La peine de mort, pour n'importe quel crime est une abomination.
Que certains députés français veulent la remettre en place montre d'une part qu'ils oublient que l'union européenne interdit un tel châtiment et d'autre part qu'ils diabolisent à outrance des actes répréhensibles certes, mais condamnables d'une autre manière.
La peine de mort n'est pas une simple punition: c'est le refus de reconnaitre le condamné comme une personne à part entière, un humain comme un autre.
Plusieurs choses sont à noter:
-l'effet dissuasif suite à des exécutions n'a pas été prouvé plus fort dans le cas d'une exécution plutôt que d'un enfermement prolongé.
-la conviction de la cupabilité de la personne exécutée n'est jamais égale à 100%. Lire pour cela l'excellent livre de M. Badinter et les exécutions ayant eut lieu dans les années 1970 (Roger Bontems), en particulier. Sachant cela, on peut très bien tuer un innocent, pensant bien faire. Cette simple possibilité décrédibilise tout recours à la peine de mort.
-l'attente avant l'exécution, peut durer des années. Camus, par exemple, préconisait, à défaut de mieux, une exécution rapide après le jugement. Car cette attente n'est rien d'autre qu'une torture, et toute torture est illégitime, aussi bien en tant de paix qu'en tant de guerre.
Il est vrai qu’en tant de guerre les choses sont hélas bien différentes, mais le problème que pose le terrorisme islamique est sans précédent ou presque : ces personnes méprisent la vie, que ce soit leur vie ou celle de leurs victimes. Le « martyre » - cela me fait mal au cœur d’assimiler un si beau terme à ces actes de barbarie - est leur but ultime.
Il n'empèche, nous ne sommes pas des assassins, et le gouvernement en place n'a pas à l'être à notre place.
Se justifier par les actes des meurtriers c'est devenir meurtriers "avec ses propres excuses".
Le terrorisme actuel a des précédents. C'est aussi une erreur de le penser nouveau, même s'il utilise de nouvelles formes d'attaques.
Et enfin, le pardon, qui parait 'si difficile' pour certain doit être la seule solution possible, parce que justement cela est difficile, cela et de l'ordre du surhumain parfois. Mais la bassesse consistant à dire qu'une personne meurtrière a perdu son humanité et est pire qu'un objet sans âme, n'a rien de réconfortant ni de salutaire.
Mais dans un état chrétien, la peine de mort n'est pas foncièrement immorale.
Elle l'est, immorale. Vivant dans un état chrétien ou non, elle n'a pas de base salvatrice.
Mais en même temps, lorsque l'on a à faire à des crimes parfois abominables, il me semble difficile de pouvoir "pardonner".
C'est bien là le problème: ne pas se laisser tenter par la solution de facilité.
En somme, un criminel qui a commis des actes affreux mérite-t'il encore sa dignité humaine? Ne l'a-t'il pas abdiqué de facto en commetant ses méfaits? Car si l'on admet que dans certains cas extrêmes le criminel abdique sa condition humaine, alors l'on peut aussi admettre que les préceptes du Christ envers notre "prochain" ne peuvent plus lui être appliqués.
La perte d'une telle dignité ne doit pas non plus être acceptée. Le "prochain" ce n'est pas juste le frère, le parents, ou l'ami. C'est aussi l'ennemi. Le petit et faible ennemi mais aussi le pire monstre. L'homme ne se change pas en démon ou en 'mal incarné'. Il reste une personne avec ses faiblesses.
Bref, je suis totalement contre la peine de mort, sans aucune exceptions à la règle, que je trouve, en plus d'être inhumaine, inutile.
MichaëlM
Le géant bleu de l'Atlantide est un va-nu-pieds.
Je dis cela en connaissance de cause: il n'aime pas le chocolat.