Marche commune ou communautaire ?

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Teano
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par Teano » mar. 27 mars 2012, 18:50

Entendu en ce moment même sur BFM TV, Dalil Boubakeur défend l'enterrement de Merah en Algérie en expliquant, avec force détails, les règles de l'enterrement en islam. Il se fait le porte-parole de cette famille. Se rend-il compte qu'il s'associe insidieusement du côté des méfaits commis au nom de l'islam ?
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par jeanbaptiste » mar. 27 mars 2012, 21:24

Mais où avez vous vu que j'ai employé le mot : choucroute dans mes propos !!! :s Vous faites effectivement bien de mettre un terme à vos propres propos surréalistes !!! :s
C'est une expression.
Entendu en ce moment même sur BFM TV, Dalil Boubakeur défend l'enterrement de Merah en Algérie en expliquant, avec force détails, les règles de l'enterrement en islam. Il se fait le porte-parole de cette famille. Se rend-il compte qu'il s'associe insidieusement du côté des méfaits commis au nom de l'islam ?
Il aurait été sain qu'il s'abstienne en effet !

Cinci
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par Cinci » ven. 30 mars 2012, 5:56

Reprendre ici :
Mais l'islam ne laisse nullement de choix : on file droit ou on est tué pour apostasie.
Il n'est pas une question d'apostasie au coeur de cette affaire de tuerie de Merah à Toulouse. Les victimes n'étaient pas sous le coup d'un jugement de tribunal islamique. Le geste criminel et idiot d'un jeune fanatisé ainsi que de sa bande de petits camarades derrière, il aurait beau être repris en boucle par des milliers d'autres fous d'Allah fanatisés comme lui, n'en fait pas une obligation à bien d'autres d'en devoir vraiment penser (penser en premier) comme ces fous.
Bien, alors présentez moi un musulman qui dise que ce qu'à fait Mahomet ce jour là est profondément condamnable et qu'il a mal agi en faisant cela.
Mieux encore, présentez moi l'imam qui critique cet assassinat de masse perpétré par Mahomet et enseigne que l'on ne doit jamais faire cela.

Dés lors, vous aurez mes plus plates excuses.
Mais l'islam ne laisse nullement de choix : on file droit ou on est tué pour apostasie.
( Bon ...)

Alors voyons le tout un peu autrement, voyons-le ensemble, Paxetbonum, si vous le voulez et comme avec un peu de littérature pour nous venir en aide. Le fameux T.E. Lawrence (Lawrence d'Arabie) aurait déjà fait allusion au wahhabites dans son oeuvre de 1926 Les sept pilliers de la sagesse :


«... Lawrence n'a pas connu le Nadj. Son livre de plus de 800 pages, sans index, dresse des profils aussi raffinés qu'impitoyables des protagonistes; il se permet des digression inégales sur l'Islam, qualifié tantôt de religion d'amour et tantôt de religion qui ne connait que la vérité ou la non-vérité, la croyance ou la non-croyance. Un passage indique cependant son état d'esprit :«Les fanatiques ouahabites, musulmans hérétiques, auraient imposés aux habitants du Kassim, d'humeur douce et plaisante, des règles de vie rigoureuses». Mais il ne semble pas s'en soucier outre-mesure : «une telle vague d'exaltation ascétique, qui revient à intervalles réguliers, fini toujours, selon lui, par se briser sur les sémites séculiers, citadins vénaux et concupiscents.»

Dans The Cradle of Islam, le révérend S.M. Zwemer, missionnaire pendant neuf ans (1890-1899) [...] la secte est fondamentalement distincte du système orthodoxe sur onze points dont il fait l'inventaire; seulement, le retour à l'islam primitif est «très radical pour pouvoir résister» car il ne tient compte ni de la civilisation moderne ni des dix siècles qui ont modifié le caractère des Arabes

... en 1854, Charles Didier, dégoûté de Paris, de la France et de l'Europe entière, ira se consoler en Orient auprès du grand shérif de la Mecque, qu'il eut l'honneur de rencontrer. À l'en croire, par son retour au Coran, il y a en ce Wahab, quoi qu'en disent ses ennemis, du Calvin, du Luther et du Savonarole. Et Dir'iyya, leur capitale, la Genève du protestantisme mahométan. De son côté, le jésuite anglais W.G. Palgrave, animé de l'esprit d'aventure inné des insulaires, se fait passer pour un médecin et s'installe une année entière en Arabie centrale comme hôte des Saoud à Riyad (1863-1864). Il se plaint d'avoir assisté à des sermons sans avoir entendu un seul mot sur ce qui rend l'homme meilleur, sauf d'intarissables exhortations sur les croisades, les incrédules, l'enfer et les devoirs conjugaux. «Le wahhabisme restaure le mahométisme dans toute sa pureté mais cette tyrannie n'a aucune chance de perdurer.»

J.L. Burckhardt [...] cet arabisant suisse, qui offre ses services à la société africaine, débarque en 1814 à Yunbu', la porte maritime du Hedjaz par la mer Rouge, quatre ans avant la destruction du premier royaume wahhabite. Après qu'il a fait extérieurement profession d'islam sous le nom d'Ibrahim, il se rend dans les lieux saints(La Mecque et Médine), qui venaient d'être repris aux wahhabites. Il inclut dans sa relation intitulée Voyage en Arabie (1835), un Essai sur l'histoire des wahhabites [...] «Les doctrines d'Abd al-Wahhab n'étaient pas celles d'une nouvelle religion, ses efforts ne tendaient qu'à réformer les abus chez les sectateurs de l'Islamisme.» Qu'est-ce que le wahhabisme ? «Le protestantisme et même le puritanisme de l'Islam»

Dans ses Mémoires sur l'origine des Wahabys (1806), Jean Raymond [un officier français d'artillerie établi à Bagdad], l'une des rares sources étrangères sur le massacre des Chiites à Karbala en 1801, alertera son ministre des Relations extérieures sur l'apparition d'une nouvelle secte prônée par «un nouveau prophète» qui adopte l'Alcoran dans toute sa pureté [...] il a fait croire qu'il était le ministre d'Allah envoyé pour exterminer les faux musulmans. En 1808, Jean Baptiste Louis Jacques Rousseau, parent de Jean-Jacques, arabisant frendjé et consul de France à Alep, note dans ses carnets intitulés Voyages de Bagdad à Alep, l'apparition d'une religion réformée, qui reproduit les karametés (carmates). Il conclut que les wahhabites abhorrent tout ce qui appartient à l'étranger : «Leurs pensées et leurs actes se rapportent à un seul but, celui de maintenir et propager leur doctrine qu'ils voudraient faire adopter à toutes les nations du monde.»

Qui sont ces wahhabites ? Niehbur, sur la foi de renseignements de seconde main, dit qu'ils forment une secte dirigée par Abd el Wehheb qui n'aurait enseigné que la pure doctrine des sunnites. Mais il n'explique pas comment les sunnites ôpiniatrement attachés à leurs traditions ont fui le pays ! Mieux renseigné Corancez n'en tient pas moins des propos ambigus : les wahhabites doivent leurs succès tout autant à leur humeur belliqueuse qu'à leur critique de la fausse religion des Arabes idolâtres; ils ont fondé une religion nouvelle; cependant fidèle au Coran dans sa pureté primitive, elle est destinée à un peuple nouveau qui trouve dans sa misère même les sources de sa grandeur. De ce point de vue, ils se rapprochent, ajoute-t-il, des protestants.

En réalité, l'Europe ne prend connaissance véritablement du wahhabisme qu'à travers une correspondance de Smyrne publiée par le Moniteur du 9 brumaire, an XIII (31 octobre 1804), et repris par le Journal de Francfort. Elle raconte l'étrange histoire d'une secte qui fait des siennes. Son auteur [...] s'appelle L.A. Corancez. Il est membre de la Légion d'honneur et de la Commission des sciences et des arts constituée par Bonaparte lors de son expédition de 1798 en Égypte. Il a séjourné par la suite huit ans au pachalik d'Alep. Les wahhabites venaient de saccager Karbala (1801), avant de s'en prendre à la Mecque et à Médine (1803-1806) [...] «Tout porte à croire, dit-il, dans L'histoire des wahhabis depuis leur origine jusqu'à la fin de 1808, que les wahhabis deviendront, au moins en Orient, ce qu'y furent autrefois les Arabes, et cette révolution ne peut être éloignée. Il resterait à examiner l'influence que doit avoir la domination des Wahhabis sur le caractère, les moeurs et le gouvernement des Orientaux.»

Source : Hamadi Redissi, Le pacte de Nadjd ou comment l'islam sectaire est devenu l'islam, Éd. du Seuil, 2007, 345 p.



En un mot, nos rigoristes «salafistes» d'aujourd'hui sont assimilés depuis le début à des sectaires comme l'auraient été des disciples de Calvin à Genève, des puritains maniaques, comme des intégristes réformateurs prétendant ne point vouloir raisonner sur le texte, etc. Ils ont forcément des opposants sur le plan de la pensée dans l'islam lui-même, attendu qu'ils auront dû s'imposer par la force. Ils avaient les Turcs ottomans comme ennemis mortels en particulier.

Donc une «rusticité idéologique» que des amis d'Ibn Saoud vont priser «si fort» ne sera pas forcément le genre d'habitus mental qui devrait plaire aussi, comme partant et tout naturellement, à des Syriens ou à des Persans; comme à des Turcs voire.

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par PaxetBonum » ven. 30 mars 2012, 8:23

Cinci a écrit :
Il n'est pas une question d'apostasie au coeur de cette affaire de tuerie de Merah à Toulouse. Les victimes n'étaient pas sous le coup d'un jugement de tribunal islamique.
Quand je disais cela, c'était pour indiquer que quand une mouvance de l'islam se rapproche de son 'beau modèle' vous n'avez pas d'autre choix que de suivre ou d'être tué, je ne parlais pas des victimes mais de ceux qui suivent l'islam (qui sont des victimes d'une autre sorte).

J'ai beaucoup apprécié votre citation : «Le wahhabisme restaure le mahométisme dans toute sa pureté"
C'est bien là la base de mon discours : le mahometisme dans toute sa pureté… c'est ce que nous ne cessons de voir et que l'on nous dit que se n'est que le fait de farfelus…

Je vous livre un article que j'ai lu :
[+] Texte masqué
"Nicolas Sarkozy a parlé d’« idéologies extrémistes » pour dédouaner l’islam. Et parmi ses annonces, il y avait celle que « désormais, toute personne qui consultera habituellement des sites internet qui font l'apologie du terrorisme ou qui appellent à la violence sera punie pénalement ».

Mais alors il lui faudra poursuivre quiconque consulte les sites qui mettent en ligne le Coran, la Sunna, les Hadiths, et parlent de Mahomet comme de l’exemple à suivre, du « beau modèle » (qui a notamment massacré les juifs de Médine). Sans vouloir faire d’amalgame, ça fait beaucoup de musulmans… Et cela, c’est Mohammed Merah lui-même qui le dit. Pendant le siège, il a déclaré, selon le chef de la DCRI Bernard Squarcini, qu’il s’est « autoradicalisé en prison, tout seul, en lisant le Coran », disant que « de toute façon, dans le Coran, il y a tout ». En effet, dans le Coran, il y a tout. Et il suffit en effet de lire le Coran pour s’autoradicaliser, car le Coran est un livre radical. Il explique que l’islam doit se répandre sur toute la terre par tous les moyens, dont le jihad qui est une obligation pour tout musulman, qu’Allah a fait des juifs et des chrétiens des singes et des porcs, qu’il faut les tuer où qu’ils se trouvent, ou les réduire en dhimmitude. Ce sont donc les lecteurs habituels du Coran qu’il faudrait poursuivre. Dont les imams des mosquées…"
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par Cinci » ven. 30 mars 2012, 17:33

«Le wahhabisme restaure le mahométisme dans toute sa pureté"
C'est l'idée propre de ces wahhabites. C'est comme nos protestants affirmant qu'il devrait «restaurer» le christianisme dans sa vérité originelle. On peut en douter. La thèse de cet auteur dont j'utilise le livre pour les extraits : la posture idéologique du wahhabisme était considérée comme une hérésie au départ dans l'Islam et encore à la fin du XIXe siècle, encore au début du XXe. Aujourd'hui, le wahhabisme est en passe d'être considéré comme la nouvelle orthodoxie.

«... des contingents de plus en plus nombreux de pélerins sont séduits par la rigueur morale ambiante. Combien de vocations à la piété se sont découvertes après un voyage initiatique dans ces hauts lieux de l'Islam ? Courtisée, l'Arabie fixe désormais à l'Islam son ordre du jour. Elle a fait la paix avec les États sunnites et met en place un dispositif de recrutement des ulémas traditionnels. Elle sponsorise une pléthore d'institutions : à l'échelle mondiale, elle finance des chaires académiques (à Harvard, en Californie, à Santa Barbara, à Londres et ... à Moscou), des instituts, des mosquées et des centres islamiques en Asie, en Afrique, au Canada, en Australie et en Europe. Elle détient aujourd'hui près de 30% de l'enveloppe financière satellitaire arabe, irrigant une cinquantaine de chaînes et autant de titres dans la presse écrite. Dans ses travaux sur l'Arabie Saoudite, Ménoret dit que ce n'est pas l'Islam qui a été wahhabisé mais plutôt le wahhabisme qui a été propagé à une échelle mondiale.» (p.215)

L'auteur fait ressortir l'idée que le pélerinage à la Mecque sous contrôle wahhabite s'est accru d'une façon formidable depuis les années 50, grâce à l'avion entre autres. Le mondialisme lui profite d'une façon extraordinnaire.

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par Cinci » ven. 30 mars 2012, 18:03

L'exemple d'un musulman dissident

À propos de Bourguiba :

« ... la polémique déclenchée par le wahhabisme contre Bourguiba (1903-2000), premier chef de l'Etat tunisien(1956-1987), un véritable rival à la fois du nationalisme arabe, du conservatisme et de l'islamisme. La polémique commence quand Ibn Al-Baz (1912-1999), futur grand mufti (1993 à 1999), mais, à l'époque président de l'université de Médine (1971-1975), eut connaissance par voie de presse d'un discours prononcé par Bourguiba à l'occasion d'un colloque international tenu à Tunis les 18 et 19 mars 1974 [...] Dans ce discours fleuve, Bourguiba s'est permis quelques réflexions sur l'Islam tout à fait représentatives de l'esprit d'un homme nourri des Lumières et du positivisme d'Auguste Comte, dont il aimait à rappeler la devise : vivre pour autrui. Il critique d'abord l'ecléctisme dans le choix des versets, qui fait prévaloir le déterminisme sur le libre arbitre [...] Puis Bourguiba s'en prend ouvertement aux récits fabuleux [...] Ou encore si on avait dit aux compagnons du Prophète que des bateaux pesant des centaines de tonnes pouvaient traverser la mer et des avions déchirer l'espace, ils ne l'auraient jamais cru, eux qui pensaient que la terre est plate ! N'oublions pas non plus, martèle Bourguiba, que le Prophète a dû composer avec les moeurs de son temps, acceptant de maintenir des pratiques qui ne sont pas très éloignées de l'adoration des idôles, ainsi du culte rendu à la pierre noire [...]»

[...]

« ... voulant mettre fin à une polémique inutile, l'ambassadeur tunisien auprès du royaume rend visite à Ibn Al-Baz le 1er mai, muni d'une lettre personnelle au nom du chef de l'État tunisien, signée par Chédi Klibi. Elle rappèlle sèchement, mais poliment, que les frères musulmans ne doivent pas perdre de vue que Bourguiba a combattu la France pour que la Tunisie recouvre son identité musulmane, inscrite du reste dans l'article premier de la constitution, qui dispose que la Tunisie est un État indépendant dont la religion est l'islam et l'arabe, la langue; Bourguiba du reste n'avait nullement l'intention de porter atteinte au Livre et au rang du Prophète [...] et afin de lever l'équivoque, il adjoint à la lettre une copie intégrale du discours de Bourguiba.

La lecture du texte ravive la colère du cheikh. En effet, un fragment non repris par la presse arabe, est consacré à l'égalité entre l'homme et la femme - c'est précisément la marque de fabrique d'un homme qui a tenu à faire inscrire au fronton de son mausolée «Bourguiba, fondateur de la Tunisie moderne et libérateur de la femme». Fier d'avoir aboli la polygamie sur la base d'une relecture du Coran - qu'il pouvait citer comme un vrai cheikh, de mémoire, par fragments entiers, Bourguiba critique l'inégalité successorale [...] et prend l'engagement de parachever son oeuvre en faisant de la femme l'égale de l'homme en la matière.

«... Ibn Al-Baz surrenchérit sur ce grand mal , cette erreur absolue, cette impiété manifeste [....] Il envoie à Bourguiba une deuxième lettre ordurière, accompagnée d'une fatwa de 30 pages. Elle est divisée en deux parties [...] six chefs d'accusation dont Bourguiba serait coupable 1. Affirmer que le Coran se contredit 2. Dénier les récits relatifs à Moïse et aux gens de la caverne 3. Abaisser le rang du Prophète 4. Contester l'inégalité successorale 5. Rejeter la polygamie 6. Accuser les musulmans de déifier Muhammad [...] La condamnation à mort est sans appel» 


c'est ce que nous ne cessons de voir et que l'on nous dit que ce n'est que le fait de farfelus… Nicolas Sarkozy a parlé d’« idéologies extrémistes » pour dédouaner l’islam
Précisons les choses.

Il est vrai que le geste d'un fanatique «à la Merah» n'est pas dû à un coup de folie d'ordre psychiatrique. Il ne s'agit pas d'un dément isolé ayant perdu contact avec la réalité. La folie en cause est bien celle d'une folle idéologie; à l'instar de ce que l'on dirait de juges staliniens du temps des procès de Moscou. Il peut bien y en avoir un million à partager la folle idéologie cependant.

Ainsi, l'on peut recadrer ce que dit Nicolas Sarkozy.

Il est vrai que le salafisme (wahhabisme) va charrier une idéologie extrémiste. Il sera historiquement vérifiable comment le wahhabisme ne représente pas à lui tout seul l'intégralité du monde musulman. Non, et il n'est pas tel ce qui serait la seule manière possible d'être musulman. C'est vrai. Et, là-dessus, un Nicolas Sarkozy aurait raison.

Toutefois, il oubliera «juste» de nous préciser comment «l'idéologie extrémiste» est présentement en passe de devenir pour vrai l'orthodoxie globale du monde musulman. Le mensonge politicien est un peu contextuel. Il ne nous précisera pas comment «l'idéologie d'extrémiste déjanté» est diffusée dans le monde, par le fait des amis de ces mêmes politiciens occidentaux en place. Du moins, la chose n'est pas clairement dite dans les journaux complaisants.

Il est bien vrai que l'on ne peut simplement se satisfaire d'un dédouanement de l'Arabie Saoudite, prononçant que le pauvre Merah aurait dû être tel un lunatique incompréhensible et comme sorti d'on-ne-sait-d'où. Le refus commode de voir, pour blanchir les amis milliardaires sur leur yacht et qui dépensent des millions à Deauville : c'est le genre de truc usuel de politiciens. Ce serait bien tel du «politico-bushisme corrompu» tout craché.

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par Cinci » sam. 31 mars 2012, 17:01

Une note partiellement positive quand même ...


  • «Selon des témoignages rapportés par le New York Times du 26 juillet 2003, tiré du rapport d'investigation commandé conjointement par la Maison Blanche et le Sénat sur les attaques du 11 septembre, rapport rendu public le 24 juillet 2003 [...] la commission estime de bon droit que le terrorisme islamique trouve son inspiration dans une longue tradition d'intolérance qui provient des fondateurs du wahhabisme, des frères musulmans et de penseurs salafistes éminents [...] Elle n'exclut pas l'implication d'une partie du clergé, l'apport de certaines fondations de bienfaisance et le rôle des madrasas dans la propagation de l'intolérance religieuse [...]»

    «... l'appréciation américaine trouve un écho favorable auprès d'une partie éclairée de l'élite saoudienne [...] les langues se délient, Rasheed Abu-Alsamah écrit courageusement dans Arab News du 13 septembre 2002, que «les terroristes sont le produit pervers de notre société et notre religion.» Guinan Abdallah Al-Ghamedi, deux années après le 11 septembre, rappelle dans Al-Watan que «des gens parmi nous ont applaudi de joie et n'ont pas tari d'éloges sur l'héroïsme de Ben Laden.»


    Du terrorisme même en Arabie Saoudite : de l'inédit.

    «Deux années après le 11 septembre, l'Arabie affronte une nouvelle épreuve : la terreur à domicile. En l'espace d'une année, une vingtaine d'opérations sont menées sur l'ensemble du territoire. La première attaque d'envergure a lieu le 12 mai 2003 contre une résidence d'étrangers à Riyad, faisant 35 morts et 200 blessés. [...] Le gouvernement publie en mai et décembre 2003, une liste actualisée de 40 suspects, mais le nombre des actifs est évalué à près de 500 membres. À la différence des terroristes du 11 septembre, dont dix membres sont originaires du Sud, les nouveaux djihadistes viennent de toutes les régions et de toutes les tribus.»


    La dynastie régnante est un peu surprise

    «Surpise par l'ampleur de la violence, la monarchie cafouille. Il s'agit bien d'une bande d'égarés, dévoyés par Satan, mais qui est le diable ? Israël est montré du doigt pour des fins de propagande, mais au fond la monarchie sait que le terrorisme a des causes internes. Et de nouveau le wahhabisme est sur la sellette. Le 11 mai 2003, dans le journal Riyad, Mansur Al-Nuquaidan accuse le wahhabisme d'être la cause du terrorisme dans le pays et dans le monde. [...] Un éditorial d'Al-Watan du 14 mai assimile les attaques à «une vision obscurantiste qui rejette le modernisme, l'égalité et la tolérance.» [...] Le 27 mai 2003, Jamal Kashogghi, éditorialiste à Al-Watan publie une série d'articles désobligeants à l'égard de la hiérarchie religieuse. Dans Al-Watan, Khaled Al-Ghannami, un ancien activiste islamique, intitule son article : «L'être humain est la patrie sont plus important qu'Ibn Tamiyya.» Dans une interview à Sharq al-Awsat du 6 décembre, l'universitaire Abdallah ibn Bejad tire les enseignements qui s'imposent : «Nous sommes aux termes d'un discours, dominant depuis trois siècles, exclusiviste et catégorique.»


    «La vague de terreur a eu un effet inattendu sur le dispositif religieux, en voie de reconstitution. Alors que les libéraux osent critiquer le wahhabisme, les islamistes s'associent au clergé pour condamner les coupables. Après les attentats du 12 mai 2003, le roi a invité plus d'un millier de religieux au palais et leur a enjoint d'éviter de faire allusion au djihad, sous peine de sanction. Le 1er janvier 2005, il a démis de leur fonction pour incompétence 44 prêcheurs, 160 imams, 149 annonceurs de prières. Au total, il a suspendu de leurs activités 1357 responsables religieux officiels. [...] des dizaines de fatwas sont émises et réunies dans deux brochures qui font le point sur la position de l'Arabie Saoudite sur le terrorisme. Pour l'ensemble [...] l'Islam interdit de se suicider et de tuer sans avoir reçu l'ordre de le faire, y compris de tuer des protégés (juifs et chrétiens). Cette dernière interdiction sur la base d'un hadith : «Celui qui tue un protégé ne sentira pas l'odeur du paradis» [...] on croirait lire les réfutations sunnites du wahhabisme ! Les terroristes sont des ignorants, des menteurs, inspirés par le diable (2 :186-188), des «querelleurs acharnés» qui détruisent les récoltes et le bétail (2 :186-196), des kharijites qui désertent les rangs de la communauté, des gens de la transgression dont le sort est fixé par le Coran [...] Les islamistes eux-mêmes se mettent à table. En mars 2003 [...] trente-six islamistes dont Safar Al-Hawali émettent une fatwa collective anti-djihadiste [...] dans laquelle ils affirment que le djihad ne peut être déclaré que par les autorités instituées.

    Cependant, comment expliquer que l'islam contemporain continue à fournir des phalanges qui prennent le relais et des martyrs et des repentis ? [...] J'y vois pour ma part le parcours type de l'islam sectaire actuel, qui se sépare d'abord de la société avant de rejoindre le bercail. En somme, Ibn Taymiyya avait raison sur ce point : la communauté plus forte que les sectes fini par les digérer, quitte à absorber une gorgée de leur venin.

    [...]

    «En septembre 2003, quatre mois après les explosions de Riyad, une deuxième pétition circule, intitulée : En défense de la nation. Elle réitère les demandes de janvier et impute la violence au retard pris dans la mise en oeuvre des réformes ainsi qu'à l'hégémonie d'une tendance particulière, incapable, par sa nature même, de dialoguer avec les autres (le wahhabisme) [...]»

    Source : Hamadi Redissi, Le pacte de Nadjd


La source du radicalisme et du fanatisme est plutôt bien ciblée. Même des saoudiens (et islamistes) seront fort capables de s'en rendre compte. Des musulmans n'approuvent pas des opérations-suicides, le désordre et le tout-à-trac. Mais il restera quand même un univers de représentation apparemment, qui est propre à l'islam aussi, lequel permettrait de réintéger des coupables dans le sein de la communauté à la fin (!)

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par Cinci » sam. 31 mars 2012, 17:22

Il en permet; peut-être ?, de re-situer ce qui se passe avec un Merah.

Une majorité des membres de la communauté peut très bien ne pas approuver le geste délinquant, et l'acte en lui-même constitue un vrai péché.

Mais ...

D'autre part, quand viendrait le temps de dénoncer publiquement, pourrait se poser la difficulté qui est due à une certaine exigence : ne pas faire front non plus avec des infidèles contre des frères de la communauté. La nécéssité de ne pas diviser la communauté. Et alors ce sera tout simplement l'ombre portée de ce qui s'appelle le communautarisme sous son plus mauvais jour.

Problème de l'instrumentation politique s'agissant des socialistes et qui iront décommander une marche de protestation. La question étant ici de ne pas fournir gratuitement du grain à moudre pour l'opposition. Et l'autre problème qui est ce communautarisme en marge ou en opposition à la république française. Dans les deux cas, l'effet est comme celui d'une claque en pleine face des Français, qui sont chez eux à la maison. Une claque aussi pour «la communauté des israélites de France» comme on disait anciennement.

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par Cinci » sam. 31 mars 2012, 17:46

Puis

... je songerai aussi au geste de Chirac qui aura aboli le service militaire obligatoire en France. L'armée française sera perçue maintenant comme une armée étrangère même à des types de 20 ans qui seront porteur officiellement de la nationalité française. L'armée «professionnalisée» est devenu un répulsif au lieu d'être un creuset d'intégration; ce qu'elle fut pour vrai jadis.

Il pourrait entrer un peu de cet élément en sous-question et avec cette affaire de Toulouse.

Ce serait probablement moins facile d'aller planquer une bombe dans une cantine de l'armée, quand on viendrait soi-même d'y passer deux ans et s'y être fait quelques potes (au-delà la confession religieuse), et savoir que des potes y seront encore après en être sorti soi-même, que le frère le plus jeune s'y trouverait, que l'on risquerait un peu plus d'être mal vu par les voisins de pallier qui auront pareillement des parents ou des connaissances enregimentés. Je croirais que ces histoires de piétinement de drapeau national seront tout de même moins fréquents chez des types ayant pu servir dans un bataillon. Il y a certains réflexes qui sont d'ordre humain ...

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par Teano » sam. 31 mars 2012, 18:47

Sur cette question du rôle intégrateur de l'armée comme creuset de la Nation, je vous conseille "Mourir pour la patrie" d'Ernst Kantorowicz.
"« Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu. Ne repousse pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers, délivre-nous, Vierge glorieuse et bénie »"


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Anne
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par Anne » mer. 04 avr. 2012, 5:08

jeanbaptiste a écrit : Je ne pense pas que la majorité des musulmans se reconnaissent dans les actes de Merah, tout comme la majorité des catholiques ne se reconnaissent pas en Breivik.
Et pour cause puisqu'il est franc-maçon...
Aucun musulmans ne remet en cause la vie de Mahomet, mais chacun la lit de différente manière. Exactement comme il y a des lectures différentes de la vie du Christ.
On a beau lire la vie du Christ de n'importe quelle façon, il faut vraiment avoir beaucoup d'imagination pour parvenir à comparer favorablement Mahomet à Jésus ! La vie du premier est ponctuée de massacres, d'actes guerriers et d'autres joyeusetés dont je préfère ne pas parler ici ! Il y a vraiment un abîme entre la colère de Jésus au Temple et le tempérament violent du "prophète" ! :sonne:
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
2 Co 4, 8-10

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par jeanbaptiste » mer. 04 avr. 2012, 10:03

il faut vraiment avoir beaucoup d'imagination pour parvenir à comparer favorablement Mahomet à Jésus
Je crois qu'il y a beaucoup de malentendus. Je n'ai jamais fait une comparaison favorable entre Mahomet et Jésus-Christ. Tout ce que je voulais dire c'est que les musulmans sont des êtres humains comme les autres, et de la même manière que Jésus est vu de différentes manières par les chrétiens (catholiques, protestants, orthodoxes, mormons...), de même Mahomet.

Ainsi on ne peut pas juger tous les musulmans au nom d'une forme unique de la foi musulmane, cette uniformité de la foi musulmane n'existant de toute manière pas.

Encore une fois il s'agit de différencier le discours sur les musulmans et le discours sur l'Islam. Si les deux choses se recoupent elles ne peuvent pas être identiques.

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par CUBI37 » mer. 04 avr. 2012, 19:13

cette uniformité de la foi musulmane n'existant de toute manière pas ....
mensonge de plus il suffit de regarder l'actualité et de réfléchir un peu au lieu de donner des conseils

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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 05 avr. 2012, 8:20

jeanbaptiste a écrit :Tout ce que je voulais dire c'est que les musulmans sont des êtres humains comme les autres, et de la même manière que Jésus est vu de différentes manières par les chrétiens (catholiques, protestants, orthodoxes, mormons...), de même Mahomet.
Et bien je vous invite a me faire rencontrer le musulman qui osera dénoncer les massacres de Mahomet, l'esclavagisme de Mahomet, les abus sexuels de Mahomet, la haine de Mahomet contre les juifs et les chrétiens…

Contrairement à ce que vous croyez il y a une uniformité sur la non critique des œuvres de Mahomet par les musulmans.
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Re: Marche commune ou communautaire ?

Message non lu par J R » jeu. 05 avr. 2012, 8:39

J'ai moi-même été surpris de constater que des musulmans que je croyais modérés, étaient pour la lapidation des femmes adultères. C'était en septembre 2011. Nous étions plusieurs. Malgré toutes nos remarques ils ne se sont jamais reniés. Du moment que mahomet l'avait dit ...

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