Le ras-le-bol des agriculteurs
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Le ras-le-bol des agriculteurs
Communiqué de Mgr Michel MOUISSE, évêque de Périgueux
LE RAS LE BOL DES AGRICULTEURS
Lors de mes visites pastorales dans toute la Dordogne j'ai rencontré de nombreux agriculteurs. J'ai pu mesurer leurs inquiétudes, leurs détresses et des exaspérations qui pourraient conduire à des manifestations extrêmes.
L'actualité est marquée par des gestes spectaculaires des producteurs de lait dans certaines régions et chez nous aussi. Il y a en effet urgence. Mais, plus ou moins, la même crise affecte les producteurs d'autres biens : viande, tabac, fruits, légumes, céréales…
Comment ne pas être exaspéré après que des mois et des années de négociations ne laissent entrevoir aucune porte de sortie ? Que peut-on faire de plus lorsque l'on est acculé ?
L'argumentation des autres partenaires des filières est impeccable : les choses sont ainsi parce qu'elles ne peuvent pas être autrement. C'est une logique qui est en fait une idéologie justifiant la libéralisation des marchés agricoles, la libération des contraintes réglementaires au profit de la régulation par le marché concurrentiel européen ou mondial.
Comme évêque du Périgord je communie aux souffrances et au désespoir des producteurs agricoles de la Dordogne et je réclame pour eux la justice. Ma conviction profonde de croyant est qu'aucune idéologie, aucune logique d'organisation ne saurait prévaloir sur la dignité humaine. Il faut poser la dignité comme préalable à toute organisation. C'est cette dignité que Jésus-Christ n'a cessé de rétablir et d'établir en son temps. Elle est au cœur de la foi des chrétiens.
Je demande, avec les paysans producteurs, la reprise rapide du dialogue avec tous les partenaires du marché européen des produits agricoles, un dialogue ouvert et créatif qui ne soit pas seulement un constat d'impuissance mais une négociation qui accepte le compromis pour une rémunération juste de leur travail, permettant aux paysans de vivre décemment.
J'ajoute que, comme citoyen, je ne puis me résoudre à une Dordogne sans paysans. Avec eux c'est toute une culture rurale, riche de traditions, riche aussi de convivialité, qui disparaîtrait.
Michel Mouïsse
Evêque de Périgueux et Sarlat
24 septembre 2009
LE RAS LE BOL DES AGRICULTEURS
Lors de mes visites pastorales dans toute la Dordogne j'ai rencontré de nombreux agriculteurs. J'ai pu mesurer leurs inquiétudes, leurs détresses et des exaspérations qui pourraient conduire à des manifestations extrêmes.
L'actualité est marquée par des gestes spectaculaires des producteurs de lait dans certaines régions et chez nous aussi. Il y a en effet urgence. Mais, plus ou moins, la même crise affecte les producteurs d'autres biens : viande, tabac, fruits, légumes, céréales…
Comment ne pas être exaspéré après que des mois et des années de négociations ne laissent entrevoir aucune porte de sortie ? Que peut-on faire de plus lorsque l'on est acculé ?
L'argumentation des autres partenaires des filières est impeccable : les choses sont ainsi parce qu'elles ne peuvent pas être autrement. C'est une logique qui est en fait une idéologie justifiant la libéralisation des marchés agricoles, la libération des contraintes réglementaires au profit de la régulation par le marché concurrentiel européen ou mondial.
Comme évêque du Périgord je communie aux souffrances et au désespoir des producteurs agricoles de la Dordogne et je réclame pour eux la justice. Ma conviction profonde de croyant est qu'aucune idéologie, aucune logique d'organisation ne saurait prévaloir sur la dignité humaine. Il faut poser la dignité comme préalable à toute organisation. C'est cette dignité que Jésus-Christ n'a cessé de rétablir et d'établir en son temps. Elle est au cœur de la foi des chrétiens.
Je demande, avec les paysans producteurs, la reprise rapide du dialogue avec tous les partenaires du marché européen des produits agricoles, un dialogue ouvert et créatif qui ne soit pas seulement un constat d'impuissance mais une négociation qui accepte le compromis pour une rémunération juste de leur travail, permettant aux paysans de vivre décemment.
J'ajoute que, comme citoyen, je ne puis me résoudre à une Dordogne sans paysans. Avec eux c'est toute une culture rurale, riche de traditions, riche aussi de convivialité, qui disparaîtrait.
Michel Mouïsse
Evêque de Périgueux et Sarlat
24 septembre 2009
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Re: Le raz le bol des agriculteurs
Bien dit, je mets ce texte sur mon blog.
En croyant à des fleurs, parfois on les fait naître.
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Grand désarroi des agriculteurs français
Près de 500 suicides ont été enregistrés en France en trois ans (2007 à 2009) chez les agriculteurs français, selon l’Institut national de veille sanitaire (INVS), qui a publié jeudi la première étude officielle sur le sujet.
BELGA/AFP
Le suicide est ainsi la troisième cause de décès dans le monde agricole après les cancers et les maladies cardio-vasculaires, précise l’INVS.
Au total, 417 hommes et 68 femmes sont passés à l’acte au cours de la période, avec une surmortalité particulièrement marquée chez les éleveurs (bovins-lait et bovins-viande) âgés de 45 à 64 ans.
Selon l’INVS, «la surmortalité par suicide a été de 28% en 2008 et de 22% en 2009» chez les hommes du monde agricole.
«Ces observations coïncident avec la temporalité des problèmes financiers rencontrés dans ces secteurs sur la période d’étude», précise l’INVS qui établit ainsi une corrélation directe entre suicide et difficultés économiques.
L’étude «s’inscrit dans le plan de prévention du suicide dans le monde agricole annoncé par le ministère de l’Agriculture en mars 2011», rappelle-t-il.
Elle était très attendue par le secteur et constitue le premier état des lieux officiel sur ce sujet sensible.
La population prise en compte pour ce premier rapport comprend les chefs d’exploitation agricoles et les collaborateurs de ces exploitations en activité, par conséquent «il s’agit bien d’un étude exhaustive» précisent les auteurs. L’agriculture occupe 53,2% de la surface de la France métropolitaine. Elle employait, en 2007, 3,4% de la population active totale, selon les statistiques officielles.
http://www.nordeclair.be/831006/article ... riculteurs
BELGA/AFP
Le suicide est ainsi la troisième cause de décès dans le monde agricole après les cancers et les maladies cardio-vasculaires, précise l’INVS.
Au total, 417 hommes et 68 femmes sont passés à l’acte au cours de la période, avec une surmortalité particulièrement marquée chez les éleveurs (bovins-lait et bovins-viande) âgés de 45 à 64 ans.
Selon l’INVS, «la surmortalité par suicide a été de 28% en 2008 et de 22% en 2009» chez les hommes du monde agricole.
«Ces observations coïncident avec la temporalité des problèmes financiers rencontrés dans ces secteurs sur la période d’étude», précise l’INVS qui établit ainsi une corrélation directe entre suicide et difficultés économiques.
L’étude «s’inscrit dans le plan de prévention du suicide dans le monde agricole annoncé par le ministère de l’Agriculture en mars 2011», rappelle-t-il.
Elle était très attendue par le secteur et constitue le premier état des lieux officiel sur ce sujet sensible.
La population prise en compte pour ce premier rapport comprend les chefs d’exploitation agricoles et les collaborateurs de ces exploitations en activité, par conséquent «il s’agit bien d’un étude exhaustive» précisent les auteurs. L’agriculture occupe 53,2% de la surface de la France métropolitaine. Elle employait, en 2007, 3,4% de la population active totale, selon les statistiques officielles.
http://www.nordeclair.be/831006/article ... riculteurs
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )
- Kerniou
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Re: Grand désarroi des agriculteurs français
C'est pathétique, en effet. L'agriculture intensive accorde, hélas, peu de place à l'humain. Le système agricole actuel mériterait d'être complètement repensé.
Un suicide tous les deux jours, c'est dramatique.
Dommage, qu'on ne présente pas, aussi et de la même façon, le nombre des morts à cause des cancers inhérents aux pesticides et qu'on ne pose même pas la question quand on sait que les ruraux, en général et les agriculteurs, en particulier, sont en première ligne.
Un suicide tous les deux jours, c'est dramatique.
Dommage, qu'on ne présente pas, aussi et de la même façon, le nombre des morts à cause des cancers inhérents aux pesticides et qu'on ne pose même pas la question quand on sait que les ruraux, en général et les agriculteurs, en particulier, sont en première ligne.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.
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Re: Grand désarroi des agriculteurs français
Bonjour!
Je crois aussi que la solitude est un des facteurs déclenchant de tous ces suicides....et aussi l'indifférence dont nous entourons le "petit monde agricole". En résumé je pense qu'il est prioritaire d'ouvrir nos coeurs avant d'ouvrir nos porte-monnaie!
Je crois aussi que la solitude est un des facteurs déclenchant de tous ces suicides....et aussi l'indifférence dont nous entourons le "petit monde agricole". En résumé je pense qu'il est prioritaire d'ouvrir nos coeurs avant d'ouvrir nos porte-monnaie!
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- Tribunus plebis
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Re: Grand désarroi des agriculteurs français
La situation des paysans est dramatique :
Ils gagnent peu, sont très endettés et ont des retraites de misère ....
Dans mon département rural, mais pas encore vraiment sinistré, de plus en plus de paysans mettent la clef sous la porte.
Mais qui vraiment s'en préoccupe ?
Sûrement pas les habitants des villes ... qui sont majoritaires.
Les citadins sont bien contents de payer le moins possible les produits alimentaires.
Et d'ajouter sans cesse des contraintes "environnementales" qui pénalisent les paysans.
Et le Marché Commun, la mondialisation, l'interdiction des OGM augmentent ce phénomène.
La solution est très simple : accepter de payer le juste prix.
Ils gagnent peu, sont très endettés et ont des retraites de misère ....
Dans mon département rural, mais pas encore vraiment sinistré, de plus en plus de paysans mettent la clef sous la porte.
Mais qui vraiment s'en préoccupe ?
Sûrement pas les habitants des villes ... qui sont majoritaires.
Les citadins sont bien contents de payer le moins possible les produits alimentaires.
Et d'ajouter sans cesse des contraintes "environnementales" qui pénalisent les paysans.
Et le Marché Commun, la mondialisation, l'interdiction des OGM augmentent ce phénomène.
La solution est très simple : accepter de payer le juste prix.
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Re: Grand désarroi des agriculteurs français
... Et avoir la volonté de préserver une agriculture en France. Parce qu'on peut aussi arrêter et se contenter de payer le juste prix ailleurs... et puis un jour, se réveiller en constatant qu'en France, il n'y a plus que des financiers, des commerçants et des chômeurs.jean_droit a écrit :La solution est très simple : accepter de payer le juste prix.
Le problème dépasse malheureusement l'agriculture : c'est toute la production de biens qui est concernée.
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36
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- Barbarus
Re: Grand désarroi des agriculteurs français
Je propose deux solutions :jean_droit a écrit :La situation des paysans est dramatique :
Ils gagnent peu, sont très endettés et ont des retraites de misère ....
Dans mon département rural, mais pas encore vraiment sinistré, de plus en plus de paysans mettent la clef sous la porte.
Mais qui vraiment s'en préoccupe ?
Sûrement pas les habitants des villes ... qui sont majoritaires.
Les citadins sont bien contents de payer le moins possible les produits alimentaires.
Et d'ajouter sans cesse des contraintes "environnementales" qui pénalisent les paysans.
Et le Marché Commun, la mondialisation, l'interdiction des OGM augmentent ce phénomène.
La solution est très simple : accepter de payer le juste prix.
- acheter et consommer prioritairement les produits de NOS agriculteurs
- programmer une neuvaine au niveau national pour NOS agriculteurs afin que des solutions soient trouvées et que nos gouvernants (et nous) respectent leur travail. Si chacun de la MANIF POUR TOUS s'appliquait à prier pendant neuf jours, hein ....
- Kerniou
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Re: Grand désarroi des agriculteurs français
Les agriculteurs sont pris dans un endettement qui les oppresse. C'est en cela qu'il faudrait repenser le système en laissant moins de place aux banquiers et aux semenciers qui encadrent le mode de production et imposent leur logique aux exploitants agricoles.
Les engrais, les pesticides et les OGM appauvrissent les sols et la diversité des productions; ce qui fait la fortune de l'industrie chimique qui vent des produits pour compenser. L'industrie chimique est actionnaire des banques qui prêtent de l'argent aux agriculteurs pour améliorer leurs exploitations. La boucle est bien bouclée et ceux qui en tiennent les cordons ne sont pas prêts à les lâcher..
Les engrais, les pesticides et les OGM appauvrissent les sols et la diversité des productions; ce qui fait la fortune de l'industrie chimique qui vent des produits pour compenser. L'industrie chimique est actionnaire des banques qui prêtent de l'argent aux agriculteurs pour améliorer leurs exploitations. La boucle est bien bouclée et ceux qui en tiennent les cordons ne sont pas prêts à les lâcher..
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.
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Re: Grand désarroi des agriculteurs français
Des paysans "pris à la gorge" par les industries laitières et par les banques
Les banques ont une "responsabilité lourde" dans les centaines de suicides recensés dans le monde paysan d'après les syndicalistes. Mais, les grands groupes, comme Lactalis (qui tirent le prix du lait vers le bas), et l'Europe, qui a réduit l'indemnité compensatrice annuelle de handicap à 110 euros par hectare en France, contre 400 euros versés par hectare à d'autres pays récemment entrés dans l'Union (Roumanie par exemple où de nombreux Suisses achètent des milliers d'hectares pour bénéficier de ces retombées financières durant les prochaines années) ont aussi une énorme part de responsabilité !
http://suite101.fr/article/agriculture- ... ide-a35389
L'autre métier au grand nombre de suicides : gendarme !
Les banques ont une "responsabilité lourde" dans les centaines de suicides recensés dans le monde paysan d'après les syndicalistes. Mais, les grands groupes, comme Lactalis (qui tirent le prix du lait vers le bas), et l'Europe, qui a réduit l'indemnité compensatrice annuelle de handicap à 110 euros par hectare en France, contre 400 euros versés par hectare à d'autres pays récemment entrés dans l'Union (Roumanie par exemple où de nombreux Suisses achètent des milliers d'hectares pour bénéficier de ces retombées financières durant les prochaines années) ont aussi une énorme part de responsabilité !
http://suite101.fr/article/agriculture- ... ide-a35389
L'autre métier au grand nombre de suicides : gendarme !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )
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Re: Grand désarroi des agriculteurs français
Je crois savoir que la responsabilité de ses dépenses et de ses excès incombe à celui qui les effectue. Inutile d'accuser les autres en permanence.etienne lorant a écrit :Des paysans "pris à la gorge" par les industries laitières et par les banques
Les banques ont une "responsabilité lourde" dans les centaines de suicides recensés dans le monde paysan d'après les syndicalistes. Mais, les grands groupes, comme Lactalis (qui tirent le prix du lait vers le bas), et l'Europe, qui a réduit l'indemnité compensatrice annuelle de handicap à 110 euros par hectare en France, contre 400 euros versés par hectare à d'autres pays récemment entrés dans l'Union (Roumanie par exemple où de nombreux Suisses achètent des milliers d'hectares pour bénéficier de ces retombées financières durant les prochaines années) ont aussi une énorme part de responsabilité !
http://suite101.fr/article/agriculture- ... ide-a35389
L'autre métier au grand nombre de suicides : gendarme !
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Re: Grand désarroi des agriculteurs français
Sauf qu'en cas de renouvellement de matériel, d'agrandissement ou de mise aux normes, on ne leur accorde un prêt que s'ils appliquent les directives de la banque dont les actionnaires sont les vendeurs de tout ce dont les agriculteurs ont besoin. Il peuvent refuser mais à leurs risques et périls ...
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Re: Grand désarroi des agriculteurs français
Avec 60 millions de consommateurs en France, il est peut-être possible de vendre sans passer par des donneurs de leçons. On a trop l'habitude de vivre au-dessus de ses moyens. Ne serai-il pas possible de créer des coopératives, de fidéliser une clientèle française au lieu de vendre à l'export et de nous faire avaler des produits importés dégueulasses, trafiqués en tous genres, etcKerniou a écrit :Sauf qu'en cas de renouvellement de matériel, d'agrandissement ou de mise aux normes, on ne leur accorde un prêt que s'ils appliquent les directives de la banque dont les actionnaires sont les vendeurs de tout ce dont les agriculteurs ont besoin. Il peuvent refuser mais à leurs risques et périls ...
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Re: Grand désarroi des agriculteurs français
L’Est républicain revient lundi sur les suicides d’agriculteurs : 400 par an selon Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, 800 en 2009 selon l’Association des producteurs de lait indépendants (APLI). Un taux que n’égale aucune autre catégorie socio-professionnelle en France. « Au difficultés purement professionnelles s’ajoutent d’autres facteurs comme l’isolement, le célibat, l’éloignement des centres de décision, des structures de soins, des lieux de loisir… » tente d’expliquer Claude Guglielmina, directeur de la Santé à la Mutualité sociale agricole de Lorraine. Malgré un travail harassant, un tiers des 800 000 exploitants français ne gagne pas assez pour vivre décemment. « Ils sont aussi montrés du doigt par la société pour les pollutions dont ils seraient à l’origine, pour les mauvais nourriciers et pourvoyeurs de cancers qu’ils seraient. Tout cela est difficile à porter. Car ce sont les premiers écologistes. C’est eux qui entretiennent la planète. Il est facile d’être écologiste quand on habite la ville » pointe quant à lui Jean-Jacques Laplante, directeur de la Santé à la Mutualité sociale agricole de Franche-Comté. « Ils vivent sur le salaire d’une femme qui travaille à l’extérieur » quand ils ne sont pas célibataires (le célibat augmente le risque de suicide), continue-t-il. « Travailler 70 heures par semaines et ne pas dégager de revenu conduit à une perte d’estime de soi. »
http://www.ndf.fr/nouvelles-deurope/13- ... e-suicides
Un autre article du Figaro évoque le problème déjà en 2011:
(Extrait) Surcharge de travail, stress, isolement, absence de loisirs ou prix de vente trop bas sont autant de raisons qui poussent de nombreux exploitants à baisser les bras. La volatilité qui règne désormais sur les marchés agricoles est dangereuse «pour la santé psychique des paysans», reconnaît par exemple le psychologue François-Régis Lenoir, auteur de plusieurs enquêtes sur le stress chez les agriculteurs et exploitant dans les Ardennes. Sans oublier les particularités émotionnelles du monde agricole. «La difficulté de se projeter dans l'avenir, les questions autour de la transmission et la rupture de la tradition agricole familiale depuis plusieurs générations sont aussi des facteurs très traumatisants pour les agriculteurs», explique aussi le docteur Jean-Jacques Laplante, médecin du travail à la MSA (Mutualité sociale agricole) qui a effectué une étude en profondeur auprès de 600 exploitants sur le malaise des paysans de 1999 à 2005.
Tout l'article :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011 ... pagnes.php
http://www.ndf.fr/nouvelles-deurope/13- ... e-suicides
Un autre article du Figaro évoque le problème déjà en 2011:
(Extrait) Surcharge de travail, stress, isolement, absence de loisirs ou prix de vente trop bas sont autant de raisons qui poussent de nombreux exploitants à baisser les bras. La volatilité qui règne désormais sur les marchés agricoles est dangereuse «pour la santé psychique des paysans», reconnaît par exemple le psychologue François-Régis Lenoir, auteur de plusieurs enquêtes sur le stress chez les agriculteurs et exploitant dans les Ardennes. Sans oublier les particularités émotionnelles du monde agricole. «La difficulté de se projeter dans l'avenir, les questions autour de la transmission et la rupture de la tradition agricole familiale depuis plusieurs générations sont aussi des facteurs très traumatisants pour les agriculteurs», explique aussi le docteur Jean-Jacques Laplante, médecin du travail à la MSA (Mutualité sociale agricole) qui a effectué une étude en profondeur auprès de 600 exploitants sur le malaise des paysans de 1999 à 2005.
Tout l'article :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011 ... pagnes.php
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )
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Re: Grand désarroi des agriculteurs français
Quand les " donneurs de leçon" comprennent la chambre d'agriculture, la FNSEA, l'industrie agro-alimentaire, les semenciers, les banques (dont, en tête, le Crédit Agricole) qui s'associent aux lycées agricoles etc, la lutte est difficile.
Vous avez raison, le circuit court est préférable; il est utilisé par les producteurs bio qui rencontrent beaucoup d'obstacles et d'adversité pour s'installer et acquérir de nouvelles terres.
Quant à la production, française ou étrangère, sa qualité dépend de la quantité de produits chimiques que l'on y met.
N'oublions pas que la France est le premier ou le deuxième consommateur de pesticides au monde et que la Bretagne utiliserait 7 à 10 fois plus de pesticides que nécessaire. C'est aussi la région de France où l'on compte le plus de tumeurs cérébrales. A Rennes, se trouve un excellent service de neurochirurgie: ceci explique cela ...
Certains pays dont certaines régions d 'Espagne ou d'Italie font encore moins bien que la France dans le secteur des fruits et légumes, c'est vrai.
La qualité des produits français n'est pas meilleure quand ils sont issus de l'agriculture intensive.
Par contre la production bio doit remplir un cahier des charges très strict et les contrôles y sont fréquents et sévères. Elle est de meilleure qualité que dans les autres pays d'Europe. Elle est plus chère parce qu'elle ne perçoit pas de subventions, du moins en France. Quand on paie moins cher un produit de l'agriculture conventionnelle, n'oublions pas que nous en avons déjà financé une partie à travers nos impôts locaux, nationaux et européens . Ce qui n'est pas le cas pour les produits bio dont le mode de production ne détruit pas la terre.
A cet égard, l'expérience dans la durée que retracent les livres de Pierre Rabhi sont très instructifs.
Vous avez raison, le circuit court est préférable; il est utilisé par les producteurs bio qui rencontrent beaucoup d'obstacles et d'adversité pour s'installer et acquérir de nouvelles terres.
Quant à la production, française ou étrangère, sa qualité dépend de la quantité de produits chimiques que l'on y met.
N'oublions pas que la France est le premier ou le deuxième consommateur de pesticides au monde et que la Bretagne utiliserait 7 à 10 fois plus de pesticides que nécessaire. C'est aussi la région de France où l'on compte le plus de tumeurs cérébrales. A Rennes, se trouve un excellent service de neurochirurgie: ceci explique cela ...
Certains pays dont certaines régions d 'Espagne ou d'Italie font encore moins bien que la France dans le secteur des fruits et légumes, c'est vrai.
La qualité des produits français n'est pas meilleure quand ils sont issus de l'agriculture intensive.
Par contre la production bio doit remplir un cahier des charges très strict et les contrôles y sont fréquents et sévères. Elle est de meilleure qualité que dans les autres pays d'Europe. Elle est plus chère parce qu'elle ne perçoit pas de subventions, du moins en France. Quand on paie moins cher un produit de l'agriculture conventionnelle, n'oublions pas que nous en avons déjà financé une partie à travers nos impôts locaux, nationaux et européens . Ce qui n'est pas le cas pour les produits bio dont le mode de production ne détruit pas la terre.
A cet égard, l'expérience dans la durée que retracent les livres de Pierre Rabhi sont très instructifs.
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