@ roll
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les relations sexuelles au sein d'un couple ne vont pas jouer sur la stabilité en général"
Qu'entendez-vous par là ?
Si la relation sexuelle n'est effectivement pas le fondement du couple, elle en est tout de même l'expression la plus intime et la plus forte de l'amour qui l'unit. Des relations sexuelles mal menées, dans un mauvais esprit, sans réelle union de cœur et d'esprit, sans travail sur soi, maîtrise de l'état d'esprit, de la volonté, risquent donc, au contraire, de peu à peu jouer sur la stabilité du couple, en induisant une intimité faussée, ou mal comprise, ou bien encore où ne peut plus s'exprimer pleinement l'amour du couple (ce qui semble tout de même un petit peu important pour la stabilité du couple).
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Il n'y pas d'interêt à savoir se maîtriser dans le sens que c'est plus un moyen qu'un but" n'a pas de sens : pourquoi un moyen n'aurait-il pas d'intérêt du seul fait qu'il soit un moyen ?
Je peux aussi bien dire qu'
il n'y a aucun intérêt à savoir marcher parce que c'est plus un moyen qu'un but :
et c'est vrai que marcher est un moyen… sauf que, privé de ce moyen, on ne va pas très loin.
Donc, l'acquisition d'un moyen utile voire nécessaire présente un intérêt majeur, il me semble ; en vue d'un but précis, oui, nous sommes d'accord, et c'est justement ce but qui donne tout son intérêt au moyen en question.
. Or, justement, vous dites bien parler de fidélité réelle et non pas seulement physique : cela suppose bien, donc, que l'on se penche non pas seulement sur l'aspect extérieur (qui couche avec qui, qui arrive ou non à "faire" des bébés et combien),
mais sur les intentions que l'on se permet et que l'on s'interdit*, l'état d'esprit que l'on cultive en soi, la façon et la direction dont et dans laquelle on œuvre sur soi-même et son couple,
que l'on y regarde d'un peu plus près quant aux habitudes d'action et de pensée que nous impriment en nous nos façons de faire, et notamment concernant le regard porté sur l'autre, sur le couple, sur l'expression physique de l'amour et de la tendresse.
C'est, en somme, en fait, tout ce qu'il faut prendre en compte si on veut mener une
réflexion morale sur l'intimité sexuelle, la conception, et la gestion responsable des naissances.
Ou alors, on peut aussi dire que, puisque telle technique a l'air plus facile, on la préfère aux autres, sans plus, et sans chercher de réflexion morale.
Mais dans ce cas, on ne peut pas prétendre avoir un avis sur la question de la morale (puisqu'alors on ne s'est de toute façon pas posé la question), et la réponse à la question "je ne vois pas ce que machin trouve de critiquable dans cette technique" est tout simplement que c'est tout à fait logique, puisqu'on a choisi de ne pas prendre en considération les questions morales qui sont la raison pour laquelle machin trouve critiquable telle technique de contraception.
Si par exemple on ne se pose que des questions de rendement et d'efficacité, on ne va pas bien comprendre ce que tel syndicat trouverait de critiquable dans telle façon de gérer une entreprise : ils diront "c'est pas humain" et on n'aura qu'à répondre "mais... ça donne de bons résultats, où est le problème ?" et le dialogue restera un dialogue de sourds.
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notez que je ne reprends toujours pas votre approche à vous en termes de "permis/défendu", "interdit/autorisé", mais que je parle bien là de ce qu'on se permet et ce qu'on s'interdit à soi-même. - donc la façon dont on s'éduque soi-même, ce qu'on pourrait aussi bien appeler l'acquisition des vices ou des vertus.