Saints franciscains

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » lun. 30 mai 2011, 21:01

30 mai : Bienheureuse Battista Varano

De la noble famille des Varani, Battista, nommée Camille lors de son baptême, naquit, vers 1458, à Camerino. Sa mère était soeur du prince de Rimini, Sigismond ; son père Jules-César Varani, prince de Camerino fut généralissime des armées pontificales, sous Nicolas V et Sixte IV. On ne connaît de son enfance que ce qu’elle en a révélée dans son autobiographie spirituelle, écrite plus tard à la demande de son confesseur, le bienheureux Marc de Montegallo. Dès le plus jeune âge, ayant entendu un sermon sur la Passion du Seigneur, par le bienheureux Pierre de Mogliano, provincial des franciscains de la Marche, elle résolut de se consacrer à Dieu et fit voeux de pleurer chaque Vendredi en méditant la Passion de Jésus. Malgré cette résolution, qu’elle observa durant toute sa vie, elle demeurait attachée à la vie mondaine et fastueuse de son entourage familial. Elle refusa d’épouser le prince que son père lui destinait comme époux, et ayant déclaré son intention d’entrer chez les Pauvres Dames, elle fut emprisonnée, durant deux ans et demi dans le château de son père. Ayant enfin obtenu l’autorisation d’entrer en religion, elle renonça à sa vie mondaine et elle rejoignit le couvent des Pauvres Dames d’Urbino, le 14 novembre 1481. Peu de temps après, son père fit construire un monastère à Camerino et l’offrit à sa fille qui en devint la première abbesse. Battista en profita pour y promouvoir la plus stricte observance, telle que pratiquée autrefois à Saint-Damien d’Assise.
Plus tard, Battista fut transférée dans un nouveau monastère, à Fermo. Ses dernières années furent attristées par les malheurs qui atteignirent sa famille, au cours des guerres et rivalités entre les princes italiens : en 1502, son père et trois de ses frères furent massacrés, à Camerino, lors d’une révolte populaire inspirée par le sinistre César Borgia (fils d’Alexandre VI). Battista mourut le jour de la fête du Corps du Christ, le 31 mai 1524. Elle fut inhumée dans le choeur de l’église des Pauvres Dames de Fermo. Un culte s’établi autour de son tombeau, et le Pape Grégoire XVI, en 1843, approuva le culte immémorial de la Bienheureuse Battista Varano. Le pape Benoît XVI l'a canonisée le 17 octobre 2010.

Comme Battista était favorisée fréquemment de visions et contemplait sans cesse la passion de Jésus, son confesseur le bienheureux Marc de Montegallo, lui ordonna de mettre par écrit ses expériences spirituelles, ce qu’elle fit en plusieurs ouvrages comme : Souvenirs et neuf instructions spirituelles , et Les douleurs ressenties par Jésus en son âme , et Livre de sa conversion , qui furent publiés en 1624-1630 à Camerino et à Macerata. D’autres oeuvres sont encore inédites comme ses Lettres spirituelles adressées à des personnes dévotes , et Recueil de poèmes en latin et en italien. On considère ces écrits comme des oeuvres remarquables, tant pour le contenu spirituel que pour la qualité de l’écriture, en latin ou en italien. Saint Philippe Néri et plus tard saint Alphonse de Ligori ont témoigné de leur admiration pour ces oeuvres.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mer. 15 juin 2011, 13:59

12 juin : Bienheureuse Yolande (1235-1298)
Yolande était la jeune soeur de ste Cunégonde de Pologne, toutes deux filles de Béla IV roi de Hongrie, et nièces de ste Élisabeth de Hongrie. Elle fut élevée à la cour de Cracovie, auprès de sa soeur qui avait épousé Boleslas le chaste, roi de Pologne. Elle épousa le grand duc de Kalisz de Pologne, Boleslas le pieux (ou le miséricordieux), dont elle eut trois filles. C'était une famille très unie, pieuse et charitable. Les époux fondèrent plusieurs hôpitaux, des asiles et des monastères et favorisèrent l'implantation de la vie franciscaine en Pologne. Boleslas s'éteint le premier, en 1279. Yolande se retira alors, avec une de ses filles, dans le monastère des Pauvres Dames de Sandeck qu'avait fondé son mari. Mais en raison des troubles du temps, elle rejoignit peu après le monastère de Gnésen qu'elle avait elle-même fondé. Elle y vécut dans la prière et la contemplation, favorisée de grâces exceptionnelles, surtout lorsqu'elle méditait sur la passion de Jésus-Christ qui lui serait apparu. Ses soeurs la choisirent pour abbesse, malgré son désir de vie cachée et humble. Elle mourut en 1298. Le pape Urbain VIII approuva son culte.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mer. 15 juin 2011, 14:08

13 juin : St Antoine de Padoue, docteur Evangélique

Fernando di Buglione naquit vers 1195 à Lisbonne, dans une famille noble et militaire. Il suivit des études brillantes chez les chanoines Réguliers de saint-Augustin à Saint-Vincent da Fora puis au monastère de Sainte-Croix de Coimbra, un important centre d'études et de vie religieuse, où il fut ordonné prêtre.

Un groupe de cinq frères franciscains fut envoyé en mission au Maroc. Le terme de la mission était connu d’avance : le martyre. Il est possible que sur le chemin menant à destination, ces frères ont séjourné chez les chanoines réguliers de Lisbonne, et que le frère Fernando, alors portier, les a reçu et s’est entretenu avec eux.
En 1220, les restes de ces Franciscains martyrs furent ramenés du Maroc. Cet événement le conduisit à joindre l'ordre de François d’Assise, où il reçut le prénom Antoine. Il partit en mission, à sa demande, au Maroc mais dut être rapatrié en Europe dès 1221 pour des problèmes de santé. Son bateau fut dévié par les vents sur la côte de Sicile où il rencontra les frères de Messine et se rendit avec eux au Chapitre général d’Assise en 1221, et passa ensuite près d’un an en retraite au couvent de Montepaolo, pratiquement isolé du reste de la communauté.
En 1222, lors de l’ordination de plusieurs franciscains, il dut prendre la parole et montra un grand talent d’orateur et d’érudit. François d’Assise l’envoya alors prêcher en Italie et en France. Il prêcha et enseigna la théologie en Italie, notamment à Bologne, puis alla s’établir dans le sud de la France entre autres à Toulouse et Montpellier. Antoine connaissait très bien la théologie et ses prédications rencontrèrent un succès important, favorisant la conversion de nombreux hérétiques. Il fonda un monastère à Brive-la-Gaillarde (France), où il fit de nombreuses conversions.
En 1226, il est custode de Limoges. Plusieurs événements sont rapportés à l’église Saint-Pierre du Queyroix. En 1227, après la mort de François d’Assise, il est Provincial d’Italie du nord, tout en continuant ses prêches et ses controverses avec les Albigeois. En 1230, au Chapitre général, il renonce à sa charge de ministre provincial. Il fut envoyé à Rome où il fut un conseiller de Grégoire IX dans le problème de la valeur du Testament de François d’Assise.
En 1231, il fut envoyé à Padoue où il poursuivit ses prêches durant le Carême mais il meurt d'épuisement le 13 juin suivant à Arcelle, près de Padoue.

Il fut canonisé le 30 mai 1232 par le pape Grégoire IX, moins d'un an après sa mort. Le culte de saint Antoine de Padoue se répandit surtout aux xve et xvie siècle. Il devint le saint national du Portugal, dont les explorateurs le firent connaître du monde entier. Il est ainsi le patron des marins, des naufragés et des prisonniers.
À partir du xviie siècle siècle, saint Antoine de Padoue fut également invoqué pour retrouver les objets perdus, puis pour recouvrer la santé, et enfin pour exaucer un vœu. L’idée d'invoquer saint Antoine pour retrouver les objets perdus vient du fait qu’un voleur qui lui avait dérobé ses commentaires sur les Psaumes se sentit obligé de les lui rendre.
De nombreux épisodes surnaturels lui sont attribués, comme d’avoir tenu une nuit l’Enfant Jésus dans ses bras. C’est à celui-ci qu’on doit la statue très largement répandue du saint portant l’Enfant Jésus.
Saint François a écrit à Antoine une lettre l’autorisant l’enseignement aux frères de la sainte théologie dans certaines conditions.

Qu'Antoine fût un grand prédicateur et qu'il ait rencontré dans ce ministère un exceptionnel succès, cela ne fait aucun doute et les diverses sources sur sa vie s'accordent sur ce point. Cependant, quand on consulte les collections de sermons conservées sous son nom, on constate que sa prédication est bien conforme à celle des prédicateurs de son temps. Mais ce sont des textes assez savants et rédigés en latin, faisant de fréquentes citations à l'Ecriture sainte. On imagine mal un prédicateur populaire agissant de la sorte. Une explication plausible de ce fait, c'est qu'Antoine devait prêcher habituellement au peuple en langue populaire, dans un style simple. Ensuite, il reprenait ses sermons et les écrivait, en latin, à l'intention des jeunes frères et des étudiants, puisque François l'avait chargé de les instruire. La biographie dite benignitas, faisant la louange d'Antoine comme prédicateur nous dit :
"Aux personnes cultivées, il savait communiquer les doctrines les plus profondes et les plus difficiles ; à ceux qui étaient moyennement instruites, il prêchait de manière plus simple ; pour les plus humbles, il s'exprimait dans un langage si concret qu'on pouvait presque toucher du doigt son enseignement...
Ce qui est plus particulier à Antoine, ce sont les comparaisons et les images dont il émaille sa prédication. La vie quotidienne des humbles, les mœurs des animaux, les plantes, les phénomènes de la nature lui servent à illustrer sa parole. En ce sens on peut parler de prédication évangélique, comme Jésus parlant en paraboles. Il fait aussi un grand usage des étymologies empruntées souvent à saint Jérôme et à saint Isidore, et à d'autres Pères de l’Église.
On a attribué à Antoine une grande quantité de sermons, soit à partir de mentions explicites dans les manuscrits, soit en lui attribuant abusivement des sermons trouvés dans des manuscrits anonymes. Par prudence, aujourd'hui, on se réfère exclusivement à la grande collection de Sermons pour les Dimanches et les jours de fêtes, publiés en latin, en édition critique en 1979.
Le contenu de ses sermons recouvre les principaux points de la doctrine chrétienne : Trinité, création, Jésus comme Sauveur, comme lumière du monde et centre de l'univers ; les sacrements, surtout baptême et eucharistie, le jugement dernier, les anges et les démons... La plupart des sermons débouchent sur des considérations morales sur l’humilité, la prudence, la persévérance dans la prière. Souvent il fait de sévères reproches et même des menaces du jugement de Dieu pour ceux qui oppriment leurs frères : mauvais prélats, orgueilleux, avares, usuriers etc... Ses paroles les plus virulentes sont proférées contre l’usure qui était un véritable fléau pour le peuple du XIIIe siècle.

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4 de ses sermons sur la Vierge sont lisibles ici : http://livres-mystiques.com/partieTEXTE ... index.html
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 30 juin 2011, 8:55

26 Juin : Bienheureux Jacques Ghazir Haddad
Frère mineur capucin libanais, fondateur des Sœurs Franciscaines de la sainte Croix du Liban.

Frère Jacques Ghazir Haddad est né le 1 février 1875, à Ghazir, près de Beyrouth, (Liban), de parents chrétiens maronites. Il était le troisième de cinq enfants. Ayant commencé sa scolarité à Ghazir à l'école Saint-François tenue par les capucins italiens, il fit ensuite ses études secondaires au collège de la Sagesse de Beyrouth, où il étudia l’arabe, le français et le syriaque.
En 1892, il émigra en Égypte où il devint professeur d’arabe, au collège des Frères des Écoles chrétiennes d’Alexandrie. Étant entré un jour dans l’église des franciscains, Khalil fut bouleversé par les funérailles d’un jeune franciscain. Désirant devenir prêtre, il revint au Liban, et après une courte opposition de son père, il put entrer au noviciat des Frères mineurs capucins, à Beit Khashebau le 25 août 1893. Il prononça les premiers vœux le 14 avril 1895 et fit profession solennelle le 24 avril 1898.
D’emblée, il donna le témoignage d’un saint religieux, adonné à la prière, au service des frères, et désireux de promouvoir la paix, dans un pays très divisé. – Après ses études cléricales, il fut ordonné prêtre, dans la chapelle du Vicariat apostolique de Beyrouth, le 1 novembre 1901.
On lui confia tout d’abord l’économat de plusieurs écoles des capucins, à Beyrouth et dans la montagne. Mais son ministère lui donnait l’occasion de secourir les pauvres. Comme responsable de ces écoles, il introduisit des réformes importantes. En 1910, il y avait 230 écoles rassemblant 7500 élèves. Sa réputation de prédicateur grandissait chaque jour et de 1903 à 1914, il parcourut le Liban pour annoncer l’Évangile, au point qu’on le nommait couramment l’apôtre du Liban. Il fut aussi invité à prêcher en Syrie, en Palestine, en Iraq et en Turquie. Il mettait en œuvre ses talents d’organisateur pour les pèlerinages, les processions, et toutes célébrations.
Durant la première guerre mondiale (1914-1918), le Liban fut très éprouvé. Sous le mandat anglais les capucins français durent quitter le pays, mais le frère Jacques s’occupa des pauvres et des malades et répandit le Tiers-Ordre de saint François à travers tout le Liban et la Palestine.
En 1919, il acheta un terrain sur la montagne de Jall-Eddib, au Nord de Beyrouth et édifia une chapelle dédiée à Notre-Dame de la mer, et près de là il dressa une grande croix qui attira beaucoup de pèlerins. Il construisit plusieurs hôpitaux pour les pauvres et les malades mentaux, et un orphelinat pour les jeunes filles. Pour l’aider dans ces œuvres, il fonda les Sœurs Franciscaines de la sainte Croix du Liban. En 1933, il avait ouvert la Maison du Sacré-Cœur de Deir-el-Kamar, comme asile pour les incurables ; en 1948 , à Beyrouth, il fonda l’Hôpital de Notre-Dame ; en 1949, l’Hôpital Sain-Joseph qui devint le plus important de la capitale. En 1950, la maison de la Croix devint hôpital psychiatrique. Il fit d’autres fondations pour les vagabonds et marginaux, comme la maison St-Antoine de Beyrouth. Malgré toutes ces occupations, il s’intéressait toujours à l’éducation des jeunes, ouvrait des écoles et un orphelinat pour 200 jeunes filles.
Sans prendre garde à ses fatigues et à plusieurs maladies, il continuait ses diverses tâches charitables et éducatives, jusqu’à ce qu’il devienne totalement aveugle, et bientôt atteint par la leucémie. Il bénissait Dieu sans cesse et demeurait dans la prière, jusqu’à la fin, en invoquant la sainte Croix et la Vierge Marie. Il mourut le 26 juin 1954, à Beyrouth. Le peuple libanais, chrétiens et musulmans le considéraient comme un saint et l’appelaient géant de la charité, nouveau Vincent de Paul ou nouveau Don Bosco. Le pape Jean-Paul II avait fait ouvrir son procès de béatification. Elle fut célébrée sous Benoît XVI, à Beyrouth, le 22 juin 2008, par le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les causes des saints.
(d’après la notice biographique de sa béatification)

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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » ven. 15 juil. 2011, 17:42

30 juin : Bienheureux Raymond Lulle surnommé le Docteur illuminé

Un des personnages les plus étonnants du XIIème siècle Raymond Lulle est autodidacte, philosophe, théologien, poête, mystique, visionnaire. Considéré par les uns comme un aventurier, suspecté d’hérésie par d’autres, récupéré par les alchimistes, il a été béatifié dans l’Ordre franciscain qui retient surtout son extraordinaire zèle missionnaire, et son amour inconditionnel du Christ-Sauveur. On le désigne sous le titre de Docteur illuminé, mais lui-même s’intitulait « Procureur des Infidèles ». Raymond est mal connu, malgré ses œuvres autobiographiques dans lesquelles il n’est pas aisé de trier le vrai du caché ou de l’exagéré. Sa vie est un roman, et c’est bien ainsi qu’il la conçoit lui-même.
On sait qu’il est né à Palma de Majorque, entre 1232 et 1235, d’une famille noble. Son père, catalan d’origine était militaire et aurait participé à la 'reconquista' de l’île de Majorque. Mais la présence dans l’île de nombreux Maures, après la reconquête, semble avoir marqué son destin et l’intérêt qu’il porta toute sa vie au dialogue avec l’Islam. Dès l’âge de douze ans, il est envoyé comme page à la cour de Jacques I d’Aragon où il mène une vie légère, et fertile en aventures féminines.. Puis il se marie, très jeune, avec une beauté qu’il admire qui lui donne un garçon et une fille. Malgré cela il continue sa vie volage et écrit des madrigaux pour ses conquêtes, jusqu’à l’âge de trente ans. Mais subitement il va changer de vie. En 1263, le Christ crucifié lui apparaît à plusieurs reprises et l’invite à consacrer sa vie à la conversion des Musulmans. La mort brutale de sa femme l’affecte profondément. Il se retire du monde, après avoir assuré l’avenir de ses enfants. Il part en pèlerinage pour expier sa vie passée, puis se retire dans un ermitage, où il conçoit son projet missionnaire que l’on peut ainsi résumer :
- Écrire des livres de controverse et d’apologétique pour affronter les musulmans ;
- Fonder des écoles de langues arabe et hébraique pour la formation de futurs missionnaires ;
- Évangéliser par la parole et par l’action.

Pendant neuf ans, dans sa retraite de Randa, il étudie la philosophie et la théologie, il apprend l’hébreu, ainsi que la langue arabe avec l’aide d’un esclave. Là, il obtient la fondation d’un couvent de Frères Mineurs, prémisse de ses « collèges missionnaires ».
Il aurait bien voulu être admis comme frère mineur, mais sa vie passée et ses idées ne favorisent pas son admission dans l’Ordre. Il rejoindra donc le Tiers-Ordre de saint François, en restant laïc dans le monde et en conservant ainsi sa liberté d’action. Il entreprend des démarches à travers toute l’Europe pour obtenir des soutiens : il visite le prince Jacques d’Aragon, écrit au Pape, au roi de France et à divers supérieurs religieux. Ceux-ci tout en restant sceptiques l’aident cependant à fonder le collège missionnaire de Miramar.
En 1285, il se rend à Rome, au chapitre général des Prêcheurs, puis à Paris où il fréquente l’Université et passionne quelques jeunes religieux pour l’aventure missionnaire. Malgré ses voyages incessants, en Europe, et ses traversées de la Méditerranée, il continue à écrire toutes sortes de livres.
Tantôt à Montpellier, à Perpignan, à Bologne, à Paris, à Majorque et à Chypre, et souvent à Rome, où il rencontre tour à tour les papes Nicolas IV, Célestin V, Boniface VIII pour les convaincre de soutenir son ministère. Il trouve des auditoires d’étudiants partout où il passe, et il combat les idées philosophiques d’Averroès.
En 1307 il part à Bougie, en Algérie, pour disputer sur la foi chrétienne et la religion de Mahomet. Il est emprisonné durant 6 mois en cette ville, puis peut retourner en Europe, spécialement en Italie, à Gênes, à Pise où il essaie de convaincre les peuples de la nécessité d’une croisade.
En 1311, il visite le concile de Vienne pour persuader les évêques de créer un collège multilingue où seraient confrontées les thèses des savants juifs, arabes et chrétiens. Il rêve d’une association mondiale des penseurs car il est certain de la supériorité de la pensée chrétienne.
Après une très abondante production littéraire, il rédige enfin son Arbor scientiae, reprise de son Ars magna, dans lequel il prétend donner une clé des connaissances qui permette de découvrir la vérité de chaque science, par la rigueur du langage et de la logique.
En 1314, âgé de plus de 80 ans, il repart comme prédicateur infatigable, pour Tunis, afin de prêcher encore la foi chrétienne. Selon la légende qui en fait un martyr, il fut attaqué et lapidé par les habitants qui l’abandonnèrent comme mort, sur la place publique. Mais il fut recueilli par des marins gênois qui le reconduisirent à Majorque. Il y mourut, soit à bord du bateau qui le transportait, soit une fois arrivée à terre, soit plus prosaïquement, si la légende est fausse, dans son lit de vieillard, en sa ville natale.

Raymond Lulle est un auteur précoce, abondant et touffu. Il a abordé des domaines très divers : poésie galante, poésie religieuse, traité de mystique, commentaire de philosophie, œuvres théologiques, dont un Commentaire du Livre des Sentences, Livre de grammaire et de logique, Livres de controverse et d'apologétique, fables, romans de chevalerie etc... Evidemment, on ne prête qu'aux riches, et il reste encore à établir une liste critique de ses ouvrages authentiques. La difficulté vient de ce que lui même a brouillé les pistes en reprenant plusieurs fois ses œuvres antérieures sous des titres différents. Il aurait écrit au moins 317 ouvrages, mais on lui en a attribuées plus du double. Raymond Lulle écrivait soit en latin, soit en Catalan, son œuvre st donc précieuse pour la connaissance de l'évolution de cette langue, du XIIème siècle à nos jours.
Bien que n'ayant pas eu de disciples, Lulle a été apprécié par nombre d'intellectuels et de philosophes postérieurs, comme Nicolas de Cues, Pic de la Mirandole, Lefèvre d'Étaples, Giordano Bruno, et surtout par Leibnitz.- Descartes a porté sur lui un jugement sévère disant que son Art sert plus « à parler, sans jugement, [de choses] qu’on ignore, qu’à les apprendre (...)» (Discours de la méthode). Jean-Jacques Rouseau a repris cette critique. À cette réputation de légèreté s’est ajoutée la récupération du personnage par le milieu des alchimistes. Cependant Raymond Lulle est considéré aujourd’hui comme le précurseur de la logique combinatoire et est partiellement réhabilité comme penseur dans les milieux universitaires. Une revue savante "Studia Lulliana" (autrefois "Estudios Lulianos") suscite des études contemporaines et publie une bibliographie spécialisée.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » ven. 15 juil. 2011, 17:43

4 Juillet : Ste Elisabeth du Portugal, Reine du Portugal, tertiaire franciscaine (1271-1336).

Fille de Pierre, infant d'Aragon, petite nièce de sainte Élisabeth de Hongrie, Élisabeth de Portugal est née en 1271 et accompagna la cour, alors fort ambulante, à Saragosse, Valence, Poblet. En 1276, son père monte sur le trône et, en 1283, il accorde sa fille à Denis, roi de Portugal. Élisabeth s’associe pleinement à l’action de son mari qui défend la cause des petits contre les abus des nobles, fonde des hôpitaux et des universités. Tout en étant conseillère et modératrice de son mari, elle témoigne d’une vie spirituelle profonde.
Si la vie privée du roi ne lui apporte guère de consolations, elle se tait et prie, tandis que son entourage, même son propre fils, la pousse à la révolte ; mais elle résiste et empêche le père et le fils de se combattre. Elle paie sa démarche par un dur exil à la forteresse d’Alamquer, mais elle poursuit discrètement son rôle de réconciliatrice ; finalement la paix est rétablie entre père et fils.
Veuve en 1325, elle revête l’habit du Tiers-Ordre séculier franciscain et se consacre uniquement aux œuvres de charité et à la prière. Elle meurt le 4 juillet 1336 et est ensevelie chez les Clarisses de Coimbre. Elle fut canonisée en 1626 par le pape Urbain VIII.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » ven. 15 juil. 2011, 17:48

8 juillet : Saint Grégoire Grassi

Religieux franciscain, évêque, vicaire apostolique du Chan-Si septentrional. Il fut martyrisé lors de la persécution des Boxers, le 9 juillet 1900, avec son coadjuteur, Mgr François Fogolla, et le Père Élie Facchini, tous trois de la province franciscaine de Bologne. Avec eux, deux frères de France : le Père Théodoric Balat, de la province d’Aquitaine, et le frère André Bauër, de la province de Paris, ainsi que sept religieuses Franciscaines missionnaires de Marie : sœur Marie-Hermine Grivot, et ses compagnes. Cinq séminaristes chinois, tous tertiaires, et neuf serviteurs et familiers de la mission de T’ai-Yüan-Fu, tertiaires également, furent massacrés le soir du 9 juillet.
Ils furent béatifiés par Pie XII, en 1946, et canonisé par le pape Jean-Paul II, le 1 octobre 2000, sur la place Saint-Pierre, avec l’ensemble des martyrs en Chine, précédemment béatifiés dans les siècles précédents.


Saint Théodoric Balat (1858-1900)
Frère mineur franciscain, prêtre, de la Province d’Aquitaine, missionnaire en Chine, martyrisé en 1900.

Théodoric est né à Saint-Martin du Taur, de la commune de l’Isle d’Albi (Tarn, France), le 23 octobre 1858. Son père était forgeron. Il entra à 11 ans dans le petit séminaire de Lavaur où il fit ses études secondaires avec quelques difficultés, mais il était déjà remarqué pour sa piété et sa serviabilité. En 1876, il entra dans le Tiers-Ordre de saint François, puis il fut admis au grand séminaire d’Albi, en 1879. En 1880, il obtint de l’évêque la permission d’entrer au noviciat des Franciscains de la Province d’Aquitaine, à Pau, le 29 juin 1880, à la veille du décret d’expulsion des religieux de France. Le couvent fut évacué avec violence par l’armée, malgré la présence de nombreux notables et des fidèles protestant contre les expulsions. Le noviciat dut se réfugier en Angleterre, à Taunton. Après ses études de théologie au couvent de Clevedon, Théodoric sollicita son envoi en Chine comme missionnaire apostolique. Il passa quelques temps en France, et fut ordonné prêtre, début août 1884, dans la chapelle du Commissariat de Terre-Sainte des Franciscains de Paris (rue des Fourneaux), puis partit pour Rome et Assise. En raison des conflits armés entre la France et la Chine, il dut attendre une accalmie et fut envoyé en Terre Sainte où il tomba gravement malade et laissa ses compagnons partir en Chine, sans lui. Une fois guéri, il put s’embarquer, de Port-Saïd le 2 octobre 1885 et arriva à Tché-Fou le 11 novembre 1885, mais il n’atteignit sa mission du Chang-Si que le 14 décembre. La mission franciscaine du Chan-Si septentrional était gouverné par Mgr st Grégoire Grassi et son auxiliaire Mgr François Fogolla. Chargé d’un vaste territoire de mission, le frère Théodoric évangélisa avec constance et dans la simplicité, puis on lui confia la charge de directeur du petit séminaire, en 1894, et aumônier des sœurs Franciscaines missionnaires de Marie, mais l’année suivante, il reprit la vie de missionnaire et construisit plusieurs églises et orphelinats.
En 1898, il fut nommé procureur du Vicariat apostolique. Jusqu’en 1899, il poursuivit son œuvre missionnaire malgré de graves soubresauts politiques qui agitaient la Chine. Mais à partir de 1900, des sociétés secrètes se développaient pour chasser les étrangers, dans le contexte des conflits armés entre la Chine et les puissances occidentales, dont la France. Connues sous le nom de « Boxer », ces milices réussirent à soulever une partie de la population et à exiger d’un gouvernement faible la reprise des persécutions contre la « religion des étrangers ».
La correspondance relativement abondante et les témoignages écrits de ses supérieurs religieux et évêques ou de ses confrères, nous décrivent un religieux exemplaire, pieux, zélé, vivant dans une pauvreté et simplicité remarquées. Le frère Théodoric s’attendait à son martyre dans une grande paix et joie intérieure, sans pour autant se dérober aux tâches apostoliques les plus épuisantes, alors qu’il était de santé très fragile.

A partir du 28 juin 1900, plusieurs religieux missionnaires, dont le frère Théodoric durent quitter précipitamment la ville de Taï-iuen-fou où ils étaient réunis pour une sorte de chapitre extraordinaire. Mais ils furent bientôt capturés et rassemblés en une résidence surveillée, puis traduits en jugement devant la vice-roi qui les condamna à mort, le 9 juillet 1900 Ils furent décapités, après toutes sortes de violences physiques, tandis que la persécution se poursuivait, les jours suivants, sur les prêtres chinois, les vierges consacrées, les orphelins et les chrétiens de la région. On évalua à environ 2000 le nombre des victimes.
Les Franciscains européens qui subirent le martyre sont Mgr st Grégoire Grassi, Mgr François Fogolla, le frère Élie Facchini, tous trois de la province de Bologne, le frère André Bauër de la province Saint Pierre de France, et sept religieuses Franciscaines missionnaires de Marie. Ils furent béatifiés en octobre 1946, par le Pape Pie XII, et canonisés par Jean-Paul II, le 1 octobre 2000, avec de nombreux autres martyrs de Chine.


Saint Andre Bauër (1866-1900)
Frère mineur franciscain, frère laïc, martyrisé en Chine dans la persécution des Boxers.

André naquit à Guebviller, en Alsace France, le 26 novembre 1866, dans une famille ouvrière. Il avait deux sœurs et cinq frères. Après l’école, il fut embauché comme jardinier. Très pieux, il découvrit le Tiers-Ordre de saint François et s’y engagea avec joie. L’Ordre franciscain n’avait pas encore été rétabli en Alsace. En 1886, il vint à Paris pour demander son admission chez les Frères mineurs franciscains. Admis comme postulant, il fut aussitôt envoyé en Angleterre, en raison de l’expulsion des religieux français. Mais bientôt, il dût revenir en France pour effectuer son service militaire, durant 3 ans, chez les cuirassés. Passé ce service, il ne rentra pas au couvent car il désirait aider sa famille qui était en grande difficulté, et il reprit son travail de jardinier. Sur les instances de sa mère, il accepta de rentrer au couvent et commença son noviciat à Amiens, le 19 mars 1895 et y fit profession l’année suivante. Il fut envoyé à Paris, comme cuisinier et sacristain, mais il ne devait pas y demeurer longtemps. Ayant assisté au sacre, à Paris, de Mgr François Fogolla, le 24 août 1898, missionnaire en Chine, nommé auxiliaire du Vicaire apostolique du Chan-Si, Mgr st Grégoire Grassi, frère André Bauer demanda et obtint de l’accompagner dans sa mission. Quelques confrères lui reprochèrent de ne pas rejoindre plus tôt les missionnaires français du Chang-tong.-
Il s’embarqua de Marseille, le 12 mars 1899, avec Mgr François Fogolla, dix frères mineurs et quatorze religieuses Franciscaines missionnaires de Marie. Ils arrivèrent le 15 avril à Shang-Haï, et le 4 mai à Taï-yuên-foo. Le jour de la Pentecôte 1899, il prononça ses vœux solennels et écrivit à sa famille sa grande joie d’être consacré et missionnaire.

Dès le mois de novembre 1899, la persécution reprenait, sous l’instigation de sociétés secrètes, dont la principale est connue sous le nom des Boxers. En mai 1900, les chrétiens du Chang-si furent molestés, plusieurs églises détruites. Le 25 juin, Mgr st Grégoire Grassi convoqua ses missionnaires à Tai-yuên-foo, mais les persécuteurs profitèrent de ce rassemblement pour agresser les missionnaires qui furent arrêtés, par petits groupes, puis rassemblés durant quelques jours dans une maison de mandarin, et après un jugement hâtif où on les sommait de renier leur religion, ils furent massacrés les 9 et 10 juillet 1900. Ce groupe de martyrs comprenait 2 évêques, deux prêtres dont le P. Théodoric Balat de la province d’Aquitaine, un frère laïcs : fr. André Bauer, sept Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie et quinze laïcs du Tiers Ordre franciscain. Ils furent béatifiés (avec deux autres prêtres et un évêque martyrs) par Pie XII, en 1946, et canonisés par Jean-Paul II, le 1er octobre 2000.

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Message non lu par PaxetBonum » ven. 15 juil. 2011, 17:49

9 Juillet : Saint Nicolas Pick

Le 25 juin 1572, les Calvinistes, appelés les Gueux s'emparent de la ville de Gorcum en Hollande. Le couvent des frères mineurs comptait alors dix-huit religieux, dont deux étaient absents. Nicolas Pick, gardien réunit aussitôt ses frères, leur expose la situation et leur propose, s'ils le désirent, de cherche refuge ailleurs. Ils décident de rester à Gorcum, mais deux d'entre eux ne resistèrent pas à la torture et renonceront à leur foi, tandis que trois frères laics ne seront pas inquiétés. Les autres, encouragés par leur gardien, manifesteront jusqu'au bout une volonté ferme et généreuse, mais ils connurent des heures d'accablement et emploieront divers moyens, sauf l'apostasie, pour sauver leur vie. Ils furent emprisonnés le soir du 27 juin en même temps que quatre prêtres séculiers et trois autre religieux. Leur martyre dura jusqu'au 9 juillet: privation quasi totale de nourriture, injures, menaces, simulacre d'exécution, coups, cachot sordide. La nuit du 5 juillet, vêtus seulement de quelques misérables sous vêtements, on les transporta en bateau jusqu'à Dordrecht, puis à Brielle, on on les enferma dans un cachot sans lumière. Ils en sortiront dans la nuit du 8 juillet pour être pendus dans une grange. Béatifiés trois ans après leur mort par Clement X, les Martyrs de Gorcum seront canonisés par Pie IX, le 29 juin 1867. Leurs ossements reposent depuis 1868 dans l'eglise St Nicolas à Bruxelles.
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Message non lu par PaxetBonum » ven. 15 juil. 2011, 17:51

9 Juillet : Sainte Marie-Hermine Grivot
Sainte Marie-Hermine de Jésus (Irma Grivot) (1866-1900)

Irma Grivot naît le 28 avril 1866 à Beaune (France). D’une famille modeste: son père était tonnelier et sa mère se consacrait au foyer. Irma, de santé fragile, est une enfant simple, droite, vive, affectueuse, sensible à la nature et ouverte à Dieu. Intelligente et studieuse, elle achève ses études en 1883, titulaire du brevet élémentaire. Sa vocation religieuse ne fut ni comprise, ni acceptée par ses parents, d’où une situation très dure pour elle. Elle essaye de devenir plus indépendante en donnant des cours particuliers.
En 1894, elle se présente à Vanves, dans la banlieue proche de Paris où elle commence son pré-noviciat chez les Franciscaines missionnaires de Marie. Son apparence fragile rend nécessaire un séjour dans cette communauté, il est nécessaire de vérifier si ses forces lui permettent de s’engager dans une vie missionnaire. Mais derrière son apparence fragile se cache une volonté de fer qui lui fait dépasser toutes les difficultés. Elle commence son noviciat aux Chatêlets, près de Saint Brieuc (France), en juillet de la même année, et reçoit le nom de Marie-Hermine de Jésus. L’hermine est un animal qui préfère la mort à la souillure - tel est le dicton - et ce sera une des résolutions d’Hermine. Telles furent sa vie et sa mort. Une femme pleine de tendresse et de fermeté... Une femme humble. Sa patience et sa charité surent créer un climat fraternel là où elle passa: au noviciat, ensuite à Vanves où elle assure la comptabilité de la maison, plus tard, à Marseille où elle se prépare au soin des malades; enfin comme responsable du groupe de Taiyuanfu. Elle sut gagner tous les cœurs : évêques, prêtres, laïcs consacrés, enfants, malades... Et pour ses propres sœurs, elle fut mère, soutien, animatrice... jusqu’au bout. Toutes furent martyrisées en Chine, le 9 juillet 1900 après un jugement sommaire. Elles chantèrent le Te Deum avant d’être décapitées.
Où puisait-elle cette force ? Une de ses paroles dévoile en partie ce secret : « L’adoration du Très Saint Sacrement est la moitié de ma vie. L’autre moitié consiste à faire aimer Jésus et à Lui gagner des âmes. » Missionnaire ardente, adoratrice, femme d’un seul amour. Marie-Hermine ne fuit pas devant le danger d’une mort atroce. Elle sut vivre cette Parole du Maître: « Il n’y a pas d’amour plus grand que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13).
Le premier octobre 2000, le Pape Jean-Paul II a canonisé 120 martyrs de Chine, dont trente-trois missionnaires, hommes et femmes, au nombre desquelles figurent sœur Marie-Hermine de Jésus et ses six compagnes. «Ces martyrs sont un exemple de courage et de cohérence pour nous tous», a fait remarquer le Saint-Père. En effet, si nous ne sommes pas tous appelés à évangéliser les contrées lointaines, nous avons tous la mission de rendre témoignage à la vérité du Christ et de son Église autour de nous, par une vie sainte et une charité véritable envers notre prochain quel qu’il soit. Demandons à saint Joseph d’obtenir pour chacun d’entre nous cet esprit missionnaire à travers les actions ordinaires de la vie quotidienne, et de soutenir l’Église persécutée en Chine.

D'une actualité poignante…
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Message non lu par PaxetBonum » ven. 15 juil. 2011, 17:52

10 Juillet : Sainte Véronique Giuliani

Véronique Giuliani, née le 27 décembre 1660 à Mercatello, dans les Marches en Italie, jouit dès son enfance d'une familiarité inouïe avec le Christ ; elle est saisie très jeune par le désir de Dieu et elle supporte mal l'indifférence des gens envers son Seigneur.
À dix-sept ans elle entre au monastère des Clarisses Capucines de Citta di Castello (près de Pérouse), où elle reçoit le nom de Véronique et, à l'école de Claire, est fascinée par le Christ crucifié. Elle devient vite abbesse et perd son intransigeance, se montre patiente et miséricordieuse, proportionnant les exigences aux conditions personnelles des Sœurs.
Sa vie d'union au Christ est si intense qu'elle est favorisée des stigmates (marques dans sa chair de la Passion du Christ) et des empreintes de la Couronne d'épines, ce qui provoque la méfiance et plusieurs enquêtes du Saint-Office de l'époque. Dans son Diario (journal), écrit par ordre de son confesseur, elle rapporte en une langue limpide et fort belle, ses multiples et singulières expériences mystiques. Elle meurt le 9 juillet 1727 et est canonisée en 1839 par le Pape Grégoire XVI.

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Message non lu par PaxetBonum » ven. 15 juil. 2011, 17:55

12 Juillet :

Saint Jean Jones

Né au Pays-de-Galles dans une famille catholique, il a été ordonné prêtre à Reims et exerçait son ministère auprès des prisonniers à Londres; découvert, il fut emprisonné mais réussit à s'échapper vers le continent où il rejoint les frères franciscains probablement à Pontoise. Il fut autorisé à retourner en Angleterre en 1592 sous le nom de John Buckley et fut à nouveau arrêté en 1596. Il est resté emprisonné 2 ans et, pour avoir été ordonné à l'étranger et être revenu exercer en Angleterre, il est condamné à être torturé et pendu. Il a été béatifié en 1929 et canonisé par Paul VI en 1970 avec les martyrs d'Angleterre et du Pays-de-Galles.



St Jean Wall

Originaire du Lancashire anglais, il se prépara au sacerdoce au séminaire de Douai, puis à Rome où il devient Frère Mineur sous le nom de Joachim de Sainte Anne. Après plus de vingt ans de ministère pastoral exercé en cachette, il fut arrêté, condamné à mort comme prêtre fidèle à l'Église romaine et pendu, sous le roi Charles Ier à Worcester.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » ven. 15 juil. 2011, 17:56

13 Juillet : Bienheureuse Angéline de Marsciano (1377-1435)

Angéline est née en 1377 au Château de Monte Giove en Italie, elle était la fille du comte de Marsciano, près d’Orvieto. Orpheline à l’âge de 12 ans, elle voulait se consacrer à Dieu, mais par exigence politique, elle fut mariée contre son gré, âgée de 15 ans, avec le comte de Civitella, Jean de Terni. Celui-ci décéda après 2 ans de mariage. Angéline, désormais libre, entra dans le Tiers-Ordre de saint François, en faisant vœu de renoncer au monde et de se consacrer à la prière et au service des pauvres et des malades. Quelques unes de ses dames d’honneur la suivirent dans ce projet. Avec celles-ci, et d’autres jeunes filles venues la rejoindre, elle fonda plusieurs communautés, prémices du Tiers-Ordre régulier. Le premier couvent fut établi à Foligno, puis d’autres suivirent à Viterbe, Florence, Assise... Bientôt le pape Martin V approuva ces fondations : 16 couvents qui furent autorisés à proposer des veux perpétuels et dont Angéline fut désignée comme supérieure générale. La supérieure pouvait désigner des visiteuses générales et avait la faculté d’agréger à leur congrégation les communautés qui en feraient la demande. Malgré ces responsabilités et son dévouement pour le service des pauvres, Angéline menait une vraie vie contemplative et elle fut favorisée d’extases. Elle mourut à Foligno, le 14 juillet 1435. Le pape Léon XII approuva son culte en 1732.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » ven. 15 juil. 2011, 18:00

14 Juillet : St François Solano

Originaire de Cordoue, le frère François Solano, se dévoua aux malades et aux pauvres alors que ses études de théologie pouvaient lui inspirer d'autres buts dans sa vocation religieuse . On cite de lui bien des miracles, marchant sur les eaux, ayant le don de se faire entendre en des langues qu'il ignorait. Envoyé en Afrique, ses supérieurs changèrent bientôt d'avis pour l'envoyer en Amérique. Il est l’un des missionnaires les plus célèbres de l’Amérique du Sud est nommé aujourd’hui encore Le Défenseur des Indiens ou Le thaumaturge du Nouveau-Monde. Il est spécialement vénéré au Pérou, en Bolivie et au Nord de l’Argentine. Il est fêté le 14 juillet.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » ven. 15 juil. 2011, 18:07

15 Juillet : Saint Bonaventure (1221-1274) est l’une des grandes figures de la Famille franciscaine. Il a été biographe de saint François, ministre général, évêque et cardinal au Concile de Lyon durant lequel il mourut.
Surnommé : le Docteur séraphique

Bagnoreggio, village de naissance de saint Bonaventure
Jean Fidanza naît en 1221 dans une famille aisée de l’Aquila, à Bagnoreggio (autrefois Bagnorea), près d’Orvieto. Enfant, à la prière de sa mère, il est guéri d’une grave maladie par l’intercession de saint François.
Envoyé jeune à Paris, pour obtenir la maîtrise es Arts (1236), il est impressionné par le maître Alexandre de Halès qui, à 50 ans, entre chez les Frères Mineurs. À son tour, Bonaventure demande son admission et fait profession (1243) à Paris. Il étudie la théologie dans le cloître des Mineurs, où Alexandre a transporté sa chaire. Il y reçoit aussi les leçons d’Eudes Rigaud, ami de saint Louis et futur archevêque de Rouen, et de Guillaume de Meliton. Vers 1244-1245 il reçoit la prêtrise.
Devenu bachelier en théologie, il donne ses premières leçons aux frères vers 1248, puis commente le Livre des Sentences. Pendant ce temps, Thomas d’Aquin poursuit un cursus identique, dans le cloître des Frères Prêcheurs. Les Maîtres séculiers de l’Université s'opposent à l’admission de ces professeurs comme Maîtres de l’Université. Ils ne seront admis à ce titre qu’en 1254, sous l’injonction du Pape Alexandre IV, grand ami des Mineurs.

Élu ministre général de l’Ordre des frères mineurs en 1257, lors du chapitre de Rome (Italie), pour remplacer Jean de Parme déposé pour avoir favorisé la diffusion des idées de Joachim de Flore, Bonaventure s’efforce de maintenir l’unité entre les tenants des différents courants de l’Ordre : Spirituels et Conventuels, quitte à employer des moyens énergiques. Dans ce but, il publie de nouvelles constitutions fortement inspirées par la législation antérieure. Elles seront approuvées par le chapitre de Narbonne (France). Malgré de nombreux voyages, en particulier pour participer aux Chapitres généraux, il continue son œuvre théologique, spirituelle, et parfois polémique.
En 1261, à la demande du Chapitre général, Bonaventure écrit les légendes : la Legenda major qui veut être une hagiographie officielle du fondateur et la Legenda minor destinée à être lue durant la liturgie. Celles-ci seront approuvées deux ans après par le chapitre de Pise (Italie) et connaîtront une très rapide et très large diffusion. D’ailleurs le chapitre avait décidé la destruction des biographies antérieures..., injonction qui heureusement ne fut pas parfaitement appliquée.
Bonaventure maintient sa résidence à Paris, près de l’Université, car il se fait le champion des Mendiants, dans le conflit qui oppose les séculiers aux nouveaux Ordres (Questions disputées sur la Perfection évangélique). Thomas d’Aquin participe lui aussi à la Défense des Mendiants.

En 1265, le Pape Alexandre IV le charge de débrouiller un conflit entre les chanoines d’York (Angleterre) et la papauté, et lui propose ensuite de devenir archevêque d’York. Il décline cette offre pour continuer à Paris la défense de l’Ordre (1267, "Apologie des Pauvres"). Ami du Roi de France Louis IX, il prêche parfois à la Cour, et rédige des traités de vie spirituelle, à la demande de Blanche de Castille, mère du Roi, du roi lui-même, et de sa sœur bse Isabelle de France fondatrice du monastère urbaniste de Longchamp près de Paris ("La perfection de la vie, pour les sœurs").
Se rendant à Rome, pour un chapitre, il passe par Viterbe où les cardinaux, réunis en conclave depuis plus d’un an (1271), s’enlisent en disputes et ne parviennent pas à désigner un Pape. Consulté, il suggère un compromis. Le conclave désigne alors un diplomate près de la Cour de Constantinople, Théobald Visconti, actuellement présent à Jérusalem. L'éloignement du "candidat" permet un apaisement des esprits. Le nouveau Pape Grégoire X désigne Bonaventure comme cardinal en 1273, et le charge de la préparation du deuxième Concile de Lyon. Bonaventure y tint une place éminente, et fut chargé de la prédication pour l’accueil de la délégation de l’Église Orientale. Il meurt soudainement pendant le Concile, le 14 juillet 1274. Le pape Grégoire X assiste à ses obsèques. Bonaventure fut canonisé seulement en 1482 par le Pape franciscain Sixte IV. Un autre Pape franciscain, Sixte V, le déclara Docteur de l’Église, en 1587.

Bonaventure ne se présente pas lui-même comme un philosophe, mais toujours comme un théologien. Cependant la philosophie tient une certaine place dans ses études et dans son enseignement. D'une part parce que l'enseignement de l'université de Paris accueillait les nouvelles traductions des Philosophes grecs,Platon, Plotin, Aristote. D'autre part parce que lui-même est intéressé par les questions métaphysiques qui servent de base à une reflexion rationnelle sur la théologie : tels que l'Etre et l'existence, la causalité, la notion d'infini, l'anthropologie, la théorie de la connaissance, l'analogie, etc...Bonaventure considérait la philosophie comme "servante" de la théologie (ancilla theologiae). Sur toutes ces questions, Bonaventure a développé une pensée originale, telle que l'a exposée avec bonheur l'historien des doctrines médiévales que fut Etienne Gilson (La philosophie de saint Bonaventure). Ce livre demeure une référence pour toute étude sur le Docteur Séraphique.

Tout en soutenant que la théologie est une science et une connaissance qui relève de la raison humaine et des ressources et des méthodes de la logique, Bonaventure la situe bien au dessus de toutes les autres sciences quant au but qu’elle poursuit, qui est de permettre au théologien et à ceux auxquels il s’adresse, de devenir meilleurs en atteignant une sagesse de vie.
Comme son nom l’indique, la théologie est la science qui traite de Dieu et de tout ce qui se rapporte à son être et à son action. Mais selon les points de vue envisagés, on peut distinguer pour elle un triple sujet.
Bonaventure appelle sujet radical, Dieu, en tant que premier Principe à l’origine de toute connaissance et de tout être. Il s’agit bien sûr, ici, de Dieu Trinité-créatrice.
Il appelle sujet intégral, ce qui dans une science englobe tous ses développements : en théologie, ce sujet intégral est le Christ, en tant « qu’il rassemble en lui-même la nature divine et la nature humaine, c’est-à-dire le créé et l’Incréé... ».
Enfin il appelle sujet universel la totalité de ce qui venant de la révélation est objet de foi pour la créature rationnelle. C’est aussi tout ce qui est susceptible d’une mise en œuvre sacramentelle, donc la totalité de la théologie. Dans le Breviloquium, Bonaventure résume son propos dans un paragraphe d’une admirable concision : « Le sujet de la théologie est tour à tour: Dieu de qui viennent tous les êtres, le Christ par qui tous passent, l’œuvre rédemptrice vers laquelle tous tendent, l’unique lien de la charité qui enserre et unit tous les êtres célestes et terrestres.
Pour Bonaventure, la théologie comme discipline intellectuelle est une science pratique dont le but est pour celui qui s’y applique et pour ceux auxquels il s’adresse de bien accueillir le don surnaturel de la Sagesse que l’Esprit-Saint répand largement sur tous les hommes, à condition qu’ils n’y mettent pas d’obstacle par un refus délibéré (le péché).
Le don de la sagesse se manifeste dans la contemplation de Dieu et de son mystère, dans le progrès de la foi surnaturelle et dans la grâce d’union ou de charité. Tous les hommes sont appelés à cette communion aux personnes divines, mais chacun selon sa vocation propre. Les théologiens sont ceux qui accueillent explicitement le don de sagesse dans la mise en œuvre des ressources de leur intelligence, surtout lorsqu’elle s’applique à scruter la Parole de Dieu par une fréquentation assidue et l’effort de la raison à l’intérieur de la communion ecclésiale. La théologie comme sagesse suppose que celui qui s’y applique remette en ordre dans sa propre vie tout ce qui a été désordonné par le péché, et qu’il se tourne résolument vers le Christ, comme Maître intérieur et modèle de sagesse. Le vrai théologien n’est donc pas seulement un « savant », mais il est au préalable un « croyant ».

Pour saint Bonaventure, la spiritualité est la mise en pratique de son enseignement théologique, car sa théologie est tout à la fois science et contemplation du mystère révélé. Dans son enseignement universitaire, il traite en leurs places les questions intéressants la vie spirituelle du croyant, la foi, l’espérance, la charité, la prière, l’imitation du Christ, les sacrements de l’Église, la grâce, la glorification etc…
Mais une part importante de son œuvre concerne directement la pastorale et l’enseignement de la spiritualité, soit à destination d’un auditoire ou d’une catégorie particulière de chrétiens : les universitaires, les religieux, les fidèles, soit à la demande de tel ou tel correspondant.
Ainsi les réponses faites au questions d’un maître sur la vie spirituelle : Lettre sur 25 questions mémorables, ou encore le traité sur la perfection de la vie pour les religieuses, adressé à la bse Isabelle de France, sœur du Roi, fondatrice du monastère des clarisses de Longchamp. Ainsi également le traité sur le Gouvernement de l’âme , dédié à la reine-mère Blanche de Castille.
Les traités majeurs concernant la vie spirituelle ont connu une très large diffusion. Citons :
L’Itinéraire de l’âme en Dieu , l’œuvre la plus connue de Bonaventure ;
les Trois voies de la vie spirituelle ;
l’Arbre de vie, méditations sur la passion de Jésus ;
le Soliloque ;
la Vigne mystique ;
le Sermon sur le Christ Unique Maître.
Il faut y ajouter une grande quantité de sermons, sur les Dimanches et les Temps liturgiques, sur les fêtes des saints...

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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 21 juil. 2011, 13:45

Saint Laurent de Brindisi (1559-1619)
Frère mineur capucin, prédicateur, diplomate, théologien, Ministre général, Docteur de l'Église "Docteur Apostolique"

Laurent naquit le 22 juillet 1559, à Brindisi , baptisé sous le nom de Jules-César. Il est le fils de Guillaume Rossi et d'Élisabeth Masella. Encore enfant, il s’inscrit comme "oblat" (pré-postulant à la vie religieuse), chez les frères franciscains Conventuels. Mais après le décès de ses parents, âgé de 15 ans, il se rend à Venise, chez Pierre, son oncle paternel qui est prêtre. L'année suivante, âgé de seize ans, il entre chez les Capucins de Vérone. Le 24 mars 1576, Laurent de Brindisi, âgé de dix-neuf ans, fait sa profession religieuse chez les frères mineurs Capucins, qui lui donne ce nom de Laurent. On l'envoie étudier à Padoue, célèbre ville universitaire. Doué d'une mémoire prodigieuse, Laurent de Brindisi étudie avec succès les sciences sacrées. Il excelle en exégèse et en patrologie, mais se fait surtout remarquer par ses dispositions pour l’étude des langues. En effet, il acquiert la maîtrise de sept langues : latin, grec. syriaque, hébreu, italien, allemand et français.
Le 18 décembre 1582, Laurent est ordonné prêtre, et commence aussitôt son ministère de prédication, il débat souvent avec les juifs et les réformés. Sa science, sa bienveillance et sa courtoisie font merveille. On va désormais lui confier des charges importantes, dans son Ordre et dans l’Église. Chez les Capucins, il est tour à tour, de 1583 à 1605, Lecteur en théologie et Écriture Sainte à Venise, puis gardien et maître des novices à Bassano del Grappa. En 1590-1592, ministre provincial en Toscane, puis définiteur général (membre du conseil supérieur) ; enfin de 1602-1605 : Ministre général de l’Ordre des Capucins.
Au service de l’Église, il remplit plusieurs missions diplomatiques : En 1599, il est envoyé en Autriche et en Bohême, avec onze confrères capucins, pour œuvrer à la réforme catholique. Il implante son Ordre à Prague, Vienne et Gratz.
En 1601-1602. Le pape Clément VIII l’envoie à l'empereur Rodolphe II, commandant en chef des forces catholiques contre les Turcs. Il devient aumônier des troupes impériales ; l'émissaire papal devient le plus puissant soutien de Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur qui écrase les Turcs à Szekes-Fejerdars, près d'Albe-Royale, en Hongrie.
En 1606, le pape Paul V l’envoie en Allemagne pour y travailler aux affaires politico-religieuses de l'Empire. Il devient alors conseiller ordinaire de Maximilien Ier, duc de Bavière et va jouer un rôle capital pour créer, développer et animer la « Ligue catholique », face à l' « Union évangélique protestante ».
En 1612, Laurent obtient le règlement du contentieux entre la monarchie des Habsbourg et les électeurs catholiques.
En 1618. les Napolitains lui demandent d'assumer leur défense contre les exactions du vice-roi, duc d'Ossuna. Il part pour Madrid et se rend à Lisbonne pour rencontrer Philippe III. La mort le surprend le 22 juillet 1619, il était âgé de soixante ans. Le pape Pie VI le béatifia, en 1783 ; Léon XIII l’a canonisé en 1881, et le pape Jean XXIII l’a déclaré docteur de l’Église universelle, le 10 mai 1959. - Le Collège international des Capucins, fondé à Rome en 1908 porte son nom.


BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 23 mars 2011
[+] Texte masqué
Saint Laurent de Brindisi

Chers frères et sœurs,

Je me souviens encore avec joie de l’accueil festif qui m’a été réservé en 2008 à Brindisi, la ville où, en 1559, naquit un éminent docteur de l’Eglise, saint Laurent de Brindisi, nom que Giulio Cesare Rossi prit en entrant dans l’Ordre des capucins. Dès son enfance, il fut attiré par la famille de saint François d’Assise. En effet, orphelin de père à l’âge de sept ans, il fut confié par sa mère aux soins des frères conventuels de sa ville. Quelques années plus tard, toutefois, il s’installa avec sa mère à Venise, et c’est précisément en Vénétie qu’il connut les capucins qui, à cette époque, s’étaient placés généreusement au service de l’Eglise tout entière, pour approfondir la grande réforme spirituelle promue par le Concile de Trente. En 1575, Laurent, à travers la profession religieuse, devint frère capucin, et en 1582, fut ordonné prêtre. Dès l’époque de ses études ecclésiastiques, il révéla les éminentes qualités intellectuelles dont il était doté. Il apprit facilement les langues anciennes, comme le grec, l’hébreu et le syriaque, et modernes, comme le français et l’allemand, qui s’ajoutaient à sa connaissance de la langue italienne et de la langue latine, à l’époque couramment parlée par tous les ecclésiastiques et hommes de culture.

Grâce à la connaissance de tant de langues, Laurent put accomplir un intense apostolat auprès de diverses catégories de personnes. Prédicateur efficace, il connaissait de façon si profonde non seulement la Bible, mais également la littérature rabbinique, que les rabbins eux-mêmes en étaient stupéfaits et admiratifs, manifestant à son égard estime et respect. Théologien expert de l’Ecriture Sainte et des Pères de l’Eglise, il était en mesure d’illustrer de façon exemplaire la doctrine catholique également aux chrétiens qui, surtout en Allemagne, avaient adhéré à la Réforme. A travers une présentation claire et douce, il montrait le fondement biblique et patristique de tous les articles de la foi mis en discussion par Martin Luther. Parmi ceux-ci, le primat de saint Pierre et de ses successeurs, l’origine divine de l’épiscopat, la justification comme transformation intérieure de l’homme, la nécessité des bonnes œuvres pour le salut. Le succès dont Laurent bénéficia nous aide à comprendre qu’aujourd’hui aussi, en poursuivant avec tant d’espérance le dialogue œcuménique, la confrontation avec la Sainte Ecriture, lue dans la Tradition de l’Eglise, constitue un élément incontournable et d’une importance fondamentale, comme j’ai voulu le rappeler dans l’Exhortation apostolique Verbum Domini (n. 46).

Même les fidèles les plus simples, dépourvus d’une grande culture, tirèrent profit de la parole convaincante de Laurent, qui s’adressait aux personnes humbles pour rappeler à tous la cohérence de leur vie avec la foi professée. Cela a été un grand mérite des capucins et d’autres ordres religieux, qui, aux XVI° et XVII° siècles, contribuèrent au renouveau de la vie chrétienne en pénétrant en profondeur dans la société à travers leur témoignage de vie et leur enseignement. Aujourd’hui aussi, la nouvelle évangélisation a besoin d’apôtres bien préparés, zélés et courageux, afin que la lumière et la beauté de l’Evangile prévalent sur les orientations culturelles du relativisme éthique et de l’indifférence religieuse, et transforment les diverses façons de penser et d’agir en un authentique humanisme chrétien. Il est surprenant que saint Laurent de Brindisi ait pu accomplir de façon ininterrompue cette activité de prédicateur apprécié et inlassable dans de nombreuses villes d’Italie et dans divers pays, alors qu’il occupait d’autres charges lourdes et de grandes responsabilités. Au sein de l’Ordre des capucins, en effet, il fut professeur de théologie, maître des novices, plusieurs fois ministre provincial et définiteur général, et enfin ministre général de 1602 à 1605.

Parmi tant de travaux, Laurent cultiva une vie spirituelle d’une ferveur exceptionnelle, consacrant beaucoup de temps à la prière et, de manière particulière, à la célébration de la Messe, qu’il prolongeait souvent pendant des heures, absorbé et ému par le mémorial de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Seigneur. A l’école des saints, chaque prêtre, comme cela a souvent été souligné au cours de la récente Année sacerdotale, peut éviter le danger de l’activisme, c’est-à-dire d’agir en oubliant les motivations profondes de son ministère, seulement s’il prend soin de sa propre vie intérieure. En s’adressant aux prêtres et aux séminaristes dans la cathédrale de Brindisi, la ville natale de saint Laurent, j’ai rappelé que «le moment de la prière est le plus important dans la vie du prêtre, celui où la grâce divine agit avec le plus d’efficacité, en donnant sa fécondité au ministère. Prier est le premier service à rendre à la communauté. Les temps de prière doivent donc avoir une véritable priorité dans notre vie... Si l’on n’est pas intérieurement en communion avec Dieu, on ne peut rien donner non plus aux autres. Dieu est donc la première priorité. Nous devons toujours réserver le temps nécessaire pour être en communion de prière avec notre Seigneur». Du reste, avec l’ardeur incomparable de son style, Laurent exhorte chacun, et pas seulement les prêtres, à cultiver la vie de prière car au moyen de celle-ci nous parlons à Dieu et Dieu nous parle: «Oh, si nous considérions cette réalité! — s’exclame-t-il — C’est-à-dire que Dieu est vraiment présent à nous quand nous lui parlons en priant; qu’il écoute vraiment notre prière, même si nous prions seulement avec le cœur et avec l’esprit. Et que non seulement il est présent et nous écoute, mais qu’il peut même et qu’il désire volontiers répondre, et avec le plus grand plaisir, à nos questions».

Un autre trait qui caractérise l’œuvre de ce fils de saint François est son action pour la paix. Les Souverains Pontifes, ainsi que les princes catholiques lui confièrent à plusieurs reprises d’importantes missions diplomatiques pour résoudre des controverses et favoriser la concorde entre les Etats européens, menacés à cette époque par l’empire ottoman. L’autorité morale dont il jouissait faisait de lui un conseiller recherché et écouté. Aujourd’hui, comme à l’époque de saint Laurent, le monde a un grand besoin de paix, il a besoin d’hommes et de femmes pacifiques et pacificateurs. Tous ceux qui croient en Dieu doivent toujours être des sources et des agents de paix. Ce fut précisément à l’occasion d’une de ces missions diplomatiques que Laurent conclut sa vie terrestre, en 1619 à Lisbonne, où il s’était rendu auprès du roi d’Espagne, Philippe III, pour défendre la cause de ses sujets napolitains, opprimés par les autorités locales.

Il fut canonisé en 1881 et, en raison de son activité vigoureuse et intense, de sa science vaste et harmonieuse, il mérita le titre de Doctor apostolicus, «Docteur apostolique», que lui donna le bienheureux Pape Jean XXIII en 1959, à l'occasion du quatrième centenaire de sa naissance. Cette reconnaissance fut accordée à Laurent de Brindisi également parce qu'il fut l'auteur de nombreuses œuvres d'exégèse biblique, de théologie et d'écrits destinés à la prédication. Il y offre une présentation organique de l'histoire du salut, centrée sur le mystère de l'Incarnation, la plus grande manifestation de l'amour divin pour les hommes. En outre, étant un mariologiste de grande valeur, auteur d'un recueil de sermons sur la Vierge intitulé «Mariale», il met en évidence le rôle unique de la Vierge Marie, dont il affirme avec clarté l'Immaculée Conception et la coopération à l’œuvre de la rédemption accomplie par le Christ.

Avec une fine sensibilité théologique, Laurent de Brindisi a également mis en évidence l'action de l'Esprit Saint dans l'existence du croyant. Il nous rappelle qu’avec ses dons, la Troisième Personne de la Très Sainte Trinité, éclaire et aide notre engagement à vivre dans la joie le message de l'Evangile. «L'Esprit Saint — écrit saint Laurent — rend doux le joug de la loi divine et léger son poids, afin que nous observions les commandements de Dieu avec une très grande facilité, et même avec plaisir».

Je voudrais compléter cette brève présentation de la vie et de la doctrine de saint Laurent de Brindisi en soulignant que toute son activité a été inspirée par un grand amour pour l'Ecriture Sainte, qu'il savait presque par cœur, et par la conviction que l'écoute et l'accueil de la Parole de Dieu produit une transformation intérieure qui nous conduit à la sainteté. «La Parole du Seigneur — affirme-t-il — est lumière pour l'intelligence et feu pour la volonté, pour que l'homme puisse connaître et aimer Dieu. Pour l'homme intérieur, qui au moyen de la grâce vit de l'Esprit de Dieu, il est pain et eau, mais un pain plus doux que le miel et une eau meilleure que le vin et le lait... C'est un maillet contre un cœur durement obstiné dans les vices. C’est une épée contre la chair, le monde et le démon, pour détruire tout péché». Saint Laurent de Brindisi nous enseigne à aimer l'Ecriture Sainte, à croître dans la familiarité avec elle, à cultiver quotidiennement le rapport d’amitié avec le Seigneur dans la prière, pour que chacune de nos actions, chacune de nos activités ait en Lui son commencement et son achèvement. Telle est la source à laquelle puiser afin que notre témoignage chrétien soit lumineux et soit capable de conduire les hommes de notre temps à Dieu.

* * *

Je salue les pèlerins francophones, spécialement les élèves, les collégiens et les membres des Associations présents. Puissiez-vous aimer la Parole de Dieu et être, comme Laurent de Brindisi, des évangélisateurs zélés et courageux capables d’insuffler dans les divers modes de pensée et d’action un authentique humanisme chrétien! Bon pèlerinage à tous!
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

St François d'Assise

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