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par gerardh » ven. 01 mars 2013, 13:48
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Cher François,
Puisque vous croyez voir en 1 Cor 3, 15 une image de ce que vous appelez purgatoire, la charge de la preuve vous reviendrait plutôt à vous qu'à moi ! Mais je ne veux pas par cela éluder votre question.
Aux chapitres 2 et 3 l'apôtre distingue trois catégories de personnes : l'homme animal - en d'autres termes non-chrétien - l'homme spirituel -qui est le chrétien disons confirmé - et l'homme charnel - qui est le croyant très occupé des choses du monde, comme pouvaient l'être jacob au début de sa vie ou encore Lot. Ce qui dans leurs ouvrages ne subsistera pas, c'est ce qui est "du bois, du foin, du chaume", c'est à dire des choses vaines : mais ces personnes ressortiront sauvées de l'épreuve du feu, qui aura consumé le bois, le foin, le chaume. Lot est sorti symboliquement sauvé, dans le sens antique du terme, c'est à dire délivré ; les chrétiens qui sont tels seront sauvés quant à leur salut éternel. Il n'y a aucune trace d'un état qui serait intermédiaire, car sinon, il y aurait sans doute eu une explication sur comment passer de cet état intermédiaire à l'état bienheureux définitif.
Ainsi ces chrétiens charnels auront bien la confirmation de leur vie éternelle sans passer par un purgatoire. Certes ils n'auront certainement pas de "couronnes", qui est une récompense particulière que Dieu accordera à ceux qui ont bien marché. mais même sans couronnes ou avec peu de couronnes, ils seront sauvés.
Je vous communique maintenant un commentaire (un peu critique : excusez m'en), puisé dans le site Bibliquest. Il met l'accent sur le rôle utile ou néfaste des ministres responsables d'avoir un bon enseignement :
Il est bien connu que Rome a fondé l’une de ses preuves majeures du purgatoire sur ce seul passage ; or c’est justement un exemple des matériaux de rebut contre lesquels l’apôtre met en garde. Car il est évident qu’il n’est pas question des fidèles en général ni de leurs voies, mais il s’agit des ministres [ou : serviteurs] et de leur doctrine, et en outre il s’agit d’un jour de jugement par un crible, et non pas d’un quelconque état intermédiaire après la mort. Le feu est l’expression figurée de Son action judiciaire, qui consomme toutes les scories : ce n’est pas une punition pour l’esprit ou l’âme séparés du corps, ni même un processus pour les purifier. « Sauvé, toutefois comme à travers le feu » en souligne la difficulté ; cependant Dieu prendra soin qu’il en soit ainsi. Ainsi, comme on a dit, un bâtisseur peut voir son édifice réduit à néant par le feu, mais échapper lui-même. En outre le travail de chacun doit être testé de cette manière, à la fois le travail de l’apôtre et celui de ses détracteurs ; l’or, l’argent et les pierres précieuses sont soumis au feu tout autant que les matériaux inflammables. Tout ceci s’applique-t-il à l’idée catholique-romaine d’un purgatoire ?
Le point important qui fait l’objet de ces versets, c’est le danger d’introduire des choses à rejeter là même où le vrai fondement est reconnu— le danger d’introduire non pas des erreurs fondamentales ou de l’antichristianisme, mais des notions vaines, des maximes laxistes quant à la pratique, etc, que le jour de jugement détectera et détruira. Il n’en était pas ainsi quant à l’œuvre de l’apôtre que certains à Corinthe avaient méprisée.
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