Message non lu
par salésienne05 » jeu. 06 déc. 2012, 15:22
Je suis de près ce prêtre car je suis d'origine mlarseillaise et que ma famille réside en partie à Marseille. Plusieurs personnes que je connais vont aux Réformées régulièrement. Elles quittent donc leurs propres paroisses pour suivre une messe "qui leur convient". Pardonnez d'être un peu lapidaire mais c'est ainsi que je le vois.
Je sais bien qu'il est difficile, dans nos vies mouvementées, de trouver un moment de repos en Dieu, de la bonne nourriture spirituelle, mais il me semble que notre place de catholique est là où le Seigneur nous a placés. Et s'il nous a placés dans une paroisse moribonde, ou dans une paroisse où rien ne nous sied, qu'elle soit vide ou pleine d'ailleurs, et bien notre place est dans notre paroisse.
Ainsi, de nombreuses personnes résidant dans le quartier de ma mère assistent aux Messes dirigées par la Communauté du Chemin Neuf avec les guitares électriques et la batterie tous les dimanches, les concerts rock etc. L'Eglise ratisse large, il y a plein de jeunes, l'église est pleine, mais c'est un calvaire pour les contemplatifs comme am mère. D'autres comme moi, loin de centres villes dynamiques, sont fidèles à leur paroisse de montagne, avec les quelques vieux et vieilles qui y assistent encore (nous sommes parfois 9 le dimanche, pour un village qui compte plus de 500 habitants). Je vois mal notre curé, qui est tout seul, sans même quelques laïcs pour aider (si, moi, pour le catéchisme, depuis cette année), ouvrir les portes des 9 églises du canton, du matin au soir, et surtout l'hiver... Et s'il en ouvrait qu'une, il ne pourrait plus se déplacer dans les autres pour célébrer la Messe (et les églises de notre canton peuvent être distantes de 60 km....).
J'ai lu les livres du Père Zanotti-Sorkine, et il y a bien des choses où il n'est pas d'accord avec la hiérarchie : le catéchuménat par exemple, ou encore le fait que les prêtres en confession s'immiscent dans le lit conjugal. Mais ce qui me choque chez lui, outre l'emphase et le style précieux qu'il utilise, c'est d'une certaine manière de dire : si mon église est pleine, c'est que je fais donc ce qu'il faut et que tous les prêtres devraient se mettre à mon école. Or, je connais des paroisses pleines, avec de vieux prêtres, qui ne sont pas en soutane, où il n'y a pas d'orgues, mais où les prêtres sont emplis de la présence du Christ, présents dans leur église, ouverte du matin au soir, présents pour les confessions ou tout simplement pour parler aux gens rencontrés. Des homélies courtes où les personnes repartent avec les larmes aux yeux, décidés à s'interroger pour la semaine sur leur manière de prier et d'agir... Les monastères sont plein, même lorsqu'il n'y a pas d'orgues et de ciboires rutilants. Aux réformées, personnellement, je n'aime pas la liturgie car elle est trop longue et trop bruyante (l'orgue, vraiment, je ne supporte pas). L'homélie de plus d'un quart d'heure, j'ai du mal aussi. Mais je comprends que cela plaise. Beaucoup de personnes des Commores et de Mayotte aiment aller à ces messes...
Par contre, j'aimerais que vous m'éclairiez sur un point : plusieurs fois dans ces livres, le père Zanotti-Sorkine surnaturalise le prêtre, en disant maintes fois que le prêtre se doit "d'être le Christ". Je trouve cela choquant, et j'avoue avoir eu la flemme de chercher dans le catéchisme. Souvent, dans ses écrits, le père Zanotti-Sorkine se distingue clairement des laïcs, et pas seulement en terme de mission qui serait différente mais bien de hiérarchie (le prêtre est au-dessus des fidèles, il leur est supérieur). Quand il parle du "peuple de Dieu", il utilise souvent un ton assez condescendant (en parlant par exemple de "bon peuple"). Quant à sortir l'artillerie lourde en terme d'apparât, il en fait quasiment une obligation si on veut attirer des fidèles, sans penser un seul instant que cela peut ne pas plaire à tout le monde. Personnellement, je fuis toutes les églises trop grandes, trop pleines de dorures : le style roman est pour moi ce qu'il y a de plus beau au monde, épuré au maximum...
J'écoute souvent ses homélies, même si je n'apprécie pas son style un peu trop lourd à mon goût. C'est bien qu'il y ait des prêtres avec une telle énergie, mais certains, sans cette énergie "affichée" sont de saints prêtres, dans leur sobriété, et qui attirent aussi les foules, mais de manière moins médiatique.
Fraternellement.
Cécile