Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

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François-Xavier
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Re: Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

Message non lu par François-Xavier » ven. 20 sept. 2013, 11:49

Peccator a écrit :- est-ce que tenir à prendre les antiennes du missel vous semble sensé, ou est-ce que définitivement cela fait double emploi avec le chant d'entrée, et que j'ai eu une fausse bonne idée ?
Dans l'absolu, les antiennes d'entrée, de communion, et même le psaume responsorial qui sont dans le missel et le lectionnaire sont pour la messe lue. Donc, il faut les lire, pas les chanter. Par ailleurs vous noterez qu'il n'ya pas d'antienne d'offertoire : ce qui veut dire qu'à lamesse lue, on ne chante pas à l'offertoire qui de fait se fait soit en silence (ce que je préfère) soit avec le dialogue "Tu es béni etc..
Si on chante un autre chant que l'antienne d'introït (qui elle se trouve non pas au missel mais au graduel = pour la messe chantée) on peut 1) soit considérer que ce chant remplace l'antienne lue, 2) soit qu'il vient en plus, donc on devrait la lire après le cantique.
Je serai plutôt de l'avis de la deuxième solution, mais l'idée est difficile à faire passer dans les paroisses qui ne comprennent pas de quoi on parle...
Peccator a écrit : - comment faites-vous dans vos paroisses ?
Dans la paroisse, mais ce sont les directives de l'évêque pas du curé (cathédrale) le cantique en français fait office d'antienne d'introït, le psaume est chanté il n'y pas d'antienne de communion mais un chant eucharistique après la communion.... A moins qu'on prenne le formulaire de la messe chantée (ce qui arrive assez souvent) mais à ce moment là on chante tout le propre grégorien dans le graduel romain, donc introit graduel alléluia offertoire communion, au moment de la communion du célébrant.
Dans ce cas précis, lors des plus grandes célébrations, nous avons l'habitude de chanter ou de faire chanter un chant de foule (cantique) avant l'antienne d'introït et après l'antenne de communion, (grégoriennes) , mais je sais que le curé est pour mais l'évêque non convaincu par l'idée, au moins en ce qui concerne l'introït. Pourtant ça s'est fait très souvent à Rome, sous Benoît XVI.

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Re: Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

Message non lu par Peccator » ven. 20 sept. 2013, 13:41

Merci beaucoup François-Xavier, c'est très intéressant.


Je commence seulement à comprendre ce que désignent "messe lue" et "messe chantée", en réalisant que, comme je pense la majorité des gens, je n'ai connu toute ma vie que des messes lues, jamais de messe chantée.
Dans mon ignorance, je pensais que la messe lue était quand on ne chantait pas du tout, comme ça arrive à des messes de semaines, et que la messe chantée était quand il y avait des cantiques et que le prêtre chantait les prières qui lui reviennent.

François-Xavier a écrit :
Peccator a écrit :- est-ce que tenir à prendre les antiennes du missel vous semble sensé, ou est-ce que définitivement cela fait double emploi avec le chant d'entrée, et que j'ai eu une fausse bonne idée ?
Dans l'absolu, les antiennes d'entrée, de communion, et même le psaume responsorial qui sont dans le missel et le lectionnaire sont pour la messe lue. Donc, il faut les lire, pas les chanter.
(..)
Si on chante un autre chant que l'antienne d'introït (qui elle se trouve non pas au missel mais au graduel = pour la messe chantée) on peut 1) soit considérer que ce chant remplace l'antienne lue, 2) soit qu'il vient en plus, donc on devrait la lire après le cantique.
Je serai plutôt de l'avis de la deuxième solution, mais l'idée est difficile à faire passer dans les paroisses qui ne comprennent pas de quoi on parle...
Chez nous, déjà quand j'utilise le mot "antienne", on me regarde avec des yeux bizarres. Et il y a des jours où je me demande si les membres de l'équipe liturgique ont un missel et l'ouvrent de temps en temps.
Pour l'instant, je m'approche donc plutôt de votre solution 2, mais je lis l'antienne avant le cantique et non après.

Je peux facilement la lire après (mais ça va provoquer des regards encore plus étranges... et il faut que je m'accorde avec le prêtre avant, sinon il commence à parler dès que les gens arrêtent de chanter).

A qui pense-vous que revienne la lecture de l'antienne d'entrée ? Est-ce au prêtre de la lire, ou plutôt à l'animateur liturgique, qui assume en quelque sorte les fonctions du chantre ?



Par contre, lire le psaume au lieu de le psalmodier, sous prétexte que c'est le graduel qui est chanté... Bof. Je pense que ce serait une régression liturgique (même si j'ai bien compris que c'est une adaptation pour pouvoir lire la messe au lieu de la chanter). Je me demande même si en fait, chanter un psaume n'est pas "mieux" que chanter un graduel : les psaumes, c'est une prière que Jésus lui-même a chanté. Je trouve ça très fort de prendre un psaume en réponse aux lectures.

Par contre, j'ai bien noté que pour la messe, le psaume "doit" être pris en mode responsorial et non antiphoné.

Par ailleurs vous noterez qu'il n'ya pas d'antienne d'offertoire : ce qui veut dire qu'à lamesse lue, on ne chante pas à l'offertoire qui de fait se fait soit en silence (ce que je préfère) soit avec le dialogue "Tu es béni etc..
Exact. Ayant quelque part un recueil d'antiennes d'offertoire (je présume extraits du graduel), je pensais qu'il y avait au missel une traduction en français de cette antienne, mais qu'elle était absente dans mon édition. Je n'ai pas pensé à vérifier dans l'édition typique du missel romain.

Peccator a écrit : - comment faites-vous dans vos paroisses ?
Dans la paroisse, mais ce sont les directives de l'évêque pas du curé (cathédrale) le cantique en français fait office d'antienne d'introït, le psaume est chanté il n'y pas d'antienne de communion mais un chant eucharistique après la communion.... [/quote]

Bon, comme chez nous et dans toutes les églises où j'ai été, donc.
A moins qu'on prenne le formulaire de la messe chantée (ce qui arrive assez souvent) mais à ce moment là on chante tout le propre grégorien dans le graduel romain, donc introit graduel alléluia offertoire communion, au moment de la communion du célébrant.
Ca, ça ne risque pas d'arriver de sitôt chez nous : chanter le propre en grégorien, il faut avoir appris, et je pense qu'il faut sinon un choeur, a minima une schola.
Mais bon, la forme la plus "complète" de la messe, c'est la messe pontificale. Tant mieux si dans des cathédrales, on peut encore la chanter.
Dans ce cas précis, lors des plus grandes célébrations, nous avons l'habitude de chanter ou de faire chanter un chant de foule (cantique) avant l'antienne d'introït et après l'antenne de communion, (grégoriennes) , mais je sais que le curé est pour mais l'évêque non convaincu par l'idée, au moins en ce qui concerne l'introït. Pourtant ça s'est fait très souvent à Rome, sous Benoît XVI.

C'est intéressant. Pour la communion, il me semblerait facile (en théorie) de chanter l'antienne grégorienne puis un cantique eucharistique. Les gens n'aiment pas chanter pendant la communion (c'est pas pratique), ce serait "juste" démarrer le "chant de communion" un peu plus tot que d'ordinaire (au moment de la communion du prêtre, donc, et pas quand commence la procession de communion). Mais reste le problème majeur : il faut quelqu'un capable de chanter le grégorien.


Du coup, je me dis que quand je pourrai "attaquer" le répertoire grégorien (je compte bien m'y mettre un jour), je commencerai pas les antiennes de communion, ça sera plus facile à intégrer dans nos célébrations que de vouloir chanter le reste de la messe.
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Re: Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

Message non lu par jeanbaptiste » ven. 20 sept. 2013, 14:03

Bonjour Peccator,

Par contre, lire le psaume au lieu de le psalmodier, sous prétexte que c'est le graduel qui est chanté... Bof. Je pense que ce serait une régression liturgique (même si j'ai bien compris que c'est une adaptation pour pouvoir lire la messe au lieu de la chanter). Je me demande même si en fait, chanter un psaume n'est pas "mieux" que chanter un graduel : les psaumes, c'est une prière que Jésus lui-même a chanté. Je trouve ça très fort de prendre un psaume en réponse aux lectures.
En fait, un graduel c'est une antienne + un verset de psaume. Chanter le psaume en entier (ou quasiment) est très bien, je suis d'accord, c'est une chose que j'aime beaucoup dans la FORM.

Alors je vous conseille de jeter un œil au Graduale Simplex. Il est plus simple de le consulter directement que de le décrire.

Vous en trouverez une copie numérique ici :

http://media.musicasacra.com/books/graduale_simplex.pdf

Au sujet de "messe lue" / "messe chantée", j'entends bien que les pièces du Missale Romanum ne sont pas faites pour être chantée. Mais alors qu'était-il prévu pour le chant en vernaculaire ?

1) Etait-il prévu que les Conférences Episcopales produisent (par produire j'entends "officialiser" et "publier") des compositions nouvelles ? Ca me paraît un peut surréaliste.

2) Etait-il prévu qu'elles traduisent les pièces du Graduale Romanum ? Pourquoi pas.

3) Etait-il prévu qu'il n'y ait pas de chant du propre en vernaculaire ? Ca ne me semble pas aller dans le sens de Vatican II qui fait du grégorien le "modèle" (et donc pas l'unique chant du propre).

4) Etait-il simplement prévu qu'elles mettent en musique les pièces du Missale Romanum ? C'est ce qui s'est fait.

Peccator
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Re: Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

Message non lu par Peccator » ven. 20 sept. 2013, 14:47

jeanbaptiste a écrit :En fait, un graduel c'est une antienne + un verset de psaume.
J'ai quand même le sentiment (peut-être erroné) qu'avec le temps, on a réduit le psaume à la portion congrue, et surtout développé l'antienne.
Alors je ne dis pas qu'il faut supprimer de la liturgie tout ce qui a été écrit après les temps apostoliques, loin de là ! Sinon, plus de Gloria, mais aussi plus d'ave verum, de tantum ergo, et beaucoup de prières récentes en vernaculaire qui sont pourtant très belles.

Mais bon, j'aime bien les psaumes, et j'apprécie que la réforme liturgique leur ait donné plus de place dans la liturgie de la parole.
Chanter le psaume en entier (ou quasiment) est très bien, je suis d'accord, c'est une chose que j'aime beaucoup dans la FORM.
Nous sommes d'accord :oui:
(même si le lectionnaire prend rarement les psaumes en entier : il ne le fait que pour ceux qui sont très courts).
Alors je vous conseille de jeter un œil au Graduale Simplex. Il est plus simple de le consulter directement que de le décrire.

J'en ai une copie numérique, et comment dire... je ne suis pas fan. Je pensais effectivement commencer par là, mais je trouve ses mélodies décidément très pauvres. Ca sonne peut-être mieux chanté en choeur dans une chapelle avec une belle acoustique, mais chanté seul au micro, j'ai du mal à y croire. Je ferai des essais quand je pourrai.

2) Etait-il prévu qu'elles traduisent les pièces du Graduale Romanum ? Pourquoi pas.
Il y a eu récemment une traduction en anglais du Graduale Romanum. C'est assez intéressant.

L'une des difficultés, c'est que le chant grégorien est (supposé être) au service du texte : on ne peut pas traduire la phrase et la plaquer sur la même ligne mélodique, même en adaptant un peu pour que ça colle sur le nombre de syllabes.
Traduire le Graduale Romanum, si on veut être cohérent, ça implique d'écrire aussi de nouvelles mélodies. Inspirées du grégorien, mais nouvelles quand même... Du coup, ce sont de nouveaux chants, non ?
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Re: Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

Message non lu par François-Xavier » ven. 20 sept. 2013, 15:08

jeanbaptiste a écrit : En fait, un graduel c'est une antienne + un verset de psaume. Chanter le psaume en entier (ou quasiment) est très bien, je suis d'accord, c'est une chose que j'aime beaucoup dans la FORM.
En fait le psaume responsorial est en réalité un répons graduel lu. Il y avait avant le Concile (de Trente...) l'usage de chanter beaucoup plus de versets, ce qui rendait la liturgie beaucoup plus longue. En fait ce qu echante la foule, le "refrain" est un répons, que ce soit pour le psaume responsorial ou pour le graduel.
jeanbaptiste a écrit : Alors je vous conseille de jeter un œil au Graduale Simplex. Il est plus simple de le consulter directement que de le décrire.

Vous en trouverez une copie numérique ici :

http://media.musicasacra.com/books/graduale_simplex.pdf
Alors ça, je n'avais pas vu : c'est carrément magnifique. J'avais prêté le mienà à quelqu'un qui ne me l'a jamais rendu, j'avais la flemme de le racheter et maintenant, il est sur internet. Superbe.
jeanbaptiste a écrit : Au sujet de "messe lue" / "messe chantée", j'entends bien que les pièces du Missale Romanum ne sont pas faites pour être chantée. Mais alors qu'était-il prévu pour le chant en vernaculaire ?

1) Etait-il prévu que les Conférences Episcopales produisent (par produire j'entends "officialiser" et "publier") des compositions nouvelles ? Ca me paraît un peut surréaliste.
Oui, c'est surréaliste, tellement on est loin de ça, 50 ans après. Et pourtant, c'est bien l'idée. Il y a pourtant des propositions dans ce sens qui ont été faites mais qui n'ont jamais émergé, et je pense que c'es tpar idéologie. Il y a même des répertoires qui sont connus. Le plus connu qui tend à se rapprocher de cet idéal est le répertoire de Gouzes, qui est de la vraie musique. Il es tmlalheureusement peu promu alors qu'il le mériterait.
Les anglophones ont le "Simple English propers" et aussi les Chabanel Psalms. Et en fait c'est bien l'idée.
jeanbaptiste a écrit : 2) Etait-il prévu qu'elles traduisent les pièces du Graduale Romanum ? Pourquoi pas.
Ce serait à mon sens le plus juste.
jeanbaptiste a écrit : 3) Etait-il prévu qu'il n'y ait pas de chant du propre en vernaculaire ? Ca ne me semble pas aller dans le sens de Vatican II qui fait du grégorien le "modèle" (et donc pas l'unique chant du propre).
Non, il est évident qu'une vernacularisation du Graduale Simpex devrait être dans l'ordre des choses. Toutes les petites églises ne peuvent pas avoir une schoal qui chante tout le propre grégorien.
jeanbaptiste a écrit : 4) Etait-il simplement prévu qu'elles mettent en musique les pièces du Missale Romanum ? C'est ce qui s'est fait.
Je n'ai pas vu de production dans ce sens ? Et ce serait en plus contre l'idée de départ de ces antiennes de la messe lue. Mais qui s'en souvient ???

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Re: Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

Message non lu par François-Xavier » ven. 20 sept. 2013, 15:35

Peccator a écrit : A qui pense-vous que revienne la lecture de l'antienne d'entrée ? Est-ce au prêtre de la lire, ou plutôt à l'animateur liturgique, qui assume en quelque sorte les fonctions du chantre ?
C'est au chantre. Il n'y a à mon sens pas vraiment de doute là dessus. Mais la plupart du temps il n'y a pas de chantre donc c'est le prêtre qui le fait. Cet usage est par contre bien ancré en Italie.
Peccator a écrit : Par contre, lire le psaume au lieu de le psalmodier, sous prétexte que c'est le graduel qui est chanté... Bof. Je pense que ce serait une régression liturgique (même si j'ai bien compris que c'est une adaptation pour pouvoir lire la messe au lieu de la chanter). Je me demande même si en fait, chanter un psaume n'est pas "mieux" que chanter un graduel : les psaumes, c'est une prière que Jésus lui-même a chanté. Je trouve ça très fort de prendre un psaume en réponse aux lectures.
Je suis bien d'accord.
Le graduel lui même a de toutes façon un texte psalmique, donc l'argument vaut autant pour le psaume responsorial que pour le Graduel. Les rubriques prévoient pour faciliter le chant que l'on puisse le chanter même à la messe chantée, mais ce n'est en rien obligatoire. J'ai pourtant à plusieurs reprises entendu ça de la part de membres du clergé qui pensaient "être formés". Chanter le Graduel, ce n'est pas "revenir en arrière". Bien sûr dans une célébration avec une certaine solennité, il serait catastrophique de s'en priver. Mais on constate aussi que dans beaucoup d'endoir, seule le répons (du psaume responsorial) est chanté, parce que la personne chargée du psaume est absolument incapable de psalmodier.
La question se pose dans exactement les mêmes termes pour l'alléluia et le trait, sans parler de la séquence.
Peccator a écrit : Ayant quelque part un recueil d'antiennes d'offertoire (je présume extraits du graduel), je pensais qu'il y avait au missel une traduction en français de cette antienne, mais qu'elle était absente dans mon édition. Je n'ai pas pensé à vérifier dans l'édition typique du missel romain.
Je vous conforme que dans l'édition typique, il n'y a pas d'antienne d'offertoire. Les antiennes du missel ne sont présentes dans le missel d'autel que pour pouvoir être - le cas échéant - lues par le prêtre. A l'offertoire, il a bien autre chose à faire que de lire l'antienne.
Peccator a écrit : Bon, comme chez nous et dans toutes les églises où j'ai été, donc.
Nous sommes bien d'accord mais... En fait c'est faux.

Par ailleurs, pour l'introït il ne faut pas s'imaginer que ce serait contraire à l'idée de la réforme liturgique :
Les mélodies grégoriennes de forme ornée sont irremplaçables. Et elles sont caractéristiques. De certains Introïts émane un charme qui créée le climat de la célébration, liée au temps liturgique et à la fête. (…) Certains graduels, offertoires, ou communions sont des perles précieuses qui alimentent profondément la piété des fidèles.(…) Chantés comme il faut, avec sentiment et compétence par une schola ou même par un chantre vraiment qualifié, dans le silence recueilli et méditatif de l’assemblée, ils émeuvent profondément et unissent à Dieu. Lorsque l’on a toutes les possibilités de bien exécuter ce répertoire, ce serait une erreur de l’abandonner pour des mélodies plus simples ou populaires » (P. Annibale Bunigni, secrétaire du Consilium pour l’application de la réforme liturgique de Vatican II)
Peccator a écrit : Pour la communion, il me semblerait facile (en théorie) de chanter l'antienne grégorienne puis un cantique eucharistique. Les gens n'aiment pas chanter pendant la communion (c'est pas pratique), ce serait "juste" démarrer le "chant de communion" un peu plus tôt que d'ordinaire (au moment de la communion du prêtre, donc, et pas quand commence la procession de communion). Mais reste le problème majeur : il faut quelqu'un capable de chanter le grégorien.
Du coup, je me dis que quand je pourrai "attaquer" le répertoire grégorien (je compte bien m'y mettre un jour), je commencerai pas les antiennes de communion, ça sera plus facile à intégrer dans nos célébrations que de vouloir chanter le reste de la messe.
En fait c'est sûr qu'avec le Graduale simplex, ce n'est pas inatteignable, même pour un chantre seul. Par ailleurs c'est explicitement demandé par les rubriques du missel. Je connais des gens qui se croient "formés" qui m'ont soutenu mordicus qu'il ne fallait surtout pas commencer le chant de communion avant la procession de communion, alors que la PGMR dit explicitement l'inverse et en plus le justifie :
86.
Pendant que le prêtre consomme le Sacrement, on commence le chant de communion, pour exprimer l’union spirituelle entre les communiants par l’unité des voix, montrer la joie du cœur et mettre davantage en lumière le caractère « communautaire » de la procession pour recevoir l’Eucharistie. Le chant se prolonge pendant que les fidèles reçoivent le Sacrement. Mais s’il y a une hymne après la communion, le chant de communion s’arrête au moment opportun.
On veillera à ce que les chanteurs aussi puissent communier commodément.
La PGMR précise même qu'il ne faut pas que le prêtre oublie les chanteurs, qui doivent donc chanter immédiatement et communier à la fin = pendant l'hymne eucharistique chanté par la foule après la communion. L'antienne de communion n'est donc certainement pas une pièce pour la "méditation après la communion". Souvent tirée du texte de l’Évangile qui a été lu, son texte n'est en général pas en rapport direct avec une notion proprement eucharistique, mais comme elle accompagne musicalement la consommation du sacrifice, elle est en elle même la manifestation de la double table de la Parole et de l'Eucharistie.

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Re: Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

Message non lu par jeanbaptiste » ven. 20 sept. 2013, 21:44

Je me rends compte que je n'ai pas été très clair dans mes propos précédents, écris à la va-vite.

En fait, tout le fond de ma réflexion vient de la question du psaume.

Dans la plupart des paroisses on ignore totalement le Graduel et on ne chante qu'une chose, du propre, c'est le psaume du Missel.

Or nous avons fait une distinction entre messe chantée avec le Graduel, et messe lue avec le Missel.

Le fait de chanter le psaume du missel semble donc contradictoire. Or, ce psaume ne demande qu'à être chanté ! (car lu avec son repons, c'est franchement tarte). D'ailleurs, de fait, nous avons des compositions sur les psaumes et leur repons depuis que la réforme a été appliquée.

Ma question, au fond, était la suivante : que faut-il mettre en musique dans le cas du vernaculaire ?

Il est évident que l'on ne peut pas reprendre les mélodies grégoriennes et les plaquer sur le français, c'est impossible (possible en anglais, impossible en français).

Il faut donc composer. Mais là n'est pas le problème.

La question est : doit-on mettre en musique les pièces du Missel ou les pièces du Graduel ? (après traduction évidemment).

Toute la discussion semblerait nous dire : du Graduel bien sûr !

Mais à cela deux remarques :

1) Le psaume du Missel est chanté dans la messe en vernaculaire. Il semble donc possible de chanter et mettre en musique les pièces du Missel.

2) Le Graduel est-il dissociable de ses pièces musicale ? Peut-on prendre le Graduel comme un répertoire de "textes" pour des compositions nouvelles en vernaculaire ?

Au fond, cette question se pose-t-elle réellement ou doit-on considérer que pour le vernaculaire chanté, les deux répertoires se valent ?

Et j'en finirai là avec mon petit hors-sujet ;)

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Re: Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

Message non lu par steph » dim. 22 sept. 2013, 14:25

Bonjour!

Mon avis est d'utiliser le thème grégorien des pièces et de l'adapter au texte français (du Graduale) traduit. On ne peut pas "plaquer" mais il me semble que ce qui se fait chez nos amis Anglais n'est pas un simple "copy-paste" sur le texte anglais!
Je joins un "exemple" (adapté par quelqu'un qui n'est pas musicien: ça se voit tout de suite (notamment dans la longueur des notes et des silences!) pour l'introït du premier dimanche de l'Avent...

Ce type d'arrangement peut marcher pour les pièces simples (Introït et communion), pas vraiment pour les pièces "prolixes" ou mélismatiques (le graduel et certains offertoires, l'alléluia pouvant parfois être fort bien adapté). Cela implique qu'il faille se résigner à ne chanter en français que le psaume du lectionnaire : on ne saurait garder sa valeur responsoriale (et méditative) à un graduel de 2 versets dans une langue qui n'apprécie pas trop les mélismes.

Il existe une édition bruxelloise d'un "graduel" français (proposant systématiquement le texte latin en haut de page: introït et communion) mais la musique ne reprend pas les thèmes grégoriens.
Pièces jointes
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Stat Crux dum volvitur orbis!
Dic animae meae: “ Salus tua ego sum ” Ps XXXIV 3

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Re: Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

Message non lu par François-Xavier » mar. 24 sept. 2013, 17:33

jeanbaptiste a écrit : 1) Le psaume du Missel est chanté dans la messe en vernaculaire. Il semble donc possible de chanter et mettre en musique les pièces du Missel.
Attention : le psaume justement, n'est pas au missel mais au lectionnaire. Ce n'est pas parce qu'on chante le psaume, donc que les antiennes du missel devraient également être chantées. C'est pour ça que souvent on considère que le psaume est une "lecture" et que souvent il est lu ou chanté à l'ambon.
Par ailleurs ce n'es tpas parc equ'on chante le psaume, que la messe devient une "messe chantée".
jeanbaptiste a écrit : 2) Le Graduel est-il dissociable de ses pièces musicale ? Peut-on prendre le Graduel comme un répertoire de "textes" pour des compositions nouvelles en vernaculaire ?
Oui, ça s'est fait largement : prendre les pièces du graduel et leur donne rune autre musique. C'est très conventionnel.
jeanbaptiste a écrit : Au fond, cette question se pose-t-elle réellement ou doit-on considérer que pour le vernaculaire chanté, les deux répertoires se valent ?
Non, le formulaire de la messe chantée est fait pour être chanté, en français ou en latin, tandis que le formulaire de la messe lu est fait pour être lu, en français ou en latin. La distinction messe lue / messe chantée a d'ailleurs des implications rituelles qui sont précises.

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Re: Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

Message non lu par Peccator » mar. 24 sept. 2013, 18:03

François-Xavier a écrit :Non, le formulaire de la messe chantée est fait pour être chanté, en français ou en latin, tandis que le formulaire de la messe lu est fait pour être lu, en français ou en latin. La distinction messe lue / messe chantée a d'ailleurs des implications rituelles qui sont précises.
François-Xavier, c'est très intéressant tout ça !

Pourrais-tu nous en dire un peu plus ? Ou trouve-t-on le formulaire de la messe chantée en français ? Quelles sont les implications rituelles en question ?
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

Message non lu par François-Xavier » mar. 24 sept. 2013, 18:12

Peccator a écrit :
François-Xavier a écrit :Non, le formulaire de la messe chantée est fait pour être chanté, en français ou en latin, tandis que le formulaire de la messe lu est fait pour être lu, en français ou en latin. La distinction messe lue / messe chantée a d'ailleurs des implications rituelles qui sont précises.
François-Xavier, c'est très intéressant tout ça !

Pourrais-tu nous en dire un peu plus ? Ou trouve-t-on le formulaire de la messe chantée en français ? Quelles sont les implications rituelles en question ?
Musicam Sacram 1967 : http://www.ceremoniaire.net/pastorale19 ... _1967.html
Qui renvoie beaucoup à de Musica Sacra 1958 : http://www.ceremoniaire.net/pastorale19 ... 958_1.html

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Re: Rôle de l'assemblée dans le chant liturgique

Message non lu par Peccator » mar. 24 sept. 2013, 18:25

Merci. Je vais étudier tout cela.
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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