Il me semble que là, il y a une différence de fond.L'homme qui cherche a écrit :Bonjour a vous tous ,
Ne vous êtes vous jamais demandé pourquoi les bonne sœurs étaient elles aussi voilé et portaient une longue tunique qui dissimule les formes ?
Pourquoi leur tenue vestimentaire ne pose problème a personne ?
- Le voile chez les religieuses catholiques est un signe de consécration totale au Seigneur. il n'est pas fait, a priori pour dissimuler quoique ce soit. Evidemment, il dissimule les cheveux, le cou s'il est associé à une guimpe ou un col, et masque le profil en cas de grand habit. Mais là je pense qu'il faut directement chercher dans ce qui fait l'objet de la vocation : l'oblation de tout son être au Seigneur, et la nécessité de signifier les voeux extérieurement : pauvreté (l'habit est aussi une façon d'être un parmi d'autres, et d'être vêtu simplement), chasteté, obéissance.
Le scapulaire et la robe ample permettent aussi ce respect des voeux, et le port, sur soi, du signe de la consécration qui marque la vie entière du sujet religieux.
- Or, en Islam, le voile peut être porté par toute femme : il n'est donc plus le signe d'une vocation particulière et de l'effet d'un appel dans une vie, mais la marque de la pratique d'une religion, pour la moitié d'une communauté.
- Une remarque à ce propos : le fait que la "disparition derrière le voile" d'une part de la communauté, la part féminine, et donc également le renforcement de son image fantasmée (adorée ou haïe, selon les cas), pose certaines questions, et parfois des problèmes à nous, chrétiens, ne me choque pas, et je suis au contraire tout à fait volontaire pour aborder ces questions. D'autre part, je ne suis certes pas naïve au point d'ignorer que le voile peut être une façon de nier une part de l'être féminin, de le soustraire à la vie publique, de le faire taire. Mais je ne suis pas non plus naïve au point d'ignorer que de telles volontés ne sont ni le fait de quelque religion que ce soit, ni le fait de quelque tradition arabe ou orientale, mais une expression assumée (et c'est peut-être là tout le problème) du sentiment de détestation particulière le plus largement répandu dans l'ensemble des populations (la nôtre y compris), qu'est le sentiment misogyne. Et je ne parle ici que des volontés collatérales qui peuvent s'exprimer dans l'imposition du voile, pas dans le port du voile lui-même. Encore une fois, le fait que nous puissions, nous, chrétiens, discuter ces tendances qui nous heurtent est une excellente chose.
- Néanmoins, je suis surprise de l'intolérance radicale et un peu brutale dont certains d'entre nous font preuve. Le voile est une prescription islamique. Il y en a d'autres, mais le voile en est une. (Ici je parle du Hidjab puisque le Niqab et la Burqa ne semblent pas être des prescriptions religieuses, au vu des débats actuels). Et le fait que certaines femmes musulmanes, librement, choisissent d'honorer leur Dieu et leurs traditions de cette façon ne semble aucunement faire une opposition outrageuse à mon Dieu, à mes pratiques et à mes traditions.
- Et concernant le symbole : Hidjab veut dire dissimuler, soustraire. Il peut donc signifier aux hommes que le regard qu'ils doivent porter sur une femme sera circonstancié : il y a le regard de l'intimité, auprès de leur femme, leurs filles, etc, et il y a le regard que l'on porte aux autres femmes, rencontrées dans un autre espace, l'espace public. Sur elles, une seule possibilité : un regard de courtoisie et de discrétion. Cela me semble être un point intéressant.
Nous pourrions peut-être faire preuve de plus de tolérance et de calme ?
Je demande pardon à ceux ou celles d'entre vous qui se sentiraient choqués par ce que j'avance.
Et à chacun, joyeuse octave de Pâques.
En Christ, fidèlement,
Etmisericordia.