Re: L'affaire Matzneff - "C'était quand même mieux avant !"
Publié : mar. 21 janv. 2020, 0:53
Il est quand même l'initiateur de la fameuse pétition en faveur de la pédophilie. Il a été le fer de lance de ce mouvement idéologique.
Pour l'intelligence de la foi
https://www.cite-catholique.org/
Il est quand même l'initiateur de la fameuse pétition en faveur de la pédophilie. Il a été le fer de lance de ce mouvement idéologique.
J'inviterais à jeter un oeil aussi sur le commentaire de tribune libre qui suit et signé par Véronique Ignace.Vanessa Springora a très bien documenté, en chapitres successifs, la fascination, l’emprise, la déprise, l’empreinte puis sa libération par l’écriture d’un livre. Ce monde ou cet ordre du livre figurent en effet l’alpha et l’omega de son histoire : petite, elle est élevée dans la maison d’édition de sa mère, côtoie ces dieux pour d’autres inaccessibles, les gens-de-lettres comme autant d’Olympiens. Mais cette mère est bafouée, délaissée par le père de Vanessa, lui-même grand amateur de bibliothèques strictement rangées, de restaurants hors de prix et de poupées gonflables. La carence familiale explique assez comment l’intérêt manifesté pour la fillette par un Matzneff, auréolé auprès de la mère d’un charme certain, put fonctionner comme délégation de paternité. Et puis assez vite s’appliqua, devant le couple improbable ainsi formé, la formule étourdie que Louise de Vilmorin lança en réponse à l’enquête « Que pensez-vous du mariage des prêtres ? – Oh moi vous savez, du moment qu’ils s’aiment ! »…
https://media.blogs.la-croix.com/matzne ... 020/01/06/
Quand Bernard Pivot invite Gabriel Matzneff le 12 septembre 1975 dans Apostrophes, pour Les Moins de seize ans, les thèses de ce livre sont mises en cause par deux auteurs également présents sur le plateau. Jeanne Delais, professeur de lycée, qui a fondé une association pour la défense des droits de l’enfant, s’efforce de ménager l’amour-propre de l’écrivain mais l'accuse de ne pas respecter les enfants et les adolescents, d’attenter à leur dignité, en les utilisant à son profit.
Le biologiste Rémy Chauvin déclare, quant à lui, avoir été « gêné » par le livre de Matzneff, et conteste l'affirmation de celui-ci selon laquelle ses relations sexuelles avec « des petits garçons » ne causeraient en eux aucun traumatisme, déclarant notamment, à propos de tel ou tel de ces garçons : « Vous l'avez peut-être traumatisé pour la vie. » Matzneff révélera un an après qu'un téléspectateur a porté plainte contre lui « pour détournement de mineurs, actes contre nature et incitation de mineurs à la débauche », et s'inquiète du « silence » des intellectuels sur son sort24, dans Le Monde, qui signale, lui, « de nombreuses réactions de nos lecteurs pour la plupart critiques, voire hostiles et quelquefois indignées »25 à cette « Tribune libre » de Gabriel Matzneff et en publie trois.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Matzneff
Article vraiment remarquable !
Mais je crois bien qu'il était l'instigateur en chef, et même le rédacteur. Les autres étaient seulement les signataires :
Je découvre plein de choses, moi. On dirait qu'il y a toute une généalogie morbide partant de Gide jusqu'à nos starlettes actuelles. C'est ahurissant. J'étais loin d'imaginer.Cinci a écrit : ↑mar. 21 janv. 2020, 15:48Sur la page wiki :Quand Bernard Pivot invite Gabriel Matzneff le 12 septembre 1975 dans Apostrophes, pour Les Moins de seize ans, les thèses de ce livre sont mises en cause par deux auteurs également présents sur le plateau. Jeanne Delais, professeur de lycée, qui a fondé une association pour la défense des droits de l’enfant, s’efforce de ménager l’amour-propre de l’écrivain mais l'accuse de ne pas respecter les enfants et les adolescents, d’attenter à leur dignité, en les utilisant à son profit.
Le biologiste Rémy Chauvin déclare, quant à lui, avoir été « gêné » par le livre de Matzneff, et conteste l'affirmation de celui-ci selon laquelle ses relations sexuelles avec « des petits garçons » ne causeraient en eux aucun traumatisme, déclarant notamment, à propos de tel ou tel de ces garçons : « Vous l'avez peut-être traumatisé pour la vie. » Matzneff révélera un an après qu'un téléspectateur a porté plainte contre lui « pour détournement de mineurs, actes contre nature et incitation de mineurs à la débauche », et s'inquiète du « silence » des intellectuels sur son sort24, dans Le Monde, qui signale, lui, « de nombreuses réactions de nos lecteurs pour la plupart critiques, voire hostiles et quelquefois indignées »25 à cette « Tribune libre » de Gabriel Matzneff et en publie trois.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Matzneff
Ailleurs sur la page ...
En juin 1957, il rencontre Henry de Montherlant et demeure pour lui un ami, en dépit de brouilles, jusqu'à son suicide, le 21 septembre 1972. Dans la nuit du 21 au 22 mars 1973, il disperse les cendres de Montherlant avec l'exécuteur testamentaire de ce dernier, Jean-Claude Barat, sur le Forum romain et dans le Tibre..
Il commence à tenir son journal intime le 1er août 1953 mais ne le publie qu'à partir de 1976. Dans le premier volume, il dessine de lui-même le visage d'un « réfractaire », adepte d'une pratique individualiste, opposée aux mœurs modernes. Français d'origine russe, et pédéraste — au vrai sens du terme, c'est-à-dire amateur de jeunes garçons, sans qu'il renonce aux femmes ni aux jeunes filles, — il se sent « un peu métèque », un peu exclu. « J'étais Athos, écrit-il, le grand seigneur misanthrope, secret, différent…
Bonjour,
En effet.Carhaix :
Je découvre plein de choses, moi. On dirait qu'il y a toute une généalogie morbide partant de Gide jusqu'à nos starlettes actuelles. C'est ahurissant. J'étais loin d'imaginer.
La toute-puissance... Et ses ramifications multiples dans toutes les idéologies du 20e siècle, et dans toutes les formes d'art. Dans l'architecture, par exemple. Mais aussi dans ce qu'on a appelé le "pop art". On la retrouve aussi dans le rock, ou dans le rap. Et bien sûr, en premier lieu, dans le capitalisme et la consommation.Riou a écrit : ↑mer. 22 janv. 2020, 1:08Bonjour,
Il est possible que l'acte fondateur qui a fait imploser toutes les normes transcendantes qui venaient contraindre le désir humain soit la discussion à la fois littéraire et philosophique sur "l'acte gratuit", notamment à propos du meurtre. Peut-on tuer sans raison, sans haine, sans motif déterminant, mais simplement pour éprouver sa liberté, son pur libre arbitre indéterminé et limité par rien, et ce par une affirmation illimitée du désir humain. En gros, la liberté humaine jouirait d'elle même, mais de manière purement formelle, sans se fixer sur un contenu et surtout sans être fixée par une Loi qui la dépasse. André Gide a effectivement pris part, dans ses romans, à cette querelle de l'acte gratuit, lorsqu'il montre un personnage dans un train qui est pris dans un soliloque intérieur pour savoir s'il pousse cet homme devant lui qu'il ne connaît pas et qui ne lui a strictement rien fait (dans "Les caves du Vatican").
C'est le "Tu ne tueras point" qui a sauté dans la conscience littéraire de l'époque, et Gide a eu beaucoup d'influence. On le retrouve jusqu'au cinéma, avec Hitchcock, dans La Corde, où deux jeunes hommes se demandent s'ils sont capables de tuer un être humain sans raison, pour finalement le faire, dans un cynisme très noir. Le principe est toujours le même : l'affirmation absolue de sa liberté individuelle qui ne tolère plus aucune Loi.
Ceci a posé le problème de la morale dans l'art, avec à la clef la question de savoir si l'art peut-être a-moral ou ne peut pas, soulevant ainsi le problème de la responsabilité de l'artiste à l'égard de la société. Car la fiction, qu'elle le veuille ou non, tend à promouvoir des styles de vie, éventuellement des idées, et soulève la thématique de la place de l'homme dans l'univers.
Une bonne partie de la vie littéraire a pris le parti de Gide. Or, je crois que lorsqu'on a fait sauter le "Tu ne tueras point", on a fait sauter tout le reste, et il n'y a aucune raison pour que l'individu tolère une quelconque limite sexuelle, puisque la liberté a décidé de ne plus même s'encombrer de l'existence de l'autre. Matzneff est peut-être un lointain produit de cela, à sa manière...
Le désir débridé, sans Loi, peut laisser place au sadisme. Il y a sans doute là un mal de l'époque dont on peut suivre la trace un peu partout, y compris dans l'histoire du 20ème siècle avec les camps de concentration.
En effet. La démesure illimitée, la liberté illimitée, ersatz du désir d'infini en Dieu. L'illimité est une image déformée de l'infini, comme son ombre falsifiée. Avec le délire de toute puissance qui va avec. "Vous serez comme des dieux"...Carhaix a écrit : ↑mer. 22 janv. 2020, 22:02
La toute-puissance... Et ses ramifications multiples dans toutes les idéologies du 20e siècle, et dans toutes les formes d'art. Dans l'architecture, par exemple. Mais aussi dans ce qu'on a appelé le "pop art". On la retrouve aussi dans le rock, ou dans le rap. Et bien sûr, en premier lieu, dans le capitalisme et la consommation.
C'est un thème de Dostoïevski, je crois; et qui a été superbement mis en scène et réalisé en 1956, dans un film français avec Jean Gabin, Robert Hossein, LIno Ventura, Bernard Blier, Gaby Morlay, Marina Vlady et d'autres. Un véritable chef d'oeuvre ! Et chrétien ... ce qu'on ne voit plus guère de nos jours.Riou :
Il est possible que l'acte fondateur qui a fait imploser toutes les normes transcendantes qui venaient contraindre le désir humain soit la discussion à la fois littéraire et philosophique sur "l'acte gratuit", notamment à propos du meurtre. Peut-on tuer sans raison, sans haine, sans motif déterminant, mais simplement pour éprouver sa liberté, son pur libre arbitre indéterminé et limité par rien, et ce par une affirmation illimitée du désir humain. En gros, la liberté humaine jouirait d'elle même, mais de manière purement formelle, sans se fixer sur un contenu et surtout sans être fixée par une Loi qui la dépasse. André Gide a effectivement pris part, dans ses romans, à cette querelle de l'acte gratuit, lorsqu'il montre un personnage dans un train qui est pris dans un soliloque intérieur pour savoir s'il pousse cet homme devant lui qu'il ne connaît pas et qui ne lui a strictement rien fait (dans "Les caves du Vatican").