Homélies du Pape François

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etienne lorant
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Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » ven. 19 juil. 2013, 11:05

Le Pape François réconcilie Marthe et Marie

1) La façon d’accueillir de Marie ne fut pas dictée par la paresse mais par l'amour

Non seulement Marthe, mais aussi Marie, a « fait » quelque chose pour le Christ, mais a aussi choisi la meilleure façon de le « faire ».

Mais procédons avec ordre.

La première lecture et l’évangile de la liturgie romaine nous présentent, toutes les deux, un épisode, au cours duquel, l’hospitalité est mise en pratique: le mode d’Abraham, qui, selon moi, n’est pas tellement différent de celui de Marthe et le mode de Marie, petite sœur de Marthe.

Les deux premiers s’investissent pour être de bons invités et accueillir celui qui vient. Mais la joie de la visite, que le Seigneur leur rend, est devenue « fatigue » chez Marthe et « perplexité » chez Sara, l’épouse d'Abraham.

Entrons en empathie avec notre père dans la foi, lequel mérita de voir Dieu sous une forme humaine et de le recevoir comme son invité, parce qu'il s’était offert à Dieu et l’avait écouté. « Il fut élevé jusqu' à lui, parce qu'il ne retenait plus aucun homme finalisé à un autre, mais considérait chacun d’eux comme tous et tous comme un seul. »
L’hospitalité donnée se transforma dans la fécondité désirée « je reviendrai chez toi dans un an, et, à ce moment là, Sara ta femme, aura un fils » (Gn 18,10). Finalement, après 25 ans d’attente, Abraham et Sara, pourront dire: « nous avons refleuris comme nouveau peuple, et, nous avons germé comme de nouveaux et prospères épis. » .

Imaginons d’être à la place de Marthe, qui est heureuse parce que Jésus arrive chez elle, mais, avec Jésus, arrivent Pierre, Jacques, Jean, et même Judas. Ensuite, arrivent les femmes qui le suivent. Le sourire initial pour accueillir Jésus, devient une grimace, signe de nervosité, au fur et à mesure que les personnes entrent dans la maison. Marthe perd patience avec sa sœur Marie qui ne l’aide pas, et aussi avec le Seigneur.

Le problème de notre vie est que, en accueillant l’autre (et il y a toujours un autre à accueillir), nous ne nous faisons pas toujours embrasser par celui qui nous régénère et nous aime.
Le problème et, je dirais le péché, est que nous nous tenons loin de celui qui nous génére en nous aimant. Toute la fatigue, toute la tristesse, toute la colère et la perte d’énergie, viennent du fait que, comme Marthe, nous nous définissons plus par les choses à faire pour l’invité, que par le contact avec la personne de l’Aimé, qui frappe à la porte de notre coeur et non seulement à la porte de notre maison.

Enfin, entrons en empathie avec Marie qui vit l’arrivée de Jésus dans sa maison, non comme une inclinaison particulière, mais comme la dimension propre de chaque chrétien qui tient à l’amitié avec le Christ.

Que fait donc cette contemplative? Elle s’assied aux pieds de Jésus et l’écoute. Mais avant, selon moi, elle lui avait lavé les pieds. Elle l’avait déjà fait chez Simon le Pharisien, en utilisant du précieux parfum. Elle l’a certainement fait, chez elle, pour son ami fraternel qui l’avait pardonnée, qui lui avait restitué la dignité et la vie et qui, de plus, avait les pieds empoussiérés par le voyage.

Si Marthe assume un rôle typiquement féminin envers son invité, (du moins, selon la mentalité de l’époque), elle est tout occupée à dresser la table, et nous voyons déjà qu’il y a une nouveauté. Pour nous, il est tout à fait normal qu’une femme accueille mais cela n’était pas normal en ces temps là: avant tout, la femme ne peut pas accueillir; la maison appartient à l’homme et ici, nous savons que c’est la maison de Lazare, son frère. L’évangéliste Luc, d’une part, insiste et dit que c’est une femme qui accueille Jésus. D’autre part, la première personne qui a « accueillit » le Verbe de Dieu fut une femme: la Sainte Vierge de Nazareth.

Marie va plus loin que sa soeur Marthe. Elle s’entretient avec l’invité, assumant un rôle, à l’époque, réservé aux hommes. Entre autre, en s’asseyant aux pieds du Maître pour l’écouter, Marie assume la figure typique du disciple. Même ceci est une nouveauté. En effet, les rabbins n’acceptaient pas les femmes avec eux et, devenir un disciple, était réservé aux hommes.

Pour Jésus, cela ne fonctionnait pas comme ça : les femmes sont appelées à l’écoute et à devenir des disciples.

2) A l’école de la Parole

Le disciple (qui vient du verbe latin dìscere = apprendre) va à l’école pour apprendre. A l’école de la Parole fait chair, il apprend que le premier service à rendre à Dieu - et à tous- c’est l’écoute. La relation commence par l’écoute et non par le « faire ». Ensuite, lorsque la Parole devient regard, nous avons la contemplation.

Peut-être dans 100 ans, il sera reconnu que la plus grande révolution des temps modernes, a été faite par la petite Mère Teresa de Calcutta. Pas seulement pour ce qu’elle a fait et a fait faire, qui, était une goutte dans le désert de l’immense pauvreté du monde (comme elle-même le disait), mais pour le regard avec lequel, en partant de la contemplation de Jésus, elle a regardé l’homme, chaque homme, du plus pauvre des pauvres au plus puissant. Ce qui compte, c’est d’écouter le Seigneur et ses paroles, comme le faisait le prophète Jérémie : " Quand je rencontrais tes paroles, Seigneur, je les dévorais. Elles faisaient ma joie, les délices de mon coeur, parce que ton nom, a été invoqué sur moi, Seigneur, Dieu de l'univers" (Jer 15,16).

Le Père dit : « Celui qui est mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour, écoutez-le » (Mt 17,5 ; cf. aussi Lc 9,35, Mc 9,6) : « écoutez Jésus » et vous deviendrez Jésus dans l’écoute.

C’est l’attitude de l’épouse. L’épouse est celle qui accueille la Parole, c’est à dire l’époux. La mission de chaque personne humaine c’est d’être l’épouse de Dieu, celui qui écoute, qui accueille la Parole, sème qui nous transforme en son image et en sa ressemblance.

L’homme est homme parce qu’il écoute et devient la Parole qui écoute. S’il écoute Dieu, il devient Dieu. Il conçoit Dieu, non pas comme concept mais comme Présence qui change spirituellement et physiquement la vie et le corps, comme c’est arrivé à la Vierge Marie, dans laquelle le sommet de l’humanité est représenté.

De notre côté, écouter Dieu c’est le comprendre, le concevoir, le laisser entrer et rester en nous. L’hospitalité humaine est d'agir de façon à ce que les autres habitent chez nous. L’hospitalité chrétienne est d’agir de façon à ce que l’Autre (Dieu) et les autres habitent en nous. C’est aussi pour cela, je pense, que l’hospitalité est si fortement commandée par Saint Benoît à ses moines.

Il faut aussi rappeler que, lorsque Jésus reproche fraternellement à Marthe de s’agiter et de s’essouffler pour trop de choses, il ne conteste pas la préparation de la nourriture, mais l’essoufflement, il ne remet pas en question le coeur généreux de Marthe mais l’agitation. Les paroles avec lesquelles Jésus répond à Marthe rappellent que le service ne doit pas fatiguer au point d’en oublier l’écoute : « Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses.... ». Renfermer ces paroles de Jésus dans la prospective de la vie active dans le monde (Marthe) et de la vie contemplative du cloître (Marie) signifie les faire mourir. La prospective est plus ample et touche deux attitudes qui doivent faire partie de la vie d’un quelconque disciple: l’écoute et le service. La tension n’existe pas entre l’écoute et le service mais entre l’écoute et le service qui distrait. Marthe est tellement occupée à servir l’invité qu’elle n’a plus d’espace pour l’entretenir. Un vieux rabbin disait en parlant d’un de ses collègues : « il est tellement occupé à parler de Dieu qu’il oublie qu’il existe ».

Si, nous aussi, nous nous asseyons aux pieds du Christ, nous apprendrons la chose la plus importante: l'Amour, qui n'est pas seulement la meilleure part, c’est la bonne part, en distinguant le superflu du nécessaire, l’illusoire du permanent, l’éphémère de l’éternel. Dieu « agit » en aimant et nous devons en « faire » autant.

Les vierges consacrées en sont un exemple. A travers leur dévouement, elles montrent la vérité de cette phrase biblique : « Tu seras ma fiancée, et ce sera pour toujours. Tu seras ma fiancée et je t’apporterai la justice et le droit, l’amour et la tendresse et tu connaîtras le Seigneur ». (Osée 2,21-22). A la question de l’évangile ambrosien d’aujourd’hui, « qui est Jésus pour moi? », elles répondront à nouveau: « Mon époux », en renouvelant le oui qu’elles ont dit le jour de leur consécration : « Voulez-vous être consacrée au Seigneur Jésus Christ, le Fils de Dieu Très-Haut, et le reconnaître comme votre époux? », « Oui, je le veux » (Rite de la Consécration des Vierges, n. 14)

Prions donc comme ceci : « Accorde-nous de t'aimer, pour t’avoir comme don, toi qui est l’Amour et permet-nous de faire au mieux pour te rendre des louanges toute la vie » (c’est une des invocations aux louanges du lundi de la II semaine de la Liturgie des Heures).

http://www.zenit.org/fr/articles/l-hosp ... -de-marthe
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Homélie du Pape François: comment prier pour les vocations

Message non lu par etienne lorant » lun. 03 mars 2014, 18:17

L’Evangile de Marc se poursuit avec « le discours de Jésus sur la richesse ». Mais le Pape s’est arrêté en particulier sur le discours de la vocation. Et il a tourné sa pensée vers tous ces jeunes qui « sentent dans leur cœur cet appel à s’approcher de Jésus. Et ils sont enthousiastes, ils n’ont pas peur d’aller à la rencontre de Jésus, ils n’ont pas honte de s’agenouiller ». Précisément comme l’a fait le jeune riche, avec un « geste public » en donnant « une démonstration publique de leur foi en Jésus Christ ».

Pour le Pape François aujourd’hui aussi il y a beaucoup de ces jeunes qui veulent suivre Jésus. Mais « quand ils ont le cœur empli d’une autre chose, et qu’ils ne sont pas courageux au point de le vider, ils reviennent sur leur pas ». Et ainsi « cette joie devient tristesse ». Combien de jeunes, a-t-il constaté, ont cette joie dont parle saint Pierre dans la première Lettre (1, 3-9) proclamée pendant la liturgie : « Vous tressaillez d'une joie indicible et pleine de gloire, sûrs d'obtenir l'objet de votre foi ». Vraiment, ces jeunes sont « très nombreux, mais il y a quelque chose au milieu qui les arrête ».

En réalité, a souligné le Pape, « quand nous demandons au Seigneur » d’envoyer « des vocations pour qu’ils annoncent l’Evangile, lui les envoie ». Certains disent désespérés : « Père, mais comme le monde va mal : il n’y a pas de vocations de sœurs, il n’y a pas de vocations de prêtres, nous courons à la ruine ! ». En revanche, a souligné le Pape, des vocations « il y en a beaucoup ». Mais alors – s’est-il demandé – « s’il y en a beaucoup, pourquoi devons-nous prier le Seigneur pour qu’il nous les envoie ? ». La réponse du Pape est claire : « Nous devons prier pour que le cœur de ces jeunes puissent se vider : se vider d’autres intérêts, d’autres amours. Pour que leur cœur devienne libre ». Voilà la vraie, la grande « prière pour les vocations : Seigneur, envoie-nous des sœurs, envoie-nous des prêtres ; défends-les contre la vanité, l’idolâtrie de l’orgueil, l’idolâtrie du pouvoir, l’idolâtrie de l’argent ». Donc « notre prière est pour préparer ces cœurs à pouvoir suivre de près Jésus ».


http://www.news.va/fr/news/messe-a-sain ... etres-libr
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » jeu. 06 mars 2014, 11:28

Mercredi des Cendres : le Pape invite à ouvrir les cœurs à la conversion

L’Église catholique entame ce mercredi, premier jour de Carême, l’un des moments forts de l’année liturgique, pour 40 jours de recueillement. Ce temps de conversion repose sur la prière, la pénitence et le partage.
Le Pape François, comme le veut la tradition, a célébré ce mercredi la messe du mercredi des Cendres depuis la basilique Sainte-Sabine sur la colline de l'Aventin, à Rome. Juste auparavant, il avait présidé, entouré des cardinaux, des évêques, des moines bénédictins et des pères dominicains, la procession pénitentielle au chant des litanies depuis l’église bénédictine Saint-Anselme, située à quelques pas de Sainte Sabine.

Dans son homélie, le Saint-Père a rappelé quel est le sens du Carême, en invitant à une ouverture des cœurs et non seulement de l’apparence. Pour François « la conversion ne se réduit pas à des formes extérieures, à de vagues propositions, mais doit transformer l’existence entière à partir du centre de la personne, de la conscience.»

Nous ne sommes pas Dieu

Le Pape le précise : « Nous vivons dans un monde toujours plus artificiel, dans une culture du faire, de l’utile, dans laquelle nous excluons Dieu de notre horizon. Le Carême nous appelle à nous souvenir que nous sommes de simples créatures, que nous ne sommes pas Dieu, a souligné François qui n’a alors pas hésité à sortir de son texte pour déclarer avec fermeté:
Quand je vois quelques luttes de pouvoir dans mon petit environnement quotidien, je me dis que ces personnes jouent à vouloir être Dieu alors qu’elles ne le sont pas! »

Le pape a ensuite détaillé les trois éléments qui bornent le chemin du Carême : la prière, le jeûne et l’aumône. « Dans la faiblesse et la fragilité de nos vies, nous pouvons nous tourner vers Dieu avec la confiance des enfants. Devant tant de blessures qui nous font mal, qui peuvent endurcir notre coeur, nous sommes appelés à nous jeter dans la mer de la prière », a dit le Pape.

« Se jeter dans la mer de la prière »

François ainsi appelé les catholiques à dégager des temps de prière plus intenses, plus nombreux et plus assidus, capables de prendre en charge les besoins de nos frères. C’est seulement quand les difficultés et les souffrances des frères nous interpellent que nous pouvons alors initier notre chemin de conversion vers Pâques. C’est un itinéraire qui comprend la Croix et le renoncement.

« Le jeûne comporte un style de vie sobre, une vie qui ne gâche pas, qui ne jette pas. Il est le signe de la confiance que nous remettons en Dieu et en sa Providence.» L'aumône est enfin le signe de la gratuité, cette gratuité qui devrait être l'une des caractéristiques des chrétiens. Le Saint-Père a ainsi déploré qu'aujourd'hui « la gratuité ne fait pas partie du quotidien, où tout se vend et tout s'achète, tout est calcul et mesure. L'aumône au contraire nous aide à vivre la gratuité du don. »

« Pourquoi devons-nous revenir à Dieu? a demandé François. Parce que quelque chose ne va pas, dans nos vies, dans la société. Ceci s'appelle avoir besoin de se convertir, a t-il conclu , tout en gardant confiance qu'il est possible de réaliser quelque chose en nous-même, car Dieu est toujours fidèle.»
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » jeu. 06 mars 2014, 17:08

Humilité, douceur, générosité, tel est le style de vie chrétien, une vie qui passe par la Croix comme l’a fait Jésus.


Lors de la messe célébrée jeudi matin dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe, le Pape François a commenté l’Evangile dans lequel Jésus dit à ses disciples : «Celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour, et qu'il me suive».
Nous ne pouvons pas penser la vie chrétienne en dehors de ce chemin a souligné le Saint-Père, un chemin qui est d’abord celui de l’humilité, celui de l’humiliation même, de l’anéantissement de Lui-même. Jésus a donné l’exemple, et s’est fait serviteur pour nous tous, a poursuivi le Pape.
«Ce style du Christ est celui qui nous sauvera, nous donnera la joie et nous rendra féconds, c’est un chemin qui va contre l’égoïsme, contre le fait d’être attaché à ses biens pour soi-même. Ce chemin est ouvert aux autres car il a été ouvert par Jésus» a souligné François, «afin donner la vie.»

Aimer humblement et sans juger

«Si le grain ne meurt il ne peut donner du fruit » a poursuivi le Pape et Jésus nous invite à le suivre avec la joie qu’il nous donne. Suivre le Christ est la joie, a t-il insisté, mais le suivre avec son style et non celui du monde. Notre égoïsme nous pousse à vouloir apparaître important aux yeux des autres, alors que l’imitation du Christ nous invite à aimer humblement, sans juger, comme ce que Jésus à fait en premier lieu.

«Notre joie et notre fécondité est donc cela » a conclu François : «marcher avec Jésus.» Le Pape a invité, en ce Carême qui s’ouvre, à demander au Seigneur qu’il nous enseigne ce style de vie chrétien de service, de joie, d’anéantissement de nous-même et de fécondité comme Il nous l’enseigne, comme Il le veut.

http://www.news.va/fr/news/notre-joie-e ... rcher-avec
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » ven. 07 mars 2014, 17:43

Homélie du 7 mars 2014

Le vendredi après les Cendres

Livre d'Isaïe 58,1-9a.

Parole du Seigneur : Crie à pleine gorge ! Ne te retiens pas ! Que ta voix résonne comme le cor ! Dénonce à mon peuple ses fautes, à la maison de Jacob ses péchés.
Ils viennent me consulter jour après jour, ils veulent connaître mes chemins. Comme une nation qui pratiquerait la justice et n'abandonnerait pas la loi de son Dieu, ils me demandent de leur faire justice, ils voudraient que Dieu se rapproche.
« Pourquoi jeûner si tu ne le vois pas ? pourquoi nous mortifier si tu l'ignores ? » Oui, mais le jour où vous jeûnez, vous savez bien trouver votre intérêt, et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous.
Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poings sauvages. Ce n'est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd'hui que vous ferez entendre là-haut votre voix.
Est-ce là le jeûne qui me plaît ? Est-ce là votre jour de pénitence ? Courber la tête comme un roseau, coucher sur le sac et la cendre, appelles-tu cela un jeûne, un jour bien accueilli par le Seigneur ?
Quel est donc le jeûne qui me plaît ? N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?
N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ?
Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t'accompagnera.
Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici
.
»


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9,14-15.
Les disciples de Jean Baptiste s'approchent de Jésus en disant : « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, alors que nous et les pharisiens nous jeûnons ? »
Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc faire pénitence pendant le temps où l'Époux est avec eux ? Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront.


------------------------

Le vendredi après les cendres, l’Eglise, a expliqué le Pape, propose une méditation sur la véritable signification du jeûne. Et elle le fait à travers deux lettres incisives, tirées du Livre du prophète Isaïe (58, 1-9a) et de l’Evangile de Matthieu (9, 14-15).

Voilà le sens du véritable « jeûne qui – a répété l’Evêque de Rome – se préoccupe de la vie de notre frère, qui n’a pas peur de la chair de notre frère, comme le dit Isaïe lui-même ». En effet, « notre perfection, notre sainteté avance avec notre peuple, au sein duquel nous avons été élus et insérés ». Et « notre acte de sainteté le plus grand est précisément dans la chair de notre frère et dans la chair de Jésus Christ ».

Ainsi, a-t-il souligné, même « l’acte de sainteté d’aujourd’hui – nous ici à l’autel – n’est pas un jeûne hypocrite. Cela signifie ne pas avoir honte de la chair du Christ qui vient ici aujourd’hui: c’est le mystère du corps et du sang du Christ. Cela signifie aller partager le pain avec celui qui a faim, soigner les malades, les personnes âgées, ceux qui ne peuvent rien nous donner en contrepartie: cela signifie ne pas avoir honte de la chair ».

« Le salut de Dieu – a répété le Pape – est dans un peuple. Un peuple qui va de l’avant, un peuple de frères qui n’ont pas honte l’un de l’autre ». Mais c’est précisément cela, a-t-il averti, qui «est le jeûne le plus difficile: le jeûne de la bonté. La bonté nous porte à cela ». Et « sans doute – a-t-il expliqué en citant l’Evangile – le prêtre qui passa devant cette homme blessé a-t-il pensé » en se référant aux commandements du temps: « Mais si je touche ce sang, cette chair blessée, je deviendrai impur et je ne pourrai pas célébrer le sabbat! Et il a eu honte de la chair de cet homme. C’est cela, l’hypocrisie! ». Au contraire, a souligné le Saint-Père, « ce pécheur est passé et l’a vu: il a vu la chair de son frère, la chair d’un homme de son peuple, fils de Dieu comme lui. Et il n’a pas eu honte ».

« La proposition de l’Eglise aujourd’hui » suggère donc un véritable examen de conscience à travers une série de questions que le Pape a posées aux personnes présentes: « Est-ce que j’ai honte de la chair de mon frère, de ma sœur? Lorsque je fais l’aumône, est-ce que je laisse tomber la pièce sans toucher la main? Et si par hasard je la touche, est-ce que je fais immédiatement cela?» a-t-il demandé en imitant le geste de se nettoyer la main. Et encore: « Quand je fais l’aumône, est-ce que je regarde mon frère, ma sœur, dans les yeux? Lorsque je sais qu’une personne est malade, est-ce que je vais la voir? Est-ce que je la salue avec tendresse? ».

Pour compléter cet examen de conscience, a précisé le Pape, « il existe un signe qui nous aidera sans doute ». Il s’agit d’« une question: est-ce que je sais caresser les malades, les personnes âgées, les enfants? Ou ai-je perdu le sens de la caresse? ». Les hypocrites, a-t-il poursuivi, ne savent plus caresser, ils ont oublié comment on fait. Voici alors la recommandation de « ne pas avoir honte de la chair de notre frère: c’est notre chair ». Et « nous serons jugés », a conclu le Pape, précisément sur notre comportement à l’égard de « ce frère, cette sœur », et certainement pas « sur le jeûne hypocrite ».


http://www.news.va/fr/news/messe-a-sainte-marthe-3
Dernière modification par etienne lorant le lun. 10 mars 2014, 17:35, modifié 1 fois.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Prodigieux dessein de Dieu pour l'homme

Message non lu par etienne lorant » sam. 08 mars 2014, 17:45

Homélie du Pape François

http://www.zenit.org/fr/articles/une-sa ... ersecution

C’est une certitude pour le pape François : « Aujourd’hui, il y a plus de martyrs que dans les premiers temps de l’Église ». À diverses reprises, dans ses homélies ou ses discours, le pape a dénoncé cette situation et ce mardi encore, dans son homélie à Sainte-Marthe, il a regretté cette constante dans la vie des chrétiens. De la prison de Pierre au martyre d’Étienne et à tous les frères enfermés dans les prisons nazies et communistes, jusqu’au martyrs des temps modernes, « punis » pour le seul fait qu’ils possèdent une Bible ou qu’ils célèbrent une messe, comme cela arrive chaque jour en Afrique et au Moyen-Orient, il n’y a jamais eu un moment dans l’histoire où les disciples du Christ n’ont pas subi de persécutions. Et le pape a expliqué que si tout cela arrive, c’est parce que « la Croix est toujours la voie chrétienne » : elle est le signe distinctif que le Christ a laissé à ses disciples, et la conséquence de l’annonce et du témoignage rendu à l’Évangile.

C’est ce qu’explique Jésus à Pierre qui, comme le raconte l’évangile du jour, lui demande ce que recevront en échange ceux qui auront tout lâché pour le suivre. « Amen, je vous le dis : personne n'aura quitté, à cause de moi et de l'Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu'il reçoive, en ce temps déjà, le centuple », répond le maître. Une réponse qui montre son être « généreux », a commenté le pape, mais qui, aux oreilles de Pierre, résonne comme une constatation ambiguë : en fin de compte, « aller derrière Jésus » serait « une belle activité commerciale » qui permet de gagner le centuple.

C’est pourquoi le Christ ajoute aussitôt que, à côté de ce ‘dédommagement’, il y aura les persécutions. « Comme s’il disait : ‘Oui, vous avez tout lâché et vous recevrez ici, sur terre, beaucoup de choses, mais avec la persécution !’ Comme une salade avec l’huile de la persécution : toujours ! » a précisé le pape. En ajoutant : « C’est le gain du chrétien et c’est la route de celui qui veut marcher derrière Jésus, parce que c’est la route qu’il a empruntée lui-même : lui-même a été persécuté ! C’est la route de l’abaissement. Ce que Paul dit aux Philippiens : ‘Il s’est abaissé. Il s’est fait homme et s’est abaissé jusqu’à la mort, et la mort sur la croix’. C’est précisément cela, la tonalité de la vie chrétienne. »

D’ailleurs, dans son Discours sur la montagne, a souligné le pape, Jésus définit les persécutions comme une béatitude, en affirmant : « Heureux êtes-vous quand on vous insulte et qu’on vous persécute à cause de mon nom ». Les apôtres, a-t-il rappelé « aussitôt après la venue de l’Esprit-Saint, ont commencé à prêcher et les persécutions ont commencé », et elles se poursuivent encore aujourd’hui, en 2014.

Et le motif est clair, douloureux : « Le monde ne tolère pas la divinité du Christ, a affirmé le pape. Il ne tolère pas l’annonce de l’Évangile. Il ne tolère pas les béatitudes. Et voilà la persécution : par les paroles, les calomnies, tout ce qu’on disait des chrétiens dans les premiers siècles, la diffamation, la prison… ».

Mais la mémoire historique, on le sait bien, est courte : nous pouvons nous souvenir des histoires des protomartyrs grâce aux récits rapportés dans les livres d’histoire de l’Église, mais « nous oublions facilement » tous les chrétiens d’ « il y a 60 ans, dans les camps, dans les prisons des nazis, des communistes », a fait observer le pape Bergoglio. Il sont « nombreux », « persécutés », « parce qu’ils sont chrétiens ». Il n’est pas possible de se dire « aujourd’hui, nous avons plus de culture et ces choses-là n’existent plus ». « Elles existent », a insisté le pape, « et je vous dis qu’aujourd’hui il y a plus de martyrs que dans les premiers temps de l’Église ».

Tan de frères et sœurs « qui rendent témoignage à Jésus, offrent le témoignage de Jésus » et qui « sont condamnés parce qu’ils possèdent une Bible », qui « ne peuvent pas faire le signe de la Croix » ! Et ces fidèles qui « ne peuvent pas aller à la messe, parce que c’est interdit ». Si souvent, s’est exclamé le pape, « un prêtre vient en cachette, et entre eux, ils font semblant d’être à table, de prendre un thé et là, ils célèbrent la messe, parce qu’on ne les voit pas ».

Mais « c’est la route de Jésus », a expliqué le pape, une route qui paraît désolante mais qui, au contraire, est joyeuse, parce que « le Seigneur ne nous éprouve jamais plus que ce que nous pouvons porter ». D’ailleurs, a-t-il ajouté, « la vie chrétienne n’est pas un avantage commercial, ce n’est pas un choix de carrière, c’est simplement suivre Jésus ». Et lorsque nous suivons Jésus, « c’est ce qui arrive ». Mais il faut alors se demander « si nous avons en nous le désir d’être courageux dans notre témoignage rendu à Jésus ». Et aussi, a conclu le pape, cela nous fera du bien de penser « à tous nos frères et sœurs qui, aujourd’hui, ne peuvent pas prier ensemble, parce qu’ils sont persécutés, ne peuvent pas avoir le livre de l’Évangile ou une Bible, parce qu’ils sont persécutés ».

Traduction d'Hélène Ginabat

( 7 mars 2014) © Innovative Media Inc.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » lun. 10 mars 2014, 15:46

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 4,1-11.
Jésus, après son baptême, fut conduit au désert par l'Esprit pour être tenté par le démon.
Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s'approcha et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Mais Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Alors le démon l'emmène à la ville sainte, à Jérusalem, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Le démon l'emmène encore sur une très haute montagne et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire.
Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes pour m'adorer. » Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c'est lui seul que tu adoreras. » Alors le démon le quitte. Voici que des anges s'approchèrent de lui, et ils le servaient.

Cy Aelf, Paris

« Le tentateur, explique le pape, cherche à détourner Jésus du dessein du Père, c’est-à-dire de la voie du sacrifice, de l’amour qui s’offre lui-même en expiation, pour lui faire prendre une route facile, de succès et de puissance. Le duel entre Jésus et Satan se déroule à coup de citations de l’Ecriture Sainte. »

Le pape décrypte les « trois tentations » de Jésus qui sont, dit-il, aussi les tentations de chacun : « Le diable, en effet, pour détourner Jésus de la voie de la croix, lui présente de fausses espérances messianiques : le bien-être économique, indiqué par la possibilité de transformer les pierres ne pain ; le style spectaculaire et « miraculeux », avec l’idée de se jeter du plus haut point du Temple de Jérusalem, et de se faire sauver par les anges ; et enfin le raccourcis du pouvoir et de la domination, en échange d’un acte d’adoration à Satan. Ce sont les trois groupes de tentations : nous aussi nous les connaissons bien ! »

Le pape François insiste sur la façon dont Jésus répond et vainc le tentateur : « Jésus repousse avec décision toutes ces tentations et il redit sa ferme volonté de suivre la voie établie par le Père, sans aucune compromission avec le péché ni avec la logique du monde. »

La bonne faim

Il précise: « Il ne dialogue pas avec Satan, comme Eve l’avait fait au paradis terrestre. Jésus sait bien qu’avec Satan on ne peut pas dialoguer, parce qu’il est tellement malin. C’est pourquoi, au lieu de dialoguer, comme Eve l’avait fait, il choisit de se réfugier dans la Parole de Dieu, et il répond avec la force de cette Parole. Souvenons-nous de cela : au moment de la tentation, de nos tentations, pas d’argumentation avec Satan, mais toujours se défendre avec la Parole de Dieu ! Et cela nous sauvera. »

L'échange de paroles se fait uniquement avec la Parole de Dieu: « Dans ses réponses à Satan, le Seigneur, qui utilise la Parole de Dieu, nous rappelle avant tout que « l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu »; et cela nous donne de la force, nous soutient dans la lutte contre la mentalité mondaine qui abaisse l’homme au niveau de ses besoins primaires et lui fait perdre la faim de ce qui est vrai, bon et beau, la faim de Dieu et de son amour. »

Des deux autres réponses du Christ, le pape tire ces conclusions pour la vie chrétienne : « La route de la foi passe aussi par l’obscurité, le doute, et elle se nourrit de patience et d’attente persévérante (…). Nous devons nous défaire des idoles, des choses vaines, et construire notre vie sur l’essentiel. »

Trois ans après, la victoire définitive du Christ sera, fait observer le pape, par sa Passion et par sa Croix, dans une « fidélité absolue au dessein du Père », une « victoire de l’amour ».

http://www.zenit.org/fr/articles/avec-l ... -dialoguer
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » jeu. 13 mars 2014, 11:57

Livre de Jonas 3,1-10. [/b]
La parole du Seigneur fut adressée à Jonas :
« Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, proclame le message que je te donne sur elle. »
Jonas se leva et partit pour Ninive, selon la parole du Seigneur. Or, Ninive était une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour la traverser. Jonas la parcourut une journée à peine en proclamant : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! » Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, prirent des vêtements de deuil. La chose arriva jusqu'au roi de Ninive. Il se leva de son trône, quitta son manteau, se couvrit d'un vêtement de deuil, et s'assit sur la cendre. Puis il fit crier dans Ninive ce décret du roi et de ses grands : « Hommes et bêtes, gros et petit bétail, ne goûteront à rien, ne mangeront et ne boiront pas.
On se couvrira de vêtements de deuil, hommes et bêtes, on criera vers Dieu de toute sa force, chacun se détournera de sa conduite mauvaise et de ses actes de violence. Qui sait si Dieu ne se ravisera pas, s'il ne reviendra pas de l'ardeur de sa colère ? Et alors nous ne périrons pas ! »
En voyant leur réaction, et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise, Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 11,29-32.
Comme la foule s'amassait, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle demande un signe, mais en fait de signe, il ne lui sera donné que celui de Jonas.
Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l'homme pour cette génération.
Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue de l'extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon.
Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas.



En plus de François d’Assise et de saint Ignace, un autre personnage brille dans le « ciel » de Jorge Mario Bergoglio : le prophète Jonas.

Dans une interview qu’il avait accordée en 2007 à la revue internationale « 30 Jours » et qui est très révélatrice de sa manière d’envisager sa mission de pasteur de l’Église, celui qui était alors archevêque de Buenos Aires demanda soudain à Stefania Falasca, qui l’interviewait :« Connaissez-vous l’épisode biblique du prophète Jonas ? ». « Non, je ne me le rappelle pas. Racontez-le-moi », répondit la journaliste.

Et Bergoglio d’expliquer :

« Pour Jonas, tout était clair. Il avait des idées claires à propos de Dieu, des idées très claires à propos du bien et du mal. À propos de ce que Dieu fait et de ce qu’Il veut, de ceux qui étaient fidèles à l’Alliance et de ceux qui, au contraire, étaient en dehors de l’Alliance. Il avait la recette pour être un bon prophète. Dieu fait irruption dans sa vie comme un torrent. Il l’envoie à Ninive. Ninive est le symbole de tous ceux qui sont séparés, perdus, de toutes les périphéries de l’humanité. De tous ceux qui sont en dehors, loin. Jonas a vu que la tâche qui lui était confiée consistait seulement à dire à tous ces hommes que les bras de Dieu étaient encore ouverts, que la patience de Dieu était là en attente, pour les guérir par Son pardon et les nourrir de Sa tendresse. Dieu ne l’avait envoyé que pour cela. Il l’envoyait à Ninive, mais lui, il s’est enfui du côté opposé, vers Tarsis ».

« Il s’est enfui devant une mission difficile… » , nota la journaliste.

« Non. Ce qu’il fuyait, ce n’était pas tant Ninive que l’amour sans mesure de Dieu pour les hommes . C’était cela qui ne rentrait pas dans ses plans. Dieu est venu une fois… et pour le reste, c’est moi qui m’en occupe’, voilà ce que s’était dit Jonas. Il voulait faire les choses à sa façon, il voulait tout diriger lui-même. Sa ténacité l’enfermait dans ses jugements inébranlables, dans ses méthodes préétablies, dans ses opinions correctes. Il avait enfermé son âme dans les barbelés des certitudes qui, au lieu de donner de la liberté avec Dieu et d’ouvrir des horizons de plus grand service aux autres, avaient fini par rendre son cœur sourd. Comme la conscience isolée endurcit le cœur ! Jonas ne savait plus que Dieu conduisait son peuple avec un cœur de Père ».

« Nous sommes très nombreux à pouvoir nous identifier à Jonas », remarqua la journaliste.

Bergoglio : « Nos certitudes peuvent devenir un mur, une prison qui enferme l’Esprit Saint . Celui qui isole sa conscience et la laisse en dehors du chemin du peuple de Dieu ne connaît pas la joie de l’Esprit Saint qui soutient l’espérance. C’est le risque que court la conscience isolée. La conscience de ceux qui, depuis le monde fermé de leurs Tarsis, se plaignent de tout ou, sentant leur identité menacée, se jettent dans la mêlée pour, finalement, être encore plus occupés d’eux-mêmes, faire encore plus référence à eux-mêmes ».

« Que faudrait-il faire ? ».

Bergoglio : " Voir les gens non comme ils devraient être mais comme ils sont et voir ce qui est nécessaire. Sans prévisions et sans recettes mais avec une ouverture généreuse. Pour les blessures et les fragilités, Dieu a parlé. Permettre au Seigneur de parler… Dans un monde que nous ne réussissons pas à intéresser par nos paroles, seule Sa présence qui nous aime et nous sauve peut intéresser. La ferveur apostolique se rénove pour témoigner de Celui qui nous a aimés en premier".

Dernière question : « Pour vous, donc, quelle est la pire chose qui puisse arriver à l’Église ? ».

Bergoglio : « C’est ce que de Lubac appelle la ’mondanité spirituelle’ . C’est le plus grand danger pour l’Église, pour nous qui sommes dans l’Église. ’Elle est pire’, dit de Lubac, ’plus désastreuse que cette lèpre infâme qui avait défiguré l’Épouse aimée au temps des papes libertins’. La mondanité spirituelle, c’est se mettre au centre. C’est ce que Jésus voit faire aux pharisiens : ’Vous qui vous glorifiez. Qui vous glorifiez vous-mêmes, les uns les autres’ ».

Trouvé ici :

http://www.lavigerie.be/spip.php?article1366
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » jeu. 20 mars 2014, 18:21

Le jeudi de la 2e semaine de Carême

Livre de Jérémie 17,5-10.

Parole du Seigneur. Maudit soit l'homme qui met sa confiance dans un mortel, qui s'appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur.
Il sera comme un buisson sur une terre désolée, il ne verra pas venir le bonheur. Il aura pour demeure les lieux arides du désert, une terre salée et inhabitable.
Béni soit l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l'espoir.
Il sera comme un arbre planté au bord des eaux, qui étend ses racines vers le courant : il ne craint pas la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert ; il ne redoute pas une année de sécheresse, car elle ne l'empêche pas de porter du fruit.
Le cœur de l'homme est compliqué et malade ! Qui peut le connaître ?
Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui scrute les reins, afin de rendre à chacun selon ses actes, selon les fruits qu'il porte.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 16,19-31.
Jésus disait cette parabole : « Il y avait un homme riche, qui portait des vêtements de luxe et faisait chaque jour des festins somptueux.
Un pauvre, nommé Lazare, était couché devant le portail, couvert de plaies.
Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais c'étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies. Or le pauvre mourut, et les anges l'emportèrent auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi, et on l'enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; il leva les yeux et vit de loin Abraham avec Lazare tout près de lui.
Alors il cria : 'Abraham, mon père, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l'eau le bout de son doigt pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. -
Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : Tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur. Maintenant il trouve ici la consolation, et toi, c'est ton tour de souffrir.
De plus, un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous. '
Le riche répliqua : 'Eh bien ! père, je te prie d'envoyer Lazare dans la maison de mon père.
J'ai cinq frères : qu'il les avertisse pour qu'ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de torture ! ’
Abraham lui dit : 'Ils ont Moïse et les Prophètes : qu'ils les écoutent !
Non, père Abraham, dit le riche, mais si quelqu'un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront. '
Abraham répondit : 'S'ils n'écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus. ' »


Cy Aelf, Paris

L'Homélie du Pape François

L’homme qui ne compte que sur lui-même, que sur ses propres richesses, ou qui se fie aux idéologies, est destiné à être malheureux. Qui fait confiance au Seigneur, par contre, produit du fruit même durant les périodes de sécheresse. C’est en résumé ce qu’a déclaré ce jeudi matin le Pape François durant la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe.

« Maudit soit l’homme qui se confie en l’homme », « l’homme qui ne compte que sur lui-même » : il sera comme « un tamarinier dans la steppe », condamné par la sécheresse à ne produire aucun fruit et à mourir. Le Pape est parti de la Première Lecture du jour qui définit, par contre, « comme béni l’homme qui se confie dans le Seigneur » : « il est comme un arbre planté le long d’un cours d’eau », qui durant les sécheresses « ne cesse pas de produire du fruit ». « Seulement dans le Seigneur, affirme le Pape François, réside notre vraie confiance. Les autres confiances ne servent pas, ne nous sauvent pas, ne nous donnent pas la vie, ne nous donnent pas la joie ».

L'homme riche de l'Evangile n'a pas d'identité

Et même si nous le savons, « nous aimons ne compter que sur nous-mêmes, ou sur cet ami, ou ne croire qu’à notre bonne situation ou en cette idéologie », et « le Seigneur reste un peu à part ». L’homme, ainsi, se referme sur lui-même, « sans horizons, sans portes ouvertes, sans fenêtres » et « ne trouvera pas le salut, ne peut se sauver ». C’est ce qui arrive à l’homme riche de l’Evangile, a expliqué le Pape. « Il avait tout : il portait des habits de pourpre, il mangeait tous les jours, à l’occasion de grands banquets ». « Il était tellement content », mais « il ne se rendait pas compte qu’à la porte de sa maison, couvert de plaies », se trouvait un pauvre.

Le Pape souligne que l’Evangile dit le nom du pauvre : il s’appelait Lazare. Alors que le riche « n’a pas de nom » : « C’est cela la malédiction la plus forte pour celui que ne compte que sur lui-même ou se forces, dans les seules possibilités des hommes et non pas en Dieu : il perd son nom. Comment t’appelles-tu ? Compte numéro un tel, dans la banque une telle. Comment t’appelles-tu? Autant de propriétés, de villas, etc….Comment t’appelles-tu ? Les choses que nous avons, les idoles. Et tu mets toute ta confiance en ces choses, et cet homme est maudit ».

Dieu est toujours là pour nous dire : 'Fils'

« Tous nous avons cette faiblesse, cette fragilité, affirme le Pape, de placer nos espérances en nous-mêmes ou dans nos amis ou dans les seules possibilités humaines et nous oublions le Seigneur. Et cela nous porte sur le chemin …du malheur » :
« Aujourd’hui, en ce jour de Carême, il serait opportun de nous demander : où plaçons nous notre confiance ? Dans le Seigneur ou suis-je un païen qui ne place sa confiance que dans les choses matérielles, dans les idoles que j’ai créées ? J’ai encore un nom ou ai-je commencé à perdre mon identité, et je m’appelle ‘Moi’ ? Je, moi, avec moi, pour moi, seulement moi ? Pour moi, pour moi…toujours cet égoïsme : ‘Moi ‘. Et cela ne nous sauve pas ». Mais « à la fin, fait remarquer le Pape, il y a une porte d’espérance » pour tous ceux qui ne comptent que sur eux-mêmes et « ont perdu leur identité » :

« Finalement, finalement, finalement, il y a toujours une possibilité. Et cet homme, quand il s’est rendu compte qu’il avait perdu son identité, il avait tout perdu, tout, il lève les yeux et dit cette seule parole : ‘Père’. Et la réponse de Dieu est une seule parole : ‘Fils’.

Si certains d’entre nous dans la vie finissent pas perdre leur identité, leur nom, par perdre cette dignité, il y a encore cette possibilité de prononcer cette parole qui est plus que magique, qui est plus forte : ‘Père’. Et Lui toujours nous attend pour ouvrir une porte que nous nous ne voyons pas et Lui nous dira : ‘Fils’. Demandons au Seigneur cette grâce qu’Il nous accorde à tous la sagesse d’avoir confiance seulement en Lui, et non dans les choses matérielles, les forces humaines, seulement en Lui ».

http://www.news.va/fr/news/lhomme-qui-n ... ra-malheur
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » lun. 24 mars 2014, 19:45

Le lundi de la 3e semaine de Carême

Deuxième livre des Rois 5,1-15a.

Naaman, général de l'armée du roi de Syrie, était hautement estimé par son maître, car il avait été l'instrument du Seigneur pour donner la victoire à la Syrie. Or, cet homme était lépreux.
Des Syriens, au cours d'une expédition en terre d'Israël, avaient fait prisonnière une fillette qui fut mise au service de la femme de Naaman.
Elle dit à sa maîtresse : « Ah ! si mon maître s'adressait au prophète qui est à Samarie, celui-ci le délivrerait de sa lèpre. »
Naaman alla auprès du roi et lui dit : « Voilà ce que la jeune fille d'Israël a déclaré. »
Le roi de Syrie lui répondit : « Vas-y. J'envoie une lettre au roi d'Israël. » Naaman partit donc ; il emportait sept cents livres d'argent, douze cent livres d'or et dix vêtements de fête.
Il remit la lettre au roi d'Israël. Celle-ci portait : « En même temps que te parvient cette lettre, je t'envoie Naaman mon serviteur, pour que tu le délivres de sa lèpre. »
Quand le roi d'Israël lut ce message, il déchira ses vêtements et s'écria : « Est-ce que je suis Dieu, maître de la vie et de la mort ? Car ce roi m'envoie un homme pour que je le délivre de sa lèpre ! Vous le voyez bien : c'est une provocation ! »
Quand Élisée, l'homme de Dieu, apprit que le roi d'Israël avait déchiré ses vêtements, il lui fit dire : « Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements ? Que cet homme vienne à moi, et il saura qu'il y a un prophète en Israël. »
Naaman arriva avec ses chevaux et son char, et s'arrêta à la porte de la maison d'Élisée.
Élisée envoya un messager lui dire : « Va te baigner sept fois dans le Jourdain, et ta chair redeviendra nette. »
Naaman se mit en colère et s'éloigna en disant : « Je m'étais dit : Sûrement il va sortir, et se tenir debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu ; puis il agitera sa main au-dessus de l'endroit malade et guérira ma lèpre.
Est-ce que les fleuves de Damas, l'Abana et le Parpar, ne valent pas mieux que toutes les eaux d'Israël ? Si je m'y baignais, est-ce que je ne serais pas purifié ? » Il tourna bride et partit en colère.
Mais ses serviteurs s'approchèrent pour lui dire : « Père ! Si le prophète t'avait ordonné quelque chose de difficile, tu l'aurais fait, n'est-ce pas ? Combien plus, lorsqu'il te dit : 'Baigne-toi, et tu seras purifié. ' »
Il descendit jusqu'au Jourdain et s'y plongea sept fois, pour obéir à l'ordre d'Élisée ; alors sa chair redevint semblable à celle d'un petit enfant : il était purifié !
Il retourna chez l'homme de Dieu avec toute son escorte ; il entra, se présenta devant lui et déclara : « Je le sais désormais : il n'y a pas d'autre Dieu, sur toute la terre, que celui d'Israël ! Je t'en prie, accepte un présent de ton serviteur. »


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 4,24-30.
Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclarait : " Amen, je vous le dis, aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays.En toute vérité, je vous le déclare : Au temps du prophète Élie, lorsque la sécheresse et la famine ont sévi pendant trois ans et demi, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles, mais bien à une veuve étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d'eux n'a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. » A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.

Cy Aelf, Paris


L'homélie du Pape François


« Aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays » : l’homélie du Pape part de ces paroles de Jésus aux habitants de Nazareth, pour qui il ne put faire de miracles parce « qu’ils n’avaient pas la foi ». Jésus rappelle deux épisodes bibliques : le miracle de la guérison de la lèpre de Naamàn le Syrien, aux temps du prophète Elisée, et la rencontre du Prophète Elie avec la veuve de Sarepta de Sidon, qui fut sauvée de la disette. « Les lépreux et les veuves, explique le Pape François, à cette époque étaient des marginaux ». Pourtant, ces deux marginaux, en accueillant les prophètes, ont été sauvés. Par contre, les habitants de Nazareth n’acceptent pas Jésus, parce « qu’ils étaient si sûrs d’eux dans leur foi », « tellement sûrs dans leur observance des commandements qu’ils n’avaient pas besoin d’un autre salut ».

L'humilité de reconnaître notre besoin d'être sauvés

« Voilà bien le drame de l’observance des commandements sans la foi :’Je me sauve tout seul, parce que je vais à la synagogue tous les samedis, je tente d’obéir aux commandements, mais qu’on ne vienne pas me dire que ce lépreux et cette veuve étaient meilleurs que moi !’. C’étaient des marginaux ! Et Jésus nous dit :’Sache que si tu ne te mets pas à la marge, si tu ne te sens pas à la marge, tu ne seras pas sauvé’. C’est l’humilité, le chemin de l’humilité : se sentir si marginalisés que nous avons besoin du salut du Seigneur. Lui seul sauve, et non pas la stricte observance des préceptes. Et bien évidemment, cela n’a pas plu, ils se sont fâchés et ils voulaient le tuer ».
La même colère, commente le Pape, touche au début également Naamàn, parce qu’il considère ridicule et humiliante l’invitation d’Elisée à se baigner sept fois dans le fleuve Jourdain pour être guéri par la lèpre. « Le Seigneur lui demande un geste d’humilité, d’obéir comme un enfant, d’être ridicule » Il s’en va indigné, mais ensuite, convaincu par ses serviteurs, il revient et fait de qui est demandé par le prophète. Cet acte d’humilité le guérit. « Voilà bien le message d’aujourd’hui, en cette troisième semaine de Carême, affirme le Pape : si nous voulons être sauvés, nous devons choisir la route de l’humilité » :

Le Seigneur ne nous cherche pas dans nos certitudes

« Marie dans son Cantique ne dit pas qu’elle est heureuse parce que Dieu a considéré sa virginité, sa bonté et sa douceur, toutes vertus qu’elle avait, non : mais parce que le Seigneur a regardé l’humilité de sa servante. Voilà ce que regarde le Seigneur. Et nous devons apprendre cette sagesse de nous ‘marginaliser’, pour que le Seigneur nous trouve. Il ne nous trouvera pas au centre de nos certitudes, non. Là le Seigneur ne va pas. Il nous trouvera dans la marginalité, dans nos péchés, nos erreurs, nos besoins d’être guéris spirituellement, d’être sauvés ; là le Seigneur nous trouvera ».
« Voilà bien », a insisté le Pape, « le chemin de l’humilité » :
« L’humilité chrétienne, c’est dire la vérité : ‘Je suis pécheur, pécheresse’. Dire la vérité, c’est dire notre vérité. Dieu ne nous sauve pas dans nos certitudes. Demandons donc la grâce d’avoir cette sagesse de nous marginaliser, la grâce de l’humilité pour recevoir le salut du Seigneur ».
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » mar. 25 mars 2014, 18:31

Solennite de l'Annonciation

Le salut est un don

Le salut « ne s’achète pas ni ne se vend » parce qu’il est « un cadeau totalement gratuit ». Mais pour le recevoir, Dieu nous demande d’avoir « un cœur humble, docile, obéissant ». Ce sont les paroles du Pape François lors de la Messe célébrée mardi matin, 25 mars, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en invitant « à faire la fête et à rendre grâce à Dieu » parce que « aujourd’hui nous commémorons une étape définitive sur le chemin » vers le salut « que l’homme a fait depuis le jour où il est sorti du paradis ».

Précisément « pour cette raison nous faisons la fête aujourd’hui : la fête de ce chemin d’une mère et d’une autre mère, d’un père et d’un autre père », a expliqué le Pape. Et il a invité à contempler « l’icône d’Eve et Adam, l’icône de Marie et Jésus » et à regarder le cours de l’histoire avec Dieu qui chemine toujours au côté de son peuple.

Adam et Eve « ont fait un peuple ». Et « ce chemin, ils ne l’ont pas fait seuls : avec eux, il y avait le Seigneur », qui a accompagné l’humanité le long d’un itinéraire « initié avec la désobéissance et fini dans l’obéissance ».

Donc, Dieu reste toujours « avec son peuple en chemin : il envoie les prophètes et envoie les personnes qui expliquent la loi ». Mais « pourquoi – s’est demandé le Pape – le Seigneur marche-t-il avec son peuple avec une telle tendresse ? Pour adoucir notre cœur » est la réponse. Et en effet l’Ecriture le rappelle explicitement : je ferai de ton cœur de pierre, un cœur de chair.

En substance le Seigneur veut « adoucir notre cœur » pour qu’il puisse recevoir « cette promesse qu’il avait faite au paradis : par un homme est entré le péché, par un autre Homme vient le salut ».

Voilà donc l’affirmation que « le salut ne s’achète par, ni ne se vend. Il s’offre, il est gratuit ». Et comme « nous ne pouvons pas nous sauver par nous-mêmes, le salut est un don, totalement gratuit ». Comme l’écrit saint Paul, il ne s’achète pas avec « le sang des taureaux et des chèvres ». Et si « il ne peut pas s’acheter », pour « entrer en nous, ce salut demande un cœur humble, un cœur docile, un cœur obéissant, comme celui de Marie ».

Que signifie alors « le chemin de l’humilité, de l’humiliation » ? Cela signifie simplement, a conclu le Pape François, « dire : je suis homme, je suis femme et tu es Dieu ! Et aller de l’avant en présence de Dieu, comme homme, comme femme dans l’obéissance et dans la docilité du cœur».

http://www.news.va/fr/news/messe-a-sain ... est-un-don
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » jeu. 03 avr. 2014, 17:02

Livre de l'Exode 32,7-14. [/b]

Moïse était encore sur la montagne du Sinaï. Le Seigneur lui dit : " Va, descends, ton peuple s'est perverti, lui que tu as fait monter du pays d'Egypte. Ils n'auront pas mis longtemps à quitter le chemin que je leur avais prescrit ! Ils se sont fabriqué un veau en métal fondu. Ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices en proclamant : 'Israël, voici tes dieux, qui t'ont fait monter du pays d'Égypte. ' »
Le Seigneur dit encore à Moïse : « Je vois que ce peuple est un peuple à la tête dure.
Maintenant, laisse-moi faire ; ma colère va s'enflammer contre eux et je vais les engloutir ! Mais, de toi, je ferai une grande nation. »
Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu en disant : « Pourquoi, Seigneur, ta colère s'enflammerait-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d'Égypte par la vigueur de ton bras et la puissance de ta main ?
Pourquoi donner aux Égyptiens l'occasion de dire : 'C'est par méchanceté qu'il les a fait sortir ; il voulait les exterminer dans les montagnes et les balayer de la surface de la terre' ? Reviens de l'ardeur de ta colère, renonce au mal que tu veux faire à ton peuple.
Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Jacob, à qui tu as juré par toi-même : 'Je rendrai votre descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel, je donnerai à vos descendants tout ce pays que j'avais promis, et il sera pour toujours leur héritage. ' »
Le Seigneur renonça au mal qu'il avait voulu faire à son peuple.



(RV) Le Pape est parti du dialogue entre Moïse et Dieu sur le Mont Sinaï pour aborder la question de la prière, dans son homélie quotidienne à la Chapelle Sainte-Marthe au Vatican ce jeudi matin.

« Sa prière est une vraie lutte avec Dieu, explique François, une lutte du chef du peuple pour sauver son peuple, le Peuple de Dieu. Moïse parle librement devant le Seigneur et nous montre comment prier, sans peur, librement, et même avec insistance ».

La prière doit être une « négociation avec Dieu », avec « des arguments » conseille François.
Pour le Pape, « la prière nous change le cœur et nous fait mieux comprendre qui est notre Dieu ». Ainsi, il est important de parler normalement avec lui, comme avec un ami, ne pas hésiter même à « gronder un peu le Seigneur en lui disant "Mais tu m'avais promis cela et tu ne l'as pas fait...", parler en face-à-face ».

Quand Moïse descend de la montagne, il en revient changé, car il croyait que le Seigneur allait détruire et punir son peuple pour son idolâtrie du veau d'or. « Comme Moïse cherche à convaincre Dieu pendant sa prière, il se souvient de sa promesse, explique le Pape, il retrouve alors la mémoire de son peuple et trouve ainsi la miséricorde de Dieu. Il a compris que Dieu est miséricordieux et qu'il sait pardonner ».

Moïse redescend revigoré en se disant qu'il connaît mieux le Seigneur. C'est donc dans la prière que Moïse trouve la force de conduire son peuple vers la Terre Promise. « La prière demande du temps, c'est une grâce que nous donne le Seigneur, la prière est revigorante » a conclu François.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » mer. 14 mai 2014, 17:16

Le mardi de la 4e semaine de Pâques

Livre des Actes des Apôtres 11,19-26.

Le violent mouvement soulevé contre Étienne avait provoqué la dispersion des frères. Ils allèrent jusqu'en Phénicie, à Chypre et à Antioche. Ils annonçaient la Parole exclusivement aux Juifs.
Et pourtant, il y avait parmi eux des hommes, originaires de Chypre et de Cyrénaïque, qui, en arrivant à Antioche, s'adressaient aussi aux Grecs pour leur annoncer cette Bonne Nouvelle : Jésus est le Seigneur.
La puissance du Seigneur était avec eux : un grand nombre de gens devinrent croyants et se convertirent au Seigneur.
L'Église de Jérusalem entendit parler de tout cela, et l'on envoya Barnabé jusqu'à Antioche.
A son arrivée, voyant les effets de la grâce de Dieu, il fut dans la joie. Il les exhortait tous à rester d'un cœur ferme attachés au Seigneur ; c'était un homme de valeur, rempli d'Esprit Saint et de foi. Une foule considérable adhéra au Seigneur. Barnabé repartit pour aller à Tarse chercher Saul. Il le trouva et le ramena à Antioche.
Pendant toute une année, ils furent ensemble les hôtes de l'Église, ils instruisirent une foule considérable ; et c'est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de « chrétiens »
.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 10,22-30.
On célébrait à Jérusalem l'anniversaire de la dédicace du Temple. C'était l'hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs se groupèrent autour de lui ; ils lui disaient : « Combien de temps vas-tu nous laisser dans le doute ? Si tu es le Messie, dis-le-nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit : « Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN.
»

Cy Aelf, Paris

L'Esprit Saint est toujours à l'œuvre. C’est au chrétien qu’il revient de l’accueillir ou pas. Mais la différence existe et elle se voit: si on l’accueille avec docilité, en effet, on vit dans la joie et dans l’ouverture aux autres; en revanche, une façon d’agir fermée, d’“intellect aristocratique”, qui ne prétend comprendre les choses de Dieu qu’avec la tête, conduite à une séparation de la réalité de l’Eglise. Au point que l’on ne croit plus, pas même devant un miracle. Telles sont les deux attitudes, opposées entre elles, que le Pape François a présentées lors de la Messe célébrée mardi matin, 13 mai, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Les lectures de la liturgie (Actes des apôtres, 11, 19-26 et Jean, 10 22-30), comme l’a expliqué l’Evêque de Rome, «montrent un diptyque: deux groupes de personnes». Dans le passage des Actes on rencontre, tout d’abord, ceux «qui ont été dispersés à cause de la persécution qui a éclaté» après le martyre d’Etienne. «Ils ont été dispersés» mais «ils portent partout la semence de l’Evangile».

En quelques mots, a affirmé le Pape, pour évangéliser «ces gens n’ont pas dit: allons d’abord chez les juifs, puis chez les grecs, puis chez les païens, puis chez tous», mais «ils se sont laissés conduire par l’Esprit Saint: ils ont été dociles à l’Esprit Saint». En agissant ainsi, «une chose vient après l’autre», et puis voilà «l’autre, et l’autre encore», et ainsi «ils finissent en ouvrant les portes à tous. Même «aux païens — a-t-il précisé — qui, dans leur mentalité, étaient impurs». Ces chrétiens «ouvraient les portes à tous» sans faire de distinction.

Et «cela — a expliqué le Pape — est le premier groupe de personnes» présenté par la liturgie. Il est composé de personnes «dociles à l’Esprit Saint», qui «vont de l’avant comme Paul l’a fait», avec un «certain naturel».

Voilà ensuite le deuxième groupe de personnes du «diptyque» proposé par la liturgie. Un groupe, a expliqué l’Evêque de Rome, composé par «des intellectuels qui s’approchent de Jésus dans le temple: les docteurs de la loi». Ce sont des hommes qui ont «toujours un problème parce qu’ils ne finissaient pas de comprendre, ils ressassaient les mêmes choses, car ils croyaient que la religion était uniquement quelque chose de mental, lié à loi, à l’observation des commandements, à l’accomplissement des commandements et rien de plus». Ces derniers, a poursuivi le Pape, «n’imaginaient pas que l’Esprit Sainte existait».

La question, a affirmé le Pape, est que «chez ces personnes, il n’y a pas de cœur, il n’y a pas d’amour pour la beauté, il n’y a pas d’harmonie. Ce sont des personnes qui veulent seulement des explications». Il s’agit, a-t-il poursuivi, de personnes qui «n’ouvrent pas leur cœur à l’Esprit Saint» et qui croient que les choses de Dieu peuvent se comprendre uniquement avec la tête, avec les idées, avec ses propres idées: ils sont orgueilleux, ils croient tout savoir, et ce qui ne fait pas partie de leur intelligence n’est pas vrai». A tel point que «tu peux ressusciter un mort devant eux, mais ils n’y croient pas!».

Voilà, a répété le Pape, ces «deux groupes de personnes». D’un côté, il y a «ceux de la douceur: les personnes douces, humbles, ouvertes et dociles à l’Esprit Saint». De l’autre côté, en revanche, il y a «les personnes orgueilleuses, vaniteuses, pleines de superbe, détachées du peuple, à l’intellect aristocratique, qui ont fermé les portes et qui résistent à l’Esprit Saint». Elles ne sont «pas têtues, c’est pire: elles ont le cœur dur». Et cela est même encore «plus dangereux». Jésus les met en garde en disant expressément: «Vous avez le cœur dur»; et il le dit «aussi aux disciples d’Emmaüs».

Précisément «en regardant ces deux groupes», a conclu le Pape François, «demandons au Seigneur la grâce de la docilité à l’Esprit Saint pour aller de l’avant dans la vie, être créatifs, être joyeux». Les durs de cœur, en revanche, ne sont pas joyeux, mais ils sont toujours sérieux. Et, averti le Pape, «quand il y a tant de sérieux, il n’y a pas l’Esprit de Dieu».

http://www.news.va/fr/news/messe-a-sain ... les-portes
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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » sam. 17 mai 2014, 17:55

Le jeudi de la 4e semaine de Pâques

Livre des Actes des Apôtres 13,13-25.

Quittant l'île de Chypre pour l'Asie mineure, Paul et ses compagnons s'embarquèrent à Paphos, et arrivèrent à Pergé en Pamphylie. Mais Jean-Marc les quitta et s'en retourna à Jérusalem.
Quant à eux, ils poursuivirent leur voyage au-delà de Pergé, et arrivèrent à Antioche de Pisidie. Le jour du sabbat, ils entrèrent à la synagogue et y prirent place.
Après la lecture de la Loi et des Prophètes, les chefs de la synagogue envoyèrent quelqu'un pour leur dire : « Frères, si vous avez un mot d'exhortation pour le peuple, prenez la parole. »
Paul se leva, fit un signe de la main et dit : « Hommes d'Israël, et vous aussi qui adorez notre Dieu, écoutez :
Le Dieu d'Israël a choisi nos pères ; il a fait grandir son peuple pendant le séjour en Égypte et, par la vigueur de son bras, il l'en a fait sortir.
Pendant une quarantaine d'années, il les a nourris au désert
et, après avoir exterminé sept nations païennes au pays de Canaan, il leur en a distribué le territoire en héritage.
Tout cela avait duré environ quatre cent cinquante ans. Après cela, il leur a donné des juges, jusqu'au prophète Samuel.
Puis ils demandèrent un roi, et Dieu leur a donné Saül, fils de Kish, un homme de la tribu de Benjamin, qui régna quarante ans.
Après l'avoir rejeté, Dieu a suscité David pour le faire roi, et il lui a rendu ce témoignage : J'ai trouvé David, fils de Jessé, c'est un homme selon mon cœur ; il accomplira toutes mes volontés.
Et, comme il l'avait promis, Dieu a fait sortir de sa descendance un sauveur pour Israël : c'est Jésus,
dont Jean Baptiste a préparé la venue en proclamant avant lui un baptême de conversion pour tout le peuple d'Israël.
Au moment d'achever sa route, Jean disait : 'Celui auquel vous pensez, ce n'est pas moi. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales
.
'

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 13,16-20.
Après avoir lavé les pieds de ses disciples, Jésus parla ainsi : " Amen, amen, je vous le dis : le serviteur n'est pas plus grand que son maître, le messager n'est pas plus grand que celui qui l'envoie.
Si vous savez cela, heureux êtes-vous, pourvu que vous le mettiez en pratique.
Je ne parle pas pour vous tous. Moi, je sais quels sont ceux que j'ai choisis, mais il faut que s'accomplisse la parole de l'Écriture : Celui qui partageait mon pain a voulu me faire tomber.
Je vous dis ces choses dès maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, lorsqu'elles arriveront, vous croirez que moi, JE SUIS.
Amen, amen, je vous le dis : recevoir celui que j'envoie, c'est me recevoir moi-même ; et me recevoir, c'est recevoir celui qui m'envoie. »


Jésus n’est pas un héros solitaire venu du ciel pour nous sauver, mais il est le point central et le but ultime de l’histoire que Dieu a commencée avec son peuple. C’est pourquoi le chrétien doit toujours être un homme eucharistique qui marche entre mémoire et espérance; jamais une monade solitaire. En effet, si on ne marche pas avec le peuple, si on n’appartient pas à l’Eglise, la foi est seulement quelque chose d’artificiel, de laboratoire. C’est ce qu’a dit le Pape François lors de la Messe célébrée le jeudi 15 mai dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

«Il est curieux — a fait remarquer le Pape — que quand les apôtres annoncent Jésus Christ, ils ne commencent jamais par Lui», par sa personne, «en disant: Jésus Christ est le sauveur!». Non, les apôtres commencent en revanche leur témoignage en partant toujours «de l’histoire du peuple». Et nous le voyons aujourd’hui, a-t-il fait remarquer, dans le passages des Actes des apôtres (13, 13-25) qui raconte, précisément, le témoignage de saint Paul à Antioche de Pisidie. ».

Ainsi, quand on demande aux apôtres «pourquoi croyez-vous en cet homme?», voilà qu’ils commencent à parler d’«Abraham et de toute l’histoire du peuple». La raison de cette attitude est claire: «Jésus ne se comprend pas sans cette histoire, Jésus est précisément le but de cette histoire vers lequel cette histoire va, marche».

Voilà pourquoi, a encore affirmé le Pape, «on ne peut pas comprendre Jésus Christ sans cette histoire de préparation vers Lui». Et, en conséquence, «on ne peut pas comprendre un chrétien en dehors du peuple de Dieu». Car «le chrétien n’est pas une monade, là tout seul. Non, il appartient au peuple, à l’Eglise». A tel point que «un chrétien sans Eglise est une chose purement idéale, n’est pas réel!».

Nous nous trouvons, a-t-il poursuivi, face à la «promesse de Dieu»: je ferai de toi un grand peuple! Ainsi «ce peuple marche avec une promesse». Et là, entre en jeu la dimension de la mémoire: «Il est important que nous, dans notre vie, nous ayons à l'Esprit la dimension de la mémoire» a souligné le Pape. En effet, a-t-il ajouté «un chrétien est un “souveneur” de l’histoire de son peuple; il est “souveneur” du chemin que le peuple a accompli; il est “souveneur” de son Eglise». Un chrétien est donc un homme qui a «la mémoire» du passé.

Dans ce contexte, a précisé l’Evêque de Rome «on ne peut pas comprendre un chrétien seul». Comme, du reste, «on ne peut pas comprendre Jésus Christ seul». En effet, «Jésus Christ n’est pas tombé du ciel comme un héros qui vient nous sauver. Non, Jésus Christ a une histoire!». Et «nous pouvons dire — et cela est vrai — que Dieu a une histoire parce qu’il a voulu marcher avec nous». Voilà alors pourquoi «on ne peut pas comprendre Jésus sans histoire». Et voilà aussi pourquoi «un chrétien sans histoire, un chrétien sans peuple, un chrétien sans Eglise ne peut pas se comprendre: c’est quelque chose de laboratoire, quelque chose d’artificiel, quelque chose qui ne peut pas avoir de vie».

A et égard il est important a encore dit le Pape, d’«avoir l'habitude de demander la grâce de la mémoire du chemin qu’a fait le peuple de Dieu». Egalement la grâce de la «mémoire personnelle: qu’a fait Dieu dans ma vie, comment m’a-t-il fait marcher?». Et, a-t-il poursuivi, il faut aussi savoir «demander la grâce de l’espérance qui n’est pas de l’optimisme: c’est une autre chose». Et, enfin, «demander la grâce de renouveler tous les jours l’alliance avec le Seigneur qui nous a appelés». Que le Seigneur, a conclu le Pape, «nous donne ces trois grâces qui sont nécessaires à l’identité chrétienne».


http://www.news.va/fr/news/messe-a-sain ... -esperance
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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » lun. 19 mai 2014, 15:36

Mercredi de la quatrième semaine de Pâques

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14,1-6.
À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ?
Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi.
Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.


Cy Aelf, Paris

(RV) Pour connaître Jésus, l’étude et les idées ne suffisent pas mais il faut le prier avec le cœur, le célébrer et l’imiter: c’est ce qu’a déclaré ce vendredi matin le Pape François lors de l’homélie de la messe célébrée en la chapelle de la maison Sainte-Marthe. Il nous a à nouveau invités à lire l’Évangile qui parfois - a-t-il dit- est recouvert de poussière car il n'est jamais ouvert.

Commentant les paroles de Jésus 'Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie', le Pape a souligné que « la connaissance de Jésus est le travail le plus important de notre vie». Et d'ajouter : « Si on se demande 'Comment pouvons-nous connaître Jésus ?' Quelqu’un dira : 'En étudiant, mon Père. Il faut beaucoup étudier ! '. C’est vrai ! Nous devons étudier le catéchisme, c’est vrai mais l’étude ne suffit pas en elle-même à connaître Jésus. Certains ont cette fantaisie de penser que les idées et seulement les idées nous porteront à la connaissance de Jésus. Parmi les premiers chrétiens, certains pensaient également ainsi . Et à la fin, ils restaient piégés dans leurs pensées » :
« Les idées ne donnent pas la vie et celui qui emprunte ce chemin constitué seulement d’ idées finit dans un labyrinthe et n’en sort plus! C’est pour cela que depuis le début de l’Église, il y a des hérésies. Les hérésies sont : chercher à comprendre seulement avec nos esprits et avec notre lumière qui est Jésus. Un grand écrivain anglais disait que l’hérésie est une idée devenue folle. C’est ainsi ! Lorsque les idées sont seules, elles deviennent folles…Ce n’est pas le chemin ! ».
Pour connaître Jésus-affirme le Pape-il faut ouvrir trois portes:

-La première porte : prier Jésus. Sachez que l’étude sans prière ne sert à rien. Prier Jésus pour mieux le connaître. Les grands théologiens font de la théol ogie à genoux. Prier Jésus ! Et avec l’étude, avec la prière nous nous en rapprochons un peu…Mais sans la prière, nous ne connaîtrons jamais Jésus. Jamais ! Jamais !

- La deuxième porte : célébrer Jésus. La prière ne suffit pas, la joie de la célébration est nécessaire. Célébrer Jésus dans ses Sacrements parce que là, il nous donne la vie, il nous donne la force, il nous donne le repas, il nous donne le réconfort, il nous donne l’alliance, il nous donne la mission. Sans la célébration des Sacrements, nous n’arrivons pas à connaître Jésus. C’est le propre de l’Église : la célébration.

- La troisième porte : imiter Jésus. Prendre l’Évangile : voir ce qu’il a fait, comment était sa vie, ce qu’il nous a dit, ce qu’il nous a enseigné et chercher à l’imiter ».
« Entrer par ces trois portes » - a dit le Pape- signifie « entrer dans le mystère de Jésus ». Seulement si nous « sommes capables d’entrer dans son mystère nous pouvons connaître Jésus. Mais il ne faut pas avoir peur d’«entrer dans le mystère de Jésus .

Cela signifie prier, célébrer et imiter. Et ainsi, nous trouverons le chemin pour aller vers la vérité et la vie » :
« Aujourd’hui, pendant la journée, nous pouvons penser à cette porte de la prière dans ma vie: mais la prière de cœur, non celle du perroquet! Celle du cœur, comment se porte t’elle ? Comment se porte la célébration chrétienne dans ma vie ? Et comment va l’imitation de Jésus dans ma vie ? Comment doit-on l’imiter ? Vraiment, tu ne te souviens pas ? C’est parce que le livre de l’Évangile est recouvert de poussière, parce qu’on ne l’ouvre jamais ! Prends le livre de l’Évangile, ouvre-le et tu trouveras comment imiter Jésus ! Pensons à comment sont ces trois portes dans notre vie et ça nous fera du bien à tous. »


http://www.news.va/fr/news/pour-connait ... s-juste-le
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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