Ictus2b a écrit :Mais de ce que j'ai compris, ça parait ressembler à la "théologie" de sieur Dumouch. Je mets des guillemets, parce que j'ai cru comprendre sur ce forum même que sa théologie était sujette à controverse
. En gros celui qui n'a pas suivi Jésus de son vivant le rencontre à l'instant de sa mort et fais un choix.
Je ne vous cache pas que je ne vois absolument pas l'intérêt de se faire baptiser si Dieu vous attend de toute façon de l'autre côté, avec une pancarte welcome
... Mais je pense, Archi, que vous accordez votre crédit à une hypothèse différente qu'à mon grand damn je suis incapable de comprendre pour le moment (je vais m'y remettre).
Je ne connais pas assez bien la thèse d'Arnaud Dumouch pour me prononcer dessus (je pense qu'on doit pouvoir proposer des thèses sur des points théologiques délicats sans faire l'objet de procès en hérésie de la part d'inquisiteurs auto-proclamés, mais passons...). Mais il me semble évident qu'il se passe quelque chose au moment de la mort.
Sinon, en Occident, classiquement, on a recours à la notion de "baptême de désir" (avec le problème de son extension: peut-on encore désirer quelque chose ou quelqu'Un dont on n'a même pas entendu parler, ce qui est effectivement le cas d'une bonne partie de l'humanité passée et présente?). Ca ne règle pas le problème, au contraire: s'il suffit de désirer le baptême pour être sauvé, à quoi sert-il d'aller à l'Eglise recevoir le sacrement? Il suffirait de le vouloir, pas de le faire effectivement...
Ce qu'on peut répondre, c'est que si vous tenez tellement peu à la vie éternelle que vous attendez d'être mort pour demander la vie éternelle, alors qu'on vous l'offre ici et maintenant, on ne voit pas pourquoi vous accepteriez plus celle-ci dans l'au-delà. De façon générale, quel que soit le point d'avancement dans la vie spirituelle, "qui n'avance pas recule".
Disons surtout qu'au contraire de la notion de "baptême de désir", la descente du Christ aux enfers où Il prêche aux "esprits en prison" fait partie du Credo, avec des références solides dans l'Ecriture et la Tradition. La seule question consiste à cerner l'étendue des "esprits" concernés, les visions les plus réductrices limitant leur champ aux justes de l'Ancien Testament. Je ne vois pas pour ma part pour quelle raison il faudrait être aussi réducteur.
Ensuite, soyons clairs : à partir de quel seuil n'avons nous pas reçu l'Évangile ?
Qui de par le vaste monde n'a JAMAIS entendu parler de Jésus
? Combien, parmi ceux qui ont entendu parler de lui ont REFUSÉ d'en savoir plus (la majorité selon moi), sous des prétextes divers (culture, désintérêt, croyance préexistante) ? Vu comme ça, oui, l'Enfer reçoit un arrivage régulier et massif d'âme...
Que Dieu ait peut être un moyen extraordinaire et exceptionnel de sauver des humains qui n'ont JAMAIS entendu parlé de Jésus (entendu par là qui n'ont MATÉRIELLEMENT pas pu en entendre parler), mais qui se sont comportés en chrétiens, je le conçois... cela sauverait en réalité de moins en moins de monde, puisque je crois volontiers que de plus en plus de gens entendent parlé de Jésus. Mais avoir une lecture large de ce moyen ferait de l'exception la règle générale... J'entends par lecture large un cas d'espèce comme celui-ci :
"Fatima est musulmane, le Coran dit que les chrétiens sont associationnistes et méritent les tourments de l'Enfer, elle refuse de savoir ce en quoi ces infidèles croient... Mais elle ira au Ciel parce qu'en définitive c'est la pesanteur socioculturelle islamique qui a vicié son choix..."
C'est trop facile à mon sens.
Oui, présenté comme cela, c'est trop facile. Mais n'oubliez pas que Fatima n'a jamais entendu parler des chrétiens que comme des gens pas présentables. Allez-vous sérieusement lui refuser le salut parce qu'elle n'a pas réussi à s'extraire des mensonges de la religion où elle est née?
On peut certes dire que l'Esprit conduit les gens malgré tout cela jusqu'à la possibilité de choisir réellement le baptême... mais là encore il y a le problème des empêchements matériels, qui sont plus nombreux que vous ne semblez le penser. De plus, si par exemple tous les musulmans étaient guidés par l'Esprit pour se convertir réellement au christianisme durant leur vie terrestre, au vu du nombre de ceux qui ne demandent jamais le baptême (l'immense majorité jusqu'à maintenant), ça veut dire que quasiment personne ne l'accepte... ça n'est guère crédible. Il y a bien des conversions extraordinaires et qui paraissent "forcées" par l'Esprit... mais ça n'est pas le cas général.
La question doit être vue autrement: seul le Christ sauve. Un musulman sera sauvé lorsqu'il acceptera le salut proposé par le Christ (et pas avant). Ou il ne sera pas sauvé si ille refuse. Le problème ne se situe que si l'on s'échine à ce qu'elle doive absolument poser le choix avant la mort. Il est certain qu'après la mort nous n'aurons plus les mêmes possibilités d'action, nous ne pourrons plus nous repentir... en ce sens, les actes justes posés pendant la vie d'un non-chrétien conditionneront forcément ses choix après la mort. Par contre, je ne vois pas pourquoi il ne se passerait rien après la mort.
Ce qui n'empêche que si vous avez la possibilité de choisir dès maintenant de recevoir la vie éternelle, il ne serait pas bon d'y renoncer.
Ajoutons même que puisque c'est l'Esprit qui est donné pour baptiser, pardonner les péchés, et donner la Foi en Jésus-Christ qui procure la vie éternelle, le refus du baptême peut être considéré comme un péché contre l'Esprit... ce redoutable péché dont l'Evangile nous dit que c'est le seul qui ne sera pas pardonné.
J'espère que ces réflexions quelque peu désordonnées vous auront quelque peu éclairé.
In Xto,
archi.