Le mariage gay , une question de vocabulaire.

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Teano
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Re: Le mariage gay , une question de vocabulaire.

Message non lu par Teano » dim. 13 mai 2012, 18:52

Le mariage devant notaire est envisageable...mais depuis quand les notaires sont gratuits ? Seuls les plus riches pourront donc se marier ? Ah mais oui, les frais de notaires seront pris en charge par l'Etat voyons !

Si on vous écoute, le mariage devient une sorte d'engagement très provisoire de 2 personnes qui veilleront à ne mettre en commun qu'un minimum de choses et à préserver leurs propres intérêts, contre ceux de leur conjoint et de leurs enfants. C'est une vision consumériste du mariage : surtout prendre le maximum et ne rien donner et pouvoir se tirer le plus vite possible au premier problème venu. Ce que beaucoup de gens font d'ailleurs !

Le mariage civil est gratuit : en France, le service public est gratuit et accessible à tous, pour permettre à tout le monde de se marier, s'il le désire, qu'il soit pauvre ou riche, français ou pas d'ailleurs. C'est cette espèce d'idée fossile qu'on appelle l'égalité républicaine, justement contre les nobles qui faisaient établir leur contrat de mariage devant notaire eu égard aux patrimoines concernés ! ce que vous proposez est une régression.

Dans un Etat de droit, donc un Etat qui se soumet lui-même à un certain nombre de règles qui lui sont opposables, l'individu n'est pas dépourvu de moyens de s'en protéger et de l'obliger à faire face à ses missions de service public : en France, cela relève des tribunaux administratifs et du Conseil d'Etat en dernier ressort. Inutile de vous dire qu'en France, elle bosse dur, la justice administrative et que l'Etat n'a pas toujours raison !
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lmx
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Re: Le mariage gay , une question de vocabulaire.

Message non lu par lmx » dim. 13 mai 2012, 18:55

Juste pour préciser :

Le mariage en droit français n'est pas qu'un contrat, c'est surtout une institution c'est-à-dire un acte juridique créant une communauté régie par des règles légales auxquelles il n'est pas possible de déroger. A ce titre sa création et sa disparition suppose plus qu'un simple échange de consentements comme dans le cas d'un contrat : il nécessite le respect de certaines conditions de fait (2 personnes, un homme et une femme) et requiert formalités légales qui très précisément manifestent le caractère institutionnel du mariage.
Si le contrat est la chose des parties et s'il est pure manifestation de volontés en cela que sa création nécessite purement et simplement un échange de consentements sans formalités aucunes, il en va tout autrement du mariage.

Bientôt il ne restera plus que la société anonyme comme institution, et comme horizon offrant un peu de "transcendance" et de dépassement de soi le rôle d'associé. Vive le 21è siècle et son dernier homme qui cligne de l'oeil en croyant avoir inventé le bonheur ; homme aussi fuyant qu'un banc de poissons, individu qui n'est tenu par rien à qui rien ne s'impose, pas même sa propre parole et qui profane et rabaisse tout ce qu'il touche.

Renan définissait l'époque moderne comme le passage d'une conception statique de l'être à une vision de l'être comme devenir. Nous sommes en effet dans l'ère du mobilisme et du transivitisme dans laquelle tout doit bouger et face à laquelle toute forme offrant un peu de stabilité, culture, institution, etc doit se heurter afin de devenir elle-même une forme mobile et fugace. Rien d'étonnant à ce que cette époque soit celle du contrat, que toute forme de relation sociale soit soumise au caprice de la volonté et que toute chose ne soit plus que pure quantité interchangeable et par conséquent échangeable sur un marché. Et après ça vient parler indécemment de "moralisation" du capitalisme et gémir piteusement contre les vilains banquiers.

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Jean-Mic
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Re: Le mariage gay , une question de vocabulaire.

Message non lu par Jean-Mic » dim. 13 mai 2012, 19:10

Lapin1er a écrit :Un contrat de mariage, ... consenti oralement devant témoin ..., est opposable devant un tribunal civil.
NON dans aucun pays occidental, en tout cas, où la règle commune est celle du droit écrit. En France comme en Belgique, il n'est de contrat qu'écrit !
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: Le mariage gay , une question de vocabulaire.

Message non lu par Teano » dim. 13 mai 2012, 19:20

lmx : MERCI !!!!
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Cinci
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Re: Le mariage gay , une question de vocabulaire.

Message non lu par Cinci » lun. 14 mai 2012, 2:50

lmx :
Vive le 21è siècle et son dernier homme qui cligne de l'oeil en croyant avoir inventé le bonheur ; homme aussi fuyant qu'un banc de poissons, individu qui n'est tenu par rien à qui rien ne s'impose, pas même sa propre parole et qui profane et rabaisse tout ce qu'il touche.
Orwell pensait nommer son ultime roman mil neuf cent quatre-vingt quatre, mais bien plutôt par un titre comme The Last Man in Europe. Au tableau que vous venez de dresser lmx, il resterait plus qu'à nous adjoindre une sorte de fascisme feutré, quelque chose d'un peu plus raffiné que l'archétype plus ancien. Les dirigeants dans 1984 n'avaient comme devise que les mots de bonheur, prospérité, abondance, etc. C'était un peu le même ''pattern'' dans la nouvelle de Ray Bradbury Farenheit 45. Il n'y a pas de vérité autre que celle définit par le parti au pouvoir et cette vérité fluctue dans une sorte de bulle temporelle statique (un éternel présent), en sorte que le faux peut être vrai et puis son contraire le lendemain. Le dernier homme doit être résigné au bonheur (sourire).

;)

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Re: Le mariage gay , une question de vocabulaire.

Message non lu par Un gentil athée » lun. 14 mai 2012, 6:50

Étonnant de voir citer 1984 pour s'opposer à la conception contractuelle du mariage, sachant que le système critiqué par le roman était bien plutôt le totalitarisme communiste où le libre-arbitre n'avait aucune place (alors qu'il a au contraire toute sa place dans la conception contractuelle du mariage).

Pour revenir sur le sujet : je pense qu'il ne faut pas confondre "le mariage est une affaire privée" avec "le mariage est une affaire confidentielle". Évidemment que le mariage implique une publicité (au sens de "rendre public", hein), mais dans un monde idéal, ce n'est pas l’État qui légiférerait sur ce que doit être un mariage, sur le nombre et le sexe des personnes qui pourraient se marier, et l’État n'interviendrait pas non plus pour changer la fiscalité des personnes mariées. Le droit privé autoriserait (sans promouvoir) toutes les sortes d'unions possibles et imaginables, entre deux, trois, quatre, etc. personnes, quelque soit leur sexe. Ces unions n'impliqueraient que les personnes concernées et ne créeraient pas de droits-créances et donc pas de "devoirs" correspondant de la part de la société. Nul ne serait donc obligé de reconnaître ces unions, de les approuver, de payer des impôts pour ces unions, etc. L’Église aurait ici toute sa place en apportant à certaines de ces unions, si elles correspondent aux critères qu'elles posent, un aspect institutionnel. Le mariage resterait donc une institution, mais au lieu d'être une institution d’État il serait uniquement une institution religieuse ou philosophique, auquel chacun serait libre d'adhérer ou non. Le mariage, ainsi, regagnerait tout son sens. Cessant d'être aussi une institution d’État (lequel doit être laïque), l'institution religieuse du mariage serait mise en avant.

Cordialement,
Mikaël

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