Théophane a écrit :Ma sœur m'avait offert une édition de poche de la Néovulgate dans laquelle le texte de l'ancienne Vulgate est annoté en bas de page. J'utilise généralement cette version pour ma méditation personnelle.
Pourriez-vous nous donner les références, s'il vous plaît, cher Théophane ?
Pour rebondir sur le message de AdoramusTe et la discussion que nous avons eue sur le forum de liturgie, la Vulgate est imprégnée de la Tradition et la Tradition s'imprègne de la Vulgate, tel un lierre s'entrelace avec un chêne, sans que l'on sache forcément où est le lierre et où est le chêne...
Le passage de la Vulgate (supprimé dans la Néo) de Genèse 3, 15 en est un bon exemple : c'est l'un des principaux fondements scripturaires du dogme de l'Immaculée Conception, répété inlassablement par le pape Pie IX dans sa bulle dogmatique
Ineffabilis Deus.
En remplaçant Ipsa par Ipsum, la Néo-Vulgate néglige ce pan de Tradition.
D'ailleurs, la Bible de Jérusalem précise en note pour ce verset :
http://bibliotheque.editionsducerf.fr/p ... _livre.htm#
"Avec le Messie, Sa Mère est impliquée, et l'interprétation mariologique de la traduction latine
ipsa conteret est devenue traditionnelle dans l'Eglise."
Dei Verbum - Vatican II a écrit :
9. Le rapport réciproque entre la Tradition et l’Écriture
La sainte Tradition et la Sainte Écriture sont donc reliées et communiquent étroitement entre elles. Car toutes deux, jaillissant de la même source divine, ne forment pour ainsi dire qu’un tout et tendent à une même fin. En effet, la Sainte Écriture est la Parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle est consignée par écrit ; quant à la sainte Tradition, elle porte la Parole de Dieu, confiée par le Christ Seigneur et par l’Esprit Saint aux Apôtres, et la transmet intégralement à leurs successeurs, pour que, illuminés par l’Esprit de vérité, en la prêchant, ils la gardent, l’exposent et la répandent avec fidélité : il en résulte que l’Église ne tire pas de la seule Écriture Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C’est pourquoi l’une et l’autre doivent être reçues et vénérées avec un égal sentiment d’amour et de respect [13].
10. Tradition, Écriture, Peuple de Dieu et Magistère
La sainte Tradition et la Sainte Écriture constituent un unique dépôt sacré de la Parole de Dieu, confié à l’Église ; en s’attachant à lui, le peuple saint tout entier uni à ses pasteurs reste assidûment fidèle à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières (cf. Ac 2, 42 grec), si bien que, pour le maintien, la pratique et la profession de la foi transmise, s’établit, entre pasteurs et fidèles, un remarquable accord [14].
La charge d’interpréter de façon authentique la Parole de Dieu, écrite ou transmise [15], a été confiée au seul Magistère vivant de l’Église [16] dont l’autorité s’exerce au nom de Jésus Christ. Pourtant, ce Magistère n’est pas au-dessus de la Parole de Dieu, mais il est à son service, n’enseignant que ce qui a été transmis, puisque par mandat de Dieu, avec l’assistance de l’Esprit Saint, il écoute cette Parole avec amour, la garde saintement et l’expose aussi avec fidélité, et puise en cet unique dépôt de la foi tout ce qu’il propose à croire comme étant révélé par Dieu.
Il est donc clair que la sainte Tradition, la Sainte Écriture et le Magistère de l’Église, selon le très sage dessein de Dieu, sont tellement reliés et solidaires entre eux qu’aucune de ces réalités ne subsiste sans les autres, et que toutes ensemble, chacune à sa manière, sous l’action du seul Esprit Saint, elles contribuent efficacement au salut des âmes.
Pie XII - encyclique Ad Cœli Reginam a écrit :
23 — Cependant la Bienheureuse Vierge doit être proclamée Reine non seulement à cause de sa maternité divine mais aussi parce que selon la volonté de Dieu, elle joua dans l'œuvre de notre salut éternel, un rôle des plus éminents. "Quelle pensée plus douce, — écrivait Notre Prédécesseur d'heureuse mémoire, Pie XI —, pourrait Nous venir à l'esprit que celle-ci ; le Christ est notre Roi non seulement par droit de naissance mais aussi par un droit acquis, c'est-à-dire par la Rédemption ? Que tous les hommes oublieux du prix que nous avons coûté à notre Rédempteur s'en souviennent : "Vous n'avez pas été rachetés par l'or ou l'argent qui sont des biens corruptibles, ... mais par le sang précieux du Christ, Agneau immaculé et sans tache" (43). Nous n'appartenons donc plus à nous-mêmes, parce que c'est "d'un grand prix" (44) que le Christ nous a rachetés" (45).
24 — Dans l'accomplissement de la Rédemption, la Très Sainte Vierge fut certes étroitement associée au Christ ; aussi chante-t-on à bon droit dans la Sainte Liturgie : "Sainte Marie, Reine du ciel et maîtresse du monde, brisée de douleur, était debout près de la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ" (46). Et un pieux disciple de saint Anselme pouvait écrire au Moyen-âge : "Comme... Dieu, en créant toutes choses par sa puissance, est Père et Seigneur de tout, ainsi Marie, en restaurant toutes choses par ses mérites, est la Mère et la Souveraine de tout : Dieu est Seigneur de toutes choses parce qu'il les a établies dans leur nature propre par son ordre, et Marie est Souveraine de toutes choses en les restaurant dans leur dignité originelle par la grâce qu'elle mérita" (47). En effet, "Comme le Christ pour nous avoir rachetés est notre Seigneur et notre Roi à un titre particulier, ainsi la Bienheureuse Vierge est aussi notre Reine et Souveraine à cause de la manière unique dont elle contribua à notre Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en l'offrant volontairement pour nous, désirant, demandant et procurant notre salut d'une manière toute spéciale" (48).
25 — De ces prémisses, on peut tirer l'argument suivant : dans l'œuvre du salut spirituel, Marie fut, par la volonté de Dieu, associée au Christ Jésus, principe de salut, et cela d'une manière semblable à celle dont Eve fut associée à Adam, principe de mort, si "ce fut elle qui, exempte de toute faute personnelle ou héréditaire, bien que l'on peut dire de notre Rédemption qu'elle s'effectua selon une certaine "récapitulation" (49) en vertu de laquelle le genre humain, assujetti à la mort par une vierge, se sauve aussi par l'intermédiaire d'une vierge ; en outre on peut dire que cette glorieuse Souveraine fut choisie comme Mère de Dieu précisément "pour être associée à lui dans la rédemption du genre humain" (50) ; réellement toujours étroitement unie à son Fils, l'a offert sur le Golgotha au Père Eternel, sacrifiant en même temps son amour et ses droits maternels, comme une nouvelle Eve, pour toute la postérité d'Adam, souillée par sa chute misérable" (51) ; on pourra donc légitimement en conclure que, comme le Christ, nouvel Adam, est notre Roi parce qu'il est non seulement Fils de Dieu, mais aussi notre Rédempteur, il est également permis d'affirmer, par une certaine analogie, que la Sainte Vierge est Reine, et parce qu'elle est Mère de Dieu et parce que comme une nouvelle Eve, elle fut associée au nouvel Adam.
26 — Sans doute, seul Jésus-Christ, Dieu et homme est Roi, au sens plein, propre et absolu du mot ; Marie, toutefois, participe aussi à sa dignité royale, bien que d'une manière limitée et analogique parce qu'elle est la Mère du Christ Dieu et qu'elle est associée à l'œuvre du Divin Rédempteur dans sa lutte contre les ennemis et au triomphe qu'il a obtenu sur eux tous. En effet par cette union avec le Christ Roi Elle atteint une gloire tellement sublime qu'elle dépasse l'excellence de toutes les choses créées : de cette même union avec le Christ, découle la puissance royale qui l'autorise à distribuer les trésors du Royaume du Divin Rédempteur ; enfin cette même union avec le Christ est source de l'efficacité inépuisable de son intercession maternelle auprès du Fils et du Père.
27 — Aucun doute par conséquent que la Sainte Vierge ne dépasse en dignité toute la création et n'ait sur tous, après son Fils, la primauté. "Toi enfin — chante St-Sophrone — tu as dépassé de loin toute créature. Que peut-il exister de plus élevé que cette grâce dont toi seule as bénéficié de par la volonté de Dieu ?" (52). Et St Germain va encore plus loin dans la louange : "Ta dignité te met au-dessus de toutes les créatures ; ton excellence te rend supérieure aux anges" (53). St Jean Damascène ensuite en vient jusqu'à écrire cette phrase : "La différence entre les serviteurs de Dieu et sa Mère est infinie" (54).
28 — Pour nous aider à comprendre la dignité sublime que la Mère de Dieu a atteinte au dessus de toutes les créatures, nous pouvons considérer que la Sainte Vierge depuis le premier instant de sa conception, fut comblée d'une telle abondance de grâces qu'elle dépassait la grâce de tous les Saints. Aussi — comme l'écrivait Notre Prédécesseur Pie IX d'heureuse mémoire, dans sa Bulle "Ineffabilis Deus" — "bien au-dessus de tous les Anges et de tous les Saints", le Dieu ineffable "a enrichi Marie avec munificence de tous les dons célestes, puisés au trésor de la divinité ; aussi, toujours préservée des moindres souillures du péché, toute belle et parfaite, elle a atteint une telle plénitude d'innocence et de sainteté qu'on ne peut en imaginer de plus grande en dessous de Dieu et que jamais personne, sauf Dieu lui-même, ne réussira à la comprendre" (55).
29 — En outre, la Bienheureuse Vierge n'a pas seulement réalisé le suprême degré, après le Christ, de l'excellence et de la perfection, mais elle participe aussi en quelque sorte à l'action par laquelle on dit avec raison que son Fils, notre Rédempteur, règne sur les esprits et les volontés des hommes. En effet, si le Verbe opère les miracles et répand la grâce par le moyen de son humanité, s'il se sert des Sacrements et des Saints comme d'instruments pour le salut des âmes, pourquoi ne peut-il pas se servir de sa Mère très Sainte pour nous distribuer les fruits de la Rédemption ? Vraiment, c'est avec un cœur maternel — comme dit encore Notre Prédécesseur Pie IX — que, traitant l'affaire de notre salut, elle se préoccupe de tout le genre humain, ayant été établie par le Seigneur Reine du ciel et de la terre et se trouvant exaltée au-dessus de tous les chœurs des Anges et de tous les Saints du ciel à la droite de son Fils unique, Jésus-Christ Notre Seigneur ; elle obtient audience par la puissance de ses supplications maternelles, elle reçoit tout ce qu'elle demande et n'éprouve jamais de refus (56). A ce propos, un autre de Nos Prédécesseurs, Léon XIII, d'heureuse mémoire, déclara que la Bienheureuse Vierge Marie dispose d'un pouvoir "presque sans limites" (57) pour concéder des grâces, et St Pie X ajoute que Marie remplit cet office "pour ainsi dire par droit maternel" (58).
30 — Que tous les fidèles chrétiens se glorifient donc d'être soumis à l'empire de la Vierge Mère de Dieu qui dispose d'un pouvoir royal et brûle d'amour maternel.
Petit topo sur la corédemption :
http://www.revue-kephas.org/02/4/Margerie79-94.html.
Ô Notre-Dame, Reine du Ciel, Nouvelle Ève, Corédemptrice, Médiatrice de toutes les grâces et notre Avocate, priez pour nous !
Théophane a écrit :En revanche, dans le domaine de la liturgie, c'est toujours la Néovulgate qui doit être utilisée si les lectures sont en latin.
Toujours ? En êtes-vous sûr ?