Deux âmes soeurs séparées par la mort

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Lexi
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Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Lexi » dim. 24 févr. 2013, 17:11

Bonjour,


J'ai 31 ans.

Mon mari est décédé brutalement le 31 décembre 2012 à l'âge de 30 ans.

Je me sens totalement anéantie. Mon mari était tout pour moi. Il était mon meilleur ami, mon rayon de soleil, mon âme soeur,

ma vie. Mon amour pour lui est éternel. Il me manque terriblement. Nous étions toujours ensembles, tels des siamois. Je vis un

cauchemar depuis que le Seigneur me l'a pris. Je suis en Enfer. Chaque jour est un interminable combat. Je n'imaginais pas un

instant ma vie sans lui. Pourquoi le Seigneur ne me rappelle t-il pas à lui? Je n'ai aucune raison d'exister. Je n'en peux plus

d'être séparée de mon mari, de mon petit Bébé d'Amour, de l'être le plus cher à mon coeur. J'attends ma mort comme un

délivrance. Je prie pour retrouver mon Amour trop vite parti avec les anges.

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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Sheyrine » dim. 24 févr. 2013, 23:27

Je suis persuadée que vitre mari n'aime pas vous voir dans cet état.
Dieu veille toujours sur vous deux, et si il ne vous rappelle pas à lui, c'est qu'il a encore des projets pour vous. Ne sombrez pas, certes, votre vie change mais elle continue.

Soyez courageuse.
Vous avez tout mon soutien.
"Plus grande est la souffrance... plus grande sera la consolation du Christ."

"La mesure de l'amour, c'est d'aimer sans mesure" Saint Augustin

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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Kerniou » lun. 25 févr. 2013, 11:19

Le décès brutal, en pleine jeunesse, d'un être aussi cher que son mari est vraiment très douloureux.
En union de prière.
Ne perdez pas courage.
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Raistlin
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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Raistlin » lun. 25 févr. 2013, 13:03

Chère Lexi,

Le mal et l'injustice frappent dans ce monde, c'est ainsi depuis la Chute. Mais Dieu ne reste pas sans rien faire. Voyez Jésus crucifié : apparemment, Dieu l'a livré au mal et à la souffrance. Et pourtant la Résurrection vient après. Jésus a vaincu le mal et la mort mais jusqu'à ce que nous soyons au Ciel, nous devons encore subir et endurer courageusement le mal de ce monde.

Mais Dieu nous a donné une espérance. En Jésus, et parce qu'il est ressuscité, nous savons que le mal, la souffrance et la mort n'auront pas le dernier mot. Je n'ose imaginer votre douleur mais je peux vous promettre que la peine que vous ressentez maintenant n'aura pas le dernier mot, Lexi.

Votre souffrance ne s'apaisera qu'en Dieu. Confiez-vous à lui, dites-lui votre souffrance et votre désir de consolation. Dieu est votre Père, il ne vous abandonnera pas. Je vous invite à vous appuyer sur Marie : elle a vu son fils crucifié sous ses yeux, mais n'a jamais cessé de faire confiance à Dieu. Elle a souffert dans son coeur et dans son âme, ne comprenant probablement pas ce qui se passait, mais elle est demeurée dans l'espérance que Dieu serait vainqueur de tout ce mal. Et elle n'a pas été déçue. Vous aussi, demeurez dans l'espérance que tout ne se finit pas avec la mort de l'être aimé, que Dieu a encore de belles choses pour vous et que Dieu saura vous consoler.

Vous êtes dans mes prières, vous et votre mari. Courage, vous n'êtes pas seule !
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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par stroopy » lun. 25 févr. 2013, 17:07

Bonjour,

Je prie pour vous pour alléger votre lourd fardeau.
Cette absence de l'être aimé qui tant vous fait souffrir est aussi
grande que l'amour que Dieu vous porte.
Les mots sont si fragiles dans ces situations mais la foi
et l'assurance dans l'autre vie de retrouver votre aimé
saura vous aider.
Dieu veille sur vous il vous fait vivre afin d'accomplir
cette route qu'il vous a destiné.
Le moment viendra des retrouvailles en attendant
il vous demande de cheminer en son nom.

Courage
" Le cœur tranquille est la vie du corps ; l'envie est la vermoulure des os. "
Proverbe de Salomon ; La sainte Bible, XIV, 30 - Xe s. av. J.-C

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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Lexi » lun. 25 févr. 2013, 18:46

Bonjour à tous,


Tout d'abord, je souhaiterais vous remercier pour votre soutien.

Je suis très touchée par vos commentaires.

Je ne cesse de prier pour mon mari. Je me confie à Dieu. Je vis dans l'espoir que le Seigneur me permette de retrouver mon

époux pour l'éternité et de vivre avec lui un amour infini. Mais, je sais que je dois souffrir et attendre qu'il me rappelle à lui.

Je dois malheureusement patienter.

Bien que le mal et l'injustice fassent partie intégrante de ce monde, l'absence physique de son âme soeur est difficile à

s'expliquer. Tant de questions hantent mon esprit. Dieu m'a t-il amputé de ma moitié, parce que je suis quelqu'un

de mauvais? Pourquoi une telle épreuve? Pourquoi suis-je privée de mon seul Bonheur? Dieu m'offrira t-il

une plus belle vie dans l'au-delà que sur Terre?

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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Kerniou » mar. 26 févr. 2013, 12:02

Chère Lexi
La mort d'un être aimé n'est pas une punition de Dieu. Son fils unique et bien aimé est mort sur la Croix ...
peut-être pourrez-vous trouver le texte de Saint-Augustin:" Si tu m'aimes ne pleure pas". lire ce texte m'a beaucoup aidée et apaisée à la mort de ma fille. Si vous ne le trouvez pas, je vous le copierai.
Bon courage à vous.
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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Raistlin » mar. 26 févr. 2013, 13:22

Voici le texte de saint Augustin :
Ne pleure pas si tu m’aimes !

Si tu savais le don de Dieu et ce c’est que le Ciel !
Si tu pouvais d’ici, entendre le chant des Bienheureux,
et me voir au milieu d’eux !
Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux
les immenses horizons et les nouveaux sentiers où je marche !
Si, un instant, tu pouvais contempler comme moi la Beauté
devant laquelle toutes les beautés pâlissent !
Quoi… ? tu m’as vu… tu m’as aimé dans le pays des ombres
et tu ne pourrais ni me revoir, ni m’aimer
dans le pays des immuables réalités ?
Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens
comme elle a brisé ceux qui m’enchaînaient,
et quand, un jour que Dieu seul connaît et qu’il a fixé
ton âme viendra dans le Ciel ou l’a précédée la mienne…
Ce jour-là, tu me reverras et tu retrouveras mon affection purifiée.
A Dieu ne plaise qu’entrant dans une vie plus heureuse,
je sois infidèle aux souvenirs et aux vraies joies
de mon autre vie et sois devenu moins aimant !
Tu me reverras donc, transfiguré dans l’extase et le bonheur,
non plus attendant la mort,
mais avançant, d’instant en instant,
avec toi, dans les sentiers nouveaux de la Lumière et de la Vie !


Alors… essuie tes larmes et ne pleure plus… si tu m’aimes !
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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Lexi » mar. 26 févr. 2013, 18:53

Bonjour à tous,



Je tenais à vous remercier pour votre gentillesse et votre patience à mon égard.

Ce texte de Saint Augustin est réconfortant et particulièrement beau.

Je n'hésiterais pas à le relire régulièrement.

La perte de votre fille est terrible, Kerniou. J'admire votre force. J'aimerais, si vous me le permettez, vous poser une question

s'il vous plait. Vous est-il arrivé de recevoir des signes de votre fille depuis son décès? Avez-vous, par exemple, rêvé d'elle?

J'espère ne pas vous heurter, Kerniou.

Depuis que mon mari est parti, je ne l'ai aperçu que deux fois dans mes rêves. J'aimerais tellement qu'il m'envoie des signes...

Encore un grand merci à tous pour votre écoute et votre aide. Je me répète, mais j'apprécie sincèrement vos commentaires.

Merci.

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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Kerniou » mer. 27 févr. 2013, 12:14

Chère Lexi
Vous ne me heurtez pas du tout. Grâce à Dieu, j'avance dans le deuil et la sérénité, mais il faut du temps.
Comme vous, au début, je ne rêvais pas de ma fille, c'est venu plus tard, quand je me suis " séparée" d'elle ou plutôt quand j'ai commencé à la laisser se séparer de moi, au sens terrestre du terme.
Même si j'ai pu lui dire juste avant sa mort, alors qu'elle était dans le coma, qu'elle avait eu une belle vie riche de relations humaines et d'engagements qu'elle pouvait partir si son heure était venue et qu'elle ne serait plus avec nous, mais en nous pour toujours ... Les premiers temps, je ne pouvais pas la quitter, il faut donner du temps au temps pour consentir à la séparation. Il faut, émotionellement, pouvoir accepter l'idée de la mort. C'est une épreuve, une étape à franchir pas à pas ... Maintenant, au bout de trois ans et demi, il m'arrive de rêver d'elle, toujours dans des situations heureuses. Je la vois en rêve dans les périodes où je ne suis pas triste. Dans mon expérience, la séparation doit être en oeuvre pour faire une place au rêve.
Une fois, furtivement, j'ai eu l'impression de sentir sa présence, six mois après sa mort. C'était dans le train, nous allions passer le premier Noël sans elle chez son frère. J'avais beaucoup pleuré et je me suis assoupie. Au réveil, j'ai "ressenti " sa présence souriante et "entendu" le son de sa voix ... Je ne sais ce qu'il en est. Etait-ce un rêve ? Etait-elle là ? C'est la seule fois.
Pour le moment et après une mort subite, je suppose que vous êtes toujours en relation fusionnelle avec votre mari et c'est normal. Par amour et par fidélité, on veut toujours être avec le défunt: il nous manque tellement ! La profondeur du chagrin n'a d'égale que la force de l'amour qui nous en fait renaître. Alors, peu à peu, une distance peut s'instaurer; ce qui ne veut pas dire qu'on l'oublie, on ne l'oubliera jamais. Mais la vie reprend son cours avec une nouvelle forme de présence qui meuble le vide et nous habite en permanence. Cette forme de présence ne nous quittera plus. Il ne nous reste plus rien du défunt sauf l'amour qui nous unissait à lui:"Seul l'amour demeure" ...
D'abord, il y a les larmes puis quand les larmes s'apaisent, les rires commencent à revenir alternant avec les sanglots "occasionnels" mais irrépressibles qui surgissent lors d'un souvenir. Puis une nouvelle sérénité s'installera avec des pleurs aux dates anniversaires: les premières fois sans lui ou elle, les fêtes, les rencontres avec les amis, les cérémonies qu'il, qu'elle aimait ... Les fêtes de familles son très difficiles à vivre , c'est là où l'absence se fait le plus sentir.
Pour chacun, le chemin du deuil se passe différemment. Pour moi, c'est ainsi; pour vous peut-être en sera-t-il autrement.

Si je puis me permettre un conseil pratique: Si ce n'est déjà fait, essayez de trier les affaires de votre mari. Voyez ce que vous souhaitez garder et donner. C'est dur mais ce le sera encore plus si vous attendez. Peut-être pouvez-vous demander à quelqu'un de votre entourage de vous aider à le faire. C'est ce que nous avions fait pour notre fille. Mais, plus tard, au moment de libérer son appartement, il ne restait que son bureau et il nous été très douloureux de retrouver ses barrettes, ses stylos, ses post-it, ces petits objets familiers qu'elle touchait au quotidien ...
Je vous dirais, aussi, d'accepter toutes les invitations même si vous n'en avez pas envie. Vous aurez toujours assez de moments de solitude pour pleurer...
Excusez-moi d'avoir été si longue mais le partage de l'expérience peut parfois aider.
Bon courage à vous.

Merci, Raistlin, pour le texte de Saint-Augustin.
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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Lexi » jeu. 28 févr. 2013, 20:14

Bonjour Kerniou,



Je tenais à vous remercier pour votre aide et votre écoute.Je suis très touchée que vous me permettiez de partager votre

expérience.

Comme vous l'avez si bien dit, je suis toujours en relation fusionnelle avec mon mari. Je ne parviens pas à le laisser partir. Je lui

parle tous les jours. Je regarde sans cesse des photos et des vidéos de lui. Je porte ses deux médailles représentant Marie-

Madeleine et Saint Jacques. Je m'endors avec les derniers t-shirts qu'il a porté, afin de respirer son odeur. Je ressens

systématiquement le besoin de le voir, de l'entendre, de le sentir. J'ai déjà eu tellement de mal à laisser partir son corps.

Avant son enterrement, je suis allée le voir tous les jours à la chambre mortuaire. J'éprouvais le besoin de le toucher, de

l'embrasser, d'être près de lui. Le jour de son enterrement a été particulièrement douloureux. J'ai ressenti un choc terrible,

lorsque les pompes funèbres ont procédé à la fermeture du cercueil. A ce moment là, j'ai réalisé que je ne pourrais plus le

toucher ou l'embrasser. Je me suis sentie anéantie.

Depuis que mon mari est parti, je me suis réfugiée chez ma mère. Je ne suis retournée que quelques fois dans notre

appartement. Là, j'ai eu des crises de larmes à répétition. Je sais qu'il me sera très difficile de trier les affaires de mon mari,

lorsque j'aurais trouvé un nouveau logement. Je n'aurais peut-être même pas la force de me séparer de certains de ses effets

personnels. Mais, je suivrais votre conseil et demanderais à ma mère de m'aider à faire mes cartons.

J'espère sincèrement que je parviendrais à devenir aussi sereine que vous. Vous êtes si sage.

Je demande à Dieu de protéger mon mari, de lui permettre d'être en paix et de veiller à son bonheur tous les jours. Mais,

j'avoue que je n'arrive pas encore pour autant à consentir à la séparation.

Encore un grand merci pour votre soutien, Kerniou.

Merci également à tous ceux qui, par leurs messages, m'ont apporté un peu de réconfort.

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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Kerniou » ven. 01 mars 2013, 11:38

Rassurez-vous, Lexi, nous passons tous par des conduites semblables après un deuil, à fortiori subit. L'arrachement se fait plus violent. Votre mari emporte avec lui une part de vous-même et vous voulez garder avec vous une part de lui ... C'est normal tout comme il est normal que vous gardiez les choses auxquelles il tenait et/ou qui ont une valeur pour vous ... Alors que vous aviez bâti votre vie avec votre mari, vous devez non seulement supporter son absence mais envisager votre vie sans lui. Pas étonnant que vous soyez complètement bouleversée. La vie, votre vie continue sur un chemin que vous n'aviez pas imaginé. Dieu va vous accompagner sur cette nouvelle route difficile.
Ma "sagesse" comme vous la nommez et que je qualifierais de toute relative est liée à notre différence d'âge, au fait que j'ai vécu des deuils précédemment et que nous sommes deux, mon mari et moi à porter la peine. Notre fille était malade, nous l'avons vue décliner jour après jour et, au delà du diagnostic, la mort nous est apparue inéluctable. Le travail de deuil avait commencé avant la mort, au moment où les séquelles irréversibles se sont fait jour, quand nous avons compris que si elle survivrait, ce serait avec le handicap. Nous avons été confrontés à la perte de la belle jeune fille brillante, sportive et musicienne qu'elle était puis nous avons vécu la fin de sa vie ...
Le chemin de chacun est différent et vous trouverez en vous une force que vous ne soupçonnez pas qui vous rendra encore plus humaine et plus solide que j'appellerais la Grâce.
Bon courage à vous.
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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Lexi » ven. 01 mars 2013, 18:41

Merci infiniment, Kerniou.

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levergero78
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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par levergero78 » ven. 01 mars 2013, 19:47

Combien je comprends votre douleur, Lexi.

Ma femme et moi avons perdu brutalement notre fille aînée à l'âge de 53 ans, voici presque trois ans. Elle est décédée subitement dans une rue calme en faisant son jogging quotidien en plein après-midi du mois de mai (le jour de l'Ascension cette année-là).

Quand notre gendre nous a appris le nouvelle vers 18h par téléphone, ma femme a été à deux doigts de faire un malaise grave.

Aussi, pour vous, si jeune, cet évènement soudain et imprévu a dû être terrible.

Ma pensée et ma compassion vont vers vous, soyez-en assurée mais cela ne vous rendra pas votre cher disparu.
http://jean-paul.vefblog.net

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Re: Deux âmes soeurs séparées par la mort

Message non lu par Lexi » sam. 02 mars 2013, 16:12

Bonjour Levergero78,



Je tenais, tout d'abord, à vous remercier pour votre soutien.

L'annonce du décès de votre fille aînée a dû être terrible.

Pour ma part, la douleur est quotidienne. Je me sens tellement vide. Je suis comme un stylo sans encre.

Rester en vie est difficile.

Quand je prends le métro pour aller travailler, des idées sombres viennent souvent hanter mon esprit. Mais, j'essaie d'avoir foi

en Dieu. Me dire qu'il me permettra de retrouver un jour mon mari pour l'éternité m'aide à ne pas commettre l'irréparable.

Je me sens tellement mal.

Après l'annonce du décès de mon mari, je me suis sentie coupable de ne pas avoir pu le sauver. Je me suis dit que si je l'avais

poussé à passer des examens médicaux, il serait peut-être encore là aujourd'hui.

Le 28 décembre 2012, mon mari a éprouvé des douleurs dans la poitrine, dans le bras gauche et dans le dos. J'ai alors appelé

les Secours. Les pompiers ont essayé d'établir un diagnostic. Puis, nous sommes allés aux Urgences. Là, mon mari a fait son

premier arrêt cardiaque devant moi dans la salle d'examens. J'ai hurlé. Je voulais rester près de lui, mais je savais pertinemment

que je ne pouvais pas. Un cardiologue a été appelé d'urgence. Je suis restée seule dans une pièce. Une infirmière venait me voir

de temps en temps pour me donner des nouvelles. Mon mari avait une artère bouchée. Son opération s'est déroulée avec

succès. Mais, il a fait par la suite encore plusieurs arrêts cardiaques. Mon mari est allé dans le service de réanimation de l'hôpital,

où m'a rejoint son père.

Quand je la'ai vu pour la première fois sur son lit, j'ai eu un véritable choc. Il avait un coeur artificiel et pleins de tuyaux. Je

me suis précipitée vers lui. Je l'ai touché, embrassé. Je lui ai parlé et j'ai pleuré. Je me suis dis qu'il était à l'hôpital à cause de

moi. Il avait déjà ressenti quelques douleurs à la poitrine dans le passé, mais nous pensions qu'elles étaient liées au stress.

J'aurais dû lui faire passer des examens médicaux.

Le 29 décembre 2012, les médecins m'ont annoncé qu'ils craignaient que mon mari n'ait une infection pulmonaire. Ses reins

étaient également très malades. Ce jour là, j'avais pris des photos de notre mariage avec moi. Quand les médecins m'ont

donné l'autorisation de rentrer dans la chambre, j'ai touché et embrassé mon mari. Je lui ai parlé et j'ai commencé à accrocher

les photos de notre mariage au mur. Là, mon mari s'est réveillé. J'ai sauté de joie. J'ai alerté le corps médical. Puis, je me suis

précipitée vers mon homme. Je n'arrêtais plus de lui parler. Je lui ai dit: "Bébé, tu sais que je t'aime plus que tout au monde" et

il m'a répondu "oui" d'un signe de tête. Il a tenté d'enlever le gros tuyau qu'il avait dans la gorge. Mais, il n'y est pas parvenu.

Il a alors attrapé ma main et l'a serré très fort. Son père, qui était avec moi, m'a dit que nous devions le laisser se reposer. Il le

trouvait trop agité à mon contact. Je suis donc partie comme une voleuse. J'avais peur que la santé de mon mari ne se

détériore à cause de moi.

Le 30 décembre 2012, les médecins m'ont appris que mon mari avait fait plusieurs arrêts cardiaques dans la nuit. Quand je l'ai

vu, il était à nouveau plongé dans le coma. Je suis restée près de lui comme chaque jour. Mais, je culpabilisais à l'idée d'être

responsable de ses arrêts cardiaques. Et si je n'avais pas pris assez soin de sa santé?. Je l'ai touché, embrassé. Je lui ai parlé,

mais je n'ai pas osé rester trop près de peur de lui être nocive. Je suis restée principalement assise dans le fond de la chambre,

ce jour là.

Le 31 décembre 2012, mon mari a dû subir une opération au genou. Les médecins m'ont informé qu'il risquait l'amputation.

Mais, cela ne m'effrayait pas. J'étais prête à quitter mon travail et à m'occuper de mon mari 24 heures sur 24. Depuis son

premier jour d'hospitalisation, j'avais prévenu mon employeur que je resterais près de lui tant qu'il serait à l'hôpital et que je

ne reviendrais peut-être même jamais. Je voulais juste ramener mon homme à la maison et prendre soin de lui.

L'état de son coeur s'était amélioré. Malheureusement, il est décédé d'un oedème cérébral ce soir là.

Je n'ai cessé de me demander si sa mort n'aurait pas pu être évitée. C'est une question que je me pose encore.

Mais, d'un autre côté, je crois au destin. Je pense que l'heure de notre mort est déjà déterminée au moment où l'on naît.

Continuer à vivre est, pour moi, très compliqué.

En outre, je me heurte à beaucoup d'incompréhension.

L'administration en est un bel exemple. A la recherche d'un nouveau logement, je me suis adressée à ma Mairie. La

dame à laquelle j'ai dû expliquer ma situation m'a dit qu'il y avait plus dramatique. Elle a évoqué le problème des femmes

battues et des sans-abris. Je lui ai répondu que je n'avais pas choisi ma situation, à l'inverse des personnes qui restent avec

des maris violents. J'ai ajouté que j'aurais préféré perdre ma maison qui est de l'ordre du matériel plutôt que mon époux. Et, je

me suis excusée d'avoir un travail.

Cela ne signifie pas que je suis impassible à la souffrance des autres, mais je veux qu'on respecte la mienne. Je n'accepte pas

le mépris et la méchanceté gratuite.

Dans certains services publics et privés, certaines personnes se sont même octroyées le droit de dire "votre ex" en parlant de

mon mari. Et, cela m'a beaucoup offensé. Il m'est arrivé d'avoir envie d'exploser.

Je ne comprends pas le sens de mon existence terrestre sans mon mari. Ma douleur est intense. En outre, le manque de

respect dont certains font preuve me blesse. M'entendre dire que je suis jeune et que je referais ma vie m'est insupportable.

Depuis que mon père est décédé en novembre 2006, je ne l'ai jamais remplacé. Pourquoi chercherai-je un nouvel époux?. Je

n'en ressens ni l'envie, ni le besoin. La mort n'a pas rompu les liens qui nous unissaient. A mes yeux, je ne suis la femme que

d'un seul homme.

La vie est une terrible souffrance. Je prie juste pour que mon mari soit fier de moi et continue de me protéger et de m'aimer

comme il l'a toujours fait de son vivant.

J'espère que le Seigneur nous rendra un jour nos chers disparus, Levergero78. Ainsi, vous pourrez retrouver votre fille aînée et

moi mon Bébé.

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