janv. 2009, 12:08

J'avais oublié le lien. Excusez moi.
Ce qui est, effectivement, intéressant c'est que l'on parle pas mal, et surtout, des séminaires.
Ce qui s'est passé dans les séminaires lors des "années noires" commence à ressortir ce qui permet une meilleure analyse de la situation présente de l'Eglise de France.
Je suppose que les follies se sont maintenant calmées dans les séminaires.
Intéressant le passage où l'on parle de la connaissance par le Saint Père de la situation de l'Eglise de France.

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Re: Déclin de l'Eglise de France : abandonnons la langue de bois

Message non lu par Mistral » dim. 11 janv. 2009, 13:56

"premièrement, la crise que traverse l'Eglise en France est très largement imputable aux évêques qui, au lendemain du Concile, ont tout laissé se déliter dans les paroisses, les diocèses et les séminaires. Deuxièmement, que le pape Benoît XVI est la personne qui est la plus au fait des problèmes franco-français. Il sait donc l'urgence qu'il y a à nommer, partout où la crise s'est faite sentir, des évêques capables de progressivement restructurer les diocèses et de donner une formation solide aux jeunes qui seront les pasteurs de demain."

Années 1970 ---> années 2000 : 30 ans de massacre, ça suffit. :furieux:

Cet excellent article permet de comprendre beaucoup de choses effectivement, tant sur le plan des déviations liturgiques que sur la mollesse de l'engagement des évêques sur les questions de société : dans les années 70, le peu d'empressement de ceux-ci pour s'opposer à la loi sur l'IVG, l'année dernière encore, seuls 6 évêques soutenaient officiellement la "Marche pour la vie" (un exemple parmi tant d'autres).

La décennie qui va venir va être essentielle. Rome devra profiter du départ de nombreux évêques "soixanthuitards" pour les remplacer par des hommes à la Foi solidement affirmée et respectueux de l'orthodoxie doctrinale.
"Au lieu de craindre ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l'âme, craignez Celui qui peut précipiter dans la Géhenne corps et âme." (Matthieu 10 - 28)

"Chercher Dieu, c'est la foi, le trouver c'est l'espérance, le connaître c'est l'amour, le sentir c'est la paix, le goûter c'est la joie, le posséder c'est l'ivresse." (Marthe Robin - Si le grain de blé ne meurt)

"Ceux qui sont conduits par le Saint-Esprit ont des idées justes. Voilà pourquoi il y a tant d'ignorants qui en savent plus long que les savants." (Saint Curé d'Ars)

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Re: Déclin de l'Eglise de France : abandonnons la langue de bois

Message non lu par zélie » dim. 11 janv. 2009, 16:40

hou là! Qu'est-ce que ça fait du bien de lire un article pareil. Il correspond en bien des points à ce que j'ai vécu en tant que fidèle, et aux interrogations qui en découlaient (pas le chapitre "séminaires" qui est édifiant je suis bien d'accord, mais il se trouve que je ne suis qu'une simple femme).
Pour les messes en latin et le chant grégorien, je ne peux pas dire que cela m'ait manqué, je ne l'ai ni jamais vu, ni jamais entendu parler (suis-je trop jeune?); pourtant autant je bouge, autant je visite les églises et les offices. Pour le reste, bien des fois je me suis posée des questions (communion, adoration, prière à genoux, neuvaine, chapelet, respect de l'évangile, et j'en passe...); l'avantage de cet article, c'est d'avoir rassemblé les pièces du puzzle que je ne suis jamais arrivée à regarder d'un peu plus haut toute seule, d'avoir lier ce qui me paraissait incompréhensible ou disparate.

Mais aussitôt lu, aussitôt questionnement: pourquoi cette désintégration planifiée de l'Eglise? Pourquoi en France? Par qui sinon par les évêques eux-mêmes? Et ces évêques, qui manifestement désobéissaient au Concile, à quoi ou à qui obéissaient-ils alors? Car s'il y a une chose qui saute aux yeux, c'est bien l'union qui se dégage de ces évêques rebelles: ils sont tous allés dans le même sens, méthodiquement, froidement presque, (en tous les cas c'est l'impression que j'en ai). Alors, ça veut dire qu'ils n'ont pas agi seuls dans leur coin, car je sais d'expérience que de l'initiative personnelle sort une grande diversité, et aucune fusion aussi efficace d'objectifs. Donc pour agir il y a eu organisation à plusieurs, j'en mettrais ma main au feu. Pourquoi, eux si aimés de Dieu, ont-ils fait cela?
Je ne peux pas me dire que c'est simplement par orgueil intellectuel, pour être dans l'air du temps, parce que ce n'est pas suffisant.

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Re: Déclin de l'Eglise de France : abandonnons la langue de bois

Message non lu par jean_droit » dim. 11 janv. 2009, 21:21

L'article de France Catholique :

Remarque : Je trouve cet article un peu trop tarabiscoté pour mon goût.

http://www.france-catholique.fr/Les-lec ... glise.html

Début article :

................

Les leçons de la crise de l’Eglise des années 70-90
samedi 5 janvier 2008

L’Église en France à vécu une grave crise durant les années 70-90, sans en avoir vraiment analysé les causes en profondeur. Certains veulent pourtant clore un débat qui s’ouvre à peine. Même si la question est sensible, il apparaît au contraire utile de tenter d’en tirer les leçons afin de ne pas réitérer les erreurs commises. Un travail collectif de relecture et de discernement ne peut que porter des fruits utiles pour construire l’avenir.

Dans une tribune récente (La Croix, 8 novembre), un de nos évêques tente de couper court à des analyses de plus en plus nombreuses qui cherchent à décrypter les raisons de la crise profonde qu’a traversée l’Église de France durant les années 70-90. Étonnante et surprenante tentative d’allumer des contrefeux pour dédouaner de toute responsabilité la génération aux commandes pastorales de ces années très critiques. Cela illustre combien la question est sensible dans notre pays, alors qu’à Rome ou dans d’autres pays, ce travail a déjà été largement entamé. N’est-il donc pas nécessaire de se poser deux questions très simples pour camper ce débat que nous souhaitons avec bien d’autres voir se développer : « Pourquoi en est-on arrivé là ? », et surtout : « Quelles leçons en tirer pour la conduite pastorale de l’Église aujourd’hui et demain ? »

Que l’Église de France ne ferme pas le ban avant qu’il ne soit ouvert !

Même si les historiens ou les théologiens de demain ne manqueront pas de répondre très librement à ces questions, il nous semble dès à présent très sain et opportun pour l’Église de France de réaliser un premier discernement sans langue de buis sur cette période difficile dont nous payons aujourd’hui le prix pastoral et communautaire. Durant toutes ces années, la désertion ecclésiale a été massive ; parents d’enfants et de petits-enfants devenus incroyants, ou membres d’une génération baptismale dont la grande majorité ne connaît pas le Christ, il est logique de réclamer aujourd’hui un vrai « droit d’inventaire ».

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Re: Déclin de l'Eglise de France : abandonnons la langue de bois

Message non lu par ami de la Miséricorde » dim. 11 janv. 2009, 21:26

Voici le texte de Pro Liturgia dans son ensemble :

IL EST TEMPS D'ABANDONNER LA LANGUE DE BOIS

Notre clergé français nous a longtemps demandé, à nous fidèles laïcs, d'être des chrétiens "adultes", "responsables", qui "osent une parole forte". Mais quand nous, simples fidèles laïcs, au nom de l'exercice de notre responsabilité et de notre liberté de parole, nous nous sommes parfois autorisés à déclarer que la crise que traverse aujourd'hui l'Eglise, en France, est en grande partie imputable au clergé - et plus précisément aux évêques -, ça a dérangé. Brutalement, on n'a plus voulu de chrétiens "adultes": on a préféré des fidèles bêlants et l'on a accusé ceux qui osaient parler de manquer de charité ou de semer la division. Comme si le manque de charité n'avait pas d'abord été le fait de ceux qui ont refusé aux fidèles la liturgie et la catéchèse que l'Eglise voulait leur garantir; comme si la division n'était pas née de l'éclatement de la liturgie et, par la suite, de l'effondrement des paroisses puis de la division des paroissiens; comme si le clergé local, victime de l'absence de formation solide et atteint du syndrome anti-romain, n'avait pas eu sa part dans la crise actuelle.
Nos propos dérangent essentiellement un certain "clergé hexagonal" qui tente depuis des années de faire croire que tout a toujours été fait - et vraiment bien fait - pour que les enseignements de Vatican II soient appliqués partout, dans toutes les paroisses, à toutes les messes, à tous les niveaux des diocèses. En réalité, il faut bien, au nom de la vérité, dire que non seulement les enseignements du Concile n'ont pas été appliqué en France, mais qu'en plus - ce qui est au fond bien plus grave - les fidèles qui voulaient les appliquer ont été réduits au silence, montrés du doigt, expulsés - oui, proprement expulsés - des paroisses, au motif qu'ils n'étaient plus dans la mouvance de la pastorale qui devait s'y faire pour, disait-on, "bâtir l'Eglise de demain".
Propos exagérés, diront certains? En aucune façon, hélas. Nous avons sous les yeux de très nombreux documents qui prouvent l'exactitude des faits avancés. De plus, des ouvrages commencent à être publiés dont l'objectivité ne saurait être mise en cause: tous font état d'un véritable laisser-aller que, dans les années 1960-80, les évêques de France, dans leur grande majorité, ont laissé s'installer ou même ont encouragé. Et s'il fallait encore donner un exemple du silence coupable et malheureusement encore très actuel de l'épiscopat français, il suffirait de rappeler qu'aujourd'hui encore, aucun des récents documents magistériels concernant la liturgie n'a donné lieu à des corrections de ce qui se fait partout de travers dans les églises, ni conduit à des applications fidèles de ce qui doit se faire. C'est un signe qui ne saurait tromper personne.
Et si nous prenons ici la liberté de reprendre - respectueusement mais avec opiniâtreté - nos pasteurs, et d'abord les évêques diocésains, c'est parce que nous, fidèles qu'on dit être "de la base", sommes très lassés de recevoir d'eux des serpents quand nous leur demandons du pain. C'est parce que nous, simples fidèles, sommes découragés d'être, depuis plus de 40 ans, traités pour ainsi dire comme des "sans-papiers" obligés de chercher un havre de paix liturgique et catéchétique dans la rare paroisse où un prêtre courageux aura su, souvent contre vents et marées et sans aucun soutien de la part de sa hiérarchie, mettre véritablement en oeuvre la liturgie de l'Eglise.
Venons-en à la liturgie et à la pastorale qui s'y rapporte. A la suite de Vatican II, le Missel romain actuel rappelle, sans la moindre ambiguïté, que personne, même prêtre, n'a le droit d'ajouter, de retrancher ou de modifier quoi que ce soit dans la liturgie. Où voit-on cette règle être respectée? Nulle part. Même nos évêques ne la respectent pas, préférant le plus souvent s'adapter aux habitudes liturgiques de la communauté paroissiale locale qui les accueille, au lieu d'habituer la communauté en question à accueillir l'authentique liturgie de l'Eglise.
Oui, force nous est de constater que la liturgie romaine célébrée par un pasteur diocésain français est toujours plus ou moins transformée en autre chose que ce que doit être la liturgie romaine. A quelques rares exceptions près. De façon générale, il y a donc eu, à la suite de Vativan II, et il y a encore, dans nos paroisses, ce qu'on est bien obligé d'appeler une vaste "imposture liturgique". N'est-ce pas là ce qui, paradoxalement, a incité certains fidèles à se dire davantage attentifs aux enseignements du Souverain Pontife que ne le sont parfois certains pasteurs de France?
Les enseignements du Concile n'ont pas été appliqué en France, disions-nous. Et pour étayer cette affirmation, pour comprendre les raisons de cette "trahison" du Concile, il suffit de rappeler ici ce qui s'est fait aussitôt après Vatican II: non pas en quelques endroits, comme on a voulu le faire croire, mais bien dans la totalité des paroisses et des séminaires de France. Oui, dans la totalité des paroisses et des séminaires! Ce qui prouve bien que la chute des vocations et de la pratique religieuse était sinon voulue, du moins programmée.
Dans les paroisses, ce sont des tables de communion, des confessionnaux, des autels qui ont été démolis (on a connu des tabernacles de chapelles baroques transformés en niches à chiens!); ce sont des prie-Dieu ou des agenouilloirs qui ont été supprimés; ce sont des objets liturgiques qui ont été donnés aux araignées des placards de sacristies ou même jetés et brûlés, ou encore vendus à des antiquaires: calices, ciboires, burettes, chasubles, encensoirs, ostensoirs, missels, antiphonaires... etc.
Pourtant, le Concile n'avait jamais demandé que l'on fasse ça.
Encore dans les paroisses, c'est la messe en latin qui fut interdite; c'est le chant grégorien qui fut déclaré inchantable, puis incompréhensible, et enfin illicite; ce sont des organistes qui furent remplacés par un magnétophone posé sur l'autel; ce sont des choristes qui furent mis à la porte et remplacés par des fidèles usurpateurs d'une responsabilité en liturgie pour laquelle ils n'avaient généralement aucune compétence... etc.
Pourtant, le Concile n'avait jamais demandé que l'on fasse ça.
Toujours dans les paroisses, il a fallu faire des rondes autour de l'autel, taper des mains durant les chants, se donner une poignée de main, remplacer tous les chants traditionnels et aimés des fidèles par des refrains inconsistants, sans cesse nouveau et inchantables (bien que composés par des "spécialistes" autoproclamés de la pastorale liturgique); il a fallu participer aux absolutions collectives, aux messes anticipées du samedi soir, aux "messes de jeunes" animées par un orchestre bruyant (et parfois désaccordé); il a fallu accepté que les messes soient remplacées par des A.D.A.P. alors même qu'un prêtre était présent... etc.
Pourtant le Concile n'avait jamais demandé que l'on fasse ça.
Résultat: des prêtres âgés qui ne faisaient que ce que l'Eglise leur demandait de faire et qui se refusaient à suivre des directives pastorales qui leur semblaient contraire au Concile ont été lâchés par les évêques et proprement harcelés par des vicaires épiscopaux qui pourtant n'avaient que le mot "charité" en bouche. Certains de ces vieux prêtres ont été contraints de prendre une retraite anticipée, ont été sommés de s'isoler, et ont même été interdits de célébrer la messe en public. Quant aux fidèles qui demandaient une stricte application des directives conciliaires qu'on leur refusait, ils ont par la force des choses formé la masse des "silencieux de l'Eglise", masse rapidement prise en otage par une poignée d'autres fidèles sortis d'on ne sait où pour former un véritable "politburo" ayant ses ramifications dans toutes les instances diocésaines. Parmi ces "silencieux de l'Eglise", quelques uns ont fini par s'habituer tant bien que mal à la dévastation liturgique à laquelle ils assistaient, mais beaucoup d'autres, lassés, abattus, ont décidé de quitter les lieux sur la pointe des pieds. D'autres encore sont allés grossir les rangs de ceux qui pensaient, à tort, que la pagaille à laquelle ils assistaient était le fruit véritable du Concile. Ces départs massifs n'ont d'ailleurs pas gêné les instances diocésaines puisque, d'une part, ils laissaient une plus grande liberté de manoeuvre aux démolisseurs déjà en place, et d'autre part ils permettaient de lancer un grand slogan: "Aux messes dominicales, nous n'avons plus le nombre, mais nous avons gagné en qualité et en ferveur". En d'autres termes, la méthode Coué servant à s'enfoncer volontairement dans le marasme.
Dans les grands séminaires diocésains (devenus par la suite interdiocésains en raison d'une baisse des vocations que l'on a mis du temps à reconnaître), on n'a admis que des jeunes au caractère assez faible pour pouvoir être manipulés par des Supérieurs déjà totalement gagnés aux idées de la pastorale nouvelle. Les séminaires se sont alors transformés en sortes de colonies de vacances pour jeunes en mal d'identité et en lieux de formatage des esprits, le but étant de faire en sorte que le futur clergé des diocèses de France devienne hostile à tout ce qui vient de Rome. Une hostilité qu'il fallait entretenir au nom du fonctionnement de la "pastorale de demain", laquelle était assurée - disait-on - de porter des fruits à la seule condition de jeter par-dessus bord tout ce qui s'était fait jusqu'ici.
Pourtant, le Concile n'avait jamais demandé que l'on fasse ainsi.
Encore dans les séminaires, il fallait que les futurs prêtres soient formés par des professeurs totalement opposés à la liturgie et à toute forme de dévotion: vouloir ou même simplement participer à une messe célébrée selon le Missel romain était un critère de non-vocation. Souhaiter un minimum de chant grégorien était un symptôme d'intégrisme dangereux. Simplement évoquer les enseignements du pape déclenchait des rires sarcastiques. Etre issu d'une paroisse réputée classique devenait suspect. Refuser d'inventer des prières eucharistiques et de chambouler l'ordonnancement de la liturgie eucharistique était rédhibitoire. Refuser de participer à des célébrations eucharistiques où prêtres et pasteurs protestants "concélébraient" pour des raisons d' "ouverture à l'autre" ou d' "oecuménisme" était passible d'exclusion. Etaient strictement interdits: l'agenouillement au cours des messes, la récitation du chapelet, l'adoration eucharistique, le port des vêtements liturgiques prescrits, la communion dans la bouche... Autant de pratiques ou de signes caractéristiques d'une religion passéiste dont il fallait au plus vite se débarrasser. Etait fortement conseillée la lecture de "Témoignage Chrétien" ou l'adhésion à un mouvement d'Action Catholique ayant des connivences avec le socialo-communisme et permettant d'organiser des réunions au cours desquelles il était possible de célébrer une Eucharistie sur la table de cuisine de deux ou trois religieuses vivant "en communauté de base" dans une H.L.M. Etaient interdites: la fréquentation d'abbayes réputées "conservatrices" (Solesmes, Kergonan, Saint-Wandrille... ) et la lecture de "L'Homme Nouveau" ou de "L'Ami du Clergé", publications jugées trop attachées aux enseignements de Rome.
Pourtant, le Concile n'avait jamais demandé que l'on fasse ainsi.
Toujours dans les séminaires diocésains, les études se limitaient à toucher un peu à tout sans véritablement approfondir quoi que ce soit. En sorte que les candidats au sacerdoce finissaient par avoir sur toutes les questions des opinions élaborées à partir d'une connaissance très superficielle et souvent fragmentaire des problèmes. Celui qui avait lu deux pages d'une revue qui contestait l'enseignement magistériel se prenait ipso facto pour un grand théologien, tout comme celui qui savait gratter quelques notes sur une guitare se voyait élevé au rang de spécialiste du chant liturgique. Par contre, les séminaristes semblaient soigneusement éviter les conférences d'un niveau élevé, sur tel ou tel sujet; probablement avaient-ils la crainte d'être dépassés ou de paraître ignorants. Ce qu'ils étaient assez souvent. La seule discipline qui avait alors le vent en poupe était l'exégèse biblique. Mais pas n'importe laquelle: uniquement celle élaborée par une certaine "intelligentsia" qui, à la suite de Bultmann et du mouvement de "démythologisation", en venait à enseigner que le Christ, le Messie, le Fils de Dieu annoncé et adoré par l'Eglise n'était qu'une construction tardive ayant peu ou rien à voir avec le "Jésus de l'histoire". A partir d'un tel enseignement, tout pouvait être librement remis en question, à commencer par tout ce qu'enseignait l'Eglise elle-même depuis ses origines.
Pourtant, le Concile n'avait jamais demandé qu'il en soit ainsi.
Résultat: dans les séminaires diocésains de France, de très nombreux jeunes, pour des raisons souvent fallacieuses, ont été découragés d'aller jusqu'au terme de leur vocation. Ceux qui étaient considérés comme trop "traditionnels" tout simplement parce qu'ils se montraient ouvertement attachés à l'enseignement de l'Eglise, du pape, du Concile, furent exclus. Exclus? Non, pas vraiment. On se contentait de différer sans cesse l'année de leur ordination, en souhaitant qu'ils finissent ainsi par comprendre qu'ils feraient mieux de quitter les lieux d'eux-mêmes. Ainsi pouvait-on dire en haut-lieu que personne n'a jamais été exclu d'un séminaire: les candidats à la prêtrise étaient simplement partis d'eux-mêmes, librement, après avoir réfléchi et compris que leur place n'était pas dans l'Eglise telle que souhaitée par l'autorité diocésaine. La chute des vocations devenait ainsi la faute à pas de chance. Jusqu'où l'hypocrisie ne serait-elle pas ainsi allée pour sauvegarder des apparences! Ne sont alors restés dans les séminaires de France - comme le reconnaît aujourd'hui Mgr Gaidon - que des jeunes au caractère faible, au tempérament mou, à la culture mal assurée, à la spiritualité inconsistante, et parfois même aux orientations affectives mal stabilisées. Certes, ces candidats au sacerdoce faisaient tous montre d'une extraordinaire générosité: celle des adolescents prêts à s'enthousiasmer pour les grandes causes humanitaires. Mais cette louable générosité devait-elle le seul critère permettant d'accéder au sacerdoce? Pour beaucoup, les grandes désillusions ne sont venues qu'après les ordinations, au contact des réalités paroissiales et spirituelles qui se situent à un niveau très différent de celui des interminables adolescences d'un certain clergé.
C'est l'enchevêtrement de ces faits qui explique en grande partie que nous ayons actuellement, en France, un clergé atone donnant souvent l'impression d'être dépassé par les événements, d'être incapable de comprendre pourquoi les fidèles désertent les messes paroissiales désarticulées et désacralisées soi-disant faites pour eux, alors qu'ils se pressent pour participer à une messe célébrée par un pape qui souhaite remettre de la dignité, du silence, de la beauté, de l'adoration... et même du latin dans la liturgie. Ce clergé-là, qu'il soit paroissial ou épiscopal, semble même incapable de comprendre pourquoi les jeunes générations se passionnent pour une expression liturgique de la foi que les générations précédentes ont voulu à tout prix démolir en prétendant même qu'il fallait en passer par une telle dévastation pour retrouver le vrai visage de l'Eglise.
Il reste un dernier point à éclaircir: ces faits étaient-ils limités à quelques paroisses et séminaires ou étaient-ils généralisés? Force nous est de répondre que la situation décrite ici correspond à ce qui fut fait dans l'ensemble des diocèses et des paroisses de France. Ce qui prouve bien qu'il y avait d'une part, un mot d'ordre visant à faire en sorte que l'enseignement conciliaire soit systématiquement détourné, bafoué, et qu'il y avait d'autre part, un épiscopat inefficace qui s'était comme résigné à laisser les choses aller leur train, c'est-à-dire aller vers une crise qui allait s'avérer longue et ruineuse.
Car régulièrement avertis de ce qui se faisait dans les paroisses et les séminaires, les évêques n'ont jamais réagi: si l'on cherche les déclarations des évêques diocésains de cette époque post-conciliaire, on ne trouve pas une seule ligne, pas un seul mot, pas un seul discours engageant les prêtres - directeurs de séminaires, curés de paroisses, vicaires épiscopaux, responsables diocésains... - à suivre fidèlement les enseignements de l'Eglise en matière doctrinale, liturgique, ou encore catéchétique. Rien: dans les diocèses, il ne règne alors qu'un assourdissant silence épiscopal, malgré les plaintes des fidèles qui s'ajoutent désormais à celles du Souverain Pontife.
Mais ne se passe-t-il vraiment rien? A vrai dire, ça et là des choses bougent timidement. En 1969, le Père Ladame rassemble quelques jeunes garçons ayant le désir du sacerdoce et fonde le séminaire de Paray-le-Monial. En 1974, le Père Guy-Marie Bagnard (qui deviendra par la suite évêque de Belley-Ars) reprend le flambeau, ce qui ne manquera pas de lui valoir quelques "ennuis" venant de l'épiscopat français, le séminaire de Paray n'étant pas jugé conforme au Droit canonique. En réalité, ce qui semble surtout gêner les évêques, c'est moins le Droit canonique que le fait de constater que beaucoup de jeunes gens qui fuient les séminaires diocésains ou inter-diocésains en raison du peu de sérieux de ce qui s'y fait, se retrouvent à Paray... Un ancien documentaire TV montre le Secrétaire de l'Episcopat français de l'époque en train de déclarer, à propos de ce séminaire de Paray-le-Monial, qu'il faudra bien que tôt ou tard le P. Bagnard accepte de se plier aux "normes" décidées par tous les évêques de France pour ce qui touche à la formation des futurs prêtres. Sous-entendu, il faudra bien qu'il comprenne que sa maison devra être fermée. Ce qui ne sera jamais fait grâce au soutien apporté par Jean-Paul II au P. Bagnard.
En 1976, l'Abbé Guérin, prêtre du diocèse de Tours, voyant la détresse des jeunes gens qui souhaitent devenir prêtres en affirmant une totale fidélité aux enseignements du Concile, envisage de fonder une communauté capable d'assurer elle-même la formation de ses futurs prêtres. Les difficultés pour une telle opération étant trop grandes en France, le P. Guérin est contraint de s'exiler en Italie et de demander le soutien du Cardinal Siri, alors Archevêque de Gênes. La Communauté Saint-Martin voit le jour en 1976, à Gênes-Voltri où elle restera jusqu'en 1984, année au cours de laquelle Mgr Madec, alors Evêque de Fréjus et Toulon fait appel à ses membres pour relancer une pastorale qui va rapidement s'avérer efficace.
Il y a enfin, au même moment, une série d'initiatives ponctuelles dont on parle peu. Ce sont celles prises, dans tous les séminaires de France, par des candidats au sacerdoce qui ne se résignent pas à se plier aux exigences d'une préparation à la prêtrise qui s'affiche largement anti-romaine et dévastatrice sur le plan tant sprirituel que pastoral. Ces initiatives consistent à tenir informé de ce qui se passe dans les séminaires et les paroisses un prélat allemand d'une haute envergure spirituelle et intellectuelle et d'une entière soumission à l'Eglise du Seigneur, que Jean-Paul II nomme, en novembre 1981, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Le Cardinal Ratzinger devient donc, au Vatican, l'homme le mieux informé sur l'origine et l'ampleur de la crise qui secoue les diocèses français, ainsi que sur les aspirations véritables des fidèles. Il partagera la peine de celles et de ceux qui veulent témoigner leur attachement à Pierre, constitutif de la foi catholique, et qui en sont souvent empéchés par ceux-mêmes qui devraient les soutenir d'une façon indéfectible.
De ce bref récit, certainement incomplet, on peut tirer deux enseignements: premièrement, la crise que traverse l'Eglise en France est très largement imputable aux évêques qui, au lendemain du Concile, ont tout laissé se déliter dans les paroisses, les diocèses et les séminaires. Deuxièmement, que le pape Benoît XVI estla personne qui est la plus au fait des problèmes franco-français. Il sait donc l'urgence qu'il y a à nommer, partout où la crise s'est faite sentir, des évêques capables de progressivement restructurer les diocèses et de donner une formation solide aux jeunes qui seront les pasteurs de demain.

Source : Pro Liturgia http://pagesperso-orange.fr/proliturgia ... ations.htm
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Anne
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Re: Déclin de l'Eglise de France : abandonnons la langue de bois

Message non lu par Anne » lun. 12 janv. 2009, 5:13

Étrangement, je reconnais dans cet article un bon nombre d'actions qui ont eu lieu ici aussi au Québec...

À titre d'exemple, le peu de patrimoine religieux que ma paroisse avait réussi à reconstituer, après l'incendie de la première église à peine terminée (partie en fumée avec la plus grande partie du village), a disparu vers la fin des années soixante. Il a fallu un jeune prêtre dynamique pour ressortir des placards ce qui avait été remisé, faire reconstruire l'autel "dos au peuple" qui avait été démoli, remettre la lampe du Saint-Sacrement à l'honneur, etc. Mais une grande partie reste perdue car détruite: table de communion, chaire, autels latéraux...

Et les fameuses messes "à gogo" et les "stepettes dans le choeur"! Et l'abandon du grégorien (qui refait cependant surface à l'occasion, pour mon plus grand bonheur), le dépouillement des célébrations et du cérémonial et tout le reste: c'est arrivé ici aussi! :(
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
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Re: Déclin de l'Eglise de France : abandonnons la langue de bois

Message non lu par zélie » lun. 12 janv. 2009, 8:59

Qu'est-ce que c'est une "stepette"?

DavidB
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Re: Déclin de l'Eglise de France : abandonnons la langue de bois

Message non lu par DavidB » lun. 12 janv. 2009, 17:12

zélie a écrit :Qu'est-ce que c'est une "stepette"?
Cela veut dire sautiller, avancer en sautillant.


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